Sujet: I found the place to rest my head. Never let me go, Manuel Dim 11 Aoû - 11:25
Never let me go. Deliver me.
manuel et aedan
Le mois qui venait de passer avait été long, très long, aux yeux d’Aédan. La brunette n’avait repris le travail que depuis peu de temps, son plâtre enfin retiré. Ça l’aidait de passer ses journées avec les animaux, elle retrouvait une part d’elle-même qu’elle avait égaré en chemin. Seulement, le soir, la solitude revenait la hante de nouveau. Son appartement un peu trop grand pour elle lui paraissait tellement vide. Ou alors peut-être était-ce elle qui se sentait vide. Braxton lui manquait terriblement. Il ne se passait pas un moment sans que son esprit inoccupé ne s’égare vers lui. A son travail, la jeune femme pensait beaucoup moins à son ancien amant. Evidemment, il lui arrivait de laisser son esprit vagabonder entre deux clients mais les animaux la rappelaient bien vite et elle s’évadait à nouveau. Ça lui faisait un bien fou. Peut-être était-elle sur la bonne voie ? De plus, l’arrivée imminente de Manuel lui rendait le sourire. Leurs messages lui avaient redonné l’envie d’aller de l’avant, au moins un peu. Elle se sentait bien lorsqu’ils discutaient mais, malgré tout, elle avait peur. Peur de le perdre lui aussi, peur qu’il lui soit enlevé tout comme son jumeau l’avait été. Autre chose la tracassait. La brunette se demandait si elle n’allait pas trop loin avec Manuel, si inconsciemment, elle ne cherchait pas à faire de lui le Braxton 2.0. Ils se ressemblaient, c’était évident mais Manuel était différent de Braxton. Aédan ne savait plus réellement ce qu’elle pensait et le revoir l’aiderait sûrement. Elle ne cessait de compter les jours depuis qu’il lui avait envoyé ce message lui indiquant son arrivée. Un peu ridicule de s’impatienter autant mais il était devenu la seule personne capable de la faire parler ne serait-ce qu’un peu.
La jeune femme avait pris sa journée et fermé son cabinet pour aller chercher Manuel à l’aéroport. Il n’était pas au courant puisqu’elle ne s’était décidée que la veille. Sa peur de remonter en voiture l’avait fait longuement hésiter mais la hâte de retrouver Manuel avait pris le dessus. Elle se sentait un peu stupide et se demandait si elle ne faisait pas peur au jeune homme. Pourtant, l’idée de se restreindre ne lui plut pas du tout. S’il en avait marre d’elle, il le lui dirait clairement, c’était un grand garçon. Puis ses messages ne laissaient voir aucun agacement de sa part.
Par chance, la route s’était parfaitement déroulée. Aédan avait serré le volant plus que de raison durant les vingt minutes du trajet. Ses mains étaient devenues moities et ses phalanges douloureuses. Une fois garée, la jeune américaine souffla un bon coup. Son cœur battait beaucoup trop vite depuis son départ d’Arrowsic. Le stress de la conduite mêlé à l’envie de revoir Manuel la rendait toute chose. Il fallait qu’elle se calme et qu’elle n’ait pas l’air ridicule face à lui. Frottant ses mains à son pantalon, la brunette sortit de sa voiture. L’avion n’allait pas tarder à atterrir, il fallait qu’elle se dépêche. L’aéroport n’était pas très grand mais elle ne voulait en aucun cas le louper. Devant les panneaux d’affichage, elle chercha le vol en provenance de New-York. « landed ». Aédan ouvrit grand les yeux. Il était déjà arrivé ? En regardant l’heure, elle se rendit compte que l’avion s’était posé à l’instant et qu’elle ne l’avait, par conséquent, pas loupé. Soufflant de soulagement pendant une seconde, le stress monta à nouveau en elle alors qu’elle prit la direction des « arrivées ». Cherchant du regard le bon endroit, elle resta un peu à l’écart pour observer les passagers attendant leurs bagages à travers la vitre. Le temps lui paraissait tellement long. Son cœur battait de plus en plus fort et c’était presque comme si respirer devenait un calvaire. Elle se haïssait de réagir de la sorte mais c’était presque incontrôlable.
Lorsque ses yeux se posèrent sur lui, son cœur s’arrêta. Ou peut-être cogna-t-il encore plus fort. Aédan ne sentait plus rien. Seul son regard restait accroché à la silhouette de cet homme qu’elle pensait connaitre par cœur. Pourtant, il n’en était rien. Il n’était pas Braxton. Son cerveau l’avait assimilé mais son cœur semblait encore quelque peu réticent. Une poignée de secondes suffisaient à la faire retomber plus bas que terre. Serrant les poings, la jeune femme s’encouragea mentalement. Elle était forte. Manuel lui avait dit. Il croyait en elle. Si ces mots étaient venus de quelqu’un d’autre, elle n’y aurait sûrement accordé aucune importance. Mais là, c’était différent. En tout point. Manuel n’était pas n’importe qui à ses yeux, à son cœur.
