Un pressentiment, un mauvais en plus, voilà ce que je ressentais en ce moment, et ce qui me gênait le plus. Comme une impression que quelque chose de mauvais va se produire, oui mais quoi ? Telle était la question, comme dirais Shakespeare. Je marchais lentement dans la rue, n’ayant pas vraiment envie de rentrer chez moi, cette impression me suivant toujours, pourtant j’avais envie de retrouver Muse et de la prendre dans mes bras. Je posai la main sur la poche de mon jean pour vérifier que j’avais mon téléphone portable quand je me rendis compte que je ne l’avais pas ! J’étais maintenant à peu près certain que mon mauvais pressentiment était lié à à la disparition de mon gsm. Je me demandais bien ou j’avais pu le mettre ! Et si Muse m’appelait ? Ou ma mère où même Evelynn ? Je soupirai, il devait surement être à l’appartement mais je priai pour que personne ne m’appelle jusqu'à ce que je rentre et que je le retrouve.
Sans m’arrêter de marcher, je sortis mon paquet de clope de ma poche ainsi que mon briquet et en glissai une entre mes lèvres avant de l’allumer et de tirer dessus une bouffé salvatrice. Je marchais d’un pas plutôt lent, moi qui avait l’habitude de me dépêcher pour rentrer chez moi, enfin en tout cas d’avoir une démarche rapide. Là je me demandais si je devais seulement rentrer chez moi, l’idée d’aller boire un verre avant me traversa l’esprit mais finalement je secouai légèrement la tête, non, j’allais aller à l’appartement retrouver Muse, surtout qu’elle risquerait de criser si je rentrais plus tard que prévu du boulot. Je terminai alors rapidement ma clope avant de la jeter quelque part et avançait d’un rythme plus rapide jusqu'à ce que j’arrive devant l’immeuble. Là, j’entrai à l’intérieur et montai les escaliers jusqu'à l’étage ou j’habitais depuis quelques années avec Muse et ouvrit la porte. La jeune femme qui était désormais ma petite amie ne tarda pas a faire son apparition mais son regard sur moi confirma tout de suite la mauvaise impression que j’avais eu. Je fronçai les sourcils, si elle avait eu des mitraillettes à la place des yeux, je serais mort. Alors elle lâcha une bombe. J’avais surement l’air d’un abruti finit parce que pendant quelques secondes je ne compris pas ce qu’elle avait dit… « Hein… ?! Mais de quoi tu.. ! » Abbey ? Jamais de la vie, ça faisait longtemps, on s’était promis de rien dire, non je ne comprenais rien, vraiment rien, c’était avant en plus, avant que je ne sache ce que Muse ressentait pour moi, et qu’elle sache que je l’aimais moi aussi. J’enlevai ma veste et la déposai sur le porte manteau, je comptais aller dans ma chambre pour chercher mon téléphone qui – j’en étais sur – était la cause de sa colère quand « PUTAIN MUSE ! » je me retournai vers elle le regard plus furieux que jamais, avant de me retourner vers ma chambre où je jetai un regard vif vers ma guitare qui – Dieu merci – était encore dans sa housse. « Mais j’y crois pas t’es malade ! Et si tu parles d’Abbey … » je m’approchai d’elle, vert de rage. « Ouais. Et quoi ?! On était pas encore ensemble ! Si tu dois commencer à me faire ça pour toutes les femmes que j’ai baiser tu peux détruire toute la ville ! » crachais-je. J’avais envie de lui crier dessus les pires méchanceté, de la virer de l’appartement parce qu’a la base c’était le mien, de ne plus jamais la voir.. J’étais trop, trop impulsif et surtout trop susceptible.

