tout fini toujours bien, si ça ne va pas, c'est que ce n'est pas la fin.

WINCHESTER, KIMBERLY LIV

NOM winchester. ۱ PRÉNOM(S) kimberly liv. ۱ ÂGE vingt-quatre ans. ۱ ORIGINE américaine. ۱ STATUT CIVIL célibataire. ۱ OCCUPATION dirige une compagnie de cosmétique. ۱ GROUPE filthy youth. ۱ AVATAR sophia bush. ۱ CREDITS tumblr.

PSEUDO OU PRÉNOM mon nom c'est Noémie mais, mes amis m'appellent No-im. Sinon mon pseudo est Blue Eyes. ۱ ÂGE je vais souffler mes 16 bougies le 9 novembre. ۱ COMMENT AS-TU OUVERT LA PORTE DE THUB ? vous me frappez si je vous dis que je m'en souviens plus ? Sûrement en allant d'un partenariat à l'autre, ça fait si longtemps. ۱ TU LA TROUVES COMMENT LA DÉCORATION CHEZ NOUS ? BELLE. non sérieux j'adore toutes les versions que j'ai pu voir depuis que je connais THUB et elles sont toutes sublimes. ۱ PARLE MAINTENANT OU TAIS-TOI À JAMAIS Lassée de Hudgens, je reviens en force avec la belle Sophia, en espèrant qu'elle soit la bonne, en tout cas, avec le temps que j'ai passé pour l'histoire, c'est mieux ! Sinon, mes ptits loulous, vous êtes encore pris avec moi mais, je suis sûre que vous vous en rejouisser! ۱

→ CHAPITRE UN.« l'enfance est ce que nous passons notre existence à essayer de retrouver. »

9 novembre 1995, 9 ans

Cher Journal,
C’est la toute première fois que je t’écris et étant donné ce qui se passe dans ma famille, j’imagine que ce sera loin d’être la dernière aussi. C’est mon amie Kelsey qui m’a offert ce journal pour y écrire tout ce que je pense, tout ce que je ressens. Elle n’aurait pas pu choisir meilleur cadeau pour mon anniversaire, j’ai tant besoin de me confier à quelqu’un ces temps-ci… En fait, je n’ai même pas attendu que la visite soit partie pour t’écrire, je suis à l’instant même cachée dans le grenier, mon endroit préféré, encore plus intime que ma propre chambre. Malgré que ce soit mon anniversaire, que tous mes amis soient là, que j’ai reçu des dizaines de cadeaux et que ce soit une magnifique journée ensoleillé, mon cœur n’est pas du tout à la fête. Ma mère a du s’absenter encore une fois, elle a dit que c’était important, comme si le jour de mes 9 ans ne l’était pas. Parfois, j’ai le sentiment qu’elle ne m’a jamais désirée, que je suis une charge sur ses épaules et qu’elle aurait préféré ne jamais m’avoir. C’est peut-être la raison pourquoi je n’ai jamais eu de petit frère ou de petite sœur après toutes mes prières avant d’aller me coucher. Mon père, quant à lui, est toujours accroché à son cellulaire, c’est comme s’il était littéralement collé sur son oreille. C’est à peine s’il a eu le temps de me dire « Joyeux Anniversaire Trésor » entre deux coups de fils. Malgré que j’ai tout ce que je veux sans même lever le petit doigt, j’aurais bien échangé mes parents pour avoir davantage de soutien et d’affection. Une chance que je suis entourée d’amis présents et attentionnés. Justement, je les entends appeler mon nom, ils doivent se demander où est-ce que je me suis cachée. J’entends mon père crier que je dois venir souffler mes bougies. Je devrais sûrement aller les rejoindre, après tout, c’est moi la vedette de la journée.