Son regard toujours rivé sur lui, elle épiait le moindre de ses gestes et lorsqu’il eut récupéré ses affaires et qu’elle le vit s’avancer, Aédan hésita. Un très court instant. Et s’il n’était pas heureux de la voir ? Et s’il la prenait pour une folle ? C’était, de toute façon, trop tard. Elle était là. Un pas, puis deux. Et d’autres pour aller à sa rencontre. Son cœur lui jouait des tours, c’était stressant. Seulement, lorsque son regard croisa celui si bleu du jeune homme, tout s’envola. Elle se sentit bien. « Hey… » Doucement, ses dents s’accrochèrent à sa lèvre inférieure, elle avait l’impression d’être une adolescente timide. « Je ne pouvais pas te laisser galérer avec les voitures… mh ? » Son sourire était sincère. Elle était heureuse de le voir, soulagée aussi. S’approchant encore plus, elle hésita un instant avant d’embrasser sa joue. « Bon retour… J’suis contente… » Replaçant timidement une mèche de cheveux, elle n’osa pas en faire plus. Elle avait envie de le serrer contre elle, longuement. Respirer son odeur qui l’apaiserait sûrement. Ressentir tout cela pour lui la perturbait parce qu’ils ne se connaissaient presque pas. C’était troublant mais aussi agréable. L’effet Braxton devait y être pour beaucoup mais elle ne voulut pas y penser.
Dernière édition par Aédan Nightingal le Mer 14 Aoû - 10:46, édité 1 fois
Sujet: Re: I found the place to rest my head. Never let me go, Manuel Mer 14 Aoû - 10:43
Never let me go. Deliver me.
manuel et aedan
Un déménagement demandait énormément de temps et de moyen. Manuel était heureux d'avoir tant économisé. Il était heureux d'avoir une certaine richesse lui permettant de quitter son Espagne natale et de venir s'installer à Arrowsic. Il était heureux oui, c'était le moins qu'on puisse dire. Il avait le sourire en allant à l'aéroport avec son énorme malle. Heureux parce que son rêve allait s'accomplir, qu'il allait pouvoir ouvrir son propre restaurant. Heureux parce que vivre aux Etats-Unis semblait plus excitant que croupir en Espagne. Et heureux parce qu'il allait la retrouver : Aédan... C'était tout bête au final, ils ne connaissaient que peu. Voire presque pas. D'elle, il ne connaissait que sa peine, et son métier à présent. Et pourtant, elle le chamboulait doucement. Elle faisait chavirer un peu sa tête, et leur correspondance par texto l'avait ravi à chaque instant. Un sourire idiot apparaissait sur ses lèvres à chaque qu'il voyait son prénom s'afficher sur l'écran de son téléphone. Au fond, il trouvait ça un peu malsain d'être ainsi attiré par elle. C'était un peu comme s'il récupérait ce que son frère avait laissé derrière lui après sa mort. Mais ça n'était pas ça, il le savait très bien. Elle était juste d'une beauté à couper le souffle. Et ses yeux même larmoyants débordaient de quelque chose qu'il n'aurait su expliquer. Tout ce qu'il pouvait dire c'était qu'elle avait une âme d'une pureté sans borne. Il la sentait blessée, dévastée. Mais plus que ça, il la devinait d'une perfection sans limite. C'était étrange, il n'était pas du genre à lire dans une personnage avec aisance. Il n'était pas du genre à se fier aux apparences. Il n'était définitivement pas ce genre là. Il laissait une chance à tout le monde, sans préjugés. Mais avec elle, il avait la conviction qu'il ne serait pas déçu. Même si cette rencontre fortuite avait un côté un peu malsain, glauque du fait qu'il était le jumeau de Braxton, il voulait que leur relation soit pure. Il voulait l'aider à s'en sortir. Il voulait juste être là pour elle... autant que possible. Peut-être que sa compassion le perdrait. Mais il était prêt à prendre le risque et à se lancer tête la première dans une histoire avec la jeune femme.
