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La visage posé sur la paume de sa main à observer inlassablement la photo de Julian sur son bureau, elle était perdu dans ses méandres. Le couple traversant une crise conjugale, elle se sentait désemparée face à tout ça. La pile de dossier n'ayant pas bougé depuis une heure, Victoria était déprimée. Toujours endeuillée par la perte de son bébé, elle n'avait pas le goût à travailler, ce qui n'était pas du goût de sa supérieur. « Vous n'êtes pas payée à rêvasser Victoria ! » La jeune femme sortit alors de ses pensées en regardant Martha, le visage vide d'expression tellement elle ne lui inspirait rien. Elle poussa un soupir en faisant mine de pianoter sur son ordinateur. « Où sont les dossiers que je vous ai demandé ce matin ? » Quels dossiers ? Elle releva alors ses yeux clairs sur la grosse femme, le regard méprisant pour elle. Vick laissa alors échapper des mots à peine audible d'entre ses lèvres. « Ta gueule. » dit-elle alors doucement, serrant les dents en cherchant ce foutu dossier qu'elle n'avait sûrement pas traité. « Pardon ? » s'exclama alors la vieille peau tandis que Victoria lui adressa un joli sourire polie en faisant mine de travailler.« J'ai bientôt terminé, je vous l'apporte. » Martha s'en alla alors du cagibi qui servait de bureau à la brunette, poussant un soupir en laissant tomber sa tête sur le clavier d'ordinateur. Elle en avait marre de ce travail pourris, marre de sa vie triste et monotone. Elle regarda alors l'heure sur son portable, il ne lui restait que vingt-minutes pour terminer son boulot et enfin pouvoir rentrer chez elle. Elle traita rapidement le dossier, avalant une gorgée d'eau tout en regardant les minutes s'écouler sur l'horloge mural. Elle n'était pas si pressée que ça de rentrer en fait. Retrouver un appartement vide, un lit froid et une chambre de bébé qui lui rappelait sans cesse la perte de son enfant. Julian n'allait certainement pas rentrer tôt, trop occupé à tenir son bar sans qu'elle se doute une seule seconde des difficultés que son mari rencontraient depuis des mois. Dix-huit heure ! Elle éteignit son ordinateur, ramassant ses affaires pour quitter sa prison de paperasses administratives. Elle déposa rapidement le dossier sur le bureau de Martha puis quitta la mairie. L'air frais de dehors fouetta agréablement son visage, fermant un instant les yeux pour profiter de cette minute de silence. La rue était déserte, pas étonnant quand on vivait dans un trou paumé comme Arrowsic. Elle s'alluma une cigarette, inhalant la fumée à plein poumon. Ce n'était pas une grande fumeuse, elle s'en autorisait quelques unes dans la journée pour se détendre et déstresser de son travail. Elle se mît alors en marche pour rentrer chez elle. Le seul avantage de son travail, c'est qu'il était à proximité de son appartement. Vicky s'arrêta alors devant le commerce de Julian, elle l’observa par la baie vitrée. Il travaillait, durement et elle le savait. Quand tout allait bien entre-eux, elle venait souvent lui donner un baiser rapide pendant ses pauses, mais ça, c'était avant. Elle s'en alla, le coeur lourd.

Elle rejoignit rapidement son appartement, retirant ses talons aiguilles en poussant une plainte de plaisir. Elle détacha sa chevelure brune tout en se dirigeant vers la salle de bain. Elle se stoppa net dans sa course quand elle passa devant la chambre de bébé. La porte était entre-ouverte et pourtant, elle n'osait plus y entrer depuis des mois. Sentant une vague de tristesse la submerger, elle claqua violemment la porte et s'en alla prendre une douche. Pendant que l'eau chaude coulait sur son corps nu, elle songea à combien Julian avait travaillé dur pour construire cette chambre d'enfant. Il avait construit le berceau lui même et le couple avait peint ensemble les murs. Des bons souvenirs et pourtant aujourd'hui, ils étaient si lointain et douloureux. Elle sortit alors de son petit moment de détente pour se sécher et s'habiller. Malgré la journée harassante, elle était d'humeur à préparer le dîner pour Julian et à sortir de son mutisme. Peut-être qu'il était temps de faire le point sur leur mariage ? D'envisager le meilleur tout comme le pire ... Une fois dans la cuisine, elle commença à préparer le repas. Elle n'était pas très bonne cuisinière mais il y avait un plat qu'elle réussissait souvent, les lasagnes ! La recette lui venait du père de Julian, c'était l'un des plats favoris de son maris. Bon elles n'étaient pas aussi bonnes que celles que faisaient son défunt beau-père, mais elle faisait de son mieux. Elle se servit un verre de vin tandis qu'elle se hâtait pour que tout soit prêt quand il rentre. Elle dressa alors la table et alla se faire belle. Le couple n'avait presque plus de vie intime, elle craignait qu'il prenne une maîtresse ou pire, que ce soit déjà fait. Elle enfila une petite robe rouge, légère, courte et décolleté. Elle se maquilla et laissa son abondante chevelure brune détaché. Voila un bon moment qu'elle n'avait pas fait tout ça pour Julian. Victoria avait décidée de mettre sa fierté de côté et de faire le premier pas pour lui parler. Elle ne pouvait plus supporter cette vie, et il fallait que ça change.

Le plat étant terminé, elle le sortit du four, sirotant alors son verre de vin en attendant Julian. Comme toujours il rentrait tard et Vicky n'avait plus réellement de patience après toutes ses années de vie commune. Puis elle se sentit ridicule. Peut-être qu'il en avait rien à faire d'un dîner en tête à tête, ni de la voir jolie et maquillée. Elle poussa un soupir en se laissant tomber sur le tabouret de la cuisine, se servant un nouveau verre. Si elle continuait comme ça, elle allait vider la bouteille et finir ivre morte. L'odeur de lasagne avait envahis l'appartement, ça sentait bon et elle avait faim. Elle poussa un soupir, prête à aller se coucher quand elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir. Son coeur se mît alors à tambouriner dans sa poitrine, observant alors le couloir tout en attendant d’apercevoir son époux, stressée et fatiguée. Il était là, fatigué mais toujours aussi séduisant après toutes ces années. Elle attendait une réaction de sa part, se levant, un léger sourire dessiné sur son visage. « Bonsoir. » dit-elle en le regardant, la peur qu'il en ait rien à foutre et qu'il la laisse en plan.

