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 Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ

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Ella B. Clarke-Jarvis
Ella B. Clarke-Jarvis
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MessageSujet: Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ   Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ EmptyJeu 29 Déc - 22:07

Elle poussa la porte du bar. Je la suis. Mila et moi sortions de la piscine. Elle avait longuement insisté pour aller boire un verre. Et j'avais fini par céder. Elle nous trouva rapidement une table. Il n'y avait pas grand monde à cette heure. Il ne faisait pas encore tout à fait nuit et plus tout à fait jour à Arrowsic. Et puis depuis que l'établissement avait été repris, peut-être que certain venait moins. Peut-être. Je n'y allais pas souvent. « Au fait Ella, tu viens à la fête Samedi soir ? » Elle faisait ça moue de chien battu. Genre « dis oui! ». Je ne savais jamais comment refuser quand elle faisait ça. Mais, je savais que je n'irais pas. « Eu... non. ». Pas besoin pour elle de poser la moindre question. Ses yeux traduisaient ses pensées. « Je fais du baby-sitting. » Menteuse. J'en savais fichtre rien si je faisais du baby-sitting ou non. Il me fallait une excuse et celle-ci elle ne pouvait pas la contrer. Un serveur s'approcha de nous. Mila le regardait déjà avec ses beaux yeux de biches. « Une bière, s'il vous plaît » évidemment elle était mineur. Évidemment le serveur aurait dû refuser. Mais, ce n'était plus Jack. Et Mila avait tous les atouts pour obtenir ce qu'elle voulait. « Très bien et pour vous mademoiselle ? » Eu... pour moi ? « Un Ice tea. » Je lui souriais poliment. Mila n'attendit pas deux secondes de plus pour rectifier. « Elle plaisante, on prendra deux bières. » Le serveur se contenta d'un sourire avant de repartir derrière le comptoir. « T'es irrécupérable Mila. »

Les minutes passaient et un jeune homme avait son apparition. Il n'en fallait pas plus à mon amie pour baver devant. « Qu'est-ce t'attends ? Va le voir. » Je savais pertinemment que si elle ne le faisait c'était uniquement parce que j'étais là. Comme si ça me gênait. Ça me donnait une raison de m'éclipser plus rapidement. « Sûre ? » J'hochais la tête positivement. Ni une ni deux, elle était déjà avec son amour d'une nuit. Tant mieux pour elle. Je terminais ma bière. Je payais. Et hop, je rentrais. Non franchement, ce n'était pas plus mal. Elle me fit un petit sourire de loin. Comme pour me dire qu'elle l'avait pour la soirée. Je n'avais aucun doute là-dessus. Mais, j'ai tout de même levé mon verre dans sa direction avec un clin avant de boire une gorgée. Sacrée Mila.

La porte du bar venait à nouveau de s'ouvrir. J'aurais pu m'en foutre royalement. J'aurais dû m'en foutre royalement. Mais, en relevant mon regard, j'en ai croisé un autre. Celui de Lydéric. C'était lui qui venait de rentrer. Et franchement je ne savais pas trop comment réagir. Je ne voulais pas qu'il vienne me voir. J'avais la frousse. Mais, après tout, que pouvait-il faire en public ? Et puis, la dernière fois ce n'était peut-être qu'un... dérapage. Et où avait-il foutu sa fille ? Je regardais mon portable. Aucun message. Bon au moins, je n'étais pas en faute. Je buvais une nouvelle gorgée. Ouais enfin, j'espérais tout de même qu'il ne vienne pas me voir. Je voulais partir assez rapidement.




Dernière édition par Ella B. Clarke le Lun 2 Jan - 18:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ   Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ EmptyLun 2 Jan - 15:35


Après l'horrible journée que je venais de passer, il était clair que j'avais grandement besoin d'être seul ce soir et de pouvoir profiter au maximum. Ce fut pourquoi je laissais Isadora chez une amie à elle -comment cette idiote pouvait-elle réussir à avoir des amis ? les mystère de la vie !- pour toute la nuit. Ainsi j'allais ENFIN pouvoir respirer et me comporter tel que j'en avais envie et tel que je devrais l'être : un homme libre et célibataire. Et certainement pas un pseudo père. Le rôle certainement le plus contraignant, stupide, agaçant et inutile de cette planète. Comment pouvait-on avoir envie de faire des enfants, franchement ? Ce n'était que contraintes et prises de tête ! Il fallait certainement être fou ou quelque chose dans le genre. Et c'était encore pire lorsque vous aviez la malchance de tomber sur une enfant comme la mienne... Miss gros cerveau je-suis-mieux-que-tout-le-monde-et-je-ne-parle-jamais-pour-me-faire-passer-pour-une-victime. Franchement, ce que je pouvais la détester cette gosse. J'aurais dû m'en tenir à mon plan de départ : l'abandonner dans la rue et la laisser se démerder. Elle aurait été adoptée par quelqu'un, ou par un animal ou bien serait morte de froid ou de faim ! Qu'est-ce que vous voulez que ça me foute ? Enfin bref. J'étais donc finalement content pour ce soir et je cherchais déjà quel genre de soirée j'allais bien pouvoir m'organiser. Bar ? Boite ? Ramener une connaissance chez moi et faire des galipettes dans toute la baraque ? Et pourquoi pas dans le lit de ma gosse et y laisser des traces tiens ! Ça lui apprendra. Mais finalement non, j'avais vraiment besoin de sortir, d'aller m'aérer et d'oublier un peu à quel point ma nouvelle vie était merdique du début à la fin. Ce fut alors en cherchant où est-ce que je pourrais sortir que je me souvenais de ce qu'il se passait au Jack's lounge. Parfait ! J'irais donc voir ça de plus près.

Me douchant, je me rasais ensuite de près et allait enfiler des vêtements propres. Un jean foncé et particulièrement serré -histoire de mettre mon derrière en valeur- et une chemise blanche assez moulante dont je laissais les derniers boutons détachés. Une dose de parfum au creux de la nuque et j'étais fin prêt. Traversant la ville à toute allure sur ma moto, j'arrivais en quelques minutes à peine, me garant devant l'endroit. Rapidement la musique qui s'échappait du lieu parvint à mes oreilles, faisant grandir en moi une certaine motivation et excitation. Ce soir, c'était MON soir ! Je retirais mon casque et le prenait sous mon bras avant de pénétrer dans les lieux. Le bar était déjà presque bondé alors qu'il était encore assez tôt malgré tout, promesse d'une excellente et très longue nuit, sans aucun doute. Un sourire étira mes lèvres et je refermais la porte derrière moi. Et tandis que j'avançais vers le bar, je sondais l'espace des yeux, repérant un peu les filles. Quand soudain... ELLA ?! Mais qu'est-ce qu'elle fabriquait ici celle-là ? Elle n'était pas chez elle à prier dieu pour rester vierge jusqu'au mariage ? J'échappais un rire cynique à cette pensée. Mais moi, je dis que si Dieu l'avait mise sur ma route ce soir, dans ce bar, c'était qu'il n'avait pas l'intention d’exaucer ses prières. Me désintéressant alors des autres filles -pour le moment en tout cas- je me dirigeais sans la moindre hésitation vers elle. Décidément, cette soirée allait vraiment être agréable, je le sentais. Le nez plongé dans son verre, elle ne regardait pas autour d'elle et je ne pensais pas qu'elle m'avait vu. J'arrivais alors à côté d'elle, posant une main dans son dos avant de lui souffler à l'oreille : « Salut Ella.. très content de te revoir. » Je me penchais vers elle, déposant un baiser d'apparence innocente sur sa joue. Ma main restait dans son dos, m'imposant dès le départ. Je commandais ensuite un whisky avec glaçons avant de reporter mon attention sur elle. « Tu es seule ? » Parce que si elle était avec un/des garçon(s) il allait falloir que je m'en débarrasse au plus vite afin d'avoir le champs libre. Et si elle était avec des amies... je payais ma tournée et les ramenait toutes chez moi. Cette idée était d'ailleurs particulièrement délicieuse. Je repris : « Je ne pensais pas que tu étais du genre à trainer dans les bars... je suis agréablement surpris. » Ma voix était posée, très calme et plutôt inquiétante d'ailleurs. Mon regard lui ne la lâchait plus, sérieux et détraqué tout à la fois, signe de mon instabilité psychologique. Mais ça, elle le savait déjà désormais...
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MessageSujet: Re: Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ   Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ EmptyJeu 5 Jan - 20:35