A partir de la seconde où elle leva la main pour me gifler, je savais que cette historie allait nous déchirer. Mais je n’en avais pas envie, pourtant je sentais la rage monter de plus en plus en moi, comme un flot incontrôlable et d’ailleurs totalement incontrôlé. J’attrapai sa main, ne montrant aucun signe de faiblesse ou de douleur quant a sa gifle et serrait fermement son poignet « Tu vas te clamer Muse ! » dis-je, ou plutôt criais-je presque. Non mais elle avait finit de me faire des leçons de morale ? Entre nous deux c’était surement elle qui avait eu le plus de partenaires sexuels voire même plusieurs en même temps que ça ne m’étonnerait même pas. Je l’avais bien sur engueulé déjà une fois pour ça, peut être aurais-je du m’abstenir car c’était ce soir là qui avait lancé la machine, a partir de cette nuit qu’on avait passé ensemble les sentiments s’étaient fait plus grands, plus insistants. « Pourquoi ? » dis-je en lâchant doucement son poignet. « Je ne sais pas, après tout, pourquoi toi ? Muse… » j’en avais marre, je n’avais surtout pas envie de la perdre mais la rage était toujours bien présente. Elle m’en voulait pour quelque chose qui me semblait absurde, je ne l’avait pas trompé, tout ça… C’était avant. Mais le lui expliquer ne servirait à rien, j’étais certain qu’elle s’en ficherait, le simple fait d’avoir couché avec sa meilleure amie était déjà trop insupportable pour elle. « Putain Muse mais c’est toi que j’aime ouvre les yeux ! » dis-je, sentant la colère remonter a nouveau. Je finis par aller dans la cuisine, tremblant de rage je me servis un verre de whisky que j’avalai d’une traite, l’alcool pourrait me calmer, après quelques verres…

Se blesser. A qui fera le plus mal? Je pense que c'est lui qui m'achèvera en premier. Selon lui, je devais me calmer. Comment me calmer alors qu'il avait coucher avec ma meilleure amie. Comment? Et même si c'était avant. J'étais certaine qu'il connaissait les sentiments d'Abbey à son égard.

Sa poigne me faisait mal. Je pinçais les lèvres sous la douleur mais retenait mes larmes. Stanley ne s'était jamais rendu vraiment compte de sa force, mais il était très fort et pouvait faire très mal lorsqu'il était en colère. « Pourquoi ? ». Oui, c'était simple après tout. Pourquoi avait-il couché avec Abbey et pas une autre? « Je ne sais pas, après tout, pourquoi toi ? Muse… » Sa main avait lacher mon poignet. Moi qui était calmer par son geste, me revoilà dans tout mes états. Alors qu'il partait vers la cuisine, je restais dans le salon, saisi son ordinateur portable, sans vraiment réfléchir et le lâchais. Stan se retourna d'un seul coup au bruit fracassant et je haussais les épaules lachant un simple petit « Oups » qui n'était pas vraiment sincère. Je voyais rouge. Il avait eu beau me dire qu'il m'aimait juste avant. Je voyais quand même rouge.

- Pourquoi ai-je lâché ton ordinateur? Bonne question Stanley. Qui répond en premier. Tiens toi. Pourquoi coucher avec la meilleure amie de la fille qu'on aime quand on sait que les deux vont souffrir. C'est vrai ça? Pourquoi avoir couché avec Abbey alors qu'elle a des sentiments pour toi? Et pourquoi m'avoir choisi moi, si tu as couché avec Abbey avant?... On répond chacun son tour?

J’étais partis aller me chercher un verre quand j’entendis un bruit d’objet se fracassant sur le sol, je me retournai et vit mon ordinateur qui m’avait juste couter la peau du cul, su le sol. La je ne pus me retenir « Pourquoi, parce qu’elle est bonne peut être, toi aussi d’ailleurs ! Parce que vous faites des choses que les autres ne font pas, j’en sais rien moi, tu crois que j’y pense ?! JE PRENDS UNE FILLE ET J’ME LA FAIT ! Exactement comme avec toi ! » crachais-je. Manifestement elle me cherchait, elle voulait la bagarre, elle ne se contenterait pas de cinq minutes de disputes ce soir, elle allait en vouloir des heures et des heures et ça moi, je n’en voulais pas. Elle se faisait de plus en plus distante, éloignée, je n’avais qu’une envie, la laissé partir. Quand Muse se comportait ainsi j’en oubliais presque mes sentiments a son égard, elle était alors juste la femme qui me pourrissait un moment de ma vie, et qui le pourrissait bien avec aucune chances de retour. Vraiment, elle m’énervait. Comment supporter de vivre comme ça avec elle encore ? Je me demandais de plus en plus si notre couple était une bonne idée, si elle ne pouvait même pas faire abstraction de tout ce qui s’était passé avant alors ce n’était même pas la peine, non ? C’était condamné une relation alors que celle-ci commençait à peine. Et c’était ce comportement qui m’énervait le plus. Je n’allais pas casser ses affaires à elle, mes mots auraient bien plus d’impact, je le savais, peut être étais-je sur ce point plus fort qu’elle. Et comme c’était la première fois qu’un tel affrontement avait lieu, j’espérais qu’elle le comprendrait, sinon c’était mener a notre perte.

