all your little things.

c'est si dur de garder un secret à son meilleur ami tu sais? Mais tu es mon secret donc je ne peux pas t'avouer cette confidence

C’était son deuxième déménagement et même si cela faisait plusieurs mois qu’ils étaient ici, Naomhán n’arrivait toujours pas à croire qu’il était ici, à Arrowsic afin de rejoindre sa demi-sœur, Jona, qui n’allait pas si bien que ça, et sa mère non plus. Ils s’étaient fait des amis ici, le bouclé avait même un meilleur ami pour qui il fallait l’avouer, il avait une grande attirance. Sentiments ? Difficile à dire, l’appétit vient en mangeant n’est-ce pas ? Mais certes, Silhas lui avait effectivement tapé dans l’œil et il était dur de pouvoir cacher ses réactions lorsqu’il était en sa présence.
Ce matin le bulgare n’avait pas cours, c’était rare, assez exceptionnel et Naomhán comptait bien profiter de cette journée de détente pour voir son meilleur ami à condition qu’il ne soit pas parti, il envoya donc un sms afin de s’annoncer et programmer cette journée avec le jeune homme. Une fois l’accord donner le bouclé se doucha et se prépara plus qu’il ne fallait à un mec. Oh détrompez-vous ce n’était pas le stéréotype parfait de l’homosexuel qui se pouponnait et qui aimait le rose, mais Naomhán aimait prendre soin de lui. Naom enfila un t-shirt noir qui moulait plutôt bien ses pectoraux sans que cela ne fasse trop, il enfila un jeans slim avec ses baskets montantes, profita pour mettre son parfum préféré, sentir bon c’était toujours un plus. Il ne lui fallait pas longtemps pour se rendre chez son meilleur ami, il n’avait qu’à traverser son allée, tourner à gauche et prendre la première allée qui venait chez lui puisque Silhas et Naomhán étaient voisin. « Kalapani tu m’ouvres où je tire ! » C’était l’une e ses phrases phare, parce qu’il fallait le dire, le bouclé adorait les films et les séries d’un style policier.

made by pandora.

Spoiler:

Il passe devant le canapé, se fige, fait marche arrière. Il fixe avec suspicion sa soeur affalée, un paquet de chips entre les mains. T'es pas censée être en cours toi ? Elle roule des yeux, lui lance un regard ennuyé. Elle est devenue maîtresse dans l'art du "tu me fais chier". Et toi, t'es pas censé être ma mère. Ils se jaugent du regard, c'est à celui qui baissera les yeux le premier. Un combat de Kalapani, un combat de titans. Ils sont semblables physiquement mais tellement différents au fond. Ils ne se détestent pas, ils ont juste du mal à se supporter en ce moment. Sa mère dit que c'est à cause de l'âge. L'adolescence c'est dangereux. Quoiqu'il en soit, un sourire triomphant orne son visage lorsqu'elle détourne le regard. Un gamin. T'es mignonne mais tu prends ton sac et tu vas en cours. Elle souffle, l'insulte mais finit par disparaitre. Une victoire pour l'aîné. Puis, il n'a pas envie qu'elle reste alors que Naom est censé venir le voir. Pour une fois qu'il est tout seul, sans fillettes à surveiller. Installé dans le canapé précédemment occupé par sa soeur, il regarde une série télé débile sans vraiment saisir l'histoire. Parce qu'il est plongé dans ses pensées, toutes tournées vers Naom. Naom et ses petites bouclettes. Et ses jeans slim. Et son sourire à faire rougir n'importe qui. Kalapani tu m’ouvres où je tire ! Naom et ses phrases débiles. Silhas se lève et s'arrange un peu. Ébouriffe ses cheveux. Remonte un peu son jean. Tire sur son tee-shirt. En quelques secondes, il est devant la porte, souriant à un Naom en pleine forme. Et t'as un mandat ? Un sourire moqueur nait sur les lèvres du bronzé. Railleur. Amusé. Parce que sinon, je ne te laisse pas entrer Petrov. Il s'appuie contre le mur, les bras croisés.