Ne pas le regarder. Ne pas attirer son attention. Voilà la seule chose à laquelle je pensais. J'espérais qu'il ne m'avait pas vu. Mails une main dans mon dos brisa vite mes espoirs. Je me redressais. Le savoir à côté de moi me rendait dingue. Mon coeur battait bien plus vite. L'angoisse avait pris possession de moi. « Salut Ella.. Très content de te revoir. » Sa voix murmurée à mon oreille... j'en avais la chaire de poule. Mais, je devais rester calme. Je ne devais pas penser à l'autre soir. Je ne devais pas avoir peur. Si je ne buvais pas plus d'une bière, il n'y avait pas de raison que ça se passe mal. Et puis, merde, ce n'était qu'une erreur de sa part. Rien de plus. Quand bien même, il ne pouvait rien me faire en public. J'inspirais un grand coup alors qu'il collait un baiser sur ma joue. Je soufflais sans le regarder. Il laissa sa main dans mon dos, s'imposant naturellement. Je ne bronchais pas. Je me contentais de répondre un simple « Salut Lydéric... ». Je ne voulais pas dire que le plaisir était partagé. Parce que ce n'était pas vraiment le cas. Ça l'aurait sûrement été je n'avais pas aussi peur. Mais, en attendant, je n'étais pas vraiment heureuse de le revoir.

Il commanda un whisky avec des glaçons. Je buvais un peu de bière avant qu'il ne s'intéresse de nouveau à moi. Je devais me détendre. « Tu es seule ? » J'osais enfin le regarder dans les yeux. Oui, j'étais seule avant qu'il n'arrive. Enfin, seule...oui, on pouvait dire ça comme ça. « Eh bien, plus maintenant je crois. À la base, j'étais avec elle. » Je lui désignais la magnifique Mila qui était en train de se faire bouffer les lèvres. Il arrivait un peu tard pour la mettre dans son lit. Elle était bien trop occupée avec l'autre pour s'intéresser à lui. Je buvais à nouveau alors qu'il reprenait la parole. « Je ne pensais pas que tu étais du genre à traîner dans les bars... je suis agréablement surpris. » Je ne pouvais pas retenir un petit rire. Et pourtant, je sentais son regard sur moi. Il était incroyablement déstabilisent. Et sa voix me faisait frissonner. Mais, je rigolais. Faire comme si je ne voyais rien ? Je n'avais pas pensé à cette stratégie. Mais, je n'avais pas envie de lui montrer à quel point il me torturait l'esprit. À moins que je ne tienne pas l'alcool au point qu'une demi-bière me suffise à être hilare. J'en doute. Je bois une nouvelle gorgée avant de répondre. « Je vais vite descendre dans ton estime. Je suis ici uniquement parce qu'on m'y a plus ou moins forcé. La plupart du temps, ce n'est pas le genre d'endroit que je fréquente. » Non, pas du tout. Piscine. Bibliothèque. Lycée. Parc. Fast food de temps en temps. Patinoire. Enfin, ce genre de truc mais, pas les bars. « Et qu'est-ce que t'as fait de ta fille ? » Je fais mine de demander ça innocemment. En fait, je sais que ce sujet ne va pas l'inspirer. Comme il devait se douter que ses paroles me mettraient mal à l'aise. Il a réussi d'ailleurs si c'était son objectif. Sauf que je n'ai pas rougi. Sauf que je tente de garder mon sang froid. Je sais que ça ne marcherait pas longtemps. Mais, j'essaye. Je termine ma bière avant de reposer mon regard sur lui.


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MessageSujet: Re: Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ   Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ EmptyDim 22 Jan - 16:25

Elle ne faisait rien pour se détacher de moi. Rien pour me repousser, pour me faire partir, pour me décourager. Je me demandais, était-elle si faible que ça ? Ou peut-être que d'une façon totalement inavouée, elle aimait ça. J'aimais cette option, elle me plaisait fortement. J'échappais un sourire qui en disait long sur mes pensées alors que je m'installais à côté d'elle après avoir plaqué un baiser sur sa joue. Elle frissonnait, je le sentais sous ma main. Peur ? Envie ? Appréhension ? Peut-être un mélange des trois. C'était terriblement excitant. Oh, je sais que j'avais l'air d'un vieux pervers à côté d'elle, si jeune, si fragile... Mais je ne m'étais jamais soucié de ce que pensais les autres, je ne vois pas pourquoi ça commencerait aujourd'hui. Elle avait la majorité sexuelle et était suffisamment grande pour savoir ce qu'il se passait et comment réagir en conséquence. Elle ne pourrait pas dire qu'elle n'avait rien vu venir. Et puis, elle avait cette manière d'éviter mon regard, je voyais clair dans son jeu. Elle n'assumait juste pas son désir, voilà tout. Elle était comme toutes les autres, je leur faisait toujours cet effet. Qu'elles aient 18 ans ou 25 ne changeait strictement rien. J'avais un comportement dominateur et elles prenaient les rôles de victimes avec délice, je le savais. Elle pouvait toujours se mentir à elle-même, mais moi je savais. « Salut Lydéric... » Petite voix fluette et discrète, comme un soupire. C'est ça, soupire tant que tu veux Ella, ça ne changera rien. Détendu et bien trop à l'aise pour ne pas paraitre soupçonneux, je commandais à boire et lui demandais si elle était seule. Elle releva les yeux vers moi et j'en profitais pour lui lancer un regard des plus aguicheurs. « Eh bien, plus maintenant je crois. À la base, j'étais avec elle. » Je tournais la tête pour regarder qui était cette fameuse "elle". Mais dit donc ! Très intéressant tout ça. Mes prunelles se mirent à briller alors que je me régalais en silence face à ce spectacle. Des tas de pensées impures me traversèrent l'esprit. La fameuse amie d'Elle était superbe, et j'étais persuadé qu'elle serait plus intéressée par un homme tel que moi plutôt que par son adolescent à moitié imberbe. Je reportais mon attention sur Ella et déclarait avec fermeté : « Dis-lui de nous rejoindre. » Je posais sur elle un regard dur et intransigeant. Je m'approchais de son visage tandis que ma main glissait sur sa cuisse. Joueur, j'ajoutais : « A moins que tu ne préfères qu'on reste que tous les deux... » Je ricanais discrètement avant de me redresser. Elle devait ramener sa copine, je me tardais à faire sa connaissance. Une connaissance très... intime. Bref. « Je vais vite descendre dans ton estime. Je suis ici uniquement parce qu'on m'y a plus ou moins forcé. La plupart du temps, ce n'est pas le genre d'endroit que je fréquente. » J'éclatais alors de rire. Pauvre naïve. Je secouais la tête de gauche à droite et prit appui sur le comptoir. Retrouvant mon calme, je me tournais vers elle et déclarait d'une façon tout à fait désagréable : « Ma pauvre ! Pour baisser dans mon estime encore faudrait-il que j'ai eu de l'estime pour toi un jour. » Je lui offrais un grand sourire hypocrite puis je portais mon verre de sky à la bouche, le descend de quelques gorgées. Qu'elle conne, comme si j'avais pu l'estimer un jour. Je n'estimais personne excepté moi. Les gens qui m'entouraient me dégoutaient tous d'une façon ou d'une autre. Je détestais cet endroit et tout ses habitants. « Et qu'est-ce que t'as fait de ta fille ? » Qu'est-ce que ça pouvait lui foutre ? Je haussais un sourcil et la détaillait de haut en bas. On s'en foutait royalement de ma fille ! Qu'elle fugue et ne revienne jamais, voilà ce qui serait génial. Je fis la moue avant de déclarer avec sérieux : « Aucune idée, je l'ai pas vu de la journée. » Je la regardais en biais et je vis ses yeux s'arrondirent. Je me mis alors à rire et ajoutais : « Détend-toi ! Elle est chez une amie. Mais si tu tiens tant que ça à ma fille, pas de soucis, j'te la vend. » Je plantais mon regard dans le sien, très sérieux. Je descendais mon verre de quelques gorgées à nouveau et m'approchais d'Ella, frôlant son corps avec le mien, provocateur. Pauvre petite chose.
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MessageSujet: Re: Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ   Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ EmptyDim 29 Jan - 1:34

