« Holden où vas-tu ? » Ma tatie Gina débarqua dans l’entrée comme la police débarquerait dans un squat et elle me fait tellement sursauter que j’aurais pu rester accroché au plafonnier, vraiment. Bon, d’accord, j’exagère, mais quand même. « Je sors. Avec des amis. » Mensonge. Elle paraît étonnée, mais à moitié seulement. « Des amis ? Holden qui a des amis ? » Okay, je retire ce que j’ai dit. Elle n’est pas étonnée, elle se fout simplement de ma gueule. « T’es comme ta sœur, vous savez pas c’que vous voulez. Bon, salut. Et appelle-moi Vincenzo, merde ! » Je n’irais pas jusqu’à dire que je déteste ma tante mais elle me tape sincèrement sur le système. Surtout qu’elle m’appelle Holden alors que je déteste ça. Il n’y a que ma mère qui peut m’appeler Holden et aux dernières nouvelles, elle n’est pas ma mère. Sans demander mon reste, je sors de la maison.

Je ne sais pas où je vais, mais j’y vais. J’avais juste envie de sortir de cette maison de fou. Il y a ma tante qui surveille tous mes faits et gestes, mon oncle qui ne veut pas que je m’approche de ses filles, mais qui ne le dit pas clairement, ma cousine Georgina qui me casse les couilles et la dernière, la petite Stefany qui est mon petit rayon de soleil dans ce monde de barbare. Je me retrouve à la plage et je suis étonné. Y’a une plage ici ? Elle pue la merde et il fait froid. J’ai déjà dit que je détestais ce village de plouc ? Bah j’le dis ! Bon bah maintenant que je suis là, je vais y rester, hein. Ce serait con de partir, quand même. Je marche tranquillement dans le sable en pensant niaisement à mes amis qui ne m’ont sûrement pas attendu pour continuer leurs conneries. Le Bronx me manque !

Soudain, apparaît devant moi une blonde. Enfin, j’imagine qu’elle est blonde. Elle est assise et elle regarde l’horizon. En m’approchant, je vois qu’elle pleure. Une demoiselle en détresse ? C’est une mission pour Holden Vincenzo Lowrey ! « Salut ma belle. Qui donc a osé te faire pleurer ? » Elle tourna son visage vers moi et je n’avais plus qu’une envie : rire. C’est toujours ce qu’il se passe quand je vois une fille pleurer. Elles se maquillent, puis elles pleurent. Elles ne se rendent pas compte que le maquillage coule ? En tout cas, je m’en rends bien compte, moi ! J’ai essayé de me retenir de rire, mais impossible, un fou rire me prend. Je rigole pour rien, quand même, j’suis désespérant comme mec.

« Bon écoute, si c’est pour rire, tu peux déjà dégager, j’ai vraiment pas besoin d’un mec comme toi dans ma vie. » Elle prenait la mouche et cela me faisait encore plus rire. En me voyant rire, elle se leva et s’en alla plus loin. Quoi ? Elle est déjà vexée ? Il lui en faut peu ! C’est dommage, je ne suis pas du genre à abandonner aussi vite. Je l’ai prise pour cible et il est maintenant trop tard pour abandonner. Je suis comme ça, je suis du genre à m’acharner sur les gens et à les emmerder. Et j’adore quand on me répond, sincèrement, ça me fait rire. Et dans la vie, il vaut mieux rire que pleurer.

Je lui laisse cinq minutes de répit, le temps qu’elle essuie ses larmes, son maquillage et qu’elle se rende compte que je l’énerve, puis je reviens à la charge. Je m’assieds juste à côté d’elle. « Faut pas le prendre mal, ma jolie ! Tu es susceptible, non ? » Je fis une pause, le temps de vraiment l’observer mais je ne suis pas fort dans l’observation, alors je repris la parole. « Oh, et ne t’inquiète pas, je n’ai pas l’intention de rentrer dans ta vie, j’ai seulement envie de t’emmerder un peu, pour passer le temps. »

Ne t'inquiète pas pour le nombre de ligne, je peux m'adapter (a)