Elle criait encore et encore à croire qu’elle n’avait que ça affaire, moi je n’écoutais pas pour être franche depuis belle lurette j’avais arrêté écouter ses leçons de moral. Je continuais à mettre des bouquins dans mon sac, malgré ma récente transformation j’étais toujours une fille sérieuse. Je ne pouvais pas changer aussi rapidement, j’avançais pas à pas vers cette autre moi. Qui déplaisait beaucoup à ma mère, elle disait qu’elle avait perdu sa petite fille. Si ce n’est pas de l’hypocrisie pur et dur de sa part je n’appelle plus Sharly ! Elle finira par se tuer à gueuler comme ça à tout va, elle voulait que je change voilà le résultat : elle déteste ce que je suis devenue. Mais, son avis avait peu d’importance à mes eux. Tout ce que je voulais c’était ressentir la même liberté que Jay, même si lui ne veut pas non plus que je change. A croire qu’il a parlé avec ma mère ce qui impossible d’ailleurs, elle aurait déjà fait un scandale. Je fourrai dans mon sac mon dernier livre avant de balancer mon sac sur mon épaule. « Je peux y aller maman ? Je te signale que j’ai cours. » Vu son regard noir je devais vivement baisser d’un ton. Elle ouvra la bouche mais, j’étais déjà sorti de ma chambre pour descendre rapidement les escaliers. « Sharly je n’ai pas terminé revient immédiatement. » Je continuais ma route vers la porte d’entrée sans écouter son ordre, chaque fois c’était la même chose. A quoi bon rester si c’était pour entendre une énième fois son discours maternel qui commençait sérieusement à me gaver. Je posai ma main sur la poignée de la porte avant de me retourner vers ma mère folle de rage. « Toi tu n’as peut être pas fini mais moi si. Je rentre peut être tard ce soir. » Maman marcha rapidement vers moi, je voyais bien qu’elle ne savait plus quoi faire de moi. Qu’elle essayait tant bien que mal de me comprendre, toutes ses tentatives étaient un échec cuisant. Dur à l’admettre de sa part, le plus dur pour elle était surement de n’avoir aucun contrôle sur moi. Je n’ai plus une petite fille docile les gens changent. « Oh non Sharly ne me fais pas ce coup là, après le lycée tu reviens directement à la maison. Je ne veux pas que tu traines avec X ou Y dans la rue ! » Un sourire se dessina sur mes lèvres, elle devait encore garder espoir que je sois encore pure. Je n’avais jamais avoué à ma mère les choses que je faisais, je lui montrer juste mon côté rebelle rien qu’avec ceci elle flippait beaucoup. « A ce soir maman. » Je sortis rapidement de la maison avant qu’elle me sorte la bible entière. […]
Je venais de franchir les grilles du lycée comme à son habitude la cour était remplie par les lycéens. Des groupes par ci par là, des couples collaient en faisant une partie de roulage de pelle. Je continuais mon chemin je cherchais du regard mais, avec cette foule je ne voyais pas grand-chose. Après cinq minutes à essayer de le trouver je partis résigner dans les couloirs. Je dis bonjour à quelques personnes, bien évidemment mon nouveau moi ne passait pas inaperçu. Même les garçons qui passaient leur temps à m’éviter aujourd’hui me couraient après. Tout ce qui m’intéressait c’était Jay, lui seul pouvait me comprendre ou du moins c’est ce que je crois. Jay n’est pas ce genre d’homme à exprimer ses sentiments. Mais, avec lui tout semble plus facile, c’est grâce à lui que j’ai pu découvrir ce monde de fête, d’alcool, de sexe. Bon je dois bien l’avouer que j’étais encore réticente sur certains points, j’avais perdu juste une part de timidité. Les cours ne commençaient que dans une quinzaine de minutes, je m’adossai à un mur avant de laisser tomber mon sac près de mes pieds. D’autres lycéens vinrent me voir je parlais de temps à autre avec eux, un jeune homme me parlait ou essayer de me draguer tant bien que mal. Ce qui me décrocha un sourire devant sa détresse soudaine. « Jay attends ! » Le jeune homme venait de passer devant le groupe il n’avait pas du me voir parmi eux. Je courrai derrière lui pour essayer de le rattraper jusqu’à ce qu’il s’arrête. A nouveau je me remis à sourire. « Salut. » Voila que mon cœur s’était remis à battre rapidement, c’est idiot je le sais qu’il ne ferra rien. Mais j’étais naïve avec lui, j’espérais qu’il m’envoie un signe n’importe lequel.
I'm not the only one who is broken and I know I'll never let you go.
On était lundi matin. C’était sûrement le jour que je détestais le plus. Recommencer les cours, aller au lycée, manger, regarder la télévision, et glander. Tout était un éternel recommencement, et cela commencer sérieusement à me fatiguer. Heureusement qu’il y avait l’alcool, la drogue et les filles pour décompresser, sinon je crois que j’aurais déjà sauté des falaises d’Arrowsic. C’est d’une humeur assez maussade que je me dirigeais vers le lycée McDonell. Rien que le nom de ce lycée donnait envie de vomir. Comme tous les lundis matins, les élèves étaient surexcités. Ils étaient si heureux de retrouver leurs amis et leur raconter ce qu’ils avaient fait pendant le week-end. Je n’étais pas de ces gens-là. Moi, j’étais plutôt du genre isolé, qui ne raconte sa vie à personne, déjà parce qu’elle n’est pas intéressante mais surtout parce que je n’en ai pas la moindre envie. Et de toute façon, je n’avais personne à raconter ma vie. Je me sentais tellement à part dans ce lycée. C’était comme si j’étais une tâche qui gâchait ce magnifique tableau, une pièce en trop qu’on n’allait pas utiliser, un cheveu dans une soupe. Je n’étais tellement pas à ma place ici. Au début, cela ne me dérangeait pas, mais au fur et à mesure que le temps passait, cela m’empoissonnait. Quand je voyais tous ces groupes d’amis, tous ces visages heureux et éclatants de rire, j’avais envie de leur rire au nez, mais au fond de moi, je les enviais. Je passais dans les couloirs, marchant négligemment, le visage froid, les yeux fixant le sol. Personne ne faisait plus attention à moi à présent. Tout le monde savait que j’étais détestable, et que je n’en valais pas la peine. J’étais devenu comme invisible. Invisible aux yeux de tous.