"No matter what challenges keep us apart, we’ll always find a way back to each other."

« C'est fermé ! » Que lance Julian lorsqu'il entend la porte du bar s'ouvrir. Il a oublié de fermé à clés après le dernier client de la journée ou plutôt de la nuit mais en principe personne ne venait après l'heure de fermeture. Il lève les yeux et tombe sur un homme assez bizarre. Soupirant de fatigue il finit par ajouter. « Si tu cherches à voler quelque chose mon vieux, t'es rentré dans le mauvais endroit, y a rien ici. » Et c'était réellement le cas, il n'avait pas fait beaucoup de chiffre et fallait même dire qu'il en faisait de moins moins mais il ne se résignait pas à vendre l'endroit tout bonnement car il le pouvait pas. C'était trop important à ses yeux, cet endroit était toute sa vie. Il avait grandit dans ce bar, après tout c'est ici qu'il venait après les cours pour aider son père. La clientèle fidèle se faisaient rare depuis que son père n'était plus de ce monde, après tout c'était que des amis à ce dernier. M. Harrington était l'âme de cet endroit et sans lui tout coulait. Julian se sentait impuissant face à ce défis pourtant il essayait de tenir bon et de ne pas lâcher les reines, il devrait se battre jusqu'au bout. « Ce n'est pas ce que je cherche mais c'est juste pour m'indiquer à quelle heure passe le prochain train. » La villard s'approche du comptoir où se trouve Julian qui finissait de nettoyer ses verres. Ce dernier regarda sa montre, il était mal barré si il souhaitait quitter l'endroit immédiatement. La ville était un endroit assez éloigné et les trains ne passaient pas toutes les cinq minutes comme à New York. « Vous avez raté le dernier d'une heure mais le prochain ne serait pas avant demain matin. » Hochant la tête, l'homme le remercia puis fit depuis tour lorsque Julian le stoppa. « Mais je peux vous offrir un verre si vous le souhaité. » Après tout, il n'était pas pressé de rentrer à l'appartement. Pour retrouver qui de toute manière ? Victoria dans sa chambre qui dormait ? Il n'y mettait même pas les pieds avant le lendemain pour prendre quelques affaires.

Une demie heure plus tard, le vieux monsieur quitta le bar en remerciant encore une fois Julian pour sa gentillesse et son hospitalité. Il se faisait rare de voir des personnes aussi aimable que lui avait-il dit avant de passer la porte. Ils avaient pu parler enfin c'est surtout l'inconnu qui avait parler, de sa vie, de son passé et de ce qu'il allait faire. Il voyageait énormément et continuerait à le faire jusqu'à ce qu'il se retrouve dans une chaise roulante. Ses histoires avaient fait rêver le jeune homme qui n'avait jamais mis les pieds hors d'Arrowsic. Voyager ? Il ne connaissait pas cela et pourtant il en avait toujours voulu, ça faisait parti de ses fantasmes, de ses rêves que de pouvoir découvrir de nouveau horizon pourtant l'occasion ne s'était jamais présentée à lui. Cette fois, Julian avait refermé à clé derrière lui puis éteint les lumières afin de rentrer. Remontant un peu le col de sa veste, le vent soufflait et le froid était à nouveau-là. Il allait finir par croire que le printemps ne s'installerait jamais et c'était bien dommage, la ville était bien belle lors de cette saison. Le jeune Harrington aimait vivre ici, il connaissait les rues et tous les recoins de cette ville par cœur et c'est ce qu'il aimait. Que les gens se connaissent, qu'ils s'entraident, qu'ils se communiquent leur joie de vivre et leur tristesse. Il se rappelle encore de tout ce monde lors des funérailles de son père. Il était un homme connu par sa générosité et ce jour-là il eut le droit à des "Tu lui ressembles énormément jeune homme." par les amis de son père. Il ne pouvait y avoir de meilleur compliment pour Julian. Tout en repensant à ses histoires, il finit par arriver au pied de son immeuble. Levant la tête, il soupira à nouveau, encore une nuit comme une autre à passer sur le canapé. Pas qu'il se plaignait de mal dormir mais il aurait tant aimé être avec Vicky. Mais les choses étaient comme ça et pour l'instant, il laissait les choses comme elles étaient ce qui n'était pas une idée de génie, il le savait.

Ouvrant la porte d'entrée en insérant les clés dans la serrure de la porte, il la tourna délicatement afin de ne pas faire trop de bruit et réveiller Victoria qui devait très certainement dormir à cette heure-ci. Quelle fut sa surprise en se retrouvant en face de sa femme qui portant une robe rouge - sa couleur préférée - avec un magnifique décolleté et l'odeur des lasagnes qui lui monta directement aux narines ce qui lui donna faim. Il s'aperçut à ce moment-là qu'il n'avait pas mangé depuis midi, à dire vrai, il n'avait même plus faim tant le stress de la journée lui nouait le ventre. Mais sa faim n'était pas sa première occupation à cet instant. La surprise que de voir Victoria aussi belle le scotchait et il ne bougeait plus, sa main toujours sur la poignée de la porte. Il lui fallut quelques secondes pour réaliser que ce n'était pas qu'un rêve. La voix de la belle jeune femme le fit revenir à la réalité. « Euh oui... Bonsoir. » Il finit par fermer la porte derrière lui et enlever sa veste. Il était vêtu d'une chemise en jeans clair et d'un jeans. Rien de bien classe au vue du dîner qu'elle avait préparer et de sa tenue vestimentaire à elle. Tout en s'approchant d'elle, il pose sa veste sur le dos de la chaise en regardant les couverts. Elle avait tout préparer pour un repas à deux. Etait-ce bien lui qu'elle attendait ? « Je ne savais pas que... Enfin tu aurais dû me prévenir. » Ce n'était pas un reproche mais simplement qu'elle avait dû attendre son arrivé sans savoir quand il passerait la porte. « Vick c'est... Ca sent bon. » Qu'il finit par lui dire lorsqu'il repose son regard sur elle. Il ne peut s'empêcher de la trouver terriblement ravissante et même sexy dans cette robe. Ses cheveux relâcher. Son maquillage parfait. Et tout ce qu'il trouvait à dire c'est de dire que ça sent bon ? Il se dégoutait lui même. Se rapprochant d'elle, il pose sa main sur le bras nu de sa femme et dépose un baiser sur sa joue. « Tu es magnifique. » Il était perdu et ne savait que penser de la situation pourtant faire un compliment à sa femme restait primordial malgré le fait qu'il ne comprenait pas pourquoi elle s'était donné toute cette peine à faire un dîner pour lui. Parce qu'il ne pensait pas le mérité, au contraire.

