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 down is the new up. } Asaël

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MessageSujet: down is the new up. } Asaël   down is the new up. } Asaël EmptyMer 19 Juin - 22:19



Tout paraissait étrangement flou dans l'esprit du jeune homme de 26 ans qui titubait allègrement dans les rues peu éclairées d'Arrowsic, se rattrapant aux clôtures des maisons adjacentes quand cela était nécessaire, et cela l'était souvent. Il venait d'ailleurs de manquer de se viander magnifiquement en se prenant les pieds dans ses propres chaussures, et n'avait dû son salut qu'à un réflexe aussi incroyable que fulgurant et qui, vu son état, était presque digne d'un ninja. Il n'avait pu toutefois redresser sa trajectoire et atterrit donc au beau milieu de la route, toujours sur ces deux jambes, ce qui, à ce stade, était son principal soucis... Oui, « était », vous avez bien lu, car bientôt, il en aurait un autre un peu plus grave. C'est à travers ses paupières lourdes qu'il put avoir la joie de voir, quelques instants plus tard, une voiture s'arrêter à sa hauteur. Une voiture blanche émettant un drôle de halo coloré. Rouge et bleu, par intermittence... Cela aurait pu être joli, se dit-il, mais sans trop savoir pourquoi, notre jeune ami avait senti une alarme s'allumer dans son crâne. Il la relégua cependant aux affaires à régler par son « Lui du futur » pour les regarder sortir du véhicule. Ils lui avaient ensuite demandé de le suivre, et c'est sans broncher qu'il avait accepté, pas mécontent d'avoir trouvé un taxi pour le ramener chez lui. C'est qu'il commençait à avoir un peu mal aux jambes... Et c'est ainsi que tout avait commencé...

Pour finir entre quatre murs. Dans une cellule de trois mètres sur quatre, où il avait gentiment été conduit par ses deux nouveaux "amis", ayant l'air de trouver la situation très drôle. Assis dans son nouveau chez-lui, Alaric fronçait les sourcils à s'en faire mal au front, grinçant des dents par intermittence alors qu'il tentait au mieux de rassembler ses pensées, et de comprendre ce qui lui arrivait. Chose qui ne se révélait pas si simple. „Mais, c'est pas ma maison, ici... On est où, à l'hôtel ? (...) Bah dîtes donc, c'est pas un 5 étoiles, votre truc. C'est combien ? Une demi-étoile ? (...) Putain c'est un lit ça ? (...) Vous auriez pu investir dans des banquettes plus confortables, quand même...“ Ou parce que, bon, pas moyen de trouver la moindre position où il n'avait ni mal au cul ni au dos ni aux épaules, sur ce foutu truc. Cependant, si la déco et le confort laissait à désirer, il semblait en être de même du service d'étage. „Eh, j'ai soif... (...) Ouh, ouh... (...) Eh, pourquoi j'peux pas sortir ? (...) Bon. J'en ai marre, j'peux sortir ? LAISSEZ MOI SORTIR ! (...) C'EST DU KIDNAPPING ! Je veux porter plainte !!! J'm'y connais, moi, en droit, en plus... oui messieurs ! Vous allez entendre parler de mon avocat !! (...) Il est où mon téléphone ? Vous m'avez pris mon téléphone ??? AU VOL !“ Comptez sur lui pour bien les saquer sur la note de qualité, quand il remplirait la feuille de satisfaction... Ils auraient de la chance s'ils se prenaient pas un procès au cul en prime, tiens. „Bon en vrai façon il bosse dans l'droit d'la famille, mais à peu d'choses près... C'est la même chose... Non ? C'EST DES TRUCS LÉGAUX, QUOI ! (...) Ben quoi, vous avez rien à répondre ? Attendez d'être sur le banc des accusés, va !!!“ Oui parce que, clairement, un jury les condamnerait direct, là, c'était certain, vu comment il traitait leur clientèle... Non, vraiment, ils perdaient rien pour attendre. Mais en attendant de pouvoir leur faire répondre de leurs actes, Alaric ne pouvait s'empêcher de sombrer dans un profond désarroi. „C'est bon, j'ai pijé, c'est la loi du silence, c'est ça ? Z'êtes bien comme mon ex-femme ! Vous aussi vous m'abandonnez, vous m'laissez tout seul ! Sans un mot, rien... TOUT SEUL !!! Y'A PAS D'JUSTICE DANS CE MONDE ! PUTAAAAAAIN !“ Oscillant entre énervement et tristesse, il commençait à perdre le fil de ses pensées. Il n'avait à présent plus qu'une envie : rentrer chez lui, et probablement se laisser mourir au fond de son lit. „Bon, allez, on oublie le procès... Laissez moi juste rentrer chez moi. (...) S'il vous plaît..? (...) Dîtes, combien de temps j'vais rester ici ? J'vais pas passer ma vie là, quand même... (...) Eh, y'a quelqu'un ? (...) Je suis au purgatoire, c'est ça ? C'est Dieu qui vous a dit de m'envoyer là ? (...) Bon, c'est bon, j'ai compris. Ma vie est foutue. C'est c'que vous voulez entendre ? J'AI GÂCHE MA VIE ! VOILA ! Voilà... Voilà. Voi...là... voilà... v...“ Et c'est sur ce dernier éclat, doublé d'un sombre constat, que notre cher architecte finit par tout bonnement s'écrouler pour dormir à poings fermés jusqu'au petit matin.

