Sujet: Chaque enfant qui naît montre que Dieu n’est pas encore découragé de la race humaine. Ҩ Mer 25 Déc - 20:05
Assise sur un banc dans le parc, je réfléchissais. J’avais dit aux parents que j’allais chez une amie. En fait, je voulais juste quitter la maison. Je voulais être tranquille et isolée. Le bébé était né et je ne ressentais rien. Ni haine, ni amour. Il était là, c’était tout. Ce qui avait vraiment changé, c’est que je ne me sentais pas du tout à ma place. Plus du tout pour être exacte. Je n’aurais su dire réellement pourquoi. J’étais juste étrangère à tout ça. Je ne me sentais plus chez moi à la maison. Je me sentais mal à l’aise avec ceux qui étaient censés être ma famille. Mes parents comme mes grands-parents. Je ne savais pas quoi faire pour que cela change. Et je ne voulais surtout pas en parler. Je savais bien que mes parents en avaient assez de moi depuis la grossesse. Du coup, je préférais être polie et la plus discrète possible.
Il faisait froid dehors mais ça me faisait du bien d’être toute seule. J’aurais pu m’enfermer dans ma chambre mais ce n’était pas pareil. Il y avait le bébé pour pleurer. Papa et maman susceptible d’être derrière moi. Bref, rien de bien reposant. Avant, jamais je n’aurais voulu être seule. Jamais je n’aurais préféré ça à être à la maison. Et jamais je n’aurais menti à mes parents. Mais, les choses changeaient. Mes parents étaient les premiers à me le dire, à me le prouver. L’arrivée du bébé avait tout changé.
Enfin je me relevais quand même pour marcher. Je n’avais pas spécialement l’intention de rentrer. Mais marcher ça réchauffe. Je regardais mes pieds. Je traînais. Je faisais des pas de danse. Chaque pas de danse me faisait d’ailleurs sourire. C’était ce qui me donnait encore le sourire. Je me laissais prendre au jeu, commençant à danser, les yeux fermés.
Le problème c’est qu’à ne pas regarder où j’allais le fonçais dans quelqu’un. « Oh pardon… je suis désolée… ». Je m’étais excusée sans même regarder dans qui j’avais foncé. Je levais seulement les yeux. Mattia. J’affichais un large sourire. Je l’aimais bien moi, Mattia. Pas maman, ni papa. Mais c’était le prince charmant d’Ella. Quand elle me gardait, elle me racontait leur belle histoire d’amour. Je savais même qu’elle avait séché les cours pour lui. « Pardon Mattia, je ne regardais pas où j’allais… ». Je lui offrais un petit sourire désolé. « Tu vas bien ? T’as plus tes béquilles ? ». Je lui offrais un beau sourire, ça voulait dire qu’il allait mieux. Parce que la dernière fois que je l’avais vu il avait ses béquilles. Et ils s’étaient disputés avec les parents… mais ça, j’ai envie de dire… c’est une habitude !
Sujet: Re: Chaque enfant qui naît montre que Dieu n’est pas encore découragé de la race humaine. Ҩ Lun 6 Jan - 22:45
Soufflant un coup, Mattia jeta un coup d'oeil énervé vers son genou. A force de travailler, baissé, à genoux, un de ceux là le faisaient terriblement souffrir. Toujours le même. Celui qui l'emmerdait, celui qui lui rappelait à quel point la vie sans tennis était moins cool que celle avec tennis! Il soupira encore une fois. Il avait encore facilement près d'un kilomètre pour aller jusqu'à chez Ashton, et pour pouvoir se morfondre sur le canapé. Bon sang, ce que ça le saoulait! Son genou ne l'embêtait pour autant plus beaucoup. Mais quelques fois, quelques jours dans le mois, il se réveillait; notamment quand il forçait, et pour forcer, il avait forcer ces jours-ci ! Pensant alors à quelque chose de positif, l'ancien tennisman se dirigea vers le parc. Si il coupait par là, il allait facilement gagner quelques mètres; autant dire une distance énorme pour son genou douloureux! Il se faufila donc, sur le chemin, à travers les arbres. Il entendait quelques gamins hurler de joie en jouant au loin, et il eut alors un sourire. La joie de vivre des mioches était quelque chose qui le faisait sourire maintenant. C'était peut-être ça devenir adulte; entendre des gamins et retrouver la pêche. Il imaginait déjà Lleyton là, avec lui, et Ella, dans quelques années, à jouer au baseball, ou mieux, au tennis -de toute façon, ce gosse sera obligé d'aimer le tennis-. Il avait le prénom d'un champion. Lleyton Hewitt avait fait rêver Mattia, gamin. Même encore aujourd'hui, il le faisait rêver. Quelques jours plus tôt, il avait gagné un tounoi. A plus de trente balais. Comme quoi; il faut toujours croire en ses rêves.
