Sujet: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Lun 23 Sep - 22:30
Papa avait aménagé à la maison. Il vivait avec maman et moi maintenant. Mais ce n’était pas pour moi qu’il l’avait fait. C’était uniquement pour leur nouveau bébé. Il n’y en avait que pour le nouveau bébé. Il était même pas encore là qu’il m’embêtait déjà. Il prenait toute la place. Aujourd’hui, maman et papa avaient décidé qu’on irait jouer au parc. Je crois qu’ils voulaient que j’arrête de bouder. Je crois qu’ils ont pensés que changer d’air me changerait les idées mais, non. Parce que le bébé sera toujours là et je n’en veux pas !
Malgré tout, j’enfilais mes collants, ma petite robe et mon gilet. Je descendais les escaliers, sans être trop pressée. Je croisais rapidement le regard de maman. Mais, je n’avais pas envie de lui sourire. J’enfilais mes bottines. Et voilà, j’étais prête. Au moins, on ne pouvait pas dire que j’étais pénible. Je les suivais. J’écoutais. Après, que je ne sois pas de bonne humeur, ils ne pouvaient rien dire. Enfin, je m’asseyais sur le canapé, attendant qu’on dise qu’on y allait.
Sur le chemin menant au parc, je traînais les pieds. Je voulais qu’ils sachent que je n’étais pas ravie. Je n’avais pas envie de faire semblant d’être contente d’être en famille. Ils allaient faire une vraie famille avec leur bébé ! Et tant mieux pour eux. Mais, je n’aurais pas de frère, ni de sœur. Et surtout pas de frère. Les garçons c’est bête, à l’école ils étaient tous pénibles ! Ils faisaient que des bêtises et ils se moquaient tout le temps. Pff, si c’est un petit frère… je ne voulais même pas y penser ! Et puis j’en avais parlé avec Charlotte. Quand sa petite sœur était née, il n’y en avait que pour elle. Et on lui disait tout le temps qu’elle devait montrer l’exemple. Agir comme une grande, tout le temps. Agir comme une grande alors qu’on a jamais le droit de faire des trucs de grands. On est des grands mais il faut une nounou. On est des grands mais pas assez pour avoir des animaux de compagnie. On est des grands mais pas assez pour regarder un film le soir. On est des grands quand ça arrange les grands !
Le chemin m’avait paru long jusqu’au parc mais nous y étions arrivés. Et je n’avais pas envie d’aller dans les jeux. Je n’avais pas envie de demander à Papa de me pousser sur la balançoire.
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Mar 24 Sep - 17:43
Une balade au parc en famille, cela faisait longtemps que nous n'en avions pas fait une tous les trois un dimanche après-midi. J'avais proposé cette sortie parce qu'à vrai dire, nous tournions un peu en rond dans cette maison, parce que le temps s'y prêtait vraiment et puis surtout parce que je sentais que ma fille avait besoin qu'on passe des moments avec elle. Un bébé allait prochainement arriver dans la famille, et pourtant il n'allait en aucun cas la remplacer comme elle avait l'air de le croire. Comme toujours depuis quelques semaines, Carlie s'exécutait sans broncher, s'habillant et enfilant ses bottines dans un silence anormal pour un enfant de dix ans. D'habitude, elle chantonnait, elle était gaie, tout simplement, et s'enchantait d'aller passer du temps avec nous, qui plus est au parc. En la regardant se diriger vers la voiture comme si on venait de la punir, je lançai un regard désemparé à Felix, qui lui aussi, se trouvait de plus en plus désarmé face à la situation. Laisser faire, attendre qu'elle digère la nouvelle, c'était tout ce que nous avions à faire. Carlie savait que dans quelques mois, elle ne serait plus enfant unique, et que son petit frère ou sa petite sœur nous occuperait beaucoup. Malgré cela, ce n'était pas pour autant qu'elle serait délaissée, loin de là, et avec Felix, nous avions eu du mal à l'en convaincre. Nous avions d'ailleurs encore aujourd'hui du mal à lui ôter cette idée de la tête, et à cause de ça, Carlie passait ses journées à ne nous adresser la parole que pour dire le strict nécessaire comme 'bonjour', 'au revoir', 'merci'... Son comportement avait tellement changé que j'avais une fois pensé qu'elle était peut-être malade, mais ce n'était pas le cas. Son problème venait de nous, ses parents, et plus particulièrement de ce bébé qui se développait dans mon ventre depuis presque deux mois maintenant. Arrivés au parc, je remarquais une énième fois à quel point ma fille avait changé. D'habitude, elle courait dans tous les sens et se jetait même sur la balançoire comme pour la réserver en attendant que son papa vienne la pousser. Là, elle avançait dans l'allée comme un robot, regardant simplement les autres enfants jouer.
« Carlie, tu fais une photo avec papa ? » Ce n'était pas vraiment une question, puisque j'étais déjà en train de sortir mon téléphone de ma poche. Felix se dirigea à côté de sa fille en la prenant dans ses bras pour la photo avec un immense sourire, mais celle-ci restait toujours complètement indifférente, comme si elle n'avait envie de rien. De rien, sauf peut-être de partir d'ici, et d'aller s'enfermer une fois de plus dans sa chambre. « En général, on sourit sur les photos, c'est mieux. » dis-je à Carlie en souriant, espérant réussir à en décrocher un de sa part moi aussi. Mais non. C'était même encore pire, elle se mettait à froncer les sourcils, comme si je l'avais vexée. Rabaissant mon téléphone et abandonnant définitivement la tentative photo de famille, je fixais Carlie d'un air navré en me rapprochant d'elle. « Mais enfin qu'est-ce qui se passe ma puce ? Tu nous adresses plus la parole, on a même plus le droit à un sourire... » J'affichai une mine attristée, et je l'étais réellement. Plus que ça même, cela me déchirait le cœur. Elle était notre fille, et j'avais le sentiment qu'elle nous détestait depuis que j'étais enceinte. Maintenant que nous étions tous les trois enfin réunis, elle n'avait pas le droit d'être comme ça. Elle ne pouvait pas venir tout gâcher en faisant la tête, en donnant l'impression qu'elle subissait ces moments en famille plus qu'elle n'en profitait vraiment. Après dix ans d'absence, dix ans de silence, son papa était enfin là pour elle, et je me demandais si elle réalisait bien qu'en se comportant de cette façon, elle était en train de gâcher le temps précieux qu'elle avait encore pour profiter pleinement de lui. « C'est toujours l'arrivée de ce bébé qui t'embête ? » C'était ça, ça ne pouvait être que ça en ce moment. Même si quelque chose la chagrinait, ce n'était jamais au point de ne plus vouloir nous sourire ou nous parler, et puis le fait qu'elle nous fasse une tête de deux mètres de long depuis que nous lui avions appris la nouvelle me le confirmait encore plus. Elle était en colère. Contre nous. Contre ce bébé. Contre pas mal de choses en fait. Pourtant, cela faisait maintenant presque un mois que nous l'avions mise au courant, et même depuis tout ce temps, son attitude envers nous n'avait malheureusement pas évoluée.