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Debout, face à elle, elle scrutait sa réaction, en silence. A première vue, il avait l'air surpris. En même temps, ça faisait bien des mois, voir une année que Vick n'avait pas cuisiné pour lui. Bien qu'elle n'était pas une excellente cuisinière, elle aimait lui faire plaisir et le forcer à goûter ses plats souvent ratés ! Avec leurs problèmes, elle avait perdu le goût de cuisiner ou de se faire belle pour lui, s'enfermant alors dans un train de vie, oubliant d'être une femme avant d'être son épouse. « Euh oui... Bonsoir. » Apparemment charmé par la tenue de sa femme. C'était plaisant de voir le désir dans son regard, ça lui avait terriblement manqué et pourtant, cela n'allait pas régler tous leurs problèmes. Il déposa alors sa veste sur le dossier de la chaise, il portait un jean et une veste du même tissus. Elle le trouvait séduisant, peu importe ce qu'il portait. Mais elle ne pouvait s'empêcher de remarquer la fatigue de son maris, culpabilisant alors de l'avoir tant négligé ces derniers mois. « Je ne savais pas que... Enfin tu aurais dû me prévenir. » Ce n'avait pas été planifié par la belle, non elle avait décidée de lui faire plaisir tandis qu'elle venait de rentrer, malgré la journée fatigante et terriblement ennuyeuse qu'elle avait vécue. La table de la cuisine était joliment dressée, une bouteille de vin trônant fièrement au milieu de celle-ci, n'attendant que d'être débouchée. « J'avais envie de te faire une surprise, tout simplement. » Répondit-elle en lui adressant un sourire. C'était si froid, cette fausse pudeur entre eux tandis qu'ils se connaissaient depuis presque toujours. Ils avaient toujours eut une relation fusionnelle, passionnelle. Aujourd'hui tout était différent, le contexte avait changé mais cependant, les sentiments étaient toujours présent dans le coeur de Victoria. « Vick c'est... Ca sent bon. » Un nouveau sourire tandis qu'elle posait le plat de lasagne encore fumante sur le plan de travail. Elle se trouvait nulle comme épouse, manquait à tous ses devoirs de femme mariée. Laissant mourir son homme de faim ne faisant pas partit des voeux de mariage qu'elle avait prononcée. Julian s'approcha alors d'elle, sentant sa main se posé sur son bras dénudé et ses lèvres se presser tendrement sur la joue de sa femme. Elle avait envie de l'embrasser, amoureusement et tendrement comme au premier jour. « Tu es magnifique. » Elle plongea son regard bleuté dans les siens, restant quelques secondes à le regarder, envieuse d'avoir encore d'autres compliments et mots de tendresses de sa part. Elle caressa un instant sa main, affichant un sourire. « Merci ... Aller va t'asseoir, tu dois avoir faim ! » Elle pris alors le plat, l'emportant pour le poser sur la table, servant une bonne part à Julian qu'elle savait, bon mangeur.

Assise en face de lui sous les lumières tamisés, elle goûta alors son repas, souriant fièrement à Julian, c'était mangeable. Elle servit alors un verre à son maris, terminant par remplir le sien également en l'apportant à ses lèvres. Elle ne savait pas comment ouvrir le dialogue, commençant alors par échanger des banalités avec lui. « Ta journée ça été ? Suis passée devant le bar en rentrant mais j'ai pas voulu t'embêter. » Dit-elle avec douceur en prenant une bouchée de son assiette. C'était si étrange de retrouver un peu de communication, ils avaient perdu cette habitude depuis la fausse couche de Vick et de cette histoire de faux baisés - même pas consentit - échangé avec un ancien ami de lycée. Elle s'était déjà justifiée de cet accident, jamais ô grand jamais elle n'avait eu l'idée d'aller tromper Julian. Elle l'aimait profondément malgré certaines rancœurs qui subsistaient entre eux. Elle lui en voulait, mais elle ne serait jamais capable de faire une telle chose. Elle avait peur qu'il pense le contraire, qu'il n'est plus confiance en elle ... Elle prit une gorgée de vin, regardant avec un petit sourire Julian faire honneur à son plat. « Puis autant profiter de ce repas pour discuter un peu, savoir où on en est ... » Elle baissa alors son regard dans son verre, se noyant dans le liquide foncé. Par quoi fallait-il commencer ? Elle avait envie de lui hurler qu'elle l'aimait, d'envoyer valser la vaisselle de la table pour qu'ils fassent l'amour sauvagement, comment autrefois. Vick ne se souvenait même pas de la dernière fois qu'elle avait couché avec lui, certainement pour leurs anniversaires de mariage. Il y a plusieurs semaines ... Elle releva son regard pour le posé sur lui, inquiète. « En parler pourrait peut-être nous aider, à savoir ce qu'on veut parce-que ça ne peut plus durer comme ça. Peut-être envisager la séparation, j'en sais rien ... » Elle prit une autre bouchée, préférant manger et regarder ses lasagnes plutôt que d'affronter le regard de Julian ou pire, ses reproches ou son envie de divorcer. Elle ne savait pas du tout ce qu'il en pensait, ni ce qu'il projetait de faire avec elle. La seule chose dont elle était sûre, c'est qu'elle l'aimait profondément malgré les épreuves qu'ils avaient traversés.

