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 TONIA&LEONA • t'as vu là-bas, un éléphant rose !

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MessageSujet: TONIA&LEONA • t'as vu là-bas, un éléphant rose !   TONIA&LEONA • t'as vu là-bas, un éléphant rose ! EmptyLun 13 Juin - 17:56

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    Ma tête tournait, je voyais double et je rigolais comme une petite idiote. Je distinguais qu'une personne, j'arrivais à voir dans ce flou total ma meilleure amie, Talya, cette blonde que j'aime plus que ma propre personne. Elle dansait, bougeait mais je n'arrivais plus à la suivre, l'alcool avait eu raison de moi, si je continuais j'allais m'effondrer à terre et vomir mes tripes. Je rigolais encore et toujours, qui aurait pu croire que j'étais à la limite de faire un coma éthylique ? Enfin, ne parlons pas de malheur, je passerais à côté avec plaisir, j'avais déjà vu des gens dans cet état, dégueulasse. Le seul truc qui était cool ce jour-là, c'était les pompiers, magnifiques jeunes hommes, vive le cliché. Bref, la musique me montait à la tête à la vitesse de l'alcool, j'avais de plus en plus mal à la tête, j'arrivais de moins en moins à contrôler mes gestes, je décida donc d'interrompre Talya dans sa danse et séduction, je lui cassais peut-être son coup, mais tant pis, moi je ne pouvais presque plus tenir debout toute seule. « Ma chérie, j'me sens pas bien, viens on rentre. » Celle-ci montrait un signe de résistance alors que j'étais prête à lui vomir dessus, elle se retourna vers moi et me prit la main. « Bon, je te ramènes. Je pense que je vois plus clair que toi. T'es vraiment dans un sale état. » Dit-elle en rigolant, j'étais toujours dans un sale état les soirs de fêtes, bin quoi je savais que si un verre était rempli c'était pour le vider. On était dehors, l'air frais me faisait le plus grand bien, je m'allongea dans l'herbe fraiche, rien de mieux pour se calmer un petit peu, loin de cette affreuse musique qui me tuait les oreilles. « Je crois que je vais rentrer à pied, je suis trop jeune pour mourir. » « Mais non patate, je te ramènes. » Je rigola sans raison, je n'avais pas trop envie qu'elle me ramène, elle était elle aussi dans un état pas possible, quand elle commençait à monter sur les tables pour danser c'est qu'elle était foutue, contrairement à elle, quand je commençais à pleurer c'était que j'étais moi-même foutue, je n'étais pas encore arrivé à ce point. « Vas danser sur les tables et montrer ton cul aux mecs chérie, moi je vais rentrer, on se voit demain. » Je m'allongea sur elle, se relever était une difficulté insurmontable sur le moment, mais elle m'aida. Je lui déposa un gros bisou bien baveux sur la joue avant de me retourner et partir.