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Dim 29 Sep - 13:32
La grande aventure de mon déménagement passée, j'étais installé chez Neela depuis quelques jours. C'était un grand changement, mais un changement auquel je m'étais rapidement acclimaté, puisqu'il me permettait de passer mes journées avec Neela et Carlie. D'ailleurs, Neela avait proposé une petite sortie en famille au parc d'Arrowsic, espérant que Carlie allait arrêter de faire la tête. Elle était persuadé que nous allions la délaisser une fois que le bébé serait là et s'évertuait à bouder dans son coin et à nous accompagner sans aucune motivation. Finalement, nous n'aurions peut-être pas du la mettre en garde sur le fait qu'elle était plus grande, qu'elle allait parfois devoir se débrouiller toute seule... Ça lui aurait évité de penser que nous allions presque l'abandonner, comme s'il n'y avait plus que le nouveau bébé qui comptait pour nous. Et puis, moi non, je ne supportai pas cette situation... Il ne me restait que huit mois pour pouvoir profiter de Carlie seule, pour que nous passions tout le temps qu'elle voulait ensemble... et elle boudait, et j'avais l'impression qu'elle sacrifiait ce temps précieux pour moi. Mais à chaque fois que Neela ou moi allions la voir, elle restait toujours assez froide avec nous.
Nous étions finalement partis au parc, Carlie toujours silencieuse. Une fois arrivés, elle avançait en regardant les autres enfants, mais nous voyions bien que ça n'allait pas, qu'elle n'avait pas envie de courir partout en riant comme d'habitude. J'échangeai un petit regard avec Neela. « Carlie, tu fais une photo avec papa ? » J'espérai vraiment que cette nouvelle idée de réconciliation allait fonctionner... Je pris ma fille par les épaules pour la coller contre moi en souriant... Mais la remarque de Neela me fit perdre tout espoir de réussir cette photo. Je vis finalement Neela se rapprocher et me tournai à mon tour vers Carlie. Elle faisait encore et toujours la tête, et semblait avoir une seule envie : partir d'ici. « Mais enfin qu'est-ce qui se passe ma puce ? Tu nous adresses plus la parole, on a même plus le droit à un sourire... C'est toujours l'arrivée de ce bébé qui t'embête ? » Si seulement ça pouvait être autre chose, quelque chose qui ne durerait pas... Mais ça m'étonnerait.
« Carlie, arrête, on va pas t'abandonner tu le sais... »
En tout cas, j'espérai qu'elle le savait, et qu'elle allait finir par s'en rendre compte. Et puis, même si nous aurions moins de temps pour elle, car le bébé allait nous en prendre pas mal, au début il passerait surtout ses journées à dormir, alors nous pourrions passer du temps avec notre fille. Je n'avais pas l'intention de la délaisser, et je savais que c'était la même chose pour Neela.
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Dim 29 Sep - 16:35
Je regardais les autres enfants jouer et je ne les enviais pas tellement. J’avais simplement envie d’être ailleurs. D’être loin de ça. De cette fausse image de famille parfaite. Rien n’était parfait là-dedans. « Carlie, tu fais une photo avec papa ? ». Ce n’était pas une vraie question étant donné qu’elle avait déjà sorti son appareil. Papa s’approcha de mon pour me prendre par l’épaule. Et puis quoi j’étais censée faire un immense sourire archi faux ? Juste pour une photo ? Pour donner l’illusion que tout était parfait ? Eh bien non. « En général, on sourit sur les photos, c'est mieux. ». Maman souriait sans doute en espérant que je l’imite. Mais non, je fronçais les sourcils. Pourquoi sourire ? Elle puis si elle n’était pas contente elle n’avait qu’à attendre son nouvel enfant pour les photos ! « Mais enfin qu'est-ce qui se passe ma puce ? Tu nous adresses plus la parole, on a même plus le droit à un sourire... ». Je croisais les bras sur ma poitrine. Elle savait très bien pourquoi. Elle savait très bien depuis quand je ne leur adressais plus la parole. « C'est toujours l'arrivée de ce bébé qui t'embête ? ». Qu’est-ce que ça pouvait bien être d’autre hein ? Même ma maitresse méchante était moins pénible que ce bébé. « Carlie, arrête, on va pas t'abandonner tu le sais... ». Mon passa alors de ma mère à mon père, puis, de ma mère à mon père. Ils étaient tous les deux sérieux là ?
J’agitais alors la tête négativement. « Tu sais très bien que c’est faux ! ». Je lançais d’ores et déjà un regard noir à mon père. « Vous allez pas m’abandonner complètement mais y en aura plus que pour VOTRE bébé et c’est déjà le cas ! ». Bien sûr que j’avais compris qu’ils n’allaient pas me laisser au bord d’une rue. Non, ils allaient m’abandonner tout à fait autrement. « Quand je te demandais quand est-ce que t’allais venir vivre à la maison avec maman et moi, tu me disais que c’était trop tôt ! Par contre pour votre bébé c’est pas trop tôt ! ». Ça me faisait beaucoup de mal. Parce que je savais très bien que ce n’était pas pour moi. Que c’était d’un point de vue pratique pour le bébé. « Moi j’en veux pas de votre truc ! J’aurais jamais de frère ou de sœur ! ». Au moins les choses étaient claires là, non ? Ils comprendraient enfin quel était mon problème.
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Lun 30 Sep - 16:49
« Carlie, arrête, on va pas t'abandonner tu le sais... » Je hochai doucement la tête pour appuyer les mots de Felix tout en regardant Carlie avec un sourire rassurant. Comment pouvait-elle croire une telle chose ? « Tu sais très bien que c’est faux ! » J'eus un léger mouvement de recul de la tête, surprise par la réaction soudaine de Carlie, puis fronçai les sourcils. Elle n'avait pas décroché un mot depuis ce midi, alors forcément, l'entendre tout à coup s'en prendre à nous m'avait fait sursauter tellement je ne m'y attendais pas. « Vous allez pas m’abandonner complètement mais y en aura plus que pour VOTRE bébé et c’est déjà le cas ! » Je haussais les sourcils. Non il n'y en avait pas que pour le bébé, et elle le savait très bien. D'ailleurs, cette petite sortie au parc tous les trois en était la preuve, mais comme d'habitude, elle n'avait que ce futur bébé en tête. « Arrête de dire ça, s'il n'y en avait déjà que pour lui et qu'on ne t'aimait pas, on ne prendrait pas la peine de t'amener au parc ! Si je voulais t'abandonner, je ne t'aurais pas amenée au spectacle de danse l'autre jour ! » Je haussais un peu le ton pour lui faire comprendre qu'elle exagérait sur ce point. Depuis quelques temps, je faisais beaucoup d'efforts pour que ma fille cesse de bouder, je me pliais en quatre pour chasser ses idées noires : spectacles de danse, fast-food, nouveaux vêtements, coiffeur et autres sorties qui étaient censées lui redonner le sourire. De toute façon, je l'avais toujours beaucoup gâtée, sûrement trop d'ailleurs, si bien qu'aujourd'hui, elle n'était plus satisfaite de rien. Mademoiselle était jalouse de ce futur bébé, qui, selon elle, lui volait déjà la vedette en étant même pas encore né. J'avais beau lui prouver le contraire, rien n'y faisait, c'était comme si je ne comptais pas pour elle, ou qu'elle se moquait complètement de toutes ces petites attentions. J'avais l'impression que tout ce qu'elle désirait, c'était que j'avorte, alors qu'elle aurait dû se réjouir à l'idée d'avoir un petit frère ou une petite sœur à ses côtés pour jouer. « Quand je te demandais quand est-ce que t’allais venir vivre à la maison avec maman et moi, tu me disais que c’était trop tôt ! Par contre pour votre bébé c’est pas trop tôt ! » Là, elle visait très clairement Felix, et