L'avion ne fût pas une partie de plaisir. C'était bruyant. Il avait fallu qu'il tombe sur le voyage dans lequel un jeune couple emmenait des jumeaux en bas âge braillant de toute la puissance de leurs petits poumons. De ce fait sa jolie Princesa, dans sa cage spéciale voyage avait miaulé tout le long du voyage, n'appréciant ni la pression atmosphérique ni toute cette excitation, ce boucan inhabituel. Il n'avait donc pas beaucoup dormi lorsqu'il atterrît enfin. Il se souvenait avoir envoyé un texto à Aédan juste avant le décollage, en lui disant qu'il passerait la voir rapidement une fois arrivé. Aussi, alors qu'il attendait pour récupérer sa valise, le chat assoupi à ses pieds, ne pensait-il pas la voir avant quelques heures. Voire une journée. Il ne s'attendait pas, lorsqu'il attrapa enfin son bagage beaucoup trop lourd à se retrouver face à elle en se tournant vers la sortie. Il la fixa un long moment, la gorge serrée d'émotion alors qu'elle avait fait le déplacement rien que pour lui, pour venir l'accueillir sur le sol américain, celui sur lequel il allait passer il l'espérait beaucoup de longues et belles années. Il se mordilla la lèvre inférieure et sourît. Elle paraissait nerveuse. Il pouvait le comprendre. Lui même n'était pas tout à fait à l'aise. Il se saisit finalement de la poignée de sa valise et de la boîte de la Princesse, et s'avança dans la direction de la brunette alors qu'elle faisait de même. Ils se retrouvèrent rapidement tout près l'un de l'autre. « Hey... » dit-elle faiblement et il lui répondît un « Bonjour... » sur le même ton. Ce genre de scène aurait pu être digne d'un film s'ils s'étaient jeté sur les lèvres de l'autre et avaient échangé un baiser fougueux. Mais Manuel n'avait pas l'intention de l'embrasser même s'il la trouvait superbe. Il n'avait pas l'intention non plus de se montrer entreprenant avec elle. Il était trop tôt. Et puis il n'était même pas sûr qu'il voulait vraiment de ça avec la jeune femme. Non, tout ce qu'il voulait c'était être son ami. Sans aucune arrière pensée. Il voulait juste être là pour elle, lui témoigner un maximum de soutien. Être l'épaule sur laquelle elle pourrait pleurer et les bras dans lesquels elle pourrait être consolée. « Je ne pouvais pas te laisser galérer avec les voitures… mh ? » Et elle lui sourît. Il la trouva alors resplendissante. Ce sourire, il l'avait vu trop peu lors de leur première rencontre. Dire que c'était seulement la deuxième fois qu'il la voyait. Et pourtant, pour lui, c'était comme s'il la connaissait depuis longtemps. Il la laissa embrasser sa joue et en sourît, flatté. Elle avait les lèvres chaudes. C'était agréable. « Bon retour… J’suis contente… » Il acquiesça en toute réponse, lui prouvant qu'il était d'accord. Lui aussi était content, vraiment. Il avait le coeur qui faisait des galipettes dans sa poitrine. Il avait beau être épuisé, le visage tiré, il était épanoui. Et lentement, il lâcha sa valise, posa avec précaution son animal de compagnie et passa ses bras autour d'elle pour la prendre contre lui et la serrer, posant son menton sur son épaule. Il caressa ses cheveux et dît doucement « Merci d'être venue. » Et il l'enlaça à peine plus fort, montrant par la pression de son étreinte à quel point il était heureux, ému par sa présence. Il se redressa à peine pour embrasser son front avant de totalement se remettre droit et prend la poignet de sa malle en main. « Tu es venue exprès pour moi.. ça me touche beaucoup. » Il était d'un naturel discret, à ne pas exprimer forcément ce qu'il ressentait. Mais il pensait que la jeune femme avait besoin d'entendre ce genre de mots. De savoir ce qu'il pensait en sa présence. Il pensait que ça l'aiderait à avoir confiance, à se sentir à l'aise avec lui.
Il commença à avancer, tirant son bagage derrière lui et regardant toujours Aédan avec un sourire. « C'est parfait que tu sois là... Tu vas pouvoir me faire visiter un peu cette belle ville qu'est Arrowsic. » En réalité il l'avait déjà fait, visiter la ville. Mais il se disait que passer la journée ensemble les aiderait à faire encore plus connaissance et à s'apprivoiser l'un l'autre. Parce que les SMS, c'était bien cinq minutes mais une relation ne pouvait se limiter à ça. Le contact physique et visuel, parler de vive voix étaient des faits très importantes pour le bon déroulement des choses. S'il voulait que leur amitié soit aussi parfaite qu'il le souhaitait, il fallait passer par tout ça. Ces phases différentes pour apprendre à connaître l'individu avec qui on décide de parcourir un bout de chemin.
Sujet: Re: I found the place to rest my head. Never let me go, Manuel Ven 16 Aoû - 18:23
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manuel et aedan
Le voir soulagea son cœur. Elle avait eu tellement peur que ce moment n’arrive jamais. Un instant elle avait même songé à la possibilité que l’avion de Manuel ne termine pas son voyage. La crainte que sa vie bascule de nouveau la rongeait à chaque instant. Elle n’avait plus confiance, plus espoir. Pourtant, Manuel semblait pouvoir y remédier. Aédan ne voulait pas mettre sa vie entre les mains de cet homme qu’elle ne connaissait que très peu. Seulement, son cœur lui jouait des tours et l’envie de lui faire confiance se faisait de plus en plus importante. Et lorsqu’elle vit la surprise sur son visage, elle sut qu’elle ne se trompait pas. De son regard transpirait une sincérité sans limite et ça lui plaisait, ça l’aidait. « Bonjour... » Mordant sa lèvre inférieure, Aédan ne sut pas réellement comment réagir. Elle n’était pas de ses filles très expressives qui se seraient jetées dans ses bras. Un baiser, simple, doux, lui montrant toute l’affection qu’elle pouvait avoir pour lui. « Merci d'être venue. » Au contact de son corps, Aédan se crispa un instant. Seulement, son étreinte l’apaisa rapidement. C’était bon de sentir ses bras la serrer, son odeur envahir ses poumons. Elle ne l’avait vu qu’une fois mais s’y était attachée rapidement. Peut-être un peu trop. Pourtant, elle n’avait aucune envie de revenir en arrière, elle ne regrettait pas cette rencontre, un peu spéciale, certes, mais qui la rendait un peu moins triste. « Tu es venue exprès pour moi.. ça me touche beaucoup. » La jeune femme était ravie qu’il apprécie. Au fond, elle avait eu peur qu’il trouve ça précipité ou même déplacé. Un doux sourire se faufila sur les lèvres de la brune alors qu’elle acquiesça sans rien dire de plus. Son sourire suffisait à traduire ses pensées. Les mots n’auraient été que de trop.
