in the end, family is family

cedric et aedan

Depuis l’accident, Aédan ne faisait plus rien à part aller au cimetière. Le voir. Cet arrêt de travail la rendait folle et passer ses journées devant une tombe ne l’aiderait pas à aller mieux. En recevant des nouvelles de son cousin, elle eut envie de décliner. La jeune femme avait envie de rester seule. Pourtant Aédan était consciente qu’elle avait besoin de se changer les idées. Et, finalement, ce rendez-vous avec son cousin et ses enfants était peut-être une bonne chose. La brune n’avait prévenu personne de son accident, juste ses parents qui avaient pu faire l’aller-retour de New York. A Arrowsic, la nouvelle avait dû faire le tour des gens mais personne ne s’était renseigné. Peut-être qu’elle en parlerait à Cédric. De toute façon, lorsqu’il la verrait avec ses béquilles, il se poserait sûrement des questions. Seulement, Aédan n’avait pas envie de s’étaler sur la mort de Braxton et les effets que ça avait sur elle. C’était encore trop tôt. Trop dur. Il fallait qu’elle se change les idées.

Après avoir peiné pendant de longues minutes pour camoufler les cernes qui barraient son visage, la jeune femme partit enfin en direction du café. Par chance, elle n’eut pas à appeler un taxi ou prendre les transports en commun, le lieu du rendez-vous se trouvait à proximité de son appartement. Se déplacer avec des béquilles était une épreuve qu’elle venait de découvrir. Petite, elle n’avait jamais eu ce genre de problème. Aujourd’hui, tout lui semblait compliqué. Ouvrir une porte, par exemple. Devant le café, elle tenta d’ouvrir les battants mais, par chance, un client aimable vint à son secours. Elle était au bord de l’énervement à chaque petit tracas et il ne fallait pas que sa journée avec sa famille soit gâchée. C’était une chance de les voir. « Coucou ! » A leur niveau, Aédan essaya de paraitre la plus enjouée possible. Ne pas alerter Cédric et surtout, les enfants. Ils n’avaient pas spécialement besoin de la voir triste. « ça va les bouts de chou ? » Posant comme elle put ses béquilles, contre la banquette, elle embrassa tout le monde sur la joue et s’installa. Les enfants de son cousin étaient vraiment trop mignons. « Et toi Ced' ? » Cédric n’était pas le genre de connard qu’elle avait pu rencontrer. Il faisait partie de ces hommes droits, et surtout, très rares. Il avait fondé une famille superbe, il semblait très amoureux et au fond, même si Aédan ne se l’avouait pas, c’était ce qu’elle aurait aimé avoir pour elle aussi. Aujourd’hui, maintenant que Braxton était décédé, elle y croyait encore moins qu’avant. Autant dire qu’elle n’y croyait plus du tout.

Cedric avait hâte de voir Aédan. Il n’avait pas souvent l’occasion de passer du temps avec elle. D’abord, en raison de leurs emplois du temps respectifs. En tant qu’homme marié, père de trois enfants en bas âge et prof, on pouvait dire que Ced était très occupé. Pourtant, il aimait beaucoup sa cousine. Il fallait dire aussi qu’elle ne se manifestait pas beaucoup. Elle restait discrète, ne le sollicitait quasiment jamais. Ced savait parfaitement qu’elle n’allait pas bien. Il n’était pas bête, et puis, Arrowsic était un petit bled. Tout se savait. Il avait entendu parler de l’accident par sa femme, Kayla, qui en avait elle-même entendu parler par une de ses copines. Mais puisqu’Aédan ne s’était pas manifestée, Cedric n’avait pas osé l’appeler. Il savait que physiquement, elle s’en remettrait. Mais pour le reste, c’était autre chose… Ced avait donc préféré laisser passer un peu de temps, respectant son désir de solitude. Et puis, il lui avait proposé de passer la journée avec lui et les enfants, histoire qu’elle se change un peu les idées. Mais sans avoir l’intention de lui poser des questions ou quoi que ce soit. Il voulait juste qu’elle se détende un peu avec eux. Si elle voudrait, elle parlerait. Sinon, il ne la forcerait jamais, ce n’était pas son genre. Au moins, il pourrait constater de lui-même dans quel état se trouvait sa cousine.
 
