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 disarm you with a smile ♣ sasha

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MessageSujet: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyMer 8 Fév - 17:11

disarm you with a smile ♣ sasha Barbara-palvin-black-and-grey-girl-model-pretty-Favim.com-290162

Tes ambitions sont passées à la trappe. T’as pas réellement peur de crever, mais tu as quand même conscience que le temps s’écoule à une vitesse ahurissante. Ton but ? Tu es tellement certain de ne jamais l’atteindre que tu repousses sans cesse tes priorités. Sérieusement, ton boulot est ta seule drogue. Pourtant, t’es pas totalement épanoui dans ce que tu fais. Y’a des tas de nanas qui s’affolent à ton simple passage, d’autres qui refusent de bosser en espérant attirer ton attention – & surtout tes foudres. Qu’aimerais-tu faire de ton existence ? À trente-sept piges, ce n’est pas si aisé de changer de voie. & tu le sais. Tu t’en cognes. Reposé sur tes lauriers, tu prends la vie comme elle vient, sans te soucier du reste. Vingt-deux heure. Installé face à ton bureau, tu laisses la mine de ton crayon noircir la feuille de papier. Des formes apparaissent. Des types aussi étranges que toi, à vrai dire. Ce n’est que le reflet de ton âme bousillée. Tes pupilles admirent le résultat de longues minutes d’acharnement & un bref regard en direction de ton horloge te pousse à bouger ton cul. Ce soir, tu sors. & en plus de cela, tu fais un effort vestimentaire. Tu troques tes survêtements & tes débardeurs soigneusement découpés pour un ensemble sans doute plus classe. Sans oublier les chaussures adéquates. Tu es rasé, coiffé, prêt à quitter ton antre.

Le moteur coupé, je sors de mon véhicule & entre dans ce bar. Comme d’habitude, je demande un whisky, seul moyen d’oublier que ma vie n’est qu’une pourriture. Je m’installe sur une banquette, fixe les gens & me terre une nouvelle fois dans une bulle de solitude qui me déglingue. Jusqu'à ce que cette nana s’approche de moi. Ses mots m’amusent. Ses regards également. & que dire de ses gestes ? De plus en plus assurée, mademoiselle se permet d’écarter ma veste afin de toucher mon torse. Nos visages sont proches. Ses lèvres attrapent les miennes & un long baiser débute. D’abord avec tendresse, puis la fougue s’en mêle & me rend complètement fou. Mes mains puissantes saisissent ses hanches. J’ai cette putain d’envie d’elle. Maintenant. Mais bordel, j’avais presque oublié que nous étions dans un bar, nullement à l’abri de regards indiscrets. Alors je l’incite à se décaler & retire ma veste. Cette garce m’a donné chaud. & j’en conclus que c’est également son cas – en vue des obscénités qu’elle ose murmurer dans le creux de mon oreille.

Aveuglé par mon envie, j’accepte de la suivre. J’abandonne tout derrière moi, guidé par mon entrejambes brûlant de désir. Mademoiselle inspire profondément, sa main liée fermement à la mienne. & son corps s’écrase contre le mien, me fracassant les omoplates sur le béton. Aucune intimité. Rien. Ça ne semble toutefois pas être important pour elle, ni pour moi. Je veux juste la prendre maintenant & entendre son souffle me supplier de la faire jouir. Coincées entre deux bâtisses, nos corps se cherchent, s’apprivoisent & se désirent. Ses mains éveillent mes envies, très vite aidées de sa bouche pulpeuse à souhait. & sa jupe relevée camoufle ensuite nos intimités étroitement nouées. Tout s’enchaine. Jamais adepte d’une quelconque douceur, mes coups de reins attirent l’œil des passants, sans parler de ses gémissements. Plus intenses au fur-&-à mesure qu’elle se rapproche du septième ciel. À bout de souffle, je m’écarte, jette mon préservatif & remonte mon pantalon. La belle inconnue sourit à s’en péter la mâchoire & dépose une énième fois ses lèvres sur les miennes. Elle fuit. & si le vent n’avait pas provoqué en moi ce violent frisson, j’en aurais fait de même. Où est ma veste ? Forcé de rejoindre l’intérieur du bar, je déambule parmi les gens qui visiblement ne daignent clouer leurs fesses à leur putain de chaise. Mes pupilles s’agitent & fixent finalement mon dernier emplacement. Ma veste est toujours là, retenue par les mains délicates de Sasha. Immobile, je croise mes bras contre mon torse & esquisse un sourire. Elle qui prétendait ne jamais sortir, j’avoue être surpris par sa présence. Mes pas me guident jusqu’à elle & je n’attends aucune autorisation pour m’asseoir juste en face. Le bleu de mes yeux brille dans le bleu des siens. « J’peux la récupérer ? » Mes doigts glissent sur le tissu & je l’attire davantage contre moi. Comment ai-je pu l’oublier ? « Tu bois un verre ? » Avec moi, bien évidemment. mon programme vient d’être subitement chamboulé. J’étais supposé rentrer, glisser sous mes draps & rejoindre Morphée. En fin de compte, Sasha prolonge ma soirée. À priori.


Dernière édition par Blake I. Fawkes le Lun 20 Fév - 2:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyMer 8 Fév - 21:01

Encore une journée passée chez moi à trop penser. J’étouffe. J’ai besoin de m’aérer l’esprit. Les murs de ma chambre semblent se resserrer autour de moi et la panique m’enveloppe. Je ne peux pas rester là. Le seul endroit qui m’apaise finit par me faire peur. Téléphone en main, j’envoie un message à Lucy pour lui proposer de passer le début de soirée en ma compagnie. Elle accepte rapidement et je file devant ma garde-robe. J’ai quelques tenues plus classes que d’autres mais je les mets très peu. Est-ce l’occasion ? Peut-être, après tout rien ne nous empêche de finir la soirée en dansant. Je soupire, ne trouvant rien à me plaire. Comme d’habitude. Je file à la douche espérant pouvoir choisir après. L’eau sur ma peau me détend rapidement. J’aimerais rester longtemps sous le jet brulant mais le temps me presse. Lucy passe me chercher dans une petite heure. Mon corps recouvert d’une serviette moelleuse, je me replace devant mon placard et sort les vêtements qui m’inspirent. Un jean, une robe, des jupes. Tout se retrouve en vrac sur mon lit et je soupire. Rien ne me plait, rien ne m’attire. Un dernier coup d’œil à ma penderie et j’attrape une combinaison que je n’ai jamais mise. Elle est jolie mais je n’ai jamais osé la porter. Ce soir est l’occasion. Karen ne sera pas là pour me critiquer et me dire que j’ai mal choisi. Habillée, je file me coiffer et me maquiller. Je fourre ms affaires dans mon sac et cours dans les escaliers alors que Lucy se gare devant chez moi.

Rapidement, nous nous retrouvons dans le bar et commandons nous boissons. Il est encore tôt, vingt heures et quelques, je ne sais pas, mais au moins nous sommes tranquilles. Nous parlons évidemment de Karen que Lucy a, elle aussi, évincé de sa vie. Tout naturellement, la conversation dérive sur Blake. Elle suit des cours avec lui et me raconte à quel point elle l’admire. Elle n’ose cependant rien faire. Elle est très timide et a bien compris qu’il n’aimait pas être dérangé pendant son cours. Elle est mignonne. Je la soupçonne d’être réellement tombée amoureuse de lui, même si elle nie totalement. La soirée se passe bien et je suis parfaitement détendue avec mon amie. Les minutes défilent et les gens arrivent petit à petit. Le bar est rapidement rempli et je souris voyant les gens s’amuser. Quelques-uns dansent sur la petit piste du bar, d’autres – comme nous – discutent sagement à une table. Alors que Lucy me parle de ses cours, mon regard accroche une silhouette connue. Mes dents se plantent dans ma lèvre en ne le voyant vraiment occupé. Blake. Une femme s’agrippe à sa bouche et il semble apprécier. « Sasha ? Tu m’écoutes ?» Je sursaute et détourne le regard vers ma copine. Mon cœur bat désagréablement dans ma poitrine sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit. « Oui pardon… » Tout sourire, elle continue son discours n’ayant pas remarqué Blake. Je ne préfère pas l’avertir. Elle est trop attachée à lui et risquerait d’être blessée. Ça n’est pas ma seule excuse. Je ne veux pas qu’elle le voie, qu’elle aille lui parler… Je n’irai pas non plus. Il a franchement mieux à faire et il penserait sûrement que je ne cherche qu’à casser son coup.

« Je vais y aller… Il est tard, j’ai cours à 8 heures. » Mes yeux se reposent sur elle alors que je n’ai même pas fait attention à ce qu’elle me disait. « J’te ramène ? » Mon esprit tourne à vive allure. Partir ? Ou l’observer encore ? Je serai sûrement bête mais je n’arrive pas à chasser cette idée de ma tête. « Non, vas-y… Je vais aller voir Nels. » Je mens. Mon meilleur ami n’habite pas loin mais je n’irai pas le voir. Je préfère rester là à regarder cet homme qui me plait embrasser une vulgaire pétasse. Elle n’a rien d’une pétasse. Elle est même très belle mais cette espèce de jalousie qui me ronge ne me rend pas objective. J’embrasse Lucy et la regarde filer. Mon visage repose dans mes paumes et je fixe le couple se grimper dessus. Ils doivent se croire seuls, le désir a l’air de monter en flèche. Je grimace. Je hais cette vue. Je hais le fait qu’ils se lèvent et quittent leur place. Je devine aisément ce qu’ils vont faire et soupire. Attirée par une masse de tissu, je me lève et m’installe sur la banquette qui les a précédemment accueillis. J’attrape la veste du bout des doigts craignant qu’elle appartienne à cette garce. Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que la forme masculine du vêtement me rassure. Sans me poser de questions j’approche la veste de mon visage et respire l’odeur. Il sent bon… un frisson parcourt mon corps et souris bêtement.

Perdue dans mes pensées, je reste assise sur cette banquette. Je devrais partir mais je ne bouge pas. Je me demande ce qu’il fait. A vrai dire, je connais la réponse. Il profite des plaisirs de la chair avec cette fille. Est-elle sa petite amie ? ou juste une fille rencontrée ce soir ? Je préfère la seconde version. Une rencontre éphémère… Il la rejettera à la fin. Je m’énerve seule. Je ne supporte pas ressentir ça. Mes doigts tordent le tissu comme si j’avais le pouvoir de l’atteindre par la même occasion. Sentant une présence, je relève le visage m’apprêtant à renvoyer celui ou celle qui ose me déranger. Aucun son ne sort et je reste là à fixer le propriétaire de cette veste que j’ai nullement envie de rendre. « J’peux la récupérer ? » Il tire sur le tissu que je maintiens fermement. Bordel. « Tu bois un verre ? » Je le regarde perplexe. N’était-il pas censé passer la nuit avec une fille ? L’a-t-il abandonnée pour récupérer sa veste ? Trop de questions tournent dans mon esprit alors que mes doigts tiennent fermement cette veste. J’ai peur qu’il parte s’il le récupère. Je me sens stupide. « J’accepte l’invitation avec plaisir. » Me forçant à sourire, je le sonde. Son t-shirt est froissé, ses cheveux me semble un peu plus en pagaille que précédemment et je préfère me dire que le vent en est la cause. Mes doigts tirent à nouveau sur la veste et la dégagent de son emprise pour ensuite la passer sur mes épaules. « J’te la rendrai tout à l’heure. J’ai froid. » Mon fin gilet n’est pas des plus chauds. Blakel risque de se moquer à nouveau des tenues féminines. Jolies mais très peu couvrantes. Le serveur s’approche de notre table et je commande un des seuls cocktails que j’aime. Citronné. Acidulé. Je n’aime pas l’alcool fort. Boire pour boire. Je privilégie la petite quantité et le gout. Je le laisse prendre sa commande et une fois le serveur parti, je mords ma lèvre en le regardant malicieusement. « Alors… Celle-là aussi était ennuyeuse ? » Je m’aventure sur un terrain glissant. Il ne va certainement pas me répondre aussi clairement que j’aimerais mais je veux tenter. Peut-être qu’il va finalement me dire que c’est sa petite amie et qu’elle l’attend chez eux. Je grimace à cette pensée et replonge mes yeux qui s’étaient faits fuyants, dans les siens. Je ne dois pas montrer qu’il me trouble. Il ne doit pas sentir que l’avoir vu avec cette fille me gêne. Rester calme et sourire. Peut-être n’y verra-t-il que du feu ? Le doute me gagne. Lorsque je suis vexée ou triste, je peine souvent à le cacher…



Dernière édition par Sasha V. Cubbins le Dim 26 Fév - 15:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyJeu 9 Fév - 15:49

Une envie que tu ne daignes retenir, qui grandit & te pousse à la tentation. Tes doigts caressent ses lèvres rougies de plaisir. Ta paume s’accroche à ses jarretelles, sans doute déchirées par ta fougue. La sienne ébouriffe tes cheveux & s’y agrippent comme pour rester sur Terre, encore un peu. Le silence est brisé par tes râles, ses gémissements & le frottement de vos vêtements envahissants. Ton cœur bat à vive allure. Tu t’amouraches de cette vision délicieuse qui te rend finalement dépendant. Les plaisirs de la chair deviennent ta drogue. Ta bouche embrasse son cou parfumé. Un parfum frais, sucré & fruité. Foutrement agréable. Tes dents se plantent d’ailleurs dans cette peau laiteuse & progressivement, tu t’autorises une longue descente jusqu’à sa poitrine découverte. Comment tu vois ton avenir ? Marié ? Avec des enfants ? Quoi qu’il arrive, tu seras incapable d’appartenir à une femme. Tu aimes trop papillonner & découvrir d’autres choses. La vie de couple rime avec monotonie. & cette sensation d’emprisonnement te laisse un gout amer. Pire que tes putains de barreaux. Ton besoin de liberté est presque aussi intense que ce besoin d’oxygène. L’amour n’est qu’une chaine solide, enroulée autour de ton cœur, de tes poignets. Partout. Ça ne t’atteindra pas, sois en sûr. Vis, baise, éclate-toi…

Face à Sasha, je remarque la façon dont elle froisse ma veste. Perdue dans ses pensées, elle ne prête aucune attention à mon arrivée. Pourquoi est-elle ici ? Pourquoi est-elle installée où je buvais mon whisky, juste quelques minutes auparavant ? De multiples questions voguent dans mon esprit & me pousse à la réflexion. Mes doigts s’accrochent au tissu ; elle refuse de le lâcher. Son comportement m’amuse & m’intrigue. & j’ignore de quelle nature est cette force qui m’encourage à l’inviter, mais j’ai envie de prolonger ma soirée en sa compagnie. Sans arrière-pensée ! Après tout, j’ai déjà amplement profité de mon précédent orgasme. « J’accepte l’invitation avec plaisir. » Sa joie n’est pas flagrante. Aurait-elle peur de me vexer en refusant ma proposition ? Son sourire n’est pas sincère. Pourtant, la blondinette reste confortablement assise & s’empare même de ma veste pour la glisser sur ses fines épaules. Vraiment ? Amusé, je croise mes bras contre mon torse. & mon dos cogne l’arrière de la banquette. « J’te la rendrai tout à l’heure. J’ai froid. » Mes bras nus réclament un peu plus de chaleur. Heureusement, la température du bar est suffisamment élevée pour que je ne crève pas d’hypothermie dans les prochaines minutes. Avant que je ne puisse rétorquer quoi que ce soit, le serveur s’approche & attend nos commandes. Un cocktail pour mademoiselle. & un whisky – encore – pour moi. Il s’éloigne tandis que je me concentre à nouveau sur Sasha. « J’vais penser à organiser une collecte » & avec les fonds récoltés, je l’emmènerai faire du shopping ? Ai-je une gueule de bon samaritain, d’ange gardien ou n’importe quelle connerie créée afin d’offrir un peu de bonheur ? J’abuse juste d’ironie & troque mes moqueries concernant l’absence de veste chaude contre des paroles peut-être plus subtiles.