« C'est parfait que tu sois là... Tu vas pouvoir me faire visiter un peu cette belle ville qu'est Arrowsic. » Un peu gênée, elle imagina déjà conduire avec Manuel à ses côtés et ses pensées dérivèrent. Un instant. Très court. Fermant fort les yeux, elle chassa ses pensées noires et se força à sourire. « C’est assez petit… tu verras… » Regardant la caisse du chat, Aédan l’attrapa. « Attends, je vais t’aider… » Elle changea volontairement de sujet mais savait pertinemment qu’elle devrait aborder sa peur de la route. Il le verrait bien de toute façon. Pourtant, elle préférait conduire que lui laisser le volant. La similarité entre le jour de l’accident et cet instant serait alors trop importante. Avançant vers la voiture, objet de son malheur, Aédan ouvrit le coffre. « Mets ta valise… » Tentant d’afficher un sourire sincère, elle sut que ses yeux ne cacheraient plus sa panique. Gênée, elle n’avait pourtant pas envie de gâcher leurs retrouvailles. Le chat installer à l’arrière, Aédan souffla et montant côté conducteur puis attendit que Manuel fasse de même. Clés dans les mains, elle les torturait, cherchant comment aborder le sujet sans l’embêter, sans tout gâcher. Ses yeux se fermèrent un instant en entendant la portière claquer, signe que Manuel se trouvait à ses côtés. Son odeur agréable lui parvint et elle ne put que respirer un peu plus longuement. Il fallait qu’elle lui avoue. Il était compréhensif, il n’allait pas la juger, il ne l’avait d’ailleurs jamais fait. « Je… Je dois te dire que… » Un rire nerveux s’échappa de sa gorge avant qu’elle ne reprenne. « J’ai longuement hésité à venir parce que j’ai peur… » Ses yeux rivés dans ceux de son invité, la jeune femme trouva le courage de continuer ses aveux. « Je crève de peur sur la route… J’avais pas repris la voiture depuis… tu sais… et… et c’est pour ça que je t’en avais pas parlé au téléphone parce que je n’étais pas sûre de pouvoir venir… » Malgré elle, ses joues prirent une teinte un peu trop rosée. Elle avait honte d’avouer tout cela. Aédan ne se confiait jamais. Pour elle, avouer ses faiblesses n’était que torture. « Encore ce matin j’hésitais… Mais je voulais venir, pour toi… » Souriant tristement, la jeune femme mordit sa lèvre et enfonça les clés dans le démarreur sans pour autant l’actionner. Elle n’avait pas réellement fini de parler. Ou elle préférait se calmer avant de prendre la route. Son cœur battait la chamade depuis le début de son petit monologue. « Je veux bien te faire visiter… mais on ira à pied… d’accord ? J’suis désolée… » Timidement, elle baissa les yeux et inspira longuement. Il fallait qu’elle se calme. Elle avait réussi la route à l’aller, celle du retour serait tout aussi simple. Manuel serait côté passager, elle allait faire attention. Il le fallait. « Me propose pas de prendre le volant… Je préfère le faire… J’veux juste… être sincère et que tu saches que… que… » Elle se sentait stupide. Il devait avoir peur et ne plus avoir confiance. Peut-être même craignait-il qu’elle les envoie dans le faussé à cause de sa nervosité. Ses mains tremblaient un peu trop et c’est avec une gêne immense qu’elle les cacha entre ses jambes. « Mon dieu j’suis stupide. Excuse-moi… » Fermant de nouveau les yeux, elle souffla longuement pour se calmer. Son discours ne l’avait pas aidée au fond. Peut-être aurait-elle dû attendre leur retour à Arrowsic et souffrir en silence le long de la route. C’était à présent trop tard. « J’comprendrais si tu… n’voulais pas rentrer avec moi… » Elle craignait qu’il décide de prendre un taxi. Elle s’en voulait terriblement.