Un peu perdu dans ses pensées, Mattia ne fit pas attention à la fillette qui s'approchait dangereusement de lui. Au dernier instant, il s'arrêta net. La petite virevoltait, les yeux fermés, et sans qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, la petite lui fonça dessus. « Oh pardon… je suis désolée… ». Il sourit. Il l'avait reconnu, la petite Carlie. Malgré les gènes qu'elle avait dans son sang, il l'aimait bien cette petite. « Pardon Mattia, je ne regardais pas où j’allais… ». Et en plus, elle n'était pas du genre rancunière, et n'était pas digne de ses parents; la preuve, elle souriait. Aussitôt, Mattia retrouva le sourire à son tour. « Salut Carlie. Ce n'est pas grave, je ne regardais pas non plus devant moi! » La petite enchaina aussitôt -il la savait un peu bavarde-. « Tu vas bien ? T’as plus tes béquilles ? ». Elle souriait toujours, et Mattia ne pouvait faire que de même. « Tout va bien ! Comme tu l'as dis; plus de béquilles ! On pourra faire la course si tu veux! » Il lui sourit, priant de tout coeur pour que la petite ne veule pas, là, maintenant, faire la course. Son genou ne le supporterait sûrement pas. «Et toi? Qu'est-ce que tu fais toute seule là? » C'était un peu étrange qu'il la trouve seule, au parc, alors forcément, il se demandait ce qui se passait.
Sujet: Re: Chaque enfant qui naît montre que Dieu n’est pas encore découragé de la race humaine. Ҩ Lun 20 Jan - 19:05
J’étais bien contente d’être tombée sur Mattia sans papa et maman avec moi. Nul doute que l’un ou l’autre aurait râlé avant de l’ignorer. Les adultes en même temps… ça donne de grandes leçons comme le pardon mais pour appliquer, il y a plus personne ! « Salut Carlie. Ce n'est pas grave, je ne regardais pas non plus devant moi! ». J’affichais un grand sourire. Au moins on était deux et il en m’en voulait pas !
Enfin je ne tardais pas à enchaîner sur le fait qu’il n’ait plus de béquilles. C’était trop cool ! Ça voulait dire qu’il allait mieux. « Tout va bien ! Comme tu l'as dit; plus de béquilles ! On pourra faire la course si tu veux! ». Je me mettais à rire avant de faire un non de la tête. Une course ? Contre Mattia ? C’était perdu d’avance et j’avais horreur de perdre ! Oui, ce n’était pas franchement une nouveauté. « T’as de trop grandes jambes, tu vas gagner à coup sûr ! ». En plus, il avait du tennis. Il savait sans doute aller très vite. Moi, avec la danse, je savais mieux quater que courir, c’était certain. «Et toi? Qu'est-ce que tu fais toute seule là? ». Je haussais es épaules. Qu’est-ce que je pouvais bien répondre à ça ? La vérité ou un mensonge ? Si je mentais il ne le saurait sans doute jamais mais… je n’en avais pas envie. Un mensonge pour aujourd’hui me suffisait bien. « Si je te dis la vérité, il y a aucune chance que tu le dises à mes parents t’façon ? ». J’en étais certaine mais, j’avais besoin de sa confirmation. Je ne savais même pas si papa pourrait croire un seul mot sortant de la bouche de Mattia. « J’ai dit à papa et maman que j’allais chez une amie… mais en fait, j’ai juste envie d’être loin de la maison. Loin du bébé et de ces gens gagas du bébé. ». Je haussais les épaules comme si c’était normal. Ça ne l’était sans doute pas. Mais, moi, j’en avais assez d’être chez moi avec tout ça.
Je fronçais alors les sourcils avant de relever les yeux –voire la tête- vers Mattia. « Dis… c’est peut-être pas très gentil ce que je vais te demander hein mais… comment t’as fait pour aimer un bébé dont tu ne voulais pas ? ». Ma mère m’aurait sans doute hurlé dessus pour poser une question comme ça. Mais, en réalité, je me rendais compte que Mattia était peut-être le seul qui pouvait me comprendre. Maintenant, il aimait son fils mais il n’avait pas sauté de joie à la base. Je voulais comprendre comment il avait fait. Et moi, j’en étais capable ?