« Alors… Celle-là aussi était ennuyeuse ? » Plusieurs options sont envisageables. Soit Sasha m’a vu à l’intérieur du bar, en train d’embrasser cette fille plus chaude que la braise avant que nous décidions de terminer dehors & toujours aussi publiquement. Soit elle est arrivée à l’instant-même où je m’enfonçais dans ses chairs humides & désireuses. Qu’a-t-elle vu, putain ?! Mes sourcils se froncent, & j’hausse mes épaules. « De quoi tu parles jeune fille ? » Je n’ai jamais été du genre à raconter mes expériences, ni même à donner d’infimes détails. En étant jeune, oui. Mais qui ne l’a jamais fait ? Quoi qu’il en soit, ça serait ridicule de détourner la conversation. Plusieurs jours auparavant, j’ai parlé de cette fille à Sasha. & au lieu d’avouer être parti comme un voleur, j’ai simplement fait allusion à un ennui profond. Il est donc évident que son « aussi…ennuyeuse » fait également référence à une femme. Inutile de jouer les ignorants. « Ok. Je dirais… efficace » À elle maintenant d’interpréter mes mots. Efficace pour attiser l’envie, la flamme & le désir ? Ou efficace pour que je sois foudroyé d’un violent orgasme ? Encore une fois, tout dépend de ce que la blondinette a vu. « Ça va pas ? T’as l’air un peu… ailleurs. Mauvaise journée ? » Le serveur apporte nos commandes. Je le remercie d’un signe de tête & laisse mes doigts vagabonder sur le rebord du verre. Je comprendrai que Sasha préfère garder le silence à propos de son état. Après tout, je ne suis que son prof de sport. & je n’insisterai donc pas. Mes yeux bleus se plongent dans les siens, & je lève tranquillement ma main pour la glisser dans sa nuque. Ses longs cheveux cachés sous ma veste tombent à présent en cascade par-dessus, c’est bien plus joli.
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyJeu 9 Fév - 17:43

Ce que j’ai vu m’énerve. Je n’arrive même pas à contrôler ça. Je ne suis pas dans un bon soir et cette scène m’enfonce encore plus dans ma mauvaise humeur. Mes questions à propos de Blake, toujours sans réponses, tournent vivement dans mon esprit ce qui a tendance à m’agacer encore plus. J’aurais dû rester dans ma chambre finalement. Ça m’aurait évité de croiser le chemin de deux êtres tellement désireux qu’ils en oublient toute pudeur. Je tords le tissu oublié entre mes doigts. Vais-je lui rendre ? Je n’en sais rien. Je suis en colère alors que je n’ai aucun droit de l’être. J’ai juste aperçu ça au mauvais moment. Moi qui voulais me changer les idées, c’est raté. Alors que j’allais me redresser pour partir, Blake s’installe face à moi. Mon regard, surpris, se noie dans le sien et je m’interroge sur la raison de son retour ici. N’était-il pas trop occupé à rentrer chez lui avec cette femme dans les bras ? avec cette femme partout sur lui ? Habite-t-il si près qu’il peut se permettre de revenir ensuite ? ou l’a-t-il simplement abandonnée en constatant l’oubli de sa veste ? Questions qui resteront, comme toutes les autres, sans réponses. Lui demander serait déplacé et ne servirait à rien. Si je me penchais, je suis sûre que je pourrais deviner ce qu’il a pu faire rien qu’à son odeur. Il n’est pas parti depuis longtemps, s’il a vraiment couché avec cette femme, il ne s’est donc pas rafraichi après. Leurs odeurs doivent être mêlées et cette pensée m’énerve. Le parfum de cette fille sur lui. Je réagis comme la pire des jalouses. Stupide. Je crois qu’un rien va m’énerver ce soir et j’aurais dû refuser son invitation pour rejoindre mon lit. Seulement, j’accepte, un sourire faux peint sur le visage.

Nous nous disputons sa veste que je lui vole finalement. Elle se retrouve rapidement sur mes épaules et je souris faiblement en sentant son odeur envahir mes narines. Qu’il ne panique pas, il la récupèrera certainement à la fin de notre entrevue. A moins que je décide de la kidnapper et de me faire une tenue spéciale Blake. Il me manque encore le pantalon et le sous-vêtement. A voir comment je peux récupérer ça ! « J’vais penser à organiser une collecte » Je resserre le tissu de son vêtement autour de moi et fronce le nez. Subtile façon de me faire comprendre que je suis à nouveau trop peu habillée. « J’me contenterai de ton placard. J’aime bien tes t-shirts et cette veste va vraiment bien avec ma tenue.» Je n’exagère pas. Sa veste, peut-être un peu trop large aux épaules, ajoute une touche masculine à ma combinaison. J’aime le mariage féminin-masculin. Puis, quoi de mieux lorsque le vêtement a déjà été porté par un homme et sent encore son parfum… « Ca t’va bien les tenues du genre. » Mes yeux parcourent son t-shirt simple - et plutôt décolleté - et devinent sous cette table son pantalon plus serré que ses habituels joggings. J’ai l’impression qu’il pourrait tout porter. Son corps bien formé grâce au sport semble pouvoir accueillir n’importe quel vêtement.

Je ne peux m’empêcher de mentionner « cette fille ». Je me rappelle de notre conversation en voiture et tente d’en savoir plus sur ses activités récentes. J’ai du mal à contenir mon amertume mais il n’est pas le seul responsable. Peut-être croira-t-il que si. Je me ferai alors un plaisir de le remettre à sa place. Je n’ai pas envie qu’il comprenne que son comportement m’atteint alors que ça ne devrait en aucun cas arriver. Je suis stupide mais je ne contrôle pas cette rancœur. Ma question semble le perturber. Pourquoi donc ses sourcils se froncent ? « De quoi tu parles jeune fille ? » J’hausse à mon tour les épaules. Le salaud ne va pas me répondre. Il est trop mystérieux et ma curiosité insatisfaite risque de s’ajouter à ma mauvaise humeur déjà trop importante. « Je parle de ce que tu as fait précédemment. » Il ne m’aide pas. Moi non plus. Je ne souris pas. Je me contente de le fixer sérieusement, un peu de malice au fond des yeux. Je croise mes bras sous ma poitrine et attends qu’il prononce quelques mots. Et j’espère qu’ils m’amèneront sur une piste. « Ok. Je dirais… efficace » Un de mes sourcils se lève et un sourire narquois prend place sur mon visage. « Efficace ? ou t’es tout simplement trop rapide pour que ça dure des heures ? » Attaquer un homme sur ses performances sexuelles est plutôt risqué. Mais j’ai envie de le taquiner. Puis après tout, je ne précise en rien qu’il s’agit d’un acte sexuel. A lui de confirmer. Ou non. Je regarde l’heure sur mon téléphone et ris doucement. « ça fait pas longtemps que vous êtes sortis. » Mes sourcils s’arquent malicieusement et je sors le bout de ma langue. Non, je ne me moque pas… Peut-être que si.

« Ça va pas ? T’as l’air un peu… ailleurs. Mauvaise journée ? » Je pince les lèvres et joue avec la paille de mon cocktail. Je perds automatiquement mon sourire et m’insulte moi-même. Pourquoi suis-je incapable de garder ma mauvaise humeur secrète ? Et pourquoi donc arrive-t-il à voir tout ça ? Il ne me connait pas. « J’suis toujours ailleurs. Ou peut-être que mes journées sont toujours mauvaises. J’sais pas. » J’hausse les épaules et pose mes lèvres sur la paille pour aspirer le contenu de mon verre. Bien sûr que je connais la réponse à sa question. Mais je ne connais pas cet homme. Et l’histoire sur ma jumelle ne le concerne pas. Puis, même celle qui le concerne… Je ne suis pas prête de lui avouer. Je préférais de loin lorsque nous parlions de son moment avec cette fille. Même si ça m’exaspère, je ne me sens pas envahie. Je ne veux pas qu’il se pose des questions sur mon mal-être. Et moi, ai-je finalement le droit de me poser des questions sur lui ? Je lui fais ce que je ne supporte pas. Tant pis. Je sursaute alors qu’il touche ma nuque et dégage mes cheveux. Mes yeux se plongent dans les siens et je souris malgré moi. « Tu préfères comme ça ? Tu prends soin de mon apparence, après les vêtements, les cheveux... c'est gentil... » Je rigole tendrement en continuant de le fixer. Finalement, ce garçon sait agir délicatement. Je suis plutôt surprise puisqu’il ne m’a montré qu’un côté brusque en arrachant ma brassière et en m’extirpant de sa voiture. Ma curiosité est de nouveau mise à l'épreuve. J'ai envie d'en savoir plus...


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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyJeu 9 Fév - 23:26

« J’me contenterai de ton placard. J’aime bien tes t-shirts et cette veste va vraiment bien avec ma tenue.» Un sourire narquois se dessine sur tes fines lèvres. Sasha risquerait d’être déçue. T’es pas un adepte de la mode, t’es même carrément out. Parfois, c’est vrai que les nanas aiment se glisser dans tes débardeurs déchirées, décidant ensuite de rester nues afin de t’aguicher davantage. Mais elles avouent aussi – généralement – que tu pourrais faire plus d’efforts. Tu t’en cognes & tu t’arranges toujours pour qu’elles cessent de t’emmerder avec des détails aussi brouillons. « Ca t’va bien les tenues du genre. » Sans doute achetée pour une occasion particulière, cette tenue ne t’habille pas si souvent. Pourtant, ça te change & renforce ta mince dose de charme. « J’ai que ça de classe ! Vive les grandes occasions, mh ? » À nouveau tu sèmes le trouble. Ça t’amuse de la voir se poser mille & une questions ? D’entendre ces dernières franchir ses petites lèvres après avoir remuées longuement & brusquement son cerveau ?

À peine installé, je sens que Sasha désire orienter la conversation vers mes activités douteuses. Elle m’interroge, me sonde, m’observe. Qu’espère-t-elle de cette entrevue ? Je n’ai absolument rien à avouer. Tout comme je n’ai aucun compte à lui rendre. Avec les années, j’ai appris à rester libre de mes faits & gestes, sans être obligé d’encaisser de multiples représailles. Sasha n’est pas ma petite amie. Pourtant je subis le même genre d’interrogatoire qu’avec mon ancienne chérie. Peut-être moins violent. Peut-être moins bruyant. & j’imagine que ça doit être … légitime. Elle n'est pas amoureuse, juste curieuse. Un peu trop. « Je parle de ce que tu as fait précédemment. » Quelle importance ? Rien ne sortira de ma bouche. Aucun aveu. Aucune confidence. Sous la surprise, mes sourcils s’élèvent & un sourire à l’allure moqueuse étire mes lèvres. « Efficace ? Ou t’es tout simplement trop rapide pour que ça dure des heures ? Ça fait pas longtemps que vous êtes sortis. » La garce tente de me déstabiliser en utilisant les points faibles caractéristiques des hommes : les éventuels problèmes de sexualité. Honnêtement, je n’ai pas à me plaindre. Je ne prétends pas être un Dieu ou quoi que ce soit d’exceptionnel. Mes conquêtes atteignent néanmoins l’orgasme à chaque passage entre leurs cuisses. Parce que je prends soin d’elles – étonnant – & parce que je pense à leur plaisir autant qu’au mien, allant jusqu’à jouer de ma langue de manière habile entre les pétales de leur petite fleur. « & je suis sûr que tu es capable de m’dire depuis quand je suis sorti ? Minutes ? Secondes ? J’peux savoir c’que tu imagines Sasha ? » Ses provocations me laissent totalement indifférent. & je préfère ne pas me braquer pour ainsi éviter le risque d’une quelconque marque de violence. Mais bordel, elle est si… étrange dans son comportement. Tout ce qu’elle doit savoir se limite au superficiel.

« J’suis toujours ailleurs. Ou peut-être que mes journées sont toujours mauvaises. J’sais pas. » En d’autres termes, mademoiselle désire garder le silence. J’accepte sans problème & me contente d’hocher la tête. Est-ce que cela m’arrange ? Écouter les gens, ce n’est pas si facile. Il faut être attentif, trouver les bons mots & être juste… présent. C’est au-dessus de mes forces, sans oublier que ce n’est juste pas mon rôle. J’imagine que Sasha a des amis aptes à consoler & atténuer ses maux. Alors d’une main délicate, je libère ses cheveux de ma veste & me surprend moi-même pour tant d’attention. Ça ne me ressemble pas. & putain, je déteste agir ainsi. Directement, mes doigts enserre le verre d’alcool & je le porte jusqu’à mes lèvres. Le whisky parcoure ma gorge, la brûle & je me délecte de ce gout délicieux. « Tu préfères comme ça ? Tu prends soin de mon apparence, après les vêtements, les cheveux... c'est gentil... » Mon verre claque contre la table. Ma langue glisse contre mes lèvres & je reprends ma place initiale ; le dos droit & appuyé sur le dossier moelleux de cette banquette. Je ne prends pas soin de Sasha. & je ne prendrai jamais soin d’elle. Je hais ses mots. & je hais son regard rempli de tendresse. « J’suis pas gentil. J’suis brusque, agressif, & j’ai aucun respect pour personne. Tu n’as pas encore remarqué ? » Je ne fais aucune allusion à mon passé houleux. Je dis juste à voix-haute ce que j’ai autrefois démontré par mes gestes. Sasha en est consciente, c’est évident. Elle n’est tout de même pas assez stupide pour se convaincre du contraire ? « & si tu as passé une mauvaise journée, j’suis sans doute pas la bonne personne pour te changer les idées » Trop égoïste & surtout trop indifférent aux problèmes des autres – les miens sont déjà bien compliqués à gérer – je ne demanderai pas à Sasha de quitter cette table. Parce que sa compagnie ne m’est pas désagréable. Réellement. Je ne veux juste pas qu’elle se méprenne. Je ne suis pas un homme bien. Merde, comment de douces paroles ont-elle pu me bousiller à ce point ?
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyVen 10 Fév - 1:12

J’ai gardé précieusement son t-shirt et l’utilise souvent comme tenue décontractée, comme pyjama. Accompagné d'un simple débardeur et un short pour ne pas dévoiler ma nudité. Je n’ai personne à séduire dans cette tenue qui pourrait être sexy et si je la mets c’est juste que je suis bien dedans. Autant que ce t-shirt serve à quelque chose non ? « J’ai que ça de classe ! Vive les grandes occasions, mh ? » Grandes occasions ? Qu’entend-il par-là ? Ce soir était spécial pour lui ? Avec cette femme ? Je me perds dans mes pensées, oubliant presque qu’il se trouve face à moi. Devant mes yeux, les images de Blake intimement enlacé à cette femme repassent sans cesse. J’essaie de déceler quelque chose, un indice qui me permettrait de comprendre son comportement ou bien la nature de leur relation. Etaient-ils proches avant ce soir ? Ou venaient-ils de poser les yeux sur l’autre ? Je me mêle de ce qui ne me regarde pas mais je m’en fiche. Je vais peut-être l’agacer avec mes répliques… Je n’ai pas vraiment envie de me disputer à nouveau avec lui. Ma curiosité me contrôle. C’est plus fort que moi. Et je sais qu’en face, Blake ne me répondra pas. Il n’a pas à le faire. Qui suis-je pour lui poser ce genre de questions. Il a le droit de faire ce qu’il veut. Nous ne sommes ni en couple, ni amis. J’essaie de faire passer ça pour une attitude taquine. Juste pour l’humour. « Oh, si c’était une grande occasion, pourquoi perds-tu ton temps avec moi ? File la retrouver. » Je lui souris malicieusement. J’espère tout de même qu’il ne va pas décider de partir. Je me retrouverais bien conne car ce n’est pas du tout ce que je veux.

Je me pose beaucoup trop de questions sur ce qu’il a pu faire avec cette fille. Et la simple idée de les imaginer entrain de coucher ensemble me fait grimacer. Mes sourires m’aident à ne pas me montrer trop touchée. J’ai envie de me donner des claques mais continue quand même à alimenter notre conversation sur ses possibles ébats. « & je suis sûr que tu es capable de m’dire depuis quand je suis sorti ? Minutes ? Secondes ? J’peux savoir c’que tu imagines Sasha ? » Pinçant les lèvres et faisant semblant de réfléchir intensément, je regarde à nouveau l’écran de mon téléphone. « Oh… Je dirais très exactement quatorze minutes et quarante-cinq secondes, Blake. » Je souris de toutes mes dents n’ayant aucune notion du temps. Peut-être est-il parti dix minutes, comme vingt. Je n’en sais rien. Je sais que je suis restée longtemps à réfléchir. Je n’ai absolument pas regardé l’heure à laquelle il a quitté cette banquette mais l’idée de me faire passer pour une fêlée qui sait exactement le temps qu’il a passé hors du bar m’amuse. « C’que j’imagine ? Plein de choses très intéressantes. » Fermant les yeux, j’inspire profondément. Intéressantes ? Pas vraiment. Lui batifolant avec une femme n’est pas ce que je qualifierais d’intéressant. L’idée qu’il l’ait jetée me plait un peu plus. Mais je me garderai bien de l’en informer. Je préfère rouvrir les yeux et lui sourire. Cette conversation ne mènera à rien. Il restera mystérieux et je ne lui avouerai certainement pas les choses qui traversent mon esprit.

Soulagée qu’il ne me questionne pas plus sur mon état d’esprit, je me demande toutefois s’il ne m'a pas interrogée par simple politesse. Peut-être s’en fiche-t-il royalement au fond ? Je suis tellement contradictoire que ça m’énerve. Je ne veux pas qu’il me pose de question car je n’ai aucune envie d’y répondre et pourtant j’aurais voulu qu’il insiste. Quitte à ne pas lui répondre, un peu d’intérêt n’aurait pas été de refus. Bordel mais pourquoi ai-je besoin d’attirer son attention comme la première fois que j’ai posé les yeux sur lui ? Je me hais complètement mais il réussit à m’arracher un sourire en touchant mes cheveux pour les arranger. Taquine, je ne manque pas de lui faire remarquer son geste plutôt tendre mais regrette aussitôt. « J’suis pas gentil. J’suis brusque, agressif, & j’ai aucun respect pour personne. Tu n’as pas encore remarqué ? » Je soupire. S’il veut que je me souvienne de la délicatesse dont il a fait preuve pour me sortir de sa voiture, il n’aura aucun mal. Je sens encore sa poigne et la honte qui a pu m’envahir à ce moment. « Oh si j’ai remarqué. Mais là, désolée, c’était plutôt doux comme geste. Nie si tu veux. Tant pis. » A quoi bon ? Il ne veut pas dire que son geste avait quelque chose de d'agréable. Il ne m’a pas arraché les cheveux et je ne l’ai en aucun cas forcé à me toucher. J’ai frappé sur un point sensible. Monsieur ne doit pas vouloir montrer sa douceur. « T’es pas gentil, t’es brusque, agressif et t’as du respect pour personne. Très bien. Là j’te trouvais plutôt sympa, nullement brusque, agressif. Et… tu n’m’as pas manqué de respect. Flute alors. Serais-tu en train de devenir quelqu’un d’autre ? » Je souffle. Agacée. Qu’est-ce que ça peut faire qu’il ait eu ce geste ? « Tu n’viens pas d’me demander en mariage, déstresse. » Je redoute ses paroles finalement. Je sais qu’à tout moment il peut me détruire comme il l’a fait précédemment. J'ai peur mais je n’ai pas envie non plus qu’il me marche sur les pieds. Je ne comprends pas pourquoi il ne supporte pas le fait de « prendre soin » de moi. Ce n’était que quelques mèches replacées, il ne passe pas non plus ses journées à me cajoler.