Évidemment, il avait porté un intérêt particulier à Mila. Elle était canon. Et le fait qu'elle embrasse quelqu'un n'avait pas l'air de le perturber. Comme s'il pouvait avoir toutes les filles. Comme si elles succombaient toutes. Son regard sur elle m'énervait particulièrement. Je ne voulais pas voir mon amie entre ses pattes. Je n'osais même pas imaginer les pensées malsaines qu'il pouvait avoir. Je ne voulais pas savoir quel menu il pourrait préparer pour la jolie brune. Non, je ne voulais pas y penser. Enfin, il reporta son attention sur moi. Mon coeur loupa un battement en l'entendant parler avec autant de fermeté « Dis-lui de nous rejoindre. » Euh...Va te faire foutre ? Son regard intraitable me dissuada de lui répondre ainsi. N'empêche que je ne voulais pas qu'il rencontre Mila. Je ne voulais pas qu'il lui parle. Encore moins qu'il la touche. Il s'approchait de mon visage. Sa main glissait sur ma cuisse. Et mon rythme cardiaque était multiplié par dix avec l'angoisse. « A moins que tu ne préfères qu'on reste que tous les deux... » Bah oui bien sûr. Franchement je préférais être seule. J'avais envie de lui cracher au visage. Il y avait des tas de femmes de son âge, il pouvait bien les mettre dans son lit, non ? Je ne comprenais pas ce qu'il me voulait. Et il me faisait peur. « Ouais c'est ça. » Voilà tout ce que j'avais répondu entre mes dents. Est-ce que j'espérais qu'il en reste là ? Dans l'idéal, oui. Est-ce que j'y croyais ? Moyennement. Est-ce que j'étais encore assez naïve pour y croire malgré tout ? Manifestement, oui.

Soit. Je lui avais tendu une perche pour me rabaisser. Sans le vouloir évidemment. Franchement, je n'avais pas fait attention. Toujours est-il qu'il l'avait saisi sans hésiter. Il me laissa entendre son rire moqueur que je détestais tant. Pour un peu je lui aurais jeté son Whisky à la figure. Je sais, je ne le ferais jamais. Trop peur pour ça. « Ma pauvre ! Pour baisser dans mon estime encore faudrait-il que j'ai eu de l'estime pour toi un jour. » La façon dont il avait dit ça était simplement ignoble. Et il m'offrait un grand sourire hypocrite. Connard. J'avais envie de lui faire bouffer ses paroles. C'était évident qu'il n'avait d'estime que pour lui-même. Beaucoup trop d'ailleurs. Ce n'était qu'un connard au physique avantageux. Pourquoi je perdais mon sang froid comme ça ? Pour éviter de penser que j'étais morte de trouille. Se dire qu'on est forte. Qu'on peut tenir tête à un mec comme Lydéric. Toutes ses choses qu'on se répète dans notre tête, ce ne sont que des moyens idiots pour oublier qu'on est vulnérable. Enfin, je suis comme ça. Je fonctionne comme ça. Je bouillonne de l'intérieur et je le regarde avec des yeux d'un petit chaton abandonné. Belle prouesse technique.

Je préférais détourner la conversation sur sa fille. Autant pour le calmer et me rassurer que pour le faire chier. Je savais que ce n'était pas son centre de préoccupation numéro un. La pauvre arrivait certainement en dernière position. Pourtant, cette gamine était vraiment adorable. J'adorais aller la garder. Enfin, un peu moins depuis la dernière fois. Un peu moins depuis que je regardais son père avec une boule d'angoisse grosse comme la Terre. « Aucune idée, je l'ai pas vu de la journée. » Aussitôt mes yeux se firent ronds. Il ne l'avait pas vu de la journée ? C'était une blague ? Et il lui riait. Non mais, franchement. Il me faisait marcher c'était pas possible autrement. « Détend-toi ! Elle est chez une amie. Mais si tu tiens tant que ça à ma fille, pas de soucis, j'te la vends. » Le pire c'est qu'il me regardait sérieusement. « Je ne te rendrais pas ce service... puis elle t'as pas encore suffisamment poussé à bout pour que tu la donnes. » Ou comment lui dire que j'aimais l'idée qu'une personne sur cette terre lui rende la vie impossible. Surtout une enfant de huit ans. Cependant, quand il but quelques gorgés en s'approchant de mon corps, je faisais moins la maligne. J'avais envie de reprendre un verre, plus fort. Simplement pour essayer de trouver le courage de l'envoyer chier. Comme si c'était une bonne idée tiens. Enfin, je buvais tout de même ma bière. J'en profitais pour mettre un peu plus de distance avant de le regarder froidement. Ouais, enfin froidement... et avec peur quoi. Je n'alignais pas un mot. Je risquais de m'enfoncer en lui demandant d'arrêter.

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MessageSujet: Re: Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ   Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ EmptyMer 8 Fév - 13:36


Son regard restait loin du mien et elle gardait le silence alors que je venais de lui demander de dire à son amie de nous rejoindre. Quoi, elle était sourde ? Ou bien elle était subitement devenue idiote au point de ne pas comprendre ma question ? Mais je décidais de ne pas m'impatienter et de continuer à jouer, à la pousser à bout. Ma main avait donc glissé sur sa cuisse tandis que je lui demandais si elle préférait que l'on reste rien que tout les deux. Elle resta muette encore quelques instants, et finalement elle marmonna : « Ouais c'est ça. » Rah ! Ce que ça pouvait m'agacer comme attitude ça ! Je détestais les gens qui parlaient dans leur barbe, qui semblaient ne pas assumer pleinement leurs paroles. Bon sang mais qu'elle relève la tête et qu'elle me le dise en plantant son regard dans le mien. Je me fichais bien de savoir si je lui faisais peur ou non, son attitude m'énervait, voilà tout. Ma main sur sa cuisse se contracta, plantant mes doigts dedans malgré son jean. Finalement je la relâchais, nerveux et détournais le regard. Est-ce que si nous avions été seuls dans un endroit elle se serait permit ça ? J'en doutais. Elle croyais que puisque nous étions dans un endroit public elle était préservée de mes délires. C'était là qu'elle se trompait. Elle n'était protégée de rien du tout, la présence d'autrui ne m'avait jamais empêché d'obtenir et de faire ce que je voulais. Tandis que je descendais encore quelques brèves gorgées de ma boisson, je me faisais songeur. Insister pour obtenir la copine, ou rester seul avec elle ? Je me doutais qu'elle serait furieuse si je parvenais à attirer son amie dans mes filets. Mais je devinais également qu'être seule avec moi l'effrayait. Dilemme, dilemme. Finalement, je décidais de la prendre au mot, histoire de m'amuser un peu plus. Ma main droite venait caresser sa chevelure et dans un sourire inquiétant je déclarais enfin : « Je me doutais que tu préférais qu'on reste tous les deux. Ça me va. Et puis je ne voudrais pas te priver d'un tel plaisir. » Mes yeux riaient, comme s'ils criaient victoire face à la détresse de la jeune femme.