17 janvier 1997, 10 ans

Cher Journal,
Je suis dans de beaux draps ! Je me suis rendue à l’école mais, je n’ai pas pu avoir de cours car, l’école a fermé en raison de la terrible tempête de neige qui fait rage. Je suis donc revenue à la maison grâce à mon chauffeur privé. Sachant que ma mère était à l’étranger et croyant que mon père était au bureau, j’ai ouvert la porte et je me suis enfermée dans ma chambre sans annoncer ma présence. Mais j’ai entendu des voix dans le couloir. Une voix d’homme puis celle d’une femme. La voix de l’homme semblait étrangement à celle de mon père et celle de la femme me disait vaguement quelque chose mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Je me suis approchée de la porte pour écouter ce qu’ils se disaient. C’était difficile à comprendre, mais j’ai pu différencier les bécotages des mots d’amour. Étonnée, je suis sortie de ma chambre et je les ai surpris en plein action. Mon père n’avait plus de chemise et ses cheveux étaient en bataille, tandis que la femme, que je n’avais pas réussi à identifier, était en fait la secrétaire de mon père. Le visage de ce dernier a carrément viré au rouge cramoisi. Je sentais la honte mais aussi la colère montées en lui. De mon côté, j’étais paralysée, j’hésitais entre déguerpir et oublier ce que je venais de voir ou demander des explications auprès de mon père. J’ai ouvert la bouche mais, aucun son en n’est sorti. En fait, ce sont mes larmes qui se sont mises à couler le long de mes joues, malgré toute ma volonté pour les retenir. Sans demander mon reste, je leur ai tourné le dos et me suis mise à marcher dans la direction opposée à la leur. Mais mon père m’a agrippée le bras et m’a fait promettre de ne rien dire à maman. Je me suis débattue jusqu’à temps qu’il lâche prise et je me suis réfugiée au grenier, là où je sais que j’aurais la paix. Je n’en reviens toujours pas, comment a-t-il osé faire une telle chose ? En plus de demander à sa propre fille de garder cet immense secret. J’ai honte pour lui. C’est totalement inacceptable. Tromper la femme avec qui il partage sa vie depuis près de 15 ans. Depuis combien de temps ce petit jeu dure ? Il mériterait que j’appelle sur-le-champ ma mère pour tout y raconter mais, je n’en ai pas l’envie. De toute façon, elle ne me croirait pas, elle éclaterait sûrement de rire et me dirait que j’invente des histoires pour qu’elle revienne à la maison. Alors, j’imagine que je me mettrais à pleurer en me disant que c’est génial d’avoir une mère qui croit que sa fille lui raconte toujours des mensonges et qui cherche trop l’attention…

10 mars 1998, 11 ans

Cher Journal,
Et le voilà parti, parti sans dire un au revoir, un adieu, parti en laissant tout derrière lui, sa famille, sa femme, sa fille, son entourage, parti quelque part où je ne pourrais le rejoindre. Il est parti avec cette femme qui pourrait être sa propre fille tellement elle est jeune ! Parti avec cette femme avec qui je l’ai surpris en train de faire des mamours lors de cette tempête de neige. Pourtant, j’ai gardé son secret depuis tout ce temps, je n’ai jamais osé faire ne serait-ce qu’une allusion à ma mère que son mari le trompait avec sa secrétaire. Pourtant, elle a dû s’en rendre compte, après tous les soupers manqués en famille, les évènements importants ratés, les activités annulées à la dernière minute. Mais je crois que ce qui a fait débordé le vase, c’est bien lorsqu’il a manqué leur repas en amoureux pour célébrer leur 15e année de mariage. Et maintenant, il est parti, tel un coup de vent, en laissant seulement sa bague de mariage sur le petit meuble à l’entrée. Je ne le verrais certainement plus jamais. C’était la seule personne qui m’apportait un semblant, un tantinet d’affection dans cette famille trop préoccupée par leur travail respectif et il a osé m’abandonner à mon triste sort. Pour cette simple et unique raison, je le hais. Ce n’est qu’un lâche et, à bien y penser, j’espère ne jamais le recroiser de toute ma vie. Maintenant, je suis toute seule avec ma mère, Julia, cette femme qui me donne aucun soupçon de tendresse. Même les femmes de ménage sont plus attentionnées à mon égard qu’elle, ma mère ! En fait, rien ne changera, je souperai seule, ferai mes devoirs seule, jouerai seule, comme d’habitude, je serai seule dans cette immense demeure qui devrait respirer le bonheur tellement il ne manque rien mais tu sais, les apparences sont parfois bien trompeuses…

→ CHAPITRE DEUX.« la maladie de l'adolescence est de ne pas savoir ce que l'on veut et de le vouloir cependant à tout prix. »