pour le coup, son raisonnement tenait la route. Je jetai un petit regard désemparé à Felix, ne trouvant aucun argument pour la contredire. Elle avait un peu raison de penser ça, à sa place, je crois que je me serais mis la même idée en tête, mais son papa avait toujours projeté de venir à la maison tôt ou tard. Bébé ou pas bébé, il se serait installé avec nous, mais l'annonce de ce cette grossesse l'a poussé à prendre cette décision. « Mais Carlie, même sans le bébé, papa serait venu, tu le sais très bien. » Malgré mes tentatives pour la calmer, ma fille avait toujours l'air aussi en colère contre nous. D'ailleurs, alors que nous étions arrêtés au beau milieu de l'allée, des passants nous regardaient avec Felix, puis regardaient aussi Carlie, apparemment étonnés qu'une petite de cet âge parle de cette façon à ses parents. Je me moquais complètement de ce qu'ils pensaient, et ne leur prêtait même pas attention, seule l'attitude de Carlie me préoccupait. « Moi j’en veux pas de votre truc ! J’aurais jamais de frère ou de sœur ! » Je fronçai un peu plus les sourcils en jetant un regard étonné à Felix. Elle n'en voulait pas, mais elle n'avait pas le choix ! Ce n'était pas à elle de décider, et apparemment Carlie voulait tout contrôler dans cette maison. Qu'est-ce qui lui arrivait exactement pour nous parler de cette manière ? On aurait dit une adolescente en pleine crise ! Crise d'adolescence, peut-être pas encore, mais c'était une belle crise de jalousie encore une fois et ça, c'était certain ! « C'est pas un truc, c'est un bébé, et il va être ton petit frère ou ta petite sœur que tu le veuilles ou non, alors tu le traites avec un peu plus de respect s'il te plait. » Je n'en revenais pas qu'elle qualifie ce futur membre de sa famille comme un 'truc'. Elle allait trop loin, et franchement, je n'avais même plus le goût de poursuivre cette promenade tellement Carlie m'agaçait à n'en faire toujours qu'à sa tête. De toute façon, cette sortie ne lui faisait pas plaisir, rien ne lui faisait plaisir ces temps-ci.
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Sam 5 Oct - 14:18
Neela avait raison. Si elle prenait encore la peine d'accompagner Carlie à la danse, même ici au parc pour une sortie en famille, c'était bien parce qu'elle l'aimait, et qu'elle l'aimerait toujours. Et c'était la même chose pour moi, d'autant plus que nous avions passé dix ans sans nous connaître. J'avais comme l'impression que tout l'amour que j'avais pour elle s'était décuplé d'un coup ces deux-trois derniers mois. Pourtant, Carlie n'avait pas l'air de le comprendre... « Quand je te demandais quand est-ce que t’allais venir vivre à la maison avec maman et moi, tu me disais que c’était trop tôt ! Par contre pour votre bébé c’est pas trop tôt ! » Ouch. Je ne m'étais absolument pas attendu à ce genre de remarques, et pourtant j'avais l'impression qu'elle n'avait pas totalement tort. J'étais venu chez Neela pour simplifier les choses avec le bébé, mais j'avais quand même eu l'intention de venir dans peu de temps sans bébé. Je voulais juste être certain que c'était du sérieux avec Neela - même si je doutai peu de cela - avant de changer radicalement ma vie de petit célibataire dragueur en celle de père de famille. « Mais Carlie, même sans le bébé, papa serait venu, tu le sais très bien. » Je m'étais pris la phrase de Carlie en pleine tête, si bien que je n'avais rien répondu pendant quelques minutes. Je réalisai mon silence en entendant Neela répondre à ma place.
« Maman a raison. Arrête de croire qu'on ne fait rien pour toi et qu'on ne t'aime plus ou je ne sais pas quoi Carlie, c'est faux. »
Je doutai de ma capacité à argumenter. En fait, je ne savais pas quoi dire pour me défendre, parce qu'elle avait quand même un peu raison. Et puis Carlie nous parlait du “truc” qui allait bientôt être son frère ou sa sœur.. et comme Neela je trouvai qu'elle lui manquait déjà de respect avant même sa naissance.
« Bon Carlie arrête maintenant ! C'est pas parce qu'il y aura un nouveau bébé à la maison qu'on ne sera plus là, on te l'a déjà dis plusieurs fois, et ça ne changera pas je te le promets. »
Je jetai un petit regard à Neela, puis le reposai sur Carlie. Je ne supportai pas qu'elle pense que nous allions la délaisser. C'était faux. Entièrement faux. Et nous aurions beau avoir encore plus d'enfants, Carlie aurait toujours la même place et la même importance.
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Sam 5 Oct - 20:46
Mes parents devaient penser que tout ceci n’était rien d’autre qu’un caprice. Et de la jalousie. Et, il y avait de ça, c’est vrai. Mais c’était peut-être un peu facile de réduire les choses à cela ? N’avais-je pas le droit de me sentir vraiment mal à l’idée que ce bébé arrive dans nos vies ? Je savais que mes craintes étaient égoïstes. Parce que mon problème était que je ne voulais rien perdre, rien partagé. Et que je savais que ça ne saurait pas possible. Mais n’empêche que mêmes égoïstes mes craintes étaient bien réelles. « Arrête de dire ça, s'il n'y en avait déjà que pour lui et qu'on ne t'aimait pas, on ne prendrait pas la peine de t'amener au parc ! Si je voulais t'abandonner, je ne t'aurais pas amenée au spectacle de danse l'autre jour ! ». Je levais les yeux au ciel, les bras toujours croisé sur ma poitrine. « Tu le fais parce que ça t’énerves de me voir de mauvaise humeur et pour me faire sortir ce bébé de la tête mais il est là alors ça ne sert à rien de m’habituer à des choses que je ne pourrais plus faire une fois qu’il sera arrivé. J’vous ai jamais demandé de vous forcer à me faire sortir encore moins si c’est pour le reprocher à chaque dispute… ». Je n’avais pas crié. Et pourtant je savais que mes parents allaient très mal prendre mes paroles. Alors pas besoin d’en rajouter. Malheureusement, je pensais ce que je disais. Toutes les sorties qu’ils me proposaient depuis l’annonce de la grossesse de maman c’était pour déculpabiliser. Et aujourd’hui ça leur servait d’argument. Preuve que ça ne leur faisait pas tant plaisir.
Et puis je m’en prenais à mon père. Parce qu’il était prêt à tout pour son enfant. Et ça se comprenait. C’était le bébé qu’il avait voulu. Et c’était un bébé. Pas un enfant de dix ans. C’était normal qu’il le préfère à moi mais, je ne pouvais pas l’accepter. « Mais Carlie, même sans le bébé, papa serait venu, tu le sais très bien. ». Ça c’est ce qu’il avait dit. Et puis ça ne changeait rien au fait que pour bébé, il l’avait fait immédiatement. Alors que moi… combien de temps aurais-je dû attendre. « Au bout de dix ans peut-être ! ». Au bout de dix ans, je savais très bien qu’il n’aurait pas mis dix ans. Ce que je voulais dire c’est que mon père je l’avais attendu. Et maintenant que je l’avais, on voulait à nouveau me le retirer. Ce machin qui pleure passera dans tous les cas, bien plus de temps que moi avec mon père. J’avais déjà dix ans à rattraper avec papa. Je n’avais pas envie d’en rajouter. « Maman a raison. Arrête de croire qu'on ne fait rien pour toi et qu'on ne t'aime plus ou je ne sais pas quoi Carlie, c'est faux. ». Non, ce n’était pas faux. Ou du moins ce qui n’était pas faux c’est que j’allais beaucoup moins compter. Si maman allait potentiellement continuer à m’aimer à peu près pareil, je n’étais pas certaine que ce soit le cas de papa. « On verra ça quand t’aura TON bébé dans les bras… ». Au fond mon problème était sans doute là, comment faire le poids face à un bébé désiré ? Ou au moins, décidé à deux ?