    Je regrettais toujours le lendemain matin d'avoir un peu beaucoup forcé sur la boisson, mais sur le moment je ne ressentais plus rien et j'adorais cette sensation, j'avais l'impression d'être ailleurs, moins d'effet que la drogue évidemment, mais quand même. Je ne pensais plus, j'avais l'impression que mon cerveau était en mode pause. Cette soirée avait été plutôt pas mal, comme toutes les fêtes "jeunes" des lycéens d'Arrowsic, la plupart déteste cette ville et pourtant on s'y amuse bien. Il y avait tous les gens que je connaissais, Jay le premier, grand fêtard de première, mais plus drogues qu'alcool il me semble. Il n'y avait pas sa petite copine à mon plus grand regret, j'aimais bien la rabaisser, il me fallait bien un bouc émissaire. Il y avait aussi Holden, l'acolyte de Jay et mec que je ne pouvais pas vraiment me cadrer, pourquoi ? Parce qu'il cri de partout que je suis une allumeuse et fille qui écarte rapidement les jambes, pourtant je sais que si on serait amis on pourrait bien s'éclater tous les deux. A cette soirée il y avait aussi Zéphyr qui y fit une courte apparition, cette fille était bizarre, surtout sur ces relations avec son cousin... Je compte bien tout savoir, mais pas maintenant, je savais même plus ou j'étais. Enfin si j'étais dans les ruelles sombres d'Arrowsic, je passais toujours par là pour rentrer à l'appartement, mais rarement seule le soir, c'était un endroit qui craignait pour faute, tous les camés trainaient là bas et les dealeurs étaient à tous les coins. Moi ce n'était plus vraiment mon délire de me droguer, une fois de temps en temps pour se marrer mais je n'étais pas vraiment accroc. Je marchais et je voyais des corps allongés, tous déchirés, les pauvres le lendemain allait être très douloureux, même plus que le mien. Je vis peu d'âme en vie, ils dormaient tous sauf une personne à l'autre bout de la rue, je m'avança pour retrouver mon chemin. Je ne voyais pas trop clair, mais je reconnu une femme, brune avec des cheveux assez long. Bref, ce n'était qu'un détail, je posa ma main sur son épaule. « Excusez-moi. » Je marqua une pause pour reprendre mes esprits, surtout pour me souvenir pourquoi j'étais venue la déranger. « Dis, je suis où là ? Je, je veux rentrer chez moi. » J'eus un rire. « J'ai perdu le sens de l'orientation à ce que je vois. » Je me gratta la tête. « T'as pas un truc à manger ? »
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MessageSujet: Re: TONIA&LEONA • t'as vu là-bas, un éléphant rose !   TONIA&LEONA • t'as vu là-bas, un éléphant rose ! EmptyLun 13 Juin - 22:35

J'étais à moitié défoncée et pourtant, je n'avais pratiquement rien pris. Juste un des petits antidépresseurs que ma sœur refusait de prendre parce qu'elle était trop fière pour admettre que sa vie était nulle et qu'elle avait besoin de ces petites pilules mauves pour se sentir mieux. Elle les avait jetées à la poubelle et je les avais trouvées. Ce n'était pas mon genre de prendre des trucs pour oublier. La drogue, ça n'avait jamais été mon trip. Mais en ce moment, j'avais bien besoin de ces saletés pour endormir la peine et la douleur qui me brûlaient de l'intérieur. Je refusais de voir un psy, parce que je serais obligée de raconter ma vie à un mec qui n'en n'avait rien à faire de moi. Et aussi parce que mes parents devraient comprendre que mon retour à Arrowsic ne me rendait pas heureuse, ou du moins pas autant que je leur assurais. Je détestais être de retour dans cette petite ville insignifiante et ennuyeuse, de retour dans ma famille trop protectrice et idéaliste. New York me manquait, le mannequinat me manquait, les fêtes, les défilés, les vêtements, le maquillage, les photos, l'attention des gens me manquait. Tout ici me rappelait ce que j'avais perdu parce que je n'avais pas eu le courage de faire ce qu'il fallait. Parce que je n'étais pas assez mince, assez blonde ou assez jeune. Chaque jour de ma piètre et morne existence ici, je regrettais de ne pas avoir sauté le manager d'IMG pour garder ma place au top de l'agence. Et je me dégoûtais de regretter ça.

Je travaillais dans un bar mal famé et très mal fréquenté dans une petite rue sombre. Je n'avais pas 21 ans, je n'avais pas le droit de servir de l'alcool, ni même d'en consommer. Et pourtant, le patron avait jugé que ma belle gueule amènerait peut-être quelques clients, ou aiderait les piliers de comptoir à vider leur portefeuille plus longtemps. Il s'était arrangé pour me faire faire une fausse carte d'identité afin que je puisse travailler là. C'était à peine s'il ne m'avait pas forcée à porter des mini-jupes et un t-shirt moulant pour venir travailler. Mes parents ne savaient pas ce que je faisais, et je leur en racontais le moins possible. S'ils savaient que des pochards de quarante ans essayaient de me tripoter à chaque fois que je leur servais une bière, ils me mettraient sûrement à la porte. Mon problème, c'est que je n'avais pas de diplôme et qu'à Arrowsic, les seuls emplois vacants étaient des postes de serveuse dans des bars miteux et carrément douteux. Alors je me laissais tripoter par ces pervers dégoûtants et je me forçais à répondre à leurs avances par des phrases toutes faites qu'ils adoraient entendre.