23 mai 2003, 16 ans

Cher Journal,
Génial ! Me voilà avec la magnifique réputation de « fille facile » et ce n’est que les mots qui se disent car, j’ai bien d’autres surnoms, plus vulgaires, à ce qu’il paraît. Mais sur quoi se basent-ils ? Sur le fait que j’ai de nombreuses conquêtes et que je ne suis pas nécessairement sérieuse dans mes relations ? Ils ne comprennent sûrement pas qu’en fait, je fais tourner naturellement les têtes des jolis mecs et que je n’ai qu’à me servir. À bien y penser, je crois qu’ils sont juste jaloux car, j’obtiens toujours tout ce que je veux ou tout simplement parce qu’ils ne font pas partis de ma bande. Oui, ça doit être cela ! Mais qu’est-ce que je pourrais bien y faire ? C’est dans ma nature, d’attirer, ce n’est pas de ma faute si mon visage et mon corps en fait jalouser plus d’une. Certains de mes amis me conseillent de ralentir le rythme, ils disent que sinon je pourrais me faire jouer de vilains tours et que je le regretterais plus tard. Mais qu’est-ce qui pourrait bien m’arriver de si grave ? Me faire repousser ? Impossible ! Me faire violer ? Bin voyons ! Je sais mes limites tout de même. Je ne vois pas où est le problème, je ne fais que m’amuser après tout, rendre ma vie piquante et pleine de rebondissements pour que je ne m’ennuie jamais. Pour tout dire, j’ai besoin de ça. L’attention, l’amour, la tendresse que me procurent ces jeunes hommes remplace et me fait oublier ce que je n’ai pas à la maison en ce moment. Tout le monde le sait qu’il faut aimer et être aimé dans la vie, alors c’est ma façon à moi d’être aimée. Mais jamais je dirai ces choses aux autres, je passerais sûrement pour la jolie fille en manque d’affection et d’attention – même si c’est la triste vérité – malgré que je me fous pas mal de ce que les autres pensent de moi.

27 juillet 2003, 16 ans

Cher Journal,
Tu sais ? Ils avaient raison… Ils avaient tous raison. Et qu’est-ce que j’ai fait ? Encore juste à ma tête et j’en ai malheureusement payé le prix, comme ils l’avaient prédit. J’aurais bien voulu te dire ce qui s’est passé cette nuit-là mais, j’en suis incapable, malgré tous mes efforts conjugués, je n’arrive pas en m’en rappeler. Tout ce que je sais, c’est que je suis allée dans ce bar où je n’ai pas l’âge d’y entrer, j’avais passé une si mauvaise journée que j’avais sûrement cherché à m’amuser, relaxer, oublier. En tout cas, je peux confirmer que j’ai oublié, tout, tout, tout. Je ne sais pas pourquoi ni comment je me suis retrouvée dans cette chambre d’hôtel, seule et complètement nue, ni pourquoi j’avais cette drôle d’impression d’avoir été droguée sans le savoir. C’était étrange, j’avais mal, je me sentais sale, j’avais peur. Je n’avais pas cherché à retrouver la personne qui m’avait subir ce cauchemar – une partie de ma conscience me disait que je n’avais pas été consentante vu les bleus et les égratignures sur mes bras – alors j’ai enfilé mes vêtements de la veille et je suis partie sans un mot. Et j’ai beau cherché, dans tous les recoins de ma mémoire, le seul et unique souvenir que j’ai de cette soirée, c’est cet homme d’une quarantaine d’années qui me fixait d’un regard pervers, au fond de la salle, avec sa bière à moitié entamée. Je me doute bien que c’est lui mais, je ne veux rien savoir. J’ai peur, et si j’aurais été enceinte ? Ça aurait été carrément catastrophique. Mais j’ai pris mes précautions, j’ai passé un test de grossesse hier et le résultat était négatif, à mon plus grand soulagement. Mais ça beau faire maintenant deux semaines que ça s’est passé, je n’arrive toujours pas à tourner la page, malgré tous mes efforts pour oublier. Je ne suis plus la même, mes amis en qui j’avais le plus confiance m’ont lamentablement laissé tomber, disant que j’avais eu ce que je méritais. Je me retrouve désormais encore plus seule qu’auparavant. Et pas question que j’aille pleurnicher auprès de ma mère, de toute façon, je crois que ça ne la toucherait même pas et qu’elle aurait la même opinion que mes anciens amis. Je n’ai plus faim, je n’ai plus le goût d’aller à l’école - déjà qu’on devait me forcer à y aller - et je n’ai plus d’amis. Ça sonne quasiment comme si j’avais le goût de m’enlever la vie. Mais ne t’inquiète pas, je ne ferai jamais une telle chose. Seuls les lâches ont recours à cette méthode et je suis loin d’en être une. Malgré que je n’ai pas le goût pour le moment de me battre pour retrouver mon sourire et ma bonne humeur d’antan, je sais que mon petit train-train reviendra un jour, il suffit d’attendre et d’espérer. Pour l’instant, j’accepte mes erreurs et vis avec les conséquences.