Bon évidemment en appelant le bébé « truc », ça n’avait pas plu à maman. « C'est pas un truc, c'est un bébé, et il va être ton petit frère ou ta petite sœur que tu le veuilles ou non, alors tu le traites avec un peu plus de respect s'il te plait. ». Je regardais ma mère sans ciller. Je devais vraiment avoir l’air d’une petite peste colérique. Mais j’en avais rien à faire. Parce que là, c’était toute ma vie qui allait basculer sans même qu’on me demande mon avis. « Non ça ne me plaît pas, tu peux pas m’obliger à le respecter… ». Et ça, elle ne pouvait pas dire l’inverse. Le respect ne s’impose pas. Je ne respectais pas ce truc. Parce qu’il allait me pourrir la vie bien comme il faut. « Bon Carlie arrête maintenant ! C'est pas parce qu'il y aura un nouveau bébé à la maison qu'on ne sera plus là, on te l'a déjà dit plusieurs fois, et ça ne changera pas je te le promets. ». Je n’y croyais pas à cette promesse. Et je n’avais pas besoin de le dire, il s’en doutait. « Ta promesse tiendra quand vous allez faire des nuits blanches parce qu’il fait que pleurer ? Vous serez trop fatigués pour jouer et je serais assez grande pour me débrouiller seule. Les sorties au parc deviendront des sorties pour la sieste du bébé. Je parie aussi que c’est Astrée qui m’amènera à la danse et à mes galas si toutefois je peux continuer malgré son arrivée… tout va changer, je me voile pas la face alors le fait pas non plus ! ». Oui, je jugeais que mon père et sa promesse se voilait la face.
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Mer 9 Oct - 10:14
« Tu le fais parce que ça t’énerves de me voir de mauvaise humeur et pour me faire sortir ce bébé de la tête mais il est là alors ça ne sert à rien de m’habituer à des choses que je ne pourrais plus faire une fois qu’il sera arrivé. J’vous ai jamais demandé de vous forcer à me faire sortir encore moins si c’est pour le reprocher à chaque dispute… » Oui elle ne nous avait rien demandé, mais je ne savais plus quoi faire, quoi inventer pour lui prouver que je l'aimais, que nous l'aimions malgré l'arrivée prochaine d'un autre enfant. J'étais complètement désarmée, mais elle ne comprenait pas, ou elle faisait semblant de ne pas comprendre, je ne savais pas trop. « Maman a raison. Arrête de croire qu'on ne fait rien pour toi et qu'on ne t'aime plus ou je ne sais pas quoi Carlie, c'est faux. » Je hochai la tête en regardant Felix. Heureusement qu'il était là, je ne sais pas ce que j'aurais fait seule devant une entêtée pareille ! Parce que pendant dix ans, jamais je ne l'avais vue me répondre de cette façon. « On verra ça quand t’aura TON bébé dans les bras… » Je serrai les dents. Elle m'agaçait, vraiment. Je sentais une colère énorme monter en moi, et qui allait bientôt s'extérioriser par des mots. Si j'avais pu prendre pitié d'elle ces derniers temps, là, je n'avais plus aucune compassion, parce que j'avais le sentiment qu'elle nous répondait de cette façon pour le plaisir de jouer avec nos nerfs et de montrer qu'elle savait nous tenir tête. « Maintenant Carlie tu arrêtes, ça suffit ! J'en ai plus que marre de tes caprices ! Tu vas te calmer et nous parler sur un autre ton ! » Un entraînement pour l'adolescence, voilà ce à quoi cette conversation rimait selon moi ! Carlie n'en faisait qu'à sa tête, quitte à nous blesser en dépassant les limites que je lui avais fixé depuis toute petite.
« Non ça ne me plaît pas, tu peux pas m’obliger à le respecter… » Je poussai un soupir d'exaspération. Je ne savais plus quoi répondre, plus quoi faire devant son comportement. J'étais agacée, mais je ne trouvais plus les mots pour le lui faire comprendre et qu'elle cesse de nous répondre avec une telle insolence. C'est vrai que je ne pouvais pas l'obliger à le respecter si elle n'en avait pas envie, pourtant, il allait faire partie de sa famille, ce bébé allait être son petit frère ou sa petite sœur, et quelque chose me disait que quand il sera là, elle sera forcée de le respecter. « Bon Carlie arrête maintenant ! C'est pas parce qu'il y aura un nouveau bébé à la maison qu'on ne sera plus là, on te l'a déjà dit plusieurs fois, et ça ne changera pas je te le promets. » Là, si elle ne comprenait pas, il n'y avait plus rien à faire. Malheureusement, je doutais que les paroles de Felix ait un quelconque effet positif sur notre fille. « Ta promesse tiendra quand vous allez faire des nuits blanches parce qu’il fait que pleurer ? Vous serez trop fatigués pour jouer et je serais assez grande pour me débrouiller seule. Les sorties au parc deviendront des sorties pour la sieste du bébé. Je parie aussi que c’est Astrée qui m’amènera à la danse et à mes galas si toutefois je peux continuer malgré son arrivée… tout va changer, je me voile pas la face alors le fait pas non plus ! » Nous n'avions plus affaire à une petite fille de dix ans, mais plutôt à une adolescente de quinze ans vu sa façon de nous parler ! Encore une preuve que Carlie était plus mûre que les autres filles de son âge. Je savais très bien qu'au fond, elle n'avait pas tort, et Felix aussi devait le savoir. Le bébé allait nous prendre beaucoup de temps et de l'énergie, si bien que nous n'en aurions plus trop pour Carlie. Pourtant, je ne comptais pas me défiler devant ma fille. Elle nous tenait tête, qui plus est au parc, devant des tas de parents, et je détestais ça. Si j'avais pu ignorer tous ces gens jusqu'à présent, leurs regards insistants sur Felix, Carlie et moi commençaient à m'insupporter. J'avais l'impression que nous étions un spectacle, leur petit spectacle de l'après-midi, et je les voyais bien guetter pas vraiment discrètement d'ailleurs chacune de nos réponses. J'avais volontairement laissé un petit blanc s'installer. Je n'en revenais pas de voir Carlie aussi transformée. La petite fille était devenue une pré-adolescente rebelle qui ne lâchait rien... mais que voulait-elle au juste ? Que j'avorte ? Il en était hors de question, et elle le savait. A cet instant, j'avais simplement envie de pleurer. D'ailleurs je sentais les larmes qui commençaient à monter sous mes yeux et qui me les piquaient, mais je ne montrais rien. Je secouai la tête négativement en fixant Carlie d'un air grave. « Pendant dix ans je me suis pliée en quatre pour toi, je me suis sacrifiée, je ne t'ai pas abandonnée comme j'aurais pu le faire, j'ai toujours été là pour toi, et c'est ça ton remerciement ?! » J'espérais que cette remarque, que ce rappel la secouerait et lui ferait prendre conscience de la chance qu'elle avait eu durant tout ce temps. Moi, j'avais un véritable pincement au cœur en la voyant me traiter comme ça après tout ce que j'avais fait pour elle. C'est vrai, j'aurais pu l'abandonner, c'est à dire avorter sans quoi elle n'aurait jamais pu voir le jour et vivre toutes les belles choses qu'elle avait vécu jusqu'à présent... Et à côté, l'arrivée de ce bébé, ce n'était rien. Rien à part un joli cadeau que nous lui faisions, la possibilité d'avoir quelqu'un avec qui s'amuser, peut-être pas au début bien sûr, mais dans plusieurs années. Le problème, c'est que Carlie avait du mal à voir les choses sous cet angle, et c'était bien dommage.