Sujet: Re: Chaque enfant qui naît montre que Dieu n’est pas encore découragé de la race humaine. Ҩ Jeu 23 Jan - 20:06
C'est bizarre quand même. Cette gamine était une Moorgate, et pourtant, il l'aimait bien. Ce sourire qu'elle arborait tout le temps était sûrement pour quelque chose. Comme là, alors qu'il disait qu'il allait mieux, la petite souriait de plus en plus; comme si, elle était réellement heureuse pour lui. Néanmoins, à l'idée de courir contre lui, la petite se renfrogna. Elle secoua la tête et ajouta. « T’as de trop grandes jambes, tu vas gagner à coup sûr ! ». En l'entendant, Mattia ne put s'empêcher de rire. Elle n'avait pas tord; il devrait techniquement gagné, mais vu l'état de son genou, ce n'était pas sûr. Ne voulant de toute façon pas perdre contre une fillette de dix ans, l'ancien tennisman remercia intérieurement le dieu qui avait fait dire non à la gamine. Il ajouta alors, en souriant toujours. « T'as raison, c'est couru d'avance ! »
Reprenant alors son sérieux, il lui demanda ce qu'elle faisait là, toute seule. Elle blémit légèrement, et Mattia comprit que quelque chose clochait. Quoi? Il n'en avait aucune idée, mais la petite n'était pas des plus heureuses. Fronçant doucement les sourcils, il l'observa, attendant. Elle ne tarda pas à lui avouer quelques mots. « Si je te dis la vérité, il y a aucune chance que tu le dises à mes parents t’façon ? ». Cette fois, Mattia fronça un peu plus les sourcils. Il sentait que la suite n'allait pas être très agréable. « Promis. Juré. Craché! » dit-il alors, et joignant le geste à la parole, il cracha par terre. Ok, il en était conscient, cracher devant un gamin, ce n'était pas la meilleure idée du siècle, mais si, avec ça, la petite se sentait plus rassurée, et avait confiance en lui, il lui referait encore le coup. Carlie reprit alors. « J’ai dit à papa et maman que j’allais chez une amie… mais en fait, j’ai juste envie d’être loin de la maison. Loin du bébé et de ces gens gagas du bébé. ». Alors c'était ça. La naissance de son petit frère n'était pas un heureux événement pour tout le monde. Elle en souffrait. Sur le coup, Mattia ne sut pas quoi lui répondre. Il cherchait les bons mots; il n'eut cependant pas longtemps à chercher, car deux secondes plus tard, la fille de Neela releva la tête vers lui. « Dis… c’est peut-être pas très gentil ce que je vais te demander hein mais… comment t’as fait pour aimer un bébé dont tu ne voulais pas ? ». ET BAM! Du haut de ses dix ans, Carlie venait de balancer en pleine face à Mattia ce qu'il avait tant de fois essayé d'oublier. Mais au moins, il voyait maintenant ce que Carlie avait; et quel gros problème elle rencontrait.
A ce moment-là, Mattia avait perdu tout sourire. Il était encore plus embêté là. Il ne savait pas quoi répondre à la gamine. Il voulait en dire assez pour lui faire comprendre, mais en même temps, il ne voulait pas -et ne pouvait pas- lui raconter toute l'histoire. Il prit un temps de réflexion, ses yeux posés sur la petite. « Je ne sais pas trop. C'est venu comme ça, avec le temps, quand j'ai commencé à le connaître. » Il haussa alors les épaules. Il ne l'aidait surement pas là. Mais au moins, il essayait. Son regard se reposa de nouveau sur Carlie. Bon, il fallait vraiment qu'il trouve quelque chose, qu'il lui explique tout. Il s'accroupit alors devant la petite, histoire d'être à sa hauteur. « Tu sais, quand Ella m'a annoncé qu'elle allait avoir un bébé de moi, j'étais complètement perdu. J'avais très peur. Je ne me voyais pas du tout avec un bébé dans les pattes. Je voyais les bébés comme des trucs qui pleurent tout le temps, qui ne font que manger et dormir, et qui gâchent la vie de ces parents. » Il sourit, en y repensant. « Et puis Lleyton est né. J'ai appris à le connaître, et c'est là que j'ai commencé à l'aimer. Parce qu'à côté des couches sales, des pleurs et des cris, tu verras que ton petit frère sourit, qu'il va bientôt rigoler, et qu'il te regardera avec des petits yeux intrigués, et tu seras alors très fière de voir qu'il t'admire déjà. »
Sujet: Re: Chaque enfant qui naît montre que Dieu n’est pas encore découragé de la race humaine. Ҩ Ven 24 Jan - 23:04
Mattia m’avait promis de ne rien dire à mes parents. Il avait même craché. Ce qui m’avait fait rire mais soit. J’étais certaine de pouvoir tout lui expliquer. Et C’est ce que je faisais. Ça et lui poser une question pas très sympathique avouons-le. Mais, Mattia était le seul à peut-être comprendre ce que je ressentais. « Je ne sais pas trop. C'est venu comme ça, avec le temps, quand j'ai commencé à le connaître. ». Il haussa les épaules avant de se mettre à ma hauteur. Il avait de la chance, c’était venu naturellement. Enfin de la chance… c’était sans doute normal. C’était très probablement moi qui avais un sérieux problème. « Tu sais, quand Ella m'a annoncé qu'elle allait avoir un bébé de moi, j'étais complètement perdu. J'avais très peur. Je ne me voyais pas du tout avec un bébé dans les pattes. Je voyais les bébés comme des trucs qui pleurent tout le temps, qui ne font que manger et dormir, et qui gâchent la vie de ces parents. ». J’affichais un petit sourire amusé. Moi j’étais complètement d’accord avec ça ! Enfin pas la partie pourrir la vie des parents parce que de toute évidence ils n’avaient jamais été aussi heureux… mais pour le reste, je l’étais. « Bah c’est à peu près ça leur mode d’emploi… ». Je haussais les épaules avec un sourire amusé. Vraiment, un bébé c’était pénible. Adam ne dormait jamais quand il fallait ! Il en avait rien à faire lui, il n’avait rien à faire de ses journées. Mais moi, quand j’étais épuisée, qu’est-ce que je pouvais répondre à la maitresse ? Et puis l’entendre pleurer… ça devenait le bruit le plus insupportable du monde !
