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 Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan

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MessageSujet: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptyJeu 2 Juin - 23:10

    Il était 03h38. Enfin, à quelques heures près. Le temps était une notion tellement aléatoire, qui d'une seconde à l'autre pouvait paraître aussi fluide que les chutes du Niagara et qui à l'instant d'après, semblait aussi lourd que les poids d'haltérophilie. Elizabeth aimait la constance du temps, elle se plaignait lorsqu'il lui en manquait et se noyait dans l'alcool quand il lui paraissait trop long. « Ah... Nathan, attends, tu marches trop vite. » Cette nuit-là fut une des nuits où les minutes semblaient donc s'éterniser. Elle déambulait dans le couloir qui la menait à son appartement avec Nathan, tenant peu sur ses jambes. Elle semblait bien pitoyable, mais il lui restait cependant un strict minimum de conscience, enfin, pour l'instant. Elle perdait juste un peu l'équilibre et n'arrivait pas à bien à faire le tri entre les choses qu'elle pouvait dire et celles qu'elle devait taire ; car ce mécanisme de tri automatique était une chose qu'elle faisait constamment avant de dire ne serait-ce qu'une seule parole. Elizabeth était de ces filles qui pensaient pouvoir conquérir le monde en se sentant bien après trois malheureux shot ; et qui donc les enchaînait et les mélangeait en pensant pouvoir tenir. Quelle belle erreur. A cette heure, seulement les quelques premiers shot agissaient, je vous laisse donc imaginer la dégradation de son comportement à venir. « Mais c'est là ! A gauche là, j'habite ici ! Attends, mes clefs ! » Nathan était charmant. C'était charmant, oui, de sa part de la raccompagner plutôt que de la laisser traîner dans un endroit insalubre. Elizabeth tenta d'ouvrir sa porte, mais elle passait surtout pour un cambrioleur minable. Après plusieurs échecs, elle préféra tendre le trousseau de clef à Nathan, et s'affaler sur le mur d'à côté. Une fois la porte ouverte, elle entraîna le jeune homme à l'intérieur, d'une geste qui se voulait presque violent, mais qui, en vrai, était mou et faible. Elle enleva machinalement ses chaussures, et se laissa tomber dans son lit. Elle était pitoyable, mais ce n'était pas assez pour elle. C'était son anniversaire aujourd'hui, et elle avait l'habitude de faire quelque chose avec son frère. Il trouvait chaque année une idée merveilleuse dont elle se souvenait, il se débrouillait chaque année pour concocter quelque chose d'unique, et cette année-là, elle avait attendu pendant toute la journée, un petit signe de présence d'Ethan. Cette année, elle ne demandait pas beaucoup, si ce n'est que de croiser son frère dans la rue et qu'il lui adresse un sourire. Mais rien, rien du tout. C'était puéril venant d'une fille qui avait désormais 24 ans, mais c'était devenu comme une habitude, une tradition, et aujourd'hui ça lui manquait terriblement, la greffant d'une douleur atroce dont elle ne réussissait pas à se débarrasser. Elle voulait devenir pitoyable jusqu'à ne plus se souvenir de ce jour-là, comme s'il n'avait jamais existé ; et elle se sentait toujours aussi misérable car elle avait à chaque fraction de seconde la pensée que son frère n'était pas là. N'était plus là. C'était peut-être aussi cette pensée là qui la rendait plus consciente que jamais. Elle tendit le bras pour attraper la main de Nathan : « Tu restes ? S'il te plait, tu restes hein ? »
    Les choses commençaient à devenir confuses pour Elizabeth. Nathan, Ethan, à quelques lettres près... Elle assimilait un peu le jeune homme devant elle, qui avait l'âge de son frère, la carrure de son frère, et son côté protecteur, à Ethan. Elle prenait alors plus de profondeur, d'intensité, autant dans le regard que dans la voix, et le supplia :
    « Tu restes, hein... Ne t'en vas pas, dis moi que tu ne partiras plus. »
    Sa main serrait de plus en plus celle de Nathan, refusant catégoriquement de la lâcher ne serait-ce qu'un peu. Elle la serrait, encore, et encore, jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus elle-même.
    Les plus faibles sont souvent ceux qui veulent prétendre le contraire, et qui refusent de montrer leurs blessures. Elle était comme ça, Elizabeth. Elle se voulait forte, elle se voulait solide, alors qu'au fond, elle était tout bonnement friable.
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MessageSujet: Re: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptyVen 10 Juin - 11:35



Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  Keverdeen1
I'll be there I'll reach out my hand to you I'll have faith in all you do.


« Ah... Nathan, attends, tu marches trop vite. » Une jeune femme, nommée Elizabeth, que je n’ai connu que récemment, me cramponne aux bras et essaye machinalement de me suivre, malgré la fatigue et ses membres qui ne répondent plus de rien. J’entends sa respiration coupée et haletante derrière moi, mais je continue à marcher. Si j’avais su que ma soirée allait se finir ainsi, je ne serais pas venu au bar quelques heures plus tôt. Il fallait que ça tombe sur moi, ça. Pourtant, je voulais seulement un boire un verre tranquillement. Mais le destin a voulu qu’une jeune femme dépravée tombe à mes pieds pour bousculer cette soirée. Je ne pouvais pas la laisser seule dans cet état : j’étais beaucoup plus humain que ça. Je crois que j’étais trop généreux, enfin bon, j’étais comme ça. C’est donc pour ces raisons que je me retrouvais avec une Elizabeth titubant dans les rues d’Arrowsic. Finalement, nous arrivâmes à son appartement. Je la regardais attentivement. Elle était vraiment dans un état pitoyable. Il faut dire qu’elle avait beaucoup bu, au point que j’en avais oublié le nombre de verres posés sur le comptoir. Elle n’arrivait même plus à ouvrir la porte de son appartement. Je soupirais, avant d’aller le faire moi-même. C’est vrai qu’elle faisait pitié à voir, mais étrangement, je m’attachais à ce petit bout d’être humain qui ne demandait que de l’aide. Pourtant, je ne la connaissais pas plus que ça. Elle était bien mignonne. Ce n’était pas de la pitié que je ressentais, c’était de la compassion. Voilà, elle était chez elle maintenant. Elle était au chaud, en sécurité, et le lendemain, elle se réveillerait sûrement avec un mal de tête. J’avais fait mon boulot, qui était de l’écarter de tout danger possible. J’allais m’apprêter à partir, quand sa voix retentit de la pièce sombre. « Tu restes ? S'il te plait, tu restes hein ? » Je la regardais, sans rien dire. Dans sa voix, il y avait une sorte de tristesse et de désespoir qui ne me laissait pas indifférent. Elle venait me frapper au cœur, et j’avais du mal à gérer ça. Elle était belle, avec ses cheveux bruns et ses yeux bleus. Elle avait un visage de poupée. Oui, elle ressemblait à une jolie poupée. J’avais l’impression qu’elle me parlait comme si j’étais quelqu’un de proche, et c’était assez étrange comme sensation. J’avoue que, moi aussi, je ressentais quelque chose d’assez étrange envers elle, comme si nous nous étions toujours connus, et que je devais la soutenir. Je n’avais jamais ressenti ça auparavant. Voyant que je restais muet, elle me redit : « Tu restes, hein... Ne t'en vas pas, dis moi que tu ne partiras plus. » tout en serrant ma main avec un acharnement fou. J’étais pris au piège. Je ne pouvais rien faire contre ça. Elle me faisait tellement de peine, je ne voulais pas la laisser seule. Alors je m’assis à côté d’elle, et lui murmura à ses oreilles : « Oui je reste, ne t’en fais pas. » Nous étions là, tous les deux assis dans un appartement que je ne connaissais pas, et que je distinguais à peine car elle n’avait pas allumé la lumière. J’avoue que je ne me sentais pas tellement à ma place dans cet endroit, mais Elizabeth me donnait l’impression que ça. Machinalement, je passais une main dans ses cheveux, comme pour la rassurer.
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MessageSujet: Re: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptyVen 10 Juin - 14:20