« & si tu as passé une mauvaise journée, j’suis sans doute pas la bonne personne pour te changer les idées » Mes lèvres sur ma paille, j’aspire mon cocktail en le fixant. Je ne vais certainement pas le contredire. Seulement, dans mon état, j’ai du mal à me motiver pour voir les gens. Ce soir était exceptionnel, je ne demande que très rarement à sortir, c’est plutôt l’inverse qui se produit. On me tire de force hors de ma chambre. « J’vais faire avec c’que j’ai sous la main. » Délaissant mon verre, je lui souris gentiment. Il me gêne mais j’aime aussi être avec lui. C’est une sensation plutôt bizarre. Je sais que ça peut dégénérer à tout moment mais je n’ai aucune envie de partir. J’aime l’avoir avec moi. Voir ses sourires taquins affirmer sa personnalité dominatrice. Il veut à tout prix avoir le dernier mot et même si je n’estime pas faire partie des plus faibles, face à lui je ne suis rien. Il peut m’écraser comme une vulgaire petite fourmi. J’aurais beau lutter. Je n’arriverai à rien. Mais je reste. Il m’intrigue. « Pas d’chance pour toi, il semblerait que j’apprécie ta présence brusque et agressive. » Je suis sincère. Peut-être va-t-il s’énerver à ma phrase. Je ne suis pas forcément prête pour recevoir ses attaques, tant pis.
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyVen 10 Fév - 18:09

« Oh, si c’était une grande occasion, pourquoi perds-tu ton temps avec moi ? File la retrouver. » Espèce d’enfoiré. Tu es satisfait, tu as réussi ton coup ? La naïve boit tes paroles sans réfléchir & ses mots retranscrivent ton histoire, avec d’innombrables erreurs. Car ce soir n’était absolument pas une grande occasion pour toi, contrairement à la raison qui t’a poussé à acheter cet ensemble plutôt correct, quelques années auparavant. Peut-être un mariage. Un baptême. Un anniversaire. Ce genre de fêtes que tu juges pitoyables uniquement parce qu’elles ne te concernent plus aujourd'hui. Personne ne prend le risque de t’inviter, par crainte de voir éclater un de ces scandales qui effrayerait la totalité des convives. Avec le temps, tu t’habitues. & d’ailleurs, tu profites de ton étrange situation pour semer le trouble chez tes brèves connaissances. Sasha en fait les frais, elle subit tes envies taquines. & ce sourire qui étire tes lèvres est loin d’être innocent. Elle ne saura rien & n’obtiendra par conséquent aucune vérité.

J’ignore encore pourquoi Sasha aborde le sujet. Mon entrevue avec la demoiselle en jarretelles restera privée quoi qu’il arrive – malgré notre débordement coincé entre deux bâtisses – & je n’apporterai aucune réponse. À quoi bon ? Sa curiosité m’agace, m’intrigue & si je ne mets pas fin à cette stupide partie, Sasha continuera encore & encore. « Oh… Je dirais très exactement quatorze minutes et quarante-cinq secondes, Blake. » Elle joue, c’est évident. Que répondre à ses absurdités ? Je me connais suffisamment pour connaitre mes moindres réactions. & je dois à tout prix me contrôler à moins de devoir foutre à nouveau les pieds dans un cabinet de psychologue. Ou pire, en prison. Jamais plus une gamine de vingt-&-un an ne m’atteindra. « C’que j’imagine ? Plein de choses très intéressantes. » Sa réaction est tellement prévisible. D’un air exaspéré, je soupire & esquisse un sourire qui se veut moqueur. « Tu joues sans aller jusqu’au bout, mh ? J’vais changer les règles du coup. Peu importe ce que tu as vu, ça ne te regarde pas, t’as même pas à y faire allusion, compris ? » Plus agressivement, j’aurais pu lui demander de la fermer. Mais je n’ai aucune envie de me disputer avec elle devant tous ces gens. Car comme d’habitude, l’homme sera fautif contrairement à la jolie fillette & c’est juste hors de questions que les regards changent. Arrowsic est supposé être un nouveau départ.

Sans réfléchir, j’ai osé toucher ses longs cheveux – un endroit très sensible chez bon nombre de femmes, il me semble. Je ne voulais pas paraitre tendre. Je ne l’ai jamais été. & je ne le serai jamais. Mon ex petite amie m’a tellement reproché l’absence d’affection sous toutes ses formes. Je ne l’embrassais que pour lui faire l’amour & la privais d’étreintes spontanées & innocentes. Sasha ignore tant de choses. « Oh si j’ai remarqué. Mais là, désolée, c’était plutôt doux comme geste. Nie si tu veux. Tant pis. » Mon geste avait peut-être une dose de douceur complètement absurde. Est-ce réellement une raison pour s’attarder là-dessus ? N’aurait-elle pas pu rester silencieuse & se contenter de sourire ? « T’as raison poupée, c’était super doux » D’une traite, je vide le contenu de mon verre. Ce dernier claque ensuite contre la table & je triture mes doigts avec un semblant de nervosité. Comment ces mains ont-elles pu être si violentes & si douces à la fois ? Sasha les voit délicates alors que par le passé, elles ont été recouvertes de sang. Leurs vives poignes a tenté de briser des os, & elle ignore tout. « T’es pas gentil, t’es brusque, agressif et t’as du respect pour personne. Très bien. Là j’te trouvais plutôt sympa, nullement brusque, agressif. Et… tu n’m’as pas manqué de respect. Flute alors. Serais-tu en train de devenir quelqu’un d’autre ? Tu n’viens pas d’me demander en mariage, déstresse. » Les battements de mon cœur s’accélèrent subitement. Ma respiration, en conséquence, se fait plus bruyante & plus haletante. Cette fille m’agace. Qui est-elle pour affirmer que je suis ainsi & pas autrement ? Qui est-elle pour déceler un quelconque changement ? C’est de ma faute. Je me suis moi-même glissé dans la peau d’un homme bien. & lorsqu’elle avoue apprécier mon comportement, je m’emporte. De quel droit puis-je agir comme cela ? J’n’ai jamais été doué pour assumer mes erreurs de parcours. Alors comme toujours, je vais juste l’enfoncer & tenter de m’en sortir la tête haute. Ça commence par une raillerie nullement étouffée. & mon buste se penche dans sa direction tandis que mes bras se croisent sur la table. « Ça ne risque pas, t’es trop casse-couilles pour ça. & tu m’connais pas. Alors tes observations à deux balles, tu les gardes pour toi d’accord ? » Honnêtement, j’aurais pu être beaucoup plus violent dans mes paroles. Je me surprends à rester calme. En fin de compte, mes années de sevrage ont un effet positif. Je progresse.

« J’vais faire avec c’que j’ai sous la main. Pas d’chance pour toi, il semblerait que j’apprécie ta présence brusque et agressive. » Si seulement elle savait que mes mots ne sont que trop faibles par rapport à ce que je suis réellement. Je ne suis pas brusque, je suis violent. Le mieux serait que son téléphone sonne subitement & qu’une urgence la pousse à rentrer chez elle. Rien de grave, juste un prétexte absurde qui la sortirait de mes griffes aiguisées. À croire que la vie me teste. « Ah tu apprécies ma présence brusque & agressive. J’aurais au moins eu le mérite de te prévenir. T’es vraiment qu’une ignorante » Sans vergogne, j’attrape son menton entre mes doigts & murmure, proche de ses lèvres citronnées. « Maintenant, malgré les cinquante pourcents de mensonge que j’t’ai baratiné, on pourrait peut-être parler de toi ? Fais-moi apprécier ta présence de petite emmerdeuse » Mon pouce passe sur ses lèvres & je finis par me reculer petit à petit jusqu’à ce que mes omoplates rejoignent le dossier de la banquette.
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyVen 10 Fév - 22:53

Il m’énerve mais au fond, il est dans son droit. Il n’a aucun compte à me rendre. Je suis juste une sale curieuse insatisfaite. Mais d’un côté, n’est-ce pas amusant de poser ce genre de questions ? De tenter de déstabiliser l’autre ? Ça n’a pas l’air de lui plaire en tout cas. Son comportement qui me semblait plutôt calme change et ses soupirs me font frissonner désagréablement. J’essaie de rien montrer, mais c’est difficile. Je suis beaucoup trop tendue. « Tu joues sans aller jusqu’au bout, mh ? J’vais changer les règles du coup. Peu importe ce que tu as vu, ça ne te regarde pas, t’as même pas à y faire allusion, compris ? » Je le regarde, choquée. Ma langue passe sur mes lèvres et je plante mes dents dans ma chair. Mes yeux se baissent et je fixe mes doigts. « Qui te dis que j’vais pas au bout ?» Je relève finalement mon visage vers lui et plante mes yeux dans les siens. « Tu décides de changer les règles en plein milieu… » J’hausse les épaules. Vexée. Déçue. « Mais oui. J’ai compris. » Je clos la conversation. Je n’ai pas envie de m’en prendre plein dans le nez juste parce que j’ai osé le taquiner sur ses possibles activités. Bordel.

Seulement, un sujet tendu écarté, les conflits ne sont pas pour autant partis. Pourquoi se braque-t-il de cette façon ? Je n’ai pas voulu l’offenser en disant qu’il était doux. Est-ce un crime la tendresse ? Pour lui, sûrement. Sa façon de réagir m’intrigue encore plus. Il tient absolument à dire qu’il n’est pas quelqu’un d’agréable. A quoi ça sert franchement ? S’il n’est pas sympa, s’il ne veut pas l’être, que fout-il avec moi ? Je ne le force pas à rester en ma compagnie. Je ne lui ai jamais demandé de me payer un verre. Il n’était vraiment pas obligé de faire ça s’il veut juste récupérer sa veste. J’en ai marre. Sincèrement. « T’as raison poupée, c’était super doux » Je ricane en l’observant. Là, il n’a plus rien de doux. Il est, en effet, brusque. Son comportement m’agace autant qu’il m’interpelle. J’ai envie de le secouer, de lui balancer tout ce qu’il me fait ressentir à l’instant mais je me tais. Je fixe ses mains qui jouent entre elles. « tu éviteras de m’appeler « poupée », chéri. » Malgré la peur de sa réaction, je l’ouvre. Peut-être va-t-il m’insulter et réellement finir par partir. Il veut que je me tienne à carreau avec lui ? Et bien ce n’est pas en me traitant comme une gamine stupide que ça marchera. Je n’ai plus sa façon de me parler. Il me démontre en effet à quel point il est agressif et je le soupçonne même de se retenir de me cracher encore plus à la figure. Son souffle trahit son énervement et je reste figée sur ma chaise. Je ne tremble pas mais c’est tout comme. Son changement d’attitude pour quelques mots me fait peur. Il est tellement bizarre. Je n’arrive pas à comprendre ses foutues réactions. Tout ceci en vaut-il réellement la peine ? Peut-être a-t-il eu une journée difficile aussi et s’énerve plus facilement. Je ne peux que comprendre puisqu’après tout, je ne sais rien de lui. Il ne veut rien dire. « Ça ne risque pas, t’es trop casse-couilles pour ça. & tu m’connais pas. Alors tes observations à deux balles, tu les gardes pour toi d’accord ? » Mes yeux se ferment. N’a-t-il pas compris que j’étais ironique sur son changement. ? Crétin. « En effet j’te connais pas. Toi non plus. Tu m’crois assez stupide pour être sérieuse quand j’dis qu’tu changes. » Il est blessant. Foutrement blessant. Pourquoi ne partirais-je pas ? Comme une conne je reste, et j’en redemande. J’apprécie sa compagnie. Enfin. J’appréciais l’homme qui savait sourire et plaisanter. En fait, je me suis totalement trompée. Il ne sait pas fait ça. Il voit tout comme une attaque. Qu’a-t-il de fascinant au fond ? Il n’est qu’un être agressif… Mais je ne bouge pas de ma place. « Ah tu apprécies ma présence brusque & agressive. J’aurais au moins eu le mérite de te prévenir. T’es vraiment qu’une ignorante » Sous la surprise, un couinement sort de ma bouche alors qu’il s’approche. Son souffle me gêne. Je hais l’odeur du whisky et je grimace. « Maintenant, malgré les cinquante pourcents de mensonge que j’t’ai baratiné, on pourrait peut-être parler de toi ? Fais-moi apprécier ta présence de petite emmerdeuse » Je me retiens de planter violemment mes dents dans son pouce. De quel droit me parle-t-il ainsi ? Je garde la mâchoire serrée et me concentre quelques minutes sur la chanson qui passe. Je tente de calmer les battements affolés de mon cœur. Trop de choses tournent en moi et je hais cette foutue sensation. Il me fait peur, il m’énerve mais putain c’qu’il m’intrigue et me fait envie. J’ai envie de le tuer autant que faire l’amour avec lui. J’ai envie d’arracher ma tignasse blonde, de lui arracher ses yeux si bleus, de le faire disparaitre pour que cesse cet ouragan qui dévaste tout en moi. « Casse-couilles, ignorante et emmerdeuse ? T’as vraiment envie que j’te parle de moi ? » Mon ton est las. Je vire la paille de mon verre et bois tout d’un coup. Il me fait chier. « Peux-tu juste me dire à quoi ça sert qu’on discute ? Tu m’mens sur toi. Quand les gens passent une soirée ensemble c’est pour apprendre à s’connaitre, échanger, rire. C’qu’on aurait pu faire si tu voulais pas m’écraser toutes les deux secondes et tout cacher de toi. » J’imite ses gestes et claque mon verre sur la table. Mes doigts tremblent et je les planque sous la table pour qu’il ne voie rien. Il en profiterait pour m’enfoncer plus bas que terre. Peut-être est-ce finalement un plaisir pour lui. Et je ne devrais même pas lui laisser l’occasion de le faire. « J’m’appelle Sasha, j’ai vingt-et-un ans, j’suis tes cours de sport, j’suis casse-couilles, ignorante et emmerdeuse. Et j’te permets pas d’m’insulter. J’t’agace ? Non, c’est même pas une question. Je t’agace. Mais, j’te l’demande encore pourquoi tu restes avec moi ? » Ma première impression de lui se confirme. Chez Karen je lui avais reproché le fait qu’il fallait sûrement coucher avec lui pour ne pas subir ses foudres. Ce soir en est encore la preuve. Précédemment, il avait l’air de très bien s’entendre avec cette femme. Enfin, s’entendre est un bien grand mot. Ils s’appréciaient physiquement. Il n’a sûrement pas dû la traiter comme il le fait avec moi…
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptySam 11 Fév - 15:03

Ta voix murmure des règles de jeu normalement inchangeables & irrémédiables. Tu te permets pourtant te tricher & de déplacer tes pions d’une manière différente. Sasha est prisonnière de ton comportement d’enfoiré & elle n’a évidemment pas son mot à dire. Elle subit. Bien sûr, elle pourrait lever ses fesses, fuir sans même prendre le temps de se retourner. Mais elle reste à tes côtés & semble tester tes limites. Elle ignore à quel point tes forces seraient suffisantes pour l’abattre, l’anéantir. Souviens-toi. Souviens-toi des conséquences de tes erreurs. Tu ne dois pas les reproduire. Pas ce soir, ni aucun autre soir d’ailleurs. « Qui te dis que j’vais pas au bout ? Tu décides de changer les règles en plein milieu… Mais oui. J’ai compris. » Lorsque la sensation d’être vainqueur t’envahie, ton cœur se gonfle, ta fierté également, & ton sourire étire inexorablement tes lèvres. Comment réussit-elle à supporter ta présence ? Tu la pousses à bout sans scrupules & tu la regardes tomber sans même lui tendre la main. Qu’espères-tu de cette entrevue ? Pourquoi l’as-tu invité ? Tu n’es plus sûr de rien finalement.