Spoiler:
Personnellement, j'adore comment tu la joues, c'est super comme ça !
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Dim 13 Oct - 17:20
« On verra ça quand t’aura TON bébé dans les bras… » Je ne sais pas ce qui lui prenait. En quelques mois que nous nous connaissions, elle ne m'avait jamais parlé sur ce ton, et apparemment c'était la même chose pour Neela. J'avais envie de lui dire qu'au fond, le bébé n'était pas désiré, mais que nous avions voulu le garder parce qu'après tout il faisait partie de la famille, et qu'il n'avait sûrement pas à “payer” pour les erreurs de ses parents... Mais je m'étais finalement dit que ce n'était peut-être pas la meilleure chose à faire. Ça ne servirait probablement pas de bon exemple à Carlie, et ça pourrait encore une fois se retourner contre nous. Et cela m'étonnait tellement de la voir nous parler comme ça que je ne savais plus quoi dire. Je sentais les regards des gens autour de nous, comme s'ils se demandaient pourquoi nous n'agissions pas vraiment pour arrêter Carlie, ou pire, comme s'ils se demandaient si nous avions vraiment une autorité sur elle. Je détestai la voir comme ça, à nous reprocher des choses, à se sentir déjà délaissée pour un bébé qui n'était même pas encore né. Et je devais avouer que sur le coup, ça m'avait fait mal. « Pendant dix ans je me suis pliée en quatre pour toi, je me suis sacrifiée, je ne t'ai pas abandonnée comme j'aurais pu le faire, j'ai toujours été là pour toi, et c'est ça ton remerciement ?! » Et Neela aussi apparemment. Je tournai mon regard vers elle pour voir son expression : déçue, presque triste même. Elle avait raison. Elle avait tout donné pour que Carlie ait une vie normale, comme tous les autres enfants de son âge, qu'elle ressente le moins possible mon absence... et c'était ça le résultat ?
« On ne sera jamais assez fatigués pour ne plus nous occuper de toi, ça, tu peux nous faire confiance. Les sorties au parc, ce sera des sorties familiales, c'est-à-dire que tu viendras avec nous aussi, et que tu n'auras pas l'occasion de rester dans ton coin à bouder. Et la danse, crois-moi, tu continueras à y aller : tu feras tous tes entraînements et tous tes galas, et s'il faut qu'on t'y accompagne à quinze mille avec Ella, Mattia, Astrée, Ashton, Lleyton et tout le monde pour que tu sois encore plus heureuse d'y aller, on le fera. Alors arrête maintenant ! »
Je restai encore quelques secondes à la regarder, espérant l'avoir convaincue cette fois-ci. J'espérai que ce serait le cas, mais vu comment Carlie pouvait être bornée, j'avais quand même des doutes. Dire que ce défaut lui venait de mon côté... J'avais presque des revendications à faire à mes parents, car ça nous aurait bien simplifié la tâche si elle nous avait cru du premier coup, et si notre relation était revenue à la normale. Il y eut un petit blanc entre nous trois, les gens nous regardant toujours, comme s'ils attendaient celui qui aura le dernier mot pour casser tous les arguments de l'autre. Je jetai alors un petit regard à Neela, cherchant à savoir si j'avais dis une bêtise.
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Lun 14 Oct - 22:02
Je savais bien que mes parents en avaient assez. Au fond, ils auraient voulu que je me taise. Que je m’arrête là. Que j’abandonne. Mais, je ne pouvais pas. C’était comme leur faire croire que j’acceptais. « Maintenant Carlie tu arrêtes, ça suffit ! J'en ai plus que marre de tes caprices ! Tu vas te calmer et nous parler sur un autre ton ! ». Leur parler sur un autre ton… je pouvais bien chanter gaiment que ça ne lui plairait pas plus. Le problème était mes paroles. Et non réellement mon ton. Je pouvais le comprendre. Mais maman pouvait-elle comprendre que ce n’était pas qu’un caprice ?
De toute évidence, non, elle ne pouvait pas. « Pendant dix ans je me suis pliée en quatre pour toi, je me suis sacrifiée, je ne t'ai pas abandonnée comme j'aurais pu le faire, j'ai toujours été là pour toi, et c'est ça ton remerciement ?! ». Ma mère avait l’air triste et déçue. Mais si elle savait combien elle m’avait blessé en ajoutant cela. Parce que le cœur du problème était bien là. Et je retenais mes larmes en serrant les dents autant que possible. Mais ça, papa ne l’avait pas remarqué. Parce qu’il poursuivit comme si les mots de maman ne suffisaient pas. « On ne sera jamais assez fatigués pour ne plus nous occuper de toi, ça, tu peux nous faire confiance. Les sorties au parc, ce sera des sorties familiales, c'est-à-dire que tu viendras avec nous aussi, et que tu n'auras pas l'occasion de rester dans ton coin à bouder. Et la danse, crois-moi, tu continueras à y aller : tu feras tous tes entraînements et tous tes galas, et s'il faut qu'on t'y accompagne à quinze mille avec Ella, Mattia, Astrée, Ashton, Lleyton et tout le monde pour que tu sois encore plus heureuse d'y aller, on le fera. Alors arrête maintenant ! ». Un silence s’imposa alors. Parce que c’était à moi d’en rajouter. Mais si j’ouvrais la bouche, j’allais pleurer.
Papa regarda maman, comme s’il ne comprenait plus bien ce qui se passait. « Tu vois le problème il est aussi là maman… ». Les larmes roulaient sur mes joues. « Tu pourras jamais reproché à votre bébé d’être un sacrifice. Et c’est vrai, lui, il ne va pas te pourrir tes études parce que vous l’avez choisi tous les deux. Tu comprends pas que c’est peut-être pas qu’un caprice ? J’ai pas le droit d’être aussi réellement triste et en colère parce que je ne suis qu’un boulet qu’on traine et que lui, c’est ce que vous voulez. ». J’essuyais mes larmes d’un revers de la manche. « Ça te ferait pas mal à toi, d’apprendre ça ? Ça te ferait pas mal qu’on te dise soudainement qu’on aura plus de temps pour toi ? Parce que vous dites l’inverse mais, c’est ce que vous m’avez dit dès le premier soir… ». J’essayais de lui faire comprendre. Mais j’étais comme certaine d’entendre que ce n’était qu’un caprice égoïste. Elle ne devait pas se douter à quel point cela pouvait faire mal. Bien sûr que j’avais toujours aimé être le centre de l’attention. Bien sûr je n’aimais pas qu’on me fasse de l’ombre. Mais peut-être aussi parce que je savais très bien que je n’étais pas voulu.
