Sujet: Cam & Lys “ Et du cœur à tes lèvres, je deviens un casse-tête ” Ven 15 Juil - 12:01
Alongais dans ce lit plein de souvenir je n'arrive pas à dormir. Deux nuits que je vois défiler mes larmes d'enfants, mes rires d'adolescents. La fin d'après-midi où j'avais décidé de partir, de m'enfuir. J'ai crapahuté de pays en pays, essayant avec patience d'oublier ce qui composé mon passé. Un peu comme un chien errant, sauf qu'au lieu de me faire jeter par mes maitres c'est moi qui est rongé ma laisse. Un long soupire m'échappe alors que je me retourne pour la douzième fois dans ces putain de draps. La chaleur de la journée a été amagaziné par la maisons tant et si bien qu'il fait horriblement lourd à l'intérieur. Un coup d'oeil à l'extérieur m'indique une narguante pleine lune, j'abandonne alors le combat et décide de me lever. Je saute donc sur mes pieds et enfilant quand même un caleçons je descend l'escalier de la vielle bâtisse. Les marches qui grince je les évite avec la connaissance d'un habitant de longue date. Le manque de lumière ne me dérangeant aucunement j'enfile mes tongs et sort dans le jardin. C'est lorsque j'ai passé le portillon, manqué de me cassé la gueule sur une chaise de jardin renversée que je calcule que mes cigarettes sont restées bien sagement sur ma table de nuit. Putain, ça ça fait chier. Soupirant à nouveau et maudissant mon étourderie, j'hésite quand même mais me décide à l'idée d'un bande de nicotine risquant d'être intenable. Je rebrousse donc chemin, me tape l'orteil dans le montant du lit et remercie les dieux que ma grand-mère est un sommeil lourd. Sautillant sur place en me mordant la lèvre inférieur, j'attrape vite le paquet de tabac file dehors pour la seconde fois.
Après une quinzaine de minutes à marcher sur un vieux chemin que j'ai eu la surprise de voir par trop emmerder, j'arrive à la cabane. Cette cabane dans un arbre qu'on avait construit deux été de suite. Planches de bois clouées par nos bras de près-ado, qui avait d'ailleurs vu nos premières nuits de fête. Bien que la fête ici ça ne soit pas le truc le plus répandant et excessif, on y avait partagé nos premières bières chiper dans le frigo. Je grimpe rapidement l'échelle, pousse un peu sur la porte qui a éternellement coincée puis rentrer. Légère odeur de sève et d'humidité qui m'assaille alors que je vais m'affaler dans un des vieux fauteuil qu'on avait eu temps de mal à monter là-haut. Un peu de nicotine me fait bien envie tient... Oui, sauf que j'ai pensé au tabac, mais pas du tout au feuille qui font avec. Troisième long soupire de la soirée, je ramène mes genoux contre moi en constant qu'en simple calbard j'ai un peu frais. Mais non là j'ai vraiment la flemme de faire le chemin inverse. Je me remet donc à penser, et c'est à ce moment là que le sommeil vient enfin me visiter.
Sujet: Re: Cam & Lys “ Et du cœur à tes lèvres, je deviens un casse-tête ” Ven 15 Juil - 22:51
J'attrape un des livres posé dans le bac en plastique, jetant un coup d'œil au nom de l'auteur pour trouver sa place parmi les dizaine disposés dans le rayon. Je laisse entendre un soupire en le plaçant au bon endroit, passant ensuite une main sur mes yeux. La fatigue commence à se faire sentir ; travailler dans une bibliothèque, le métier chiant par excellence. En même temps, je pouvais faire quoi pour remplacer ? Pas grand chose, il aurait fallu bien travailler pendant ma période lycée, plutôt que d'enchaîner les sorties, sécher les cours pour aller me poser dans un jardin public en fumant un joint avec mes potes. On finit toujours par regretter ses conneries d'adolescent. Mon père m'avait proposé de devenir flic, comme lui ; en me balançant au détour d'un repas que travailler parmi les livres allait me transformer en la plus grande fiotte du village. Je l'emmerde, je ne finirai pas comme lui, à aller me saouler au bar toutes les aprems car trop en manque d'action, et me faire aussi chier qu'ici. Au moins, à la bibliothèque, j'étais tranquille, je pouvais buller dans un coin en attendant que les mamies viennent me quêter pour les aider à traverser les rayons. Au moins, je me sentais utile à quelque chose. Bien entendu, tout ce que je pouvais penser, sur ma condition, sur les remarques de mon paternels et ses rêves à deux balles, je me gardais bien de lui communiquer ; je me serais reçu une putain de gifle, et une engueulade à en faire trembler les murs aurait directement suivie. Dans ces moments là, faut mieux fermer sa gueule et attendre sans broncher que l'humeur passe. Je vais pour me pencher, attraper le dernier livre, mais quelqu'un me prend de vitesse. Je me redresse, découvrant le visage souriant de Pamela, la fille de la patronne. « Tu vas te tuer à la tâche Cam. » Je penche la tête sur le côté, passant une main dans mes cheveux en lui rendant son sourire. Elle est tellement gentille Pam, j'aurais pu lui dire de tout rangé, elle l'aurait fait avec bonne humeur. « Je suis plein de ressources Pam. » Tu parles. Un empire pour qu'on me laisse rentrer chez moi. La blondinette avance d'un pas, pour poser le bouquin. « Il y a une fête ce soir. Enfin dans vingt minutes. J'étais venu te demander, si tu voulais pas m'y accompagner. » Elle baisse la tête, mordille sa lèvre inférieure en replaçant une mèche miel derrière son oreille. Je hausse les épaules. « Faut voir. » Nouveau pas en avant de sa part, et sa main glisse le long de mon bras. « Enfin je voudrais pas te précipiter. J'ai entendu dire que tu avais quitté Sarah et ... » Forcément, j'aurais dû m'en douter. J'attrape doucement sa main, réduisant une nouvelle fois la distance pour poser mes lèvres sur son front. « Faut me laisser le temps de recoller les morceaux. Tu sais, Sarah et moi, c'était du sérieux. » Tu parles, deuxième édition. Rien à foutre de Sarah, mais pas de Pam. Je l'aime bien, et n'avais aucune intention de la blesser. Elle hoche la tête et je recule. « je vais … y aller. »