Bref, Mattia ne tarda pas à compléter ce qu’il disait. « Et puis Lleyton est né. J'ai appris à le connaître, et c'est là que j'ai commencé à l'aimer. Parce qu'à côté des couches sales, des pleurs et des cris, tu verras que ton petit frère sourit, qu'il va bientôt rigoler, et qu'il te regardera avec des petits yeux intrigués, et tu seras alors très fière de voir qu'il t'admire déjà. ». Fière ? Je n’y croyais pas trop. Je ne voyais pas ce qui pouvait me rendre fière. C’était juste… un bébé. Le truc c’est qu’il sourit, qu’il rigole… ça n’avait pas d’importance. Ni même le fait qu’il parle ou qu’il marche. Je n’arrivais pas à croire qu’un jour quoique ce soit m’intéresserait venant de ce bébé. « Mouais… j’ai pas tellement envie de connaître Adam, de toute façon, je serais majeure qu’il aura seulement l’âge que j’ai aujourd’hui. On aura jamais rien en commun lui et moi. ». C’était bien vrai, je serais toujours bien plus grande que lui. Je n’aurais jamais rien à partager avec lui. On n’aura jamais les mêmes centres d’intérêts. Et puis, c’était un garçon. Pour le peu qu’il devienne aussi stupide que ceux de ma classe. « Et lui et moi… on sera jamais à égalité. Je sais que tout le monde dit que j’ai tort de penser ainsi, que mon père m’aime autant qu’Adam et tout ça mais… on ne rattrape pas dix ans comme ça. ». Je soufflais un coup, je n’aimais pas dire ça. Parce que c’était vrai et que ça me faisait du mal. Mais je n’étais pas du genre à pleurer. Je n’allais pas pleurer. « Il aura toujours dix ans d’avance sur moi et il restera le premier enfant de papa, son bébé. Moi… je suis comme une pièce pas rapportée mais… détachée. C’est comme si je ne faisais pas vraiment partie de leur famille. ». Je haussais les épaules. Je savais que personne ne voulait l’entendre. Personne ne voulait le comprendre. Que j’étais juste une enfant capricieuse et jalouse aux yeux de tous. Mais avec Mattia, j’avais le sentiment de ne pas être jugé. Que même en disant des choses comme celle-ci, il ne blâmait pas ce que je pouvais ressentir.
Je soufflais légèrement avant de reposer mon regard dans celui de Mattia. « Tu vois avant, maman aurait tout de suite su que je mentais. Maintenant, elle ne sait même pas que je me sens mal. Elle pense que je me suis apaisée depuis la naissance d’Adam parce que je me fais discrète mais c’est faux… ». C’était faux et personne ne le voyait. Personne ne comprenait que oui, prendre plus d’indépendance c’était bien. Mais, pas de cette façon.
Sujet: Re: Chaque enfant qui naît montre que Dieu n’est pas encore découragé de la race humaine. Ҩ Dim 9 Fév - 22:56
Haute comme trois pommes, la petite savait plus de choses que son âge ne laissait paraître sur les bébés. Preuve en est, quand Mattia lui expliqua comment Lleyton était quand il était tout petit -qu'il pleurait, qu'il ne faisait que manger et dormir-, la petite lâcha d'un ton un peu désinvolte pour son âge « Bah c’est à peu près ça leur mode d’emploi… ». Elle haussait même les épaules, et Mattia fut légèrement amusé par cette réaction. Si il l'avait rencontré dans cette même situation un an auparavant, nul doute qu'il aurait approuvé tout ça. Allant même jusqu'à prétexter que ça puait, que ça ne servait à rien, qu'un bébé était débile, et etc.. Mais bon, maintenant, il l'aimait son petit bout, et ça changeait tout ! Il était certain que si Carlie refusait en ce moment de jouer à la maman, elle allait finir par le faire de son plein gré d'ici peu de temps.
La suite se gâta quelque peu. Les yeux levés vers la petite (puisqu'il était accroupi devant) Mattia l'écoutait avec attention. « Mouais… j’ai pas tellement envie de connaître Adam, de toute façon, je serais majeure qu’il aura seulement l’âge que j’ai aujourd’hui. On aura jamais rien en commun lui et moi. ». Ca, c'était dit. « Et lui et moi… on sera jamais à égalité. Je sais que tout le monde dit que j’ai tort de penser ainsi, que mon père m’aime autant qu’Adam et tout ça mais… on ne rattrape pas dix ans comme ça. ». Curieusement, Mattia eut mal au coeur. Les propos de la petite l'ennuyaient. Elle allait mal. Il n'aurait même pas été étonné si elle versait quelques larmes, mais non, elle ne fit rien. « Il aura toujours dix ans d’avance sur moi et il restera le premier enfant de papa, son bébé. Moi… je suis comme une pièce pas rapportée mais… détachée. C’est comme si je ne faisais pas vraiment partie de leur famille. ». Le jeune papa ouvrit légèrement la bouche. Mais la gamine n'avait pas fini. « Tu vois avant, maman aurait tout de suite su que je mentais. Maintenant, elle ne sait même pas que je me sens mal. Elle pense que je me suis apaisée depuis la naissance d’Adam parce que je me fais discrète mais c’est faux… ».