Je tournais alors le regard vers papa. Parce que je n’étais pas non plus d’accord avec tout ce qu’il avait dit. « Bien sûr que si j’en aurais l’occasion parce qu’un bébé ça reste pas seul. Ça reste pas seul alors si en plus Ella et Astrée sont aussi gala, il y aura personne pour le garder. Ça sert à rien de me mentir… je sais que techniquement des moments avec vous deux en même temps je n’en aurais plus. Peut-être tout seul une fois de temps en temps… ». Bah oui, le bébé faut tout le temps le garder. Le surveiller. Bref, inenvisageable de passer un après-midi seule avec mes deux parents.
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Mar 15 Oct - 15:24
Carlie était au bord des larmes, et franchement, moi aussi j'avais envie de pleurer. Ça me fendait le cœur de la voir aussi triste. Après tout, elle n'était qu'une enfant, donc totalement innocente dans cette histoire, et je me disais que c'était à cause de nous et de nos bêtises qu'elle était dans cet état. J'aurais voulu que tout s'arrange d'un claquement de doigts, que nous nous serrions tous les trois dans les bras pour oublier cette histoire, mais non, le bébé serait toujours là, et tant qu'il serait là, Carlie continuerait d'être intraitable avec nous. « On ne sera jamais assez fatigués pour ne plus nous occuper de toi, ça, tu peux nous faire confiance. Les sorties au parc, ce sera des sorties familiales, c'est-à-dire que tu viendras avec nous aussi, et que tu n'auras pas l'occasion de rester dans ton coin à bouder. Et la danse, crois-moi, tu continueras à y aller : tu feras tous tes entraînements et tous tes galas, et s'il faut qu'on t'y accompagne à quinze mille avec Ella, Mattia, Astrée, Ashton, Lleyton et tout le monde pour que tu sois encore plus heureuse d'y aller, on le fera. Alors arrête maintenant ! » J'approuvai totalement Felix d'un signe de tête. Carlie avait de la chance, elle avait énormément de monde autour d'elle, et puis surtout, elle avait été et était encore aujourd'hui une petite fille gâtée, même pourrie gâtée. « Tu vois le problème il est aussi là maman… Tu pourras jamais reprocher à votre bébé d’être un sacrifice. Et c’est vrai, lui, il ne va pas te pourrir tes études parce que vous l’avez choisi tous les deux. Tu comprends pas que c’est peut-être pas qu’un caprice ? J’ai pas le droit d’être aussi réellement triste et en colère parce que je ne suis qu’un boulet qu’on traine et que lui, c’est ce que vous voulez. » Là, ma fille avait entièrement tort, d'abord parce que nous n'avions pas choisi d'avoir ce deuxième enfant, et puis, parce que Carlie était loin d'être un boulet. Alors je fronçai les sourcils, extrêmement triste qu'elle croit qu'on la considère comme tel. J'avais tout fait pour qu'elle pense le contraire, mais en grandissant, il était inévitable pour nous qu'elle se mette à penser à ce qu'elle pouvait réellement représenter pour nous... Sauf que là, elle se trompait sur toute la ligne. « Je t'interdis de dire ça Carlie. Même si tu n'étais pas prévue, tu es certainement la plus belle chose qui nous soit arrivée. » Je jetai un petit regard amoureux à Felix. Oh oui, ce cinq janvier deux mille, j'avais fait la plus belle rencontre de ma vie, et j'avais conçu avec lui une vraie petite merveille : notre Carlie. « Ça te ferait pas mal à toi, d’apprendre ça ? Ça te ferait pas mal qu’on te dise soudainement qu’on aura plus de temps pour toi ? Parce que vous dites l’inverse mais, c’est ce que vous m’avez dit dès le premier soir… » C'est vrai, on lui avait effectivement dit l'inverse l'autre jour, mais il n'empêche qu'on resterait ses parents, qu'on l'aimait plus que tout et qu'elle n'avait pas d'autre choix que d'accepter la situation comme elle était. « Si, bien sûr que ça me ferait souffrir, mais tu n'as pas vraiment le choix Carlie. C'est ça, ou j'avorte. Est-ce que c'est ce que tu veux vraiment ? » J'avais fait exprès d'employer des mots forts pour la faire réagir. Je savais qu'on fond, même si elle n'acceptait pas ce bébé, elle refuserait de me voir le perdre pour toujours, parce qu'elle savait que cela me rendrait triste pour de longues années, et qu'elle ne souhaitait pas être la cause de mon malheur, de notre malheur.
« Bien sûr que si j’en aurais l’occasion parce qu’un bébé ça reste pas seul. Ça reste pas seul alors si en plus Ella et Astrée sont aussi au gala, il y aura personne pour le garder. Ça sert à rien de me mentir… je sais que techniquement des moments avec vous deux en même temps je n’en aurais plus. Peut-être tout seul une fois de temps en temps… » Je soupirai, puis avançai jusqu'à Carlie pour la prendre par la main et m'asseoir à côté d'elle sur le banc le plus proche. Felix nous avait suivies et s'était mis face à nous. Je le regardais un moment en pinçant les lèvres, me demandant si nous faisions bien de lui annoncer cela, mais puisque Carlie n'avait pas l'air de comprendre pourquoi nous avions fait un bébé si tôt, mieux valait tout lui expliquer d'emblée, et j'espérais que Felix ne m'en voudrait pas. Je me tournai alors vers ma fille, qui nous regardait tour à tour d'un air d'incompréhension. « Ma puce … en fait, on a quelque chose à te dire par rapport à ce bébé. Il n'a jamais été au programme lui aussi pour nous. Alors, je ne sais pas si ça peut te rassurer, mais pour lui aussi on va se sacrifier. Pour lui on va sacrifier certains moments passés juste tous les trois, comme j'ai sacrifié ma jeunesse pour toi quand tu étais bébé... » J'avais presque envie de lui dire que finalement, c'était chacun son tour, mais ça n'aurait pas vraiment été approprié, même si c'est vrai que c'était un peu ce qui se passait. Cela ne devait pas être simple pour elle de comprendre qu'un enfant pouvait engendrer des sacrifices, pourtant je voulais qu'elle sache qu'elle était loin d'être le vilain petit canard qu'elle prétendait être dans cette famille.
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Jeu 17 Oct - 21:08
« Je t'interdis de dire ça Carlie. Même si tu n'étais pas prévue, tu es certainement la plus belle chose qui nous soit arrivée. » Je souris légèrement à Neela en l'entendant dire cela à Carlie. C'était vrai après tout, même si l'annonce de l'existence de Carlie avait été assez un choc assez difficile à accepter, je m'y étais fait très rapidement, et elle était devenue indispensable pour moi. D'ailleurs, Neela savait déjà que ses petits copains devraient faire un tour par la case validation de papa. J'étais devenu très protecteur avec elle, et c'était la même chose avec les gens auxquels je tenais énormément : Neela ou Ella par exemple. Alors oui, la connaître et savoir qu'elle était ma fille était la plus belle chose qui me soit arrivée. « Si, bien sûr que ça me ferait souffrir, mais tu n'as pas vraiment le choix Carlie. C'est ça, ou j'avorte. Est-ce que c'est ce que tu veux vraiment ? » J'écarquillai les yeux en tournant mon regard vers Neela. Ah oui, elle avait opté pour le fait de la secouer un peu. Mais, même si je ne croyais pas ma fille capable de dire ça, si elle disait qu'elle préférait encore que sa mère avorte, sous le coup de la colère ? Alors je posai mon regard sur ma fille, attendant sa réponse, et elle hésita un instant avant de la donner.