C'est un bruit de clé tournant dans la serrure qui le réveilla finalement, et c'est avec un mal de chien qu'il se redressa de sa couchette. Que faisait-il ici, déjà...? Où plutôt, où était-il ? Un regard circulaire autour de lui l'informa qu'il semblait être dans une sorte de "chambre", mais que cela n'avait rien à voir avec l'appartement de Jamie. Par déduction, il comprit donc rapidement que sa petite soirée de la veille avait dû bien plus mal se terminer qu'il n'aurait pu le songer. Damn... Qu'est-ce qu'il foutait dans ses joints, ce con ? De la nitroglycérine ou bien ? Parce qu'il était clairement complètement explosé, là... Ses oreilles bourdonnaient affreusement et sa gorge lui semblait aussi sèche que du papier de verre. Après ces quelques constatations d'usage, et réalisant qu'il recouvrait peu à peu la mémoire sur les évènements, il leva un regard un peu vitreux sur la porte qui s'ouvrait, pour laisser passer un homme. Il le gratifia d'une moue embarrassée. Son visage ne lui revenait pas. Il ne faisait pas partie du duo qui l'avait ramené en rigolant à gorge déployée. C'était autant une bonne qu'une mauvaise chose... Car, du coup, il pouvait s'attendre à peu près à tout, mais, au moins, il pouvait encore lui laisser le bénéfice du doute. Et qui sait, avec un peu de chance, une bonne surprise pouvait arriver, même s'il n'était tout de même pas très optimiste, là, de suite. Après tout, les probabilités avaient, jusque là, rarement été de son côté... Alors qui aurait pu l'en blâmer ?
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MessageSujet: Re: down is the new up. } Asaël   down is the new up. } Asaël EmptyMer 19 Juin - 23:58

Alaric & Asaël.

Si à l'origine, la cigarette devait être fumée pour une récompense, cette fois, il va déroger à cette règle. Pour comprendre ça, il faut revenir quelques heures plus tard, avant qu'Aasaël ne soit devant cette cellule avec cet homme ramassé dans la rue, ivre. L'inspecteur de police était en patrouille, seul, à cause des restriction de personnel et du manque d'argent. Il ne supporte pas les patrouilles parce que les gens sur qui ils tombent sous tous dérangés, voilà ce qu'il dit. Certes, monsieur Monroe n'est pas un exemple non plus, mais tout de même. C'est donc à reculons qu'il s'est pointé en ville, tournant dans sa voiture, faisant son cota horaires, espérant ne tomber sur personne. Malheureusement, ça n'a pas été le cas, en s'engouffrant dans une rue adjacente à celle des bars, il a remarqué un homme, seul, titubant légèrement. Asaël a donc prévenu le central, pour des raisons de sécurité, il est obligé de le faire, l'évidence veut que personne ne doit intervenir seul, on ne sait jamais sur quel énergumène on peut tomber. Donc, l'inspecteur a dû attendre que deux collègues se pointent pour qu'il puisse agir. Une bonne dizaine de minutes, heureusement que l'homme devant lui n'allait pas vite. Ils l'ont donc embarqué, des menottes ont été passé. Pas parce qu'il était violent, non, mais pour lui éviter à lui de se faire mal ou d'en faire sans faire attention. Une simple mesure de protection en somme. Ce n'est Asaël qui a eu le plaisir de le glisser dans la voiture,  mais les deux hommes qui riaient, c'était comme porter un poids mort sentant l'alcool, impossible d'ailleurs de deviner ce qu'il avait bu. Asaël pensait que le sentir pouvait faire grimper son taux nul d'alcoolémie. Les deux collègues se sont amusés durant le trajet à imaginer ce qu'il avait bien pu boire, car son taux d’alcoolémie était vraiment très élevé, certes, pas au point d'en arriver à un coma, mais tout de même. Bien plus qu'à la normal et assez pour être arrêté avec comme infraction ; ivresse sur la voie publique. C'est le genre d'infraction dont on discute avec les amis dans des grands repas, pour dire qu'on a été assez con pour se pointer en ville ivre comme un sac. Les hommes font souvent ça et Asaël trouve ça particulièrement con de se vanter d'une chose pareille, d'autant plus que cet homme va passer la nuit au poste. L'inspecteur pourrait appeler des personnes sur son répertoire pour qu'on vienne le chercher, mais non, il ne va rien y faire, simplement le faire décuver sur un des lits du poste. Parce qu'à cause de cet homme, il va devoir passer la nuit ici et elle s'annonce longue.