Il était trois heures du matin, j'étais crevée et la petite pilule que j'avais prise dans la soirée avec un fond de vodka avalé discrètement derrière le bar me rendait malade. J'avais des vertiges et je ne demandais qu'à partir. Le patron venait de fermer et m'avait renvoyée chez moi, comme chaque nuit. J'étais toujours la dernière serveuse à partir, parce que les autres étaient plus vieilles et qu'elles avaient des gosses à gérer le lendemain matin. Et aussi parce qu'elles avaient eu leur compte de fermetures, à renvoyer les ivrognes à coups de pied dans le derrière, à devoir supporter leurs avances dans la petite ruelle sombre où personne ne pourrait les surprendre. Cette nuit-là, des épaves cuvaient leur alcool ou s'injectaient de l'héro mal diluée dans les veines. Comme souvent. J'étais appuyée contre le mur à fumer une cigarette, autre habitude que j'avais prise depuis mon retour à Arrowsic, ça me relaxait et m'occupait l'esprit quelques minutes. Je n'étais pas bien et j'attendais qu'un client revienne d'avoir été vider sa vessie au fond de la ruelle pour me ramener. Ca arrivait parfois que je n'avais pas envie de rentrer à pied et que j'acceptais qu'un client pas trop moche ou effrayant me ramène. Je ne pouvais pas compter sur Pete, le patron, pour ça, mais il ne m'aurait jamais laissée repartir avec un gars douteux. Il m'aimait bien, même s'il ne le montrait pas. Il faut dire que  « mon joli petit cul » lui rapportait beaucoup.

Une main se posa sur mon épaule et je m'attendais à ce que ce soit le client, mais quand je me retournai, je me retrouvai nez à nez avec une fille complètement pétée à la limite du coma éthylique. Elle empestait l'alcool et gloussait comme une idiote. Elle me demanda quelque chose à manger. Je la regardai avec un air dédaigneux.  « Tu t'es trompée d'adresse, ici c'est pas la soupe populaire, ma fille. Rentre chez toi avant qu'un de ces camés décide de se faire ton joli petit cul. » J'étais agressive. Je ne pouvais rien y faire. C'était comme ça. J'étais en colère contre tout et m'énervait pour un rien. Cette pauvre fille n'y pouvait rien non plus et n'avait pas à subir mes états d'âmes, mais elle n'était pas la seule à en faire les frais, malheureusement. Je n'arrivais même pas à m'en vouloir d'être aussi irascible et agressive avec tout le monde. C'était en partie dans l'espoir de faire disparaître cette colère que je piquais les antidépresseurs de ma débile de sœur. Visiblement, à part me rendre malade, ces saletés ne faisaient pas d'effet.
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MessageSujet: Re: TONIA&LEONA • t'as vu là-bas, un éléphant rose !   TONIA&LEONA • t'as vu là-bas, un éléphant rose ! EmptyDim 10 Juil - 17:35

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    J'aimais cette sensation mais uniquement quand je sentais que je ne pouvais plus m'en défaire, le soir-même. Le lendemain allait être douloureux mais je ne pouvais pas penser à cela, je le vivrais bien dans quelques heures alors autant en profiter le soir-même. Cependant, boire sans cesse ne peut pas arranger les choses, j'avais déjà appris à faire la fête sans boire comme on dit sans alcool la fête est plus folles, ça peut dépendre de la soirée, de l'ambiance et des gens avec qui on partage ce moment. Un, deux et trois verres pour se mettre un peu dans l'ambiance et puis voilà qu'après trois verres tout va trop vite. Des trous de mémoires, demain je ne me souviendrais que de la moitié de ma soirée malheureusement ou heureusement. Je m'étais aventurée seule dans les ruelles d'Arrowsic, sans savoir où j'allais, je n'allais pas là où j'avais l'esprit. Je pensais à un endroit mais malheureusement mon cerveau ne marchait plus à l'endroit, s'il marchait encore à ce moment présent. Je marchais tant que je tenais debout, ça irait. Je continuais mon chemin, mais j'avais la dalle. Boire ça ne creuse pas, mais j'avais besoin de manger sinon j'allais passer ma nuit dans les petites ruelles mal fréquentées d'Arrowsic et Dieu seul sait sur qui je peux tomber. Avec le pot que j'ai, je tomberais sur un alcoolique droguée défoncé qui est en manque et qui abusera de moi. Je n'avais déjà pas l'âge de boire et je ne tenais pas l'alcool pour cause que je ne mangeais juste un fruit par jour. Je détestais cette sensation de peur quand tu sens que t'es complétement paumée, que tu n'arrives plus à rentrer chez toi, mais je ne ressentais rien : j'étais bourrée.

