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 People found love in mysterious way. (Fernando)

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Kai Eowyn Bonistaw
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les poissons sont plus affectueux que les hommes
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MessageSujet: People found love in mysterious way. (Fernando)   People found love in mysterious way. (Fernando) EmptyMar 10 Nov - 8:22


«  - People found love in mysterious way.  »

Cela faisait bien trop longtemps que Kai s'enfonçait dans sa dépression et son mal-être, à vrai dire, cela faisait si longtemps que l'espoir d'un électrochoc était presque vain. Elle était à terre, lançant des appels à l'aide à sa propre personne sans savoir comment se sortir de là. Il avait fallut qu'elle ait de ses nouvelles, de leurs nouvelles, pour se sortir de sa torpeur et réaliser qu'autour d'elle, le monde tournait encore. Oui, son monde à elle s'était effondré mais la vie continuait -la vie de ceux qu'elle aimait- seulement, aujourd'hui, une vie était sur le point de s'éteindre, celle de sa fille. La jolie rousse ne l'avait jamais pris dans ses bras, elle ne l'avait pas serrer tendrement et déposer un baiser sur le sommet de son crâne pour apaiser ses songes, en fait, c'est à peine si elle l'avait effleuré. Pourtant, son cœur s'était serré, contracté puis déchiré à l'idée que la vie quitte sa fille et elle n'avait pas su retenir ses larmes ni censurer cette intolérable douleur dans la poitrine. Kai aimait sa fille -ses filles-, malgré tout ce qu'elle avait pu faire -ou ne pas faire-, elle les aimait profondément et elle était prête à déplacer des montagnes pour elle. Elle était prête à quitter ce luxueux appartement pour se précipiter dans sa voiture en direction de cette ville de malheur, de cet hôpital de malheur, en direction de ce bonheur déchu.

Dans la voiture, les larmes roulaient le long des joues de Kai, comme le jour où elle s'était barrée ne laissant derrière elle qu'une pauvre lettre qu'elle détestait un peu plus chaque jour. Elle était -toujours- convaincue qu'elle avait fait ce qu'il fallait pour ses enfants, pour Fernando, elle était persuadée qu'il valait mieux le laisser comme ça que de le laisser se décomposer par sa faute. Seulement, aujourd'hui, elle ne supportait plus cette situation parce que malgré tout elle aimait trop sa fille et elle ne se pardonnerait pas de rester blottit sur son canapé à espérer en regardant ce putain de poisson sans avoir eu la force de lui dire « je t'aime ma fille. ». Elle savait qu'elle risquait de détruire leur monde de nouveau, elle savait que sa simple présence suffirait à anéantir de nouveau le monde qu'ils avaient bâti sans elle mais, cette fois, elle devait se battre. Elle tenta de sécher ses yeux fatigués, oui, cette fois, elle devait se battre, par amour.

Elle demanda à voir sa fille et on lui indiqua où la trouver sans plus de manière, sans plus de question à la grande surprise de rouquine. Elle ne savait pas pourquoi, elle pensait qu'elle aurait bien plus de difficulté à arriver jusqu'à Gaby, elle était presque sûre d'être sur la liste noire de l'hôpital et que... en fait, non, tout cela était stupide. Seulement, Kai savait ce qu'elle avait fait à sa famille et elle se détestait pour cela alors, c'était simplement impensable qu'on lui offre un sourire désolé en lui indiquant la marche à suivre, c'était surréaliste.

Plus elle avançait dans ce long couloir plus son cœur s'affolait douloureusement dans sa cage thoracique. Elle se mordait d'ores et déjà les joues pour retenir ses sanglots alors que des mèches rousses échappées de sa queue de cheval s'étaient collées à ses pommettes. Respirer était un véritable cauchemar et elle sentait ses jambes trembler, elle savait que son corps voulait s'échapper de cet endroit, pour toujours. Seulement, elle voulait rester, elle aller trouver la force de rester, d'avancer jusqu'à elle, jusqu'à ce petit bout d'eux.

Et puis, elle se retrouva face à ce petit ange emmitouflé dans sa couverture, elle dormait à poings fermés et rien ne laissait présumer qu'elle était malade sauf le fait qu'elle était là. Pour la première fois depuis son départ, un sourire naquit sur les lèvres de la rouquine, une sourire débordant d'affection,de tendresse et une larme qui n'était que soulagement. Elle ne savait pas si elle avait le droit de toucher sa fille d'un point de vue médical mais surtout par rapport à Fernando. Elle savait qu'elle devrait le revoir et elle ne voulait pas rendre les choses plus difficiles qu'elle ne l'était en s'imposant, en s'autorisant des gestes qu'elle s'était elle-même interdit en les abandonnant.  Alors, à défaut, elle s'installa sur une chaise, à côté du berceau de sa fille. « Salut trésor... c'est sûrement une bonne chose que tu dormes, ça m'évite de bouleverser un peu plus ta vie. ». Elle inspira avant de retrouver son sourire. « Il faut que tu te battes ma puce parce que tu as des choses incroyables à vivre et tu as un papa génial qui a vraiment besoin de toi.... un sœur sur qui tu dois veiller... ». Et une mère qui n'était pas digne d'elle, une mère qui se rendait enfin compte qu'elle avait tout perdu, jusqu'au droit de prétendre être sa mère. « Et moi... je... je t'aime. ». Ce n'était qu'un murmure, un tout petit murmure presque inaudible mais elle l'avait dit. Son cœur semblait avoir cessé des battre et les larmes dévalaient sur son visage dévasté alors qu'elle tentait de se cacher un peu plus derrière son vieux pull trop large.

Des bruits de pas la firent sursauter mais elle ne se retourna pas, parce qu'elle savait, elle savait que c'était lui.
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Fernando Gautier-Perez
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MessageSujet: Re: People found love in mysterious way. (Fernando)   People found love in mysterious way. (Fernando) EmptyMar 10 Nov - 9:43