Je le regardais sans rien dire. Paralysée par ses paroles. Mon regard se mêlait à la peine, le doute, la rage, l'angoisse. Exactement comme avec moi.. Dans quel sens? Lorsque je couchais avec n'importe qui pour oublié que l'homme que j'aimais était inaccessible? Ou, il prenait une fille, dans ce cas, c'était moi, et il la jetait. Cette deuxième idée était irrationnelle, il venait de dire qu'il m'aimait... Mais. A Abbey... Lui avait-il dit la même chose? Mes bras se levèrent dans un geste lent et j'attachais mes cheveux d'un chignon, mon regard fixant le sol, le vide sous mes pieds. Mes cheveux attachés, mon regard remontait lentement vers Stanley. « Je... Je crois que je vais partir. ». Trois pas en arrière et je lui tournais le dos pour rejoindre ma chambre où je m'enfermais à double tour.

Depuis mes quatorze ans, j'avais vécu ici. 5 ans, c'est long. J'avais vécut 5 ans avec Stan, c'était peut-être de trop? On avait peut-être atteint notre limite au point qu'on ne se supporte plus. On avait attendu 5 ans pour se déclarer qu'on s'aimait et maintenant, on s'engueulait, comme la plupart du temps depuis notre cohabitation.

Je sortais un vieux sac que j'avais lorsqu'il m'a recueillie. si je bourrais toutes mes fringues, peut-être que j'arriverais à tout mettre. Le sac fait, j'ouvrais la porte à la volée, tombant nez à nez sur Stanley. « Je me suis assez imposée dans ta vie. ». Et là, à nouveau, toutes mes barrières tombaient. Je ne contrôlait plus mes gestes, à quoi bon, mon corps faisait ce qu'il voulait. Ma main vint caresser le visage de mon amant. « Je suis plus la gamine de quatorze ans que tu as recueillie au bord de la route. Je suis venue m'installer chez toi un moment, au départ, c'était le temps que je trouve une maison de jeunes, puis je suis restée. Je me suis imposée et j'ai fini par vivre ici de façon tellement constante que j"étais plus qu'un décor, on se croisait, on chahutait, mais on a jamais vraiment pris le temps d'être deux. Je me suis trop imposée dans ta vie, je te l'ai pourri. A à peine 17 ans, tu devais t'occuper d'une gosse de 14. Stanley... Faut que je te rende ta liberté.».

Elle attacha lentement ses cheveux en un chignons désordonnés, qui lui allait si bien et leva les yeux vers moi, son regard était plus triste que jamais mais le pire ce fut quand elle ouvrit la bouche pour parler. Je crus sentir mon cœur s’arrêter de battre quelques instants, comme si il n’avait plus aucune raison de le faire sans elle, comme si l’annonce de son départ était un prémices au déchirement qu’il allait subir. Qu’il subissait. Elle fit alors quelques pas en arrière et s’enferma dans sa chambre, je m’appuyai sur le mur derrière moi, la douleur devenant presque physique, insupportable. Je finis par me détacher du mur et allai prendre un nouveau verre d’alcool. Puis je sortis une clope de mon paquet mais n’en avait même pas envie, je n’avais envie de rien, absolument rien, je laissai trainer la cigarette, le paquet ouvert et le briquet sur la table du salon, assis dans le fauteuil j’attendais… J’attendais qu’elle sorte mais c’était insupportable, c’était long, tellement long ! Je me levai juste au moment ou elle sortit de la chambre, elle avait une valise pas bien grande et le visage triste qui me fendait le cœur. Imposée ? Jamais elle ne s’était imposée dans ma vie, elle y était pour me rendre plus heureux, malgré nos innombrables disputes… Pourtant c’était la première fois qu’elle me laissait, qu’elle voulait partir. Elle leva la main et la posa sur ma joue, je l’attrapai dans ma main, décidé a ne pas la lâcher, j’avais besoin d’elle et elle ne s’en rendait même pas compte ! Peut être faisais-je mon égoïste enfaite… « J’en ai rien a foutre que tu sois là depuis tes 14 ans, j’en ai rien a foutre d’avoir du m’occuper de toi alors que je n’avais que 17 ans… Reste. » dis-je en ne lâchant pas sa main, je la regardais en essayant de voir si il y avait encore une possibilité pour qu’elle reste… Je le voulais, intensément. « Je ne t’ai jamais trompée… Je t’aime. » dis-je, et j’aurais pu le lui répéter inlassablement. Je n’avais jamais été doué pour parler de mes sentiments, je ne le faisais même jamais mais là j’avais bien trop peur de la perdre a tout jamais…

