Astrée avait tressé ses magnifiques cheveux, elle avait enfilé une jolie robe bleue qui n’était ni trop ni pas assez, sobre et élégante, elle avait suivi le conseil de Matty, ne pas étaler ses atouts au risque de se faire sauter dessus –chose dont elle n’avait réellement pas envie-. Elle s’était fait toute belle pour son premier rendez-vous avec garçon –le premier de toute sa vie- elle s’était fait toute belle pour Kavi. Elle avait longuement hésité avant d’accepter, elle s’était précipitée sur son portable pour en parler avec Mattia, savoir ce qu’il en penser et elle avait fini par dire oui, oui, elle l’avait fait mais pas uniquement parce que Mattia lui avait dit de foncer mais aussi et surtout parce qu’elle s’était écouté, Kavi était mignon, il riait beaucoup, il avait de l’humour –autant dire le truc le plus important du monde, bien plus que le physique à ses yeux- il était capable d’autodérision, il semblait gaffeur autant qu’il était possible de l’être et tout souriant qu’elle, autant qu’il l’attirait tout particulièrement. Elle espérait vraiment qu’elle ne se trompait pas sur son cas, qu’il en avait dans la cervelle et qu’il n’était pas aussi immature et idiot que les lycéens qui composaient sa classe – ou même le lycée-.

Enfin voilà, elle était à ses côtés, approchant de la plage, avec dans les mains non pas un bouquet de rose mais plutôt un sachet contenant de la nourriture sortie tout droit du fast food et une canette d’Ice Tea. Romantique ? Non ça ne l’était pas, mais, en fait Astrée n’en avait rien à foutre, elle avait entendu le ventre de Kavi gargouillé en passant devant le snack et comme elle n’avait pas vraiment envie d’aller voir Django ce soir, elle avait décidé de changer les plans. De la nourriture bien grasse, un coucher de soleil sur la plage, quoi de mieux ? Non mais, franchement, Astrée n’était pas du genre à chipoter sur ce qu’elle mangeait, avec l’hôpital elle avait tellement peu mangé de frites que là, elle ne crachait pas dessus. Elle avait bien surpris Kavi apparemment puisqu’au début il pensait qu’elle plaisantait mais, en réalisant que non, il lui avait offert un superbe sourire, visiblement ravi.

« Tu peux me tenir ça deux secondes ? » Elle offrit son sachet et sa cannette avec un très beau sourire pour faire passer le truc, elle retira ses chaussures, perdant alors quelques centimètres alors. « Franchement, je vais pas essayer de marcher dans le sable en talon, je serais ridicule et surtout je risquerais de pourrir mes frites ! ». Elle se mit à rire, elle se moquait d’elle et de son incapacité à être aussi douée que les autres nanas, gracieuses et élégantes en toutes circonstances, elle savait qu’elle risquait de tomber et elle tenait à sa bouffe !

Elle récupéra alors son sachet et sa cannette, avec en plus dans sa main, sa paire de chaussure. Sentait le sable sous ses pieds, elle aborda un sourire amusé avant de se tourner vers Kavi, elle avait envie de le chercher, de le taquiner, de jouer, de rire avec lui, elle se sentait comme une enfant et ça c’était délicieux. « Allez courage Kavichou ! Encore quelques pas et on s’arrête pour manger ! ». Elle se mit à rire en le regardant, Kavichou, juste pour l’embêter, Mattia n’aurait jamais dû l’appeler comme ça, maintenant il risquait de l’entendre.
Ils s’arrêtèrent quelques mètres plus loin, non loin de l’eau mais à une distance raisonnable quand même.

Astrée se prendre la tête pour un rendez-vous ? Oh ça non ! Du moins pas une fois qu’elle y était, elle avait beau être bien coiffé bien habillé, elle parlait avec Kavi le plus naturellement du monde, et de tous les sujets. Elle ne cachait absolument pas qu’elle avait faim, qu’elle avait envie de manger gras et que non, elle ne savait pas marcher dans le sable avec des talons comme Paris Hilton, Shakira, Lady gaga ou plus simplement les nombreuses sexy pétasses du lycée. « Dommage ! J’aurais tellement aimé voir ça ! » Elle se mit à rire, oui sans doute qu’il imaginait la scène, mais malheureusement pour lui, il n’y aurait pas le droit, du moins pas ce soir. « Dommage ! Tu vas devoir t’en passer. ». Elle lui offrit un sourire moqueur avant d’exploser de rire.