« Voilà votre ordonnance, Madame, n’oubliez pas de demander l’aspirine en pastille à dissoudre dans de l’eau, ce sera plus facile à avaler. » je dis en tenant le bout de papier à ma dernière patiente de la soirée. Je lui serre la main et je la raccompagne vers la porte de la salle de consultation, acceptant une nouvelle fois ses remerciements. Une fois seul, je referme la porte et je pose mon stéthoscope sur la table où se trouve tout le reste du matériel médical. Je soupire et je fais quelques pas dans la pièce. Il est déjà vingt-et-une heure. Pour certains, la garde de nuit ne fait que commencer. Pour moi, la garde de jour se termine, mais ce n’est pas pour autant que je suis prêt à rentrer chez moi. En fait, je ne vais que me déplacer de quelques étages, plus précisément à l’étage ambulatoire pédiatrique où se trouve Gabriela, ma fille d’un an et demi. Le diagnostique est tombé il y a quelques heures : c’est une pneumonie. Ce n’est pas une infection forcément mortelle, mais ça peut arriver lorsque c’est grave et encore plus chez les bébés qui ont encore des poumons fragiles. Sonia, ma collègue en pédiatrie, m’a assuré que Gabriela était entre de bonnes mains et qu’elle s’occuperait d’elle comme de sa propre fille. Et pourtant, j’arrive difficilement à cesser de culpabiliser de l’avoir laissée toute la journée toute seule dans cet état. Un peu plus tôt, Madison est passée avec Silhoé pour lui rendre visite et prendre des nouvelles. J’ai pu donc lui expliquer que je ne rentrerais peut-être pas à la maison cette nuit. Très conciliante, la babysitter m’avait répondu que ça ne la dérangeait pas de dormir à la maison. Sachant mon autre fille entre de bonnes mains, je me suis un peu calmé, même si je ne cessais de vérifier mon bipper, que Sonia m’avait promis de faire fonctionner en cas de problème.

Je ne prends même pas la peine de passer d’abord au vestiaire pour me changer, je vais directement vers l’ascenseur, pressé d’aller voir ma petite fille. Je marche d’un pas énergique jusqu’au fond de couloir où se trouve la chambre privée de Gabriela. Le doux son d’une voix féminine s’extirpe hors de la porte entre-ouverte. Je ralentis le pas. Je la connais cette voix et ça me glace le sang. Finalement, ce n’était pas des paroles en l’air. Elle avait dit qu’elle viendrait et elle est là. Tout un tas de sentiments contraires se bousculent en moi et alors que je serais presque prêt à faire demi-tour, je finis par me résoudre à pousser la porte.

Elle est assise face à sa fille endormie, dos à la porte devant laquelle je me trouve. Elle a sûrement dû m’entendre arriver parce qu’elle s’est tu. Il me suffit d’apercevoir sa chevelure de feu pour sentir mon cœur se serrer dans ma poitrine. Elle est bien là. Il a fallu que sa fille soit gravement malade pour qu’elle daigne s’y intéresser. Ça fait mal. « Donc tu es là. » je dis pour l’inviter à se retourner. Elle tarde un peu, mais elle finit par le faire. Nos iris se croisent pour la première fois depuis un an et j’ai l’impression d’être face à une étrangère. Son visage est creusé, elle a perdu du poids. Elle semble n’avoir pas dormi depuis trois semaines et son teint est vitreux. Cependant, je ne m’attarde pas vraiment sur ces détails, car ce qui m’intéresse en réalité est tout autre chose. « Tu es venue... mais, pourquoi ? » Puis, je me rends compte que ce n’est pas vraiment la question que je voulais poser en réalité. Alors qu’elle s’apprête à répondre, je lui coupe la parole. « Non, attends ! Est-ce que tu es sûre de toi ? Si tu fais sa connaissance, tu n’as plus le droit de partir. » Si ça ne tenait qu’à moi, je la sommerais de partir et de ne plus jamais faire partie de nos vies. L’avoir devant moi réveille toute la souffrance que j’ai ressenti durant tous ces mois, que j’avais finalement réussi à enfouir profondément à l’intérieur. Sa silhouette, son regard, ses prunelles brillantes, tout me rappelle l’injustice que ça a été d’avoir été abandonné par celle qui représentait tout pour moi, tout pour Gabriela et Silhoé. Moi, elle avait peut-être le droit de me quitter, mais elles, elles n’ont rien fait. J’aurais envie de lui dire qu’elle n’a plus le droit d’être là, qu’elle a perdu le droit de lui prendre la main, d’être à son chevet, de la regarder dormir et de lui parler. J’aimerais tellement lui dire qu’elle ne peut plus revenir, que c’est trop tard, qu’elle est partie et que ça aurait dû être définitif. Mais je ne le fais pas. Je ne peux pas. Gabriela et Silhoé mérite une mère. Elles ont besoin d’une mère. Et parfois je me dis que c’est dommage que ça soit Kai. « Peut-être qu’on devrait aller discuter ailleurs, non ? Je ne veux pas qu’on la réveille. »
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Kai Eowyn Bonistaw
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MessageSujet: Re: People found love in mysterious way. (Fernando)   People found love in mysterious way. (Fernando) EmptyJeu 12 Nov - 11:44


«  - People found love in mysterious way.  »

Le savoir dans son dos avait quelque chose de douloureux, elle craignait ses mots comme son regard et chaque seconde qui passait rendait la pièce plus étroite, comme si la tension venait les étouffer petit à petit. « Donc tu es là. ». Oui, elle était là mais, il n'y avait pas de quoi être surpris, elle lui avait dit qu'elle viendrait et malgré tout ce qu'elle avait fait, elle se tenait encore à ce qu'elle lui disait. Alors elle ne répondit rien et se retourna après plusieurs secondes qui lui avait semblé être une éternité. Il était face à elle, si tendu dans sa blouse d'hôpital, il semblait si distant, son regard était glacial, presque haineux. Et si Kai ne le reconnaissait pas vraiment, elle n'était pas surprise, elle ne s'attendait pas à moins que ça, elle savait trop bien ce qu'elle lui avait fait. « Tu es venue... mais, pourquoi ? ». Kai aurait pu répondre tout un tas de choses,elle aurait pu lui dire la vérité, qu'elle revenait parce qu'elle aimait sa fille, elle aurait pu s'éloigner de la question en lui disant que c'était lui qui l'avait fait revenir mais, peu importe ce qu'elle allait dire puisqu'il ne lui laissa pas l'occasion de répondre. « Non, attends ! Est-ce que tu es sûre de toi ? Si tu fais sa connaissance, tu n’as plus le droit de partir. ». Elle le savait et elle n'était pas revenue pour repartir même si être ici n'avait rien de plaisant, même si l'idée se battre pour vivre de nouveau semblait déjà la mettre à terre, elle le savait. Elle tira un peu plus sur les manches de son pull jusqu'à cacher ses mains et ses ongles étrangement rongés. « Je ne vais nulle part. Et toi, tu es sûr de vouloir me laisser les connaître ? ». La voix de Kai était étrangement douce et calme, pourtant, la question, elle, était digne d'une bombe. Elle laissait le choix à Fernando cette fois, il pouvait lui dire qu'il voulait qu'elle dégage et qu'elle n'approche pas de ses filles. Elle était terrifiée à l'idée qu'il le fasse, à l'idée qu'il ne lui laisse pas de deuxième chance d'autant qu'il savait par avance qu'elle ne se battrai pas contre lui. « Peut-être qu’on devrait aller discuter ailleurs, non ? Je ne veux pas qu’on la réveille. ». Kai reposa son regard sur sa fille, craignant que ce soit la dernière fois qu'elle puisse la regarder dormir. Bien sûr qu'elle hésitait à partir, elle aurait voulu lui répondre que non, elle ne voulait pas sortir parce qu'elle ne voulait pas discuter. Ce n'aurait pas été un mensonge, ça faisait un an que Kai ne discutait pas -mis à part avec son psychiatre et encore, les bons jours- alors, elle aurait vraiment pu laisser sortir ces mots-là mais une nouvelle fois, elle ne voulait pas rendre les choses plus compliquées. Alors elle se dressa doucement sur ses deux longues baguettes qui lui servait de jambes. « Bien sûr. ». Elle aurait voulu prendre sa fille dans ses bras et son cœur se serrait à l'idée que ce bref moment pouvait être sa dernière chance de le faire, une chance qu'elle ne pouvait pas saisir.