    Elizabeth partageait son appartement avec une jeune femme, une jeune inconnue pour tout avouer, nommée Tennessee. Elle n'avait pas vraiment eu le temps de faire connaissance avec elle, et il semblait qu'elle n'était pas là cette nuit. Tant mieux. Le clair de lune passait entre les rideaux, dessinait faiblement les contours de chaque meuble, transformait les couleurs les plus vives en simples ombres grises. « Oui je reste, ne t'en fais pas. » Que de belles paroles... Venant de Nathan, c'était tout simplement adorable, mais l'esprit d'Elizabeth était confus, et ces quelques mots ne semblaient pas venir de Nathan. « Comment est-ce que je fais pour ne pas m'en faire quand je sais que tu pars comme tu reviens ? Comment je sais que demain, tu seras encore là... ? »
    Il ne devait pas comprendre grand chose, mais elle était aussi dans cet état d'esprit. Je ne saurais pas dire si Elizabeth était vraiment inconsciente jusqu'au point de confondre Nathan avec son frère, ou si elle voulait juste se convaincre de sa présence, car son absence était devenu un poids bien trop lourd. Elle était là, avachie, avec des yeux larmoyants, les mains qui s'agrippaient tant bien que mal au bras du jeune homme. Il avait un regard à la fois doux et déterminé, quelque chose de rassurant dans ses prunelles, comme si le monde pouvait s'écrouler, tout irait bien. La persuasion qu'Ethan était bel et bien devant elle lui permettait de se sentir mieux, de se sentir plus vivante, après tous ces mois de débauche et d'efforts vains. Elle avait la naïve envie de croire que toutes les choses se terminaient toujours bien, que même si la vie était loin de ressembler aux contes de fées, les bonnes choses arrivaient aux bonnes personnes. Elle avait parfois envie de croire, même dans son élan d'athéisme, que Dieu existait et qu'il récompensait les plus méritants. Mais plus elle y pensait, et plus elle se retrouvait face à la réalité des choses : si Dieu existait vraiment, son cadavre devrait être en train de brûler dans les flammes infernales six pieds sous terre. Car malgré toute la bonne volonté qu'elle put avoir, malgré toute sa sincérité, lorsque le Jugement dernier viendrait à elle, on ne retiendrait que les méandres de son inceste. Enfin, qu'il fut été commis ou non, où était la différence ? L'intention était là, les sentiments étaient là, et voilà ce qui importait.
    « Tu m'avais promis. Tu m'avais promis tellement de choses, mais au fond, la seule chose qui comptait vraiment, c'était que tu restes. Mais t'es parti putain, t'es parti. »
    Son corps semblait reprendre de l'énergie, elle paraissait plus vive – ou moins lasse en tout cas. C'était un sujet particulièrement sensible, et il ravivait en elle les plus grosses colères comme les plus grosses larmes.
    « Je savais pas que retenir la personne qu'on aime de toutes ses forces était si difficile. »
    Elle se releva, doucement, lentement, et s'assit en tailleur. Ses doigts relâchèrent légèrement le bras de Nathan, pour descendre en une caresse à ses doigts, se mêlant aux siens. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait, à vrai dire. Elle s'était convaincue qu'elle ne voulait que récupérer son frère, mais une fois face à lui, qu'en était-il ? Comment pouvait-on lutter contre soi-même ? Jusqu'où pouvait-on supporter cette douleur morale, quelles étaient nos limites ? Elizabeth, qui attendais-tu dans le dédale de tes sentiments ? Que cherchais-tu dans le labyrinthe de tes mensonges ?
    « Je ne suis pas capable d'être ta soeur ni la personne que tu aimes. Je ne suis pas capable d'être une inconnue que tu ne regardes pas, ni la fille que tu méprises le plus au monde. Je ne suis pas capable de te retenir ici si tu ne veux pas rester avec moi... Mais putain, j'ai besoin de toi. »
    Ses discours débordaient de niaiserie, mais c'était bien elle. Elle détestait profondément cette partie d'elle, ce côté fleur bleue insupportable qui la rendait trop fragile. Mais dans ses excès de passion, c'était l'unique facette d'elle qui ressortait. Elle se répétait, ses paroles ne devaient avoir aucun sens pour Nathan ; mais elle continuait, et se mit à genoux face à lui.
    « Mais c'est pas de ma faute tout ça. C'est de la tienne, c'est de TA FAUTE. C'est toi qui a tout gâché, et t'essaies de... de me détester parce que tu te détestes. Mais tu me manques. Et si toi tu le vis bien, c'est pas mon cas. C'est pas mon cas.... Mais est-ce que t'as déjà pensé à ça ? Est-ce que t'as déjà pensé à moi, hein ? HEIN ? »
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MessageSujet: Re: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptyLun 4 Juil - 22:54



Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  Keverdeen1
I'll be there I'll reach out my hand to you I'll have faith in all you do.


Elle me serrait le bras avec une ardeur folle. Cela me faisait presque peur. Elle s’accrochait à moi, comme si sa vie en dépendait, comme si elle voulait rester avec moi pour toujours. Cette situation était assez étrange et déstabilisante, je devais bien l’avouer. A vrai dire, c’était bien la première fois que je vivais un truc pareil. C’était assez… déconcertant. Cette fille m’intriguait beaucoup, autant par sa manière de se comporter mais aussi par ses paroles, qui semblaient véritablement sincères. Elle semblait si fragile, si atteinte, si déstabilisée. J’en avais presque de la peine pour elle. Ou plutôt de la compassion. Je ne pouvais pas la laisser là toute seule, j’aurais eu trop peur qu’elle fasse n’importe quoi. Je ne savais pas trop ce qui me prenait ce jour-là, mais j’avais envie d’aider. Me sentir utile. Apporter mon aide. Comme un élan de bonté. C’était comme si je servais enfin à quelque chose dans ce monde. Et ça me satisfaisait amplement. Je la regardais avec tendresse. Son visage, à peine visible dans la pleine ombre, me faisait sourire. Elle était jolie. Elle avait une douceur folle. Quelque chose chez cette fille, que je ne connaissais à peine, me donnait envie de sourire. C’était fou. Totalement fou. Mais j’appréciais le moment présent, puisque je ne pouvais rien faire d’autre. « Comment est-ce que je fais pour ne pas m'en faire quand je sais que tu pars comme tu reviens ? Comment je sais que demain, tu seras encore là... ? » Elle commençait à parler, finalement. Je la regardais, assez intrigué. Je ne comprenais pas vraiment ce qu’elle me disait. Je fronçai les sourcils. Elle ne semblait pas me voir. Elle était sans doute trop occupée à parler. Trop occupée à mettre tout son cœur dans ses paroles. Et moi, je l’écoutai. Que pouvais-je faire d’autre ? La couper ? Lui dire qu’elle semblait se tromper de personne ? Non, je ne pouvais pas. Je ne voulais pas. J’étais bien trop curieux. Et puis, sa voix était agréable. « Tu m'avais promis. Tu m'avais promis tellement de choses, mais au fond, la seule chose qui comptait vraiment, c'était que tu restes. Mais t'es parti putain, t'es parti. » Je ne savais pas ce qui s’était passée dans la vie d’Elizabeth, mais elle semblait effondrée, complètement perdue et désorientée. Et ça me faisait beaucoup de peine. Je ne savais pas que quelqu’un pouvait avoir le cœur autant brisé. Cela secoua quelque chose en moi. Un élan d’humanité. J’arrivais à me soucier des autres, au lieu de moi-même. Pour la première fois de ma vie. Et c’était assez étrange, mais agréable. « Je savais pas que retenir la personne qu'on aime de toutes ses forces était si difficile. » Je l’écoutai, attentivement. A chaque phrase, chaque mot, chaque syllabe, j’essayais de comprendre. Cela me captivait complètement. Cependant, je ne pus m’empêcher de dire : « Alors pourquoi te retiens-tu, si c’est tant compliqué ? Lâche-toi, tout simplement. Ne te retiens pas. Qu’as-tu à perdre, de toute façon ? Et puis, tu te sentirais beaucoup mieux, tu sais. » Et voilà que moi, Lucas Nathan Rousseau, professeur de philosophie bien dans ses livres, appréciant la solitude de la vie, me mettait à donner des conseils à propos de l’amour. Je m’étonnais presque. « Je ne suis pas capable d'être ta soeur ni la personne que tu aimes. Je ne suis pas capable d'être une inconnue que tu ne regardes pas, ni la fille que tu méprises le plus au monde. Je ne suis pas capable de te retenir ici si tu ne veux pas rester avec moi... Mais putain, j'ai besoin de toi. » Tout commençait à s’éclaircir petit à petit. Ainsi, elle parlait de son frère ? Aimait-elle son frère ? Un inceste ? C’est vrai que ce fut un choc. Cependant, je ne la jugeais. Je savais que cela pouvait arriver. Elle ne l’avait sans doute pas choisi. En tout cas, elle semblait vraiment en souffrir. Pour le coup, je ne savais pas quoi faire. Je n’avais aucun conseil à lui donner, rien à dire. Alors, je lui pris la main. Comme pour la rassurer. A vrai dire, je ne savais pas vraiment ce que je faisais, mais j’essayais de rester le plus confiant possible. Je lui caressais lentement la paume avec mes doigts, en gardant le silence. Et puis, sans que je m’en rende compte, elle se mit à genoux devant moi. Cette situation devenait complètement bizarre, mais je restais intrigué. « Mais c'est pas de ma faute tout ça. C'est de la tienne, c'est de TA FAUTE. C'est toi qui a tout gâché, et t'essaies de... de me détester parce que tu te détestes. Mais tu me manques. Et si toi tu le vis bien, c'est pas mon cas. C'est pas mon cas.... Mais est-ce que t'as déjà pensé à ça ? Est-ce que t'as déjà pensé à moi, hein ? HEIN ? » finit-elle par dire. J’étais complètement perdu. Et je m’en voulais. Je me sentais tellement impuissant. Je voulais la rassurer, mais pour le coup, je ne pouvais pas. Alors je me levai, lui prit la main et la releva d’un geste. Je pris ses joues dans mes mains, et plongeai son regard dans le sien. « Ecoute-moi. Tout ira bien, ok ? Tout ça va finir par s’arranger, je te le promets. En attendant, tu dois te reposer et dormir, d’accord ? » Cependant, elle ne semblait pas convaincue. J’étais vraiment nul à ça.
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MessageSujet: Re: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptyMar 5 Juil - 15:29