Cette fois, il le sentit, elle avait tout dit; tout ce qu'elle avait sur le coeur et qui l'ennuyait fortement. Ses yeux bleus étaient rivés dans ceux de la gamine. Que pouvait-il lui dire? Elle le vivait mal. Il y avait de quoi. Elle ne connaissait son papa que depuis peu, et voilà qu'un petit truc de quelques dizaines de centimètres venaient de le lui voler. Elle avait de quoi pester. Elle avait de quoi aller mal. Elle avait de quoi se sentit rejetée. « Je te comprends. Tu te sens rejetée. Tu venais de retrouver ton papa, tu étais heureuse, et là, voilà que ce petit E.T te vole la vedette. Et il fait la même chose avec ta maman. » Il essayait de reformuler les soucis de la petite comme il pouvait. « Tu sais, c'est normal de ressentir ça. Quand j'avais à peu près ton âge, mon papa est parti, et maman a retrouvé un autre homme. Je me suis senti rejeté. Maman faisait beaucoup de choses avec moi, et là, du jour au lendemain, elle regardait quelqu'un d'autre. Je n'étais plus son centre du monde. Et même si il ne pleurait pas tout le temps, il avait d'autres atouts. Il savait lui dire 'je t'aime' plus fort que moi! Et Il.. » Il s'arrêta net. Il avait faillit dire l'autre atout qu'il avait, quand il s'était rappelé l'âge de Carlie. Il valait mieux se taire... « Bref, tout ça pour dire qu'un jour, je lui en ai parlé, et après, elle a réussi à partager son temps, entre lui, et moi. » Il lui fit un petit sourire, essayant d'être le plus convaincant possible dans son dernier propos -qui n'était qu'un simple mensonge, puisque sa maman n'était plus qu'une loque à cette époque-là. Les yeux toujours sur elle, toujours accroupie devant, il leva l'index et le pointa vers le ventre de la petite. « Tu en as parlé à tes parents? Parce que je suis sûre que c'est le meilleur moyen d'arranger la situation.»
Sujet: Re: Chaque enfant qui naît montre que Dieu n’est pas encore découragé de la race humaine. Ҩ Jeu 20 Fév - 19:00
Ça faisait du bien de dire tout ce que j’avais sur le cœur. C’est vrai que plus ça restait prisonnier en moi, plus je me sentais mal. Mattia ne me quittait pas des yeux, il semblait vraiment s’intéresser à ce que je disais. Ça changeait. « Je te comprends. Tu te sens rejetée. Tu venais de retrouver ton papa, tu étais heureuse, et là, voilà que ce petit E.T te vole la vedette. Et il fait la même chose avec ta maman. ». J’affichais un sourire amusé, oui Mattia avait réussi à me faire sourire. Un petit E.T, ouais c’était exactement ce qu’il était ! « C’est ça, j’avais enfin une famille et j’ai plus rien… ». J’en venais parfois à penser des choses atroces, si je n’avais pas insisté pour rencontrer papa, Adam ne serait pas né. Je n’aurais pas de papa mais j’aurais toujours ma maman. Bien sûr je m’en voulais dès que j’avais le malheur de penser ça. Mais quelque part, ce bébé baveux m’avait tout pris. Quand il sera plus âgé, que mes parents arrêteront d’être centrés sur lui, il sera trop tard pour rattraper le temps perdu avec moi.
Enfin Mattia reprit la parole. « Tu sais, c'est normal de ressentir ça. Quand j'avais à peu près ton âge, mon papa est parti, et maman a retrouvé un autre homme. Je me suis senti rejeté. Maman faisait beaucoup de choses avec moi, et là, du jour au lendemain, elle regardait quelqu'un d'autre. Je n'étais plus son centre du monde. Et même si il ne pleurait pas tout le temps, il avait d'autres atouts. Il savait lui dire 'je t'aime' plus fort que moi! Et Il... ». Ça non plus ce n’était pas drôle et je savais bien que ça aurait pu arriver. Maman aurait très bien pu tomber amoureuse d’un autre homme et se marier avec, j’aurais sans doute était un boulet dans ce cas-là aussi. « Bref, tout ça pour dire qu'un jour, je lui en ai parlé, et après, elle a réussi à partager son temps, entre lui, et moi. ». Mes yeux se firent ronds, j’étais surprise qu’il lui ait suffit d’en parler. Il avait bien de la chance si les choses s’étaient améliorées si facilement. Pour moi, ce n’était pas la même histoire.
Mattia me regardait toujours dans les yeux, accroupi, il pointa mon ventre avec son index. « Tu en as parlé à tes parents? Parce que je suis sûre que c'est le meilleur moyen d'arranger la situation.». Je faisais la moue, je leur en avais tellement parlé avant, on s’était tellement disputé que je ne tenais pas tellement à en parler maintenant. « Pas depuis qu’Adam est arrivé mais, on s’est tellement disputé avant que ça ne changera rien. ». J’en étais persuadée, ils allaient juste s’énerver un peu plus alors je préférais me taire. Même si du coup, ils se trompaient complètement en pensant que j’étais calmée. « Je pense pas qu’ils trouvent ça normal, pour eux c’est juste un caprice… Tu as eu de la chance toi si ta maman a su t'écouter tout de suite. » Un caprice qui allait passer avec le temps, ce n’était rien de plus pour eux mais à nouveau, ils se trompaient.