Kai quitta la chambre en emboîtant le pas à Fernando, elle marchait les yeux baissés alors que les conversations de couloir faisait écho au silence glacial qui régnait entre eux. Ils se retrouvèrent dans une pièce où i y avait, pour seule présence, du matériel médical et elle laissa Fernando verrouiller la porte. Maintenant, elle craignait les minutes qui allaient s'écouler et les mots qui allaient s'échapper, elle savait pertinemment que Fernando n'avait plus aucune raison de se retenir, plus aucune raison de se taire. Adosser contre le mur, elle l'observait, essayant de trouver un trait de l'homme qu'elle avait connu mais il n'y avait rien à faire, elle était face à son connu même si son cœur lui, s'emballait, même si il battait trop fort, trop vite, même si son cœur vibrait pour lui, elle ne le reconnaissait pas. Enfin, maintenant qu'ils étaient là, elle ne savait pas quoi dire, en fait, elle n'avait rien à dire, c'était à lui de poser les questions, de lancer la conversation et pourtant, ses lèvres s'articulèrent. « Tu es resté à Arrowsic tout ce temps ? ». Elle ne savait pas pourquoi elle demandait cela mais, c'était comme si son inconscient,lui, le savait parce qu’elle ressentait vraiment le besoin de savoir.
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MessageSujet: Re: People found love in mysterious way. (Fernando)   People found love in mysterious way. (Fernando) EmptyVen 13 Nov - 0:03

Je n'aurais jamais cru que revoir Kai serait si difficile. C'est le souvenir d'une souffrance que je croyais enfoui si profondément qui refait surface. Je peine à la regarder, tant l'évidence de sa présence est douloureuse. Et pourtant, je dois faire face. Je dois garder la tête haute et prétendre que tout n'est pas en train de se briser en moi, tout ce que j'ai reconstruit depuis des mois, mes progrès, mon avancée dans la vie, l'optimisme que j'ai appris à regagner. Le simple fait de l'avoir devant moi renverse ce tout que je m'étais créé, ce qui me rassurait et me permettait d'avancer. En un instant, tout peut basculer et il suffit parfois d'une seule personne pour détruire notre vie et le petit monde qu'on s'y était bâti. Je crains pourtant avoir pris la bonne décision en la contactant. C'est clair que si je m'écoutais, je la sommerais de dégager sur le champ. Mais c'est n'est pas juste pour Gabriella. Ce n'est pas juste pour Silhoé. Et même pour Kai, ce n'est pas juste. Rien n'est réellement juste dans cette situation. Parce que là, tout de suite, notre petite fille est en pleine détresse. Elle souffre. Elle parait si vulnérable sous tous ces tuyaux qui l'aident à respirer. C'est impressionnant comme ma petite princesse qui n'a même pas deux ans peut tout à coup disparaître sous une dizaine de tuyau en plastique, comme engloutie par l'évidence de la maladie. Ça ne me rappelle que trop bien lorsque c'était moi qui était accroché à ces tuyaux, lorsque ma vie ne tenait plus qu'à un fil et qu'il menaçait de lâcher à chaque instant. Malgré la proximité de la mort, ma vie était bien différente et, dans un sens, bien plus heureuse. J'avais malgré tout l'espoir de laisser un bel héritage. Bien qu'elle ne cesse répéter ne pas être prête, j'étais persuadé que Kai serait une bonne mère pour nos filles. Je savais que je ne les verrais peut-être pas grandir mais je ne doutais pas une seule seconde qu'elles seraient très heureuses toutes les trois. Et puis, finalement, il se trouve que c'est toute la configuration contraire. C'était Kai qui ne les voyait pas grandir. Sauf que pour sa part, c'était un choix et c'est un choix que je ne comprendrai jamais.

La fragilité évidente de Gabriella parmi tous ces tuyaux de plastique me rappelle que je ne peux pas me permettre de laisser Kai briser les filles comme elle l'a fait avec moi. Jusqu'à présent, elles étaient trop petites pour se rendre compte de ce dont elle manquait. Du moins, c'est ce que je me disais au départ. Mais parfois, on dirait qu'elles le sentent. On dirait que ce n'est pas moi qu'elles appellent par leurs pleurs. Silhoé et Gabriella ont besoin d'une mère. Elles ont besoin de leur mère. Mais encore faut-il que leur mère soit réellement prête à s'occuper d'elles. Donc il faut que je pose la question, il faut que j'en ai le coeur net. « Je ne vais nulle part. Et toi, tu es sûr de vouloir me laisser les connaître ? » Bien sûr que non et si j'écoutais mon coeur réduit en miettes, j'essayerais de lui faire ressentir tout le mal qu'elle a causé et j'essayerais de lui faire comprendre que non, on ne peut pas laisser ses enfants pendant plus d'un an et subitement revenir comme une fleur. Mais je ne dis rien de tout cela, parce que je sais très bien que ce n'est pas ce qu'il convient de faire. Pour une fois, je parviens à laisser mes émotions de côté et à réfléchir de manière raisonnée. Je lui propose alors simplement d'aller en discuter ailleurs. « Bien sûr. » elle répond simplement. Sans plus attendre, je retourne sur mes pas et je passe entre l'entre-baillement de la porte, faisant tout de même attention à retenir la porte pour mon ex-fiancée. « On va aller dans la salle de repos du laboratoire d'analyse. À cette heure-là, il n'y aura personne. » Ce n'est que quelques mètres et quelques portes plus loin. Au moins là, je suis sûr que nous aurons toute l'intimité nécessaire pour avoir la discussion que l'on doit avoir. Je savais que, tôt ou tard, cet instant viendrait et je suis plutôt satisfait que cela puisse se faire dans un endroit "neutre". Je n'aurais pas voulu la recevoir à la maison.