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Elle souhaitait lui faire une surprise et c'était brillamment réussi. Julian était surprise et même plus que ça, c'était la dernière chose qu'il s'attendait à voir en rentrant du boulot à cette heure-ci. Elle avait dû l'attendre, combien de temps ? Il espérait pas longtemps car il savait comment c'était lassant d'attendre quelqu'un alors qu'on a préparé quelque chose pour cette personne. Il était content que de pouvoir à nouveau la voir aussi belle même si pour lui elle l'était tous les jours, les années passaient et il avait l'impression qu'elle s'embellissait avec l'âge. C'était devenu une séduisante femme qui faisait tourner le regard des hommes sur son passage. Jusqu'à aujourd'hui, Julian n'avait jamais envier les autres puisqu'il avait tout ce qu'il désirait, la plus belle des épouses. Les premières années du mariage avaient été parfait, ils étaient toujours aussi amoureux, aussi fougueux et passionnés que leur premières fois. Ils aimaient vivre au jour le jour, ne rien prévoir, faire les cons ensemble, se promener tard le soir alors qu'il n'y a plus personne dehors et faire le plus de bruit possible. Ils étaient fous ensemble et avaient la joie de vivre jusqu'à cette fausse couche qui bouleversa tout. Julian était près de sa femme et il sentit la main de cette dernière sur la sienne. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pu la toucher rien qu'un petit geste. Elle s'empressa de le faire s'asseoir et de le servir, l'odeur remontait une nouvelle fois aux narines du jeune homme et son ventre gargouillis. Signe qu'il mourrait de faim et que l'odeur lui ouvrait un large appétit. Ni une, ni deux, il s'empara de sa fourchette et se servit une bonne portion qu'il apporta à sa bouche sans même souffler dessus. La chaleur du plat lui brula la langue. « Mmh... merde... chest chaud. » Mais il ne se démonta pas et finit ce qu'il avait en bouche avant de prendre son verre de vin et en boire une bonne gorgée pour apaiser son mal. Il sourit à Victoria lorsqu'elle lui demanda sa journée. Encore une fois, c'était des choses qu'il n'avait plus l'habitude d'en parler tandis qu'avant il lui racontait sa journée sans qu'elle ai à lui demander. « Longue mais ça a été. » Brève explication, il ne voulait pas s'attarder sur le fait qu'il n'avait pas eu énormément de client et que son fournisseur avait appeler en le menaçant de rompre le contrat si il ne payait pas rapidement sa dette. « Tu aurais dû, tu sais que tu ne m'embête jamais. » Du moins, elle le savait à l'époque. Il avait l'impression que ça faisait des années qu'ils n'étaient plus un vrai couple, ne se rappelant plus de la dernière fois où ils avaient passer un moment romantique et une nuit bestiale. Oui, ils avaient tendance à être passionné lorsqu'ils faisaient l'amour. C'était ce qu'il aimait avec elle d'ailleurs, c'était toujours un plaisir, une découverte et il s'en était jamais lassé. D'ailleurs le plus souvent, il lui racontait sa journée alors qu'ils se déshabillaient et s'embrassaient puisqu'elle se jetait sur lui lorsqu'il rentrait du travail, ce qui n'était pas pour lui déplaire au contraire.

Continuant à manger son plat avec appétit, il avait son attention sur son assiette lorsqu'il l'entendit prendre la parole à nouveau. Elle voulait discuter, il savait que ce ne serait pas juste un dîner où ils échangeraient des banalités. Julian ne dit rien et attend la suite, il ne sait pas ce dont elle veut parler exactement du moins préfère ne pas se faire d'idée tout de suite et continue à manger ses lasagnes jusqu'à finir rapidement son assiette et se resservir. Il pique dans son manger mais n'a pas le temps d'aller plus loin puisqu'elle reste bloqué lorsqu'il entend le mot "séparation". Il n'ose lever le regard tout de suite mais finit par le faire et la voit les yeux rivés sur ses lasagnes. Il sent que sa bouillonne dans son ventre, que l'énervement est là. Par contre elle mais contre cette dernière phrase. Divorcer ? Elle pensait à divorcer ? Pourquoi ? Ne voulait-elle pas arranger les choses avant ? De nature impulsive, il se fit vite l'idée que c'était ce qu'elle désirait, que ce dîner c'était une manière d'annoncer la chose en douceur. Il reposa son assiette et s'essuya la bouche avec sa serviette avant de la reposer - ou plutôt jeter - sur ses lasagnes. « Je n'ai plus faim. » Dégouté, il était écœuré par la situation par toute cette mise en scène. Sans même prendre le temps de savoir exactement ce qu'elle souhaitait, il commence à s'emballer. Se levant de table, il commence par avancer vers le salon se trouvant dos à elle puis met ses mains de chaque côté de sa taille. « Pour une surprise, c'est une surprise. » Il se retourne vers elle. « Tu vas me dire que tu as les papiers du divorce tout frais dans ton sac et les poser sur la table c'est ça ? » Il ne cri pas, il reste calme du moins dans sa voix pourtant on peut voir dans son regard qu'il panique. Impulsif, il s'emballait en deux secondes chrono et il était parfois impossible de l'arrêter lors du démarrage. Julian ne pouvait y croire, non, elle ne voulait pas divorcé, réfléchit bien, repense à ses phrases, elle parle de solution. Il devrait se dire ces choses mais non l'idée est encré dans sa tête, et elle ne partira pas jusqu'à ce que Victoria lui donne une gifle pour le faire taire pour qu'il comprenne qu'il s'emballait peut-être pour rien... ou pas.