Sujet: Re: I found the place to rest my head. Never let me go, Manuel Sam 17 Aoû - 12:42
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manuel et aedan
Elle le bouleversait. Sa fragilité fendait le coeur de Manuel. Ses yeux emplis de peine, sa voix timide, ses gestes nerveux. Tout en elle le allait puiser au plus profond de Manuel toute sa compassion et sa tendresse. Il n'avait envie que d'une chose. La serrer, mais pas trop fort, pour ne pas la briser. Il ne le fît qu'un bref instant. Juste pour la remercier. Il ne voulait pas avoir l'air trop intime dès le début. Ca aurait pu lui faire peur. Ils ne se connaissaient pas. Il prît finalement ses affaires et commença à avancer, lui demandant de lui faire visiter la ville, même s'il la connaissait déjà. Tout ce qu'il voulait au fond c'était passer du temps avec elle et c'était une bonne excuse pour la voir un peu tous les jours, il l'espérait. « C’est assez petit… tu verras… » lui répondît-elle. Il aurait préféré une autre réponse. Car si c'était petit, son excuse ne tenait pas debout. Et il la vît se précipiter sur la caisse du chat pour la soulever. « Attends, je vais t’aider… » Il la trouvait adorable et il ne pût retenir un petit rire affectueux de passer la barrière de ses lèvres. Il la suivît jusqu'à sa voiture, silencieusement. Lui jetant des regards régulièrement il remarqua qu'elle semblait crispée. La caisse du chat était peut-être trop lourde pour elle. Ou bien elle était stressée. Il n'aurait su dire qu'elle était la bonne réponse. Mais il ne tenta pas de la questionner à ce sujet, pour ne pas lui mettre plus de pression encore. « Mets ta valise… » lui intima-t-elle en ouvrant son coffre. Il fît ce qu'elle demandait avant de se diriger vers la place du passager avant. Se retournant un instant vers l'arrière où Aédan avait placée son chat, il lui sourit et caressa son museau du bout du doigt à travers les barreaux. Elle semblait plutôt calme, c'était une bonne chose. Elle ne miaulerait peut-être pas tout le long du chemin.
Il se tourna finalement vers la beauté à ses côtés et la fixa avec un sourire. Il fronça doucement les sourcils pourtant en remarquant qu'elle ne semblait vraiment pas dans son assiette malgré le sourire qu'elle tentait de lui adresser. « Aédan... ? » lâcha-t-il d'une voix douce, un peu inquiet de son état. Elle ne cessait de tourner et retourner les clés de la voiture dans ses doigts frêles. Que lui arrivait-il ? Elle semblait complètement en panique. C'était inquiétant. « Je… Je dois te dire que… » commença-t-elle avant de rire. Un rire gêné, mal à l'aise, nerveux. « J’ai longuement hésité à venir parce que j’ai peur… » Peur... mais peur de quoi ? Pendant un instant Manuel songea qu'elle avait peut-être peur de lui. Ou peur de ce qui leur arrivait. Puis il comprît avant même qu'elle enchaîne. « Je crève de peur sur la route… J’avais pas repris la voiture depuis… tu sais… » Oui... évidemment qu'il savait. L'accident avec Braxton. Celui qui avait ruiné la vie de la jeune femme. Qui lui avait aussi pris l'occasion de rencontrer son frère un jour. Ce foutu accident. Il ne fît pourtant aucune remarque, ne voulant pas enfoncer le couteau dans la plaie et préférant la laisser parler. « et… et c’est pour ça que je t’en avais pas parlé au téléphone parce que je n’étais pas sûre de pouvoir venir… » Il comprenait et doucement il acquiesça, souriant doucement malgré ses sourcils toujours froncés d'inquiétude pour elle. « Encore ce matin j’hésitais… Mais je voulais venir, pour toi… » Il trouva adorable et en même temps très courageux. Il ne sût quoi lui dire à ce propos alors il se contenta juste de continuer à lui sourire, sans un mot. Il la vit mettre la clé sans pour autant démarrer. Il comprenait, elle prenait son temps. Elle devait y aller petit à petit. « Je veux bien te faire visiter… mais on ira à pied… d’accord ? J’suis désolée… » Il acquiesça. « On fera tout ce que tu veux. » répondit-il à voix basse, comme pour ne pas la brusquer. C'était la dernière chose qu'il voulait pour elle, qu'elle se tende encore plus et qu'elle soit incapable de faire quoi que ce soit. « Me propose pas de prendre le volant… Je préfère le faire… J’veux juste… être sincère et que tu saches que… que… » Il comprenait complètement. C'était Braxton qui conduisait lorsqu'ils avaient l'accident, lorsque la voiture avait dévié. Et c'était lui qui y était resté. Alors reproduire le schéma devait être intolérable pour elle, inconcevable. Il comprenait. « Mon dieu j’suis stupide. Excuse-moi… » Comment pouvait-elle dire ça ? Elle n'était pas stupide. Pas du tout. Elle était fragile. Malheureuse. Traumatisée... « J’comprendrais si tu… n’voulais pas rentrer avec moi… » Il hallucina complètement à sa dernière remarque. Il fît non de la tête, fermant les yeux