Finalement, c'est elle qui brise le silence. « Tu es resté à Arrowsic tout ce temps ? » Je la dévisage sans retenue. Est-ce vraiment la seule chose qu'elle voudrait dire ? Ou du moins la première qui lui vient en tête ? « Où voudrais-tu qu'on aille, les filles et moi ? » je demande froidement en insistant bien sur "les filles". « Bien sûr qu'on est resté là. Tu sais, la vie continue. Tu nous as abandonné, mais nous on a continué comme on a pu. » Je marque une pause avant de finalement rajouter : « En fait, c'est plutôt à moi de te demander où tu étais passé. »
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MessageSujet: Re: People found love in mysterious way. (Fernando)   People found love in mysterious way. (Fernando) EmptyLun 16 Nov - 6:00


«  - People found love in mysterious way.  »

Kai se retrouvait dans cette pièce qui lui semblait si étroite aux côtés de Fernando, elle n'avait ni la possibilité ni le droit de s'enfuir, pourtant, les choses auraient été plus simples ainsi. Seulement, le temps de la facilité était passé et elle devait se battre, affronter les conséquences de ces choix, aussi douloureuses quelles puissent l'être. C'était étrange de penser ainsi alors qu'elle aimait cet homme avec une passion démesurée mais, l'amour n'est pas toujours vainqueur, l'amour n'est pas un argument en soit, l'amour il faut le montrer, le dévoiler, le décupler, il faut l'imposer jusqu'à perdre son orgueil, sa égo et finalement, se perdre soi-même et là encore, ce n'était pas toujours suffisant. Pour Kai et Fernando, cela n'avait pas été suffisant, cet passion, cet amour sans limite avait finalement amorcer la bombe de leur bonheur, celle qui fait voler en éclat ces vies si prometteuses.

Chassant ses pensées en glissant sa main dans ses cheveux, elle brisa cet insupportable silence, elle lui demanda s'il était resté là tout ce temps, dans cette ville qui les avait vu naître et mourir. Il dévisagea alors la rouquine avec énormément de mépris – du moins, elle l'interprétait comme ça -, sans doute sa question lui semblait superflue. « Où voudrais-tu qu'on aille, les filles et moi ? ». En effet, dit comme ça c'était superflue mais oui, elle avait besoin de poser cette question, elle avait besoin de connaître la réponse parce que Fernando aurait pu partir loin d'ici et reconstruire sa vie avec ses filles -leurs filles- loin d'elle afin qu'elle ne bouscule plus jamais leur vie. Et puis, s'il était parti il aurait pu ne jamais recevoir les lettres de détresse que la rouquine lui avait envoyé... alors oui, elle avait besoin de savoir. « Bien sûr qu'on est resté là. Tu sais, la vie continue. Tu nous as abandonné, mais nous on a continué comme on a pu. ». Elle l'entendait, sa prononciation appuyée, sa colère et l'arrogance de chaque mot qu'il lui portait. Elle savait bien que pour eux, la vie avait continué, il n'y avait que la sienne qui s'était radicalement stoppée mais elle ne pouvait pas les blâmer pour cela. « Je sais bien que vous avez continué à vivre... ». Elle n'en demandait pas moins à vrai dire, elle n'avait pas voulu briser sa famille, la réduire à néant, il avait toujours souhaité qu'ils se relèvent sans elle, qu'ils avancent et qu'ils l'oublient.

Et puis, il retourna la question à son ex-fiancée faisant naître la surprise dans le fond de ses pupilles éteintes. « En fait, c'est plutôt à moi de te demander où tu étais passé.». Ne le savait-il pas d'ores et déjà ? A cet instant précis, elle savait qu'il n'avait pas lu une seule de ses lettres mais aussi que cette question ne comptait pas, parce que s'il avait voulu savoir, il l'aurait su. Non, elle savait que son problème était tout autre part, que c'était une toute autre question qu'il voulait poser et dont la réponse se sortirait sans doute pas si aisément de la bouche de Kai. Alors, elle détacha sa longue crinière rousse pour laisser cheveux retomber en cascade sur ses frêles épaules et elle fit jouer nerveusement ses doigts avec l'élastique comme une petite fille craignant l'interrogation. « Qu'est-ce que tu veux vraiment savoir Fernando ? ». Elle releva les yeux vers lui avant de poursuivre. « Il te suffisait d'ouvrir une seule lettre pour savoir que j'étais à Portland, alors, pourquoi cette question ? ». Oui, elle, elle était partie loin de tout ce qu'elle avait aimé et de tout ce qu'elle avait vécu, elle était partie pour se perdre et elle était loin de se retrouver. Kai n'était pas une femme forte et elle s'essouflait face à la vie et si Fernando avait voulu avoir connaissance de cela, il l'aurait su.
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MessageSujet: Re: People found love in mysterious way. (Fernando)   People found love in mysterious way. (Fernando) EmptySam 21 Nov - 10:36


La scène me donne une impression de déjà vu. J'ai si souvent imaginé mes retrouvailles avec Kai, comme un film que je me répétais inlassablement. Parfois j'en changeais quelques détails. Mon discours était un peu plus agressif, un peu plus méchant ou au contraire un peu plus doux, un peu plus conciliant. Je procédais à ces petites variations selon mon humeur, selon ce que je ressentais dans l'instant présent. J'ai tenté d'imaginer quelle pourrait être ma réaction face à elle, mon ressenti. Je me demandais si je serais capable de garder la face. Et puis elle, je me suis imaginé comment serait Kai. Je l'imaginais telle qu'elle n'est pas. Je l'imaginais suppliante, désolée, criant au monde qu'elle avait fait une erreur et que je devais lui pardonner. C'était une scène tragique, dramatique, digne des plus grandes comédies dramatiques que l'on regardait parfois le dimanche Kai et moi. C'était la scène finale d'un amour indestructible, qui ne peut finalement pas être brisé, qui rassemble deux êtres indissociable et prêts à accepter tous les coups pour être ensemble. Parfois, j'en rêvais même la nuit de ces retrouvailles. Et finalement, je me rends compte que c'est bien loin d'être ce que je m'étais imaginé. Finalement je ne suis habité que par la colère et la rancoeur. Finalement, elle n'est ni suppliante, ni vraiment désolée. Elle semble juste perdue, à ne pas vraiment savoir ce qu'elle fait là, à me demander si je l'autorise à rentrer dans la vie de ses filles. Mais c'est leur mère, bon sang ! Elle ne devrait même pas me demander la permission, elle devrait la saisir ! Ce sont ses filles et si elle ressent ne serait-ce qu'une once d'amour à leur égard, qu'elle le montre, bordel.