Je vis finalement Neela prendre Carlie par la main et l'emmener sur le banc le plus proche. Les gens autour de nous étaient peu à peu retournés à leurs occupations en voyant qu'il y avait moins d'action de notre côté. Je les suivis jusqu'au banc, mais restai debout en face d'elles. « Ma puce … en fait, on a quelque chose à te dire par rapport à ce bébé. Il n'a jamais été au programme lui aussi pour nous. Alors, je ne sais pas si ça peut te rassurer, mais pour lui aussi on va se sacrifier. Pour lui on va sacrifier certains moments passés juste tous les trois, comme j'ai sacrifié ma jeunesse pour toi quand tu étais bébé... » Je la regardai rapidement, puis reposai mon regard sur Carlie, qui elle aussi me regardait à la recherche de mon approbation. Alors je hochai simplement la tête.
« Et puis autant si on se sacrifie pour vous, c'est pas vraiment un sacrifice. »
Je lui souris. Oui bon, un peu quand même, mais je préférai largement me sacrifier pour Carlie et le futur bébé que pour des gens comme mon patron, des gens qui n'en valent pas la peine. Pour mes enfants, si ça pouvait leur permettre d'être heureux, alors j'étais prêt à tout ; et je crois que Neela aussi.
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Sam 19 Oct - 16:15
Je ne me sentais pas bien à l’arrivée de ce bébé. Ce n’était pas ce que je voulais moi. Et il me faisait me sentir mal. « Je t'interdis de dire ça Carlie. Même si tu n'étais pas prévue, tu es certainement la plus belle chose qui nous soit arrivée. ». Je haussais les épaules avec une petite moue. Je n’en étais pas tout à fait certaine. J’avais empêché maman de faire ses études comme elle le voulait. Je l’avais vu triste à New York. Elle s’était disputée avec sa sœur. Bref, je n’étais pas certaine d’être une bonne chose dans sa vie. Ou en tout cas, certainement pas la plus belle. « Si, bien sûr que ça me ferait souffrir, mais tu n'as pas vraiment le choix Carlie. C'est ça, ou j'avorte. Est-ce que c'est ce que tu veux vraiment ? ». Je ne voulais pas de ce bébé mais, je savais très bien que maman le voulait. Lui retirer ce bébé c’était lui faire du mal. « Non je veux pas que t’avortes parce que tu serais à nouveau triste mais c’est pas pour autant que je le veux… ». Non ce n’était pas parce que je ne voulais qu’elle avorte que j’en étais heureuse. Ça ne changeait rien au problème.
Maman me prit alors par la main pour m’amener sur le banc le plus proche. Papa suivait sans dire un mot. « Ma puce … en fait, on a quelque chose à te dire par rapport à ce bébé. Il n'a jamais été au programme lui aussi pour nous. Alors, je ne sais pas si ça peut te rassurer, mais pour lui aussi on va se sacrifier. Pour lui on va sacrifier certains moments passés juste tous les trois, comme j'ai sacrifié ma jeunesse pour toi quand tu étais bébé... ». Je me tournais vers papa, histoire de voir s’il était aussi de cet avis. Visiblement oui. « Et puis autant si on se sacrifie pour vous, c'est pas vraiment un sacrifice. ». Je faisais la moue, si c’était un sacrifice. « Un peu quand même, maman elle a pas pu s’amuser à cause de moi, elle s’est disputé avec tata et elle a galéré pour gérer ces études alors bon… ». J’affichais ce visage triste parce que je ne comprenais pourquoi m’avoir gardé si elle n’avait pas voulu tout ça ? « Je comprends pas pourquoi faire des enfants si c’est pour toujours se sacrifier… c’est pas avec moi que vous serez papi et mamie ! ». Ah ça oui, j’avais décidé que moi, je n’aurais pas d’enfant ou du moins pas avant de m’ennuyer dans ma vie. Et en plus, comme je voulais être danseuse, ne pas avoir de bébé était mieux. « C’était la première fois que j’avais une vraie famille et j’ai pas envie de sacrifier cela moi. Vous l’avez pas prévu mais vous le voulez, tous les deux. ». Je baissais les yeux, je n’arrivais vraiment pas à accepter ce bébé. Je n’avais jamais eu un papa et une maman. Je n’avais jamais été comme tout le monde. Et là, un petit truc allait débarquer, chouiner et me retirer tout ça.
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Mar 22 Oct - 14:23
« Non je veux pas que t’avortes parce que tu serais à nouveau triste mais c’est pas pour autant que je le veux… » Je poussai un profond soupir de soulagement. Si ma fille m'avait répondu qu'elle souhaitait que j'avorte, honnêtement je ne sais même pas ce que j'aurais rétorqué tellement elle m'aurait déçue. Mais là, en l'entendant me dire que cette option me rendrait horriblement triste et qu'elle ne voulait pas me voir dans cet état, j'avais soudain une envie de la prendre dans mes bras pour la câliner. « Et puis autant si on se sacrifie pour vous, c'est pas vraiment un sacrifice. » Je hochai encore une fois la tête pour approuver les propos de Felix. C'est sûr que pour Carlie, ce qui pouvait apparaître comme un sacrifice ne l'était pas vraiment puisque nous l'aimions de tout notre cœur. J'avais peut-être employé le mauvais mot devant elle, mais en tout cas, plus jeune, lorsque j'avais appris ma grossesse, je n'avais pas vécu cela comme quelque chose de merveilleux, comme un cadeau de la vie, non, j'avais plutôt considéré cet état comme un fardeau. A la naissance de Carlie, j'avais simplement accepté de faire une croix sur pas mal de choses. Les sorties le soir très tard, les grasses matinées, mon année de fac … j'avais sacrifié tout ça pour ce petit bout de chou qui, selon moi, en valait largement la peine. En me souvenant de cette période à la fois terrible et merveilleuse, je répondis à ma fille : « Non, on ne peut pas vraiment appeler ça un sacrifice, parce que toi tu vaut la peine qu'on se batte pour toi. » Je lui souris comme pour la rassurer, lui prouver que malgré l'arrivée prochaine de ce bébé, elle, elle restait une petite puce formidable qu'avec Felix nous ne cesserions jamais d'aimer. « Un peu quand même, maman elle a pas pu s’amuser à cause de moi, elle s’est disputé avec tata et elle a galéré pour gérer ces études alors bon… » Je pinçai un peu les lèvres. Carlie était très pessimiste, j'avais beau tourner la situation de façon positive et avantageuse pour elle, rien à faire, la petite trouvait toujours le moyen de la renverser et de me mettre dans l'embarras. « Oui, mais quand je vois ce que tu es devenue, je me dis que je peux pas regretter. » Mon ravissant sourire réapparut. Je ne voulais plus la voir triste, déçue, c'était de moins en moins supportable pour une maman aussi attentionnée que moi. « Je comprends pas pourquoi faire des enfants si c’est pour toujours se sacrifier… c’est pas avec moi que vous serez papi et mamie ! » Je me mis à rire doucement en regardant Felix, attendrie par ses mots. Elle était encore tellement innocente, c'était touchant à voir et à entendre... Carlie était apparemment certaine qu'elle n'aurait jamais d'enfants, à seulement dix ans ! « Oh tu auras tout le temps de réfléchir à ça plus tard ma puce. » Je lui souris. Honnêtement, j'étais en train de m'imaginer grand-mère, et, même si un jour je voulais des petits-enfants, je tenais à ce que cela arrive le plus tard possible pour Carlie. « C’était la première fois que j’avais une vraie famille et j’ai pas envie de sacrifier cela moi. Vous l’avez pas prévu mais vous le voulez, tous les deux. » J'écarquillai les yeux en jetant un regard à Felix face à moi. Comme si elle était en train de perdre sa famille ! D'un côté, je comprenais ce qu'elle pouvait ressentir, mais de l'autre, c'était un raisonnement totalement stupide, qui ne tenait absolument pas la route. « Mais ma chérie tu n'as pas perdu ta vraie famille ! Au contraire, elle est juste en train de s'agrandir … Tu vas devoir nous partager, c'est tout. » Je lui offris un beau sourire histoire de la convaincre et de voir réapparaitre sur son visage un sourire que je n'avais pas vu depuis bien longtemps. « Allez, arrête d'être triste mon cœur, regarde papa, il meurt d'envie de faire de la balançoire avec toi ... » Je pris une moue triste, pour ne pas dire une moue de chien battu en fixant ma fille, avant de jeter un œil à Felix qui souriait devant moi.