Elle commence bien lorsqu'il commence à déblatérer tout et n'importe quoi. Asaël a laissé ses collègues s'en aller après qu'ils aient signé le registre. L'inspecteur en chef sera donc seul à supporter l'homme, un trentenaire, ou bien pas loin de l'être. Il commence à parler, à donner des ordres surtout, chose que déteste tout particulièrement notre ami l'inspecteur qui ne dit rien, se contentant de le surveiller de loin afin qu'il ne se blesse pas, les menottes ont été retiré après tout. Il l'entend très bien, trop bien même. Il se permet de crier à certains moments, manifestement, l'alcool a un effet intéressant sur lui. Il parle, beaucoup même et semble sincère, balançant un peu tout sur sa vie. Après la critique des lits, les menaces sur le téléphone, la révélation de son travail, la critique de son ex-femme et le speech, j'ai gâché ma vie, l'homme s'écroule à terre, de sommeil, heureusement ce qui n'empêche pas Asaël de le rejoindre et de le coucher plus confortablement. Il est vilain, il lui en veut, mais ce n'est pas un monstre pour autant. Si l'homme qu'il a coffré cette nuit est un avocat, il lui en sera reconnaissant, qu'il soit dans le domaine de la famille ou pas, un avocat est un avocat et connaît particulièrement ses droits, ce n'est pas le moment de s'en attirer les foudres, même si le voir coucher par terre aurait un côté amusant pour l'inspecteur.

Il glisse sa main dans ses cheveux, se décoiffant doucement avant de ressentir une vive douleur au niveau de sa poitrine. Il glisse sa main gauche sur sa chemise qu'il serre avec force, crispant tout son corps quelques secondes sous la douleur avant de rejoindre son bureau, de prendre ses cachets et d'avaler un verre d'eau. Un soupire de soulagement plus tard, Asaël reprend sa lecture sur son ordinateur, jetant un coup d’œil sur la cellule de temps en temps, vérifiant qu'il dort encore et qu'il ne s'est pas étouffé dans son vomis, ça serait problématique. La nuit aura été courte pour lui, son invité quand à lui, a certainement mieux dormit. Juste une sieste pour Asaël et en plus, sur un siège troué qui date, certainement plus vieux que lui d'ailleurs. Les locaux devraient être changé, tout d'ailleurs, même le personnel. Sa main dérive sur sa barbe qu'il gratte doucement, celle-ci devrait disparaître, il se le dit tout le temps, mais dès qu'il a un rasoir en main, il y renonce. Bref, ces considérations là n'ont pas grand intérêt, il entend du bruit du côté de la cellule. Ils ne sont encore que tous les deux au poste. L'homme a certainement dû décuver. Il se redresse, s’étend et le rejoint, ouvrant la porte doucement, croisant ses bras sur son torse, l'observant se réveiller l'air de rien. « Ivresse sur la voie publique, pour un avocat, ça reste quand même moyen. » lance-t-il en haussant les épaules, il lui fait signe de le suivre pour qu'il le rejoigne dans son bureau, ils en ont des choses à se dire les deux hommes. « Je tiens à préciser que vous n'êtes pas le seul à vous plaindre de la vétusté des lits, mais malheureusement, ce n'est pas ce qui est en tête de liste pour les changements éventuels au poste, cependant, je vais garder ça en tête pour la prochaine réunion des réclamations des détenus en provisoire pour décuver. » Asaël dépose une tasse de café devant son compagnon du moment. Il ferme la porte de son bureau derrière lui. « Installez-vous et buvez ça, j'espère que ça va vous réveiller. » Il se décoiffe une nouvelle fois et se laisse glisser sur son fauteuil. « Donc, allez-y, j'ai besoin de votre nom, adresse, et tout ce qu'il va avec pour le casier. » Sa main droite bouge dans le vide, dans un désintérêt le plus total, ce qu'il désire c'est que cette histoire termine au plus vite. « pas de loi du silence chez nous, votre ex-femme n'est pas passée par ici ! » Asaël le cherche ouvertement, car oui, il n'en avait rien à faire de ses confessions intimes, mais ce n'est pas pour autant qu'il n'a rien retenu. Il ouvre son ordinateur et ouvre le logiciel pour les casiers, attendant les réponses de l'homme en face de lui. Après tout ça, il lui rendra son téléphone et le laissera s'en aller.
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MessageSujet: Re: down is the new up. } Asaël   down is the new up. } Asaël EmptyVen 28 Juin - 18:30