« Je sais bien que vous avez continué à vivre... » Et elle, qu'a-t-elle fait ? Est-ce que les réponses se trouvent dans les lettres qu'elle m'a envoyé ? Peut-être, mais je l'ignore. Qu'est-ce qui, au juste, justifiait un tel abandon, si ce n'est son infini égoïsme ?
Du coup, je ne peux me l'empêcher, il faut que je lui demande. Après tout, elle me demande si les filles et moi sommes restés, mais où pourrait-on aller ? C'est elle qui est partie, c'est elle qui a fui. Mais où ? Ma question semble la déstabiliser complètement. Elle reste silencieuse pendant un cours instant avant de finalement demander : « Qu'est-ce que tu veux vraiment savoir Fernando ? » Elle plante son regard dans le mien, osant enfin me regarder. « Il te suffisait d'ouvrir une seule lettre pour savoir que j'étais à Portland, alors, pourquoi cette question ? » Portland. Kai n'était pas allé si loin. Et dire qu'on y était allé à Portland, quelques fois, avec les filles. Il aurait suffi de pas grand chose pour croiser Kai au détour d'une rue et pour se confronter à la gêne de se revoir par hasard. Se serait-on saluer ou aurait-on continué nos routes comme deux étrangers ? « Tes lettres... Je n'ai lu que la première et c'était largement suffisant. Pourquoi nous avoir imposé ça ? Tu n'aurais pas pu juste partir et ne plus donner de nouvelles ? Ces lettres, c'était comme un rappel hebdomadaire de ton abandon. Comme si tu me narguais pour me rappeler que tu n'étais plus là, que tu ne reviendrais pas et que tu faisais ta vie sans nous. Tes lettres, si ce n'est pour me faire du mal, elles servaient à quoi ? À te soulager ? Tu es tellement égoïste Kai. Tu ne peux plus te permettre d'être égoïste quand tu as des enfants. C'est à elles que tu dois penser en premier et plus à toi. Alors ma véritable question, Kai, est : qu'est-ce que tu fais là ? »
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MessageSujet: Re: People found love in mysterious way. (Fernando)   People found love in mysterious way. (Fernando) EmptyMar 24 Nov - 8:07


«  - People found love in mysterious way.  »

La tension semblait monter dans la pièce et la jolie rouquine se doutait que la suite de la conversation ne serait pas plus tendre, bien au contraire. Elle n'aurait pas pu dire qu'elle était prête à subir tout cela, ce n'était pas le cas, Kai n'était prête à rien et elle était terrifiée à l'idée de vivre de nouveau, de ressentir autant d'émotions et de sentiments confus comme par le passé. « Tes lettres... Je n'ai lu que la première et c'était largement suffisant. Pourquoi nous avoir imposé ça ? Tu n'aurais pas pu juste partir et ne plus donner de nouvelles ? ». Kai fronça les sourcils, ne pensait-il pas que c'était ce qu'elle avait voulu ? Elle avait essayé mais les quitter n'avait rien de facile, elle avait cela pour lui faciliter la vie à lui, pour ne pas détruire leurs filles mais, ce n'avait pas été une raison suffisante. A chaque fois qu'elle écrivait une lettre, son cerveau lui criait d'arrêter alors que son coeur dégoulinait sans cesse sur ces feuilles blanches. « Ces lettres, c'était comme un rappel hebdomadaire de ton abandon. Comme si tu me narguais pour me rappeler que tu n'étais plus là, que tu ne reviendrais pas et que tu faisais ta vie sans nous. Tes lettres, si ce n'est pour me faire du mal, elles servaient à quoi ? À te soulager ? ». Kai sentit soudainement de la colère monter en elle, une envie intense de lui crier dessus – quelque chose qu'elle n'avait pas connu depuis près d'un an-. Lui faire du mal ? Le narguer de quelle vie au juste ? Elle n'avait aucune vie digne de ce nom, elle n'avait rien fait sans eux, Fernando avait réussit à aller de l'avant avec les filles mais Kai était restée figée en laissant ce monde tourner toujours plus vite. « Tu es tellement égoïste Kai. Tu ne peux plus te permettre d'être égoïste quand tu as des enfants. C'est à elles que tu dois penser en premier et plus à toi. Alors ma véritable question, Kai, est : qu'est-ce que tu fais là ? ». Kai n'allait pas nier qu'elle était égoïste mais dans cette histoire, elle n'était pas la seule à l'être, elle n'était pas non plus la seule fautive. L'égoïsme, Fernando aussi savait en faire preuve et la rouquine était persuadée qu'elle n'avait pas besoin de lui rappeler, elle se doutait que parfois, lui aussi repensait à leurs disputes... sur l'avortement, l'argent, la maladie, le rétablissement, le mariage et tout le reste. Tous les deux avaient été des monstres d'égoïsme durant ces deux dernières années, incapable de s'écouter et de mettre leurs envies de côté.

