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MessageSujet: hurtwood ₪ there's something that i missed.   hurtwood ₪ there's something that i missed. EmptyMar 11 Jan - 1:42



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© TUMBLR | vervainfree

nathanael evan hurtwood ☂
.......................................................................................................
NOM(S): il y a comme un message subliminal dans mon nom de famille, comme une dépêche du destin. hurtwood, telle une branche brisée, le tronc de l'arbre qui, contrairement au roseau qui plie et ne se brise pas, est entièrement déraciné par les vents violents. mon nom est bien connu dans la ville, et pas d'une heureuse façon. je suis plutôt celui que tout le monde aurait voulu voir déguerpir. c'est souvent par mon nom de famille qu'on m'interpelle ; une marque d'un certain irrespect général, mais je m'en moque. ☂ PRÉNOM(S): selon ma mère, mes prénoms ont tous deux été choisis par ses soins. elle a pioché dans l'arbre généalogique puisque son père s'appelait également nathanael. je ne lui trouve rien de particulier, ni rien de repoussant. c'est mon prénom et je m'y suis fait, comme je me fais à tout. mon second patronyme est evan. un peu plus commun de nos jours, un peu plus moderne. je crois bien que personne ne le connaît, car je ne l'utilise jamais. il est juste là pour faire joli sur ma carte d'identité. ☂ AGE: je suis né il y a vingt-et-un ans, un douze août plutôt orageux. il faut croire que c'était un mauvais présage et que j'aurais certainement dû attendre que le vent se soit calmé avant de faire mon entrée dans ce monde. ☂ ORIGINE: étant né et n'ayant réellement connu rien d'autre qu'arrowsic, je suis évidemment originaire du maine et ma nationalité est donc tout à fait logiquement américaine. cela ne signifie néanmoins pas que je suis fier de vivre toujours dans la même petite ville natale, que j'essaie de fuir plus que la peste elle-même. ☂ STATUT CIVIL: je suis divorcé. certes, c'est étrange à vingt-et-un ans mais il fallait bien que je colle à ma réputation, non ? ici, je suis la mauvaise graine de la ville, et il n'y a pas une faute que je ne commets pas. celle de me précipiter la tête la première dans un mariage y compris. nous avons foncé tout droit dans le mur. dès la deuxième semaine, la flamme de la passion n'a plus suffi à nous tenir en haleine et nous avons compris que nous étions trop différents. nous avons divorcé un mois après la cérémonie, et elle a quitté arrowsic. ☂ MÉTIER : je fais un peu de tout, mais j'ai officiellement un garage en dehors de la ville. je suis un grand passionné de mécanique et j'ai décidé d'ouvrir mon propre garage dès que j'ai compris que les études n'étaient pas ma spécialité. je suis plutôt quelqu'un de manuel. ☂ GROUPE: FILTHY YOUTH.
JUST GONNA STAY HERE.


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J'étais dans ma chambre. C'était une pièce très sobre, nette incarnation de la vie que je menais. Les murs avaient été peints en taupe depuis ma plus tendre enfance ; ma mère m'avait autorisé à en changer quand j'avais eu dix-huit ans et, bien que je fusse quelqu'un de particulièrement bricoleur, je m'étais habitué à cette teinte et j'avais abandonné le projet. C'était neutre, et ça manquait cruellement d'originalité, parce que la mode était au couleur tirant sur le marron, non ? En fait, c'était exactement comme moi. Prétendant être original, mais d'une banalité presque affligeante. Ainsi, je me trouvais dans ma chambre, allongé sur le lit, les mains derrière la nuque, surélevant ma tête, le regard perdu dans le blanc immaculé du plafond. Je comptais les secondes, recommençais dès que j'atteignais les soixante. Inlassablement. C'était un jeu que j'aimais, un jeu qui m'empêchait de penser. Un jeu qui m'empêchait d'aligner les bêtises. Parfois, je devrais m'en contenter, au lieu de vouloir sentir l'adrénaline se diluer dans mes veines en sautant d'un rocher un peu trop haut perché. Combien de fois avais-je manqué de me briser l'avant-bras ? Je souris, perdant le fil des secondes, me redressant en position assise sur les draps défaits. En quelques secondes, je me levai et me retrouvai près de la fenêtre. J'avais installé une banquette quand j'avais eu l'âge de tenir un marteau, et je pouvais m'y installer en contemplant le paysage qui s'étendait devant moi. Je voyais les phares, en temps normal mais, aujourd'hui, les nuages et la brume dissimulait toute la ville. Mon front se colla à la vitre froide, je soupirai et me perdis dans les gouttes de pluie qui s'acharnait à tomber droit du ciel.
les enfances se ressemblent toutes, dans leur grandeur comme dans leur misère originelles