« tu éviteras de m’appeler « poupée »,chéri. » Foutu réflexe. Avec les années, j’ai pris l’habitude de surnommer les femmes que je côtoie. Sans jamais être proche d’eux, j’aime leur donner l’impression qu’un lien spécial, presque intime, nous unie. Ce n’est pas toujours accepté, ça m’est égal. Si la blondinette préfère que je l’appelle par son prénom, alors qu’à cela ne tienne. J’apprendrai à lier mes coutumes inconvenantes & tenterai de la satisfaire au mieux. « Mes plus plates excuses, Sasha » J’esquisse un sourire narquois, très vite accompagné d’un clin d’œil. M’énerver serait sans doute exagéré dans la mesure où il s’agit là de son droit le plus légitime. Sasha refuse d’être qualifiée de « poupée », ce n’est pas une raison pour serrer mes poings & laisser éclater mes menaces. Je me contiens. J’encaisse. & je passe très rapidement à autre chose. & elle ? Qu’éprouve-t-elle ? Le temps s’écoule. Mais au lieu de partir & prétexter un devoir à terminer, un couvre-feu à respecter ou un coup de téléphone à prendre, Sasha demeure face à moi. Ses yeux me fuient puis me dévisagent. « Casse-couilles, ignorante et emmerdeuse ? T’as vraiment envie que j’te parle de moi ? » Mes doigts la délaissent & touchent mon verre à présent vide. Pourquoi refuserais-je de l’écouter parler d’elle ? Depuis quelques temps, nos conversations ne visent que moi. Ou mes activités douteuses avec les femmes de ce monde. N’y-a-t-il donc que cela qui importe ? Sans réfléchir, j’acquiesce d’un signe de tête. Juste, qu’elle s’exprime. « Peux-tu juste me dire à quoi ça sert qu’on discute ? Tu m’mens sur toi. Quand les gens passent une soirée ensemble c’est pour apprendre à s’connaitre, échanger, rire. C’qu’on aurait pu faire si tu voulais pas m’écraser toutes les deux secondes et tout cacher de toi. » Je fuis lorsque les gens espèrent apprendre à me connaitre. Que puis-je leur répondre ? Ma vie est creuse, sans histoires passionnantes. & si personne ne découvre mon secret, à Arrowsic, j’espère bien crever avec & l’entrainer dans ma tombe. Je n’ai pas envie d’être catalogué comme le mec à éviter. & pourtant, que fais-je pour paraitre adorable ? « Tu veux savoir qui je suis ? En posant des questions implicites qui concernent ma vie…intime ? Sois grande & pose tes questions franchement au lieu de te cacher derrière tes suppositions » Que craint-elle ? Il est vrai que j’aime préserver beaucoup de choses à mon sujet. Mais le fait qu’elle assume ses interrogations m’agacera sans doute moins que tout ce jeu stupide pour m’arracher quelques aveux.

« J’m’appelle Sasha, j’ai vingt-et-un ans, j’suis tes cours de sport, j’suis casse-couilles, ignorante et emmerdeuse. Et j’te permets pas d’m’insulter. J’t’agace ? Non, c’est même pas une question. Je t’agace. Mais, j’te l’demande encore pourquoi tu restes avec moi ? » Ai-je été trop loin avec cette âme fragilisée ? Levant lentement mes yeux, je laisse entendre un profond soupir. L’une de mes mains passe dans mes cheveux indisciplinés & j’hausse mes épaules. Il n’existe sans doute pas de réponse à sa question. Une simple envie d’être agréable m’a traversé le corps. Dois-je le regretter ? « Tu me dis ce que je sais déjà. J’apprends rien là » Après ce passage rempli d’étincelles, je doute que Sasha veuille m’en dire davantage. Mais je n’espère finalement rien. Ça m’est égal de connaitre sa vie, ou non. Parce qu’elle n’est jamais que ma cliente & que nous réussissons visiblement pas à nous entendre. Je suis taquin, vicieux, elle est foutrement susceptible. Mauvais mélange. « J’venais rechercher ma veste. & j’te vois avec elle entre les mains. J’peux partir. Ou toi, tu peux aussi partir si j’te mets mal à l’aise. J’t’intimide ? » J’essaye encore de la déstabiliser, de la pousser à dire ce qu’elle ressent au plus profond d’elle. Sasha n’est pas à l’aise. Qui le serait ? J’ai tout pour déplaire, tout pour ébranler les âmes les plus innocentes. C’est injuste. Parce que la jeune femme est décidément une proie facile. « Pourquoi tu t’es installée ici ? Tu savais que c’était ma veste. Tu veux qu’on passe du temps ensemble ? Me connaitre ? Pose tes questions sans les détourner dans ce cas, essaie ! J'peux t'en accorder… une ? » Plus question de prendre de gants. Elle savait que je viendrais m’asseoir à la même table. Alors qu’elle parle. Penché sur le support en bois, mes bras se croisent à nouveau. J’esquisse un sourire malicieux. & je joue avec ses nerfs.
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptySam 11 Fév - 16:05

Cette soirée vire au cauchemar et j’avoue en avoir vraiment par-dessus la tête. Être agréable est trop lui demander ? Il ne supporte pas de jouer finalement. Il veut à tout prix maitriser la partie et change les règle à sa guise. Facile de gagner dans ces moments-là. Il n’en fait qu’à sa tête et pire que ça, il est fier de m’écraser. Il triche et s’en amuse. Qu’est-ce que je peux bien trouver à cet homme ? Pourquoi je reste là à le regarder, à tenter de le découvrir alors qu’il n’est en aucun cas fait pour moi. Amitié ou amour, il n’y a rien à en tirer. Je suis déçue. Déçue de moi finalement. M’accrocher à un individu comme lui, qui ne m’apporte rien et ne m’apportera jamais rien. Qu’espérer de lui ? Qu’il s’adoucisse face à moi juste quelques heures ? Et s’il était réellement ce mec irrespectueux et agressif ? S’il n’avait aucun masque et qu’il aimait tout simplement agir de la sorte ? Je souffle. Et moi, en pauvre fille que je suis, je reste face à lui, je l’observe et tente de déceler des choses. Des choses sûrement fausses et que je risque d’arranger à ma sauce. Pourquoi je veux absolument le connaitre ? Pourquoi au fond, je suis intriguée par une simple brute ? Je ne prends pas le temps d’observer les gens, je me fiche d’eux alors pourquoi lui ? Lui qui semble totalement indifférent à ce que je peux bien ressentir ou faire. « Mes plus plates excuses, Sasha » Ses yeux rieurs, son ton moqueur, j’ai juste envie de lui donner la claque de sa vie. Il se fut ouvertement de ma gueule et je me contente de lui sourire. D’un air mauvais certes, mais je ne réplique rien. Que répondre à ça ?

Le pire de tout ? Il ose me demander de parler de moi alors qu’il semble rebuté à l’idée de dire quelques mots sur sa petite personne. Quoi que, finalement il s’est dévoilé « agressif, brusque et sans respect ». Mais au fond est-ce vrai ? Je me pose encore la question malgré les indices qui tendent tous à confirmer ses paroles. Il m’insulte, il affirme me mentir. Pourquoi je parlerai de moi ? Pourquoi je lui confierais des choses si je ne peux avoir aucune confiance ? J’ai beaucoup de mal à m’ouvrir aux gens et lui de m’aide pas. Comment pourrions-nous apprendre à nous connaitre s’il me ment et si je ne dis rien ? Notre relation ne mènera à rien. « Tu veux savoir qui je suis ? En posant des questions implicites qui concernent ma vie…intime ? Sois grande & pose tes questions franchement au lieu de te cacher derrière tes suppositions » Je lève les yeux au ciel. Mes dents se serrent et je ne réponds rien. Grande ? N’a-t-il pas encore compris que je n’étais qu’une gamine ? « Te connaitre par ta vie intime ? En même temps c’est la première chose qui saute aux yeux. Avec Karen t’étais celui qui a failli coucher avec elle et ce soir, j’te vois entrain d’limite sauter une nana sur cette banquette. J’t’aurais vu avec des mômes, j’t’aurais demandé de m’parler d’eux. » Puis merde. C’était une façon de le taquiner, de jouer. Mais quand monsieur n’a pas envie d’entrer dans le jeu, tout le monde doit se plier à son bon vouloir ? Trop aimable. Je vais finir par regretter d’être allée à ce foutu cours de sport chez Karen. Et pourquoi me suis-je inscrite en salle ? Crétine.

Que fait-il là, et moi ? Que fais-je là ? A supporter ses sarcasmes ? Au portrait qu’il a fait de moi, il a oublié « complètement conne ». Je fais quelque chose de mal, j’en suis consciente, mais je continue. Je m’enfonce. Quel plaisir. « Tu me dis ce que je sais déjà. J’apprends rien là » Je le regarde l’air plutôt surpris. Ah bon, il n’apprend rien ? « Quel dommage….» Mon envie de le connaitre combat avec mon envie de partir. Pourquoi cette dernière n’emporte-t-elle pas le combat ? Au fond, j’aimerais que nous discutions. En apprendre sur lui et inversement… Je crois seulement que j’ai choisi la mauvaise personne pour chambouler ma vie sociale. Suis-je poisseuse ? « J’venais rechercher ma veste. & j’te vois avec elle entre les mains. J’peux partir. Ou toi, tu peux aussi partir si j’te mets mal à l’aise. J’t’intimide ? » Connard. Il tape en plein où il ne faut pas. Il me fait ressentir trop de choses et j’en ai honte. Bien sûr qu’il m’intimide. Je suis sûre que même les gens au fond du bar l’ont deviné. Je suis agacée contre mes réactions. Etre sûre et fière, bordel, ce n’est pas s compliqué ! Pourquoi aujourd’hui je n’y arrive pas ? Ce mec n’est rien. Rien de plus qu’un con qui veut dominer toute personne sur son chemin. « Tu m’intimides pas. » C’est pire que ça. Chaque petite parcelle de mon corps tremble. Pour tellement de raisons que je préfère taire. Un homme de devrait jamais provoquer un tel bordel en moi. Personne n’a jamais réussi et aujourd’hui, cet individu y parvient, et haut la main qui plus est.

« Pourquoi tu t’es installée ici ? Tu savais que c’était ma veste. Tu veux qu’on passe du temps ensemble ? Me connaitre ? Pose tes questions sans les détourner dans ce cas, essaie ! J'peux t'en accorder… une ? » Son attitude m’agace autant qu’elle me fascine. Comment peut-il être si sûr de lui ? Je suis loin d’être aussi forte. Je joue avec le feu depuis trop longtemps. « Je savais que c’était ta veste ouais. J’t’ai vu. J’l’ai juste récupérée en pensant te l’apporter au prochain cours. J’pensais pas t’voir revenir alors que t’étais en charmante compagnie. » Je n’espérais réellement pas le voir là. Il est vrai cependant que j’aurais dû la récupérer et partir. Non, je me suis assise et mes pensées m’ont joué un sale tour. J’ai juste trop réfléchi, est-ce un crime ? Non, mais ça doit sûrement être intrigant pour lui. « C’est mal d’avoir envie de te connaitre on dirait. Passer du temps avec toi relève du surhumain tellement tu m’facilites pas les choses. » Je n’y peux rien si je veux le connaitre. Mais j’en aurais presque honte en voyant sa réaction. « Une question : qui es-tu ? Et m’sors pas c’que j’sais déjà comme j’ai pu l’faire. Sois franc. » Qu’il me dise des banalités et je risque de m’énerver. Il m’a accordé une question et il doit y répondre. Le mieux possible. Mais je n’ai pas confiance. Il ment et détourne tout. Pourquoi là, il dirait la vérité. Je ne suis sûre de rien. « ah, et les allusions sur ta vie intime c’est pas parce que c’est l’seul truc qui m’passionne. J’me demandais juste quelles étaient tes relations avec les femmes, avec la famille. Curiosité déplacée peut-être mais généralement, quand on apprend à connaitre quelqu’un on parle aussi de sa situation. Puis ça m’amusait de te taquiner là-dessus. On n’a définitivement pas l’même humour, pas la même façon de jouer. Pas le même caractère et… Bordel, à quoi ça sert que j’dise tout ça ? » Je soupire et pousse mon verre. Il tourne entre mes doigts affaiblis par mon énervement. Putain de trouble qui m’envahit. In extrémis, je rattrape le verre qui manque de m’échapper et soupire longuement. On n’a rien en commun. Je ne vois même pas pourquoi je m’acharne à tenter de le connaitre.

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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptySam 11 Fév - 20:03

Quoi que tu fasses, tu seras toujours catalogué comme un homme à femmes. Un de ces types à qui on ne fait confiance sous aucun prétexte puisqu’à la moindre occasion, tu te retrouves entre les cuisses magnifiquement douces d’une dame éblouissante. Pourtant, tu ne séduis pas tant que ça. Tu abuses simplement de quelques sourires & de quelques regards bien dirigés. & tu laisses les précieuses nouer leurs bras autour de ton cou, espérant te souffler l’idée qu’un moment à deux te procurerait un bien que tu ne soupçonnes juste pas. & tu n’as pas besoin d’être davantage convaincu. Tu les suis. T’as aucune contrainte. « Te connaitre par ta vie intime ? En même temps c’est la première chose qui saute aux yeux. Avec Karen t’étais celui qui a failli coucher avec elle et ce soir, j’te vois entrain d’limite sauter une nana sur cette banquette. J’t’aurais vu avec des mômes, j’t’aurais demandé de m’parler d’eux. » Karen fut une grosse erreur de parcours. Cette fille est très jolie, là n’est pas le problème. Mais son comportement est difficilement supportable, car malgré tes menaces, elle insiste. Encore & encore. Comme si elle ne mesurait pas l’intensité du danger encouru. & la nana rencontrée ce soir reste l’une de celles que tu n’oublieras pas. Puisque par sa fougue, elle a su éveiller ton désir à une vitesse fulgurante. & parce qu’elle s’est volatilisée à l’allure d’une liaison dangereuse, interdite ; tout ce que tu aimes. « M’parle pas de ta copine, elle me les brise suffisamment. » T’as pas franchement répondu à ses remarques, mais tu t’en balances. Tes pensées dirigées vers Karen te rappellent juste à quel point elle peut être emmerdante.

« Tu m’intimides pas. » Vraiment ? Alors Sasha n’y verra donc aucun inconvénient si je m’amuse davantage ? Un malicieux sourire étire mes lèvres. Elle tremble. Fait-il si froid ? Ou est-ce juste l’effet de ma présence ? Je retiens toute remarque désobligeante & me consacre à l’état actuel de notre conversation ; j’aimerais juste que la jeune femme aille au bout de ses pensées, & qu’elle ne se contente pas de jouer les subtiles. « Je savais que c’était ta veste ouais. J’t’ai vu. J’l’ai juste récupérée en pensant te l’apporter au prochain cours. J’pensais pas t’voir revenir alors que t’étais en charmante compagnie. » Ma « charmante compagnie » ne fut pas de celles que l’on ramène chez soi. Elle fut sauvage, effrontée, culottée & terriblement excitante. Elle cherchait de l’adrénaline, du danger, de l’inconnu & de l’intensité. J’aime ces instants imprévus & imprévisibles. Sasha est peut-être trop sage pour s’imaginer de telles choses. & ça ne me dérange pas, au contraire. Cela me permet de jouer, de tricher, de la troubler. Jusqu’à ce qu’elle se lasse & quitte cette table. « C’est mal d’avoir envie de te connaitre on dirait. Passer du temps avec toi relève du surhumain tellement tu m’facilites pas les choses. » Comment ça ? Je suis présent. Je ne bouge pas. J’attends simplement qu’elle pose les bonnes questions, bloquant ainsi toutes possibilités de détournement. Ça me parait impossible – je suis décidément trop sûr de moi – mais j’aimerais qu’elle essaie. « Pourquoi tu veux me connaitre, mh ? Qu’est-ce qui te donne envie ? Qu’est ce qui te plait chez moi ? » La fierté m’envahit. Car quand bien même elle refuserait de répondre à ma question, les expressions de son visage ne tromperont pas ; j’en suis intimement convaincu. Je veux la coincer. Je veux ressembler à un étau autour de son cœur.