Et puis jouant un peu avec Kavi, elle l’entendit rire, elle avait envie d’en rajouter, voir si c’était un masque ou si vraiment il était géniale au point de rires toutes ses conneries sans nom, de ses enfantillages. « Dixit la nana qui a autant faim que moi ! Un vrai petit glouton ! » Elle se mit rire, tout comme lui, glouton, elle était bien d’accord avec ce surnom, il lui allait si bien. « Mince ! Tu as percé ma vraie nature ! Je suis un vrai ventre sur patte. ». Était-ce utile de dire qu’une fois de plus elle riait ?

« Tu as de la chance que j’ai vraiment faim autrement, même en mourant de faim je t’aurais mis les fesses dans l’eau pour le surnom que tu as utilisé ! » Astrée aborda un petit sourire amusé, ah ouais ? Il voulait la mettre les fesses dans l’eau… pour l’avoir appelé Kavichou c’est bien ça ? « Pour t’avoir appelé Kavichou ? ». Elle se mit à rire deux secondes –juste deux secondes parce qu’il fallait qu’elle croque dans son sandwich, faut pas déconner non plus, elle avait fait.- « Enfin… tu ne perds rien pour attendre… » Astrée leva les sourcils tout en abordant un sourire amusé devant le sourire faussement innocent de Kavi. « Oh vraiment ? Bouh j’ai peur ! » Astrée ne tarda pas à rire, oui, elle se moquait de Kavi parce que malheureusement, il n’avait pas choisi la bonne menace, même s’il passait à l’acte ça risquait surtout d’amuser la brunette.

La demoiselle prit un air faussement surpris avant de reprendre la parole « Attends… c’était pas le moment où j’étais censée te supplier de ne pas le faire, te promettre que je ferais tout et n’importe pour ne pas finir dans l’eau ? ». Elle se mit à rire à nouveau, il allait le connaitre par cœur son rire à force et elle, elle risquait franchement d’avoir très mal au ventre à force, elle mangea un peu plus de son sandwich avant d’enchaîner. « Je suis désolée si j’ai brisé ton rêve Kavichou… mais, bon tu sais je ne peux pas avoir peur parce que je sais que si tu tiens à m’embarquer dans l’eau, on sera deux à être mouillé au final. ». Astrée avait un air de défi sur le visage, elle n’avait peut-être pas une physique imposant –elle en était même très très loin- mais, elle avait d’autres atouts et elle n’avait rien oublié des tactiques qu’elle avait mis au point quand elle chahutait avec Mattia, elle n’avait pas oublié que petite elle était plus garçon que fille, et puis au fond, c’était toujours le cas, elle était parfaitement capable d’agir comme un mec.

« En fait… je ne l’aurais jamais fait parce que vu la température de l’eau tu aurais très vite eu froid… et en plus des risques de choper la crève, tu aurais sans doute voulu écourter le rendez-vous. Et j’en ai pas vraiment envie. ». Astrée se mit à rire à nouveau, elle riait parce que les excuses du jeune homme l’amusait mais aussi parce qu’elle se sentait rougir… il n’avait pas envie d’écourter le rendez-vous, c’était toujours plaisant de l’entendre…elle espérait qu’il le pensait sincèrement mais bon elle n’osait pas trop y croire. « Oh et je t’interdis de penser que je me dégonfle, j’ai pas peur de toi, petit microbe. ». Elle se mit à rire davantage, bien sûr que si, elle pensait que c’était une excuse… enfin au moins à moitié. Elle admira son sourire taquin avant de lui répondre –bah oui, comme si elle pouvait faire autrement franchement-. «Tu te dégonfles…p’tit morveux ! ». Elle se mit à rire à nouveau, il fallait qu’elle trouve un surnom pour lui renvoyer la belle avec son microbe et non, elle n’avait rien trouvé de mieux que morveux. Oui, c’était minable mais bon elle avait répondu sans réfléchir… et puis elle s’en moquait, elle disait des bêtises, elle était elle-même voilà tout.