Un baiser sur la joue ça te suffit ? C’est mon prix. Il se retient de dire non, qu'il lui faut plus qu'un baiser sur la joue. Qu'il n'est pas un petit garçon, que ça fait longtemps qu'il a abandonné les petits bisous. Mais il s'abstient. Conscient que ce serait déplacé. Il hausse alors les épaules, un sourire en coin. Ce n'est ni un oui, ni un non. Un peu de mystère dans sa réponse, histoire d'embêter son voisin. Que ce ne soit pas si facile que ça. Puis Naom embraille, son éternel sourire aux lèvres - sourire bien trop excitant aux yeux de Silhas. J’ai vu ta sœur sortir. Dis-donc, c’est moi où elle devient une adolescicus agressivus ? La remarque fait rire Silhas. Un sourire immense nait sur son visage. Adolescicus agressivus. Il devrait retenir l'expression pour la sortir à sa mère un jour. C'est une rebelle de la life quoi. Attends, elle a séché ses premières heures de cours. Truc de fou. Il hoche la tête et fait les gros yeux pour appuyer ses dires, tout en exagérant la chose. Sa soeur devient une petite peste miss-je-sais-tout. Lui, il n'a pas le souvenir d'avoir été aussi chiant plus jeune. Il était plus obéissant, sage, bien élevé. Un petit homme parfait. Peut-être parce qu'il passait plus de temps seul à s'occuper de ses petites soeurs ? Ce qu'il fait encore aujourd'hui. Tu me laisses entrer ou je vais être obligé d’utiliser la force. Silhas se décale et invite Naom a entré sans rien ajouter. Suspect. Mais lorsqu'il passe devant lui, d'une main, Silhas attrape le bras du bouclé et l'inspecte sous toutes les coutures. Avec minutie et un sourire en coin. Ouah. Des heures de travail pour arriver à un tel résultat. T'es vraiment musclé. Il plaisante, se moque de la supposé force du bulgare. Puis il s'approche et pose ses lèvres sur la joue de son voisin. Un baiser. Faut pas oublier ta promesse. Il glisse une main dans les boucles, les ébouriffe un peu. Elles sont douces. Tu veux faire quoi ? D'un coup de pied il referme la porte d'entrée. Ils sont tous les deux maintenant.

Son rire, c’était une douce torture pour le bouclé, mais elle était bien réelle, bien douloureuse car ce supplice lui faisait avoir des frissons qui lui remontait l’échine, ce n’était pas désagréable, au contraire c’était bien plus plaisant qu’il ne l’aurait voulu et c’était comme ça depuis leur rencontre. La réponse à sa réflexion le fit sourire, Silhas aimait ses sœurs mais celles-ci traversait l’âge ingrat et il montrait bien, avec une grosse exaspération, son désagréments, un nouveau sourire s’afficha sur ses lèvres. « Oh qui ne l’a jamais fait. Même-moi, pourtant j’étais bon élève. Il faut juste veiller à ce que ça n’arrive pas trop souvent ». Il avait été, et es toujours, un élève assidu mais il lui était déjà arrivé, une ou deux fois, de louper une ou deux heures de cours lorsque la leçon ou le cours ne lui plaisait pas, mais il avait très vite été recardé et ne l’avait plus fais car il se mordait souvent les doigts lorsqu’il revenait en cours. Naomhán ne voulait pas être ce genre d’ami qui donnait des conseils sur tout ou dire à son voisin comment éduquer sa sœur, il voulait simplement le bien de toute sa famille. Lorsque Silhas l’invita à entrer, le bouclé fut surpris de sentir sa main le retenir pour venir tâter son bras afin de se moquer de lui et de sa musculature mais il ria aussi. « C’est ça, moque toi. Tu ne dirais pas pareil si tu voyais mon torse. » Bien qu’ils n’auraient pas vraiment l’occasion de se mettre torse nu bien que. Le bouclé se retint difficilement de rougir lorsqu’il senti les lèvres de son meilleur ami sur sa joue en ajoutant qu’il ne fallait pas faillir à sa promesse, en toute réponse le bulgare lui offrit un beau sourire tout en appréciant les mains de son voisin dans ses boucles brunes. Naomh haussa les épaules en se tournant vers le brun pour proposer alors une activité. « Un foot dans le jardin ? » La voilà, l’occasion de s’exhiber torse nu devant celui qui hantait ses rêves depuis leur rencontre et lui prouver qu’il n’était pas si peu musclé que son voisin le pensait.