Kai s'acharna à s'arracher à ronger son pouce avant de prendre la parole, les mains tremblantes. « Tu crois pas que c'est ce que j'aurai voulu ? Je suis partie pour que tu n'ai pas à me quitter et je pensais te laisser tranquille avec les filles mais... je pouvais pas m'empêcher de t'écrire. ». Elle déglutit péniblement avant de poursuivre, le coeur douloureusement serré. « C'était plus des appels à l'aide hebdomadaire, oui ! J'arrivais pas à renoncer à toi, à vous et quand je t'écrivais... c'était le seul petit moment où je me sentais vivante. ». Sa voix s'élevait, elle sentait la colère monter et ses sanglots comme coincés dans sa gorge. « Te narguer avec quoi Fernando, sérieusement ? T'aurais dû en lire plus parce que t'aurais su que je n'avais aucune vie avec laquelle te narguer... je n'ai pas fait ma vie sans vous. ». Sa respiration se faisait bruyante, c'était comme si soudainement, elle suffoquait, c'était douloureux, terriblement douloureux mais maintenant, elle le savait, elle vivait de nouveau... mais, peut-être aurait-elle préférée que ce ne soit jamais le cas. « Quand j'ai arrêté d'écrire, c'était là que j'étais soulagée parce que je ne pouvais plus vous faire de mal ! Seulement, je ne l'ai pas choisi... ». Elle hésitait à lui dire, elle avait peur et pourtant, d'un coup, les mots claquèrent. « J'étais en hôpital psychiatrique pendant plusieurs mois... mon père m'a forcé à sortir il y a peu. Et maintenant, au lieu de t'écrire, je prends des poissons. Alors ouais, j'ai vraiment refais ma vie hein... ». Elle était sarcastique et blessée, ça s'entendait dans sa voix, ça se voyait dans son attitude. « J'espère quand même que tu appliques tes propres conseils... ». Concernant l'égoïsme, parce que même quand il était père, il avait parfois oublié que ce qui le faisait se sentir mieux, n'était pas forcément le meilleur pour ses filles.
Elle lui tourna alors le dos, un court instant, rongeant un peu plus ses ongles. Elle était tourmentée, dévastée alors que quelques minutes avant, tout s'était éteint en elle – ou presque-, en quelques phrase, Fernando avait ranimée la tornade et toute la douleur. Elle se tourna vers lui pour répondre à sa question, pour répondre à la seule chose qui finalement, méritait qu'elle y réponde. « Je suis là parce que je veux serrer mes filles dans mes bras, je veux avoir une place dans leur vie. ». Il y avait de la détermination qui brillait dans son regard, comme si les paroles de Fernando avait écarté toute cette envie de fuir le conflit et de rester calme, douce, conciliante.
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Fernando Gautier-Perez
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MessageSujet: Re: People found love in mysterious way. (Fernando)   People found love in mysterious way. (Fernando) EmptyVen 18 Déc - 12:15


Peu à peu, les mots se libèrent de ma gorge serrée. Peu à peu, ma douleur s'extrait en de longues tirades accusatrices. Peu à peu, je m'autorise enfin à dire tout ce que je ressens, tout ce qui restait bloqué à l'intérieur et qui me bouffait depuis plus d'un an. À chaque mot, à chaque phrase, je me sens respirer un peu plus facilement. C'est un drôle de soulagement. Il n'est pas total. Il cache une crainte, une crainte plus profonde et encrée en moi. La crainte de m'ouvrir à cette femme et, en baissant les armes, de la laisser m'attaquer. Parce que c'est tellement plus facile de feindre de ne rien ressentir, de faire semblant que tout va pour le mieux, que la vie sans elle n'a rien de compliqué et que je suis heureux aujourd'hui. Oui, c'est tellement plus facile que d'admettre la vérité. Alors je dis tout ce que j'ai à dire et je baisse ma garde, j'accepte l'éventualité qu'elle riposte. Et je sais qu'elle le fera. Parce que Kai, je la connais, elle ne se laisse pas faire.

« Tu crois pas que c'est ce que j'aurais voulu ? Je suis partie pour que tu n'ai pas à me quitter et je pensais te laisser tranquille avec les filles mais... je pouvais pas m'empêcher de t'écrire. » Elle dit ça comme si elle m'avait rendu un service. Sauf que je ne l'aurais pas quitter. Je ne lui aurais jamais demandé de partir. Ce n'était pas ce que je désirais. Je voulais juste que l'on soit ce dont j'ai toujours rêvé : une famille. « C'était plus des appels à l'aide hebdomadaire, oui ! J'arrivais pas à renoncer à toi, à vous et quand je t'écrivais... c'était le seul petit moment où je me sentais vivante. » Pourquoi être partie alors ? Pourquoi avoir attendu si longtemps pour revenir ? J'ai l'impression qu'elle se cherche de fausses excuses, qu'elle cherche à se défendre avec du vent et qu'elle se fout de moi. La colère me gagne de plus en plus. Elle nous a abandonné et on dirait que c'est elle la victime dans l'histoire. A-t-elle pensé ne serait ce qu'une seconde à ses filles ? À ce que ça leur ferait de grandir sans mère ? Parce que moi, j'y pense constamment et je me demande comment je ferai le jour où elles me poseront des questions sur Kai. Je ne veux pas qu'elles soient malheureuses. Je ne veux pas que notre histoire leur cause un quelconque traumatisme. « Te narguer avec quoi Fernando, sérieusement ? T'aurais dû en lire plus parce que t'aurais su que je n'avais aucune vie avec laquelle te narguer... je n'ai pas fait ma vie sans vous. » Je ne supporte pas ses accusations. J'avais le droit de ne pas lire ces lettres. J'avais le droit de décider de me protéger. Kai ne m'a pas demandé mon avis pour s'en aller. Non, c'est un choix qu'elle m'a imposé et que j'ai subi chaque jour depuis. Alors non, elle n'a vraiment pas le droit de me dire ce genre de choses. Je m'apprête à répliquer quand elle poursuit : « Quand j'ai arrêté d'écrire, c'était là que j'étais soulagée parce que je ne pouvais plus vous faire de mal ! Seulement, je ne l'ai pas choisi... » Pas choisi ? Un sourire d'agacement naît au coin de mes lèvres. J'ai un petit rictus nerveux. Je suis prêt à exploser. Kai est en train de me pousser dans mes retranchements et qui sait ce que je serais capable de lui dire. « J'étais en hôpital psychiatrique pendant plusieurs mois... mon père m'a forcé à sortir il y a peu. Et maintenant, au lieu de t'écrire, je prends des poissons. Alors ouais, j'ai vraiment refais ma vie hein... » Et là, elle la déclenche, la bombe. Elle a appuyé là où il fallait. Elle en a trop dit. En hôpital psychiatrique ? Est-ce une mauvaise blague ? Je suis tellement hors de moi que je n'entends qu'à moitié sa prochaine phrase. « Je suis là parce que je veux serrer mes filles dans mes bras, je veux avoir une place dans leur vie. »

Une larme roule sur ma joue. Ce n'est pas une larme de tristesse. Non, c'est une larme de haine. L'émotion est si intense que j'ai l'impression que mon corps va lâcher. Chacun de mes membres est si tendu que ma peau pourrait presque se déchirer sous la pression. Mon coeur est serré comme jamais et je me demande comment il parvient toujours à battre sans explosé tellement le sang est pompé à grande force. Mes poings sont serrés. Je ne peux me retenir plus longtemps. Je laisse échapper un rire nerveux teinté d'ironie. Un rire méchant qui martèle le silence avec violence. « Pauvre Kai. Ça devait être tellement dur d'abandonner tes enfants et ton fiancé. C'est sûr que tu avais besoin de réconfort. Mon dieu, je suis un monstre, je n'ai pas lu tes lettres, je ne suis pas venu te chercher. Arrête de te justifier, ça en devient ridicule. Inutile d'inventer des histoires d'hôpital psychiatrique pour que je m'apitoie sur ton sort. Tu n'es pas folle Kai, tu n'es pas dérangée psychologiquement. Tu es juste une salope égoïste. Tu ne penses qu'à toi. Tu ne penses à personne d'autre qu'à toi. Et puis là, tout à coup, tu décides que tu veux serrer tes filles dans les bras ? Si tu es en manque d'affection sache que ce ne sont pas des poupées. Ce sont des êtres humains et tu n'avais pas le droit de les laisser. N'essaie pas de me faire croire que soudain tu t'es payé une conscience, parce que toi comme moi savons que tu n'en as jamais eu. »
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MessageSujet: Re: People found love in mysterious way. (Fernando)   People found love in mysterious way. (Fernando) EmptyVen 1 Jan - 9:47