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Un dîner en tête à tête, ça faisait si longtemps que cela ne leur étaient pas arrivés. « Mmh... merde... chest chaud. » Assise en face de lui, elle le regardait manger, le trouvant mignon lorsqu'il se brûla la langue avec sa première bouchée. Quant à elle, l’appétit n'était pas très présent ce soir. Son estomac était noué par le stresse alors qu'elle réfléchissait à comment faire venir sur la table leurs problèmes de couple. Elle s'en voulait déjà d'avance de venir gâcher ce petit moment entre eux, devenu si rare. Le silence régnait en maître dans la cuisine alors qu'elle regardait son assiette pleine, se forçant à manger et à boire pour s'occuper l'esprit et se donner un peu de contenance. « Longue mais ça a été. » Elle hocha alors la tête en jouant avec les étages de ses lasagnes. Sa réponse était courte, peut-être qu'il n'avait pas spécialement envie de discuter boulot. Elle adorait son bar. La décoration ainsi que les souvenirs qu'elle y avait. L'endroit avait une âme, il avait hériter de ce commerce après la mort de son père, partis bien trop tôt selon Vick. Elle avait trouvé en Monsieur Harrington un père de substitution. Elle gardait de lui de très bons souvenirs, un homme droit, travailleur et honnête, tout comme son fils. Elle ne lui disait jamais mais elle était très fière de lui, il continuait à faire vivre son père à travers ce bar où bon nombres de clients avaient leurs habitudes. C'était un de ces endroits préférés dans ce bled paumé. « Tu aurais dû, tu sais que tu ne m'embête jamais. » Elle lui adressa un léger sourire, le laissant alors manger tranquillement, terminant son troisième verres de vin depuis qu'elle était rentrée. La prochaine fois songea-elle. C'est pas de l'embêter qu'elle craignait, c'était plutôt sa réaction, la peur qu'il ne soit pas content de la voir. C'était fou de voir à quell point leur relation avait pu évoluer. Devenus si éloignés alors qu'avant, ils faisaient tout ensemble ! Ils sortaient, voyaient des amis en commun. Aujourd'hui il n'y avait plus de vie de couple, chacun vacant à ses occupations de son côté. Et pourtant, ce soir, la discussion s'imposait. Certes, ça n'allait pas être agréable, mais il était temps de prendre une décision. Ils ne pouvaient pas rester comme ça éternellement, à attendre que ça s'arrange ou que ça empire. Son amoureux lui manquait, dormir seule était un calvaire alors que pendant des années, elle avait partagée ses nuits avec lui dans le même lit. Rêvant contre lui, habitué à ses bras et à sa chaleur. Aujourd'hui tout était froid, tout était gris. Il y avait-il de l'espoir ?

Vicky lança alors le dialogue en première, le visage baissé sur son assiette en attendant une réaction de sa part, qui ne se fît pas attendre. Elle le regarda jeter sa serviette dans son repas, posant ensuite ses iris sur lui. « Je n'ai plus faim. » Elle sentit le dégoût de son maris à ses mots, laissant elle aussi tomber sa serviette dans son assiette, trouvant alors un peu de réconfort dans l'alcool. Il se leva, se dirigeant dans le salon en lui tournant le dos. Elle se sentit triste tout à coup, culpabilisant d'avoir mis ça sur le tapis ce soir. Elle aurait du tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant d'ouvrir sa grande gueule. « Pour une surprise, c'est une surprise. » Vick se leva alors à son tour tandis qu'il l'a regardait, les mains sur les hanches, apparemment énervé et calme à la fois. Il se retourne vers elle. « Tu vas me dire que tu as les papiers du divorce tout frais dans ton sac et les poser sur la table c'est ça ? » Elle poussa un soupir en débarrassant la table, agacée. Elle vida les assiettes dans la poubelle ainsi que les restes généreux de lasagnes restantes dans le plat. C'était du gaspillage, elle en avait rien à foutre. Elle laissa tomber avec fracas la vaisselle dans l'évier, s'arrêtant pour prendre sa respiration. Elle se retourna, pour lui faire face. « Pourquoi tu dramatises ? J'ai jamais parlé de divorce ! Mais apparemment toi ça te trotte dans la tête. » Elle était fatiguée des disputes et de l'incompréhension quasi journalières qui régnait entre eux. « Je voulais juste te parler de solutions, pas de décisions. Bref suis conne, j'aurais du aller me coucher et fermer ma gueule.» Elle retira alors ses boucles d'oreilles, les laissant tomber sur le plan de travail. Elle ferma un instant les yeux et s'approcha de lui. « Suis fatiguée de tout ça Julian, j'essaye de m'en remettre mais j'y arrive pas, pas toute seule en tout cas ...» Elle posa un instant sa tête sur le torse de son époux puis quitta la cuisine pour rejoindre le salon, se laissant tomber lourdement sur le canapé, ramenant ses jambes contre elle. Elle parlait évidemment de la fausse couche ... La tristesse s'empara d'elle, fermant les yeux pour éviter de céder aux larmes ..

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Julian la regarde sa femme se lever de table et prendre les couverts afin de jeter le repas qu'elle avait préparer pour le couple. Le sujet qu'elle avait mis à l'ordre du jour n'avait pas été du goût de son mari qui s'était énervé de nature impulsive. Il finit par croisé les bras en la regardant s'énerver à son tour. Il sentait son agacement lorsqu'elle reposa les assiettes dans le levier, les avait-elle brisés ? Il en savait rien et ce n'était pas ce qui le préoccupait à l'instant. Elle finit par enfin se tourner vers lui et lui répondre. « Je ne dramatise rien du tout Vick, tu me parles de séparation sans même avoir la conversation ! » Lui ? Penser au divorce ? Il préférait tout perdre et être dans la rue plutôt que de la perdre elle. Elle était tout pour lui, sa famille, sa vie. Il ne se voyait pas vivre sans elle à ses côtés et même si ces derniers temps, il n'y a plus de dialogue entre eux, elle reste malgré tout là, près de lui. En la regardant, Julian se rend compte qu'elle avait tout de même fait l'effort d'ouvrir le dialogue alors que lui s'était renfermé dans son travail. Cette pensée eu pour effet de le calmer légèrement mais il n'était pas complètement calme pour autant. Il avait été attendri par ces préparatifs, qu'elle se soit donné la peine de faire les choses bien pour eux mais il avait peur que ça cache quelque chose d'autre. Il avait peur de rentrer un jour et qu'il n'y ai plus les affaires de Victoria dans leur chambre et qu'elle lui laisse un simple mot. Il se faisait tous les jours des films tous plus farfelues les uns que les autres et chaque soir, il rentrait et vérifier que les affaires de son épouse soient bien là. Il avait peur d'avoir cette conversation, peur qu'elle le quitte pour un autre homme qui lui donnerait une meilleure vie, mais qui ne pourrait pas l'aimer autant qu'il l'aime. Son amour pour la jeune femme était inconditionnel. Elle avait su dompter son coeur, le traverser afin de s'y faire une place qui grandissait chaque jour un peu plus jusqu'à l'avoir entièrement pour elle, et elle l'avait.