« Une question : qui es-tu ? Et m’sors pas c’que j’sais déjà comme j’ai pu l’faire. Sois franc. ah, et les allusions sur ta vie intime c’est pas parce que c’est l’seul truc qui m’passionne. J’me demandais juste quelles étaient tes relations avec les femmes, avec la famille. (…) On n’a définitivement pas l’même humour, pas la même façon de jouer. Pas le même caractère et… Bordel, à quoi ça sert que j’dise tout ça ? » Sasha parle trop. Beaucoup trop. Mon index s’appuie avec douceur contre ses lèvres & je roule mes yeux, mimant la fausse exaspération qui m’assaille. Nous n’avons rien en commun, elle a raison. Mais la seule raison pour laquelle ça ne fonctionne pas entre nous, c’est uniquement parce que mes mots bouchent les issus. Je l’empêche de se rapprocher de moi. Je l’empêche d’en découvrir suffisamment. Je suis le fautif, & je ne l’admettrai jamais. « Je suis certain que tu te fais une superbe idée de mes relations avec les femmes » Je ne lui apporterai aucune aide. Si Sasha désire en apprendre un peu plus à ce sujet, elle n’aura qu’à m’interroger directement. Puis je pense d’ailleurs à l’unique question accordée. Qui suis-je ? Pourquoi se piège-t-elle avec une question ouverte ? Alors qu’une question fermée aurait diminué mes chances de détourner la conversation. C’est un étrange choix, que je ne comprends effectivement pas. Mais qu’à cela ne tienne ! J’ai promis d’y répondre. « C’est vague. Bon alors… Blake. Trente-sept ans. J’suis coach depuis quelques années. Tu devines donc que j’aime le sport. On m'dit souvent que j'suis insupportable, que j'manque de tact, qu'c'est difficile d'me comprendre. Ah ! Y’a un truc que tu sais pas encore : j’suis pas né ici. & autre chose, faut pas me demander qui j’suis, parce que j’suis pas doué pour y répondre » & ce n’est que la pure vérité. Malgré les apparences, j’ai encore du mal à savoir qui je suis exactement. Comment puis-je ainsi me décrire ? Mon air malicieux prime sur tout le reste. Je me cale correctement contre le dossier de la banquette & croise de nouveau mes bras. « Quoique j’m’en suis pas trop mal tiré… » De ma bouche s’échappe une raillerie. Satisfaite ?
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyDim 12 Fév - 13:44

« M’parle pas de ta copine, elle me les brise suffisamment. » Je parle dans le vide. Il ne prend que les petits détails et s’y accroche. Karen n’était pas le centre de ma tirade. Aucunement. Juste un passage. « J’m’en fiche un peu qu’elle te les brise. T’as joué avec elle. T’assumes. » Ce n’est pas mon problème. Je n’ai plus de nouvelles de Karen et je ne m’en porte pas plus mal. J’en déduis qu’elle préfère utiliser tous les moyens pour avoir Blake et ne prend pas le temps de s’excuser auprès de moi. Ce qui, au fond, me confirme que je n’ai rien perdu. Cette fille est inutile. Son but doit sûrement se limiter à « coucher avec Blake ». Je lève les yeux au ciel. Qu’importe. Elle n’est plus mon amie. Au final, ne suis-je pas aussi ridicule qu’elle ? Je ne cherche pas à tout prix à coucher avec lui, juste à en apprendre plus. Il ne veut pas. Je les lui brise d’une certaine façon, je suppose. Je ne ressortirai pas indemne de cette entrevue, à nouveau. N’aurais-je pas pu comprendre la première fois ? Seulement, le danger est très attirant. Il me repousse, je m’accroche. Il est mystérieux, je veux en savoir plus. Je ne peux pas contrôler cette envie de le connaitre et, bordel, elle me fait peur. Cette envie relèverait presque du caprice tant le fait de ne pas savoir m’énerve, me frustre. Ça n’est pas dans mes habitudes d’être aussi chiante, d’avoir besoin de connaitre les gens. Je suis une solitaire. Je me fous des autres. Qu’ils soient là ou pas ne change rien à ma vie, alors pourquoi aujourd’hui je veux ce mec dans ma vie ? Stupide.

Il a compris, en partie, ce qu’il me fait ressentir. Il me trouble à un point qu’il n’imagine même pas. Il pense m’intimider et quand je nie, finalement, il n’y a aucun mensonge. Il ne m’intimide pas, c’est pire. C’est différent et je n’arrive même pas à poser de réelles frontières à mes ressentis. Lui en parler relèverait du suicide. Je vois d’ici son rire moqueur et ses yeux rieurs s’en donner à cœur joie. Je ne veux pas lui donner cette satisfaction. Et je suis sûre qu’il se contente de mon état présent. Malgré mon désir de ne rien lui montrer et rester impassible, je plie. Je plie mais je ne vais en aucun cas me briser. Il n’aura pas ce privilège. Personne ne l’a. Je suis la seule à me détruire. Et peut-être qu’au fond, le fait que je reste là, avec lui, fait partie de mon autodestruction. Je suis ma seule faiblesse. M’accrocher à un inconnu, lui donner des éléments pour me rabaisser, pour m’écraser n’est foutrement pas dans mes habitudes. Je ne devrais même pas insister. Ne me montre-t-il pas qu’il ne veut pas en dire plus ? « Pourquoi tu veux me connaitre, mh ? Qu’est-ce qui te donne envie ? Qu’est ce qui te plait chez moi ? » Je penche le visage. Lui expliquer ? Comment faire quand moi-même j’éprouve du mal éclairer mes pensées ? Je soupire, perdue. J’hausse les épaules et plonge mes yeux dans les siens. « J’saurais même pas t'dire exactement. J’sais pas c’est… bizarre. » Pourquoi je perds mon temps à tenter de lui dire ? Ne va-t-il pas en profiter pour m’oppresser encore plus et se déclarer à nouveau l'unique vainqueur de ce jeu auquel lui seul impose les règles ? Seulement, ses règles n’avantagent que lui. C’est facile de jouer de cette manière. Il n’a aucun mérite. « Y’a un truc chez toi qui fait qu’j’ai envie, c’tout. C’est… toi. » Je ne peux et ne veux rien dire de plus. Oui, c’est lui. Son comportement étrange, cette profondeur dans son regard, son visage qui semble marqué d’une empreinte indélébile. Puis, avec mes mots, pour qui va-t-il me prendre ? Une pauvre fille qui a eu le coup de foudre pour lui. Je ricane toute seule. Je suis pitoyable.

Ma question n’est pas censée être un piège, je veux juste qu’il me parle de lui de façon spontanée, un « oui » ou « non » confirmerait des choses mais je ne veux pas l’enfermer dans une seule question. Je lui laisse la liberté de parler. Enfin, des choses que je ne connais pas seraient préférables mais après tout, qui suis-je pour le forcer à parler de lui. Je ressens quelque chose de spécial pour cet homme, une impression jamais éprouvée auparavant mais je me doute que pour lui il n’y a rien. Il n’a aucune envie de me connaitre, je vois l’indifférence dans ses yeux et je ne le blâme pas… « Je suis certain que tu te fais une superbe idée de mes relations avec les femmes » Je mords ma lèvre et la maltraite. Je ne me fais justement pas d’idée. J’essaie juste d’interpréter ce que j’ai pu voir ou entendre. Je ne sais finalement pas à quoi m’accrocher, quelle option choisir. « Tu te trompes. J’t’ai pas catalogué comme un homme à femmes ou un mari attentionné. J’en sais rien. Et au fond, j’veux même pas savoir. » Un long soupir s’échappe de mes lèvres entrouvertes. Je tourne mon visage vers le bar et regarde les gens rire, danser. Nous devons être les seuls à ne rien faire de tel. Je les envie finalement. J’aimerais rire aux éclats moi aussi. Avec lui. Mais c’est trop demander.

J’attends juste qu’il daigne répondre à ma question. Et je me prépare à être déçue. Il ne m’a pas aidée depuis le début, pourquoi prendrait-il le temps d’être sincère et sérieux maintenant ? Juste pour me faire plaisir ? J’ai l’impression qu’il ne connait pas ce concept. « C’est vague. Bon alors… Blake. Trente-sept ans. J’suis coach depuis quelques années. Tu devines donc que j’aime le sport. On m'dit souvent que j'suis insupportable, que j'manque de tact, qu'c'est difficile d'me comprendre. Ah ! Y’a un truc que tu sais pas encore : j’suis pas né ici. & autre chose, faut pas me demander qui j’suis, parce que j’suis pas doué pour y répondre » Mes lèvres se pincent, dissimulant un sourire. Après l’être agressif, brusque voilà qu’il manque de tact et qu’il est incompréhensible… « Difficile de t’comprendre ? Pas faux… » Je souffle doucement, mon sourire grandissant un peu. Mon nez se fronce en voyant son air taquin. M’a-t-il encore menti ? Je n’ai pas l’impression. J’ai envie de le croire. « Quoique j’m’en suis pas trop mal tiré… » Je perds mon sourire. Pourquoi a-t-il besoin d’afficher cet air moqueur ? Est-ce sa manière de se défendre ou tout simplement sa manière d’être ? « Insupportable par ta façon de t’moquer des gens, je n’peux qu’approuver. » Beaucoup seraient partis depuis un moment. Mais non, je campe sur cette banquette et attend quelque chose qui ne viendra sûrement pas. « J’aurais bien d’autres questions à t’poser, mais j’ai utilisé mon unique chance, hein ? » Je ris faiblement et appelle un serveur. S’il croit que je vais fuir, il se trompe. Je vais bien réussir à obtenir d’autres choses. Non ? Qu’importe, j’essaierai. Je commande les mêmes boissons et me penche sur la table, mes mains liées, je l’observe. Je détaille son visage pendant de longues minutes, mes yeux glissent dans son cou puis sur son torse. « Moi j’suis née ici, et… J’fais rien d’ma vie. Enfin si ! J’vais à tes cours de sport. Mais ça n’veut pas dire que j’aime le sport. Et n’pense pas que j’fais ça pour t’admirer. Juste, reprendre une activité… M’sortir d’mon quotidien banal. Finalement, j’crois qu’on a un gros point commun. Beaucoup m’ont dit que j’étais incompréhensible et parfois, non souvent, insupportable. » Je ne sais même pas pourquoi je lui dis tout ça. Je sais que l’échange d’informations ne marchera pas. Il ne se confiera pas plus s’il sait des choses sur moi. J’ai juste eu besoin de lui dire. Je n’attends plus rien en retour.
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyDim 12 Fév - 23:44

« J’m’en fiche un peu qu’elle te les brise. T’as joué avec elle. T’assumes. » T’as vécu trop longtemps enfermé dans cette prison pleine de culpabilité. C’est douloureux. Inconstructif. & cela te permet juste de te glisser dans la peau d’une victime. Tu ne cherches aucun pardon. Tu ne cherches d’ailleurs aucune excuse. Tes actes, erreurs & pensées sont pleinement assumées, qui ose encore en douter ? Karen & ses vicieuses mains t’ont poussé à bout & t’as juste écouté tes pulsions. Quel homme aurait agi autrement ? T’essayes de te rassurer aussi salement que possible, alors qu’au fond, t’en as rien à foutre. L’ambiance semble être toutefois tendue entre les jeunes femmes. Est-ce depuis la séance multiple ? Ou s’est-il passé d’autres choses ? Aucune importance. Mais en bon salaud qui se respecte, tu vas à nouveau tenter de toucher les cordes sensibles de la blondinette. Elle ne sera jamais tranquille & sereine. Pas en ta compagnie. « Mh, & toi qui la connais bien… tu crois qu’si j’la saute, elle me foutra la paix ? » N’y pense même pas. Cette sangsue serait capable de te demander en mariage. À moins qu’elle ne cherche qu’à afficher ton prénom en gros & en lettres d’argent sur son tableau de chasse ? Bien que peu avantageux, tu avoues certainement préférer cette option.

En ce qui concerne Sasha, qu’attend-t-elle ? Pourquoi ne quitte-t-elle pas cette table ? & pourquoi poursuit-elle ses interrogations qui, depuis d’interminables minutes, n’obtiennent aucune réponse ? Son comportement est étrange. J’n’ai pas envie d’apporter de l’attention à cette fille décidemment trop curieuse à mon gout. J’ignore encore pourquoi mademoiselle daigne s’accrocher à mon image ou à ce que je représente, mais plus les minutes passées en ma compagnie s’accumulent & plus elle risque de découvrir mes plus sombres secrets. Pour le moment, j’avoue dissimuler au mieux ce qui me colle au cul depuis des années. Je ne suis cependant pas à l’abri d’un dérapage incontrôlé. « J’saurais même pas t'dire exactement. J’sais pas c’est… bizarre. Y’a un truc chez toi qui fait qu’j’ai envie, c’tout. C’est… toi. » Ses mots m’emmènent sur un terrain vague. Qu’est-ce que ce « truc » ? À quoi fait-il référence ? C’est à n’y rien comprendre. En temps normal, je provoque la haine & la colère, l’appréhension & le rejet. Avec Sasha, l’effet inverse se produit. Pourtant, j’agis comme avec les autres personnes. Elle n’a droit à aucun traitement de faveur. J’en oublie que c’est une femme, & que par définition, son mécanisme est à l’opposé du mien. Difficile de les déchiffrer, de la déchiffrer. « Tu attends quoi de moi ? Que j’sois plus que ton coach ? » & si elle ose assurer que je vise juste, je redoublerai sûrement de moyens pour supprimer cette drôle d’envie.

« Tu te trompes. J’t’ai pas catalogué comme un homme à femmes ou un mari attentionné. J’en sais rien. Et au fond, j’veux même pas savoir. » Homme à femmes, mari attentionné ? Deux options foutrement éloignées. A-t-elle seulement envisagé que je puisse être un homme lié à une dame, pour le meilleur & pour le pire ? J’en suis incapable. L’Amour ne m’a jamais attrapé, & ne m’emprisonnera jamais. & quand bien même cela arriverait, quand bien même mon cœur battrait plus fort pour une femme, je ne pourrais retenir mes pulsions, mes envies de satisfaire d’autres poupées. « J’suis pas le petit-copain idéal. & mes enfants méritent mieux… » Une vague de souvenir m’emporte. « Je suis enceinte » Mes yeux qui se voilent d’un rideau noir. Mes poings qui se serrent au même rythme que ma mâchoire. « Avorte ! » Ma main qui enserre son bras mou & sans force. Ses cris qui résonnent au sein de cet appartement. Puis des coups. Violents. Trop violents. La porte claque. Elle demeure seule… & porte plainte, à bout. M’a-t-elle menti ? & si ce n’était que la triste vérité, m’a-t-elle obéi ? Je ne le saurai sans doute jamais. « J’ai pas d’gosses » Mentir là-dessus ne m’amuse aucunement en fin de compte. Ça me dégoute, ça m’effraie.

Du mieux que je le peux, je lui offre quelques détails de ma vie. Rien d’exceptionnel. Aucun secret. Aucun scoop. Sasha devra s’en contenter, car le reste m’appartient. À moi. & à mon ex petite amie. « Difficile de t’comprendre ? Pas faux… » & j’en joue suffisamment pour que cet effet se prolonge autant que possible. Je n’ai pas envie d’être un de ces types pitoyablement prévisibles. J’ai besoin de mystère, d’attiser la curiosité. & paradoxalement, j’aimerais que les gens me foutent la paix – au moins sur ce qui concerne mon passé. Hélas, lorsqu’une personne souhaite en connaitre une autre, le passé est obligatoirement visé. « Insupportable par ta façon de t’moquer des gens, je n’peux qu’approuver. J’aurais bien d’autres questions à t’poser, mais j’ai utilisé mon unique chance, hein ? » J’ai promis de répondre à une seule de ses interrogations. Rien ne l’empêche toutefois de tenter à nouveau ; qui sait ? Peut-être que je lui confierai d’autres informations. Encore faut-il que ses mots m’inspirent & me donnent envie de jouer un peu. Dans le cas contraire, aucun intérêt. « J’t’écoute » Le serveur nous interrompt & prend la nouvelle commande. Après deux whisky, j’avoue ne pas être tenté par le troisième mais sans commentaire de ma part, le jeunot s’éloigne. & je n’ai absolument pas loupé le sourire presque charmeur qu’il a adressé à la petite Sasha. En la regardant, je ne peux que rire malicieusement. « Moi j’suis née ici, et… J’fais rien d’ma vie. Enfin si ! J’vais à tes cours de sport. Mais ça n’veut pas dire que j’aime le sport. Et n’pense pas que j’fais ça pour t’admirer. Juste, reprendre une activité… M’sortir d’mon quotidien banal. Finalement, j’crois qu’on a un gros point commun. Beaucoup m’ont dit que j’étais incompréhensible et parfois, non souvent, insupportable. » Les yeux bleus de la jeune femme brûle mon cou, mon torse. Je me contente de sourire en attrapant le verre fraichement servi. Mes doigts s’amusent de nouveau sur le contour. Qu’espère-t-elle ? Que ses aveux me pousseront à la confession ? Je ne peux décidemment pas lui parler de moi. & malheureusement, elle ne connaitra jamais la raison de ma réticence. « Je n’pense rien. & j’espère sincèrement que tu viens juste pour ta forme ! » Ma présence lui plait, & ça me fout mal à l’aise. « Insupportable, ça ne m’étonne pas. Mais qu’est-c’qui te rend incompréhensible ? » Les femmes sont, selon moi, toutes insupportables. En revanche, je n’ai pas trouvé Sasha réellement énigmatique – si j’en oublie son désir ahurissant de passer du temps avec moi. « Tu rentres comment ? C’pas raisonnable d’aligner les cocktails. Avec tes quarante petits kilos, tu vas finir par terre. Ou nue sur la table… & j’pense que le serveur te fera ta fête avec plaisir ! » Je lance un regard dans la direction de ce dernier, & me concentre sur Sasha, toujours ce sourire narquois collé au visage.
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyLun 13 Fév - 17:50

« Mh, & toi qui la connais bien… tu crois qu’si j’la saute, elle me foutra la paix ? » Me cherche-t-il ou est-il totalement sérieux ? Je ne retiens pas un long soupir et le fixe. Il est trop fort pour moi et je sais que je devrais abandonner. Il attaque sur tous les points qu’il trouve. Il a vu la rivalité entre nous et il en rajoute, il tente de m’enfoncer encore et encore et moi, je réclame. C’est amusant non ? « J’pense pas qu’elle t’foutra la paix. Seulement si t’es un mauvais coup » je papillonne et imagine Karen après avoir couché avec Blake. « Elle te harcèlera pour recommencer plutôt ! » Et je rigole en la voyant totalement hystérique. Cette fille en fait toujours des tonnes. Elle aime coucher avec plein de mecs différents mais n’hésite pas à se faire plusieurs fois le même si celui-ci la conduit rapidement à un orgasme fabuleux. « Vu qu’elle a fait tout un bordel parce que tu l’as laissé t’toucher la queue, j’imagine même pas si tu couches avec ! Mais heureusement pour moi, elle viendra rien m’raconter. » On ne se parle plus alors elle ira narrer ses exploits à d’autres que moi. Je suis libérée. Et contente. Elle ne me narguera pas, ne me ridiculisera pas. Qu’elle couche avec, je m’en contrefous. Il aura une sangsue au cul. Bien fait pour lui. Et je ricane rien qu’en y pensant. Il le regrettera amèrement.