15 octobre 2004, 17 ans

Cher Journal,
Depuis ce qui m’est arrivée, ma vie sociale est passée de « excitante » à « pitoyable ». Je ne parle plus en cours, au grand bonheur de mes professeurs, je mange seule, à cet endroit où ces personnes rejetées par les autres se regroupent et que j’aimais bien rabaisser de temps à autre lorsque j’étais le centre d’attention de tous. Et comble de l’ironie, c’est à mon tour d’être à leur place et je les comprends dorénavant. Plus personne n’ose m’adresser la parole à part pour me lancer des réflexions désobligeantes. Je n’avais plus d’espoir jusqu’au jour où cette nouvelle arrivante qui ne connaissait absolument rien à mon sujet vienne à ma rencontre. Elle affichait un sourire invitant et rassurant tout en s’asseyant à ma table. Tout le monde la regardait, se posant tous la même question, mais qu’est-ce qu’elle foutait avec cette pauvre fille ? Malgré tout, elle ne semblait même pas s’en rendre compte et a commencé à me faire la conversation comme si cela faisait des années qu’on ne s’était pas vue. Au début, j’étais méfiante mais, cela faisait si longtemps que je n’avais pas parlé de tout et de rien avec quelqu’un que je me suis laissée convaincre par la gentillesse et la sincérité que dégageait l’inconnue devant moi et j’ai oublié les regards toujours fixés sur nous. La jeune fille qui a laissé entrer des filets de lumières dans mon petit monde gris se prénomme Adiele et c’est un ange tombée du ciel. Je ne sais pas par quelle chance elle a décidé de venir à ma rencontre mais je lui dois toute ma reconnaissance. Grâce à elle, mon sourire et ma bonne humeur sont revenus d’eux-mêmes et j’ai enfin une vraie amie sur qui je peux me fier. Tu sais, ce genre d’amis que tu peux appeler au beau milieu de la nuit pour lui demander de venir t’aider à enterrer un cadavre et qui va seulement répliquer j’amène la pelle, on se rejoint où ? Eh bien, c’est Adiele tout craché. En fait, si j’avais été l’ancienne Kimberly, celle qui se croyait au-dessus de tout et pouvait faire tout ce qu’elle désirait, jamais au grand jamais je ne m’aurais intéressée un seul instant à cette jeune fille qui ne veut que du bien autour d’elle et qui assume tout ce qu’elle fait. Mais comme on dit, la vie fait bien les choses. Malgré le fait que parfois je rêve de revenir au temps où tous les garçons étaient à mes pieds et que mes amies buvaient mes paroles, je suis contente d’avoir trouvé quelqu’un qui sait me faire redescendre sur terre. Je ne suis plus toute seule et c’est tout ce qui compte. En plus de bien s’entendre, nous avec plus de points en commun que nous le croyons. Nous partageons la même passion pour la mode et les produits de cosmétiques. Justement, nous couvons le même rêve, celui de partir un jour une grande marque de produits de beauté qui sera connue à travers l’Amérique et peut-être bien le monde, qui sait. Je pense même bientôt en parler avec ma mère, qui a de nombreux contacts. Mais vu qu’elle s’obstine à croire que je suis bonne à rien, je devrai me montrer convaincante.

→ CHAPITRE TROIS.« on croit que les rêves, c'est fait pour être réaliser. C'est ça le problème des rêves : c'est que c'est fait pour être rêvé. »