un instant avant de doucement, sortir les mains douces de la jeune femme d'entre ses cuisses et les prendre dans les siennes, tachant de calmer ses tremblements. « Regarde moi... » souffla-t-il doucement, posant sur elle un regard aussi doux qu'il en était capable. Il voulait la mettre en confiance. Il voulait qu'elle sache que lui en tout cas, avait confiance en elle. Il serra doucement ses doigts et les porta à sa bouche, embrassant ses phalanges longuement en fermant les yeux. Puis il plongea à nouveau ses yeux dans les siens, et lentement passa une main dans sa nuque pour la rapprocher de lui et la serrer doucement dans ses bras, avec toute la tendresse du monde. « N'ai pas peur... j'ai confiance en toi. Tu en es capable. » Il caressa longuement sa chevelure, chuchotant à son oreille qu'il avait confiance. Qu'elle pouvait le faire. « Il ne nous arrivera rien.. » et il aventura sa main à frotter son dos, resserrant encore son étreinte en embrassant sa tempe. Restant longuement collé à elle, son nez dans ses cheveux, il voulait l'apaiser. Lui prouver que tout allait bien. Qu'il ne partirait pas parce qu'il savait, il savait qu'elle le pouvait. Même si au fond, il craignait un peu que son stress soit incontrôlable. Il ne devait juste pas faire part de ses doutes. Ne pas ajouter de pression à la jeune femme. Juste la calmer, lui montrer qu'il était là. Et qu'elle était en sécurité. Il chuchota doucement à son oreille. « Aédan... Tu peux le faire. » et il la fît se redresser, prenant son visage dans ses mains pour caresser ses joues. « Tu es forte. Et j'ai foi en toi. »
Sujet: Re: I found the place to rest my head. Never let me go, Manuel Mar 3 Sep - 12:17
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manuel et aedan
Être enfin face à lui procurait des sensations diverses à la jeune femme. La joie de poser les yeux sur ce visage familier, trop familier justement. Joie rapidement transformée en tristesse. Manuel n’était pas Braxton. Même s’il semblait être quelqu’un d’agréable, d’une tendresse débordante, il n’était pas celui qui avait été son amant pendant quelques mois. Il n’était pas celui qui lui avait redonné la force de sourire sincèrement pour la première fois depuis très longtemps, ni celui à qui elle s’était confiée. Evidemment, elle se sentait apaisée en sa présence. Il était quelqu’un de confiance. Elle l’espérait de tout cœur. Peut-être qu’avec le temps, la douleur qu’elle ressentait en posant ses yeux sur lui s’effacerait au profit d’un bonheur sans faille. Braxton resterait toujours dans son cœur, elle en était certaine. Aédan ne voulait pas l’oublier, au fond, elle n’en était pas capable. Il avait été l’élément déclencheur, celui qui lui avait redonné foi en cette vie de chien. Mais sa mort était aussi synonyme d’une descente aux enfers. Celui qui lui avait redonné le sourire était parti emportant avec lui tout l’espoir qu’elle avait pu avoir en essayant de se reconstruire à ses côtés. Aédan se demandait pourquoi la vie lui avait arraché Braxton pour mettre Manuel sur sa route. N’aurait-elle pas pu lui donner les deux hommes ? N’aurait-ce pas été mieux qu’ils se connaissent tous les trois ? Seule dans son lit, un soir, Aédan s’était demandée qui était Manuel pour elle, qui il allait être. Et si c’était lui ? Lui son sauveur ? Encore plus que Braxton ? Cette idée lui fit mal. Réellement mal. Parce qu’elle n’acceptait toujours pas la mort de Braxton et qu’elle ne voulait pas que quelqu’un prenne sa place dans sa vie. Mais au fond, elle ne pouvait le nier, Manuel lui faisait du bien, il apaisait ses maux malgré tout. Et la hâte qu’elle avait eu de le revoir trahissait cela.
« Aédan... ? » Malgré elle, elle n’arriva pas à se calmer. Manuel s’en rendit évidemment compte. Elle avait tellement peur de la route depuis l’accident. Aujourd’hui, le soleil brillait, elle n’avait pas la crainte de voir une averse boucher sa vue comme ce jour-là. Cependant, l’angoisse était bel et bien là. Enfouie en elle. Profondément. Il fallait qu’elle lui parle. Qu’elle lui avoue son problème, sa peur. Elle craignait qu’il ne veuille plus rester avec elle pour le chemin du retour. Après tout, elle ne pourrait que le comprendre. Ses tremblements n’inspiraient pas confiance, pourtant, elle ne voulait en aucun cas laisser le volant à Manuel. Elle devait conduire. Ne pas reproduire le schéma. La solution aurait peut-être été de ne jamais le revoir mais elle en était tout bonnement incapable. Elle avait envie de le connaitre, de faire des choses avec lui, essayer de vivre. « On fera tout ce que tu veux. » Elle lui en était reconnaissante. Il semblait tellement patient. C’était sûrement la principale qualité qu’il lui faudrait s’il voulait côtoyer Aédan. Elle n’était qu’un désordre monstre à elle toute seule.