Sujet: Re: Chaque enfant qui naît montre que Dieu n’est pas encore découragé de la race humaine. Ҩ Mar 4 Mar - 22:14
Autant Mattia avait beaucoup de mal avec les parents de la petite, autant il aimait bien cette gamine. C'était sans doute l'innocence qui se lisait sur son visage, et le fait qu'elle donnait l'impression de vivre dans son monde de bisounours qui plaisait à Mattia. Au fond, ça ne faisait pas si longtemps que cela, qu'il avait lui-même quitté ce monde magnifique où tout était rose -ou jaune pour lui-. Il avait l'agréable impression de revivre ces moments là, quand il la voyait sourire, rire pour des petits détails. Sauf que là, elle n'était pas comme ça la petite. Elle semblait complètement perdue. Elle venait de découvrir les aléas de la vie. « C’est ça, j’avais enfin une famille et j’ai plus rien… ». C'était triste. Elle devrait être heureuse normalement. Elle devrait avoir de jouer à la poupée avec ce petit bout. Mais Mattia pouvait comprendre. Il savait qu'un rien pouvait changer toute une vie. Et même si lui n'avait pas vécu la même chose, il avait bien conscience que la vie de Carlie venait d'être complètement bouleversée. Maintenant qu'il était papa, il savait qu'un bébé, ce n'était pas deux mois de changer. Non. Ca bouleversait les vingt prochaines années. Et ça, du haut de ses dix ans, la petite l'avait déjà compris.
Mattia se lança dans une tirade, expliquant du mieux qu'il pouvait ce que lui avait fait. Tout était un peu brodé; rien ne s'était passé réellement comme ça, mais qu'importe. Il fallait redonner de l'illusion à la petite. Elle ne semblait néanmoins pas convaincu. Elle faisait toujours la moue. « Pas depuis qu’Adam est arrivé mais, on s’est tellement disputé avant que ça ne changera rien. ». Au moins, Mattia venait de le découvrir. Les parents et l'enfant avaient un trait de caractère en commun; ils étaient aussi têtus l'un que l'autre! « Je pense pas qu’ils trouvent ça normal, pour eux c’est juste un caprice… Tu as eu de la chance toi si ta maman a su t'écouter tout de suite. » Bon, niveau 'petite leçon', Mattia avait encore du travail pour devenir un excellent père. Si il y arrivait aussi peu facilement avec Carlie, qui, pourtant l'écoutait assez facilement, ce ne serait pas gagné avec son propre fils dans quelques années.
Toujours accroupi devant elle, Mattia réfléchit une seconde. Il se releva alors, et posa sa main sur la petite épaule de la petite. Il reprit la parole, espérant cette fois, la convaincre un peu plus. « Tu fais de la danse non? Ou de la gym? Je ne sais plus.. Je me souviens juste qu'un jour, tu m'as parlé d'une championne que tu admires! » Il lui fit un petit sourire. Au moins, il essayait de lui montrer, comme il pouvait, qu'il l'écoutait -de travers certes, mais il l'écoutait-. « Je suppose que c'est ta maman, ou ton papa qui t'y amènes. Ca peut être un bon moyen d'en parler. C'est ce que j'ai fait moi... » Il s'arrêta une seconde. « Enfin, moi, c'était sur le chemin du tennis que je lui ai parlé, pas de la danse! » dit-il, un sourire sur les lèvres. « J'ai profité d'un moment où on était tout les deux, et rien que tous les deux. Tu devrais faire pareil. Tu devrais essayer encore. Ils ne t'ont peut-être pas assez entendu. Tu sais, un bébé, ça fatigue les oreilles.. » Bon, ok, Mattia exagérait, mais il essayait comme il pouvait de calmer Carlie.
Sujet: Re: Chaque enfant qui naît montre que Dieu n’est pas encore découragé de la race humaine. Ҩ Jeu 6 Mar - 18:37
J'étais difficile à convaincre, je le savais bien. Mais en même temps, je n'avais pas vraiment de raisons d'y croire. Les choses n'allaient pas s'arranger. Rien ne s'arranger depuis un moment. Pourquoi ça changerait ? « Tu fais de la danse non? Ou de la gym? Je ne sais plus.. Je me souviens juste qu'un jour, tu m'as parlé d'une championne que tu admires! » De la danse, j'affichais un large sourire rien que d'y penser. C'était ce qui comptait le plus dans ma vie et heureusement je l'avais encore. Espérons que ça dure ! J'avais dû parler à Mattia d'Aurlie Dupont, parce que c'était elle la meilleure danseuse étoile, elle avait même réussit à être maman au beau milieu de sa carrière ! Elle était géniale, même parfaite !