Et tandis que je lui rappelais très clairement que je n'avais jamais eu la moindre estime pour elle, Ella restait parfaitement silencieuse. Je ne savais pas comment elle faisait pour encaisser autant sans hausser la voix, sans tenter de me faire taire. A sa place, je serais devenu fou depuis bien longtemps. Oh certes j'avais l'avantage physique et elle ne faisait pas du tout le poids, mais tout de même ! Question d'honneur. Personnellement je préférais encore me faire ruiner de coups pour avoir tenu tête à quelqu'un, plutôt que de me laisser enfoncer comme une sous-merde. Surtout que ça ne la protégerais pas de grand chose à vrai dire. Et ce n'était pas le regard qu'elle me lançait qui allait changer quoi que ce soit. J'ai la tête d'un homme que l'on peut prendre par les sentiments en tentant d'attiser la pitié et la compassion ? Allons bon, quelle drôle d'idée ! C'était bien mal me connaître ça. Je n'en avais rien à faire, voilà tout. Elle pourrait fondre en larmes devant moi que ça me ferait autant d'effet que la reproduction des pigeons. D'ailleurs, ça risquerait de m'énerver plus qu'autre chose et je devrais aller trouver un moyen de la faire taire. Qu'est-ce qu'il y a de plus irritant que des pleurs, franchement ? Et j'avais déjà mon lot de souffrances sonores avec Isa, alors restons-en là, merci.

Le sujet dévia alors sur ma fille. Le sujet le plus barbant et inintéressant de cette planète, je vous assure ! Je ne pu m'empêcher d'éclater de rire en voyant la tête qu'elle tirait alors que je venais de lui annoncer que je n'avais pas vu ma fille de la journée. Hilarant. Oh visiblement elle, elle n'avait pas beaucoup d'humour car elle ne riait pas du tout. D'ailleurs, elle se permettait même de m'envoyer un regard noir. Pardon ? Et attendez, le pire était à venir encore. « Je ne te rendrais pas ce service... puis elle t'as pas encore suffisamment poussé à bout pour que tu la donnes. » Aurait-elle des penchants suicidaire ? Il fallait croire que oui, comment expliquer ce revirement sinon ? Je ne voyais pas d'autres raisons. Je haussais un sourcil et la fixait durement, comme pour m'assurer que j'avais bien entendu. Finalement elle avait raison, elle craignait moins de choses ici. On aurait été chez moi, je l'aurais déjà balancé par la fenêtre je crois. Mes poings se serrèrent et je dû faire un effort surhumain pour ne pas exploser de colère. Si elle pensait pouvoir jouer à ça avec moi, elle se trompait. Dans un mouvement rapide, je venais me coller à elle et entourait ses épaules de mon bras pour l'empêcher de se décaler encore plus. Penché en avant et appuyé contre le bar, je vins placer mon visage devant le sien, sérieux. Dans un sourire malsain je déclarais : « Tu as raison et puis... c'est bien plus sympa, comme ça je peux continuer à te voir. » Il laissa s'échapper quelques secondes de silence avant de reprendre : « Toute seule chez moi, tranquille, sans personne... Je ne me priverais de ce plaisir pour rien au monde. » Mon bras se resserra autour d'elle avant de la relâcher dans un dernier sourire. Je terminais le fond de mon verre d'une traite et m'arrêtais là. Je n'avais pas envie de me planter en moto en rentrant. D'ailleurs, une idée me vint en tête. Je lui proposais : « Ça te dis d'aller faire un tour en moto avec moi ? » A vrai dire, la phrase sonnait plus comme un ordre que comme une question. Si elle montait derrière moi, je pourrais l'emmener où bon me semble. Loin de toute civilisation.
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MessageSujet: Re: Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ   Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ EmptyDim 12 Fév - 20:25

La main qu'il avait sur ma cuisse se contracta. Ses doigts semblaient se plantaient dans ma peau. La fine épaisseur du jean n'y changeait rien. Je me taisais. Seul mon regard lui demandait d'arrêter. Et quand il retira sa main, il semblait nerveux. L'avais-je contrarié ? Il y avait de forte chances. Quoiqu'il en soit il détourna le regard. Il semblait incroyablement songeur même en descendant sa boisson. Je n'aimais pas du tout ça. Chaque idée qui pouvait germer dans sa tête me faisait peur. Je n'avais plus que ce mot à l'esprit "peur". J'en étais moi-même agacée. Et finalement, ses doigts caressèrent ma crinière blonde. Je n'aimais pas ça. Ni ce geste ni son sourire effrayant. Si je lui cassais les dents, seraient-ils moins inquiétant ? J'en doutais. De toute façon, ça comme beaucoup choses, je n'en étais pas capable. « Je me doutais que tu préférais qu'on reste tous les deux. Ça me va. Et puis je ne voudrais pas te priver d'un tel plaisir. » Ouais c'est ça. Ce n'était un plaisir que pour lui. Enfin, même ça je n'en étais pas certaine. Et il avait ce sourire triomphant qui me suggérait de me taire. Et pourtant, je ne le fis pas. « Tu sais exactement comment me combler. » Oui, c'était de l'ironie. Et non, je n'aurais jamais fait ça en étant seule chez lui. Mais, dans l'enceinte du bar je me sentais un peu plus protégé. Encore que... il serait capable de me le faire payer plus tard. J'avais loupé une occasion de me taire.... À moins qu'il me prenne au sérieux mais, je n'y croyais pas vraiment.

Je retrouvais le silence quand il prenait plaisir à me rabaisser. Je me contentais d’encaisser. Après tout, j’avais tout de même compris qu’il n’avait de l’estime que pour lui-même. L’entendre n’était si difficile que ça. Et puis, je pouvais bien chercher des excuses mais, j’avais évidemment trop la trouille.

Je prenais plus ou moins ma revanche en lui parlant de sa fille. Il n’aimait pas ce sujet. Il n’aimait pas sa fille. Et il riait de me faire des frayeurs. Franchement je ne trouvais pas ça drôle. Parce que ces blagues pouvaient tout aussi bien ne pas en être. Ne pas voir sa fille de la journée ne le préoccuperait pas plus que ça. Bien au contraire. Enfin, peut-être que je me trompais. Mais, c’était ce qu’il renvoyait. Enfin avec un regard noir, je lui rétorquais qu’en gros j’étais bien contente qu’elle le fasse chier. Et visiblement ça ne lui plaisait pas. Voir pas du tout. Il me fixait durement avec son sourcil levé. J’avais envie de lui dire qu’il avait bien entendu. Mais, si je disais ça, je courrais à ma perte. Je me contentais de me mordre la lèvre inférieure. Les mots, eux, me brûlaient la langue. Ses poings se serrèrent. Ouais, j’avais bien fait de me mordre la lèvre plutôt que de parler. Parce que, je ne savais pas si la présence d’un public l’aurait vraiment arrêté dans ce cas. J’espérais que oui. Mais, j’avais bien peur que non.

Il s'approcha soudainement et vivement vers moi. Son bras entoura mes épaules. Ce geste me fit frissonner. Il connaissait chacune de mes réactions. Il savait que s'il n'avait pas mis son bras, je me serais éloignée. Il approcha son visage, sérieux. Le sourire qui naissait au coin de ses lèvres ne me plaisait pas. Il était malsain. Pour ma part, je gardais un visage fermé. Je redoutais ce qu'il allait me dire. « Tu as raison et puis... c'est bien plus sympa, comme ça je peux continuer à te voir. » et il laissa planer un silence que je n'aimais pas du tout. Je redoutais chacun de ses mots. J'angoissais. « Toute seule chez moi, tranquille, sans personne... Je ne me priverais de ce plaisir pour rien au monde. » Je déglutissais péniblement. Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? J'aimerais ne pas le comprendre. Et pourtant, ces paroles ne laissaient pas de place au doute. Il fallait que je me calme. Que je me ressaisisse. De toute façon quand je gardais Isa, il n'était pas là. Je n'avais qu'à filer rapidement quand il rentrait. Ouais, voilà. Je n'avais pas grand-chose à craindre. Je voulais à tout prix m'en persuader.