    Alors je marchais, me pavanant dans les rues sans me préoccuper si quelqu'un me suivait ou non, je n'avais même pas la force de me retourner, alors autant continuer tout droit pour ne pas perdre de vue mon objectif : rentrer chez moi. Je rencontrais quelques personnes allongées sur le sol, soit ils dormaient tous soit ils étaient complétement défoncé. J'ai déjà été défoncé mais j'essaie de réduire un peu ma consommation de drogue bien que celle-ci m'a beaucoup aidé à mon arrivée à Arrowsic il y a un an. Cependant, ce n'est pas du gout de Jayden alors je réduis pour lui faire plaisir mais aussi pour me calmer un peu. Je bois beaucoup pour compenser mon manque. Bref, alors que dans cette ruelle tout le monde étaient dans un état pas possible, je me calma, regarda droit devant moi afin d'essayer de marcher droit et tomba sur quelqu'un qui était là, cette personne semblait allait mieux que la plupart des gens ici. Je posa ma main sur son épaule me retrouvant face à face à une fille défoncée. Pas la peine de lui demander si elle avait consommé, je le voyais à ses yeux complétement pété. Je lui demanda un truc à manger, mais à vrai dire elle n'était pas très agréable et elle m'envoya littéralement me faire foutre. Elle était agressive alors que j'avais juste demandée à manger. Qu'est-ce qu'elle avait cette fille ? Si elle était dans un tel état c'était surement à cause du trop pleins de drogues qu'elle avait pris, si elle ne supportait pas les effets, elle n'avait pas cas en prendre. « Tu t'es trompée d'adresse, ici c'est pas la soupe populaire, ma fille. Rentre chez toi avant qu'un de ces camés décide de se faire ton joli petit cul. » Je l'a dévisagea et en la regardant bien, elle me rappela quelqu'un. De suite j'ignorais sa remarque. « Je te connais toi, je t'ai déjà vu quelque part. » Je ferma les yeux avant de les rouvrir. C'était sur, je l'a connaissait, elle n'étais pas au lycée c'était clair mais elle sortait d'où celle là ? « T'es la meuf du magazine, celle qui pète plus haut que son cul. » J'avais une bonne raison pour l'appeler comme ça, la première rencontre elle m'avait envoyé me faire foutre, elle était ensuite venue s'excuser et c'était moi qui m'avait envoyé chier. « Qu'est-ce qu'une fille comme toi fait dans cet état ? »

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MessageSujet: Re: TONIA&LEONA • t'as vu là-bas, un éléphant rose !   TONIA&LEONA • t'as vu là-bas, un éléphant rose ! EmptyVen 19 Aoû - 23:49

Je détestais l'état d'esprit dans lequel j'étais depuis mon retour. Je détestais être agressive envers tout le monde, être en colère contre moi et regretter de ne pas avoir joué les prostituées à New York. Pourtant dans mon esprit, c'était la seule chose qui expliquait tout. Si j'avais laissé ce manager me faire ce qu'il voulait, je n'en serais pas là. J'aurais vite oublié. Et j'aurais peut-être pris mon pied. Ou peut-être pas. Mais l'ivresse des catwalks aurait tout effacé. Au lieu de ça, j'avais suivi ce que ma pauvre conscience de fille bien éduqué m'avait dicté. J'avais planté ce milieu pourri jusqu'à la moëlle et j'étais revenue aux sources. Bien à contre coeur, mais sans argent, que fait-on quand on est mineure ? On retourne dans les jupes de maman. Heureusement, celles de la miennes étaient encore grandes ouvertes pour la petite fille tombée du nid. D'ailleurs, je m'en étonnais. J'avais été horrible avec mes parents. En pensant ne plus jamais les revoir sans doute. Quelle cruelle pensée! Mais ils avaient pardonné. Bien trop heureux de me revoir en vie, et pas trop amochée. A l'extérieur du moins, parce qu'à l'intérieur, j'étais une ruine. Une épave pas mieux lottie que ces camés allongés dans un coin de la ruelle. J'aurais très bien pu être à leurs côtés. Je n'aurais même pas fait tache. Et puis avec mes cernes et mon corps trop maigre, j'étais tout le portrait d'une camée qui n'a pas sa dose. Les petites pilules de ma soeur n'aidant pas à ma crédibilité, n'importe qui pourrait me prendre pour une toxico. Ce que j'étais, au fond. Piquer les anti dépresseurs de sa soeur et les avaler en cachette avec une gorgée de vodka derrière le bar, ce n'est pas être un peu toxico? Sans doute un peu.