ARROWSIC, MAINE, IL Y A TREIZE ANS. J'étais un garçon de huit ans qui ne demeurait jamais en place, même dans la salle de classe. Je vrillais la pendule du regard, comme si j'avais le pouvoir de faire avancer l'aiguille, de faire sonner la cloche, de provoquer l'hystérie de mes camarades, excités par la perspective du weekend qui s'annonçait. J'étais impatient, et cela faisait bien dix à quinze minutes que je n'écoutais plus rien. Mon enseignant s'en était certainement aperçu, car il ne cessait de me fusiller du regard. J'étais pressé, impatient d'échapper à la prison que représentait ces quatre murs. Depuis que j'étais en âge de marcher, je ne parvenais pas à demeurer coincé dans la même pièce ; j'avais l'impression d'être étouffé. Comme un animal en cage. C'était d'ailleurs ainsi que j'étais connu dans la ville : le petit singe Hurtwood. Le gamin de mauvaise famille que les mères craignent de voir tourner autour de leurs belles petites progénitures. C'était comme si j'étais malade, ou quelque chose dans ce genre là. J'étais jeune, mais je les entendais parler de mon père, de ses trafics de drogue et de la façon dont il avait été emmené en prison. J'étais alors trop petit pour m'en souvenir - je n'en avais que des bribes - mais j'imaginais tout à fait la scène, à cause des ragots. Il aurait menacé de mettre le feu à la voiture des policiers. J'aurais voulu voir ça. J'étais tant absorbé par mes pensées, par les plans de ce que j'allais faire ce weekend, que je n'avais pas remarqué l'enseignant qui s'était approché et arrêté juste en face de moi. « Nathanael ? » lâcha-t-il lorsque je levai finalement les yeux vers lui, surpris de le voir si proche. Je compris immédiatement qu'il m'interrogeait parce qu'il savait parfaitement que je n'avais rien écouté. J'ouvris les lèvres, bafouillai quelques paroles incompréhensibles lorsque la sonnerie retentit. Sauvé par le gong. C'était ainsi que l'on disait, non ? J'offris un sourire triomphant à mon professeur, qui se retourna en direction du tableau noir, après m'avoir adressé un regard condescendant. « J'attends ta réponse lundi. Bon weekend à tous. » Je n'écoutai déjà plus, me précipitai hors du bâtiment, dans la cour où les mères attendaient leurs enfants, alors que j'étais censé rentrer seul. Je ne rentrai pourtant pas immédiatement, sachant parfaitement, du haut de mes huit ans, que ma mère m'y attendrait complètement affaiblie par les pilules que je la voyais prendre constamment depuis que mon père était en prison. Tandis que je traversais la cour, je sentais les regards se poser sur ma nuque, j'entendais les ragots s'échapper des lèvres entrouvertes. Je savais ce qui se disait sur moi. Mais je m'en fichais. Je n'avais que huit ans et ma vie se résumait aux jeux que je m'inventais, aux défis que je me lançais au bord de la mer.



