Sujet: J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, je commence par laquelle ? • Louis&Joe Jeu 20 Mar - 22:19
j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, je commence par laquelle ? Louis&Joe
la mauvaise c'est que je m'attache déjà de trop
Le parc. C'était par là que je passais pratiquement tous les soirs pour rentrer chez moi après le boulot. Me faufilant parmi les petits chemins en moto, j'avais mon raccourci pour rentrer plus vite chez moi. Enfin un raccourci ne marche pas quand le véhicule tombe en panne. C'est ce qui était arrivé à ma bécane, arrivé à la moitié du chemin, hors de question de faire demi-tour et de passer la soirée à la réparer au garage, j'allais devoir la tirer jusqu'à la maison. Le soleil flirtait avec l'horizon, la route était en pente, je pouvais admirer la mer aux tons chauds un peu plus loin. Balade bercée par le silence, jusqu'au détour d'une ruelle, du moins un terrain de basket, plutôt squat pour ado pseudo rebelles. D'ailleurs j'entends déjà leur vieille musique pré-mâchée d'ici, avant d'apercevoir ce groupe agglutiné autour du seul banc du terrain. L'endroit est bloqué entre un vieux bâtiment abandonné et le parc désert d'Arrowsic, alors quand je passe avec ma moto, forcément je ne peux pas être discrète, on me voit, et visiblement on m'observe même.
J'ai l'impression de penser comme une vieille qui râle sur les jeunes, pourtant je suis encore toute jeune, et je pensais être encore dans le coup quoi. Non, c'est juste cette nouvelle génération à la con qui n'est plus la même. Je m'arrête alors, ils m'observent, je les fie à mon tour. La panne de moto ne m'a pas mise de bonne humeur, et puis faut que je me défoule.
Qu'est ce qu'y'a ?! Y'a un souci bande de mioches ?
Ca a l'air de les surprendre, mais déjà quelques uns s'approchent histoire de la ramener, je m'enfuis pas, faut dire que des confrontations j'en ai vu de toutes nationalités, j'avais pas peur, et c'était justement ça qui devrait les effrayer. Je pose doucement ma moto à terre, sans rayer ma peinture, j'avance vers eux puisqu'ils ont l'air de vouloir discuter. Je remonte les manches de la chemise en jean blanc que je porte.
Vous savez pas besoin de vous rapprocher pour me répondre, je suis pas si vieille, j'aurais pu vous entendre de là bas, vous et votre son de merde. Maintenant au lieu de dégrader les murs de la ville avec vos vieux dessins de maternels que vous osez appeler "tag" - j'accompagne les guillemets du geste, quelques mètres d'eux, ils râlent entre leurs dents, entre les "ta gueule, ferme la, nique ta mère, jvais t'niquer salope " - J'aurais pu me la fermer s'ils étaient cool vos tags, mais là sérieux les mecs, c'est dégueulasse ! Allez, c'est l'heure d'aller au lit les morpions . . . Sauf si on a encore un truc à rajouter ?
Quelques secondes de fusillades de regards, avant d'avoir le droit à un très intelligent mais néanmoins célèbre « Vas-y on se casse, tu nous as saoulé ». Mon meilleur talent, saouler les gens. Je les observais partir, et quand le calme revint s'imposer, je soupirais comme satisfaite de cette BA que je venais de faire à mon humeur. Mon ombre s'allongeait sur le terrain de basket, mais elle n'était pas seule. Une autre plus petite l'accompagne, je comprends qu'il y a quelqu'un derrière moi, oui j'ai un temps de réaction plutôt lent ce soir, je sursaute en tentant de reconnaître cette silhouette familière, à contre jour, mangée dans le soleil perçant au coucher. « Louis ? »
(c) Bloody Storm
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