Le beau jeune homme s’allongea sur le sol, mangeant un peu de son sandwich –tout comme Astrée, qui prenait vraiment plaisir à remplir son estomac là-. « Tu ne brises pas mon rêve, tu l’accomplis… tu sais à quel point tu es différente ? ». Différente ? Mais en quoi ? Elle le regarda sans vraiment comprendre, elle était une fille parmi les autres, elle n’avait rien d’extraordinaire… elle ne comprenait pas et pourtant elle se sentait vraiment flatter, ses joues étaient toutes rouges, elle espérait vraiment que les yeux du jeune homme allait rester fixés sur le ciel, comme ça il ne le remarquerait pas. « Je ne suis pas si différente des autres filles tu sais... » . Elle s’allongea à son tour sur le sol… non, elle n’était pas différente, du moins plus maintenant, quand sa vie n’était que l’hôpital et la maladie, là oui, on pouvait dire qu’elle l’était, mais maintenant ? Elle voulait croire qu’elle était comme n’importe quelle adolescente alors qu’il était évident que non, que son passé faisait d’elle une adolescente… différente des autres, tout simplement. « Mais, peut-être que c’est la première fois que tu t’intéresses à une fille comme moi, peut-être que je suis simplement différente de tes anciennes conquêtes… ». Ouais, elle l’expliquait comme ça, le fait qu’il la trouve différente, il avait dû s’intéresser toujours aux mêmes filles, avec une physique type, sexy mais peut-être incompatible avec lui sur le reste –oui, non Astrée n’allait pas se permettre de dire qu’elles étaient nécessairement écervelées, ça serait faux-.

Elle mangea un peu de son sandwich en continuant de regarder le ciel, elle attrapa la main libre de Kavi, son cœur manqua un battement, ses joues étaient à nouveau rougies, elle ne savait pas pourquoi elle faisait ça, c’était juste venu le plus naturellement du monde, elle était bien avec Kavi, vraiment bien, elle avait presque envie de…l’embrasser.

Astrée, elle répondait à tout. Astrée elle me provoquait. Et j’adorais ça. «Tu te dégonfles…p’tit morveux ! ». J’explosais de rire. Tout comme elle. Morveux, elle était sérieuse là ? Elle n’avait vraiment pas trouvé mieux ? Bon faut dire, elle répondait du tac au tac et ça c’était le meilleur. Vraiment. Elle était directe et sans prise de tête cette nana. Ou tout du moins, elle ne se prenait pas la tête.

Allongé sur le sol, j’annonçai à Astrée qu’elle était différente. Parce qu’elle l’était vraiment. En bien. Différente des filles que j’avais fréquentées. Différentes des filles que je n’avais jamais voulues. De toutes celles à qui j’avais parlé. Du coin de l’œil, je voyais ses joues toutes rouges. C’était mignon, touchant et étonnant. Je ne lui montrais pas que je l’avais vu. Je ne voulais pas la mettre mal à l’aise. Mais c’était vraiment chou. « Je ne suis pas si différente des autres filles tu sais... ». Elle s’allongea à son tour. Je ne riais pas cette fois. Je souriais simplement. Elle n’en avait pas conscience tout simplement. Elle était extraordinaire. Ou du moins… si extraordinaire ça collait bien. Ça voulait bien dire qu’elle sortait de l’ordinaire genre vraiment. Et c’était le cas. Bien évidemment je n’allais pas lui dire. Ça me semblait tout de même un peu trop à dire comme ça. « Mais, peut-être que c’est la première fois que tu t’intéresses à une fille comme moi, peut-être que je suis simplement différente de tes anciennes conquêtes… ». C’est vrai qu’elle était différente de toutes mes conquêtes mais, s’il n’y avait que ça ! Non Astrée comme je l’avais déjà dit était différente de toutes les filles. Des petites. Des grosses. Des maigres. Des bêtes. Des intellos. Différente même des filles les plus différentes. Vraiment.

Naturellement, elle croqua dans son sandwich. Alors que sa main toute fine attrapa la mienne. Je regardais nos mains liées. C’était étrange parce que je n’avais plus envie de la lâcher. C’était pas juste comme si c’était un acte imposé avec une fille que l’on drague. Non ça me faisait plaisir. C’était naturel. Agréable. Et puis très honnêtement, ça me rendait genre… vivant. « Parce que tu te considères comme une conquête ? ». Je me mettais à rire tout en la regardant. En fait, en faisant ça, je risquais sans doute de la vexer. Genre je ne m’intéresse pas à toi et tout ça. Mais c’était tout à fait autre chose. Et elle allait vite le comprendre. « Parce que moi, je ne te considère pas comme une conquête… ». Oui, j’en rajoutais une couche. Avec mon petit sourire amusé. Bouh vilain garçon ! Affreux ! Allez faut arrêter d’être con. Astrée me plaisait. J’arrêtais pas de le répéter, c’était pas pour merder maintenant. Non c’était pour la taquiner et réaliser l’un de mes plus grands désirs depuis que j’étais avec elle sur cette plage.