« J’en ai rien a foutre que tu sois là depuis tes 14 ans, j’en ai rien a foutre d’avoir du m’occuper de toi alors que je n’avais que 17 ans… Reste. ». Je me mordillais la lèvre inférieur alors qu'une trainée de larme tombait sur ma joue. J'avais à nouveau cette peur. Peur que ma vie devienne constamment ceci, disputes sur disputes. Stanley me demandait de rester, mon cœur me hurlait de me blottir dans ses bras, ma tête me disait de fuir. Il ne me lâchait pas, ma main dans la sienne, son regard dans mes iris. Je ne pouvais me détacher de lui, autant par contact visuel que par contact physique. Et tout au fond de moi, je sentais que c'était du pareil au même, quelque chose m'empêchait de me détacher de Stanley et partir à l'aventure. J'avais besoin de lui. « Je ne t’ai jamais trompée… Je t’aime. ».

C'était de ses mots là qu'il ne fallait jamais me dire après une dispute. Des mots qui font mal mais qui réchauffe le cœur. Il m'aimait. Stanley me l'avait déjà dis, mais je sentais que dans sa voix, il était au plus sincère. « Je t'aime aussi... ». Mais l'aimait-il plus que moi? L'aimait-il simplement? Abbey était ma meilleure amie, le fait de savoir qu'ils avaient couchés ensemble me déchirait le coeur. Je dégageais ma main de celle de Stanley avant de reprendre possession de celle-ci, reprenant les directives. Je m'avançais avant de me blottir contre lui, n'affrontant plus son regard. « Il me faut du temps... Avant ou après notre relation, elle reste ma meilleure amie et tu restes l'homme que j'aime. C'est dur Stanley. ».

Du temps, voilà ce qu'il me fallait. J'avais besoin de temps pour que cette erreur passe. Est-ce que j'avais pardonné à Stanley? Pas entièrement, mais en partie. Es-ce que j'avais pardonné à Abbey. Non. Pas encore. J'avais besoin de parler avec elle. « Je ne partirais pas si tu ne veux pas que je partes. ».

Le fait qu’elle me dise m’aimer aussi ne me soulagea pas autant que je l’aurais cru, que je l’avais espéré. Non parce que le fait qu’elle m’aime ne changeais pas forcement quelque chose au fait qu’elle songe quitter l’appartement et ma vie par la même occasion. Finalement elle se détacha de mon emprise, ce qui eu le don de me nouer l’estomac, allait-elle donc vraiment partir ? Je ne savais pas comme j’allais faire pour vivre convenablement sans elle, elle était un peu près tout ce que j’avais dans ma vie, a part Evelynn et ma mère. Finalement elle vint se blottir contre moi et je passai mes bras dans son dos pour l’enlacée. « Je suis désolé… » dis-je, sincère, je n’étais pas du genre a facilement m’excuser mais j’avais bien compris que je lui avais fait du mal et je voulais réparé cette erreur le plus vite possible. Il faudrait que j’arrête de voir Abbey… Oui, elle était trop attachée a moi. Je n’étais pas amoureux d’elle mais si elle elle l’était ? Non, on ne pouvait pas faire ça a Muse. Ce qui me réchauffa vraiment le cœur se fut ses dernière paroles, je la serrai un peu plus contre moi, tendrement. Ma main vint déloger son visage tandis que je lâchais un peu mon emprise sur elle, je levai son menton a l’aide de mes doigt, délicatement et vint déposer un baiser sur ses lèvres. « J’ai besoin de toi Muse. » avouais-je alors que nos visages étaient encore si proches.