Je marchais dans ces couloirs de l’enfer, me rapprochant de plus en plus dans la salle du calvaire. A vrai dire, je n’avais aucune idée de où je me dirigeais. Je ne savais pas quel cours j’avais. Par habitude, je marchais tout droit, au milieu de cette foule que je détestais tant. Je trainais des pieds, bousculant quiconque qui était sur mon passage. Une petite voix prononça mon nom, mais je n’entendis pas. Ce n’est que quand une petite blonde s’approcha de moi que je réalisais que c’était Sharly qui m’avait appelée. Je ne pus m’empêcher de sourire bêtement. Mais quel était le sentiment qui se développait en moi ? Pourquoi mon cœur se mettait tout d’un coup à battre aussi rapidement ? Pourquoi étais-je aussi gêné de parler à Sharly, alors qu’on se parlait quasiment tous les jours ? Depuis quelques semaines, ça m’avait pris, sans même que je ne comprenne ce qui m’arrivait. C’est vrai que j’aimais beaucoup Sharly. Elle était jolie, très gentille et adorable. Dans ce lycée, elle était la seule qui voulait bien m’adresser la parole, si je ne comptais pas Valentyne qui avait commencé à me parler elle aussi. Mais avec Sharly, ce n’était pas la même chose. J’éprouvais vraiment quelque chose de très fort envers elle, et ce sentiment nouveau me changeait étrangement. J’étais plus attentif, plus sympathique avec elle, alors qu’avant, je la traitais comme un petit chien. Cependant, je voulais cacher cette affection si soudaine, alors je me forçais à prendre ces airs hautains et prétentieux qu’elle connaissait tant. Et le pire, c’est que je ne voulais pas être comme ça. Pas avec elle. Et la déception que je lisais dans ses yeux à chaque fois me brisait chaque jour le cœur. Il fallait que j’arrête avec mon ego sur dimensionné. Pour elle.
Sa douce voix était si agréable à mes oreilles. Cette fille égayait toujours mes journées tristes et mornes. Elle était comme une fée tombée du ciel. « Salut. » lui répondis-je avec un air idiot. Non, il fallait que je montre plus d’assurance tout de même. J’étais vraiment pathétique. Moi je n’y connaissais pas grand-chose à tout ça, à tous ces trucs qu’on appelle l’amour. Si je suis amoureux ? Je crois que je l’étais, mais je n’étais pas certain. Avec les filles, j’étais toujours confiant, mais avec Sharly, c’était comme si je perdais tous mes moyens, et que je me mettais à nu. « T’as passé un bon week-end ? » J’aimais bien parler avec elle. Au moins, elle ne me jugeait pas, elle. Je ne pus m’empêcher de remarquer que quelque chose avait changé chez Sharly. Je l’avais déjà remarqué à la rentrée, mais cela s’accentuait de jour en jour. Et bizarrement, le fait qu’elle se métamorphose en femme aurait dû me plaire, mais là, non. Elle devenait quelqu’un d’autre, quelqu’un que je ne voulais pas qu’elle devienne. Je me demandais bien ce qui l’avait poussé à ce changement. « T’as changé quelque chose chez toi ? » C’était plus fort que moi. J’étais un triple idiot, mais je ne voulais pas qu’elle change. Je l’aimais bien comme elle était. A mes yeux, elle était parfaite.
J’essayais de me contrôler je ne savais pas comment décrire ce qui se passait en ce moment en moi. J’étais euphorique à l’intérieur j’essayai de contenir cette soudaine joie au fond de moi. Je ne voulais pas passer pour une folle aux de Jay. Il suffisait qu’il fasse un seul geste voila que c’était le feu d’artifice dans mon cœur, étrange je dois dire. Je n’aurais jamais pensé décrire de tels moments dans mon existence. J’ai toujours cru que je ne ressentirais jamais ce genre de chose de manière aussi intense. Pourtant la plupart vous dirons que vous allez ressentir tout ceci un million de fois, moi j’étais ce genre de fille à aimer réellement une seule fois. Jay était le dénominateur de mes sentiments, encore là les mauvaises langues dirait que Jay et moi c’était comme l’eau et le feu c’est incompatible. Mais, je voulais croire dur comme fer qu’il y ait un jour un « nous » entre lui et moi malgré nos différences. Qui soit dit en passant se gommaient un peu plus chaque jour. Jay ne semblait pas adhérer à mon nouveau caractère, ce qui au fond m’avait un peu déçu. Il préférait s’éloigner de moi, me prendre de haut je savais qu’il faisait cela pour cacher ses sentiments qu’il s’évertuait de faire disparaitre ce dont je trouvais dommage. C’était sa nature je ne pouvais pas le changer d’un coup même si j’aurais connaitre tout ce qui se passe là-haut dans sa tête. Je me poserai moins de questions sur lui. Je plantai mes yeux dans les siens pour essayer de comprendre ce qu’il pouvait bien ressentir, mais Jay affichait souvent un visage neutre voire même glacial, ce qui ne m’aidait pas dans ma quête aussi stupide qu’elle soit. Je donnerai n’importe quoi en ce moment même pour savoir ce qu’il pensait. Je sais c’était une chose impossible, même ces pseudos mentalistes n’arrivent pas à lire dans les pensées.