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Elle la vit cette larme, rouler le long de sa joue, cette larme qui n'était ni regret ni tristesse, ni peine ni amour, cette larme ce n'était même pas de la colère, c'était de la haine. Kai ne pouvait pas prétendre qu'il n'avait aucune raison de la haïr mais à cet instant, la douleur lui était insupportable, elle s'était de nouveau ouverte à lui, elle avait pris le risque de souffrir, pour lui et bien sûr, il avait saisit cette occasion, sans la moindre hésitation. Les poings du jeune homme était serrés, fermement, alors que Kai, tenait son gilet entre ses doigts, comme si ce dernier pouvait lui permettre de tenir face à lui. Son rire glacial et mesquin retenti dans la pièce et la rouquine baissa le regard, elle avait envie de fuir de nouveau et pour toujours, parce que quoi que Fernando puisse dire, elle n'avait pas fuit sans raison. Elle avait fuit pour ne pas qu'il devienne cela, pour ne plus entendre les piques qu'ils se lançaient, pour qu'ils cessent de se hurler dessus, jusqu'à en fendre les murs, pour ne pas tout détruire. « Pauvre Kai. Ça devait être tellement dur d'abandonner tes enfants et ton fiancé. C'est sûr que tu avais besoin de réconfort. Mon dieu, je suis un monstre, je n'ai pas lu tes lettres, je ne suis pas venu te chercher. ». Elle aurait pu répondre que ce n'était pas ce qu'elle voulait de toute façon mais cela n'aurait servit à rien parce qu'à cet instant, elle se rendait compte à quel point Fernando était incapable de l'entendre vraiment. Il entendait ses paroles sans leur donner sens, du moins, un autre sens que celui qu'il désirait, il était bloqué dans sa vision des choses, sa réalité et rien ne le ferait changer de cap, ni la vérité, ni l'amour. « Arrête de te justifier, ça en devient ridicule. Inutile d'inventer des histoires d'hôpital psychiatrique pour que je m'apitoie sur ton sort. Tu n'es pas folle Kai, tu n'es pas dérangée psychologiquement. Tu es juste une salope égoïste. Tu ne penses qu'à toi. Tu ne penses à personne d'autre qu'à toi. ». Il avait raison sur le fait qu'elle n'était pas folle, elle était dans une phase de dépression aggravée, c'était du moins ce qui était écrit sur son dossier psychiatrique. Qu'importe, le problème n'était pas vraiment qu'elle soit folle ou non, le problème c'est qu'il ne la croyait pas, le problème c'est qu'il était bloqué dans ses idées préconçues. Finalement, elle avait réussit, il l'avait diabolisé jusqu'à la haïr, jusqu'à ce que l'amour meurt et qu'elle ne soit plus qu'un souvenir affreux qu'on veut enterrer, elle avait réussit à lui rendre sa vie, sa vie sans elle... parce que c'est ce qu'elle avait voulu en partant, c'est ce qu'elle avait voulu en lui laissant la première lettre. Oui maintenant, elle était une salope... elle n'aurait jamais cru que ce mot puisse lui faire tant de mal. Salope, elle ne savait pas si le problème venait du fait que cela soit sorti de sa bouche -et qu'il le pense forcément- ou du fait que ça rendait les choses réelles, elle l'avait perdu pour toujours, c'était fini. « Et puis là, tout à coup, tu décides que tu veux serrer tes filles dans les bras ? Si tu es en manque d'affection sache que ce ne sont pas des poupées. Ce sont des êtres humains et tu n'avais pas le droit de les laisser. N'essaie pas de me faire croire que soudain tu t'es payé une conscience, parce que toi comme moi savons que tu n'en as jamais eu. ». Elle n'était pas d'accord avec ce qu'il disait là, mais elle n'avait pas la force de lui hurler dessus, tout de suite. De lui rappeler, que si, elle en avait une de conscience et qu'il le savait pertinemment, seulement, il avait préféré l'oublier. En fait, elle n'avait pas envie de lui dire cela parce qu'à cet instant, son corps faiblissait à chaque seconde, chaque cellule semblait mourir en elle alors que cette fameuse conscience lui sifflait aux oreilles que tout était fini.

Alors, après plusieurs secondes dans le silence, elle releva enfin les yeux sur lui. Les larmes avaient inondé son visage en silence, le creusant un peu plus, la détruisant un peu plus. « Tu sais quoi, je vais suivre un de tes conseils, arrêter de me justifier... parce que de toute façon, tu ne veux pas entendre la vérité, tu veux seulement te conforter dans ta réalité en noir et blanc, moi la méchante, toi le gentil... ». Elle essuya les larmes sur sa joue droite alors que son regard se posa sur les étagères, sur les produits qui trônaient sur ces fameuses étagères. « Maintenant, la salope que je suis voudrai que tu me laisse. ». Elle lui tourna le dos, et il le savait à cet instant, qu'il n'obtiendrait plus un seul mot d'elle, que quoiqu'il dise, il n'y aurait que le silence. Il avait brisé ce qu'il avait réanimé mais ce n'était pas si grave parce que d'ici peu, tout cela serait fini, pour toujours.