Il resserra son bras autour de mes épaules. Je le regardais, peu rassurée. Et il me lâcha. Oh non, ce n’était pas mon regard qui l’avait persuadé. Il l’avait décidé tout seul. Et j’en profitais pour m’éloigner légèrement alors qu’il terminait son verre d’une traite. « Ça te dis d'aller faire un tour en moto avec moi ? » Non absolument pas. J’étais très bien dans ce bar. Mais, ça connait plus comme un ordre. Lui « désobéir » ? Ah ouais, en effet, l’idée du siècle. Je n’imaginais pas ce qu’il pourrait trouver pour se venger. Ou pour me faire monter derrière lui. Je préférais mille fois éviter la casse que de prendre un risque pareil. « Est-ce que j’ai vraiment le choix ? » Je le regardais droit dans les yeux en attrapant ma veste. Putain qu’est-ce que je faisais ? Je n’en avais pas du tout envie. Et pourtant je le suivais. Direction l’enfer. Je déposais un billet sur le bar qui payait les deux consommations. Est-ce que j’avais envie de lui faire un cadeau ? Franchement pas non. Mais, je n’avais pas de monnaie. Et je ne sais pas. Je n’étais pas pressée de sortir du bar mais, en même temps, mon cauchemar se terminerait peut-être plus vite comme ça. Ouais, l’espoir fait vivre, je sais. Je regardais Lydéric, prête à le suivre. Ou contrainte. Peu importe.


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MessageSujet: Re: Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ   Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ EmptyVen 24 Fév - 15:28


« Tu sais exactement comment me combler. » Oh elle pouvait bien se la jouer ironique autant qu'elle voulait, je m'en contre-fichais. Ses petits moments de rebellions m'amusaient plus qu'autre chose. C'était particulièrement divertissant de la voir tenter se débattre alors que le combat était de toute évidence, perdu d'avance. Oui, j'avais la fâcheuse tendance à croire que personne ne pouvait me surpasser. Une confiance en moi qui m'avait d'ailleurs valut de me retrouver expédié ici. Mais je n'étais pas le genre d'homme à tirer des leçons de ses mésaventures. Je ne changeais sous aucun prétexte. Et si j'étais persuadé d'être plus fort et plus redoutable qu'une bande entière armée, imaginez un peu ce que je ressentais face à Ella. C'était si facile. Comme la fourmis que l'on écrase sans même la voir. Je la laissais donc parler si ça pouvait la rassurer. Enfin non, rassurée elle ne l'était pas, ça crevait les yeux. Mais si ça pouvait lui permettre de penser un instant qu'elle reprenait un peu le contrôle sur la conversation, tant mieux. La chute n'en serait que plus brutale. Comme si quoi que ce soit pouvait être délicat avec moi de toute façon.... Insensé ! Mais si je voulais bien la laisser penser quelques instants qu'elle retrouvait une certaine contenance, il ne fallait pas pousser non plus. La petite remarque comme quoi ma fille ne me poussait pas suffisamment à bout me déplut. Vraiment. Je dû me contenir, car là face à tant de gens je risquais des ennuis. Et vu la précarité de ma situation, c'était la dernière chose que je voulais. Il ne fallait surtout pas que les flics viennent fourrer leur nez dans ma vie. Je me contenais donc, mais à quel prix ? Mes muscles me faisaient mal tant ils étaient contractés. J'avais cette envie quasi incontrôlable de lui écraser mon poing dans sa figure pour la faire taire. Pour qu'elle arrête de croire qu'elle pouvait se permettre ça. Qu'elle aille jouer à la plus maligne avec ses copains de classe ! Je n'étais rien de tout ça. J'étais un mafieux, merde ! Un mafieux coincé dans un corps de professeur de boxe. L'Enfer.

Je décidais donc de reprendre les rênes d'une autre façon. La proximité, les sous-entendus... Rien de tel pour mettre quelqu'un mal à l'aise. Pour le rendre fébrile et à votre merci. Enfin.. Ella était à ma merci depuis un moment déjà. Mais j'aimais trop jouer, faire durer le plaisir, voir la personne déchanter progressivement. C'était bien plus amusant que d'assener le coup ultime tout de suite. Avis personnel, évidemment. Mon bras entourait donc ses épaules et je lui susurrais quelques paroles déroutantes et inquiétantes. Je vis son regard changer. Elle frissonnait. Elle savait parfaitement où je voulais en venir. Ou plutôt, elle savait que cela ne conduirait à rien de bon, mais elle ne savait pas à quoi exactement. Ce qui était encore mieux. Le doute, l'inquiétude.. Elle allait se torturer l'esprit avec ça la prochaine fois qu'elle reviendra garder Isa. Pendant tout le trajet, toute la soirée elle sera là : qu'est-ce qui m'attend ? Qu'est-ce qu'il va faire ? S'en était jouissif !

Bref, je décidais donc de l'emmener faire un tour en moto. Non évidemment, je n'avais pas le coeur sur la main. Évidemment je ne faisais pas ça par bonté d'âme. Évidemment ce ne serait pas une simple ballade tranquille avec retour au bar pas trop tard. Évidemment. J'avais d'autres projets en tête. Tellement d'autres. Quand je lui proposais... enfin, ordonnais, de venir faire un tour en moto avec moi, je la sentis méfiante. Elle sentait le danger, de toute évidence. Elle sentait le piège qui se refermait lentement sur elle. « Est-ce que j’ai vraiment le choix ? » Bien sûr que non ! Mais pas besoin de le préciser, elle avait comprit toute seule. Elle s'empara de sa veste sous mon regard satisfait et victorieux. Je sentais que cette promenade allait être... longue et riche en rebondissement. Elle déposa un billet qui paya pour nous deux -tant mieux- et nous quittâmes le bar pour rejoindre ma moto. Je n'avais qu'un casque et en aucun cas l'intention de lui prêter le mien. De toute façon, il serait trop grand pour elle. Je précisais, comme si je me souciais d'elle afin de l'adoucir et de la rassurer (comme si ça pouvait marcher) : « Enfile ta veste, il fait froid en moto. » Le temps qu'elle le fasse, je mettais mon casque, fermait mon blouson en cuir et grimpait sur ma moto, retirant la béquille. Puis, d'un signe de tête je lui fis comprendre qu'elle devait grimper. Elle s'exécuta et je démarrais en trombe pour éviter tout changement d'avis de dernière minute. Et nous voilà qui filions loin de ce bar. Seul moi savait où nous nous rendions.

Je m'amusais à lui donner quelques frayeurs en prenant les virages au dernier moment et à grande vitesse, la moto penchant et s'approchant dangereusement du sol. Dans mon casque, je me marrais. Mais le vent couvrait mes éclats de rires. Et finalement, la moto ralentie jusqu'à s'arrêter, à l'extérieur de la ville. Je me garais sur le bas-côté sur une route peu passagère. Je connaissais bien cet endroit pour être venu m'y isoler de nombreuses fois. Nous dominions une petite vallée et sur le côté, l'on pouvait grimper une haute bute, faite de pierres. Je coupais le contact, retirait mon casque et attendit qu'elle descende pour faire de même. Je retirais les clés, installait la béquille et me retournais vers elle. Je demandais d'abord : « Tu as fait bonne route ? » Mon petit ricanement laissait largement comprendre que je connaissais la réponse et que je m'en amusais. Je continuais : « Belle vue hein ? » C'est vrai que la vue était belle. Enfin, il parait. Moi j'étais plutôt sensible aux étendues d'immeubles. Chacun son truc ! Puis, j'empoignais son avant-bras et la tirait derrière moi sans lui laisser moyen de protester : « Viens par-là, c'est encore mieux. » Je la poussais alors devant moi pour la faire passer en première dans les pierres. Ici, nous étions à l'abri de tout regard, la plupart des rochers nous dépassant, de par leur taille, leur amoncellement ou leur position. Rapidement, je reprenais son bras et l'incitait à s'arrêter. « Attends.. » Soufflais-je sur un ton qui ne présageait rien de bon. Je la poussais violemment contre un rocher, plaquant son dos contre la pierre froide et je venais m'installer devant elle, le regard soudainement animé par une flamme inquiétante. Ma main libre vint se poser sur sa petite taille et mes lèvres aventureuses se glissèrent dans sa nuque avant que je n'ajoute : « Détends-toi...» Mes intentions étaient claires. Et ici, personne ne viendrait la sauver.
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Ella B. Clarke-Jarvis
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MessageSujet: Re: Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ   Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ EmptyDim 26 Fév - 0:16

Je n’avais pas envie de monter avec lui. Je n’avais pas envie de faire ce tour en moto. Mais, je n’avais pas vraiment le choix. Je l’avais bien compris. En même temps, ce n’était pas une simple balade. Il n’allait pas faire voir de beaux paysages. Il n’allait pas me ramener au bar. Il ne faisait pas ça pour me faire plaisir. Bien au contraire. Il faisait plutôt ça pour me faire flipper. Et ça fonctionnait très bien. Je n’arrêtais pas de me demander ce qu’il avait derrière la tête. J’avais peur de ses idées malsaines. J’avais peur de Lydéric. Tout simplement.