Enfin qu'importe, Mattia enchaîna. « Je suppose que c'est ta maman, ou ton papa qui t'y amènes. Ca peut être un bon moyen d'en parler. C'est ce que j'ai fait moi... ». Il s'arrêta une seconde mais je n'ajoutais rien, ça se voyait qu'il n'avait pas fini. « Enfin, moi, c'était sur le chemin du tennis que je lui ai parlé, pas de la danse! ». Oh ça, je le savais bien ! Je laissais d'ailleurs un petit rire m'échapper. « J'ai profité d'un moment où on était tout les deux, et rien que tous les deux. Tu devrais faire pareil. Tu devrais essayer encore. Ils ne t'ont peut-être pas assez entendu. Tu sais, un bébé, ça fatigue les oreilles.. ». Ça, je l'avais bien remarqué ! Il n'y avait pas le moindre doute là-dessus, les bébés ne faisaient que brailler ! Ils étaient insupportables, une invention diabolique ! Quoi ? Oui, tout le monde avait été bébé mais ça ne changeait rien. La phase bébé était diabolique !
Je soufflais, si seulement j'avais un instant seul avec papa ou avec maman ! Mais ça n'existait plus, quand Adam dormait, ils avaient besoin d'un moment tous les deux. Moi, j'étais en dernier et encore ! « C'est Astrée qui m’amène, maman peut pas avec le bébé et papa travaille. Heureusement qu'elle est là ! ». Oui heureusement que j'avais Astrée, autrement je le savais, j'aurais dû arrêter contrairement à ce que disait maman. « Je crois que je vais suivre ton conseil si un jour j'ai à nouveau un moment seule avec un de mes parents ou encore mieux, les deux ! ». Enfin, fallait pas trop rêver non plus. Déjà si un des deux réalisait que j'existais, j'aurais de quoi être heureuse. « En attendant, j'écris un journal intime, ça fait au moins un moyen de m'exprimer ! Mais c'est gentil de m'écouter ! ». Je tendais mes bras vers lui, pour lui faire un câlin. Il était cool Mattia.
Sujet: Re: Chaque enfant qui naît montre que Dieu n’est pas encore découragé de la race humaine. Ҩ Ven 7 Mar - 22:44
Un instant, Mattia avait l'impression d'être un peu Ashton là. La discussion qu'il venait d'avoir avec Carlie ressemblait un peu aux discussions que son tuteur/beau-frère pouvait avoir avec lui, dans les moments où, évidemment, il ne lui faisait pas la leçon. Il ne savait pas si il était très bon dans tout ça, mais en tout cas, la petite finit par souffler un coup. En l'entendant, l'ancien tennisman fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'elle allait encore trouver à redire? Il l'attendait. Il était certain qu'elle allait encore trouver un petit truc à redire. Ca l'amusait d'ailleurs. Elle était haute comme trois pommes -bon, d'accord, quatre pommes peut-être-, et elle avait déjà un petit caractère. « C'est Astrée qui m’amène, maman peut pas avec le bébé et papa travaille. Heureusement qu'elle est là ! ». Tiens, ça ne l'étonnait même pas ! Il aurait mis sa main à couper qu'elle allait encore dire quelque chose; et elle l'avait dis! Il avait eu un léger petit sourire dès qu'il l'avait entendu commencer à parler. Mais il s'était vite rattrapé, quand il avait compris ses paroles. La petite se sentait vraiment seule. Elle avait l'impression de n'avoir ni maman, ni papa, et n'aimait pas encore son petit frère.
Histoire de rebondir sur un côté plus amusant, Mattia repensa à Astrée. « Ah, Astrouille la citrouille! Fais moi plaisir Carlie, la prochaine fois, appelle-la comme ça; tu verras, elle adore! » Il se mit à sourire; il revoyait encore la petite Astrée, dans sa tenue de citrouille. Ils avaient passé pas mal d'Halloween ensemble, mais celui là restait le plus gravé dans sa mémoire. Allez savoir pourquoi... Pour en revenir à la gamine, Mattia l'observa. Elle venait de reprendre la parole. Et pas pour dire n'importe quoi! « Je crois que je vais suivre ton conseil si un jour j'ai à nouveau un moment seule avec un de mes parents ou encore mieux, les deux ! ». Ah! Enfin, elle arrivait à dire que c'était une bonne idée -même si elle ne le disait pas vraiment, il fallait entendre à travers les lignes-. Avec ces mots, Mattia eut un petit sourire. Finalement, il n'était pas si mauvais que ça ! Il pouvait être fier de lui. « En attendant, j'écris un journal intime, ça fait au moins un moyen de m'exprimer ! Mais c'est gentil de m'écouter ! ». Aux derniers mots, Mattia rebaissa la tête vers la petite. Elle lui tendait les bras, comme pour lui faire un calin. Ca le fit rire. Il se pencha, et entoura avec ses bras la gamine. « Tu sais, contrairement à ton journal intime, j'ai de bonnes oreilles. » Il lui fit le calin qu'elle voulait. Il la serrait dans ses bras; et quand il la lâcha, il posa une de ses mains sur ses cheveux. « Sérieusement, tu me promets de voir ça avec tes parents? Promis, juré, craché? »
Sujet: Re: Chaque enfant qui naît montre que Dieu n’est pas encore découragé de la race humaine. Ҩ Ven 14 Mar - 19:49
Bien sûr que mon caractère n’aidait pas à résoudre les problèmes. J’étais têtue. Et je ne croyais plus aux promesses. Elles n’avaient pas de sens. J’aurais dû avoir un père depuis le début et non pas supplier et forcer ma mère à le retrouver. J’aurais dû avoir une famille qui est là pour moi et pas espérer de toutes mes forces pour me voir effacer. Je ne voulais plus croire aux promesses. Mais heureusement ? Mattia dévia le sujet sur pour me faire rire et sourire. « Ah, Astrouille la citrouille! Fais-moi plaisir Carlie, la prochaine fois, appelle-la comme ça; tu verras, elle adore! ». J’haussais un sourcil, surprise et amusée à la fois. Astrouille la Citrouille, vraiment ? « Elle va rire c’est ça ? Parce qu’Astrée tout la fait rire ! Un peu comme Ella quand elle me gardait… j’espère qu’Astrée sera aussi heureuse avec son chéri qu’Ella de toi ! Le bébé en moins, parce que je veux garder Astrée comme nounou ! ». Ella, Astrée, elles étaient géniales, c’étaient presque les mêmes, presque… en tout cas, aussi géniales l’un que l’autre. Et je savais qu’Astrée en pinçait pour Llewyn même si comme elle le disait « ce n’est qu’un ami ». Mon œil oui !