Kai jeta un rapide coup d'oeil par-dessus son épaule, il était à présent dos à elle, prêt à partir. Elle se tourna et doucement, discrètement, elle prit un bidon sur l'étagère dont le nom médical était trop compliqué pour qu'elle sache de quoi il s'agit mais dont le logo ne laissait aucun doute sur ce qu'il attendait. Elle dévissa le bouchon alors que son coeur battait à tout rompre, allait-elle vraiment faire cela ? Cette fois, il n'y aura pas d'issue, pas de pile ou face comme elle avait pris l'habitude de le faire, si elle buvait ce truc, c'était la mort qui l'attendait. Oui mais cette fois, c'est ce qu'elle voulait et quelque part, il n'y avait pas de meilleur lieu pour mourir qu'ici, dans cet hôpital, après tout, c'était ici qu'elle avait tout perdu, c'était ici qu'elle perdrait la vie. Et ses lèvres se posèrent doucement sur cette bouteille...
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MessageSujet: Re: People found love in mysterious way. (Fernando)   People found love in mysterious way. (Fernando) EmptyLun 25 Jan - 10:24

La haine est un sentiment puissant. Si puissant qu’il est capable de prendre possession d’un corps. La haine peut parler. La haine peut agir. Pour moi, c’est exactement ce qu’il se passe. La haine me guide. La haine me dirige. La haine crie. La haine insulte cette femme fragile qui me fait face. La haine lui veut du mal. La haine veut la voir souffrir. La haine veut la voir pleurer. La haine veut la voir craquer. La haine veut la voir disparaitre. La haine se moque bien des conséquences. La haine n’est que vengeance. La haine n’a plus une once de conscience.
Comme transporté hors de ma propre cage corporelle, je ne suis plus que spectateur de ce qui se passe. Les mots sont libérés, fracassants, destructeurs. Je n’essaye même pas de les arrêter. Je les laisse filer hors de ma bouche sans filtre. J’observe le visage de Kai qui blêmit à vue d’œil, qui se décompose. Je l’observe avec une certaine satisfaction. Un sourire malsain nait sur mon visage. Ça aussi je ne le contrôle pas. Je ne me reconnais plus. Je n’ai plus rien de Fernando. Je n’ai plus rien du père calme, posé, gentil des deux petites jumelles Gabriella et Silhoé. Je ne me suis jamais vu comme ça. Je ne me suis jamais mis dans un état pareil. C’est comme si j’étais en train de découvrir une autre face de Fernando. Une autre face de moi. La face la plus sombre de ma personnalité. La noirceur de l’être.

« Tu sais quoi, je vais suivre un de tes conseils, arrêter de me justifier... parce que de toute façon, tu ne veux pas entendre la vérité, tu veux seulement te conforter dans ta réalité en noir et blanc, moi la méchante, toi le gentil... » Ses mots, je les entends, mais je ne les écoute pas. Ils ne sont que de passage, ils ne s’imprègnent pas. Tout ce qui retient mon attention, c’est les larmes qui coulent sur son visage. Kai, je l’ai vu pleuré si souvent. La plupart du temps à cause de moi. À cause de nos disputes. À cause de nos cris, de nos reproches, de nos piques, des coups tordus que l’on se faisait. Oui, je l’ai vu si souvent pleuré, mais jamais comme ça. Là, ce sont des larmes de désespoir. Ça se voit. Et là, je sais que j’ai réussi. Je sais que j’ai réussi à la faire se sentir au moins aussi mal que moi. Il n’y a qu’une chose qui aurait pu me détruire davantage. Une seule et unique chose : sa mort.
« Maintenant, la salope que je suis voudrait que tu me laisses. » Elle se retourne presque instantanément. Je ne vois plus que son dos à moitié couvert de ses longs cheveux roux lâchés. C’est à moi de m’en aller cette fois. C’est à moi de la laisser derrière moi, de briser l’ultime chance que nous avions de composer une famille. C’est à moi de priver nos filles de leur mère. C’est à moi de mettre fin à cette histoire pour toujours. Et là, en cet instant, la décision n’est pas difficile à prendre. Je me mets presque à regretter de ne pas avoir compris plus tôt. Peut-être que Kai avait eu raison de partir. Peut-être qu’effectivement elle n’avait jamais été destiné à devenir mère. Peut-être bien que nous n’étions que poison l’un pour l’autre. Peut-être bien qu’on ne sait que se détruire et se faire souffrir. À présent résigné à abandonner, je pivote et fais un premier pas. Mais tout de suite, je marque un temps d’arrêt : un bruit attire mon attention. Ma tête marque un angle à 60 degré et mon regard est attiré par le petit flacon que Kai est en train de porter à ses lèvres. Je sais immédiatement de quoi il s’agit. Je sais immédiatement ce qu’elle est en train de faire. Et, à nouveau, j’agis sans réfléchir. Le temps est comme suspendu. J’ai tout à coup conscience de tout un tas de choses. Ma respiration s’accélère. Mon cœur bat irrégulièrement. Ma boîte crânienne semble prête à imploser. Mon visage s’étire en une expression de terreur absolue. Elle est face à moi. Elle est face à moi cette ultime souffrance qui pouvait me mener plus loin encore que le désespoir : la mort. Tout se produit en une seconde. Tout change, tout s’effondre. Le corps frêle de Kai avec. Et moi, je chute aussi. Je chute lourdement et j’écrase le corps de la jeune femme de tout mon poids. Le coup est parti sans que je n’y réfléchisse. Mon poing s’est écrasé contre la fiole qui s’est brisée contre ses lèvres. Il fallait que l’empêche de boire. Enfin, il fallait que je l’empêche d’en boire plus.
Inerte, le visage en sang, c’est ainsi que je découvre la belle rouquine lorsque je l’installe sur le dos pour vérifier ses signes vitaux. Respire-t-elle ? Son cœur bat-il toujours ? Je colle mon oreille à ses lèvres et j’attrape son poignet entre mes doigts. Je ne sens rien. Je n’entends rien. « Non, non, NON ! » La panique me gagne. Je perds tous mes moyens. Malgré tout, malgré la situation, malgré ce qui vient de se passer, malgré le fait que ce soit Kai, mes instincts de médecin urgentiste me reviennent et je pratique machinalement les gestes de premier secours. « À l’aide ! » je dis faiblement. Désespéré de ne pas voir de résultat, j’ai le souffle coupé. Mes cordes vocales semblent avoir perdu toute capacité. Je n’arrive pas à crier. Comme dans mes pires cauchemars, je n’arrive pas à appeler à l’aide alors que j’en ai besoin. Plus que jamais. « À l’aide ! » je chuchote en tremblant. Je suis pris d’un puissant sanglot. Je manque de souffle. La panique rend ma respiration difficile et le peu d’air qui me reste, je tente de le donner à Kai. Je marque une pause de quelques secondes pour tenter de respirer à peu près correctement tout en continuant le massage cardiaque. « À L’AIDE ! » Mon cri transperce le silence de la pièce. Mon cri transpire le désespoir. Mon cri est déchirant. Mon cri est celui d’homme qui a tout perdu. Mon cri est celui d’un homme qui a tout perdu par sa propre faute. Mon cri est celui d’un homme coupable qui ne pourrait jamais se pardonner.
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