Évidemment, il n’avait qu’un casque. Évidemment, il serait pour lui. Il ne fallait pas compter sur sa grande générosité. On va dire qu’il n’avait pas besoin de proposer. Qu’il savait que le casque était trop grand pour moi. Enfin, il précisa « Enfile ta veste, il fait froid en moto. » Comme s’il se souciait de moi. Comme si ça pouvait me rassurer. J’étais certaine que ça le faisait rire intérieurement. Il savait pertinemment que j’étais en panique. J’enfilais quand même ma veste pendant qu’il mettait son casque. Une fois la béquille retirée, il me fit signe de monter. Je n’en avais pas du tout envie. Et une fois dessus, je voulais simplement redescendre. C’est certainement pour ça qu’il démarra en trombe. Pour éviter que je change d’avis. Pour éviter que je mette pieds à terre. Il était prévoyant. Un peu trop à mon goût.

Alors que je n’avais pas d’autres choix que de me cramponner à lui, il s’amusait. Il me faisait des frayeurs. J’avais l’impression qu’il accélérait constamment. Il prenait les virages à la dernière minute. Et à chaque virage, la moto s’approchait beaucoup trop du sol. Il était complètement barge. Il fallait vraiment qu’il aille consulter. En attendant, je ne faisais pas la maligne. Lui, ça devait lui plaire tout ça. Sinon pourquoi le ferait-il ? En plus devait sentir que je n’étais pas à l’aise. Pourquoi avait-il fallu que je tombe sur lui ce soir ? Pourquoi j’étais monté derrière lui ?

Cependant, descendre de la moto était encore plus inquiétant. Une route où il devait y avoir un paumé tous les quinze jours. A la sortie de la ville. En fait, j’étais certaine d’être seule avec lui. Totalement seule. Personne ne viendrait me retirer de ses griffes. Et le contexte était encore moins rassurant que la dernière fois. Que chez lui. Il n’y avait que la vallée et une bute. Il n’y avait que la nature. « Tu as fait bonne route ? » Pas la peine de lui répondre. Son ricanement me prouvait qu’il le savait. Qu’il s’en amusait. J’avais terriblement envie de lui en coller une. J’avais terriblement envie de partir en courant. Et je ne faisais ni l’un l’autre. Certainement parce que je tenais encore un peu à ma vie. « Belle vue hein ? » Oui, c’est vrai qu’elle était belle. Mais, Lydéric n’en avait certainement rien à foutre. A part lui, que trouvait-il vraiment beau ? « Tu es sensible à la beauté de la nature ? » C’était une question tout à fait rhétorique. Je savais que j’aurais dû la taire. Mais, de toute façon, il n’avait pas l’intention de me parler de la vue. Je le sentais. Je le savais. Alors, au point où j’en étais.

Il m’empoigna l’avant-bras, sans que je ne m’y attende. Il me tirait sans me laisser protester. « Viens par-là, c'est encore mieux. » Encore mieux ? Non mais, je n’avais pas envie d’aller là-bas. Je n’avais même pas envie d’être là. Et sans me laisser le temps de répondre quoique ce soit, il me poussa devant lui. Je passais la première dans la pierre. Je n’aimais pas du tout ça. Les souvenirs de la dernière fois ne me laissaient présager rien de bon. Et je ne voyais pas d’échappatoire. Là où nous étions, nous étions à labri de tout regard. Comme si nous ne l’étions pas avant de toute façon… mais, autant de précaution… c’était loin d’être rassurant. Cette fois, planter mes ongles dans sa peau ne servirait à rien. « Attends.. » Souffla-t-il en reprenant mon bras. Son ton, je ne l’aimais pas beaucoup. Mais, je m’arrêtais. De toute façon, il ne me laissait pas le choix.

Mon dos se retrouva plaqué sur la pierre froide contre laquelle il m’avait poussé violemment. Je frissonnais. A cause du froid. De la colère. De la peur. Mais, surtout de la peur. Et ce qui m’inquiétait le plus c’était son regard. Je n’aimais pas ce que je pouvais y voir. Je craignais tout ce qu’il avait en tête. Je craignais de deviner la moindre petite idée perverse. Malheureusement, son comportement ne lassait pas place au bénéfice du doute sur ses intentions. Il posa sa main sur ma taille alors que ses lèvres glissaient dans mon cou. « Détends-toi...» Me détendre ? Mais, il était complètement barge ? Comme je pouvais être détendue là ? J’utilisais le bras qu’il n’avait pas pris en otage pour virer sa main de ma taille. Enfin essayer quoi. « Me détendre ? Mais t’es pas bien ! » Je voulais qu’il me lâche. Et je gesticulais dans tous le sens. J’étais la seule à pouvoir me sauver. Et je n’avais pas beaucoup de solution pour y parvenir. « Putain Lydéric ramène-moi ! » J’avais décidément trop la trouille pour le brosser dans le sens du poil. Et pourtant, j’aurais certainement dû. Parce que là je m’enfonçais. Parce que là, j’allais l’énerver. Et pourtant j’enchaînais. « Lâche-moi ! » tout ce que je voulais, c’était partir d’ici. Cependant j’étais certaine qu’il avait décidé tout à fait autre chose.


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MessageSujet: Re: Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ   Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ EmptyMar 6 Mar - 12:29


Pendant tout le trajet je l'avais sentit s'agripper à moi comme sa vie en dépendait. Enfin d'une certaine façon c'était assez exact. Tomber d'une moto à grande vitesse, sans casque, ça ne pardonnait pas. Et ça m'emmerderait qu'on vienne fouiller dans mes affaires à cause de sa mort. Alors il valait mieux pour elle qu'elle s'accroche fermement, parce que si elle m'attirait des ennuis, je la ressuscitais et je la tuais ensuite de mes propres mains, que ce soit bien clair ! Mais nous arrivâmes sur place sans incident, elle ne semblait néanmoins pas particulièrement contente d'être arrivée et de pouvoir descendre de mon bolide. Visiblement, l'instinct de préservation s'activait encore chez l'être humain lors des situations très risquées. Elle sentait le danger, elle se doutait bien que si nous étions ici c'était qu'il y avait une raison. Une raison qui ne serait pas bonne pour elle. Mais qu'elle se détende, je n'avais pas l'intention de la frapper, de l'insulter ou de la malmener. Rien d'autre que partager un petit instant de bonheur avec elle. J'étais un véritable samaritain, toujours à vouloir répandre le plaisir autour de moi ! J'en faisais trop ? Hmm, peut-être oui. Dans un élan presque sincère, je faisais une petite remarque sur la vue. Ce à quoi elle répliqua rapidement : « Tu es sensible à la beauté de la nature ? » J'échappais un petit rire. Touché ! Je fis mine de réfléchir quelques instants en secouant légèrement la tête. Finalement, je me tournais vers elle et je déclarais, un sourire aux lèvres : « Je sais, je ne suis pas crédible. » Je haussais les épaules. Nous n'étions pas là pour discuter de la vue, de mes goûts et encore moins de la pluie et du beau temps. J'avais des projets et je décidais de ne plus perdre une seule seconde. Je l'attrapais donc et l'entrainais dans les pierres.