Elle s'était plongée avec une profondeur surprenante dans un monde qui n'enveloppait qu'elle, qui ne pouvait que l'envelopper elle, mais pourtant, Elizabeth semblait vouloir y intégrer Nathan. Chaque instant a une odeur, une ambiance particulière, un léger frisson d'adrénaline, quelque chose d'unique, et particulier, même dans les lieux les plus banals et les situations les plus fades. Un sentiment, ou un pressentiment plutôt. Quelque chose d'inexplicable, qui vous emporte loin, peut-être un peu trop parfois. Et Elizabeth s'était laissée tomber dans cet abîme géant ce soir, aux allures torturées, au rythme des vers de Baudelaire dans ses plus beaux jours, aux simples mélodies de toutes ces chansons de coeur brisé de Ryan Adams. Ce n'était ni contre son gré ni volontairement qu'elle se laissait prendre à l'odeur enivrante de son malheur, c'était juste comme ça. Comme une fatalité à ses yeux, comme une évidence, comme ça. C'était le destin, une machine infernale montée contre elle, c'était comme ça. Il n'y avait rien à faire. Pourtant, Elizabeth était quelqu'un d'obstiné, dont l'orgueil la poussait à franchir ses limites. Mais cette situation là semblait être sans issue, et elle était juste fatiguée. « Alors pourquoi te retiens-tu, si c’est tant compliqué ? Lâche-toi, tout simplement. Ne te retiens pas. Qu’as-tu à perdre, de toute façon ? Et puis, tu te sentirais beaucoup mieux, tu sais. » On le lui avait souvent dit, lâche-toi Elizabeth, allez. C'étaient des mots qu'elle avait souvent entendu en étant plus jeune. Élève plutôt studieuse sans pour autant aller dans le cliché parfait de la bonne élève, elle avait de l'ambition, elle voulait réussir professionnellement. Ça lui faisait presque mal de le voir si doux, alors que dans sa tête, son frère était devenu cet espèce d'inconnu méprisant. Il était là, avec ses yeux clairs, ses cheveux légèrement décoiffés, ses lèvres rosées, et il tenait un discours tellement différent. Pourquoi te retiens-tu.... Elle avait envie de l'embrasser. Il était tout près, dans un silence presque religieux, avec ses mots qui sonnaient comme une incitation.
Puis lorsqu'elle s'agenouilla, il la releva d'un geste ferme. Elle était face à lui, petite et fragile, la tête entre ses mains. « Ecoute-moi. Tout ira bien, ok ? Tout ça va finir par s’arranger, je te le promets. En attendant, tu dois te reposer et dormir, d’accord ? » Elle pencha légèrement la tête et vint s'appuyer dans le creux de son cou, en passant ses bras autour de sa taille. Il lui parlait comme une enfant malade qu'on rassure, comme une étudiante terrorisée par son concours qui passait ses nuits à réviser sans jamais s'accorder de pause. Elle était ivre certes, mais elle était surtout ivre de son pitoyable malheur, elle avait surtout bu sa conscience. « Tu me le promets... Il y a des choses qu'on ne promet pas. Qu'on ne peut pas promettre, malgré toute la volonté qu'on y met. Et t'es la dernière personne qui puisse me promettre quelque chose aujourd'hui... » Elle releva la tête, et en croisant son regard, ça l'avait juste brisée. Une nouvelle fois, une énième fois. Elle voulait vraiment se convaincre qu'avoir un frère lui suffisait, mais c'était faux. Et elle s'en rendait compte à présent, qu'elle voulait plus que ça. Rester à côté de la personne que tu aimes avec tous les organes, avec toutes les cellules de ton corps, et lui avouer le contraire, était une chose bien plus difficile qu'elle ne l'aurait imaginé. Lâche-toi, tout simplement. Ne te retiens pas. Qu'as-tu à perdre, de toute façon ? Ses mots résonnaient toujours, parce que ça l'avait profondément touchée. Disons que ça changeait des « va te faire enculer » auxquels elle avait eu droit dernièrement. Et puis, tu te sentirais beaucoup mieux, tu sais. Non elle ne le savait pas. Pas avec certitude. Dans l'instant présent, elle ne voulait que l'embrasser, elle ne pensait même pas à ce qu'ils pourraient être, non. Mais comment savoir avec certitude que les choses ne seraient pas comme la dernière fois ? Mais comme il le disait, qu'avait-elle à perdre ? Elle avait déjà – plus ou moins, perdu son frère, alors qu'avait-elle à perdre véritablement ?
« Tu dois penser que c'est à cause de la fatigue mais... Je sais ce que je dis. C'est parfois dans des moments comme ça que je me sens vraiment consciente, ou alors juste mise à nue. Que j'arrête de mentir à droite et à gauche et que j'arrête de vouloir prouver à tout le monde que je suis forte... Et que t'es pas ma faiblesse. Je vais bien. J'ai pas besoin de dormir, pas ce soir. Je vais bien. Je sais ce que je fais.... Non, je sais pas ce que je fais... » et elle plaqua ses lèvres contre les siennes, avec cette fois, ses mains contre ses joues. Elle aurait pu embrasser n'importe qui les yeux fermés, elle avait tellement l'image de son frère encré en elle que les sensations auraient été les mêmes. Elle ne voulait pas arrêter, elle ne voulait pas être celle qui s'en allait, tout comme la première fois. Elle préférait subir les décisions des autres parfois plutôt que de les prendre ; de se dire que les choses étaient ainsi comme l'autre l'avait ainsi décidé. Elle voulait se dire qu'il n'y avait pas eu le choix, que le choix dépendait de l'autre, qu'elle n'était pas responsable, de rien. Car elle avait tout bonnement peur de regretter par la suite. Mais l'embrasser, n'était-ce pas un choix ?
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MessageSujet: Re: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptyMer 13 Juil - 14:16