2 juin 2008, 21 ans

Cher Journal,
Tu sais, j’ai persévéré, je me suis acharnée et devine quoi ? J’ai réussi ! Après des années de compromis, de supplications et d’acharnement, j’ai réussi à convaincre ma mère de m’aider à partir ma propre ligne de cosmétiques. Julia a accepté de faire jouer ses contacts à mon avantage pour que le rêve que je chérissais depuis tant de temps puisse se réaliser. Tu ne sais pas à quel point j’étais heureuse quand elle m’a annoncée cette magnifique nouvelle, j’en ai même pleuré ! Mais je suite vite redescendue sur terre quand elle a ajouté que nous devions partir pour New York. C’était la seule condition, mais cette dernière me déchirait. Elle avait pourtant raison, jamais ma compagnie ne pourrait avoir un vrai succès si je reste ici, à Arrowsic. Mais cette décision me déchirait le cœur, quittée tout ce que j’aimais, tous mes amis, c’était comme si on m’arrachait de mes bases. J’en ai parlé à Adiele, je l’ai même invitée à se joindre à nous pour cette nouvelle aventure, sachant très bien qu’elle rêvait tout autant de faire partie de cette compagnie à mes côtés. Mais ça a été un non catégorique, elle ne voulait pas quitter Arrowsic, se sentant désormais chez elle. Je soupçonne aussi qu’elle ne fasse pas vraiment confiance à ma mère et qu’elle se sentirait peut-être de trop. Partir sans ma meilleure amie, celle qui m’a sorti de ce trou sans fin, m’a remise en doutes. Ce projet, je croyais le réaliser avec elle. Mais Julia m’a mise de la pression et j’ai fini par céder. Deux jours plus tard, j’ai emménagé à New York, cette ville que j’ai longtemps rêvé de visiter, voir habiter. Une partie de moi était déchirée mais, l’autre qui était aux anges a fini par prendre le dessus et j’ai oublié ma tristesse. Tout s’est passé très rapidement. Dès que je me suis installée, ma mère m’a emmenée devant des gens très haut placés et, à mon plus grand désarroi, Julia a décidé le nom de ma compagnie. J&K Inc. « j » pour Julia et « k » pour Kimberly. J’ai été très étonnée, mais je n’ai pas répliqué. Comment a-t-elle osé choisir le nom de ma propre compagnie ? Je bouillonnais de l’intérieur, mais je n’ai rien dis, lui faisant confiance. Alors voilà, la ligne J&K Inc. est ainsi née. Encore aujourd’hui, je suis furieuse qu’elle aille décider à ma place et qu’elle ait eu le courage de mettre son initiale avant la mienne. Ce n’est pas sa compagnie, c’est la mienne et je sens qu’elle en prend avantage. De toute manière, je ne peux rien faire pour l’instant, je veux vraiment que ça marche et si je décide de la contrarier, mon rêve pourrait tout aussi bien s’écrouler et je m’en voudrais à mort. Donc, pour l’instant, je fais à sa guise, mais ça ne durera pas longtemps…

29 janvier 2010, 23 ans

Cher Journal,
Je n’en reviens toujours pas ! Le succès de la compagnie J&K Inc. est tout simplement incroyable. Mes produits se vendent comme de petits pains chauds et ma publicité monte en flèche. Ce matin, on en a même parlé aux nouvelles. Je suis si heureuse ! Tout à l’heure, je vais me retrouver en studio pour une petite entrevue mais je crois que ce sera plus Julia qui va parler… Mais bon, je fais avec. Je ne peux m’empêcher de penser à Adiele, et si elle me voyait à la télévision ? Comment réagirait-elle ? Est-ce qu’elle m’a pardonnée de l’avoir abandonné à Arrowsic ou comprend-t-elle que je devais prendre une décision au plus vite et que je ne pouvais laisser filer mon rêve ? Serait-elle fière de ce que j’ai accompli jusqu’à maintenant ? Elle me manque tu sais, énormément. Au début, je lui envoyais des tonnes de e-mails et de texto et maintenant, je ne lui parle plus. En fait, je n’ai pas vraiment le temps, entre les rencontres, les séances photos et les importantes décisions à prendre. Je me consacre entièrement à la compagnie et j’ai parfois de la misère à me retrouver. Malgré que ma mère dirige quasiment l’entièreté de la ligne, j’ai énormément de boulot. Mais j’aime ça, j’adore ça. Je ne pourrais demander mieux. En tout cas, j’espère qu’elle ne m’en voudra pas… Je devrais faire quelque chose, prendre de ses nouvelles quoi ! Mais je ne sais pas quand, j’ai tellement de boulot ces temps-ci que je me surprends d’avoir trouvé un peu de temps pour t’écrire. D’ailleurs, je devrais m’y remettre !