Occupé à faire manger Blueberry le plus proprement possible, Ced ne vit pas tout de suite que sa cousine était entrée. Elle embrassa tout le monde sur la joue et Ced l’aida à s’installer. Les enfants étaient enchantés de voir Aédan. Même s’ils ne la voyaient pas tout le temps, ils savaient qu’elle était de la famille et ils l’aimaient beaucoup. Ced dut calmer un peu l’excitation que son arrivée provoqua.
 
« Tata Dan ! » « Ne gigote pas, chérie, tu vas faire tomber ton assiette. » « Nous, on va bien, mais et toi ? Pourquoi tu as… des… Comment on appelle ça, papa ? Des béquilles ? » « Mange, Teddy-Neil. »
 
Le fils de Cedric savait que lorsque son père l’appelait par son prénom complet, il valait mieux ne pas contester quoi que ce soit. Obéissant, il se pencha sur sa pâtisserie, sans pour autant cesser de sourire à Aédan. C’était un petit garçon intelligent, dont Cedric était fier, mais qui avait tendance à parler un peu trop, et comme tous les enfants, à se montrer indiscret. Ced leva les yeux vers sa cousine, content de la revoir.
 
« Oh, la routine, tu sais. Tu prends quoi à manger ? »

FICHE PAR STILLNOTGINGER.

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cedric et aedan

Voir son cousin et ses enfants lui réchauffa le cœur. Peut-être que ce moment allait lui permettre d’oublier un instant ses soucis. Elle n’avait aucune envie de les alerter ou de leur faire pitié. Il fallait juste qu’elle prenne sur elle le temps d’une journée. Aédan en avait besoin. Elle le méritait. Souffler un bon coup, se sortir de ce cercle vicieux de la tristesse. Pourtant, elle sait que le soir même les larmes couleront à nouveau, que son cœur se serrera alors qu’elle pensera à cet homme parti trop vite. Mais, à l’instant même, elle se doit de faire bonne figure. « Tata Dan ! »  En voyant les petits, elle ne put que sourire. Leurs bouilles innocentes lui redonnèrent un peu de courage pour affronter cette journée. « Ne gigote pas, chérie, tu vas faire tomber ton assiette. » Amusée, Aédan regarda la petite bougonner un peu et se calmer. Cédric était un père attentionné et aimant. Ça lui faisait plaisir de voir que finalement, tous les hommes n’étaient pas forcément les pires boulets de la terre. Seulement son cousin faisait partie des exceptions. « Nous, on va bien, mais et toi ? Pourquoi tu as… des… Comment on appelle ça, papa ? Des béquilles ? » « Mange, Teddy-Neil. » Penchant la tête, elle comprit que Cédric ne voulait pas que ses enfants la questionnent. Pourtant, il était pour elle impossible de leur en vouloir. C’était tout simplement normal qu’ils se posent des questions. « C’est pas grave Ced… » Souriant faiblement, elle caressa les cheveux du petit garçon. « J’ai des béquilles parce que j’ai eu un petit souci et ma jambe est cassée. Mais ça va vite se réparer tu vas voir ! » Elle essayait de se montrer rassurante. Après tout, ce n’était qu’une jambe. Un os cassé. Ça aurait pu être tellement pire que ça. Elle aurait pu ne pas s’en sortir, tout comme Braxton. Mais ça, elle ne le dirait pas aux petits. Inutile de les inquiéter.

« Oh, la routine, tu sais. Tu prends quoi à manger ? » Fixant la carte, Aédan scruta les lignes. Elle n’avait pas faim. Ne mangeant que très peu depuis l’accident, il fallait qu’aujourd’hui elle fasse un effort. Pourtant, la boule d’angoisse et de tristesse calée au fond de sa gorge ne la lâchait pas. Il fallait quelque chose de léger. Pourtant, dans ce café, les gâteaux n’étaient pas des plus softs. « Mh, je vais prendre un grand café déjà… Et… » Balayant la carte, elle finit par trouver son bonheur. « Des cookies. » S’il restait des gâteaux, elle les emporterait. Commandant rapidement au serveur qui passa par-là, elle se reconcentra sur sa famille. « ça m’fait plaisir de vous voir. Comment va ta femme ? » Avec trois enfants à la maison, l’ambiance devait être chaotique. Aédan n’était pas réellement prête elle pour ce genre de chose. Elle n’était d’ailleurs même pas prête à se mettre en couple, alors les enfants et le mariage, très peu pour elle. « Et vous les garnements ? Vous en faites voir de toutes les couleurs à papa et maman j’imagine ? »