Je la plaquais donc contre la roche et je la sentis frissonner sous mes mains. Son regard était levé vers moi, inquiet. Horriblement inquiet. Je jubilais intérieurement, parce que je savais qu'elle comprenait et ça m'amusais. Je n'aurais sût dire pourquoi, juste que ça m'amusais. Mais alors que je lui disais de se détendre, sa main libre vint repousser ma main sur sa taille. Je me braquais aussitôt et mes sourcils se froncèrent. « Me détendre ? Mais t’es pas bien ! » S'écria-t-elle à mon encontre. Si, j'étais très bien mais pour ce qui était de son cas, j'en doutais. Elle se mit alors à gesticuler dans tous les sens et là, je me fâchais. J'attrapais son deuxième bras et vint le coller à la pierre également, le serrant de toutes mes forces entre mes mains. « Putain Lydéric ramène-moi ! » Hmm... je ne crois pas non ! Ce n'était pas du tout dans mes intentions. Je luttais contre elle pour la maintenir là alors qu'elle ne cessait de s'agiter. Pensait-elle vraiment pouvoir y échapper ? Même si elle y parvenait, où irait-elle ? Je la rattraperais en quelques instants et la ramènerait ici, c'était peine perdue pour elle. « Arrête de t'agiter, j'vais pas te faire de mal merde ! » Non, ça ne faisait pas mal. Bien au contraire. Mes lèvres retournèrent à la conquête de son cou, remontant lentement. « Lâche-moi ! » Je relâchais son bras droit et vint attraper entre mes doigts son menton, le tenant avec fermeté. Ma voix froide claqua alors : « Tu vas vite te calmer Ella ! » Je relâchais son menton quelques secondes, juste le temps que ma main s'abatte sur sa joue dans un grand claquement. Puis, je le reprenais et approchais mon visage du sien, jusqu'à m'emparer de ses lèvres. Bloquant mon corps contre le sien pour la maintenir aussi immobile que je le pouvais, je l'embrassais avec enthousiasme et conviction. Je relâchais à nouveau son menton et ma main vint alors se glisser sous ses vêtements. D'abord dans son dos, puis devant, dans des caresses brutales. Après quelques instants, je retirais ma main et libérait son autre bras, mes lèvres quittèrent les siennes et je vint m'attaquer à son blouson, cherchant à le lui retirer malgré ses protestations. Je ne disais plus rien, j'étais concentré et impatient.
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MessageSujet: Re: Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ   Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ EmptySam 10 Mar - 22:00

Être arrivé ne signifiait rien de bon. Et ce n’était pas son semblant d’intérêt pour la nature qui allait me rassurer. « Je sais, je ne suis pas crédible. » Non, il n’était pas du tout crédible. Je ne pouvais m’empêcher de souffler. J’aurais tellement préféré qu’il s’intéresse à la nature. Mais, il ne fallait pas rêver. « C’est le moins que l’on puisse dire. » C’est tout ce que je glissais alors qu’il m’entraînait avec lui.

Je ne pouvais rester là sans rien faire. Sans dire un mot. Je voulais qu’il retire sa main. Qu’il s’éloigne de moi. Qu’il ne me touche pas. Cependant, mes signes de protestations ne semblaient pas lui plaire. Il se braqua soudainement, les sourcils froncés. Il s’attendait vraiment à ce que je le laisse faire ? Ce mec avait un problème. Un vrai problème. Et moi je continuais de me débattre. Du moins, jusqu’à qu’il attrape mon deuxième bras. Contre la pierre, la douleur m’envahissait. La douleur de ce putain de bras qu’il serrait comme jamais. Mon sang ne devait même plus circuler. Je voulais simplement qu’il me ramène. Et j’avais beau lui cracher au visage, il n’en avait rien à foutre. Ce n’était pas ses projets. « Arrête de t'agiter, j'vais pas te faire de mal merde ! » Étrangement je n’en étais pas certaine. Et mon doute se confirma quand ses lèvres retournèrent dans mon cou. Ça ne lui faisait peut-être pas de mal mais, moi ça m’en faisait. Pas physiquement évidemment. Mais, je ne voulais pas qu’il me touche. Je ne voulais pas qu’il fasse ça. Et la seule personne à qui je pensais maintenant, c’était Mattia, Il n’y avait que lui qui avait le droit à ça. Et Lydéric m’écœurait littéralement. Ses lèvres commençaient à remonter quand je lui criais de me lâcher.

Il délaissa mon bras droit. J’ai cru une fraction de seconde pouvoir m’en sortir. Qu’il allait me laisser. Ou alors que j’allais pouvoir m’en servir. Mais, non. Il prit mon menton. Il le tenait avec une fermeté qui me décourageait de toute tentative de rébellion. Sa voix froide n’avait rien de rassurante. « Tu vas vite te calmer Ella ! » Et sa main rencontra mon visage dans un claquement violent. Ma joue était douloureuse. J’avais l’impression qu’il avait tenté de faire un tour à trois cent soixante degré avec ma tête. Et oui, ça m’avait calmé. J’étais tétanisée. Je n’osais plus rien. Je n’osais même pas le regarder dans les yeux. Et pourtant, je n’avais pas d’autres choix étant donné qu’il approchait son visage du mien.

Les larmes brûlaient mes joues dès lors que ses lèvres se posèrent sur les miennes. Il bloquait mon corps contre cette pierre. J’avais beau tenté de protester, ça ne l’arrêtait pas. A ce moment-là, je n’éprouvais que du dégoût. Pour lui, mais, surtout pour moi. J’étais écœurée de ne pas être capable de l’assommer. De lui arracher la tête. De lui broyer les testicules. Ce n’était pas juste d’être aussi faible. Et ça m’énervait d’autant plus que je pensais à Mattia. Mes larmes coulaient davantage. Mais, ça ne semblait pas le perturber outre mesure.

Il glissa sa main sous mes vêtements. « Arrête ! » Je le suppliais presque alors qu’il continuait ses caresses virulentes. Je ne comprenais pas pourquoi il faisait ça. Je ne comprenais pas pourquoi une telle situation lui plaisait. Je nageais dans l’incompréhension. Le dégoût. La haine. La peur. Et l’appréhension. Finalement il se décida à lâcher mon bras. Puis, mes lèvres. Je me sentais affreusement mal. J'avais envie d'exploser. Mais, il ne me laissa pas le temps de reprendre mes esprits. Il s’attaqua à mon blouson se moquant totalement du fait que je gesticulais à nouveau. Même ma voix suppliante, il l’ignorait. « Lydéric, je t’en supplie… » Rien n’y faisait.

Rien n’y faisait. Oui. C’est certainement cela qui me poussa à faire un acte totalement insensé. Ma main claqua sur son visage. Comme la sienne sur le mien précédemment. En moins fort sans aucun doute. Je n'avais pas sa force. Putain, qu’est-ce que je venais de faire ? Une grosse erreur. Surtout que ça ne me menait à rien. Je ne pouvais en aucun cas me barrer en courant. Quand bien même il me rattraperait. « Je… je suis désolée… » Et cette fois, je savais pourquoi je l’étais. Pas comme la dernière fois. J’avais peur des conséquences de mon acte. Lui planter mes ongles avait déjà été une grave erreur. Mais, là ? Putain mais, quelle idiote. Je m'en voulais déjà. Parce que j'allais le regretter. Mais, aussi parce que gifler quelqu'un n'était pas quelque chose qui se faisait. Ce n'était pas dans mes habitudes.