4 aout 2010, 23 ans

Cher Journal,
Ce n’est pas possible ! Elle bousille carrément ma vie cette femme ! Dans le fond, elle n’a jamais changé d’opinion sur moi, elle croit toujours que je ne suis qu’une bonne à rien et que je ne devrais jamais prendre de décisions, aux risques de faire faillite. J’en ai plus qu’assez ! Je comprends désormais pourquoi Adiele ne voulait pas s’embarquer à cause de Julia, elle avait parfaitement raison et je ne l’ai pas écouté, encore une fois. Mais je tenais tant à ce projet que j’ai dit oui à tout sans mettre mes propres conditions. La compagnie va super bien en ce moment, mais je suis incapable de mettre ma propre touche personnelle. Julia refuse toutes mes idées et je suis certaine qu’elle ne leur porte même pas une petite attention. Pourtant, je suis sûre que mes idées pourraient être bien pour la ligne. Mais non, elle n’en fait qu’à sa tête, comme si la compagnie était à elle. Je suis désolée, mère, mais tu as tout faux, c’est mon nom qu’il y a sur les papiers. Dans le fond, tu es mon employée, je pourrais te virer aujourd’hui si je le voulais et j’aurais pu le faire bien avant. Mais j’avais confiance en toi, je croyais que tout ce que tu faisais, c’était pour mon bien, mais au contraire, tu ne pensais qu’à ta petite personne. Navrée très chère, mais ce petit jeu achève et tu te retrouveras sans rien.

→ CHAPITRE QUATRE.« Il y a bien des manières de ne pas réussir, mais la plus sûre est de ne jamais prendre de risques. »

14 juin 2011, 24 ans

Cher Journal,
Arrowsic, ma chère petite ville natale, me revoilà ! J’ai enfin eu le culot de m’affirmer devant Julia. Ça a pris du temps et ça n’a pas été facile, mais tu ne sais pas à quel point je me sens bien, maintenant. Comme si une énorme charge sur mes épaules venait de se volatiliser, à jamais. Je peux enfin respirer et c’est fou, cette sensation que ça me procure. Ne faisant pas tout à moitié, j’ai décidé de retourner là où tout à commencer. Je me suis débarrassée de ma mère et j’espère ne pas la revoir de sitôt. J’ai enfin pris en main ma compagnie et malgré que ça puisse faire échouer ma ligne, j’ai décidé de changer complètement de nom. De plus, j’ai repris contact avec Adiele et c’est comme si rien ne s’était passé. J’étais si heureuse, elle ne m’en voulait même pas. Elle m’a d’ailleurs confié qu’elle priait chaque soir pour que je trouve le courage de défier Julia et que je revienne auprès d’elle. Ça m’a fait chaud au cœur. Et dès que je lui ai proposé de devenir ma co-fondatrice, elle a immédiatement accepté, sans que j’aie pu avoir la chance de terminer ma phrase. C’est pourquoi que le nouveau nom de notre ligne de cosmétiques est dorénavant AdiK Inc. Je suis retournée à ma maison d’enfance, qui appartenait toujours à ma mère, et je l’ai achetée. J’ai insisté pour qu’Adiele vienne habiter avec moi et elle a fini par accepter. De toute façon, cette maison est tellement grande que je dois la combler et de toute manière, ce n’est pas comme en appartement, nous avons chacune notre petite intimité, donc tout le monde est content. Ça fait bizarre de revenir ici, tellement de souvenirs, d’odeurs, de visages me rappellent tout ce que j’ai vécu jadis. Et étrangement, ça ne me rend aucunement triste, au contraire, à chaque, un sourire s’étire sur mes lèvres car je me rends compte de tout le chemin que j’ai fait et j’en suis désormais fière.

26 juillet 2011, 24 ans

Cher Journal,
Il y a quelques jours, Adi et moi avons acheté un ancien bar abandonné et nous avons commencé à le rénover de fond en comble. Je peux te dire qu’il ne ressemble en rien au local que nous avons trouvé au début. Aujourd’hui, il est moderne, accueillant et attire les regards des jeunes filles en quête de nouveaux produits de beauté. Il est évidemment que AdiK Inc. ne fera pas autant fureur ici qu’à New York, mais je suis convaincue qu’elle plairait aux habitants d’Arrowsic. Et de toute manière, je compte bien ouvrir d’autres succursales à travers les États-Unis. D’ailleurs, celle à New York n’a pas été abolie alors ma publicité reste intact. Ça va tellement mieux avec Adiele, elle au moins écoute mes idées et essaye de m’aider à les appliquer, croyant tout comme moi que ça pourrait aider la compagnie. Je travaille encore plus que lorsque j’étais à New York, mais je n’y vois pas d’inconvénients et ça me fait plaisir de mettre la main à la pâte. Ma bonne humeur est revenue, comme à chaque fois que ma meilleure amie se trouve dans les parages. Je travaille d’arrache-pied mais le résultat est magnifique et c’est ce qui me donne la force d’avancer. Désormais, plus rien ni personne ne pourra m’arrêter pour obtenir ce que je désire.