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« Tu me le promets... Il y a des choses qu'on ne promet pas. Qu'on ne peut pas promettre, malgré toute la volonté qu'on y met. Et t'es la dernière personne qui puisse me promettre quelque chose aujourd'hui... » J’avais beau lui dire les plus beaux du monde, elle ne voulait pas me croire. Elle s’acharnait, elle s’entêtait, avec une force incroyable. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait dans sa tête à ce moment-là, vraiment pas. J’avais à faire avec une parfaite inconnue en plein désespoir, en plein moment de doute, et je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. Je ne comprenais pas ce lui arrivait. J’étais complètement perdu, et pas qu’un peu. Ce qui me perturbait aussi, c’est que je n’arrivais pas à la percevoir. Elle me paraissait si mystérieuse, si étrange, si fragile. Et c’était assez déstabilisant, je devais l’avouer. Je ne savais pas quoi faire. Elle ne semblait pas m’écouter. Elle me prenait pour quelqu’un que je n’étais pas. Alors que pouvais-je faire ? J’aurais voulu avoir la réponse, mais je ne l’avais pas, malheureusement. Je la regardais, elle ne semblait pas me voir. Elle voyait quelqu’un d’autre. Je soupirai. « Alors, qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Je ne peux rien faire, si tu ne me fais pas confiance. » La seule solution pour moi, c’était de me mettre à la place de ce quelqu’un, de ce quelqu’un qui semblait être en fait son frère, d’après ce que j’avais compris. En tout cas, ça avait l’air de l’anéantir, de la détruire. Et bien que je ne la connaissais pas, ça me faisait tout de même mal de la voir dans cet état. Je devais vraiment être trop gentil, mais que voulez-vous, je ne pouvais pas m’empêcher de ressentir de la compassion pour Elizabeth. Je la regardais toujours, le regard inquiet. Je ne savais pas ce qui allait arriver par la suite. Je ne pouvais pas le prévoir. Elle était tellement incompréhensible. Elle semblait complètement terrorisée, et surtout désespérée. J’avais envie de faire quelque chose, mais quoi ? J’étais comme invisible à ses yeux, tout ce que je faisais n’apportait pas grand-chose à son malheur. Et j’avoue que oui, je m’en voulais. Je m’en voulais d’être inutile. Je m’en voulais d’être incapable de faire quoi que ce soit. Je m’en voulais de la laisser là, dépitée par son propre sort. « Tu dois penser que c'est à cause de la fatigue mais... Je sais ce que je dis. C'est parfois dans des moments comme ça que je me sens vraiment consciente, ou alors juste mise à nue. Que j'arrête de mentir à droite et à gauche et que j'arrête de vouloir prouver à tout le monde que je suis forte... Et que t'es pas ma faiblesse. Je vais bien. J'ai pas besoin de dormir, pas ce soir. Je vais bien. Je sais ce que je fais.... Non, je sais pas ce que je fais... » Je ne dis rien. Non, elle ne savait pas ce qu’elle disait. Ou peut-être que si, mais elle le disait à la mauvaise personne. Et ça, je ne savais pas si elle s’en rendait compte. De toute évidence non, elle ne savait pas, sinon elle ne m’aurait jamais parlé de cette façon. Cependant, elle semblait sincère. Incroyablement sincère. Pensait-elle vraiment tout ce qu’elle disait ? Etait-elle folle amoureuse de son frère, au point de se détruire ? Je ne pensais pas qu’on pouvait à ce point s’autodétruire pour quelqu’un. Je ne pensais pas que l’amour pouvait faire aussi mal. Mais de quoi parlais-je ? Je n’en savais rien, après tout. Tout le monde avait une conception différente de l’amour. La mienne était belle, passionnée et éternelle. Mais à ce moment-là, je ne pensais pas à moi, non, je ne pouvais pas. J’essayais de comprendre tout ce qui se passait dans la tête d’Elizabeth, ce qui était assez difficile en fait. Non, elle n’allait pas bien. Non elle n’était pas forte. Pas à ce moment-là, en tout cas. C’était une évidence, mais elle ne le voyait pas. Si, elle avait besoin de dormir. Elle avait besoin de se reposer, et de se vider la tête. J’aurais voulu lui dire tout ça, mais au lieu de ça, ses lèvres vinrent s’accrocher aux miennes délicatement, sans même que je ne m’en aperçoive. Cela dura peut-être quelques secondes, quelques secondes d’incompréhension. Mais que faisait-elle ? Je n’en savais rien, mais il fallait qu’elle arrête, tout de suite. Je n’étais pas celui qu’elle croyait. Je ne pouvais pas me faire embrasser par une parfaite inconnue. Sauf que je ne savais pas comment lui expliquer tout ça, j’aurais eu trop peur de la blesser. Cependant, je ne pus m’empêcher de m’éloigner d’elle rapidement, je ne pouvais pas la laisser faire ça. C’était une erreur. Une erreur de sa part. « Elizabeth, je ne suis pas celui que tu crois. Tu ne devrais pas faire ça, et je pense que tu le sais. Ou en tout cas tu t’en rendras compte demain matin. Alors maintenant tu dois aller te reposer. Où est ta chambre ? » Oui je l’avoue, ça me faisait un peu mal de tout lui dire d’un coup sec, mais il fallait qu’elle comprenne. Je n’aurais pas voulu qu’elle se blesse, encore une fois.
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MessageSujet: Re: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptyVen 15 Juil - 2:26

« Elizabeth, je ne suis pas celui que tu crois. Tu ne devrais pas faire ça, et je pense que tu le sais. Ou en tout cas tu t’en rendras compte demain matin. Alors maintenant tu dois aller te reposer. Où est ta chambre ? » Elle fronça les sourcils, et elle fixa Nathan quelques instants les yeux plissés. Il se voulait ferme mais ses paroles étaient encore douces, et ce n'était sans doute pas assez pour qu'Elizabeth voie clairement les choses. Elle voyait sur son visage ce sentiment d'incompréhension, d'étonnement, c'était tout ce qu'elle y voyait, et ça le décevait. C'était égoïste, mais elle espérait sans doute retrouver cette émotion dans ses rétines, cette peur bien nouée, emplie certes d'incompréhension et d'étonnement, mais surtout cette peur, immense, puissante. Quelque chose de chamboulant, quelque chose qui l'avait frappée la dernière fois. Mais il n'y avait rien de cela, il semblait presque neutre, malgré toute la compassion, la bonne volonté et la gentillesse que Nathan pouvait avoir. C'était d'ailleurs assez surprenant ce calme de sa part. Elizabeth n'en avait jamais parlé de son plein gré, à personne, et généralement les réactions face à l'inceste n'étaient pas très positives, et plutôt violentes. Mais non, là Nathan était debout, face à elle, et gardait un calme tellement impressionnant.
L'amour. Elizabeth n'avait jamais vraiment couru après l'amour, elle ne le cherchait pas désespérément, elle le prenait lorsqu'il venait, et elle n'avait jamais vraiment ressenti le malheur des ruptures – sans doute car elle n'était jamais véritablement attachée.
Rien ne s'éclaircissait, dans sa tête, c'était toujours son frère, mais elle avait plus ou moins calmé son ardeur, face à la neutralité de son visage. Comme si maintenant, ça n'avait plus d'importance pour lui, alors qu'elle était encore dans une impasse dont elle ne voyait la sortie. Et ça semblait tellement injuste, mais elle préféra abandonner les choses telles qu'elles étaient, pour ce soir en tout cas.
« Tu rentres chez toi ? Enfin je veux dire, je voudrais que tu restes. Il y a de la place, c'est pas ça le problème, tu... Puis il est tard. Enfin j'essaie de trouver des raisons mais y en a pas tellement, je voudrais juste que tu restes parce que j'ai pas envie de me retrouver seule demain en me levant. »
Elle s'en alla alors vers sa chambre, pour revenir quelques minutes plus tard avec des coussins, une couverture dans ses bras. Le menton posé sur tout le tas, elle reprit :
« Je peux te laisser ma chambre, il y a celle de Tennessee de libre pour quelques jours donc enfin... S'il te plait. »

*

Les matins étaient durs. Les matins comme celui-là l'étaient deux fois plus. La nuit fut agitée pour Elizabeth, vous savez lorsqu'on s'endort contre son gré, parce que son corps ne supporte plus la fatigue, parce que son corps n'a plus l'énergie que sa conscience souhaiterait, qu'on s'effondre à bout de force, mais que l'esprit reste rempli de tous ces doutes, de ces regrets, de ces choses inachevées. Ce qu'Elizabeth n'avait pas pu dire, ce qui ne s'était pas passé se déroulait dans son sommeil. Elle gigotait de tous les côtés dans son lit, mais se crispait surtout dans une position fœtale. La nuit fut longue, et les images se succédaient, créant à leur guise ce qui aurait pu se passer. La conviction que c'était son frère persistait malgré le temps qui diminuait considérablement son alcool dans le sang.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, il faisait jour, plein jour. Elle tira une grimace, aveuglée par tant de luminosité, et même si elle ne gardait pas de souvenirs de la nuit passée, elle était persuadée d'une chose : Ethan était là.