„Ivresse sur la voie publique, pour un avocat, ça reste quand même moyen.“ Alaric observe son vis à vis, circonspect, n'osant pas répondre après telle entrée en matière. Pas un bonjour, pas un "vous pouvez rentrer chez vous", juste cette phrase dont la signification lui échappe un peu. Lui, un avocat ? Et ivre, de surcroît ? ...A-t-il endossé l'identité de quelqu'un d'autre dans la nuit sans le savoir ? Peut être a-t-il pu prétendre en être un pour une raison X... Peut être pour essayer de leur faire peur. En soi, cela n'aurait pas été une idée très brillante, mais vu son état - passé et actuel -, il n'aurait pas tellement été surpris de la chose. L'homme a l'air sûr de lui, et cela le perturbe. A-t-il soufflé dans un alcootest ? ...Est-ce que l'alcool de la soirée d'y a deux jours pourrait être toujours présent dans son système ? A cet instant, il a sûrement l'air d'un cocker; vous savez, avec ces grands yeux un peu tombant, qu'on dirait toujours tristes et profondément perdus, et dont on se dit également que ce n'est pas le regard de quelqu'un qui a inventé la poudre... Et bien, c'est tout à fait ça, la bave au coin des lèvres et la queue qui remue en moins. Avec lenteur, notre architecte embrumé se lève, même si l'homme ne lui en a pas encore donné l'autorisation. Il tâche de rester le plus droit possible, pour montrer qu'il a repris ses esprits après la veille. Cela se révèle une tâche plus difficile qu'il n'y paraît, mais il fait bonne figure, et le suit docilement hors de la cellule. Arrivé dans son bureau, il reste debout non loin du seuil. Après tout, il n'a pas été invité à s'asseoir, et n'a pas spécialement envie de jouer les hôtes impolis... Même si c'est sûrement trop tard pour ça, au vue des dires de l'inspecteur - il doit être gradé pour posséder un bureau, non ? - qui entonne soudain : „Je tiens à préciser que vous n'êtes pas le seul à vous plaindre de la vétusté des lits, mais malheureusement, ce n'est pas ce qui est en tête de liste pour les changements éventuels au poste, cependant, je vais garder ça en tête pour la prochaine réunion des réclamations des détenus en provisoire pour décuver.“ Alaric réunit toute sa volonté pour esquisser un léger sourire. Qu'est-il sensé faire ou dire ? Un mot de travers pourrait aggraver la situation... Et il n'a pas vraiment envie d'aggraver la situation, m'voyez. Finalement, le brun à l'allure un peu négligée lui ordonne de s'installer, et il s'exécute tout en avisant le café qu'il vient de déposer. Comme demandé, il commence à le boire. Il est tiède et à un goût infâme, mais à cet instant, sur sa langue rêche et pâteuse, c'est le meilleur nectar qu'il lui a été donné de boire, et il doit retenir un soupir d'aise tandis que, de nouveau, le policier l'apostrophe... Avec une profonde et totale indifférente. „ Donc, allez-y, j'ai besoin de votre nom, adresse, et tout ce qu'il va avec pour le casier. Pas de loi du silence chez nous, votre ex-femme n'est pas passée par ici !“ Lèvres en suspend au dessus de la tasse, Alaric le fixe un instant pour finir par balbutier bêtement : „L- Le... Le casier ?“ Un léger éclat de panique passe dans ses yeux alors qu'il s'est figé. Un casier... Il va avoir un casier. Alaric Lockhart, homme respectable et architecte renommé de son état qui n'a jusqu'alors même pas eu la moindre contravention va avoir un casier judiciaire et fiché nationalement. Il se sent blêmir. Un instant, il songe même qu'il va être malade. „Je vais avoir un casier ?