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MessageSujet: Re: Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ   Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ EmptySam 17 Mar - 12:08


La gifle que je lui asséna sembla la calmer. Elle avait cessé de s'agiter dans tous les sens et se faisait ENFIN docile. Elle ne me regardait pas, et j'adorais ça car ça ne faisait qu'accroître ma sensation de puissance et de domination. Je sentais que je ne pourrais plus m'arrêter maintenant. D'ailleurs, je vint rapidement m'accaparer de ses lèvres, ignorant ses nombreuses larmes qui s'écoulaient en silence. Qu'elle pleure si ça l'amusait, mais ce n'était pas ça qui allait me faire culpabiliser ou quoi que ce soit d'autre dans le genre. Je m'en foutais même complètement. Elle faisait des chichis, voilà tout. Comme toutes les filles ! Toutes les mêmes. Elles faisaient les belles, portaient des choses courtes ou décolletés, vous envoyait des regards charmeurs, mais dès que nous les hommes passions à l'action, ne devenions aussitôt des obsédés détraqués en manque de sexe. N'importe quoi ! Si elles voulaient véritablement éviter ça, qu'elles deviennent bonne sœur et là, il était certain que personne ne voudrait encore d'elles. Pauvres filles ! Ça m'énervait. Et Ella était pareille. Elles étaient toutes pareilles. Et je ne faisais rien de mal, c'était humain, naturel. Alors qu'elle cesse de se plaindre et d'agir comme s'il s'agissait d'une chose horrible. Elle l'avait cherché. Ce qui lui arrivait était entièrement sa faute et je ne la laisserais pas croire ni prétendre le contraire. Ne perdant plus mon temps à la ménager, je glissais mes mains sous ses vêtements, frémissant au contact de sa peau fraiche. Elle tremblait, je le sentais. Mais je ne m'en occupais pas. « Arrête ! » Me suppliait-elle sans s'arrêter. Mais tout ce qu'elle faisait, c'était m'agacer un peu plus. Je voulais qu'elle la ferme bon sang, qu'elle se TAISE ! Je ne voulais plus l'entendre geindre comme une gamine ! Je me détachais d'elle pour lui retirer son manteau à la hâte. « Lydéric, je t’en supplie… » LA FERME ! Je la fusillais du regard pour bien lui faire comprendre que je ne voulais plus l'entendre ou je m'occuperais personnellement de lui couper la possibilité de parler. Je revins contre elle, mes mains glissant alors jusqu'à la courbe de ses fesses. Mais alors que j'approchais mon visage du sien pour reprendre là où j'en étais, sa petite main vint s'abattre sur ma joue de toutes ses forces. Sonné, je m'arrêtais et reculais d'un pas. J'avoue que je ne l'avais pas vu venir celle-là. Je posais ma main sur ma joue douloureuse, ayant la sensation que des milliers de fourmis s'y baladaient. Elle était cinglée ou quoi ? « Je… je suis désolée… » Désolée ? J'allais la tuer, franchement ! Mon expression de surprise laissa bien vite place à une colère incontrôlable. Mes doigts se fermèrent jusqu'à former un poing et là, sans retenu, il vint s'abattre sur le visage d'Ella, la faisant tomber par terre. Je m'écriais : « Espèce de petite garce ! » Ce fut le tour de mon pied de foncer dans son ventre. Deux fois. Puis dans ses cuisses. Trois fois. J'étais dingue ! J'avais envie de la frapper jusqu'au bout. Je tressaillais de colère, elle m'aveuglait et je me sentais doucement partir. Il fallait que je me concentre, que je me reprenne. Je n'étais pas ici pour me faire remarquer, oh ça non. Finalement, je soufflais et passais mes mains sur mon visage pour me reprendre. J'aurais pu la relever et terminer ce que j'avais commencé en arrivant ici. Mais je n'en avais plus envie. L'excitation était retombée. Et puis, c'était plus effrayant pour elle encore. Quand est-ce que j'irais vraiment jusqu'au bout ? Elle ne cessera de se poser cette question, redoutant à chaque fois de me croiser. J'alimentais ainsi sa peur, et ça, ça valait tous les viols du monde. Finalement, je lui crachais dessus et déclarais : « Tout ce qu'il t'arrive, tu le mérites. Souviens-toi bien de ça. Maintenant, je me casse. Tu te démerdes pour rentrer. » Et histoire de bien compliquer les choses, j'attrapais son blouson qui contenait sans doute son portable et je le balançais dans le vide en riant. En repassant, je lui marchais sur la jambe et redescendit pour regagner ma moto tout en intimant : « Oublie pas : on s'est jamais vus. » Oui, je n'étais pas fou non plus. Cette phrase sonnait comme un ordre, mais c'était plutôt... une menace. Si elle parlait à qui que ce soit de ce qu'il venait de se passer, il y aurait des conséquences. Et pas des moindres ! J'enfilais mon casque et je me barrais, l'abandonnant là, toute seule et sans moyen de communication. Me fichant bien de savoir si marcher serait trop douloureux pour elle ou non. Elle n'avait que ce qu'elle méritait, oh ça oui. Et maintenant, une bonne douche et une douce soirée devant la télévision.
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Ella B. Clarke-Jarvis
Ella B. Clarke-Jarvis
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MessageSujet: Re: Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ   Le monde est vaste et dur, pleins de rebondissements, vraiment Ҩ EmptyLun 19 Mar - 16:37

Oui, je l’avais vu venir. Oui, je savais qu’il allait m’en coller une. Que ça n’allait pas lui plaire. Pourtant, ça n’avait pas atténué la douleur. J’avais l’impression qu’il avait décollé ma mâchoire. En un coup, il m’avait foutu par terre. Je savais qu’il ne s’arrêterait pas là. Peu importe que je souffre déjà. Peu importe que je m’en veuille déjà. Je portais ma main à l’endroit exacte où il m’avait frappé. Comme si ça pouvait effacer la douleur. C’était stupide. Complètement stupide. Mais, j’avais fait ça machinalement. « Espèce de petite garce ! » Je le regardais, effrayée. Son regard était rempli de haine. Haine qui se transforma en coup. Deux dans le ventre. Trois dans les cuisses. Et je ne pouvais rien faire contre ça. J’encaissais. Je laissais la douleur prendre possession de corps. Je priais simplement pour qu’il s’arrête. Sans broncher. Ça ne ferait qu’empirer les choses. J’en étais certaine. Je n’osais plus le regarder. Je ne voulais pas voir sa colère. Son expression. J’en avais peur.

Et finalement, mon regard ne croisa le sien que quand il me crache dessus. Comme si la situation n’était assez douloureuse comme ça. Il fallait qu’il m’enfonce un peu plus. « Tout ce qu'il t'arrive, tu le mérites. Souviens-toi bien de ça. Maintenant, je me casse. Tu te démerdes pour rentrer. » Les larmes roulaient silencieusement le long de mes joues. Comment pouvait-il dire des choses comme ça hein ? Je ne lui avais rien fait. Pas avant la gifle en tout cas. Et en fait, je me sentais terriblement faible. Je ne sais pas. J’aurais dû lui répondre. Lui rappeler que c’était lui qui avait provoqué tout ça. Que je n’avais rien fait pour mériter ça, contrairement à ce qu’il disait. Mais, j’en étais incapable. Parce qu’au fond, il me faisait douter. N’avais-je pas fait quelque chose sans m’en rendre compte ? Ne l’avais-je pas giflé par réflexe stupide ? Non tout de même pas. Mais… je l’avais peut-être provoqué. Inconsciemment. Les larmes coulaient de plus belle. Je me sentais faible. Humiliée. Et j’avais terriblement mal, physiquement.

Il attrapa ma veste, se foutant bien de mes protestations. Ça le faisait même rire. Oui, il l’avait balancé dans le vide. Comme ça. Et le pire c’est que mon portable était dans ma veste. Comment j’allais rentrer maintenant ? Qu’est-ce que j’allais dire à mes parents ? En revenant, il me marche sur la jambe. Accentuant la douleur. M’arrachant une grimace. Avant de partir, il prit bien soin de me menacer. « Oublie pas : on s'est jamais vus. » Bien sûr que non je ne l’avais pas vu. Bien sûr que non, il ne s’était rien passé. J’entendais sa moto partir alors que je me relevais doucement.

Je n’arrivais pas à me calmer. Je tremblais comme une feuille. Je ne pensais même pas à comment rentrer. A quel mensonge prononcer pour le couvrir. Non, je craignais plutôt la prochaine fois que je devrais garder Isadora… Je ne comprenais pas pourquoi il avait fait tout ça. Tout se mélangeait dans ma tête. Mais, j’avais la trouille. Bien plus, que la dernière fois en partant de chez lui. Peut-être parce qu’il allait toujours plus loin… Enfin, il devait bien avoir ses limites non ? Il ne pouvait pas être si cruel. Je refusais de le croire.


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