(désolée de ne pas tellement te laisser le choix de rester. Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  556141 )
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MessageSujet: Re: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptyLun 18 Juil - 22:04



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Les rayons de soleil qui passaient à travers les fins rideaux de la fenêtre m’effleuraient chaudement la peau. Un bruit sourd vint à mes oreilles, sans que je ne bouge d’un poil. C’était le matin, et je ne m’en rendais pas compte. J’avais passé la nuit à parler, parler, parler. Il faut croire que cela m’avait fatigué, parce que je n’avais même plus la force de bouger, ou de faire quoi que ce soit. Finalement, j’ouvris les yeux. Un peu déboussolé, je me demandais bien où j’étais. Je regardais autour de moi, et je me souvins alors. J’avais passé la nuit ici, en compagnie d’Elizabeth. Rien qu’en y repensant, ça me faisait mal au cœur. Cette fille était tellement désespérée, et triste, et ça me faisait de la peine, vraiment. Même si je ne la connaissais pas. D’ailleurs, je me demandais bien où est ce qu’elle était. Elle n’allait plus se souvenir de rien. Elle allait me prendre pour un inconnu. Oh non. Il ne fallait pas. Je commençais un peu à m’inquiéter pour rien. Oui je paniquais souvent pour pas grand-chose Je pensais que l’alcool avait quitté son sang, à présent. Je me demandais bien comment elle allait réagir, en me voyant. Allait-elle me reconnaitre ? Allait-elle me crier dessus, comme si j’étais un voleur ? Ou croirait-elle encore que je suis son frère ? Je n’en savais rien, j’étais plutôt curieux, en fait. Le silence régnait dans la pièce. Un silence extrêmement plat. Quand je pense qu’hier, au même endroit, Elizabeth était en train de se lamenter et à parler à tout va. Tout me semblait si calme, à ce moment-là. Incroyablement calme. Je restais donc allonger dans le canapé, et passa un bras sur mon front. Je contemplais la lumière qui était accrochée au plafond, avec une fascination formidable. Je n’avais rien d’autre à faire, de toute façon. Je me contentais d’apprécier le silence qui régnait dans la pièce. C’était une jolie matinée. Je me réveillais doucement, tranquillement. Un dimanche comme je les aimais. Sauf que je n’étais pas chez moi. Mais ça, ça n’avait plus beaucoup d’importance à présent. C’était elle qui voulait que je reste. Je ne pouvais pas faire autrement. Elle me faisait tellement de peine. Mais ça me faisait plaisir, aussi, de rester à ses côtés. Je me disais qu’elle en avait besoin. Et puis, je ne voulais pas qu’elle fasse n’importe quoi. Ça aurait été trop idiot. Finalement, au bout de quelques minutes, la porte grinça et s’entrouvrit doucement. Elizabeth apparut alors. Elle n’avait pas très bonne mine, ce qui était plutôt normal, en fait, vu la quantité d’alcool qu’elle avait englouti. Ses cheveux étaient ébouriffés. Ses yeux se fermaient presque. Je la trouvais tout de même mignonne. Elle me paraissait toujours aussi sympathique. Je ne savais pas ce qu’elle pensait de ma présence, alors je finis par dire naturellement : « Tiens, t’es réveillée. » Je me levai alors doucement du canapé, et restai assis. Je ne savais pas trop quoi faire, en fait. J’appréhendais sa réaction.
Spoiler:


Dernière édition par L. Nathan Rousseau le Sam 23 Juil - 11:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptyVen 22 Juil - 16:08

Elle avait ce sentiment de nausée des le réveil, et elle se tira quand meme du lit, malgré tout le mal qu'il lui fallu pour se redresser et encore plus pour tenir debout. Ce qu'il y avait de fantastique avec l'humain, c'était que certaines choses pouvaient défier ce qu'on nommait d'habituel. Les nuits aussi éprouvantes comme celles ci se détérioraient généralement pendant le sommeil, laissant le matin une Elizabeth qui ne savait pas ce qui s'était passé, et qui finalement ne cherchait pas a savoir. Et lorsqu,elle se réveillait chez elle, l'appartement était vide, mais ce ne fut pas le cas aujourd'hui. Il y avait un jeune homme lorsqu'elle sortit de sa chambre, qui avait apparement passé la nuit sur le canapé. "Tiens, t'es réveillée..." Elle ne savait pas trop ce qu'il faisait la, mais il semblait correct, pas du genre a pénétrer dans un appartement d'étudiant pour y voler le peu qu'il y avait. Mais a vrai dire, il n'était pas sa priorité. Elizabeth, convaincue que son frere était la, regarda dans la chambre de Tenessee, dans la salle de bain, dans les toilettes, et ne voyant qu'il n'y avait personne d'autre, elle se retourna vers Nathan : "Est-ce que... Il y avait quelqu'un hier soir. Dans le genre brun avec des yeux clairs... Enfin j'ai l'impression de te décrire toi, mais... est-ce qu'il est parti ?" Elle avait l'impression de se retrouver face a un amant marié qui s'enfuyait des le lever du jour pour retrouver sa petite vie de famille hypocrite, apres lui avoir fait les plus belles promesses du monde la veille. Comme une impression d'avoir été trahie, ou dupée, mais a ce moment la, elle se sentait surtout coupable. Pas comme si elle culpabilisait d'etre la maitresse d'un homme indécis, mais parce qu'elle se disait qu'elle aurait pu faire mieux, elle aurait pu rester éveillée, elle aurait pu en finir, ne jamais le laisser partir. Ce qui était fantastique aussi avec l'esprit de l'humain, c'était son abilité a imaginer, a créer, a se créer une rempart pour se protéger de ce qui devenait trop difficile. Elle était bien naive, s'était mise a croire que tout était enfin réglé, qu'elle se réveillerait et le retrouverait, qu'ils leur resteraient certes quelques détails a régler' mais que ce n'étaient que des détails. Mais non, il avait fui comme un voleur dans la nuit. "Hum... Tu... On se connait, non ? Je veux dire... Nathan ?" Elle plissa les yeux, inutilement certes, car cela n'aidait en rien a la réflexion. Elle l'avait connu un peu par hasard, comme au détour d'une rue, dans un café, ou une betise de ce genre, et il fallait avouer qu'ils n'étaient pas non plus devenus de grands amis. Alors sa présence était du moins déconcertante. "Nathan, est-ce que t'as vu quelqu'un partir ? Est-ce que t'as vu mon frere partir ?" Au fur et a mesure qu'elle répétait sa question, elle se rendait compte qu'il était bel et bien parti - meme s'il ne fut jamais la. Et elle s'en voulait de plus en plus, comme si elle avait eu une chance inouie et qu'elle l'avait laissée filer, comme si vous étiez perdu dans un village sinistre avec des inconnus hostiles, et que vous aviez raté le seul et unique train qui passe tous les cent ans pouvant vous ramener a votre quotidien. Dans une autre situation, Elizabeth aurait explosé de rage, mais elle semblait se faire a l'idée de son échec avec calme, ou docilité, tant elle se sentait impuissante. Elle releva les yeux vers Nathan, "Je suis désolée." C'était quelque chose qu'elle s'était interdite de faire : parler de son frere. Elle savait pertinement qu'elle se laissait aller, se lancait ensuite dans des monologues tragiques sur Ethan, et qu'elle devenait un véritable moulin a parole incontrolable. Elle était venue ici, pour s'éloigner de tout ce qu'elle avait toujours connu, de leurs amis commus qui n'arretaient pas de les questionner car leur relation avait disparu du jour au lendemain, de leurs parents devenus inquiets, et de la tension insupportable qui s'était surtout installée entre eux deux. En arrivant ici, elle s'était mis en tete qu'elle n'avait pas de frere, ou du moins, qu'elle ne le mentionnerait pas. Elle ne voulait pas non plus mentir et dire qu'elle était fille unique - parce qu'elle en serait incapable, mais juste omettre de dire qu'elle avait un frere. Puis il fallait aussi dire qu'une fois qu'on avait dépassé les vingt ans, la question "oh, et tu as un frere ou une soeur ?" n'était plus devenue l'une des cinq questions phares que les autres nous posaient.
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MessageSujet: Re: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptySam 23 Juil - 11:40