Aédan avait honte de se mettre dans un état pareil devant lui. Peu de gens l’avaient vue ainsi. Le psychologue qui la suivait, sa famille et peut-être les quelques curieux qui l’avaient espionnée au cimetière. Elle devait lui faire peur, elle en était parfaitement consciente. Pourtant, s’il décidait de descendre de la voiture et rentrer à Arrowsic par ses propres moyens, Aédan n’aurait jamais le courage de conduire sa voiture jusqu’à chez elle. Ce besoin qu’il reste près d’elle grandissait à mesure que l’angoisse la prenait. « Regarde-moi... » Difficilement, elle lui obéit. Son regard eut cet effet caractéristique sur elle, son cœur loupa un battement. Encore cette foutue fraction de seconde où elle voyait Braxton. Pourtant, cette voix, ce visage si semblable mais si différent, lui montraient que ce n’était pas lui. C’était juste une impression, une très courte impression qui lui faisait mal à chaque fois. Seulement, le mal ne resta pas longtemps. L’angoisse lui tordait toujours le ventre mais ses baisers sur ses mains l’apaisèrent un peu. Il avait un effet incroyable sur elle, la calmant presque instantanément. Elle qui avait tant repoussé les gens, refusant leurs étreintes, se retrouvait aujourd’hui tout contre cet homme et savait que c’était la meilleure chose qu’on pouvait lui offrir à l’instant. Comment avait-elle fait pour refuser qu’on la câline ? N’était-ce pas une chose merveilleuse ? Pourtant, au fond d’elle, elle savait que personne d’autre que lui ne pourrait lui faire ça. Elle le sentait. « N'ai pas peur... j'ai confiance en toi. Tu en es capable. » Ses mains étaient si douces contre elle. Son cœur qui battait jusqu’à lui faire mal commençait à ralentir grâce à lui. « Il ne nous arrivera rien.. » Cette étreinte était tellement rassurante, sa voix la calmait petit à petit. Ses mains à elle étaient fermement agrippées à son haut. Elle s’en faisait mal mais était incapable de le lâcher. Pas pour l’instant. « Aédan... Tu peux le faire. Tu es forte. Et j'ai foi en toi. » Ses yeux rivés dans ceux de Manuel, Aédan mordit sa lèvre. Il avait foi en elle. Il avait confiance. Elle ne pouvait le trahir. Pas lui. C’était une idée qui lui déplaisait plus que tout au monde. La jeune femme se devait de les ramener à bon port. « Je peux le faire… Je peux le faire… » Hochant la tête pour elle-même, elle souffla faiblement et avança le visage pour déposer ses lèvres doucement contre la joue de Manuel. « Merci… Merci beaucoup… » Son cœur battait toujours un peu trop fort mais elle allait un peu mieux. Le stress était toujours présent mais elle voulait le combattre. Aucune envie de gâcher l’arrivée de Manuel qui aurait dû être positive. Il fallait qu’elle y arrive… Vraiment. « On y va… » Déterminée, elle se positionna bien dans son fauteuil et s’attacha. Clés tournées, le bruit du moteur la fit se tendre quelque peu mais elle se concentra sur son but, rentrer. Soufflant pour se donner du courage, Aédan appuya sur la pédale et prit la route. Ses mains étaient crispées sur le volant, ses phalanges blanches lui firent presque mal mais elle n’en avait que faire. Concentrée sur la route, elle ne parlait pas. Elle n’y arrivait pas. Sa gorge était sèche, complètement serrée. Arrêtée à un feu, elle mit la radio, priant pour qu’une chanson potable et plutôt énergique vienne emplir l’habitacle. Imagine Dragons. Radioactive. Chanson qu’elle affectionnait particulièrement. Doucement, elle fredonna les paroles tentant de se concentrer sur autre chose que sa peur sans pour autant perdre de vue la route. Les minutes passaient et le chemin se déroulait parfaitement. Il n’y avait pas très long, assez pour lui faire peur cependant. « J’aime cette chanson… Tu connais ? » Mordant sa lèvre, Aédan tenta un petit regard vers lui mais reprit aussitôt le contrôle de la route. « Je crois qu’ils passent en concert à Portland dans pas longtemps… Peut-être… qu’on aurait pu y aller… » Elle avait envie de les voir et de partager ça avec lui. Elle avait besoin de sortir, de se changer les idées.
Sujet: Re: I found the place to rest my head. Never let me go, Manuel Mar 8 Oct - 17:34
hearts are made for breaking and for pain.
manuel et aedan
Les gens en générale, en dehors de ses parents laissaient Manuel indifférent. Oh il n'était pas non plus un insensible. Si une altercation avait lieu dans la rue, il serait intervenu. Si quelqu'un était en danger et qu'il était en mesure de lui porter secours, il le faisait. Il n'était pas égoïste, égocentrique non plus. Il ne s'intéressait juste pas aux autres. Il n'avait au fond pas énormément d'ami d'ailleurs. C'est pourquoi son attachement à Aédan n'en était que plus surprenant. Ca le surprenait lui même. Pourquoi cette jeune femme le troublait elle à ce point? Qu'avait-elle de spécial ? Il n'aurait pas su le dire lui même. Oh bien sûr qu'elle avait quelque chose de spécial. C'était flagrant pour Manuel. Autrement il ne serait pas aussi focalisé sur elle depuis ces dernières semaines. Mais ce qu'il ne savait expliqué c'était le « quoi ». Le pourquoi elle était si fascinante. Pourquoi son subconscient lui avait donné pour mission de la protéger. Mais comme Manuel n'y réfléchissait pas, comme ça lui était d'un naturel déconcertant, il n'avait pas cherché plus loin.