Il semblait être perdu devant moi, je le connaissais confiant il avait un don naturel pour parler aux autres filles. Qui en passant étaient largement plus jolie que moi, devant moi Jay se métamorphosait. Après je me fais peut être des idées, j’ai une certaine tendance à exagérer certaines choses comme en ce moment précis. La voix suave de mon ami me tira de ma rêverie, un jour ou l’autre je finirais par le faire fuir avec ce genre de choses. « Oh tu sais comme d’habitude, les fêtes des disputes interminables avec ma mère. Et toi ? » Au fond je n’avais pas besoin de lui demander c’était lui qui m’avait montré ce monde de débauche. Il avait du passé son week end à faire la fête et draguer des filles. Je dois bien l’avouer j’aurai aimé être à la place d’une de ces filles, être près de lui pouvoir sentir son parfum. Mais, non je restais la bonne copine avec qu’il passait du bon temps de temps à autre. Même mon côté sensuelle, gaie ne changeait rien entre nous à part peut être des disputes. J’avais pensé que tout ça m’aurait aidé à être plus à ses yeux mais, sur ce coup j’étais stupide doublet d’une imbécile. Le silence prit place petit à petit, je jetai des regards furtifs et surement amoureux vers lui. J’aurai pu lui balancer tout ce que j’avais sur le cœur pour lui faire comprendre, rien que d’y penser j’étais tétanisée de me faire rejeter par la suite. En aucun cas je ne voulais m’éloigner de lui.
Le moment que je redoutais encore venait de tomber, pourquoi me posait il encore cette question. A croire qu’il voulait que je redevienne comme avant. A quoi bon à ses yeux je serais la même, Sharly une fille géniale la bonne copine. Une étiquette que j’avais du mal à m’en débarrasser, je pense qu’elle va me suivre encore longtemps. « Qu’est-ce que tu racontes Jay ? Je suis toujours là même mais un peu différente. Mais je reste pareil. » Gros mensonge de ma part, j’avais changé plus que je le disais. Je ne voulais pas qu’il me demande pourquoi, ça reviendrait à lui dire toute la vérité. Je voulais m’éviter une grosse déception, au plus profond de moi je rêve qu’il ressente la même chose. Mais, là je parle de Jay pas d’un garçon banal qui tombe amoureux tous les deux jours. Je ne l’ai jamais entendu me dire un jour qu’il aimait une fille en particulier. Tout ce qui l’intéressait en ce moment c’était vivre libre comme un libertin. Ce qui lui réussi parfaitement, je voulais goûter aussi à ce sentiment pour être encore plus proche de lui. Aujourd’hui j’avais l’impression que tous nous éloigne, encore ce n’était qu’une impression. Aujourd’hui ma vie n’était basée que sur des impressions, cela ne m’aidait pas des masse. Puisqu’au final j’étais aussi perdue qu’au départ la seule chose qui ne changeait pas était mes sentiments pour ce casanier.
I'm not the only one who is broken and I know I'll never let you go.
Mine de rien, Sharly avait le don de me mettre dans tous les états. Je ne pensais même plus aux élèves qui nous entouraient, aux chuchotements peu discrets qui se faisaient à propos de nous deux. C’est vrai que des rumeurs plus folles les unes que les autres se parcouraient à notre sujet. Un jour, quelqu’un m’avait même dit que des paris se faisaient sur la durée de notre couple. C’était complètement dingue, jamais je n’aurais cru être au centre des plaisanteries des élèves du lycée. On était carrément devenu le sujet favori de toutes ces commères. A vrai dire, cela m’importait peu. Je me fichais totalement de ce que pensaient les autres, puisque de toute façon ce n’était que du mal. Sharly représentait beaucoup pour moi, même si elle ne s’en doutait pas. Je m’en voulais tellement d’être un incapable qui n’osait pas dire tout ce qu’il ressentait. En fait, je ne savais pas encore vraiment ce qui se passait dans mon cœur quand je la voyais. C’était comme un océan de sentiments. Cependant, ce qui était certain, c’est qu’elle n’était pas comme les autres. Elle était unique. Elle était la seule qui pouvait faire naitre des papillons dans mon ventre. Et juste pour ça, je voulais la garder pour moi, toute seule. Je ne voulais pas qu’elle me quitte, je ne voulais pas qu’elle me laisse tomber. Elle était la seule fille qui égayait mes journées, la seule fille qui me donnait envie de sourire et de m’améliorer. Et je ne sais pas ce que serait ma vie sans elle. Seulement voilà, j’étais trop idiot pour dire tout le bien que je pensais d’elle, et tout le bien qu’elle me procurait.