Cette pauvre gamine ne méritait certainement pas que je déverse sur elle tout mon venin. Mais elle était arrivée au mauvais moment au mauvais endroit. J'étais mal. Mes vertiges ne s'arrangeaient pas et j'avais envie de vomir. Malgré la chaleur des journées, les soirées étaient fraîches et j'étais trop peu vêtue. Des frissons parcouraient mon corps. J'avais mal aux pieds et la tête comme un seau. Je rêvais d'être dans mon lit, endormie, loin de toutes mes pensées. Malheureusement, même le sommeil ne suffisait pas à faire disparaître mon mal être. Je rêvais de ma descente aux enfers quasi quotidiennement et me réveillais en sursaut chaque fois que mon esprit vagabondait trop loin. Quand je me voyais avec ce pervers de manager. J'aurais peut-être dû le sauter, finalement.

Ma colère contre tout et tout le monde n'alla pas en diminuant lorsque la gosse me lança avec un air dédaigneux que j'étais la "fille des magazines, celle qui pète plus haut que son cul". Elle avait probablement de la chance que je tenais à peine debout. Si j'avais été plus clean, je l'aurais sûrement gifflée. Je tirai sur ma cigarette en serrant les dents. Je n'avais pas envie de lui répondre. Sinon je ne répondais plus de rien. Je jetai un oeil sur ma droite, guettant si le client avait fini son affaire. Il fallait que je rentre. Je reportai mon regard sur la gamine qui me faisait face. Physiquement, elle n'avait pas grand chose d'une lycéenne, et pourtant, c'en était bien une. Sa voix d'ado et sa façon de se tenir la trahissaient plus qu'autre chose. Aussi bourré qu'elle était, elle n'en n'était pas moins mineure. Encore plus mineure que moi, mais je me garderais bien d'en faire la remarque. « C'est à moi que tu poses la question? T'as quoi? 16 ans? » Je sentais un mal de tête se profiler et une pression désagréable sur mes tempes. Bon dieu, il fallait que je rentre! « Tu devrais pas être chez toi? T'as pas de parents ou quoi? A 16 ans je traînais pas bourrée dans les rues d'Arrowsic. » Même si Arrowsic était une petite ville très calme et sans histoire, elle avait tout de même son lot de cas bizarres. Qui étaient principalement basés dans l'endroit où nous nous trouvions actuellement. Moi, j'avais fini par me faire une raison et je ne les regardais même plus. Eux non plus, ne faisaient plus attention à moi. Mais elle, une gosse de 16 ans tout au plus... « Bordel, mais tu tiens même pas debout. Bon, t'habites où? Quelle question! Si tu le savais tu serais déjà chez toi. » Je me maudissais déjà de jouer les gentilles filles, mais elle ne méritait pas non plus d'être laissée à son sort dans cet état. Je tirai une nouvelle fois sur ma cigarette tout en réprimant mon envie de hurler. Et ce client qui ne se ramenait pas... Quoique je ne pouvais décemment pas lui demander de ramener la gosse chez elle. Ca lui donnerait des idées. Je lui criai que je me tirais. Il me répondit d'un grognement un peu rauque.

« Bon, ramène-toi, c'est pas un endroit où traîner quand on a 16 ans et qu'on est bourrée. » Je l'attrapai par le bras, pas forcément délicatement, mais je n'étais pas là pour jouer les mères Theresa. C'était déjà pas mal que je ne l'avais pas envoyée se faire voir.
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