Dernière édition par Nathanael E. Hurtwood le Mar 8 Fév - 18:28, édité 14 fois
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MessageSujet: Re: hurtwood ₪ there's something that i missed.   hurtwood ₪ there's something that i missed. EmptyMar 11 Jan - 3:51

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Les souvenirs de mon enfance me firent sourire. Une espèce de rictus qui étira le coin de mes lèvres, tandis qu'un voile de tristesse passait dans mon regard. Je vrillai les gouttes qui s'éclataient contre la vitre, je ne sentais presque plus mon front tant il était anesthésie par la fraicheur de la fenêtre. Ma respiration formait des dessins de buée ; des petits croquis informes, sans aucun sens. Je me redressai, m'écartai de la vitre et passai un doigt, écrivant mon nom de famille avec un sourire pincé. Quand je pensais à tout ce que j'avais traversé enfant, je me demandais comment il était possible que je fusse toujours vivant aujourd'hui. Certes, je trouverais certainement toujours pire, mais j'admettais que j'en avais bavé. J'avais grandi sans l'image de mon père et, lorsqu'il était finalement revenu à la maison - j'avais alors atteint l'âge de douze ans - c'était pour mieux repartir en prison quelques années plus tard. Ma mère était le pire exemple qu'il m'avait été donné de voir. D'ailleurs, je me demandais bien où elle était encore passée. J'habitais chez elle, depuis que j'avais divorcé trois ans plus tôt. J'avais eu mon propre appartement, mais j'avais été forcé de l'abandonner. Je ne voulais pas de quelque chose qui me rattache à cette ville ; le fait d'habiter avec ma mère à vingt et un ans me confortait dans l'idée que mon départ était imminent. Cela me tiraillait depuis de nombreuses années... Je voulais partir. Je voulais voir le monde, réussir ailleurs, et prouver à tout la ville de quoi Nathanael Evan Hurtwood était réellement capable. J'avais violemment essayé, durant toute mon adolescence.
la maladie de l'adolescence est de ne pas savoir ce que l'on veut et de le vouloir cependant à tout prix