A peine avais-je entendu le mot « fête » que mon corps se figea. Sharly ne rimait pas avec fête. Pourquoi était-elle allée à une fête, ça ne lui ressemblait tellement pas ? J’essayais de l’imaginer, bourrée, se faisant draguer par un pauvre idiot. Je ne pouvais m’empêcher d’être jaloux, et de penser à ce qu’elle avait fait durant cette fête. Elle changeait vraiment. Je ne l’avais même pas vu venir, j’aurais pu l’arrêter. Je veux l’arrêter, avant qu’elle ne passe du mauvais côté. « Tu vas aux fêtes maintenant ? Mais pourquoi tu fais ça ? Tu ne faisais jamais ça avant. » Je baissai les yeux. Je ne savais pas quoi lui dire pour qu’elle arrête maintenant. Ce monde n’était pas pour elle, elle allait se faire manger comme un petit chien. Je ne voulais pas qu’elle s’entraine dans des trucs dangereux pour elle, car je tenais à elle. Je voulais qu’elle reste comme elle était, une Sharly gentille et douce qui avait réussi à percuter mon cœur. Elle me retourna la question. Que pouvais-je bien dire ? Je n’avais presque rien fait de mon week-end, si ce n’est que boire, fumer, sniffer et regarder la télévision… seul. Oui, j’étais quasiment tout le temps seul, et cela m’anéantissait de jour en jour. Et elle, Sharly, elle venait toujours me parler au lycée, et j’étais toujours content quand elle souriait. Elle était ma meilleure compagnie, je ne voulais vraiment pas qu’elle change. J’avais envie de lui demander ce qu’elle avait fait à cette fête, si elle n’avait pas rencontré quelqu’un. Cela me rongeait l’esprit. Alors je lâchai un peu dégouté : « Tu t’es bien amusé à cette fête alors ? T’as rencontré quelqu’un ? » J’avais encore repris mes airs arrogants, et je m’en voulais de parler comme ça à Sharly, mais c’était plus fort que moi.
Ses yeux me faisaient littéralement succomber. Elle était vraiment la plus belle fille que j’avais jamais vue. Je l’aimais comme ça, innocente et magnifique. Certes, ce n’était pas le genre de filles que je draguais, c’était le genre de filles susceptible à devenir ma femme. Et c’était étrange de penser ça, mais je crois que je le pensais vraiment. Quand elle me dit qu’elle n’avait pas changé, j’eus du mal à le croire. A vrai dire, je ne la croyais pas du tout. Cependant, ce petit air innocent me faisait toujours sourire. Je ne pouvais pas lui en vouloir, mais malgré tout, je n’aimais pas ce qu’elle devenait. « T’es pas obligée de me mentir Sharly. Je vois bien que t’essayes de changer, je ne suis pas idiot tu sais. Je ne sais pas pourquoi tu fais ça, mais arrête, s’il te plait. » Je m’étais rapprochée d’elle, sans même m’en rendre compte, sans quitter ses yeux envoutants. Sa douce odeur me faisait frissonner. Tout chez elle me plaisait. Alors pourquoi je n’arrivais toujours pas à comprendre ce qui se passait dans mon cœur ? « Je trouve que tu es parfaite comme ça. » Je passai une main dans ses beaux cheveux blonds. Mais à quoi je jouais ? Pourquoi je jouais avec le feu ? Pourquoi je me dévoilais comme ça, alors que je pouvais en souffrir pour toujours ? Je n’en savais rien, mais ce sentiment qui se développait en moi à chaque fois que j’étais prêt de Sharly me faisait terriblement peur. Je n’étais pas certain d’être prêt à entrer dans l’arène, à me mettre complètement à nu et à voir la vérité en face. Oui, j’étais complètement effrayé. J’étais un trouillard. Alors je me reculai, complètement paniqué par ces secousses qui bougeaient dans mon cœur. Une chose était sûre : cette relation n’allait pas me laisser indemne.
Je trouvais étrange notre relation depuis le départ, personne n’aurait misé sur notre amitié encore moins que je tombe réellement amoureuse de lui. Moi-même j’aurai osé parier l’échec vu mon caractère et celui de Jay. D’ailleurs j’avais remarqué le regard des autres lorsque je venais lui parler. A leurs yeux j’avais l’impression de commettre un crime, comme si Jay était un condamné à mort. Si seulement ils le connaissaient comme moi. Ils verraient un autre visage de ce dernier, même que très rarement. Au fond ces moments étaient les meilleurs à mes yeux. Je dois dire que notre histoire c’est un peu comme Roméo et Juliette ou Harry avec Sally, des personnes différentes qui sont réunies. Dans notre cas ce n’était pas une question d’amour mais, plutôt une amitié basée sur une confiance enfin je crois. Ce n’était que mon point de vue, et ce que je voyais me plaisait. Même si une part de moi-même en demandait beaucoup plus, malgré quelques efforts les messages ne semblaient atteindre sa cible. Non, d’autre garçons venaient me voir je dois dire que c’est plutôt flatteur. Jay ; c’était à lui que je pensais jour et nuit lorsque je discutais avec ces mecs. Idiot peut être, pensez cela mais j’étais accro à ce type. Comme une junkie accro à sa cocaïne, ou fumeur qui s’accroche à sa dernière cigarette ma drogue à moi c’était lui. Ce jeune homme au visage renfermé, junkie, qui ne se mêle pas aux autres oui je l’étais. Je sais que je devais me montrer plus réaliste, je ne pouvais en aucun cas oublier ce que je ressentais pour lui, alors que ses sentiments ne sont pas partagés de l’autre côté. C’était bien ma veine si c’était le cas. Le fait que je prononce le mot fête sembla rester à travers de la gorge. Je savais que j’allais encore provoquer une de ces petites disputes sur mon changement. Je commençais en avoir marre qu’il me rappelle sans cesse cette chose, qu’est ce que je faisais de mal dans l’histoire ? Rien de bien dangereux, ce n’est pas comme si j’agissais comme une de ces filles plus communément appelés prostitués. Je n’étais pas si j’étais arrivé à ce point de dépravation, je me respectais encore.