Enfin j’écoutais les conseils de Mattia. Et j’allais les suivre. Je tendais les bras pour avoir un câlin. « Tu sais, contrairement à ton journal intime, j'ai de bonnes oreilles. ». Il me prit dans ses bras. J’affichais un large sourire qu’il ne pouvait pas voir. » Je peux venir te voir si j’ai besoin de parler ? ». Bon à condition que papa et maman ne le savent pas. Ils n’aimaient tellement pas Mattia. Mais, il s’avère qu’il était vraiment quelqu’un de bien, comme Ella me l’avait toujours dit. « Sérieusement, tu me promets de voir ça avec tes parents? Promis, juré, craché? ». Je riais une nouvelle fois. « Promis, juré et craché même si je cracherai pas en vrai parce que c’est pas beau du tout ! ». Je trouvais ça super dégoûtant tous ces gens qui crachait comme si les trottoirs étaient mouchoirs tient ! « Et si je me fais disputer, je viendrais dormir chez toi ! ». Je riais, même si je n’étais pas sûre de plaisanter. En vrai, il y avait des chances que mes parents n’apprécient pas que je leur parle –reparle- de ça. Qu’ils ne comprennent toujours pas combien ils pouvaient me blesser.
Sujet: Re: Chaque enfant qui naît montre que Dieu n’est pas encore découragé de la race humaine. Ҩ Mar 25 Mar - 22:48
Parler d'Astrée faisait sourire Mattia. Il imaginait déjà très bien comment Astrée s'occupait de la petite Carlie. Vu comme elle était avec Lleyton, nul doute que la demoiselle devait se donner à mille pour cent quand elle était aussi avec Carlie. Et vu comme la petite était bavarde, ça devait donner. Personne ne pourrait piper mot à côté d'elles. Elles devraient rendre toutes les personnes muettes rien que par leurs présences ! « Elle va rire c’est ça ? Parce qu’Astrée tout la fait rire ! Un peu comme Ella quand elle me gardait… j’espère qu’Astrée sera aussi heureuse avec son chéri qu’Ella de toi ! Le bébé en moins, parce que je veux garder Astrée comme nounou ! ». Fronçant les sourcils, Mattia observa un instant la fillette, avant de sourire encore une fois. « Oui, elle va rire! Quand on avait à peu près ton âge, on s'est déguisé pour Halloween, et Astrée s'était déguisée en citrouille; je te laisse imaginer la tête qu'elle avait ! » Il avait fait exprès de zapper la dernière partie des paroles de la petite. Cette gamine haissait les bébés apparemment. Peut-être même que Lleyton subissait, au plus profond d'elle, le même sort que son petit frère. Après tout, Adam avait piqué sa maman et son papa. Lleyton, dans une moindre mesure, lui avait piqué sa nounou.
Il prit la petite dans ses bras. » Je peux venir te voir si j’ai besoin de parler ? ». Il était tenté de répondre oui, seulement voilà, ses parents ne l'aimaient pas beaucoup. Si Mattia et Carlie étaient vus ensemble, Neela ou plus particulièrement Felix risquait de provoquer une guerre. « Bien sûr que tu peux. » Et tant pis pour ses parents ! Et là, Mattia se surprit à faire la même chose qu'Ashton; il se surprit à poser sa main sur la tête de la petite et d'ébourriffer ses cheveux. Comme lui-même le détestait tant quand on le lui faisait. « Promis, juré et craché même si je cracherai pas en vrai parce que c’est pas beau du tout ! ». Là, il se mit à rire. « Oh, tu sais, moi, je ne risque pas de t'engueuler si tu fais ça... » Il sourit. Carlie l'amusait. Avec son ton innocent, elle réussissait à l'amuser. « Et si je me fais disputer, je viendrais dormir chez toi ! ». Il hocha la tête; oui, elle pourrait. Elle aurait parfaitement le droit. Mais il espérait sincèrement qu'elle ne vienne pas à çà. Parce que si jamais il la voyait un jour débarquer chez eux, c'est que tout se serait mal passé. Et ce n'était vraiment pas ce qu'il espérait.