Victoria s'approche de son mari, ce dernier voit ô combien elle est fatiguée par ces disputes, il l'entend bien et elle le lui confirme d'ailleurs. Il veut la prendre dans ses bras, lui dire qu'il est là pour elle, qu'elle peut compter sur lui pour surmonter cette épreuve mais il ne voulait pas lui faire de fausse promesse. Il n'avait pas été là pour elle y a deux ans lorsqu'il fallait, pour lui, il était trop tard. Julian avait merdé et plus que ça, après la fausse couche il avait passé plus de temps au bar qu'à l'appartement où Victoria avait besoin de lui. Si il le pouvait, il reviendrait en arrière, il ferait les choses différemment. Mieux ! Il aurait aimé avoir son père à ses côtés dans ces instants-là mais il devrait prendre des décisions seuls par lui même. Ses yeux suivent sa femme qui se laisse aller sur le canapé, il finit par la rejoindre en s'asseyant à ses côtés et poser une main sur son genoux. « Tu le sais que si je pouvais, je reviendrais en arrière. » Seulement, elle ne parlait peut-être pas que du passé mais également du présent, elle n'avait toujours pas surmonter cette histoire, c'était ce qu'elle lui confiait et il avait une chance là que de se rattraper que de faire les choses bien, les choses justes comme il le faut. Il n'est plus énervé à présent, ce sentiment là à fait place à la tristesse que de la voir ainsi. « Ce n'était pas de ta faute si... » Il se rendit compte à ce moment-là qu'il n'avait lui aussi toujours pas accepter la perte de leur bébé et d'ailleurs, il en a voulu à Victoria pour cela. La rendant coupable d'une chose dont elle n'avait pas eu la maitrise. Il se sentait honteux que de l'avoir tenue pour responsable mais c'était des sentiments qu'il n'avait pu contrôler. Il avala sa salive avant de continuer. « Bébé, je suis tellement désolé... » Sa voix se brise sous le coup de l'émotion. Repenser, reparler de cet évènement ne le laissait jamais indifférent. Julian avait du mal à contrôler ses sentiments, ses sauts d'humeur que ce soit ici ou au bar. On avait même parfois du mal à reconnaître le fils de M. Harrngton. Tout garder pour soit n'est pas une sage décision au contraire, ça allait exploser un jour ou l'autre et les effets seraient bien pire que si ils avaient pu exprimer leur sentiment après leur perte. Ils avaient été conseillé de suivre quelqu'un par le gynécologue de Victoria mais pour Julian il était interdit que d'aller parler à un inconnu. Réserver sur ses sentiments, sa femme était sa seule confidente jusqu'au drame où il s'était éloigné d'elle également.

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Comment pouvait-on se remettre de ça ? Perdre un enfant était quelque-chose de traumatisant, surtout dans les circonstances où elle avait fait sa fausse couche. Ce soir là il était tard, elle attendait Julian sur la canapé quand elle fût prise de douleur au ventre. Impossible de joindre son maris, elle fût conduite à l'hôpital tandis que du sang s'écoulait de son intimité. Bien même avant d'avoir les résultats, elle savait que c'était trop tard. Vick avait-été seule ce soir là, terrorisée et abattue. Elle en voulait à Julian de ne pas avoir été là pour elle, de l'avoir laissée vivre ça seule, sans avoir le réconfort et la présence qu'elle méritait. Depuis ce jour jusqu'à aujourd'hui, c'était devenu un sujet tabous. Julian lui en voulait d'avoir perdu le bébé et quant à elle, déçue qu'il n'est pas été là pour assumer son rôle. Malgré tout ça, Julian était un bon époux. Il ne roulait pas sur l'or mais sa richesse était logé dans son coeur. Généreux, drôle, tendre. Elle aimait profondément son homme et pourtant, elle avait faillis tout foutre en l'air. Un soir en sortant du travail, elle croisa James, un ancien amis du lycée. Il avait tout réussis, que ce soit dans le domaine du travail, financièrement, socialement. Il était un peu le rêve oublié de Vicky, incarnant la réussite et tout ce qu'elle avait souhaité pour elle professionnellement. Il l'invita alors à boire un verre, finissant par se laisser draguer ... Cela avait été agréable de se sentir désirée, valorisée alors que Julian ne lui adressait presque plus la parole. Enivrée d'alcool, naïve, James tenta alors de l'embrasser mais elle le repoussa. Elle ne l'a plus jamais revu. Evidemment elle en parla à Julian, ce qui brisa le coeur de son maris, perdant un peu de son estime même si il ne s'était rien passé au final. Mais cet épisode plus la fausse couche, ça fit que empirer les choses. Il suffisait de voir la froideur de leur appartement, ils ne s'adressaient presque plus la parole, hormis pour s'échanger des banalités ou se disputer. Julian avait déserté le lit conjugal, se réfugiant alors dans son travail, faisant son deuil à sa façon. Ce soir elle avait tout mis en oeuvre pour faire passer une soirée agréable à son époux, faisant l'effort de cuisiner et de se faire belle pour lui. Si au début il apprécia l'attention, il envoya rapidement tout valser quand sa femme lui parla de séparation.