Je me penchais au-dessus de la demoiselle, toujours allongée sur le sable. Et là, sans hésiter, juste en savourant le moment, je posais mes lèvres sur les siennes. Je l’embrassais avec tendresse. Pas avec autant de fougue que quand je voulais baiser une nana rencontrer en soirée. Puisque dans ma vie il y avait à peu près que ça. Non, avec une vraie tendresse, avec délicatesse. Et c’était carrément délicieux. Le plus agréable des baisers que j’avais connu. Dans ma tête je me sentais comme une gonzesse là. Dans le genre quasi romantique. Faut y arrêter gros ! Redescend sur terre ! Un, deux, un, deux ! Oop’s bah non personne réponds. Connexion avec le cerveau perdu.
Je me décidais à me détachais de ses lèvres. Restant au-dessus d’elle. Le regard plongé dans ses magnifiques yeux bleus. « Je te considère plutôt comme ma petite amie… ». Et là j’avais plus qu’à espérait qu’elle ne parte pas en courant après m’avoir giflé.

« Parce que tu te considères comme une conquête ? ». Il se mit à rire alors qu’Astrée devenait toute rouge, qu’est-ce qu’elle avait fait là ? Elle n’avait pas du tout voulu sous-entendre cela ! Elle e sentait tout gênée là. « Parce que moi, je ne te considère pas comme une conquête… ». La demoiselle regarda son sourire amusée, elle ne savait plus quoi dire, plus qu’à faire, elle se sentait juste mal à en crever, tout d’abord parce que ce n’était pas ce qu’elle avait voulu laisser penser et ensuite, parce que Kavi venait clairement de lui annoncer que, non, il ne s’intéressait pas à elle et donc, elle se faisait de gros films depuis le début. Quelle idiote ! Si elle avait pu se cacher dans un trou de souris, elle l’aurait fait, à défaut, elle fuyait son regard et tentait de cacher sa gêne. La main de la jeune fille ne tarda pas à quitter celle du bel indien, c’était sans doute mieux ainsi.

Et pourtant, sans qu’elle n’ait le temps de comprendre, Kavi se pencha juste au-dessus d’elle et posa tendrement ses lèvres sur les siennes. Astrée fut d’abord surprise avant de fermer les yeux et de se laisser aller, c’était son premier baiser et quel baiser ! Elle sentait son cœur s’affolait alors que la tendresse opérait entre eux, ses bras encerclèrent naturellement le corps de Kavi, elle n’avait pas envie qu’il s’arrête ce baiser, vraiment. Elle ne s’était probablement jamais sentie aussi bien qu’à cet instant, comme quoi, peut-être qu’attendre pour son premier baiser rendait les choses encore plus agréables et délicieuses.

Le jeune homme décolla ses lèvres des siennes sans pour autant s’éloigner, il resta au-dessus d’elle. Elle noyait son regard dans celui de Kavi sentant son cœur battre furieusement dans sa poitrine, comme s’il voulait s’évader de sa poitrine. « Je te considère plutôt comme ma petite amie… ». Là, elle ne pouvait même pas répliquer, le faire marcher, ses joues étaient devenues toutes rouges et son sourire aurait pu éblouir le monde entier, il avait tout gagné le petit gars. La jolie brune ne pouvait même pas lui tenir rigueur de sa mauvaise blague. Enfin presque pas… « T’aurais pu le dire avant ! Au lieu de me faire croire que je me faisais des films… ». Elle lui fit un regard faussement vexé avant d’exploser de rire, c’était trop dur de garder son sérieux surtout en étant si heureuse. « Je me vengerai tu sais… ». Elle eut un petit sourire en coin comme si son petit ami –puisque maintenant elle pouvait le dire- devait avoir peur d’elle, d’accord, ça ne faisait pas très crédible mais, il faut se méfier de l’eau qui dort. « Mais d’abord… je vais plutôt t’embrasser encore et encore… ». Et en effet, elle glissa ses mains dans les cheveux soyeux de Kavi avant de poser délicatement ses lèvres sur celle du jeune homme, l’emportant dans un long et délicieux baiser, n’empêche qu’elle devait bien l’admettre, il n’y avait pas que le premier baiser qui lui faisait de l’effet, bien au contraire.