Les sourires de Naom doivent être contagieux. Parce que Silhas a toujours l'impression que tout va bien lorsqu'il est là. Qu'il pourrait soulever des montagnes et manger des tonnes de friandises. Naom est bénéfique. Il se sent bien avec lui. Ils s'entendent à merveille. S'apprécient. S'amusent. Aux yeux de Silhas, Naom serait le type parfait. Mais c'est son meilleur ami, son voisin. Puis, il y a Sam. Enfin, le souvenir amère de sa tromperie qui lui reste encore en travers de la gorge. Et le fait qu'il est beaucoup trop timide pour ce genre de chose. Exprimer ses sentiments, faire le premier pas, il n'est jamais à l'aise. Il sourit à la remarque de Naom sur le fait de sécher les cours. Il est du même avis. Mais sa soeur n'a que treize ans et il ne veut pas qu'elle devienne l'une de ces filles sans avenir. C’est ça, moque toi. Tu ne dirais pas pareil si tu voyais mon torse. Sûrement que non. Il serait beaucoup trop occupé à se retenir de toucher et de se jeter sur lui pour le violer. Si seulement... Il n'osera jamais. Parce qu'il ne sait pas si Naom éprouve quelque chose à son égard. Décrypter ses gestes n'est pas vraiment une chose facile. Mais parfois, il a l'impression que c'est le cas, que Naom est intéressé. Au moins un peu. Il traverse la maison pour gagner le jardin, son meilleur ami sur les talons. Un foot. Son regard parcourt le jardin, cherche son ballon. Planqué sous la table. Du bout du pied, il le fait rouler jusqu'à lui. On met en jeu quelque chose ? Un sourire amusé nait sur les lèvres du bronzé. Histoire de pimenter le jeu. Il mettrait bien un baiser ou même une nuit à gagner. Un baiser ? Un vrai ? Il ne croise pas le regard de son voisin, feintant un intérêt au ballon qu'il fait jongler. Histoire de montrer que ce n'est pas important, qu'il a dit ça sans arrières-pensées. Rien de dangereux, un petit baiser. Alors qu'au fond, il jubile déjà.

Comment ne pas être attiré par des yeux aussi rieurs, un regard aussi intense et cette bouche, ce sourire et même cette petite barbe naissante, non, Naomhán n’arrivait pas à ne rien ressentir pour son voisin. C’était tellement bizarre, ambigu, mais le bouclé ne pouvait pas s’empêcher d’aimer cette relation bien que dès qu’il fermait les yeux, une fois le soir venu, leur amitié évoluait un peu plus et se transformait en une liaison plutôt amoureuse et désireuse. Le bulgare suivi son voisin dans le jardin et un sourire taquin s’afficha à nouveau à la proposition de son ami. Mettre en jeu. « Je propose, tu gagnes, un baiser… je gagne… une nuit blanche de jeux vidéo et films, rien que toi et moi. » C’était plutôt avantageux pour les deux jeunes hommes, aucun réel perdant à vrai dire, et franchement Naom n’avait vraiment rien à perdre à cette partie de foot, il avait même envie de laisser gagner Silhas pour avoir son baiser mais il était aussi impatient de voir ce que pouvait être une nuit blanche avec son meilleur ami. Ils commencèrent la partie était serrée, l’enjeu se jouait sur 5 but et c’était pour le moment, un exæquo de 2-2, le bouclé commençait à sentir la température trop importante et décida d’enlever son t-shirt, se retrouvant torse nu. « Avoue, tu rêvais de voir mon torse. » Il savait, Naom savait que Silhas était homosexuel et c’était réciproque, mais leur relation était aussi un peu ça, tenter l’autre tout en ne se privant de rien, il n’y avait pas vraiment de gêne, juste cette attirance. Le bulgare profita de l’inattention de son ami pour tirer un but, qu’il marqua. « On a pas dit : pas de triche ou de tactique, j’y peux rien si t’es un gros pervers et que tu mattes tous les mecs un tant soit peu musclé. » Ca n’avait rien de méchant, ce n’était qu’une plaisanterie, mais son voisin le savait et il savait tout aussi bien qu’il pouvait se venger en utilisant la même tactique. « Ça nous fait 3-2 mon cher Silhas, prépare les pop-corn, la nuit va être longue. » Une nouvelle plaisanterie, mais plus le temps avançait, plus il avait envie de passer cette nuit blanche avec cet homme qui hantait ses pensées.