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Au moins elle ne m’avait pas sauté dessus, ce qui était déjà plutôt rassurant. J’avais l’impression de faire face à une autre personne, complètement différente de celle que j’avais rencontré le soir-même. Effectivement, Elizabeth semblait plus sereine, plus calme, plus raisonnée. Sa réaction d’hier était sûrement due au fait qu’elle avait englouti une masse importante d’alcool. Mais je ne l’en blâmais pas, c’était normal après tout. Je me demandais bien si elle souvenait de la soirée qu’elle venait de passer. Ça avait dû être très intense pour elle. « Est-ce que... Il y avait quelqu'un hier soir. Dans le genre brun avec des yeux clairs... Enfin j'ai l'impression de te décrire toi, mais... est-ce qu'il est parti ? » Visiblement, elle ne se souvenait de rien. Je me demandais si c’était le mieux, en fait. Mais elle semblait toujours aussi tourmentée, toujours aussi tourmentée par cette personne qui était son frère. Je l’avais compris, mais je n’avais rien dit. Ce n’était pas à moi de juger sa vie, après tout. Cela m’intriguait, oui, et en même temps, j’avais de la peine pour elle, parce qu’elle ne pouvait pas succomber à cet amour, mais je voyais bien qu’elle n’arrivait pas vraiment à résister. « Non, je n’ai vu personne, désolé. » dis-je calmement. Elle semblait attristée par cette nouvelle. Je me demandais bien ce qu’il allait arriver pour moi ensuite. J’allais sans doute partir, et passer un week-end avec Kayleigh. D’ailleurs, elle allait sûrement me demander où j’avais passé la nuit. Mais ça, c’était une autre histoire. « Hum... Tu... On se connait, non ? Je veux dire... Nathan ? » Je crois bien que c’était la première fois, depuis hier, qu’elle m’avait appelé par mon vrai prénom. Cela rendait la situation plus réelle, plus vraie, plus normale. Mais, avais-je vécu une soirée « normale » ? Je n’en savais rien, je ne pouvais le dire. Si je devais décrire la soirée que je venais de passer, je dirais qu’elle avait été particulière. Oui, je crois bien que c’était le mot. Finalement, c’était sans doute mieux pour elle qu’elle ait oublié. Au moins, elle n’aurait pas à s’inquiéter pour rien. « Oui, c’est ça. » dis-je avec un petit sourire. « Nathan, est-ce que t'as vu quelqu'un partir ? Est-ce que t'as vu mon frere partir ? » Ce qui était certain chez Elizabeth, c’est qu’elle ne laissait pas tomber ce qu’elle voulait. Non, elle était plutôt du genre à s’acharner, jusqu’à ce qu’elle trouve une réponse qui lui plaise. Et ça me pinçait le cœur de la voir comme ça. Son obsession pour son frère n’était pas due à l’alcool, elle avait seulement été exagérée peut-être. Son obsession était bien réelle. Et c’était ça qui me faisait le plus peur, je crois. Ça me faisait peur, parce que j’avais l’impression qu’elle s’autodétruisait à cause de cette obsession. Et je ne savais pas si c’était la meilleure chose à faire, dans son cas. « Non, personne n’est venu ici, Elizabeth. Sauf moi. » Je me demandais bien si elle comprenait que tout cela avait été une illusion de sa part. Pour le moment, elle ne semblait pas comprendre. Peut-être qu’elle ne voulait pas comprendre. Et puis finalement, elle dit doucement, assez tourmentée : « Je suis désolée. » J’avais l’impression de retrouver une part de la Elizabeth que j’avais connue hier : fragile. Et ça me faisait toujours la même sensation : j’en avais mal au cœur. Elle était si douce, si sensible, si fragile, que ça en était impossible de lui rester indifférent. Je n’osais pas m’approcher d’elle. Elle semblait si distante avec moi, ce qui était plutôt normal, étant donné que nous étions des inconnus. Alors je me contentai de lui dire : « Tu n’as pas à t’excuser. » Je la regardais, toujours aussi gentiment. Je l'aimais bien, cette fille. Elle avait su toucher à ma sensibilité, et ce n’était pas chose facile. Mais je ne me sentais pas à ma place. Je pouvais la laisser seule, maintenant qu’elle n’était plus sous les effets de l’alcool. Je me sentais un peu coupable de vouloir la laisser, mais je pense qu’il le fallait bien. « Euh. Je pense que je vais te laisser, je ne voudrais pas te déranger. » dis-je un peu embarrassé. A vrai dire, je ne savais pas vraiment ce qu’elle attendait de moi.
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MessageSujet: Re: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptyMer 27 Juil - 19:57

« Non, je n’ai vu personne, désolé. » Elle eut un regard accusateur, comme si elle doutait de sa sincérité, mais elle s'y résigna rapidement. Peut etre, ne l'avait-il pas vu partir. Cette réponse n'était certes pas ce qu'elle aurait préféré mais elle reussit a se convaincre que Nathan devait etre endormi dans un profond sommeil lorsque son frere partit. Elle était tellement persuadée qu'Ethan était la, tellement persuadée que ce qui clochait était autour d'elle qu'elle était tout bonnement incapable de se remettre en question ne serait-ce qu'une seconde. « Non, personne n’est venu ici, Elizabeth. Sauf moi. » Elle eut l'impression qu'il insista particulierement sur les deux derniers mots, mais cela n'avait pas de sens. Les premiers souvenirs refaisaient surface, un peu comme des cadavres de noyés, qui remontaient a la surface une fois que les bactéries avaient fait leur travail. Elle se rappelait de quelques paroles qui lui faisaient regretter d'autant plus le moment. Elle n'avait plus connu des paroles aussi douces venant d'Ethan depuis trop longtemps, et elle ne se rappelait plus la derniere fois qu'il lui avait souri. C'etaient de petits détails qui se révélaient douloureux. Elle se sentait affreusement vide, et malgré tout l'acharnement qu'elle mettait pour combler ces minables trous, rien n'y faisait, rien ne l'emplissait. « Euh. Je pense que je vais te laisser, je ne voudrais pas te déranger. » Elle s'avanca, un peu précipitée, mais elle s'arreta net en voyant que Nathan était toujours la, et qu'il était donc inutile de vouloir le rattraper. "Reste." dit-elle d'un ton sec. Puis elle reprit, plus douce cette fois, comme pour se faire pardonner le ton sec qu'elle venait d'employer : "S'il-te-plait, reste." Elle non plus, ne savait pas vraiment ce qu'elle attendait de Nathan. Elle avait juste quelques vagues souvenirs qui revenaient cependant en masse, et un jeune homme a qui elle avait du adresser la parole quelques fois seulement, la dans son salon, en train de lui affirmer que tout ce dont elle se souvenait n'était pas vrai. Elle n'était pas en position de discuter de celui qui mentait, car son était ne lui permettait évidemment pas, mais Elizabeth s'entetait. Avec moins de violence et d'orgueil qu'a son habitude, mais elle ne laissait pas convaincre tout de suite. "Il y avait au moins une autre personne que toi ici Nathan... Je le sais, je m'en rappelle, il était la, il... il était la. Je lui ai parlé, et il m'a demandé ou était ma chambre..." Rien ne lui paraissait étrange, elle avait emmenagé ici il y avait un peu moins d'un an, et Ethan n'était jamais venu, alors qu'il lui demanda sa chambre ne l'alertait pas. "Puis... Putain, je me suis endormie. Putain, putain, je me suis endormie et... je lui ai parlé, il m'a dit qu'il resterait." Elle releva les yeux vers Nathan, rougis, imbibés de larmes. Elle retroussa rapidement son nez, cligna des yeux et essuya ses joues d'un revers de main. Elle se sentait vulnérable, fragile et elle n'aimait pas ca. Elle le supportait deja mal lorsqu'elle était seule, alors se voir pleurer et raconter des choses qui étaient contredites face a quelqu'un lui foutait un sacré coup dans son ego. "Qu'est-ce qu'il s'est passé ?" Ce dont elle se souvenait ne suffisait plus. "Pourquoi est-ce que t'es resté alors qu'il est parti ?"
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MessageSujet: Re: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptyVen 29 Juil - 13:47