Jay ne répondit pas à ma question préférant encore me faire la morale. Pourquoi diable cherchait-il à savoir une raison ? Ne pouvait-il pas accepter ce petit changement en moi ? Il devait surement me protéger mais, c’était lui qui m’avait montré ce monde là. Alors pourquoi se montrait-il ainsi, il aurait pu prévoir que je me laisse tenter par ce monde qui est le sien. Je poussai un léger soupir avant de lui répondre. « Je ne sais peut être pour être comme toi…. » Dans ma tête j’avais l’air d’être plus convaincante qu’à cet instant précis. Au final je ne sais pas si ce genre de chose me plait, je me suis rarement posée la question. J’y allais en essayant de comprendre comment les jeunes de mon âge s’amusent. J’imite tout simplement pour essayer d’attirer l’attention de Jay, ceci faisait l’effet inverse de ce que j’attendais. Comme en ce moment vu qu’il reprenait son air arrogant pour me parler, je détestais quand il le faisait. Je finissais par me sentir coupable de ce que je devenais, alors que je n’étais pas la seule coupable dans l’histoire. « Oh arrête de me parler avec cet air là Jay ! Sois sincère est-ce que ça te dérange si j’ai rencontré quelqu’un à cette soirée ? » Il faudra qu’un jour ou l’autre il dise ce qu’il pense, je ne veux plus trouver seule des réponses à mes questions. J’essayais d’être sincère avec lui, tout ce que je recevais c’était un air arrogant de sa part. Vive l’amitié dans ce cas. Pourtant j’avais du mal à lui en vouloir très longtemps, allez savoir pourquoi je ne tenais pas devant lui.
Finalement la meilleure solution à mes yeux étaient de rendre la vérité un peu moi dur pour lui. Je n’aimais pas vraiment lui mentir comme ça, un jour ou l’autre il apprendra la vérité. Ce jour là je devrais en payer le prix mais, ce jour semblait encore loin devant moi je l’espère. D’un coup mes pieds me semblèrent plus intéressant, je préférais éviter de croiser ces yeux, de peur de me trahir et de sauter à pied joint dans mes histoires. J’aurais bien voulu lui dire la vérité mais, je ne pouvais pas j’en dirai beaucoup trop sur mes sentiments. Arrêter, c’était plus facile à dire qu’à faire. C’était un cercle vicieux impossible de le briser comme ça d’un coup et seule. Jay s’approcha de moi, mon cœur fit encore des sauts faramineux contre ma poitrine. Si seulement il savait qu’il me faisait tout ça, je relevai les yeux pour les y plonger dans les siens. Je me perdais littéralement. Rien que le contact de sa main sur mes cheveux me faisait frissonner. Ce moment je l’attendais depuis longtemps je dois dire, je pensais rêver mais c’était bien réel. Il me trouvait parfaite, ça y est j’étais aux anges mais mon bonheur fit de courte durée lorsqu’il s’arrêta brutalement. Je venais de me prendre un vent, c’était comme si je venais de rater la dernière marche de l’escalier. Putain c’est fou que ça fait mal ! « Attends tu n’as pas le droit de faire ce genre de chose Jay. Me dire que tu me trouves parfaite puis t’éloigner comme ça d’un coup. Ce genre de chose compte beaucoup pour moi, ce geste avait l’effet d’une bombe sur moi. Pendant l’espace d’une seconde j’ai cru que…. Oh et puis laisse tomber comment aurais-je pu croire qu’un jour tu veuilles bien me dire ce qui se passe dans ta tête ? Je suis une simple idiote, je préfère qu’encore que tu prennes ton air arrogant avec moi. » J’étais partie quand même un peu fort sur le coup mais, je ne comprenais pas Jay. Un jour c’est un pied devant et l’autre c’est 3000 pas en arrière. Comment savoir sur quel pied danser ? J’en avais marre de danser là maintenant mais je venais de réaliser que j’avais dit à voix haute, ce que ce geste avait fait sur moi. J’espérais qu’il n’est pas compris le sens réel du terme.
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Sharly voulait être comme moi. Je ne voyais pas la raison qui la poussait à vouloir devenir comme moi, cela m’échappait complètement à vrai dire. Je veux dire, qui voudrait ressembler à Jay Walker ? Je ne suis qu’une pourriture sans cœur. Et je ne voulais pas la voir devenir une Jay au féminin. Je crois que cela m’arracherait le cœur, de voir changer une personne aussi exceptionnelle qu’elle, surtout à cause de moi. Non, je ne voulais vraiment pas qu’elle change, je l’aimais ainsi, au naturel. Elle n’avait pas besoin de changer pour être une personne qu’elle n’était pas. Pourquoi faisait-elle cela ? Pensait-elle que je l’apprécierais plus si elle changeait ? Si elle pensait cela, elle se trompait lourdement. A mes yeux, elle était la personne la plus géniale que je n’avais jamais vue. La changer serait une grosse erreur. Je ne voulais pas la perdre. C’était ma Sharly, et je l’aimais comme elle était. Alors il fallait que je l’arrête, avant qu’il ne soit trop tard. « Non, ne deviens pas comme moi ! Je te jure, ça serait la plus grosse erreur de ta vie. Je subis un calvaire tous les jours ! Je ne veux pas que tu vives ça… » J’avais envie de m’énerver et la secouer pour qu’elle revienne à la raison. Elle était la seule sur qui je pouvais m’emporter autant pour son bien. J’avais l’impression d’être son père à lui parler ainsi, mais j’espérais vraiment qu’elle m’écoute. Elle n’avait aucune idée de ce qu’était ma vie, au-delà des apparences. Ma vie était nulle, tout simplement. Tous les jours était un jour de misère et de lassitude, tous les jours je m’enfonçais peu à peu dans les ténèbres de l’enfer. Et c’était une sensation horrible. Je ne me sentais pas à l’aise, je ne me sentais pas chez moi. C’était comme un malaise quotidien. Je savais que ça me blessait horriblement, et je ne voulais pas qu’elle subisse la même chose. Ça lui aurait fait trop de mal…