ARROWSIC, MAINE, IL Y A SIX ANS. J'adorais cette sensation. Le bois lisse sous mes doigts rugueux, la musique du papier de verre grattant la coque, le mouvement d'avant en arrière. Cela m'apaisait, et j'avais besoin d'être apaisé. Ce fut une journée des plus éprouvantes, puisque je m'étais battu au lycée et que j'avais eu droit à une deuxième expulsion de trois jours. A la troisième, je disais au revoir à mon diplôme, au revoir à mon éducation. Cela me laissait pourtant complètement indifférent, j'étais simplement contrarié de ne pas m'être défendu plus violemment. On m'avait traité de drogué, prétextant que je prenais le même chemin que mon père, prétendant que les chiens ne faisaient pas des chats, ou que la pomme ne tombait jamais loin de l'arbre. Pourtant, j'étais persuadé du contraire. Certes, je n'étais certainement pas le meilleur élève d'Arrowsic High, mais je me savais capable de m'en sortir dans la vie. Je fis un pas en arrière, souris à la preuve qui s'étendait devant mes yeux. Ce vieux bateau tombait en ruine lorsque j'avais décidé de le restaurer. Le bois pourrissait depuis plusieurs années, les voiles étaient complètement déchirées. Pourtant, il m'avait touché. Je m'étais identifié à lui, et je n'avais pas envie de le juger sous prétexte de ce qu'il avait l'air. D'ailleurs, j'avais eu raison. Je lui avais redonné vie, le bois était lisse, et j'avais prévu de le peindre d'un blanc aussi immaculé que la neige qui tombait dans les rues en hiver, que l'écume des vagues qui s'écrasaient contre les roches. « Nathanael, qu'est-ce que tu fais ? » retentit la voix de ma mère. Je me trouvais dans un immense hangar abandonné, au côté de notre maison, la porte grande ouverte, et je l'imaginais me chercher, les cheveux en bataille, le peignoir à moitié ouvert, débraillée comme elle l'était constamment. « Rien, Mariann. Retourne te coucher. » Je l'entendis soupirer, et compris qu'elle me regardait. Je levai les yeux et croisai sa silhouette, adossée contre le mur du garage. Elle m'avait rejoint, curieuse de savoir ce que j'inventais encore comme bêtise. J'avais osé croire qu'elle serait fière en voyant que j'étais arrivé à ce que je lui avais promis, mais je m'étais trompé. Sur son visage était dessiné un air désemparé, presque exaspéré. « Maman. » Je roulai des yeux, éberlué par le répondant dont elle faisait preuve ce soir. C'était inhabituel. D'ordinaire, elle ne faisait pas la différence, ses calmants anesthésiant sa vision de la réalité. « Comment tu l'as amené là ? » reprit-elle en voyant que j'étais décidé à garder le silence. Elle s'approcha du bateau que je retapais avec effervescence depuis de nombreux mois, me vrilla de son regard brumeux. J'haussai les épaules. « Une espèce de remorque derrière la camionnette. » Le silence s'abattit sur nous durant plusieurs secondes, je la vis plisser les yeux et je pus entendre l'orage s'approcher. « La camionnette ? Tu as quinze ans, Nathanael. Tu n'as pas ton... » La fin de sa phrase mourut dans sa gorge, tandis qu'elle m'adressait un regard meurtrier. J'entendais d'ici ses pensées : il aurait pu se tuer. Ce nouvel élan d'inquiétude m'amusa, et je lâchai un rire jaune, caustique. « Depuis quand tu t'occupes d'être une mère ? » Ma voix avait pris des teintes amères. Je recouvrai la coque de mon bateau avec une bâche grise, passai aux côtés de Mariann sans lui adresser un regard et sortis du hangar. J'avais envie de me perdre. Dans les rues de cette satanée ville. Dans les sentiers de cette foutue prison.
l'amour ne commence ni ne finit comme nous le croyons. l'amour est une bataille, l'amour est une guerre, l'amour grandit.

ARROWSIC, MAINE, IL Y A TROIS ANS. J'avais dix-huit ans, et j'étais heureux. L'aurais-je imaginé ? Jamais. Jusque là, ma vie s'était résumée à des épisodes que je m'étais efforcé de rendre particuliers, passionnants. Malheureusement, le manque que j'avais toujours connu en moi n'avait jamais été comblé. Jusqu'à ce que je la rencontre. Elle venait d'une grande ville, habitait chez sa tante à Arrowsic parce que ses parents n'avaient jamais été là pour elle et parce qu'elle n'était pas friande de l'agitation métropolitaine. Moi, je l'enviais. Néanmoins, je me réjouissais qu'elle ait un tel caractère, bien conscient que si elle était restée en ville, jamais je ne l'aurais rencontrée. Elle m'avait fait prendre conscience de beaucoup de choses, notamment que j'étais moi aussi promis à une vie meilleure. Je n'étais pas seulement de la mauvaise graine, et si j'étais capable d'attirer une fille comme elle, alors j'arrivais à croire qu'un jour je me sortirais de ma petite ville natale et que je ferais quelque chose de mon avenir. Mais, jusqu'à ce que ce jour n'arrive, je me contentais d'être là. Allongé sur mon lit, la tête reposant contre le mur. J'étais adossé contre la tête de lit, tandis qu'elle lisait paisiblement, allongée, la tête sur mes cuisses. Un livre à la main, elle ne m'accordait que trop peu d'attention à mon goût. « Qu'est-ce que tu lis ? » Elle sourit, mais ne me répondit pas immédiatement. Elle prit tout son temps, termina la page, puis posa ses beaux yeux sur moi, tandis que sa paume effleurait mon avant-bras. « Ce que tu devrais être en train de lire. Notre devoir de littérature. » Je souris, feignit un air tout à fait innocent, haussant les épaules comme si je n'y étais pour rien. « J'ai oublié mon livre... » chuchotai-je comme si je lui faisais une confidence. J'adorais son rire. C'était une mélodie, comme les cordes de guitare qu'on gratte d'une main experte ; une chanson gardée précieusement dans un écrin de velours, qui résonnait en moi durant de longues secondes. Dépendant. J'étais complètement dépendant de cette fille, et de toutes les sensations qu'elle me faisait découvrir. Elle rit encore, posa le livre à ses côtés et prit un air songeur. « Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? » fit-elle comme si elle songeait réellement à la question. Je mis fin à sa torture, parce que je savais qu'elle ne saurait jamais quoi faire de moi : « Oh, moi je sais... » Déjà, je me penchai vers elle, mon regard papillonnant de ses lèvres à ses yeux. J'arrivai à mi-hauteur lorsque sa main s'agrippa au col de mon tee-shirt et elle m'attira à elle avec une impatience qui m'aurait fait rire s'il n'avait pas été question de mes lèvres sur les siennes. Je m'attardai avec une attention toute particulière, savourant la soie de sa bouche contre la mienne, tandis qu'elle se redressait et se plaquait contre moi. Mes mains se perdaient dans son dos, suivaient sa colonne vertébrale, mon esprit se perdait dans l'instant, mes sens se perdaient dans son parfum suave.