Il accepte d'un hochement de tête la condition de Naom. En même temps, comment refuser une telle opportunité ? Une nuit blanche, juste tous les deux, douze heures, une multitude de possibilités. Il pouvait se passer n'importe quoi. Silhas hésite à perdre. Parce qu'au fond, une nuit avec son voisin et beaucoup plus attirante qu'un simple baiser qui sera effacé en quelques minutes. Voir quelques secondes. Et qui, finalement, ne serait qu'une variante d'un baiser volé. 2-2. Silhas a oublié le pari, concentré sur le match. Sur le sourire de Naom. Sur ses bouclettes. Il lui fait toujours cet effet. Une bouffée de bonheur. De joie. Il se sent bien aux côtés de son voisin. Comme si un torrent de sentiments positifs l'emmène à des années lumières de ses petits tracas quotidiens. Pas de petites soeurs. Pas d'ex copain. Pas de cours. Ses yeux glissent sur le corps de Naom. Il rit à sa remarque, roulant des yeux et lui donnant un coup léger dans le ventre, presque une caresse. Geste anodin, innocent - histoire de toucher. Je l'ai déjà vu ton torse. Ta fenêtre n'est pas loin de la mienne. Puis... c'est un peu blanc tout ça ! Combien de fois ses yeux ont-ils dérivés vers la chambre de Naom ? Appréciant le spectacle. Les petites manies de son voisin. Le ballon lui passe devant sans qu'il ne s'en aperçoive, perdu dans ses pensées, toutes occupées par Naom et sa plastique. 3-2. Est-ce qu'il doit déclarer forfait ? Ou faire semblant de perdre ? La nuit blanche le titille. Il n'a plus envie de gagner son baiser. Je te matte pas. Je vérifie juste que tes proportions anatomiques sont dans la norme. Il rit tout seul de sa bêtise. Ce serait plus facile si Naom se mettait tout nu. Tellement plus facile. Silhas s'approche de son ami, tapote du revers de sa main la ceinture en cuir de Naom, un sourire malicieux aux lèvres. J'espère que t'es bien proportionné partout. Puis il file avec le ballon en riant vers l'autre bout du jardin. Naom triche ? Lui aussi il peut. Son ballon traverse les buts improvisés. 3-3. On ne manipule pas un Kalapani.

C’était une révélation plus qu’extatique aux yeux du bouclé, que venait de faire Silhas. Sans vraiment s’en rendre compte il avait avoué regarder le jeune homme à sa fenêtre lorsqu’il était dans sa chambre, c’était plaisant et un peu embarrassant en sachant que Naomhán faisait la même chose quelque fois, Jona lui avait même fait une frayeur un jour où il regardait son voisin, torse nu, tondre la pelouse. « Alors comme ça, on matte lorsque je suis dans ma chambre. Heureusement que j’ai des rideaux, ce serait embarrassant que tu me vois faire mes petites affaires. » Il avait dit ça en riant, mais une part de vérité se cachait dans ses paroles, surtout que lorsque ça arrivait, c’était évidemment au brun qu’il pensait. « Et je ne suis pas blanc ! » Il était vrai qu’il n’avait pas pris le soleil depuis un moment, mais ça ne l’empêchait pas d’avoir un bronzage naturel qui rendait sa peau ni trop blanche, ni trop brune ni même trop rosée, une teinte parfaite entre pèche et nuance dorée. Lorsque son voisin le testa, venant tapoter sa ceinture avec le revers de sa main, le bouclé retint sa respiration et Silhas en profita pour marquer un but. 3-3, ils étaient ex aequo et seulement à deux tir de la victoire, il fallait marquer mais Naom n’en avait pas décidé ainsi, il avait même complètement changé d’avis. C’est ainsi qu’il se mit à courir en direction de son meilleur ami, son voisin, son amant imaginaire, de manière si naturelle, après tout, il devait montrer qu’il voulait encore jouer, mais au lieu de foncer sur le ballon, il attrapa le brun et les firent tomber au sol. Ça lui était égale qu’ils aient tous les deux mal face à cette chute où même qu’ils soient tout les deux salis par la boue, non, tout ce qui importait aux yeux du bouclé c’était ce sourire malicieux qu’il affichait et le regard incompréhensif de son ami, mélanger à un rire face à la bêtise de Petrov. « Et si on changeait le deal. Et même, si on s’arrêtait là, match nul, tu me donnes ce baiser et on passe cette nuit blanche comme prévu ? » Un baiser, ce n’était rien, ce n’était pas parce qu’ils étaient tous les deux homosexuels que ce baiser signifiait sentiments, si ? Bon, il était vrai que Naomhán en avait pour Silhas, mais, ce n’était qu’un simple baiser…