Comment lui répondre ? Comment lui expliquer ce que je ressens pour lui ? Moi-même je n’en sais rien. C’est juste très étrange. Trop de sentiments contradictoires se bousculent et me troublent. Il m’agace autant qu’il me passionne et j’aimerais pouvoir contrôler ça. Parce qu’au fond j’en ai honte. Honte de m’accrocher à un mec qui semble n’en avoir rien à faire. Seulement, je n’y peux rien on dirait. Je subis les directives de mon cerveau et mon cœur. Je ne peux pas dire que je suis amoureuse de ce garçon. Ça n’a rien à voir. Enfin, je n’en sais rien. Et je préfère me dire que non. Il dégage juste quelque chose qui m’électrise, qui me dérange. Et je suis sûre qu’il serait trop fier si je lui avouais ça. « Tu attends quoi de moi ? Que j’sois plus que ton coach ? » Je lève un sourcil. Qu’entend-il par-là ? Je le regarde perplexe. « Tu crois que j’veux qu’on s’mette ensemble ? » Je ne veux pas ça. Je ne cherche pas de relation stable, je ne cherche d’ailleurs rien. Il a juste foutu sans dessus dessous ce que je peux éprouver quand je vois quelqu’un. C’est la première fois que ça m’arrive et je suis juste perturbée. « J’sais même pas c’que j’attends. Rien. Puisque plus qu’un coach ça n’semble pas possible. » Même l’éventualité d’être ami paraît le rebuter. Qu’est-ce que je peux faire de plus ? Pas grand-chose. Le forcer à faire partie de ma vie n’est pas la solution. Je fais sûrement une fixette et ça s’évaporera comme s’il n’y avait jamais rien eu. « J’suis pas le petit-copain idéal. & mes enfants méritent mieux… » Célibataire et sans aucune attache ? « J’ai pas d’gosses » Il ne mentirait pas à ce sujet. Enfin, je n’espère pas. Après tout, il a avoué avoir menti plusieurs fois. Pourquoi ne continuerait-il pas ? S’il veut réellement m’emmerder, il peut faire tout et n’importe quoi. Au fond, qu’il me mente n’a aucune importance pour lui. Ses possibles femme et enfants ne l’apprendront jamais. Que répondre à tout ça ? Je ne peux en aucun cas lui dire qu’il se trompe, je ne sais pas. Je ne le connais pas et l’image qu’il me donne me fait plutôt pencher vers sa version. Mais encore une fois, je ne peux rien affirmer. Je ne sais rien de lui et je n’ai pas assez confiance pour décider de la véracité de ses paroles.

J’ai envie de croire ce qu’il m’avoue ensuite. Quelques détails simples qui me font par ailleurs sourire. Presque que du négatif. Ça ne lui va pas si mal mais comment un être ne peut avoir que des défauts ? Cette sensation bizarre que j’ai quand je le regarde me fait penser qu’il n’y a pas que ça. C’est impossible. Il ne peut pas être le diable en personne. Pourquoi donc ne serait-ce pas possible après tout. Il y a bien des gens sans cœur sur cette terre. Pourquoi ne ferait-il pas parti du lot ? Sous prétexte qu’il a un joli minois ? Foutaises. « J’t’écoute » J’attrape mon verre et soupire. Lui donner des informations sur moi n’a pas pour but de le mettre en confiance et qu’il se dévoile. Je n’espère plus rien de lui. Je sais qu’il ne fonctionne pas comme ça et qu’il ne parlera que s’il le désire. « Je n’pense rien. & j’espère sincèrement que tu viens juste pour ta forme ! » Le premier cours était différent mais les autres me tiennent à cœur. Ils me permettent de sortir de la monotonie. Je me maintiens en forme grâce à ça. « Insupportable, ça ne m’étonne pas. Mais qu’est-c’qui te rend incompréhensible ? » Mais autour de mon verre, je fixe le liquide et le porte ensuite à mes lèvres. J’en avale une bonne partie du contenu. « J’suis juste… bizarre à leurs yeux. Ils ne comprennent pas mon comportement. J’change d’humeur comme de chemise. Mais… Tu n’connaitras pas la cause de tout ça. » Je le fixe et souris. Je ne me confierai aucunement là-dessus. Je n’expliquerai rien de plus. Je ne peux pas lui en parler. Qui est-il ? Mérite-t-il que je me confie ? Non. Il ne comprendrait pas puisqu’avec lui, je suis totalement différente. Je me fous des gens, de leurs opinions, de leurs vies. Ils n’ont aucune importance. Il n’y a que Nels qui a réussi à m’apprivoiser. Il a eu des difficultés et encore aujourd’hui il doit me pousser pour que je me confie mais rien de bien important par rapport à notre enfance.

« Tu rentres comment ? C’pas raisonnable d’aligner les cocktails. Avec tes quarante petits kilos, tu vas finir par terre. Ou nue sur la table… & j’pense que le serveur te fera ta fête avec plaisir ! » Je lève les yeux au ciel en voyant son sourire. Il m’énerve à agir comme ça. Il continue encore et encore à se foutre de moi. Je me tourne vers le serveur et rigole. Il n’est pas réellement beau. Pas à mes yeux en tout cas. J’hausse un sourcil et me retourne finalement vers Blake. Lucy devait me ramener mais je dois changer mes plans. « Pas besoin d’rentrer si mon petit serveur s’occupe de mon cas. J’l’amadouerai pour squatter son lit toute la nuit ! » Je retiens une grimace en imaginant passer la nuit avec ce mec. « C’pas la première fois qu’il tente, j’devrais pas trop m’inquiéter ! » Un soir, il avait même tenté de m’offrir toutes les consommations que je voulais juste pour me draguer. Même saoule, je ne veux pas de lui. « Peut-être que j’peux trouver mieux en dansant nue sur la table ! » Je termine mon verre et grogne en voyant que le serveur ne me quitte pas des yeux de son bar. « Oh, il va m’énerver. » Je ne supporte pas qu’on m’épie de la sorte. Il me fait un clin d’œil et j’hausse mes sourcils. Il croit quoi ce crétin ? Il me drague même si je suis en compagnie d’un autre mec ? Ça doit sûrement se voir que nous ne sommes pas proches après tout. Mais je n’en ai rien à foutre, je préfère encore me prendre les moqueries de Blake en pleine figure que me taper ce pot de colle. Doucement, je me décale et m’approche de lui. « M'en veux pas... » Je murmure et place une main ferme dans sa nuque. Mes ongles le griffent délicatement, et j’attrape ses lèvres entre les miennes. Je l’embrasse sans vraiment lui laisser le choix et finis par me reculer. « Mh. J’préfère rentrer à pieds que m’faire sauter par ce con. » Je me retourne vers le dit « con » et souris narquoisement en voyant sa tête dépitée. J’attends les foudres de Blake, mais je m’en fous. L’alcool qui envahit mes veines me désinhibe et il peut bien me gueuler dessus, je m’en fous.

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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyLun 20 Fév - 3:03

« J’pense pas qu’elle t’foutra la paix. Seulement si t’es un mauvais coup » Dans ces poitrines chaudes battaient des cœurs affolés, comme une symphonie de tambours. Tes à-coups secouaient leurs corps, faisaient vibrer les matelas. Tu ressentais les tremblements de leurs organes, & le silence ne trouvait guère sa place parmi les innombrables gémissements. Tu n’es pas assez prétentieux pour te qualifier de Dieu du sexe, pourtant tes demoiselles en redemandaient, hors d’haleine & fatiguée. Lors de ces moments plus qu’intimes, tu parviens à mêler la fougue & la délicatesse, la brusquerie & la tendresse. Les femmes se laissaient volontiers troubler. & tu avoues en profiter sans cesse. Ton attitude reste ton bouclier le plus solide. Aucune arme n’est capable de le percer. « Elle te harcèlera pour recommencer plutôt ! Vu qu’elle a fait tout un bordel parce que tu l’as laissé t’toucher la queue, j’imagine même pas si tu couches avec ! Mais heureusement pour moi, elle viendra rien m’raconter. » La tension entre les deux jeunes femmes glisse au travers des mots employés par Sasha. Es-tu réellement la cause de tout cela ? Le jour dernier fut un véritable carnage, mais tu pensais honnêtement que l’amitié retrouverait de sa vitalité après ton passage. « Oh tu sais, qu’elle me harcèle pour une première fois ou une deuxième… » Quelle serait la différence ? Karen est une sangsue, une emmerdeuse & une véritable salope. Lors des exercices, elle tente par tous les moyens de creuser ses reins, de bomber ses fesses & parfois même, ses paumes frôlent sa poitrine imposante juste pour attirer ton regard. & tu résistes, entachant ainsi sa fierté démesurée.

« Tu crois que j’veux qu’on s’mette ensemble ? J’sais même pas c’que j’attends. Rien. Puisque plus qu’un coach ça n’semble pas possible. » Mes mains se lèvent, mimant l’ignorance. Je n’insinue véritablement rien, je m’interroge seulement que les motivations de Sasha. Sa présence ne me dérange pas, mais m’intrigue. Mes mots se pointent face à elle, tels des flèches aiguisées capable de trancher son petit cœur fragile. & pourtant, mademoiselle reste & insiste en me posant des questions plus tordues les unes que les autres. Étrange puisqu’elle-même ignore ce qu’elle désire. À l’intérieur, ça doit être un bordel sans nom. Mais au lieu de la plaindre, j’en souris de manière tout à fait narquoise & moqueuse. « J’crois rien, j’te pose juste la question. Mais c’est quoi « plus qu’un coach » ? T’as l’air de penser que j’peux t’offrir quelque chose..., j’ai rien » L’Amour est hors course, mon cœur n’est pas à conquérir, loin de là. Quant à une éventuelle relation d’amitié, je crains de ne pas avoir les armes. Je suis une coquille vide. Au mieux, quelques coups de reins bien placés peuvent être siens l’espace d’une soirée, d’une nuit. & le lendemain, nos chemins à nouveau changeront de direction. L’indécise doute cependant de ses envies, alors j’imagine que nos rapports seront à jamais professionnels. « J’suis juste… bizarre à leurs yeux. Ils ne comprennent pas mon comportement. J’change d’humeur comme de chemise. Mais… Tu n’connaitras pas la cause de tout ça. » Un secret la tiraille. Tout comme moi. &, étant dans le même cas, je m’abstiens donc de l’interroger sur ses maux. J’acquiesce simplement d’un signe de tête & attrape mon énième verre de whisky. Mes lèvres trempent un instant dans le liquide alcoolisé & ma gorge s’amourache de cette sensation de brûlure soudaine. Je suis supposé contrôler mes agissements ; les souvenirs de ce terrible accident de voiture sont si proches… & si éloignés à la fois.

Le serveur fixe la jolie blonde & abuse de sourires dans l’espoir de la faire craquer. Cette scène m’amuse, contrairement à Sasha qui fulmine. Jouissif. « Pas besoin d’rentrer si mon petit serveur s’occupe de mon cas. J’l’amadouerai pour squatter son lit toute la nuit ! » Évidemment, c’est une solution. & je suis certain que cet homme lui prêtera ses draps avec une particulière bonté, en plus de profiter de son corps sans ménagement. Mes pensées s’arrêtent ici, sans jamais se permettre d’illustrer un quelconque moment intime entre ces deux jeunes gens. « C’pas la première fois qu’il tente, j’devrais pas trop m’inquiéter ! Peut-être que j’peux trouver mieux en dansant nue sur la table ! » De nombreux hommes, désireux de rentrer avec une jolie minette, pourraient effectivement jeter leur dévolu sur Sasha. C’est une jeune femme à l’allure fragile, serait-elle vraiment du genre à se laisser séduire par n’importe quel inconnu ? « Te gêne pas pour essayer » dis-je en écartant mon verre, déblayant ainsi la table de tout encombrement. Mon rôle se résumerait bien sûr à la dévisager, & peut-être à repousser les vicelards écœurants. & encore… Perdu dans mes risibles pensées, je ne prête aucune attention au coulissement de la blondinette sur notre banquette. Seule sa main dans ma nuque me ramène sur Terre & m’incite à plonger mon regard dans le sien. Mes sourcils inexorablement se froncent, crachant une lueur d’incompréhension. « M'en veux pas... » Son visage s’approche du mien. Je sais pertinemment ce qu’elle compte faire & pourtant, je ne bouge pas. Au contraire. Mes lèvres s’entrouvrent & je prolonge davantage son échange. C’est timide mais pas moins agréable. Paupières closes, j’autorise même une légère avancée de ma main sur sa cuisse. & si elle ose me hurler dessus, je pense être capable d’agir en conséquence. « Mh. J’préfère rentrer à pieds que m’faire sauter par ce con. » Après avoir observé le serveur, je constate que ce baiser eut l’effet d’un coup violent porté sur son service trois pièces. & non, bonhomme, ce n’est pas ce soir que tu pourras sauter la petite Sasha. Un sourire moqueur étire de nouveau mes lèvres, & je me tourne vers elle. « J’y crois pas… Cette technique marche encore ? P’tain en plus tu m’as embrassé avec tellement de conviction… ! Très futé l’garçon… » Mes mots sont ironiques. Sasha a simplement effleuré mes lèvres & cet imbécile est tombé dans son piège. Il imagine donc une idylle entre nous ? Grotesque. « T’as raison, rentre à pieds. J’suis certain qu’il serait capable de te suivre, jusqu’à chez toi… Sauf si… tu t’perds en chemin » Je me permets d’avancer son cocktail jusqu’à ses fines mains. Qu’elle avale, encore & encore. Je ne serai de toute façon pas assez stupide pour l’abandonner ici dans un état pitoyable. « C’pas bien de boire avec des inconnus, Sasha » J’esquisse un sourire malicieux, certain d’être proche de la réalité néanmoins. En effet, personne n’est à l’abri de tomber sur le pire des salauds. C’est ainsi, que les histoires dégueulasses finissent dans les journaux.
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyLun 20 Fév - 13:25

La perte de Karen n’était pas si terrible au fond… Elle était censée être mon amie, pourquoi a-t-elle voulu m’humilier ? Qu’importe, elle ne fait plus partie de ma vie maintenant. Tout ça à cause de Blake. Ou devrais-je dire « grâce à lui » ? Il nous a permis d’ouvrir les yeux sur une relation qui ne mènerait à rien. Karen m’a tenue compagnie, je sortais avec elle et Lucy, nous dansions, rions. Mais lorsque j’ai besoin de me confier, ça n’est pas vers elle que je vais. Elle n’est pas digne de confiance. Je ne peux pas m’ouvrir devant elle. Rien ne l’intéresse hormis les garçons et la mode. Lui parler de mes problèmes passés ? Elle me prendrait pour une folle et rirait certainement. Je n’ai pas vraiment besoin de ça. J’ai presque autant confiance en elle qu’en Blake, un parfait inconnu. C’est pour dire à quel point j’aime discuter en privé avec elle. Au fond, elle ne m’a jamais rien dit sur elle non plus. Peut-être a-t-elle d’autres problèmes que le choix de ses tenues pour aller draguer le soir ? Je n’en sais évidemment rien et je ne veux plus savoir. Qu’elle harcèle Blake si ça lui semble important. Je ne veux plus rien avoir à faire avec cette fille. Jamais. « Oh tu sais, qu’elle me harcèle pour une première fois ou une deuxième… » Doucement, je ris et hausse mes épaules. Il n’a pas tort. Cette fille est pire que chiante et je l’imagine très bien tout tenter pour l’aguicher lors de leurs séances. Elle m’a montré comment elle agissait, je suppose qu’elle continue ses efforts sans se ménager. Quand cette fille veut coucher avec quelqu’un elle s’accroche, qu’importent les refus. Blake a le malheur d’être vraiment très beau, il lui a tapé dans l’œil et je sais qu’elle n’arrêtera pas. « J’n’ai que deux options pour toi. Sois tu la vires de tes cours. Sois tu couches avec et tu oublies d’être bon. Ça la calmera. » Et encore, j’en doute. S’il la renvoie des cours, elle serait capable de se pointer à la salle dès qu’elle peut. Ma deuxième option semble la meilleure. Qu’il soit nul au lit. Enfin, elle pourrait très bien vouloir recommencer pour voir une amélioration. Cette fille est conne.