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« Reste. » Je ne dis rien. Je m’arrêtai de bouger, et je me contentai de la regarder. Je ne pouvais plus partir, à présent. Je voyais bien qu’elle n’était pas encore tout à fait remise de la soirée d’hier, même si elle semblait n’avoir que des souvenirs flous. « S'il-te-plait, reste. » Que pouvais-je faire ? J’étais bien trop faible. Je ne voulais pas la laisser là, toute seule et complètement perdue. Et puis, j’avais bien passé toute la nuit ici, je pouvais bien rester ici, encore un peu. De toute façon, je n’avais pas grand-chose à faire. Enfin je crois. J’avais perdu la notion du temps. Tout semblait si futile par rapport à ce qu’Elizabeth vivait. J’avais réussi à m’attacher à elle, juste un peu, le temps d’une soirée. « D’accord. » dis-je, en soupirant. Que voulait-elle de moi ? Qu’attendait-elle ? Quelles étaient ses intentions ? Je ne saurais le dire. Même au jour, elle me semblait toujours si indescriptible et mystérieuse. C’était sans doute ce qui faisait son charme, c’était sans doute ce qui m’avait touché, chez elle. Le mystère qu’elle dégageait. L’incompréhension. Et la fragilité. C’étaient des choses que je ne pouvais pas retrouver chez tout le monde. Elizabeth était spéciale. Elle n’était pas comme les autres. J’en étais persuadé. « Il y avait au moins une autre personne que toi ici Nathan... Je le sais, je m'en rappelle, il était la, il... il était la. Je lui ai parlé, et il m'a demandé ou était ma chambre... » Je fronçais les sourcils. Visiblement, elle avait encore des souvenirs de cette soirée. Sauf qu’elle n’avait toujours pas compris que c’était moi dont elle était parlé, et non de ce fameux d’Ethan. Je ne savais pas quoi lui dire. Elle semblait si perdue et tourmentée. D’un côté, j’avais peur de la blesser. De l’autre, je pensais qu’elle avait le droit de connaitre la vérité. J’étais assez hésitant, et indécis aussi. « Puis... Putain, je me suis endormie. Putain, putain, je me suis endormie et... je lui ai parlé, il m'a dit qu'il resterait. » Ça me faisait vraiment mal au cœur de la voir aussi troublée. Et je ne voyais qu’une seule solution : lui dire carrément la vérité. Encore fallait-il que j’ai le courage de lui dire. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Il fallait qu’elle sache. Autrement elle aurait continué à s’imaginer des choses pour rien. « Pourquoi est-ce que t'es resté alors qu'il est parti ? » Je soupirais un coup. Je l’avais écouté sans rien dire. Mais elle attendait des réponses. Elle devait avoir des réponses. Elle en avait parfaitement le droit. J’inspirais alors un grand coup. Je m’approchai d’elle, et plongeai le regard dans le sien. « Elizabeth. Tout ça, tu l’as imaginé. Personne n’est jamais venu ici. A part moi. Tu as pensé que j’étais ton frère, pendant toute la soirée. C’était moi. Et seulement moi. » Je l’avais encore plus perdue. Mais au moins, je le lui avais dit. Ses yeux me dévisageaient. Elle ne voulait sans doute pas le croire. C’était pourtant la pure vérité. « Je suis désolé. » dis-je alors, doucement. J’éprouvais toujours de la peine pour Elizabeth. Ça ne devait pas être facile pour elle, de comprendre tout ça.
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MessageSujet: Re: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptyMer 7 Sep - 21:28

Nathan la trouvait touchante. Il la trouvait tellement fragile, tellement brisée qu'elle en était touchante. Elle paraissait tellement perdue et perturbée, elle semblait s'accrocher à une idée tellement fort que Nathan en éprouvant comme une sorte de compassion ou de peine. Si elle pouvait se voir, là, à ce moment, elle se haïrait plus que jamais, désolée d'être aussi faible, désolée d'être aussi niaise et détruite. Elle avait débité tout un tas de questions, les unes à la suite des autres, et avant de dire quoique se soit, Nathan se rapprocha. Elle eut presqu'un mouvement de recul, ses épaules se haussèrent légèrement, puis elle leva un regard effrayé vers lui. Elizabeth était en effet un peu effrayée, il avait gardé son sérieux depuis le moment où elle s'était levée, contredisant chacune de ses paroles. Elle avait peur de ce qu'il allait faire, ou dire, mais elle resta silencieuse et l'écouta. « Elizabeth. Tout ça, tu l’as imaginé. Personne n’est jamais venu ici. A part moi. Tu as pensé que j’étais ton frère, pendant toute la soirée. C’était moi. Et seulement moi. » Elle fronça les sourcils, les yeux accusateurs, et pendant deux secondes l'idée que Nathan lui mentait lui vint à l'esprit. « Je suis désolé. » Elle ne pouvait se convaincre que Nathan lui mentait, alors elle sentait ses yeux s'humidifier, et elle détourna la tête. Cela lui paraissait tellement improbable, et sa peur redoubla. Non, non, elle n'avait pas pu être aussi idiote. Elle connaissait son frère mieux que personne, il était impossible qu'elle l'ait confondu avec quelqu'un qui ne lui ressemblait même pas. Elle se mordit la lèvre inférieur, baissa les yeux. Alors il ne viendrait pas. Il l'avait véritablement enlevée de son quotidien. En venant ici, Elizabeth voulait certes trouver un peu de calme, un peu de repos, mais elle n'y avait rien trouvé de tout ça. Elle tentait de se persuader que c'était la bonne chose à faire, qu'elle avait besoin de cette distance avec lui, mais rien n'y faisait, son image restait coincée dans sa tête. Elle se disait alors parfois, dans un élan d'espoir, que savoir que sa soeur était si loin pourrait provoquer une sorte de manque chez lui, qu'il pourrait regretter un peu sa décision de couper les ponts si durement. Alors elle avait enfermé dans une petite boite quelque part dans son esprit l'espoir que son frère vienne, qu'il vienne, qu'il la surprenne. Elle nourrissait l'espoir de le croiser au rayon surgelés, ou en face d'un starbucks, le croiser quelque part, par hasard. Elle avait déjà imaginé toute la scène, avec plein de versions différentes, elle avait tout imaginé, et elle voulait secrètement que ça se réalise malgré ce qu'elle s'ordonnait de penser. Et hier soir, elle se sentait juste terriblement seule. Et Nathan était là, et il avait entre ses lèvres tous les mots qui manquaient à Elizabeth, il était là, assis à côté d'elle pour lui dire tout ce qu'elle n'avait plus entendu depuis plus d'un an. Il était là, il semblait ne plus avoir de rancunes, il était là, bon dieu, il était venu... Mais ce n'était pas lui. Enfin, Nathan était persuadé que ce n'était pas son frère et qu'il avait été la seule personne à être présente. Puis elle prit conscience et paniqua. Elle se connaissait assez bien pour savoir qu'elle perdait contrôle lorsqu'elle buvait beaucoup trop, et elle était tellement persuadée que son frère avait été là qu'elle s'inquiéta pour ses paroles. Elle en avait peut-être trop dit, il avait peut-être compris des choses qu'il n'aurait jamais du entendre.
« Qu'est-ce que j'ai dit ? Hum... Est-ce que j'ai dit quelque chose ? Dis moi, qu'est-ce que j'ai dit ? Qu'est-ce que j'ai fait ? » elle le fixa de nouveau, avant de détourner la tête encore une fois, sa vue étant trop troublée par ses larmes qui se formaient à grande allure. Attendant une réponse, elle se dirigea vers le canapé, s'assit nonchalamment et saisit un coussin qu'elle posa sur ses jambes repliées et son ventre. Et elle le serra, puis lorsqu'elle sentait qu'elle ne pouvait plus retenir ses larmes, elle y planqua sa tête. Quelques instants après, elle releva sa tête, les yeux rouges, les joues rouges : « DIS MOI ! » puis elle se ressaisit, « S'il te plait. Sois honnête avec moi, dis moi ce qui s'est réellement passé... »
Nathan était quelqu'un de poli, qui avait bon cœur, du moins c'était ce qu'elle en avait tiré. Eli savait très bien ce dont elle était capable lorsqu'elle perdait pied, et Nathan ne lui dirait certainement rien, par peur de la vexer, de la mettre mal à l'aise, de la faire pleurer encore plus.
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MessageSujet: Re: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptySam 17 Sep - 17:21



Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  Keverdeen1
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Je ne me demandais même plus ce que je faisais là. Pour moi, c’était une évidence : je devais rester ici, auprès d’Elizabeth. C’était tout ce que je désirais. Je ne voulais pas partir. En fait, je ne voulais pas la laisser seule. Je m’étais attachée à elle, en une soirée. Elle m’avait parlé à cœur ouvert, elle s’était exposée à moi, qui lui étais parfaitement inconnu, elle s’était montrée telle qu’elle était. Et je me doutais bien que ce n’était pas quelque chose qu’elle faisait tous les jours. Je voyais bien qu’elle était chamboulée, et complètement perdue. Mais j’étais là. J’étais là pour elle. Je le voulais, vraiment. Nous restions quelques minutes, à nous regarder. Que pensait-elle ? Je me le demandais bien. Peut-être essayait-elle de comprendre, de se remémorer, de trouver une explication. Mais il n’y avait pas d’explications. Que pouvait-on expliquer ? Rien. Absolument rien. Ce qui s’était passé s’était passé. On ne pouvait rien faire contre. On ne pouvait pas reculer le temps. Je l’avais écouté. Je n’étais pas parti. Avais-je eu le choix ? Je ne crois pas. « Qu'est-ce que j'ai dit ? Hum... Est-ce que j'ai dit quelque chose ? Dis moi, qu'est-ce que j'ai dit ? Qu'est-ce que j'ai fait ? » Les souvenirs de la soirée semblaient refaire surface. Des souvenirs troubles, peut-être. Comme des images, des paroles, qui revenaient, avec un énorme bruit dans la tête. Je ne pus m’empêcher de baisser la tête. Je ne voulais pas lui dire. Je ne voulais pas lui faire de mal. C’était la dernière chose que je souhaitais. Je ne savais pas comment elle allait réagir. Ce que j’avais découvert, cette nuit, c’était sans doute quelque chose qu’elle aurait voulu gardé au fond d’elle, enfoui, à jamais, ce que je comprenais parfaitement. Ce n’était pas le genre de choses qu’on pouvait crier sur le toit. Elle n’avait pas le choix. Elle devait garder cet amour pour elle. Parce qu’il était impossible. Je ne pus m’empêcher de penser qu’elle devait incroyablement souffrir. Je ne souhaitais à personne d’être malheureux. Personne. Un long silence régna dans la pièce. Elizabeth me dévisageait du regard, comme si elle cherchait quelque chose dans mes yeux, vainement. Je voyais de l’espoir dans ses yeux. L’espoir que je dise quelque chose. Mais le devais-je ? Devais-je lui dire la vérité ? La vérité blesse. Et je ne voulais pas le faire. Cependant, ses yeux me poussaient à faire le contraire. Des millions de pensées traversèrent mon esprit. J’étais complètement perdu. « Tu veux vraiment savoir ? Elizabeth, je ne crois pas que ça soit une bonne idée… » Elle ne semblait même pas m’écouter. Tout ce qu’elle voulait, c’était savoir. On veut tous savoir. La vérité. Une belle désillusion. D’un geste, elle s’assit sur le canapé, comme fatiguée par tout ce qui venait de se passer. Elle prit un coussin et le serra très fort. Comme pour retenir quelque chose d’inexistant. Ses yeux se perdaient dans le vide. Ses larmes se cachaient derrière le coussin. Et la voir comme ça me pinçait le cœur. « DIS MOI ! » cria-t-elle. Je la regardais toujours, sans bouger. « S'il te plait. Sois honnête avec moi, dis moi ce qui s'est réellement passé... » Je baissais la tête, furtivement. Elle voulait savoir. Elle voulait savoir la vérité. Elle y avait le droit, finalement. Lentement, je m’assis près d’elle, et plongea mon regard dans le sien. « Tu as parlé de ton frère… » dis-je, avec ma voix la plus tendre possible. Le regard d’Elizabeth me faisait mal au cœur. Elle était tellement belle, tellement fragile. Elle ne méritait pas ça. Mais je le lui devais. « Et tu as aussi parlé de ce que tu ressentais vraiment. » Je pense qu’elle avait compris. Je ne voulais pas tellement rentrer dans les détails, moi-même j’avais quelques souvenirs troubles. « Et puis tu m’as embrassé. » Je détournais le regard. Pour moi, ce baiser ne représentait rien. C’était juste une erreur. Une triste erreur. « Mais Elizabeth, il faut que tu saches que je ne dirais rien. Tu dois me faire confiance. » Je voulais la rassurer. Et me rassurer moi-même, aussi, peut-être. Je caressais doucement sa frêle épaule, et avec un sourire compatissant, je lui dis : « J’espère juste que ça ira pour toi. »
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MessageSujet: Re: Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan    Combien tu vends ta liberté, dis, combien tu vends ta poésie - Nathan  EmptySam 1 Oct - 22:02

(Désolée d'avance pour ce truc -_- Ca fait plus d'une semaine que je l'ai tapé, je me dis qu'il faut que j'améliore, mais je sais vraiment pas quoi rajouter, au risque de me répéter >.>)

Elle avait parlé de son frère. Et elle l'avait embrassé. Quelles conneries avait-elle fait, elle aurait du se taire, elle aurait vraiment du se taire, ou alors ne pas tomber sur lui, et rentrer seule, et peut-être ne pas retrouver son chemin ou s'endormir dans l'ascenseur. Et Nathan avait cette douceur dans la voix qui devenait de plus en plus insupportable. Elle n'arrivait pas à accepter son calme et sa patience quand elle-même était incapable de rester dans l'un de ces deux états. Elle n'avait cette force là, et lorsqu'elle réalisa qu'un homme dont elle ne savait rien savait ce, en quoi, elle n'avait jamais osé croire, Elizabeth ne sut comment réagir. Elle ignorait si elle devait pleurer ou hurler sur Nathan, le traiter de menteur ou tomber dans ses bras, soulagée ; mais elle prit peur, soudainement, comme si elle venait tout juste de comprendre ce qui lui arrivait. « Mais Elizabeth, il faut que tu saches que je ne dirais rien. Tu dois me faire confiance. »
Elle secoua la tête, essuya ses yeux. Elle n'y croyait pas. Elle ne pouvait pas. La confiance, une belle chose, un beau mot dont on use parfois trop. Ca ne voulait plus rien dire, la confiance qu'on accorde à un proche ne signifiait plus rien, alors comment pouvait-on l'accorder à un inconnu ?
« Je te connais pas Nathan ; et toi non plus. Qu'est-ce qui me dit que... Pourquoi est-ce que t'es comme ça avec moi ? »
Elizabeth l'avait pris pour son frère, et pourtant ils n'avaient rien en commun. A cette heure là, Ethan l'aurait déjà insultée de tous les noms, il l'aurait attrapée par les épaules violemment, non pas pour la rassurer mais pour lui faire comprendre qu'il ne voulait plus entendre parler d'elle. Il aurait fait tout ce que Nathan n'avait pas fait. Mais c'était sa façon d'être, sa façon de canaliser tout ce qu'il ne voulait pas laisser sortir, et à l'inverse, Nathan était là, généreux, plein de bonne initiative. Mais Elizabeth était incapable de lui faire confiance, ne serait-ce qu'un peu, alors qu'elle aurait cru tout ce que son arrogant frère lui aurait dit.
« J’espère juste que ça ira pour toi. » Elle secoua la tête encore une fois, parce que tout paraissait tellement absurde. Les gens normaux n'étaient censés se comporter comme ça, alors pourquoi était-il si calme et si doux avec une inconnue ramassée à trois heures du matin, ivre, fatiguée, et bavarde ? « Nathan, pourquoi ? »
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