Vie à la con. Faudrait que je quitte Arrow, que j'aille m'installer autre part, à Londres par exemple. Sans mon père pour répéter sans cesse ses horreurs en sortant du travail ; sans cette tripotée de nanas qui me tournaient autours en me prenant pour le mec de leur vie, le type bien qui respecte les filles et compagnie. Foutue connerie. A me voiler la face, je cachais totalement mon caractère aux autres. Tant pis, life goes on comme on dit. Puis si j'arrivais à amasser assez d'argent, je pourrai me barrer d'ici. Mes pas me portent d'eux même vers l'arbre immense, un peu en dehors d'Arrow. Le refuge, le seul endroit où je me sentais encore moi. Enfin moi, façon de parler. Quand il manque la moitié de notre être, on reste brisé, un autre qui gravit dans une réalité fictive. J'attrape un des barreaux de l'échelle pour me hisser jusqu'en haut, pénétrant dans la cabane en lâchant un juron avant de me buter contre une forme humaine. « Bordel, dégage de là. » Je gueule, histoire de faire dégager l'intrus de ma cabane.
Sujet: Re: Cam & Lys “ Et du cœur à tes lèvres, je deviens un casse-tête ” Sam 16 Juil - 0:00
Mes pieds foulent un sable chaud, pas brulant, juste agréablement remplie du soleil de l'après-midi venant de s'écouler. Celui-ci se couche d'ailleurs à l'horizon dans un camaïeu de rose-orangé qui fait rêver. Les bruits des vagues me fait détourner le regard du ciel doucement enflammé et je remarque cette drôle de forme blanche au bord de l'eau. Je me décide alors à aller voir, me mouvant avec lenteur jusqu'à l'endroit où meurt l'écumes. Seulement plus je m'approche, plus un odeur sordide me monte au nez, me faisant grimacer. J'hésite même à reculer, mais une curiosité intenable me pousse à avancer. Pourtant le parfum de mort qui embaume de plus en plus l'espace autours de moi, se fait oppressant, presque irrespirable. Je tousse, porte la main devant ma bouche et les larmes aux yeux comme brulés. Mais j'avance, encore et toujours, malsain désir de savoir ce qui fait si mal. La forme blanche elle se dessine de plus en plus nettement, comme un tas de fourrure et d'ossements sans queue ni tête. Je tend la main devant moi, veux toucher, essayer de comprendre ce que c'est. Puisqu'après tout, l'odeur ne vient peux être pas de là. C'est si blanc, ça à l'air si duveteux, comme cela pourrait-il puer à ce point ? J'effleure les poils longs et tout doux, seulement la seconde d'après ils deviennent des filaments noirs et gluants, comme des restes fumant d'un monstre infernal. Un haut le coeur me prend alors que je comprend qu'il s'agit d'un amas de carcasses en décompositions, les orbites vides et sans paupières me jetant leurs regards glacés au visage. Je ne peux même pas hurler.
“ Bordel, dégage de là. ” Une voix qui résonne avec rudesse, comme le souvenir d'une claque qui vous réveille en sursaut. C'est d'ailleurs ce qui m'arrive alors que je fini le cul sur le planché, bousculé par je ne sais qui. L'intonation agacé mais surtout comme propriétaire des lieux ne me plaisant gère je me retiens d'en tout et pour tout aller foutre mon poing dans la figure de l'arrivant sans même regarder son visage. C'est pas possible me dites pas que Cameron aurait eu le culot d'indiquer à quelqu'un où était notre cachette ?! Quoiqu'avec ce sale couard, je me méfie maintenant. Alors je me frotte les yeux puis me passe la main dans les cheveux, ne me mettant aucunement debout, j'vois pas pourquoi je ferai l'effort. “ Nan mais c'est un club privé ici, va voir ailleurs le squatteur ! ” D'une douceur sans nom à mon tour je balance ça tout en relevant les yeux pour fusiller mon interlocuteur du regard. Seulement, avec l'interlocuteur qui se trouve en face de moi, mon regard noir se transforme en une surprise muette. Une mauvaise surprise oui. Cameron qui me fait face, et qui a drôlement changer putain, j'peux vous dire que ça fait l'effet d'une douche froide. Mon coeur qui battait à toute allure à cause de mon cauchemars s'emballe un peu plus encore. Une seconde un "mais qu'est c'qu'il fait là" me traverse l'esprit, mais je réalise que c'est notre endroit ici. Normalement donc il aurait autant que moi le droit d'être là. Oui, normalement. Mais vu la lâcheté dont il a fait preuve avec moi il y a 5 ans, j'vois pas pourquoi il se radine ici. Mauvaise conscience peu-être ? En tout cas moi j'ai l'air bien con, en calbar et pieds nues, la bouche entre-ouverte à ne plus savoir quoi dire.