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Mer 23 Oct - 22:08
Je souris légèrement en entendant que Carlie ne voulait voir ce bébé disparaître par un avortement. C'est vrai que Neela aurait été dans un très mauvais état si cela avait du se produire, et moi aussi probablement. Bref, Carlie n'aurait sûrement pas récupérer ses parents pour elle toute seule comme elle le pensait. « Non, on ne peut pas vraiment appeler ça un sacrifice, parce que toi tu vaut la peine qu'on se batte pour toi. » Je hochai doucement la tête en regardant ma fille. Même si son existence avait été un choc pour moi, Carlie n'était pas un sacrifice. J'adorais passer du temps avec elle, rattraper le temps perdu durant ces dix années, rire avec elle... J'avais l'impression de retomber en enfance quand nous passions du temps ensemble. Et puis en l'entendant raconter tout ce que Neela avait traversé avec sa grossesse et la nécessité d'élever Carlie, je m'étais senti encore une fois coupable. Après tout, c'était à cause de moi qu'elle avait eu pas mal de problèmes à tout gérer. Si je n'étais pas parti comme un lâche, j'aurais pu l'aider avec Carlie. Même si j'aurais vécu un plus mauvais quart d'heure avec mes parents que celui que j'avais vécu il y a quelques mois, et si nous voir aurait été problématique, ne vivant pas dans la même ville, nous aurions réussi à nous organiser. « Je comprends pas pourquoi faire des enfants si c’est pour toujours se sacrifier… c’est pas avec moi que vous serez papi et mamie ! » J'échangeai un petit regard et un sourire avec Neela. Je disais ça aussi il y a encore quelques mois. Je n'étais pas prêt du tout à avoir des enfants, bien décidé à profiter au maximum de mes amis et de ma famille. Et puis finalement, je n'ai aucun regret aujourd'hui. Et j'avais quand même l'intention de surveiller pour que Carlie n'ait pas d'enfant trop jeune, qu'elle ne fasse pas comme nous et se retrouve avec un bébé à dix-sept ans. « Mais ma chérie tu n'as pas perdu ta vraie famille ! Au contraire, elle est juste en train de s'agrandir … Tu vas devoir nous partager, c'est tout... Allez, arrête d'être triste mon cœur, regarde papa, il meurt d'envie de faire de la balançoire avec toi ... » J'affichai moi aussi une moue triste, comme un enfant qui supplie ses parents pour avoir ce qu'il souhaite, puis posai un sourire son mon visage en regardant ma fille et en hochant positivement la tête. Je commençai déjà partir vers la balançoire en tendant légèrement la main derrière moi, pour inciter Carlie à l'attraper... ce qu'elle ne tarda pas à faire.
« Tu fais plus la tête hein ? »
Je lui souris et l'embrassai sur la joue en gardant sa main dans la mienne jusqu'à la balançoire. Elle avait beau être un “accident”, comme le futur bébé, elle avait beau être arrivée dans ma vie à un moment où je ne m'y attendais absolument pas, Carlie restait ma fille, j'avais appris à l'accepter en à peine quelques semaines, et maintenant elle était devenue aussi importante que si je l'avais toujours connue. Finalement, je comprenais un peu pourquoi ma mère était si protectrice avec moi... J'avais l'impression que Carlie était une partie de moi, et si on lui faisait du mal, on me faisait du mal à moi aussi, alors j'étais bien décidé à jouer mon rôle de père et à la protéger, nouveau bébé ou pas nouveau bébé en plus.
Sujet: Re: À toutes ces âmes perdues qui ont oublié de croire en l’immensité de l’Amour. Ҩ Mer 30 Oct - 12:42
Je me sentais comme un sacrifice pour mes parents. Après tout, je m’étais imposé à eux. Ils ne m’avaient pas vraiment choisi. Ni maman, ni papa. Et malgré tout ce qu’ils disaient, je n’étais pas convaincue. « Non, on ne peut pas vraiment appeler ça un sacrifice, parce que toi tu vaux la peine qu'on se batte pour toi. ». Je haussais es épaules pas vraiment certaine de ce qu’elle disait là. Et je n’hésitais pas à lui dire. Pour moi, elle avait sacrifié bien trop de choses. « Oui, mais quand je vois ce que tu es devenue, je me dis que je peux pas regretter. ». Je faisais la moue, ça restait à prouver quand même. Maman avait quand même l’air d’y croire. Elle avait un immense sourire rayonnant. Pour moi ça restait un sacrifice et je ne voyais pas l’intérêt de faire des enfants pour ça. « Oh tu auras tout le temps de réfléchir à ça plus tard ma puce. ». Ah mais c’était tout réfléchit ! Je n’aurais jamais d’enfant ! Jamais, de toute ma vie. « C’est tout réfléchit ! ». Et je n’avais pas l’intention de changer d’avis en fait.
Avec ce bébé, c’était comme si je perdais ma famille. Celle que j’avais dû attendre pendant dix ans. « Mais ma chérie tu n'as pas perdu ta vraie famille ! Au contraire, elle est juste en train de s'agrandir … Tu vas devoir nous partager, c'est tout. ». Bah oui eh bah j’en avais pas envie ! C’était bien là le problème. « Mais je veux pas partager, j’ai déjà dû attendre longtemps ! ». Ça n’avait jamais été mon truc de partager. Et encore moins ma famille. Ce n’était pas quelque chose à quoi je voulais m’habituer mais, je n’allais pas avoir le choix. « Allez, arrête d'être triste mon cœur, regarde papa, il meurt d'envie de faire de la balançoire avec toi ... ». Papa me fit son petit regard de chien battu. Je levais alors les yeux vers maman qui semblait tout aussi suppliante. C’est bon ils m’avaient eu. J’attrapais la main de mon papa qui avait déjà commencé à aller vers la balançoire. « Tu fais plus la tête hein ? ». Mon père me fit un sourire et un bisou, je n’ajoutais rien parce qu’on en avait déjà assez parlé. Et qu’au fond le souci restait le même mais, je voulais profiter de mon papa. Du coup je préférais courir vers la balançoire afin qu’on ne me la pique pas.