Tout d’un coup, elle commença à s’énerver. Je comprenais parfaitement : il était impossible de rester calme quand j’étais présent. Même aux yeux de Sharly, j’étais quelqu’un d’exécrable. Je devais sûrement lui faire tourner la tête en bourrique, et j’avoue que j’avais honte. Je ne voulais pas lui faire du mal, je ne voulais pas la fâcher. Elle était bien trop précieuse. Il faut croire que mon mauvais côté ressortait beaucoup plus que je ne le souhaitais. Je m’en voulais tellement d’être comme ça avec Sharly. Pourtant, avec elle, je n’avais pas peur du jugement qu’elle portait sur moi. Je baissai les yeux. Évidemment que j’étais jaloux. Elle était mienne. La voir aux bras de quelqu’un d’autre me donnait envie de vomir. Je devais lui répondre. Je ne pouvais pas la laisser sans aucune explication. « Bah oui, ça me dérange ! » Voilà, c’était sorti. Je n’avais même pas réalisé que je venais de dire ça. Je sous-entendais beaucoup de choses en étant jaloux. Je ne savais plus où me mettre. Cela me gênait affreusement. Je n’osais jamais avouer la vérité. Mais peut-être qu’un jour, je devrais le faire. Oui, je n’allais tout de même pas rester dans le silence alors que tout était clair dans mon cœur. Je savais que j’appréciais Sharly beaucoup plus que je ne le devais. Et ça me tuait, car je ne pouvais pas l’accepter. Je ne pouvais pas accepter que j’étais capable d’aimer. Et pourtant… La seule chose qui me freinait, c’était cette fichue peur. Cette peur du danger. Cette peur qui allait sans doute me la faire perdre…
J’étais un incapable. Un imbécile. Un idiot. Un bon à rien. Qu’est-ce que je pouvais me détester ! J’avais envie de me mettre une gifle, juste pour punir comme il le fallait. Mais pourquoi n’arrivais-je pas à m’exprimer ? Ce silence me tuait de jour en jour. Et j’en payais le prix aujourd’hui. Je l’écoutais, sans rien dire. Mon dieu, elle avait raison sur toute la ligne. Je me sentais tellement inutile. J’avais l’impression de la décevoir. Je voyais cette lueur de désespoir dans ces yeux. Elle pensait sans doute qu’elle perdait son temps. Et pourtant, elle restait-là, avec moi. J’étais tellement en colère contre moi-même, car je savais que c’était de ma faute. Je ne voulais pas la faire souffrir, c’était la dernière chose que je souhaitais, mais inconsciemment, c’était moi qui lui faisais le plus de mal. En refusant d’admettre ce que je ressentais pour elle. Je ne savais pas quoi faire. Je m’éloignais de plus en plus d’elle, et cela me faisait terriblement souffrir. Et c’était mon unique faute. Il fallait que je la répare, et c’était maintenant ou jamais. Alors d’un pas déterminé, je m’avançai brusquement vers elle, avant de l’embrasser fougueusement. Mes mains s’étaient emmêlées dans ses cheveux doux. Je pouvais son parfum qui m’attirait tellement. Nos lèvres étaient si proches, et c’était si plaisant. Je n’échangerais pour rien au monde un baiser avec Sharly Worthington. Surtout un baiser aussi passionné que celui-là. A ce moment-là, je ne pensais plus à rien. J’avais agi sans même réfléchir, sans même penser à ce qu’elle allait penser. Pour une fois, c’était mon cœur qui avait parlé. Et cela faisait tellement de bien.
Finalement je ne savais pas si je voulais réellement ressembler à Jay, de ce côté j'étais en ballotement comme pour les élections. Au début je m'étais persuadée que c'était la meilleure chose à faire pour me rapprocher de lui, mais d'un autre côté tout ceci nous avait quelque peu éloigné. Ce que je regrettais amèrement aujourd'hui, je n'étais plus sur de continuer dans cette voie. Je me posais souvent cette question mais, je ne pouvais plus faire marche arrière. Pour une fois je parvenais m'assumer un peu dans ma vie de fille tranquille, c'était en partie grâce à lui maintenant je devais ressembler à un monstre à ses yeux. Vu comment il me jugeait, peut être que je me trompe comment le savoir? Ce n'était pas lui qui allait m'apporter un semblant de réponse à mes nombreuses questions. Jay finit par reprendre la parole, me demandant d'arrêter ce que je faisais. Il aurait du prévoir que j'étais facilement influençable, que j'allais faire les mêmes conneries que lui dès que j'aurai mis les pieds dans cette vie de débauche. Je découvrais un autre visage de Jay, il s'était en quelques sortes livrées un peu plus. Il disait ce qu'il ressentait je ne parvenais pas vraiment à le croire mais, il avait bien fait. Mais, ses yeux disaient autre chose à mon grand regret. Je n'osais plus rien dire, de toute façon quoi que je fasse rien n'allait entre lui et moi. Je ne voulais pas aggraver la situation plus qu'elle n'est déjà. Peut être que je devrais tout arrêter, vu les propos tenus par Jay, malgré tout ça il était seul. J'étais un peu dessus que ma présence n'arrange pas son malaise quotidien. Je pensais que je jouais un rôle positif sur sa vie, mais je pense trop à mon gout.