Mais à l'instant même, en la regardant ainsi, fébrile et bouleversée, il savait ce qui le rendait si admiratif de la jeune femme. Son courage. Elle était d'un courage impressionnant. Certes, elle paniquait. Et elle avait besoin d'un petit coup de pouce pour calmer ses émotions. Mais elle avait déjà franchi le pas pour venir. La situation était difficile pour elle. Et elle avait quand bien même fait l'effort de conduire jusqu'à l'aéroport pour venir chercher Manuel. Sa surprise avait été énorme. Il n'aurait jamais cru qu'elle ferait ça pour lui. Il savait qu'elle lui accordait de l'importance. Leurs messages échangés en étaient la preuve. Mais il n'aurait jamais cru qu'elle irait au delà de sa peur tétanisante pour lui. Pour l'inconnu qu'il était. Bien sûr qu'il devinait qu'aux yeux de la jeune femme, il était plus qu'un strict inconnu. Il était l'homme dont le visage lui rappelait douloureusement son amour trépassé. Mais tout de même. Elle ne pouvait pas voir que Braxton en lui. C'est donc qu'elle avait réellement agi dans l'intérêt de Manuel, oubliant ses propres craintes et frayeurs. « Je peux le faire... Je peux le faire... » Il acquiesça doucement à ses mots et la laissa embrasser sa joue. Fermant les yeux au contact il se surprit à aimer ça, à apprécier le contact sur sa peau tirée de fatigue. Elle avait les lèvres douces et chaudes. « Merci... Merci beaucoup... » Il sourît et caressa sa tête brièvement en toute réponse, se réinstallant bien comme il faut dans le siège, posant ses mains un peu moites sur ses cuisses. Il était un peu nerveux mais il ne voulait surtout pas le lui montrer. « On y va... » dît-elle enfin et il crispa à peine ses doigts, sensiblement. Seul lui en avait conscience. Et elle démarra enfin, s'engageant sur la route. Ca y'est, il voyait le décor filer sur les côtés de l'habitacle. Ils avançaient. Elle avait réussi. Et il ne pût s'empêcher de ressentir un peu de fierté à l'idée qu'il avait peut-être contribué à ce que le voyage commence. Elle était concentrée, focalisée sur la route. Elle semblait incroyablement crispée. Ses doigts et ses épaules traduisaient la tension dans son corps. Mais il y arrivait. Et Manuel se détendît finalement s'accoudant au rebord de la fenêtre et regardant l'extérieur. Elle roulait raisonnablement. Il avait le temps de voir des choses ça et là. C'était vraiment un joli bout de pays.
Le silence fût brisé lorsqu'elle lança la radio à l'arrêt. Il en sursauta presque alors qu'il s'était quasiment assoupi, le front contre la vitre. Il se redressa alors et frotta son visage pour émerger. Le voyage avait vraiment été épuisant. Il espérait pouvoir retrouver un lieu adéquate pour dormir rapidement. Il la regarda chantonner et sourît doucement. Elle avait une voix mal assurée mais il trouvait ça adorable. C'était fou ça. Depuis combien de temps n'avait-il pas trouvé une fille adorable ? Ou attirante ? Il haussa les épaules pour lui même et se mît à chantonner aussi de son accent hispanique. Il avait déjà écouté l'album, le connaissait plutôt bien mais pas encore par cœur. Si bien qu'il se trompa un peu dans les paroles, ce qui le fît rire tout seul. Un peu honteux il se racla la gorge et gesticula dans son siège. « J'aime cette chanson... Tu connais ? » lui demanda-t-elle et il croisa brièvement son regard. Il sourît doucement. Elle faisait l'effort de se détacher un peu de la route. Bravo. « Je connais oui. » affirma-t-il. « Mais pas aussi bien que ce que je le supposais. » et il rît doucement étirant ses bras, devant lui. Il fît aussi craquer sa nuque et l'écouta à nouveau. « Je crois qu'ils passent en concert à Portland dans pas longtemps... Peut-être... qu'on aurait pu y aller... » Il fût touché qu'elle le lui propose. Leur relation était étrange, certes. Mais il sentait que l'un comme l'autre, ils avaient confiance. Confiance en le temps. Confiance en l'avenir. Confiance en l'autre. Ni l'un ni l'autre ne blesserait son nouvel ami. Ils pouvaient compter l'un sur l'autre pour tout et n'importe quoi. Et comme des amis, ils se devaient de faire des sorties ensemble. Celle ci serait peut-être leurs première. Il se rappela d'un photo qu'Aédan lui avait montré lors de leurs première rencontre, au cimetière. Une photo de Braxton et elle lors d'un concert justement. Il se mordilla la lèvre. Se rendait-elle compte de la ressemblance, de la coïncidence ? Etait-ce voulu ou n'y avait-elle juste pas pensé ? C'était certainement inconscient. Elle savait que Manuel n'était pas Braxton. Que malgré leurs traits similaires, ils étaient différents. Mais à quel point ? Manuel l'ignorait complètement. « Avec plaisir. » répondit-il finalement en la fixant, observant son profil poupon. Gentiment, il lui indiqua l'adresse de son nouveau domicile et posa son crâne sur l'appuie-tête. Et alors qu'il ressassait dans sa tête le fait qu'elle était vraiment très jolie, il s'assoupit.
Il se réveilla quelques minutes après alors que la voiture était immobile. Il se redressa et grogna en frottant ses yeux. « J'espère que tu m'excuseras. Je suis exténué. » Il lui adressa un bref sourire avant de regarder à l'extérieur. « Sommes-nous arrivés ? » demanda-t-il en observant la maison qu'il voyait par la fenêtre.