« M., Mme Sheffield ? Les résultats de Jean sont arrivés. », annonça le pédiatre à mes parents avant les amenés à son bureau. Moi, je tenais la main de ma maman, regardant autour de moi d'un air absent. J'étais âgée de quatre ans, à l'époque. La porte se referma et ma mère me hissa sur ses genoux. « Jean est atteinte du symdrome d'Asperger. », annonça t-elle. Mes parents se regardèrent, s'attendant au pire. Ma vie n'était pas partie sur la bonne voie ... Petite, si les aliments n'était pas rangé dans l'ordre croissant sur la table, je me mettais à hurler comme une hystérique, au début, ça a beaucoup fait peur à mes frères. Il me prenait pour une folle, mais lorsque j'avais des ennuis à l'école, ils étaient toujours les premiers à me coller l'arrière train pour me protéger. L'école, oui, parlons-en. Un véritable boulet pour les autres, bourrés de préjugés à cause de leurs parents et du fait que je sois différente, je n'ai jamais été la coqueluche de mes camarades de classe, ni même de mes professeurs. Je détestais l'école, j'ai tout fait pour m'en échapper au plus vite ! Quand bien même, j'étais en souffrance scolaire à cause de la tyrannie de la société éducative, mes parents tout comme mes frères, n'ont jamais cessé de m'aider, de me soutenir et me faire sentir normale à leurs yeux. C'était ce qui comptait le plus. Mon père, ma mère et mes deux frères ainés. C'était eux, sinon rien. D'ailleurs, au bout d'un moment, nous avons fini par déménagé de Topsham pour Arrowsic. A mes huit ans. Le même Etat pas la même ville. Mais mes congénères m'ont accueillis exactement pareil que dans ma ville natale ... Avec le temps, j'ai fini par gommer les aspects physiques de ma maladie. Cependant, il m'arrive encore d'avoir des crises lorsqu'il y a des sons métalliques à la portée de mon oreille, je suis assez maladroite, je me répètes, ou bégayes aussi ... Mais ce n'est pas tellement handicapant, la plupart des gens qui ne me connaissent pas, ne le remarques pas vraiment, ils pensent simplement que cela vient de ma personnalité. Question amitié, j'étais au plus plat. Comme les relations amoureuses. Qui voudrait d'une dérangée ? C'est ce que je croyais, jusqu'à Maël. Ce n'était pas un inconnu, il faisait parti de mes bourreaux au collège. J'avais fini par prendre ma revanche sur lui en écrasant son chat. Attention, ce n'était pas du tout intentionnel. Je revenais d'un entretien d'embauche, assez irrité par la personne qui m'avait reçu, je n'avais eu qu'une seconde d’inattention, son chat avait traversé la route et moi, je l'avais percutée. J'étais à moitié choquée par la situation, je m'étais reprise comme j'avais pu alors que je le voyais sortir de chez lui. Il avait regarder l'animal, et je n'avais pas osé sortir de mon véhicule jusqu'à ce qu'il vienne y frapper. Il m'avait accusé d'avoir tuer son chat, Bulle. C'était vrai, mais je n'avais pas trouver autre chose que : « Il y a plus de vingt trois mille cinq cent mammifères écrasés par an », foutue maladie ! Il avait haussé la voix, mais je ne m'étais pas laissé faire. D'accord, j'avais mis fin à la vie de son chat, mais quand même.

Notre relation n'a jamais été facile. La preuve, nous avions fait parti des couples qui ne cessent de se séparer avant de revenir vers l'autre, tels des aimants. Chaque fois, je faisais une crise de larmes, que mes frères ne supportaient pas, parce qu'ils ne pouvaient pas m'approcher pour me consoler sans se prendre un coup. Parce que, oui, ils étaient ceux que j'appelais, à chaque fois. Mon caractère, celui de Maël et surtout, ma maladie avaient du mal à être compatible. Pourtant, je faisais ce que je pouvais pour être à la hauteur, après tout je l'aimais. « Je déteste quand tu fais ça. », avait-il commencé, il y a six mois. Je ne voyais pas ce qu'il voulait dire, j'avais agis normalement, jusqu'à présent. Et alors que je l'interrogeais sur le pourquoi du comment, il s'était saisi de mon poignet pour me fusiller du regard. « Tu m'avais promis que tu te comporterais correctement tu me l'avais promis ! », me gronda t-il. Je ne me laissais pas faire encore une fois ! Il m'avait blessée, me traitant comme si j'étais une erreur de la nature, ce que j'avais subi toute ma vie. Pourtant, je voyais bien qu'il se sentait bête face à la situation. Mais je n'ai pas hésité, au bord des larmes, j'avais arraché sa bague, son cadeau de mon doigt en lui lançant un « vas au diable ! », avant de partir précipitamment. Six mois. Voilà, six mois que cette dispute avait éclatée et que nous n'étions plus un couple. Pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à lui, à nous. Et même si j'étais encore blessée par ses paroles, je l'aime toujours. Il me manque. Alors pour combler ce manque, je me noie dans mon boulot. Chacun son truc, l'alcool, ou autres. Moi, je continue à me démener comme un diable pour mes illustrations.