« Je ne dramatise rien du tout Vick, tu me parles de séparation sans même avoir la conversation ! » Elle préférait se taire tandis qu'elle jetait avec fracas la vaisselle dans l'évier. Pourtant il n'était pas aveugle, il pouvait voir la détresse de sa femme, sa douleur et sa fatigue. Mais il ne préférait pas regarder et rester dans son monde, inaccessible pour elle, à fuir les problèmes. Elle quitta alors la cuisine pour se réfugier sur le canapé du salon, ses genoux ramenés contre sa poitrine, triste et blasée. Julian vînt alors la rejoindre, s'asseyant à côté d'elle en posant une de ses mains sur son genoux. Elle fixait le vide, inexpressive, muette. « Tu le sais que si je pouvais, je reviendrais en arrière. » A quoi bon songea-elle. C'était trop tard et il ne pouvait réparer ses tords, elle non plus. Elle aimerait tant pouvoir dépasser tout ça, retrouver leur ancienne complicité, échanger de nouveaux des baisers et passer du temps ensemble. Mais elle ne savait même pas par où commencer. Même un petit repas comme celui qu'elle avait préparée ce soir, tournait au fiasco. « Ce n'était pas de ta faute si... » Non pas ça, pas cette discussion. Elle le regarda alors, lui faisant signe avec la tête de ne pas continuer, de ne pas s'aventurer sur ce chemin là. Il lui avait reproché la perte du bébé, ça se sentait dans ses attitudes, sa froideur et ses regards de reproches. Elle se sentait coupable d'avoir échouée ... Pourtant Neela, son obstétricienne lui avait expliquée que ça arrivait, et que le couple pouvait très bien recommencer à procréer. Cependant, elle avait peur de revivre cet épisode traumatisant, d'avoir encore le coeur en miette et plus d'espoir. Pour l'instant elle n'était pas prête. « Pourquoi tu me le dis que maintenant ? Deux ans que je vis avec cette culpabilité ... » Elle détourna alors le regard, triste et à la fois en colère. Elle avait tellement eut besoin de lui, de ses mots, de ses câlins. Elle avait gérée ça toute seule alors qu'ils étaient deux. « Bébé, je suis tellement désolé... » Remuer le passé n'avait rien de bon, rien de sain. Ils se faisaient juste du mal à reparler de toutes ces épreuves alors qu'ils auraient dû essayer d'avancer il y a bien deux ans. Elle croisa son regard, la tristesse étant perceptible dans les beaux yeux de son époux. Elle se colla alors contre lui dans le canapé, posant sa tête sur son épaule en attrapant sa main pour la serrer. « J'ai pas envie de te quitter, mais ça me tue de voir que je te rends plus heureux ... Je sais plus quoi faire pour qu'on dépasse tout ça. Je t'aime mais va falloir qu'on trouve une solution. »

"No matter what challenges keep us apart, we’ll always find a way back to each other."

Elle avait raison, pourquoi ne le lui avait-il pas dit avant ? Au lieu de lui laisser croire que c'était de sa faute si elle avait perdu le bébé. Alors qu'au fond de lui, il savait qu'elle n'y était pour rien, qu'il n'y avait aucun responsable mais voilà, c'est toujours "plus facile" lorsqu'on peut mettre la faute sur quelqu'un et déverser sa haine sur cette personne-là. Julian avait fait ceci et il sait qu'il n'aurait jamais dû et qu'à présent il était trop tard pour faire marcher et réparer ses erreurs. Il s'en voulait affreusement de toute cette histoire, de sa réaction pourrie. Il aurait dû être là pour sa femme, jouer son rôle d'époux et la soutenir lors de cette épreuve. Oui, il s'en voulait énormément et c'était peut-être ça qui a fait qu'il n'a rien tenté d'arranger qu'il n'a fait que de s'éloigner chaque jour un peu plus d'elle. Après tout, elle méritait finalement un meilleur mari que lui. Il n'avait pas été à la hauteur, il avait merdé. Mais comment se rattraper ? Que pouvait-il faire pour qu'elle se sente mieux ? Il pourrait remuer ciel et terre pour elle, il le savait. « Tu n'y étais pour rien. » Julian se devait de le répéter mais pour convaincre qui ? Lui ou sa femme ? Ou peut-être même les deux. Elle se colla à lui et il serra sa main dans la sienne fortement sans lui faire mal. Il avait besoin de sa présence, de la sentir près de lui. Le jeune Harrington savait qu'il n'arriverait pas à surmonter tous ces épreuves sans elle, c'était impossible. Elle était sa force, sa raison de vivre.

Il l'écoute parler sans dire un mot, juste l'écouter, elle avait besoin de parler, de lui parler et il se devait de l'écouter calmement. Elle avait entièrement raison, ils devaient trouver une solution pour arranger les choser mais également pour ne pas que ça s'en pire comme la dernière fois. « Je ne peux pas... je ne veux pas me séparer de toi. » Qu'il lui répond calmement en regardant devant lui. Ca serait la pire chose qui pourrait lui arriver, qu'elle le quitte et même si elle était toujours amoureuse de lui, il ne pourrait comprendre pourquoi, il ne pourrait pas l'accepter. « Je t'aime plus que tout Vick, j'ai envie que les choses s'arrange, je veux te retrouver, retrouver notre complicité mais... » Mais quoi ? Que pouvait-il dire ? Si ils le voulaient réellement, ils pourraient retrouver tout ce dont ils étaient avant, il fallait qu'ils se donnent les moyens pour. Faire les efforts à deux, aller l'un vers l'autre, se sourire, recommencer les gestes comme elle l'avait fait ce soir. L'amour était là, il sentait combien elle l'aimait alors pourquoi ne pas juste essayer ? Julian lâche la main de sa femme pour pouvoir la passer autour d'elle et la reposer au même endroit. Son regard se pose sur elle à présent, elle était magnifique. Il ne pouvait s'empêcher de le penser à chaque fois qu'il posait les yeux sur elle. « Je ferais tout pour que tu me reviennes Vick... » Et il le pensait. Il en avait réellement marre de tout ce cirque, de cette froideur entre eux. Julian savait que si ça durait, il pourrait ne plus la retrouver. Il fallait qu'il fasse les choses biens avant qu'il ne soit trop tard et cette nuit, cette discussion était l'occasion rêvée pour reprendre un nouveau départ pour le couple. Poser les choses, dire leur ressentis et voir où et comment ils pourraient aller dans une meilleure direction que celle qu'ils empruntaient jusqu'à présent. Devait-il commencer par lui dire la vérité sur le bar ? Il y pensa une seconde mais l'idée de relancer une dispute ne l'enchanta guère pourtant si il n'améliorait pas le buisness dans les semaines à venir, elle finirait par le découvrir et peut-être que tous leurs efforts fait jusque là n'auraient servit à rien. Mais le bar était son problème, il avait confiance en lui du moins à l'époque. Il devait tout arranger sans que cela n'atteigne son couple, n'atteigne Victoria qui avait d'autres préoccupations. Il savait qu'il ne lui avait pas donné la vie de rêve, qu'elle avait beaucoup abandonner et même trop pour lui, il devait s'en sortir seul cette fois-ci sans son aide, s'en la mêler à ce problème qui hantait les rêves de Julian chaque nuit et qui le rendait malade que de devoir tout perdre. Il sortit de ses pensées pour revenir vers sa femme, son regard posé sur elle, il posa sa main libre sur son menton et relevé son visage vers lui. Il aimerait tant revoir cette joie de vivre dans ses yeux. « Tu m'entends, je t'aime Vick et je suis heureux avec toi. » Il tenait à ce qu'elle le sache vraiment et qu'elle n'en doute pas. Il était là à présent pour elle, il le voulait et ferait tout pour que la situation s'améliore.