Dernière édition par Nathanael E. Hurtwood le Mer 12 Jan - 12:28, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: hurtwood ₪ there's something that i missed.   hurtwood ₪ there's something that i missed. EmptyMer 12 Jan - 1:34

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Je grimaçai en songeant aux papiers du divorce que j'avais signé, trois ans auparavant. Trois ans étaient passés. Pourtant, je m'en souvenais encore comme si tout cela était survenu la veille. Je laissai mon front aller se reposer sur la vitre, chercher la fraîcheur qui apaisait les flammes de déception en moi. Trois mois précisément après notre rencontre, j'avais demandé à la jeune femme de m'épouser. Une requête dont elle ne s'était pas manqué de relever la niaiserie ; elle s'était d'ailleurs longuement moqué de moi, avant d'entendre mes arguments et de se sentir touchées par ma proposition. Dans mon esprit, à ce moment-là, tout était clair. Nous allions être diplômés, je me trouverais un travail à peu près décent en ville, nous économiserions et nous pourrions ensuite partir. N'importe où, tant que l'on quittait mon Maine natal. Pourtant, l'histoire fut particulièrement différente. D'abord, je ne fus pas diplômé. Elle, si. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, comme on dit. Rapidement irritée par mon amertume, par la passivité avec laquelle j'affrontais les difficultés de la vie, elle essayait de me secouer. Mais je ne voulais rien entendre. J'étais terré dans ce trou et je ne voyais aucune possibilité de sortie. Ce fut la fin de notre histoire. Un soir, je l'avais entendue téléphoner à sa mère, lui dire qu'elle regrettait sa vie en métropole. Je ne supportais plus de la voir aussi mal, alors j'ai provoqué une énième dispute. C'est à ce moment qu'elle décida de repartir pour la grande ville. Je ne fis rien pour la retenir. Puis, cinq ans passèrent. Et j'étais toujours là, terré dans le même trou, comme un rat pris au piège. J'avais repris le garage, en dehors de la ville, et j'avais emménagé chez ma mère à nouveau, parce que je pensais que cela me ferait faire des économies. Je m'étais trompé : c'était à moi de payer la maison, ainsi que les frais générés par nos deux personnes. J'étais bloqué là. Le pis ? Je soupirai à cette pensée. J'avais appris qu'elle était de retour. Cinq ans après, et j'étais toujours ce même mec minable. Prétendant valoir mieux qu'elle, cependant.
notre grand tourment dans l'existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu'à fuir cette solitude.