Je ne sais pas pourquoi je suis encore là à quémander un peu d’attention de sa part. Je ne suis pas mieux que Karen au fond. J’aimerais juste comprendre pourquoi je suis comme ça, et je suppose que lui aussi. Il crée trop de chaos en moi. Une chose et son contraire. L’envie, la répulsion. C’est dur pour moi qui n’aie jamais ressenti grand-chose pour les gens. Je ne me comprends pas et ça m’intrigue. J’ai envie de partir mais lorsque je me dis « Sasha, va-t-en », je pose mon regard sur lui et le besoin de rester grandi. Je me sens stupide. « J’crois rien, j’te pose juste la question. Mais c’est quoi « plus qu’un coach » ? T’as l’air de penser que j’peux t’offrir quelque chose..., j’ai rien » Je ris faiblement. Mes yeux, auparavant baissés, se plantent dans les siens. Je le sonde, je cherche des réponses à mes questions qui ne viennent, évidemment, pas. Je devrais me sonder moi-même… « Rien ? Vraiment ? » A-t-il trop donné ? Donne-t-il déjà trop ? Ou veut-il juste rester loin de tout et ne s’offrir que des plaisirs éphémères ? Des questions qui restent en suspens dans mon esprit. Lui demander ne servirait à rien, j’ai compris. N’a-t-il pas un peu de temps à consacrer ? Comme ce soir… mais plus souvent ? Je ne sais même pas ce que je veux de lui. Rien, tout ? Je me ferais presque rire. Je pourrais très bien me confier un peu. L’alcool réchauffe mon corps frêle. Je ne bois pas beaucoup et je sais qu’un rien pourrait me faire changer de comportement. Ce garçon me trouble, je ne sais même pas quoi lui raconter. Ma vie privée ? Je ne m’en sens même pas capable et je crois qu’il a compris. Il ne force pas mes aveux, il se contente de me fixer. Reconnaissante, je lui souris. J’aimerais juste oublier ce qui me pèse. Juste ce soir…

Le serveur m’énerve. Yohann, Yann, Y et quelque chose après. Il me l’a déjà dit, je sais, mais je n’ai pas retenu. Je m’en fiche. Il m’agace. Il m’observe comme si j’étais son repas du soir et ça n’a pas l’effet escompté sur moi. Il doit croire que son regard m’envoute, mais je n’en ai rien à faire. Il est lourd. J’ai déjà refusé plusieurs fois ses avances et là, même en présence de Blake, il n’hésite pas à me reluquer. Connard. Au fond, il n’est pas le seul à me regarder de la sorte. Un striptease sur la table en attirerait plus d’un et je n’aurais qu’à me laisser raccompagner. « Te gêne pas pour essayer » Aguicher les garçons comme une salope ? ça n’est pas franchement dans mes plans pour ce soir. Et j’avoue ne pas être une habituée de ce genre de pratiques. Karen a pourtant tenté de me montrer, je n’ai pas envie. Je sais pourtant que ça marche. Il suffit de se déhancher sensuellement et le tour est joué. Les hommes bourrés et en manque de sexe ne sont pas franchement difficiles. Je m’en fous. Je veux juste que ce con arrête de me baver dessus à distance. Il n’aura rien. Sans vraiment réfléchir, je m’approche de Blake et l’embrasse. L’éventualité d’un refus est tellement présente que mon ventre se tord lorsque je le sens répondre à mon baiser. Mes ongles s’enfoncent doucement dans sa nuque et je profite de cet échange plutôt doux. Je ne fourre pas ma langue dans sa bouche pour l’embrasser violemment. Mes lèvres jouent doucement avec les siennes mais je me recule. J’ai aimé ce contact, simple, certes mais délicieux à mes yeux. Mon regard suit celui de Blake et je ris en voyant la moue vexée de mon serveur préféré. « J’y crois pas… Cette technique marche encore ? P’tain en plus tu m’as embrassé avec tellement de conviction… ! Très futé l’garçon… » Je papillonne et lui souris de toutes mes dents. Insinue-t-il que je l’aie mal embrassé ? J’enfonce doucement mon doigt dans ses côtes puis pince son flanc. « J’ai donné tout c’que j’avais c’est pour ça. Il a vu à quel point j’avais envie de toi dans c’baiser, il est jaloux ! » Je ricane. Qu’importe l’intensité de cet échange, le serveur au nom encore inconnu semble abandonner. Je ne voulais que ça. Enfin, maintenant j’aimerais bien un autre baiser. Je lève les yeux au ciel, m’exaspérant moi-même. Je crois que je vais arrêter l’alcool pour ce soir. Je vais finir par donner raison à Blake et me mettre à danser sur la table. « T’as raison, rentre à pieds. J’suis certain qu’il serait capable de te suivre, jusqu’à chez toi… Sauf si… tu t’perds en chemin » Je grimace. J’habite assez loin à pieds en plus… il pourrait parfaitement me suivre. Je frappe doucement l’épaule de Blake et ris nerveusement. « Dis pas des trucs comme ça ! J’vais plus vouloir rentrer. Au pire, j’prends l’taxi ! oh… imagine le chauffeur m’viole et me tue ? » Mes yeux se plissent. Je n’ai confiance en personne, j’ai peur de tout et au final, je reste avec Blake. Peut-être est-il franchement dangereux ? Un tueur en série ? Je n’arrive même pas à croire à cette éventualité. Je fixe mon verre qu’il me tend. Veut-il me saouler pour mieux me tuer ? Je fixe ses pupilles claires et en oublie son côté de possible tueur. Je saisis mon verre et le termine. C’est sûrement une mauvaise idée. Tant pis. Je n’en commanderai pas d’autre. Raisonnable. « C’pas bien de boire avec des inconnus, Sasha » Tueur en série. Je pousse, inutilement, mon verre à présent vide. Bras croisés sous ma poitrine, je ronchonne. Je n’aime pas vraiment être saoule. Mon humeur changeante est exacerbée. Je ris et pleure à quelques secondes d’intervalle et me voilà en train d’imaginer la façon qu’aurait Blake de me tuer. « En fait, tu m’veux du mal. T’es un inconnu. Pire que l’chauffeur de taxi. Tu vas m’violer et m’enterrer. Peut-être même me découper en morceaux avant ! » Je fronce le nez et le fixe. « Non, tu peux pas m’faire ça… » J’approche mon visage du sien et papillonne doucement. L’amadouer ne servirait à rien s’il est un tueur en série décidé à me faire la peau. « J’ai chaud maintenant ! Mais si j’enlève ta veste, tu vas m’la prendre et je perdrai la pièce à conviction pour t’accuser de mon viol et de mon meurtre. Nan si j’suis morte, j’pourrais pas ! Ah et j’viendrai te hanter ! j’te tiendrai compagnie les soirs d’hiver ! » Je parle, enfin, je dis les pires conneries de la terre mais je m’en fous. Je ne fais même pas attention. « j’serai ton amie invisible ! T’verras c’est marrant ! » Marrant ? de voir les morts ? Évidemment. Au fond, je ne sais même pas si je voyais ma sœur morte parce que c’était un phénomène spécial ou si j’étais tout simplement dingue. La deuxième option semble beaucoup plus plausible.
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyMer 22 Fév - 13:33

« J’n’ai que deux options pour toi. Sois tu la vires de tes cours. Sois tu couches avec et tu oublies d’être bon. Ça la calmera. » La vie est faite de choix. Il est impossible d’avancer sans prendre de décisions, à longueur de temps, bonnes ou mauvaises. Leurs conséquences te poussent parfois à regretter tes actes, mais aucun retour en arrière n’est envisageable. Tu es forcé d’assumer & de garder la tête haute, malgré tout. Karen ne compte pas. & tu te fous d’agir comme un imbécile face à elle. Parce qu’elle n’est qu’une adolescente pleine d’envie & juste désireuse d’écarter ses cuisses. Elle n’est… rien. Ce que tu décides la concernant ne change foutrement rien à ta petite existence pour le moment tranquille. Sasha pense qu’il n’existe que deux options. Pourtant, tu en dénombres une de plus. Tes puissantes paumes, qui ne demandent qu’à s’abattre sur la joue fragile de cette ignorance. Avec violence, force & détermination, afin qu’elle comprenne ses erreurs & ne recommencent jamais. Tu as changé néanmoins, & tu tentes de te défendre autrement que par tes muscles évidemment plus développés que les siens. Un sourire narquois étire inexorablement tes lèvres, & tu hausses tes épaules en feintant l’indifférence. Tu n’as pas d’avis à donner. Tu n’as rien à partager. Tu n’as rien. Vois comme tout s’enchaine. Bordel, comment peux-tu être une coquille vide si au fond de toi restent enfermés tes craintes, tes secrets, & tes opinions ? « Rien ? Vraiment ? » Une fois, tu as laissé un semblant de sentiments te tourner autour. Une fois, tu as été en couple. Avec une jeune femme beaucoup plus jeune que toi. Tu l’appréciais & pourtant, tu ne retenais guère tes actes déplacés & jugés criminels. Qu’as-tu à donner ? Sinon cette putain d’instabilité ? Tout ce que tu entreprends est bancal ; c’est affolant. Sasha serait juste déçue en découvrant ta véritable identité. « Tu peux prendre le temps de constater par toi-même » Elle se heurtera à un mur. Un putain de mur infranchissable.

Ses lèvres jouent avec les miennes. Sasha a finalement tenté de m’approcher &, étrangement, je ne la repousse pas. L’échange est agréable, même teinté de sournoiserie. & le serveur pâlit à l’instant même où ses pupilles se perdent sur nos visages excessivement proches. Cette méthode, peu loyale, m’amuse & entraine un sourire. Ça pue le mensonge & la manipulation ! Comment peut-il juste y croire ? Pour accroitre le divertissement, j’aurais peut-être dû repousser la jeune femme. Le serveur se serait ainsi empressé de la charmer, & je n’aurais que jubiler en la voyant se débattre tant bien que mal. « J’ai donné tout c’que j’avais c’est pour ça. Il a vu à quel point j’avais envie de toi dans c’baiser, il est jaloux ! » Sa jalousie le bouffera, le pauvre garçon. Je n’ai jamais connu ce sentiment, qui tire si facilement d’immenses torrents de larmes. J’ignore ce qu’est cette sensation, celle d’avoir le cœur déchiré en apercevant une personne aimée avec une autre… sans doute fraichement détestée. Du plus loin que j’me souvienne, j’ai toujours été un homme libre. J’agis sans mesurer les conséquences, & aujourd’hui, mes regrets tentent de m’foutre à terre. « En tout cas, j’suis flatté. J’suis visiblement mieux que ce gamin de vingt ans ! » Mes presque quarante ans ne jouent donc pas en ma défaveur auprès des femmes, j’en suis plus que ravie. Loin de perdre le nord, j’abuse à nouveau de sarcasmes & récolte cette fois une tape légère sur mon épaule. L’alcool la rend visiblement… joyeuse & taquine. « Dis pas des trucs comme ça ! J’vais plus vouloir rentrer. Au pire, j’prends l’taxi ! oh… imagine le chauffeur m’viole et me tue ? » L’alcool la rend davantage méfiante, apparemment. Levant mes yeux, faussement exaspéré, j’esquisse un faible sourire & termine mon verre de whisky. Fort peu raisonnable. J’ai pourtant en mémoire ce foutu accident de voiture, suivi par la mort de mon meilleur ami. « En fait, tu m’veux du mal. T’es un inconnu. Pire que l’chauffeur de taxi. Tu vas m’violer et m’enterrer. Peut-être même me découper en morceaux avant ! Non, tu peux pas m’faire ça… » Tente-t-elle de m’amadouer ? Sasha ne me connait pas suffisamment. Les yeux doux, au même titre que l’agitation de ses cils maquillés ne changent strictement rien à mes plans. & heureusement pour elle, je n’en ai aucun. Je ne peux décemment pas l’inviter à me suivre jusqu’à chez moi dans cet état juste dicté par la dose d’alcool ingurgitée. Alors ma tempe s’appuie contre mon poing. & j’écoute attentivement ses délires. Son imagination m’impressionne, me fait sourire. Me pense-t-elle capable d’un tel crime ? « Si tu t’laisses faire… je n’irais pas aussi loin, c’est promis. Tu seras libre de partir ! » Avec une douche offerte en prime, ne suis-je pas le plus adorable des hommes ? Mes dents se dévoilent en une large esquisse. J’avoue me complaire dans cette situation ; j’entre dans ses illusions sans nier, ni confirmer non plus.

« J’ai chaud maintenant ! Mais si j’enlève ta veste, tu vas m’la prendre et je perdrai la pièce à conviction pour t’accuser de mon viol et de mon meurtre. Nan si j’suis morte, j’pourrais pas ! Ah et j’viendrai te hanter ! j’te tiendrai compagnie les soirs d’hiver ! j’serai ton amie invisible ! T’verras c’est marrant ! » Mes bras se croisent contre mon torse, mes dents maltraitent ma lèvre inférieure. Que suis-je supposé faire, maintenant ? Ramener Sasha chez elle ? Essayer d’en savoir un peu plus à son sujet ? Ça serait juste dégueulasse de profiter de son état, mais je n’ai plus aucune morale. « Toutes mes victimes me hantent ! » D’une certaine manière, c’est exact. J’ai toujours mon ex copine en mémoire, elle me hante, me bouffe. J’essaye néanmoins d’avancer, de pulvériser son image omniprésente devant mes yeux. Mes erreurs ne me quitteront jamais. « T’as encore des amis imaginaires à ton âge ? T’as l’air calée, vous vous racontez quoi ? » J’ai toujours cette fâcheuse tendance à me moquer dès que possible, foutant parfois mes interlocuteurs dans un embarras sans nom. Je m’en contrefous, & je n’ai d’ailleurs aucun scrupule à réitérer l’expérience. « & arrête un peu d’boire. J’vais te ramener… mais j’ai pas envie que tu tentes un nouveau design sur ma voiture… » Il ne se passe pas une journée sans que j’utilise ma voiture. Mais il est impensable que je nettoie ses saloperies suite à cette soirée visiblement trop alcoolisée pour son petit corps.
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyMer 22 Fév - 16:11

L’acharnement n’est pourtant pas dans mes habitudes. Je ne veux pas de liens avec les gens. Je n’aime pas parler de moi avec des inconnus, me dévoiler me fait peur. Alors, comment se faire des amis si personne ne parle de soi ? Compliqué. J’ai l’impression d’avoir trouvé pire que moi à ce niveau. Mais avec lui, je baisse les armes. J’ai une envie irrépressible de le connaitre, de lire dans ses yeux, de le voir sourire. Seulement, au fond, cette putain d’attirance me bouffe. Je ne la comprends pas, tout comme il n’y comprend certainement rien non plus. « Tu peux prendre le temps de constater par toi-même » Me laissera-t-il au moins essayer de constater ? J’en doute franchement mais je veux bien relever le défi. Je serai sûrement perdante. Je ne me fais aucune illusion même si réussir à le connaitre un peu plus me ferait tellement plaisir… et ça me fait peur au fond. Qu’a-t-il à cacher ? Est-il réellement ce mec qui n’a rien à offrir ou s’empêche-t-il d’aller vers les autres ? A travers son regard, j’imagine tant de choses… Je ne sais pas qui il est mais je voudrais savoir. Je ressens cette envie mais lui, aucunement. Je me sens ridicule au fond. Ce mec se fout de ce qui peut se cacher derrière mon regard alors que moi je bois la plus banale de ses paroles. « J’prendrai mon temps… sois en sûr. » Un unique souffle s’échappe de mes lèvres alors que j’imagine l’intensité de la déception si je m’accroche encore plus à cet homme et qu’il reste hermétique à la moindre de mes approches. Je ne veux pas l’agacer et encore moins le forcer à vouloir en savoir plus sur moi. Je sais que les ressentis sont propres à chacun. Ce n’est pas parce que je me sens irrémédiablement attirée vers lui qu’il doit en être de même pour Blake…

L’alcool monte et je n’ai pas envie de l’arrêter. Je souris un peu plus et laisse mes envies parler pour moi. Le courage d’embrasser Blake pour repousser l’autre garçon, je ne l’aurais jamais eu en temps normal, surtout pas après la séance de sport désastreuse. Le contact de ses lèvres m’enivre et si je n’avais pas eu peur d’un quelconque refus j’aurais continué. Je préfère en rire qu’avoué que j’aurais aimé plus. Il n’a rien à me donner n’est-ce pas ? Il a déjà refusé mes avances – certes aucunement alléchantes – je ne lui plais tout simplement pas. À quoi bon espérer autre attention ? Il discute avec moi et ça me convient totalement. « En tout cas, j’suis flatté. J’suis visiblement mieux que ce gamin de vingt ans ! » En doutait-il ? Impossible. Qu’il soit plus vieux ou plus jeu que ce serveur à la con ne change rien. Il est tellement plus beau, plus mystérieux, plus… tout. Ce mec là-bas est juste complètement fade. Il n’est pas laid mais n’a franchement rien d’attirant à mes yeux. « et oui, malgré ton grand âge tu concurrences les minets ! » Je ris faiblement. A mes yeux, et ceux de nombreuses autres femmes je suppose, il est le plus bel homme de ce bar ce soir. Le plus beau mais aussi le plus distant et mystérieux. Je ne sais rien sur lui et l’alcool me fait partir dans des délires assez stupides. Je risque de l’agacer ou peut-être l’amuser… Qu’importe, je ne peux pas contrôler mon débit de paroles qui s’avère trop important par rapport à d’habitude. Viol, meurtre, corps en morceaux. Je vais loin. Ma folie s’avère réelle finalement. Je glousse à cette idée. Ils me pensent tous un peu folle, pourquoi pas lui ? « Si tu t’laisses faire… je n’irais pas aussi loin, c’est promis. Tu seras libre de partir ! » Je papillonne. Quelle chance ! Juste un viol. Par Blake qui plus est. « Bon… J’ai un peu moins peur alors ! » Je n’ai même pas peur du tout. Peut-être devrais-je ? Je ne sais vraiment rien de lui. Ce monde est rempli de psychopathes peut-être en fait-il partie ? Enfin, avec mes mots de cinglée, je pense être pas mal niveau psychose. « Toutes mes victimes me hantent ! » Je ris. Rire de ce genre d’aveux n’est pas vraiment normal mais mon était ne l’est pas franchement non plus. Je ne me pense pas en danger à ses côtés. Je m’en mordrai sûrement les doigts… Plus tard. « Cool ! j’aurais des copines de hantage ! » Je ne suis qu’une gamine avec des répliques de gamine et une tronche de gamine. Et… Je m’exaspère moi-même. Seulement la dose d’alcool avalée ne m’aide pas à me contrôler. Je ris faiblement, sans cesse.