Je commençais à me calmer vu ce qui venait de se passer, j'étais d'autant plus perdu et je me trouvais complètement idiote à présent. Pourquoi lui avais-je dit ça? Même cette question pour savoir si cela le dérangeait que je sorte avec d'autre type. Au fond je n'avais rien à faire de ces autres mecs, je voulais Jay pour moi seule qu'on s'appartienne. J'en avais marre de cette amitié même si elle était précieuse pour nous deux. Je voulais un peu plus que ça mais j'en demande beaucoup trop je dois dire. Jay n'était sûrement pas prêt à aimer quelqu'un pour de bon, il devait se montrer honnête envers lui et les autres. Ceci demande du temps beaucoup trop de temps à mon goût. Finalement ma question s'avérait utile, Jay était jaloux ou du moins c'est ce que je cru comprendre. Peut être qu'il s'inquiétait tout simplement pour moi juste comme une amie. « Pourquoi tu ne m'as rien dit avant Jay? Les amis se parlent quand quelque chose ne va pas, je ne peux pas tout deviner toute seule.» On devait plus communiquer pour essayer de comprendre ce qui se passe. Je ne voulais plus être la seule à parler entre nous, un jour ou l'autre je n'aurais plus la force de continuer. Ce jour peut être je partirai ce qui sera une bonne chose pour nous deux.
Je m'étais livrée comme jamais, je lui avais tout dit mes peurs en quelque sorte. Ce qui faisait battre mon cœur depuis des semaines. Chaque geste, mot de sa part me rendaient folle de plus en plus. Je restais encore et encore par amour pour lui, Je jetai quelques regards furtifs à Jay, aucun de nous ne pourra sortir entier de cette histoire. Un jour je finirai par m'en mordre les doigts avec toutes ces histoires que je créais sans cesse. Ce dernier s’avança vers moi je dois dire que j’avais peur de ce qu’il allait se passer, des scénarios défilèrent dans ma tête aucun d’eux ne collaient vraiment à la réalité. Je sentis les lèvres de Jay sur les miennes, timide au début je finis par répondre à son baiser. Mon cœur battait si fort mes mains en tremblaient presque. Depuis le temps que je rêve que cette scène se passe, elle encore mieux que dans mes rêves. Pour rien au monde je ne voulais que tout ça s’arrête, j’avais tellement envie de rester accrocher à ses lèvres. Mais il fallait bien qu’un jour qu’on reprend notre souffle. Je regardais timidement Jay, je ne voulais pas qu’il se moque de moi. « Jay…. Je veux que tu sois honnête avec moi, je veux savoir ce que tu ressens. Je n’ai pas envie être une de ces filles dont tu t’en moques royalement. J’ai des sentiments pour toi et je ne veux pas me ridiculiser. » Oh oui j’avais peur de ce qu’il allait me dire, n’être qu’à ses yeux une fille de plus qui passe dans sa vie. Je ne sais pas si je pourrais le supporter si cela s’avère être vrai.
I'm not the only one who is broken and I know I'll never let you go.
Pourquoi n’ai-je rien dit ? Oui, pourquoi Jay ? Pourquoi ne parles-tu jamais ? Pourquoi n’arrives-tu jamais à dire ce que je ressens ? C’est ce que je me demandais. J’étais un idiot, un imbécile, un moins que rien. Finalement, les autres avaient raison. Je ne voulais pas le croire parce que je me voilais la face, mais j’étais juste un triple idiot. Je me sentais tellement nul et impuissant. C’était une sensation horrible, qui pourtant, persistait à rester. Je m’en voulais tellement. Je savais que j’aurais dû m’exprimer, je savais qu’il fallait que je dise tout ce qu’il y avait dans mon cœur. Mais tout restait au fond de moi, comme bloqué. Et Sharly, elle, devant moi, si jolie et parfaite à mes yeux, n’y comprenait plus rien. Je semblais l’énerver. Je lui faisais tourner la tête. J’allais la rendre folle, avec mes sauts d’humeur. Je ne savais pas quoi lui dire, vraiment. J’avais peur qu’elle me juge, peur qu’elle me prenne pour un idiot ou pire : qu’elle me rejette. Non, je n’étais vraiment pas prêt à tout ça. Je n’étais pas prêt à vivre une histoire d’humour, pas maintenant. Cela me terrifiait complètement. Je passais à côté de quelque chose d’énorme, l’histoire de toute ma vie peut-être, mais mon corps m’empêchait d’entreprendre quelque chose. Tout était si compliqué, je n’en pouvais plus. J’arrivai cependant à balbutier quelques mots : « Je pensais que tu le savais. » Ridicule. C’était le mot. Évidemment qu’elle ne pouvait pas deviner, elle n’était pas devin ! De toute façon, je parlais sans réfléchir, sans même penser aux conséquences. Elle allait sans doute me prendre pour un idiot, si elle ne le pensait pas déjà auparavant.