“ Répète-t-il stupidement, en détachant bien les syllabes. Il remet aussitôt le nez dans son café, manquant de le renverser alors qu'il essaie de garder une contenance, ébranlé par cette perspective. A vrai dire, s'il avait su que sa vie pouvait aussi mal tourner, sûrement qu'il serait gentiment rentrer dans les rangs, resté à Londres, à bosser dans la compagnie de son père et devenir un riche investisseur. Peut être que l'argent aurait fini par faire son bonheur. Car, clairement, revenir ici ne lui avait rien apporté de bon... Tout au plus un joyeux bordel qui ne cessait jamais de devenir plus chaotique encore que le jour précédent. „Je ne suis pas avocat.“ Finit-il par avouer, les yeux dans le vague, comme pour finalement répondre à la toute première question. Non, il n'avait aucune traître idée de ses droits, de s'il pouvait même réfuter les allégations du policier, et de toute la procédure en vigueur dans ce genre de cas. En somme, il ne savait fichtrement rien de ce qui était en train de lui arriver... Parce que lui, son truc, c'était dessiner des bâtiments. Rien d'autre. „Je suis architecte. Enfin, peut être plus pour très longtemps.“ Ajoute-t-il ensuite pour lui même, avec un sourire un peu ironique. Qui voudrait engager un repris de justice, même avec un CV aussi irréprochable que le sien ? Il balaya cette considération d'un geste vague. Le policier n'en avait clairement rien à foutre. Il fallait qu'il se ressaisisse. „Très bien, très bien... Donc, vous disiez... Les informations, c'est ça... Pour remplir le...“ Il désigna l'ordinateur. Il n'avait pas la force de prononcer ce mot une troisième fois. Cependant, il haussa les épaules. Rien ne servait de lutter. N'aurait plus manqué qu'on l'accuse d'obstruction ou d'un truc dans le genre. Et puis, Alaric n'était pas du genre à se battre. Cela faisait bien longtemps qu'il n'en avait plus la force, et il avait fini par comprendre qu'on ne pouvait combattre le destin. „Bien, donc... Mon nom est Alaric... Alaric Lockhart. Je... J'ai 26 ans. Je suis né le... Le...“ Soudain, il s'arrêta. Ses doigts pianotaient sur la tasse alors qu'il ferma les yeux un instant, résistant à faire claquer sa langue dans sa bouche. Non, il n'avait pas oublié sa date de naissance. Il était juste complètement et profondément désespéré, à tel point qu'il aurait pu tout bonnement en éclater de rire, à cet instant. Si Priya avait été là... Enfin elle aurait eu un aperçu du "vrai" Alaric. Du nouvel Alaric. Du bon à rien qui avait foutu sa vie en l'air. Il secoua la tête, tâchant de se reconcentrer. „Le 7 septembre... 1986... Il but une nouvelle gorgée de café pour se reprendre suite à cet effort cognitif mémorable. Sa nervosité était grimpée en flèche depuis quelques minutes, à tel point qu'il en finit la tasse d'un trait. Puis, il poussa un profond soupir en fronçant les sourcils, reportant son regard sur le policier bien silencieux. „Qu'est-ce que vous voulez savoir encore... Ah, oui... Je suis divorcé, mais... ça, vous le savez déjà. Comment ça se fait que vous le sachiez déjà ? Vous connaissez ma femme ?“ Un rire un peu faux raisonna à cette simple question, purement rhétorique, mais il se reprit bien vite. Ce n'était pas le moment de rigoler, mais cela avait été plus fort que lui. Car bien sûr que non, il ne la connaissait pas. Personne ne connaissait Amy. Pas même lui, alors qu'il lui avait été marié et avait été avec elle pendant cinq ans ! Cinq longues années où il n'avait jamais su qui elle était vraiment... Jusqu'à il y a quelques mois. Jusqu'à ce qu'elle lui avoue son passé. Alors, ce flic, là... Que pouvait-il bien savoir d'elle ? „Où on en était, déjà...?“ Relança-t-il alors, se massant le front, coude posé sur le bureau. Il était à présent pressé que cela finisse. Au moins, ils devaient être sur la même longueur d'onde, maintenant.
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