'' You could be the one i'll always love

« Tu n'y étais pour rien. » Elle le regardait, muette, perdu dans ses méandres, s'y noyant sans pouvoir remonter à la surface depuis des mois. Tout le monde lui disait que ce n'était pas de sa faute, que ça arrivait, qu'elle pourrait avoir d'autre enfants. Par moment elle avait juste envie d'envoyer chier ces personnes qui faisaient mine de l'a comprendre, de saisir ce qu'elle pouvait traverser. Elle se sentait fautive et puis c'est tout. La culpabilité n'était pas un sentiment si facile à faire disparaître, il n'était pas salvateur comme l'amour. Mêlé au deuil, elle apprenait un peu plus chaque jours à vivre avec, à supporter cette douleur sans qu'elle puisse véritablement disparaître un jour. Pourtant Julian aurait pu être capable de l'aider, mais il avait préféré la fuite, l'a laisser dans sa tristesse et la colère ... Aujourd'hui, ils en payaient le prix tous les deux. L'amour de l'autre n'était pas quelque-chose de acquis, un couple c'est tous les jours que ça se construit, que ça évolue ... Le couple Harrington semblait ignorer ce précepte depuis des mois, assistant impuissant à la mort en douceur de leur union. Et pourtant ils avaient été si liés tous les deux, c'était triste de les voir ainsi. « Je ne peux pas... je ne veux pas me séparer de toi. » Elle posa ses iris sur lui, triste, ne voulant pas non plus en arriver là, même si ça leur pendait aux nez depuis longtemps. « J'ai pas envie non plus mais faut faire quelque-chose parce-que si on continue comme ça, c'est ce qui va nous arriver. » Elle observa alors la flamme de la bougie danser sur la table basse. Elle avait envie de retrouver ce feu qui animait autrefois ce couple en perdition. Sentir et ressentir de nouveau la chaleur de ses étreintes, ses baisers brûlant et ses mots doux. Pourtant ça ne semblait pas impossible, il fallait juste faire des efforts, ce soir c'était elle qui avait fait le premier pas, en espérant que ça serve à quelque-chose. « Je t'aime plus que tout Vick, j'ai envie que les choses s'arrange, je veux te retrouver, retrouver notre complicité mais... » Elle caressa alors sa main, se demandant ce que ce 'mais' pouvait bien signifier. La peur ? L'angoisse que leurs efforts ne suffisent pas à les faire remonter la pente ? Pour elle, c'était un risque à prendre. « Moi aussi je t'aime bébé ... Mais t'as peur, comme moi, je préfère qu'on se casse la gueule en essayant de recoller les morceaux que de continuer ainsi, à attendre la fin. » Elle était si proche de lui et pourtant, un fossé d'incompréhension semblait faire barrage entre-eux. Trop d'eaux avait coulé sous les ponts, peut-être même qu'il était déjà trop tard ? Elle n'en savait rien, la seule chose dont elle était certaine à l'heure actuelle, c'était qu'elle aimait.

« Je ferais tout pour que tu me reviennes Vick... » Elle avait envie de le croire, que la confiance entre eux puisse revenir pour qu'ils repartent de zero. Ne le méritaient-ils pas ? Après toutes les épreuves qu'ils avaient subis. Si les meurtriers, violeurs et autres immondices de ce monde avaient le droit à une seconde chance, pourquoi pas eux ? Elle caressait sa main, sentant pour la première fois un peu de chaleur dans leur foyer. Julian posa alors sa main sur le menton de sa femme pour le relever avec douceur, ses iris plonger dans ceux de la belle, faisant renaître un peu d'espoir en elle. « Tu m'entends, je t'aime Vick et je suis heureux avec toi. » Ses yeux brillèrent alors de larmes, doux mélange salé de tristesse, de joie et d'espoir. Malgré ses dires, elle n'était pas totalement convaincu du bonheur de son homme avec elle. Il était temps pour Victoria de retirer son masque de froideur, d'oublier, d'avancer vers un avenir meilleur. Elle manquait cruellement d'ambition et d'optimisme mais c'était le moment pour elle de changer aussi, de faire des efforts également. Elle se leva, tirant par la main Julian pour qu'il en fasse autant et se redresse sur ses pieds. « Dans ce cas, il est temps que tu retrouves ta place. » Un sourire illumina alors le visage de Vick qui par la main, entraîna Julian jusqu'à la chambre conjugal. Debout, face au lit, elle se colla contre son époux en passant ses bras autour de son cou. « Ce lit m'a parût bien vide sans toi. » Elle plongea alors ses yeux dans ceux de son beau-gosse de maris, qu'elle trouvait évidemment irrésistible. Puis amoureusement, tendrement, elle l'embrassa. Un baiser langoureux et passionné, doux contact négligé depuis trop longtemps. Pourtant c'était comme le vélo, ça ne s'oubliait pas. Elle l'entraîna alors sur le lit, se laissant aller et submerger sous le poids du jeune homme en l'embrassant. « Je pense qu'il est temps que tu remplisses tes devoirs conjugaux envers ta femme, Monsieur Harrington.» Elle commença alors à déboutonner la chemise de son époux, un sourire coquin figé sur ses lèvres. Bah quoi ? Il fallait bien commencer par quelque-chose non ?