Sharly prenait de plus en plus d’assurance. J’avoue que cela me perturbait fortement. Pourquoi me demandait-elle, du jour au lendemain, ce que je ressentais ? Avait-elle eu un déclic ? Une révélation ? Je n’en savais rien, mais j’avoue que cela me troublait. J’étais bien, moi, avec elle. J’aimais bien parler et rigoler avec elle. J’aimais bien apprendre à la connaître. J’aimais bien l’embrasser sans penser au message qu’il y avait derrière. J’aimais bien faire comme si rien ne se passait, mais visiblement, elle n’était pas de cet avis. Ce qu’elle ne comprenait pas, c’est que je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas lui dire ce que je ressentais car c’était au-dessus de mes capacités. D’ailleurs, je ne savais pas si j’en serais capable un jour. Pourtant, cela me rongeait, vraiment en plus. Il fallait qu’elle me pardonne. Il fallait qu’elle me pardonne d’être un trouillard. J’espérais vraiment qu’elle ne m’en veuille pas pour ça, mais je n’étais pas prêt. Pas maintenant. Pas tout de suite. J’étais comme une statue. Comme une statue de cire : impassible, calme, sans aucuns sentiments. Et pourtant, je voulais vraiment être un homme. Je voulais être aimé. Et elle aussi, si j’avais bien compris le message. Et pourtant, elle avait peur, tout comme moi. Je trouvais ça admirable. Elle avait un de ces courages. J’aurais aimé avoir le même courage qu’elle. Mais je ne l’avais pas. Cependant, il fallait que je lui réponde. « Je ne me moque pas de toi. » Je sentis la honte me ronger, je sentis la peur me dévorer, et la fuite qui prenait déjà le pas sur mes jambes. Voilà, à nouveau, j’allais me dégonfler. J’en avais marre, mais c’était comme ça que j’étais. J’avais terriblement peur de la vérité. Pourtant, c’était facile. Il ne suffisait que deux mots. Deux mots que j’étais incapable de prononcer. « Je… je… » Mon dieu, je ne pouvais pas le faire. C’était impossible. « Désolé. » Je baissai la tête. Je ne pouvais pas la regarder dans les yeux, ça m’aurait trop fait de peine. Et je m’en voulais tellement de la laisser comme ça, sans aucune réponse. Je m’en voulais de lui faire du mal, parce que c’était la dernière chose que je voulais faire. « Il faut que j’y aille. Je te rappelle. » Voilà tout ce que j’avais réussi à dire. Voilà comment je m’étais dégonflé, encore une fois. Mais là, ça me crevait le cœur. Ça m’anéantissait complètement. Une nausée se fit sentir. Je ne m’étais jamais senti aussi mal qu’à ce moment-là. Jamais je n’aurais pensé ressentir une aussi grande tristesse. J’avais envie de frapper partout et crier au monde entier ce que je ressentais pour Sharly. J’avais envie de tout détruire, car j’étais un incapable. J’avais envie de me cogner moi-même pour la grosse erreur que je venais de commettre. Je marchais, le cœur rempli de rage et de remords. Je n’osais pas me retourner. Je ne voulais pas la voir triste ou énervée. Je ne voulais pas voir à quel point je venais de la faire souffrir. Je suis un vrai connard.
Il savait à présent ce que je ressentais la balle était dans son camp. J’espérais qu’il dise un truc n’importe quoi, qui pourrait me faire comprendre ce qu’il ressentait. Je n’étais pas devin, je ne pouvais pas savoir ses sentiments. Il passait le plus clair de son temps à être renfermer sur lui-même, pourtant j’avais essayé mais je n’arrivais plus à le suivre. Pourtant je continuais à m’accrocher à ce sentiment aussi stupide soit il. Pourquoi je continuais sur cette pente glissante ? Je finirai par souffrir encore plus en continuant sur cette voie. C’était bien ma veine d’être optimiste sur tous les plans, fichu joie qui m’apportait pas grand-chose. La preuve j’aimais Jay qui semblait plus vouloir s’enfuir qu’à dire ce qu’il ressentait. Qui a dit qu’être heureux nous rendait encore plus heureux, au final il nous reste pas grand-chose. Juste le fait d’avoir perdu son temps pour quelque chose qu’on n’aura jamais. J’étais dans cette situation au fond je savais qu’il ne dirait rien pourquoi changerait il pour mes beaux yeux. Jay restera fidèle à lui-même je n’aurais jamais ma réponse, j’essayais de me préparer mentalement sans grand succès. Je regrettais déjà d’avoir eu le courage de dire ce qui passait par la tête, j’avais lancé les dés je mordais les doigts. Je ne pouvais pas me battre contre tout ça, j’avais perdu la bataille. Je le voyais dans son regard qu’il n’arriverait pas à dire quoi que se soit. Pourtant il essaie de dire je ne le forçais pas à le dire. Peu m’importait les mots qu’il employait je voulais juste qu’il se livre un peu. Je plaçais beaucoup trop d’espoir en lui, c’est peut être cela qui bloquait tout.
Il finit par s’excuser de quoi ? C’était à moi de réaliser que j’avais demandé trop d’un coup. Je devais me rendre compte que je lui avais mis la pression, en lui avouant d’un coup mes sentiments. Même si j’étais soulagée de lui avoir vidé mon cœur, au final je pensais arriver à lui faire dire ce qu’il ressentait. Je n’étais pas cette fille, j’aurai du me contenter de jouer la bonne amie sans plus. Fermer ce qui me sert de bouche, garder enfouie que je l’aimais à en crever. J’étais égoïste sur ce plan là je récoltais ce que j’avais semé. « Pas autant que moi…. » Je me sentais mal, je n’arrivais même plus à décrire ce que je vivais. Tristesse, colère ou bien vide ? Je ne savais plus, je souhaitais que Jay ne me tourne pas le dos pour ce que je venais dire. J’avais besoin de lui plus que tout, s’il me laissait tomber je ne sais pas si j’arriverai à garder la tête sur les épaules. Mes prières n’arrivèrent pas aux oreilles de dieu, Jay allait s’enfuir me laissant là le cœur brisait. J’étais bête de croire qu’il allait s’enticher d’une fille comme moi. C’est fou ce que ça faisait mal d’aimer quelqu’un, je regardai Jay partir les larmes aux yeux. J’étais impuissante devant tout ça, je ne savais plus quoi faire. M’écrouler criant toute la tristesse qui m’avait envahi. Le rattraper lui dire d’oublier, que devais-je faire ? Je ne savais même pas si je l’avais perdu pour de bon, je le détestais autant que je l’aimais. Il finira par me tuer à jouer comme ça, j’aurai aimé disparaitre à cet instant pour qu’on oublie que j’étais stupide sur ce coup. La cloche sonna les lycéens commencèrent à se diriger vers leur salle, je restais là à essuyer mes larmes. Je soufflai un bon coup essayant de rassembler le peu de courage et de dignité qui me restaient pour me rendre en cours.