ARROWSIC, MAINE, IL Y A TROIS SEMAINES. Dans un accès de folie, ou de rage, ou de dépendance complètement malsaine aux médicaments, ma mère avait ouvert le réfrigérateur et envoyé son contenu sur le sol. J'avais en quelque sorte eu de la chance, parce que je n'avais pas encore été faire des courses et qu'il était, pour ainsi dire, vide. J'avais mis quelques minutes à éponger le lait sur les carreaux, ainsi que ramasser les œufs brisés, j'avais ensuite attraper les clés et j'étais parti. A présent, je marchais dans les rues de ma petite ville natale, saluais ceux que je croisais avec ce sourire de défi qu'ils n'aimaient pas voir se dessiner sur mon visage. J'arrivai finalement devant l'épicerie où nous nous rendions tous pour nos courses, et c'était certainement le point de ralliement de tous les ragots que colportaient les habitants de la ville. Je goûtai la preuve de cette certitude quelques secondes plus tard, alors que j'étais sur le point de passer les portes coulissantes. « Hurtwood ? » La voix ne me paraissait pas familière, aussi me retournai-je en direction de l'intrus et l'évaluai-je avec une attention toute particulière. Il avait été au lycée avec moi, représentait mon opposé : il était apprécié, entouré, venait de décrocher un contrat avec une banque de Portland. Je ne répondis pas, attendis qu'il se lance tout seul dans ce qu'il souhaitait me révéler. Je me contentais d'être immobile, les bras croisés sur le torse, le regard plissé, intransigeant comme il l'était toujours lorsque je faisais face à un habitant d'Arrowsic. « Tu as fait la pire erreur de ta vie en la laissant filer, vieux. » Je sourcillai à peine, tentant de comprendre où il voulait en venir. J'essayais surtout d'oublier sa main qui venait de se poser sur mon épaule comme si on avait été d'anciens amis qui se retrouvaient. « De quoi tu parles ? » Il me dévisagea, étonné, réfléchit quelques secondes et fit un signe de la tête en direction du trottoir de l'autre côté de la rue. « C'est bien ton ex femme, non ? » Il marqua une pause, observa la jeune blonde avec insistance. Je ne suivais même pas son regard, habitué aux mauvaises blagues de mes anciens camarades de lycée, qui aimaient me rappeler que j'avais foiré. Pourtant, la curiosité fut plus forte que moi, et je jetai un coup d'œil, regrettai aussi tôt. Trois ans avaient passé, mais je pouvais la reconnaître comme si on s'était quitté la veille. « Oui, tu as vraiment pas assuré en la laissant partir. Enfin, je suppose que c'est bien pour nous, puisqu'elle est libre... » Je n'écoutais déjà plus, je cherchais à calmer mes pulsations cardiaques en respirant calmement. Et puis, n'y tenant plus, je fis ce que je savais faire de mieux : je pris la fuite en entrant dans l'épicerie.
WALKING IN THE DARK.

Je suis Jeremy. Plus connu sous le surnom de Jem, que tout le monde me donne. D'ailleurs, je préfère qu'on m'appelle ainsi sur les forums - et dans la vie. Je suis sur Bazzart sous le pseudonyme de something less. J'ai connu THUB il y a quelques mois grâce à ma chatte I love you, et j'ai eu un véritable coup de cœur, surtout parce que j'y ai vu l'opportunité d'incarner un personnage que je désirais depuis longtemps. C'est donc ce que Nate est devenu. Je me suis pas mal intégré à la vie du forum et c'est ainsi que je suis devenu votre admin préféré - sois pas jalouse, Olivia, t'es ma préférée à moi. (a) Quoi d'autre ? J'ai vingt ans, je fais des études en criminalistique, et je promets de tout faire pour que THUB ait une longue et belle vie.
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