« T’as encore des amis imaginaires à ton âge ? T’as l’air calée, vous vous racontez quoi ? » Mon rire s’évapore et je le fixe, bouche ouverte, surprise. Je penche ma tête et pince mes lèvres. « Trop calée ! C’est bien parfois quand t’es seule. » Enfin, ça je ne le sais plus réellement. Je n’ai pas revu ma sœur depuis longtemps. A l’époque je ne savais même pas qui elle était. Plus le temps passe plus je doute. L’ai-je réellement vue ou me suis-je monté ça de toute pièce ? Je suis quelqu’un de terre à terre et les apparitions ne font pas partie des choses auxquelles je crois… en temps normal. « Tu peux raconter ta vie, ça t’juge pas. C’est toujours là pour toi ! pas comme certains ! » Je ris faiblement. Au fond, ma sœur est morte. Elle m’a abandonnée. Elle est comme tous les autres. Comme tous ces cons. Elle ne vient plus me voir. Je ne peux plus lui parler. Je secoue la tête, les idées trop floues. Je ne peux plus lui parler et je ne veux plus. « Quoi que ! Parfois, même les amis imaginaires finissent par t’lâcher. » Je joue avec mon verre à présent vide et soupire. « & arrête un peu d’boire. J’vais te ramener… mais j’ai pas envie que tu tentes un nouveau design sur ma voiture… » Je lève un sourcil et ris fortement. « Tu m’crois assez bourrée pour vomir partout ? » Bon, je n’en suis pas loin, mais je me sens bien. Complètement paumée mais je suis bien. Mon sourire ne quitte plus mes lèvres et j’ai encore envie de parler avec Blake. « Tu m’ramènes déjà ? » Je soupire faussement triste. « J’ai pas envie ! Puis j’vais réveiller mes parents, j’suis pas discrète. » Mes cils papillonnent et je sais qu’il n’en a rien à faire. S’il veut me ramener maintenant il le fera. Je préfère cependant ça plutôt que rester seule dans les rues. « Puis si t’essaies de m’tuer, j’me vengerai en te vomissant dessus. » Il faudrait, à l’avenir, que j’évite de boire en présence d’un homme que je ne connais pas et surtout, que je veux connaitre. Je me ridiculise moi-même. Bon sang.
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyJeu 23 Fév - 19:58

Malgré les compliments, tu n’as pas l’impression d’être mieux que les autres, ni d’être plus beau, plus agréable à regarder. Pourtant, Sasha tente par tous les moyens de te faire comprendre que t’es finalement pas si mal. Tu ne t’es jamais plaint de ton succès auprès des femmes, mais tu ne l’expliques pas forcément. Le sport augmente ta dose de charme. & pour le reste, sans doute faut-il remercier tes parents… ou la nature. À défaut d’avoir fait de toi un homme bien, celle-ci t’a néanmoins donné un physique plutôt avantageux. Aurais-tu préféré l’inverse ? Certains jours, tu t’interroges. Certains jours, tu paierais cher pour ressembler à ces types niais, souriants & foutrement ennuyeux. Ces types qui rentrent bien sagement après leurs longues journées de boulot, un bouquet de roses à la main destiné à leur tendre épouse. Épouse qui bénéficie naturellement d’une attention totale. Elles sont embrassées, le soir, par des lèvres aimantes, & sont caressées avec un amour sincère & incontestable. Ces types réussiront là où tu échoueras sans cesse. Ces types feront des enfants à leur femme & les accompagneront jusqu’au bout. Pendant que toi, salaud, tu crèveras seul. Parce que ta belle gueule ne sera pas toujours là pour toi. Inutile de le leurrer.

Sasha parle encore & encore. Je n’entends pas ses mots & me contente de fixer ses lèvres mobiles. L’alcool la rend plus joyeuse qu’en début de soirée – & peut-être que notre calme discussion l’aide à se détendre. J’esquisse parfois quelques sourires, montrant ainsi que je suis toujours avec elle. Physiquement du moins. Parce qu’en un rien de temps, mes pensées m’ont emmené plus loin que je ne l’aurais imaginé. Je songe aux possibilités qu’un jour, Cubbins découvre mon secret. Cette existence me bousille. Je me sens tel un fugitif. À une différence près ; je ne fuis que moi-même. Je suis mon propre ennemi. & c’est invivable. « Trop calée ! C’est bien parfois quand t’es seule. » J’ignore encore de quoi elle parle. Je n’ai jamais eu d’ami imaginaire & pourtant, j’étais un garçon solitaire & sans réels amis. Incapable de me défendre, je suis rapidement devenu le martyr de mes camarades de classe. & je rentrais chez moi le cœur vide, appréhendant juste la journée du lendemain. Je vivais un enfer… mais je ne m’en suis jamais plaint. J’encaissais. A-t-elle ressentie le besoin de parler à quelqu’un, à un moment ou à un autre de sa vie ? À quoi ressemble donc son quotidien ? J’avoue ne pas m’en soucier, honnêtement. Je suis néanmoins poussé par une curiosité déplacée, qui s’accroit avec les minutes qui s’écoulent. « Tu peux raconter ta vie, ça t’juge pas. C’est toujours là pour toi ! pas comme certains ! Quoi que ! Parfois, même les amis imaginaires finissent par t’lâcher. » C’est dans la nature humaine d’apporter un jugement à chaque fait raconté. Sasha vise juste. & elle est également proche de la vérité en constatant que les amis, parfois, s’éloignent & disparaissent. Perdu dans un labyrinthe d’incompréhension, je tente de la déchiffrer, de cerner sa personnalité. Mais il est impossible de mettre le doigt sur ce qu’elle cache. « Ton ami imaginaire voulait peut-être que tu aies de vrais amis… ou alors, tu lui as cassé tes oreilles à force de parler autant… & il a fui ! » Son débit de paroles varie. Parfois, Sasha parle peu & se contente de m’interroger. & parfois, comme maintenant, elle déblatère tout & n’importe quoi à une vitesse ahurissante. J’avoue ne pas y être habitué. Je vis seul depuis des années, & je ne côtoie que très peu de personnes dans cette ville. C’est déstabilisant.

« Tu m’crois assez bourrée pour vomir partout ? » Un haussement d’épaules pour toutes réponses. En vue de sa maigre corpulence & du nombre de cocktail avalé, ça ne m’étonnerait vraiment pas qu’elle désire soulager son estomac. J’aimerais simplement que ça ne se fasse pas dans ma voiture. Mon énervement risquerait de tout gâcher. « Tu m’ramènes déjà ? J’ai pas envie ! Puis j’vais réveiller mes parents, j’suis pas discrète. » L’horloge tourne. Demain matin, j’ai quelques cours à donner & j’estime avoir besoin de mes heures de sommeil. Je vais rentrer, que Sasha le veuille ou non cependant, rien ne l’oblige à me suivre. Je lui propose simplement de la ramener afin d’assurer sa sécurité, mais j’aurais l’air stupide si elle m’hurle de la laisser tranquille devant tous ces hommes sans doute prêts à la défendre. Je ne suis décidément pas capable de la forcer. Alors je me lève & enfonce mes mains dans les poches de mon moulant pantalon. « Reste là, dans ce cas » Je lui adresse un clin d’œil & m’éclipse pour aller régler les consommations. Le serveur me rend la monnaie avec mépris ; ce crétin n’ose d’ailleurs me regarder dans les yeux. Je souris malicieusement, assez fier d’avoir pourri la soirée de ce gamin boutonneux. & sans aucun regret, je me dirige à nouveau vers la petite Sasha. « Puis si t’essaies de m’tuer, j’me vengerai en te vomissant dessus. » Mes yeux roulent. Je ne peux décemment pas l’abandonner dans ce bar rempli d’hommes seuls. Un grognement sourd s’échappe de mes lèvres & je tends ma main dans sa direction ; cela m’évitera de brutaliser une énième fois son frêle bras. « Sur cette petite touche d’élégance, veux-tu bien me suivre ? J’peux aussi fouiller dans ton sac & appeler ton papa qui se fera sûrement un plaisir de venir rechercher sa fille dans cet état ! Choisis ! » Finalement, sans que sa main n’ait eu le temps de toucher la mienne – au cas où la première option aurait été envisagée – je croise mes bras contre mon torse. Je la fixe longuement, ma langue passe sur mes lèvres & je patiente. Malheureusement, je ne possède pas cette capacité ; attendre sur les gens me débecte. « Allez, dépêche-toi… T’es quand même fatigante comme nana… » Avec elle, je suis sans cesse sur mes gardes, à cause de sa foutue curiosité. & mes oreilles faiblissent dès qu’elle s’exprime au rythme des champs de courses. Usante. Mais je l’attends, me contentant juste de quelques pas en direction de la sortie. Ma voiture est juste là, ouverte par mes soins.
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MessageSujet: Re: disarm you with a smile ♣ sasha   disarm you with a smile ♣ sasha EmptyVen 24 Fév - 12:27

L’alcool imprègne mon corps fragile. Je n’ai pas la carrure pour ingurgiter des tonnes et des tonnes de verres. Mon organisme n’est pas non plus habitué à cette substance néfaste. Je bois peu souvent et, contrairement à certaines filles qui font la fête régulièrement, je ne supporte pas l’alcool. Mes trois verres sont déjà une dose beaucoup trop importante alors que d'autres ne réagiraient peut-être pas. Je me sens légère. Je parle alors qu’à l’habitude je me renferme sur moi-même. Ce soir, mes mots passent la barrière de mes lèvres alors qu’ils n’auraient peut-être jamais dû. Jamais personne ne m’avait entendu parler des amis imaginaires depuis un très long moment, et voilà que je me permets cet écart avec Blake. Pourquoi je ne me contrôle pas ? Pourquoi je lui raconte tout ça ? Je suis stupide. Ou tout simplement bourrée. Sans savoir il aperçoit une facette de ma personnalité que personne ne connait réellement. Seuls mes proches sont au courant. « Ton ami imaginaire voulait peut-être que tu aies de vrais amis… ou alors, tu lui as cassé tes oreilles à force de parler autant… & il a fui ! » Je rigole sans difficulté malgré ses paroles qui me touchent au plus profond de moi-même. « Si tu savais… Puis, si c’t’ami imaginaire voulait que j’en ai des vrais, ça n’a pas franchement marché ! J’en ai qu’un. » Je ris encore. Je ne me rends même plus compte de ce que je raconte. Ces mots importants sortent de ma bouche sans que je ne les retienne. J’espère juste que Blake n’y accordera aucune importance, qu’il pensera que je délire uniquement à cause de l’alcool. Pourquoi ai-je pris tous ces cocktails ? Un aurait amplement suffi. Je n’aime pas cet état d’euphorie qui te laisse croire que tout va bien, qui te fait sourire et te rend heureux. Quelques heureux plus tard, la folie s’évapore et tu te retrouves toujours aussi triste, aussi seul. Pourtant, ça me fait du bien de rire un peu avec lui. J’ai peut-être l’air totalement con, je l’agace sûrement même, mais je m’en fiche. Je suis bien avec lui. Juste là.

Je n’ai pas envie de rentrer. J’aimerais passer un peu plus de temps avec lui encore. Me retrouver seule face à mon plafond ne m’enchante pas. Toute l’euphorie va retomber lorsque je me retrouverai dans ma chambre. Je soupire doucement et le regarde se lever. Mes yeux suivent le parcours de ses mains que je remplacerais bien par les miennes dans les poches de ce pantalon presque parfait. Il moule ses petites fesses à la perfection… et cette cambrure plus qu’attirante me fait imaginer tant d’autres choses. « Reste là, dans ce cas » Mon corps est pris d’une violente secousse alors qu’il me sort de mes pensées qui risquaient de dériver. Je penche la tête en observant à nouveau ses fesses alors qu’il règle les consommations. Règle-t-il les miennes aussi ? Je suis invitée si je me souviens bien. Finalement, il revient vers moi et je lui souris. Il ne va pas me laisser. Veut-il réellement me protéger ou m’assassiner dans un coin ? « Merci… » Mes yeux parcourent son corps et je ris en voyant sa main se tendre vers moi. « Sur cette petite touche d’élégance, veux-tu bien me suivre ? J’peux aussi fouiller dans ton sac & appeler ton papa qui se fera sûrement un plaisir de venir rechercher sa fille dans cet état ! Choisis ! » Il ne me laisse pas le temps d’attraper sa main et je soupire à nouveau. Je n’ai pas vraiment le choix. Hors de question qu’il appelle mon père. Et je ne veux pas non plus courir le risque de tomber sur un boulet si l’envie de rentrer à pieds ou en taxi me prenait. Je fais aveuglément confiance à Blake et lui confie la rude mission de me supporter encore quelques longues minutes le temps du trajet jusqu’à chez moi. « Allez, dépêche-toi… T’es quand même fatigante comme nana… » Je lève un sourcil et souffle fortement. Un besoin de me concentrer m’envahit et je finis pas me lever. Ma démarche semble assurée. Parfait. Je ne veux pas déambuler comme une débile. Blake a l’air de me trouver déjà assez ridicule comme ça, inutile d’en ajouter une couche. Je suis ses pas et me retrouve dehors. « Owh… Froid… » Mes doigts agrippent sa veste que je resserre autour de moi. Ça m’apprendra à être assez stupide pour ne pas prendre de veste alors qu’il fait plus que froid. Je regarde les bras nus de Blake et souffle, il ne doit pas avoir très chaud lui non plus. Doucement, je retire sa veste et lui pose sur les épaules. « Après t’avoir saoulé toute la soirée, j’voudrais pas qu’en plus tu tombes malade à cause de moi… » Je lui souris doucement. L’alcool m’empêche d’être trop vexée par ses paroles. « fatigante ». C’est bien la première fois qu’on me le reproche. « T’as pas eu d’bol… ce soir avec toi j’ai parlé autant que toute une année avec d’autres gens. » J’hausse les épaules en riant. J’exagère, bien sûr, mais il sait plus de choses malgré tout que la plupart de mes connaissances. Même s’il n’a sûrement pas dû faire le rapprochement, tout ce que j’ai pu lui avouer n’était pas un simple délire de bourrée. Je pensais vouloir qu'il me prenne pour une folle mais finalement, ce soir, j’aurais aimé qu’il s’y intéresse, un peu ? Je ris pour moi-même. Pourquoi s’intéresserait-il à moi alors qu’il semble tout aussi solitaire que moi à l’habitude ? Moi, j’ai eu envie de le connaitre, mais encore une fois, cette envie, cette sensation, n’est pas partagée. « Tu m’aideras à monter dans ma chambre ? J’risque de réveiller mon papa sinon. » Mes dents se dévoilent en un large sourire et je sautille sur le trottoir. « Tu m’borderas aussi ? » Je connais déjà la réponse et les possibles sarcasmes qu’il risque d’ajouter. Tant pis. Je m’amuse un peu avant de me retrouver seule. J’aime cette sensation de solitude, elle ne me dérange pas. En ce moment, c’est différent. Depuis que j’ai appris pour ma sœur, j’ai peur d’être seule. Pourquoi ? Je n’en sais rien mais ça fait mal.

Je perds du temps mais je ne sais même plus laquelle est sa voiture. J’ai l’impression qu’elles se ressemblent toutes. Je les regarde tour à tour et souffle. Je me souviens vaguement de la couleur mais, manque de chance, les deux face à moi on la même et semblent être à peu près pareilles. Je ne m’y connais pas en voiture et je n’ai absolument pas retenu la marque de celle du bel homme à mes côtés. « Celle-là ! » Je saute sur la poignée et ouvre la portière. « Oh, j’suis trop forte. » Je ris, sachant pertinemment que je continue de le « fatiguer ». Qu’importe. « J’ai l’droit à une récompense pour avoir trouvé du premier coup ta voiture ?! Et m’dis pas que j’l’avais déjà vue et que j’triche ! J’me souvenais juste de la couleur. » Sans attendre, je prends place dans l’habitacle et souris. « Ahn ! mes chéris. Vous m’avez manqué, j’ai beaucoup pensé à vous… » Je caresse les radiateurs en riant et regarde Blake. « Promis j’me tais pendant le trajet ! » Ca ne devrait pas être un problème, je ne parle jamais. Seulement, ce soir, c’est tout l’inverse. J’ai épuisé mon quota de paroles pour les deux ans à venir.

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