Sujet: Just give me something to get rid of him | LYDERIC. Mer 21 Sep - 13:54
La fibre maternelle… C’était bien une connerie qu’on avait inventé pour que les femmes acceptent de se voir foutre en cloque. Tu peux grossir, ma fille, c’est pour avoir un bébé à aimer. Fabuleux ! Cette soi-disant fibre n’était certainement pas compatible avec la personne qu’était Ruth. Les enfants, ça pleure, ça crie, ça pue. Horrible, en somme. Pourtant, pour Lydéric, elle était tellement prête à tout. Même à prétendre être une fabuleuse baby-sitter. Douce, à l’écoute et vraiment consciencieuse, elle prendrait grand soin de sa fille. Promis, juré, craché ! De toute façon, elle n’allait très certainement pas lui dire non. Il avait une urgence, il fallait bien que quelqu’un s’occupe de la poupée. Elle avait alors accepté, sans se poser plus de questions que nécessaire. Elle voyait dans cette petite corvée une véritable aubaine à sa cause ! Si elle arrivait à copiner avec la petite Isadora, peut-être que son charmant père la regarderait vraiment. Alors, c’était tout sourire qu’elle était entrain dans leur petit logis. Surexcitée par une dose de poudre magique, elle avait démontré un panache débordant et de bonnes attentions à revendre. À peine le jeune père avait-il quitté la maison que Ruth essaya de distraire l’enfant, mais bien vite elle du faire face au mur que représentait cet enfant. Sans doute la prenait-elle de haut parce qu’elle avait un plus gros cerveau ? La question lui avait semblé si intéressante qu’avec une spontanéité non feinte, elle l’avait murmuré curieuse. « Donc, t’as un gros cerveau, c’est ça ? Je veux dire… Il y a assez de place là-dedans pour mettre un aussi gros machin ? » Isadora avait souri face à la naïveté et l’ignorance de Ruth. Son père savait décidément choisir les baby-sitters ! Ce fut pourtant cette question qui permis à la jeune femme d’entre en contact avec la petite demoiselle. Elle avait passé de longues minutes à lui expliquer que la taille du cerveau n’a strictement rien à voir avec l’intelligence. Mais plus buté qu’une mule, Ruth avait refusé de la croire. Demandant toujours plus d’information, elle avait fini par lasser l’enfant qui avait alors rejoint sa chambre. Si Ruth aurait très bien pu s’assombrir face à cet échec cuisant, il n’en fut rien. Elle se mit à arpenter la maison avec une curiosité mordante et cherchant dans chaque tiroir une information qui aurait pu lui être utile pour attirer le bel étalon à elle. Mais ce fut un échec de plus qu’elle dut essuyer. Décidément, il n’y avait rien de très amusant dans cette… Elle venait alors d’ouvrir l’un des tiroirs du bureau et ses sourcils s’étaient alors froncés d’incompréhension. Ses doigts glissèrent alors sur le métal froid et se nouèrent sur la crosse de l’arme. Déboussolée, elle tournait et retournait le colt sans parvenir à trouver une explication à sa présence ici. L’arme au bout des doigts, elle alla jusqu’à la chambre d’Isadora qui, en voyant l’arme se braqua littéralement et la repoussa violemment pour s’enfermer dans sa chambre. Ruth sentit la curiosité et l’incompréhension s’intensifier. Tant pis, elle demandera à Lydéric. Et c’est ce qu’elle fit.
Voilà qu’elle attendait depuis un temps qui lui semblait infini, l’arme posé sur la table à ses côtés, son regard ne parvenait pas à le quitter. Bon nombre de films eurent le temps de naître de son esprit. Peut-être que Lydéric était un agent secret ! Ou un infiltré ! Ou… Des scénarios de ce genre, elle en avait des tas et elle fut donc bien contente de pouvoir y mettre fin lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir. Installée de manière tout à fait provocante, jambe entre ouverte, laissant deviner une petite culotte de dentelle noire sous sa jupe trop courte, elle tenait toujours le colt entre ses mains. A peine le jeune homme avait-il surgit devant elle qu’elle lui avait offerte une œillade des plus tendancieuses et qu’elle avait, avec exhortation, laisser glisser le métal froid dans sa bouche. Jouant de malice, elle n’hésita pas à mimer une scène qui était sensé excité Lydéric. Au bout de quelques secondes, elle arrêta son manège et se contenta de placer le canon sur sa tempe avant de souffler avec suavité : « Vilain garçon, je peux savoir ce que tu fais avec ça ? » La question l’intriguait vraiment et elle espérait avoir une réponse. Rapidement, elle se mit sur ses deux pieds et s’approcha vivement de lui pour se trémousser tout contre lui. Persuadée que se vendre était bien la seule chose qu’il lui restait à faire.
Sujet: Re: Just give me something to get rid of him | LYDERIC. Mer 21 Sep - 15:43
Le manipulateur est un dealer, il vous livre ses doses, vous rend dépendant et s'enrichit en vous méprisant.
Je me fais chier. Mais alors, je me fais chier comme je ne me suis jamais fait autant chier de toute ma vie. J'avais l'habitude de mener la grande vie, je n'avais jamais une minute à moi, j'étais toujours dans le feu de l'action. On avait toujours besoin de moi, j'avais toujours quelque chose à faire, un problème à régler, une course à organiser, me préparer pour un combat, surveiller le trafic dans mon quartier. Bref, l'ennui ne faisait pas partie de mon vocabulaire. Mais bon sang, depuis que j'étais ici, il me collait aux fesses comme une ombre suit son propriétaire. C'était à vous rendre dingue. Même mon boulot ici ne parvenait pas à me satisfaire. Professeur de boxe... Certes, c'était encore le mieux que j'aurais pu trouver dans ce bled merdique ! Mais ce n'était pas suffisant. Je devais faire preuve de pédagogie et de patience... Quel comble ! J'étais certainement l'homme le moins patient et pédagogue sur cette terre. Alors, je m'emportais souvent, je criais trop fort, je blâmais mes élèves. Mais ces maso revenaient et en redemandaient. Ces naïfs croyaient certainement que c'était ma manière à moi de leur forger un caractère de battant. Quelle ironie. Je savais que d'une certaine façon je faisais ça dans l'espoir de ne plus jamais les voir rappliquer, mais ça avait l'effet inverse. Ils me traitaient avec respect, admiration même. Idiots ! Tellement idiots. Je les détestais tous parce qu'ils ne voyaient pas qui j'étais vraiment. A leurs yeux, j'étais un honnête citoyens, un bon père célibataire, passionné par son métier, un professeur assez dur mais dans l'unique but de pousser les gens à obtenir le meilleur d'eux-même. Balivernes ! Conneries ! Foutaises ! J'étais un mafieux, un bandit, un sale mec, un égoïste et si j'avais pu, il y a bien longtemps que ma soit disant fille se serait retrouvée sur les marches d'un orphelinat. Bye bye l'intello ! Une idiote elle aussi. Tous des cons. Sauf moi. Et un jour, lorsque j'aurais retrouvé mon trône, je leur ferais à tous payer l'affront de m'avoir traité comme quelqu'un de bien.
Je regardai ma montre, 20h08. Qu'est-ce que c'était que ça, franchement ? Être assit dans son canapé devant la télé comme un papi à une heure pareille ?! Non, ce n'était pas moi ça. Il fallait que je bouge, tout de suite et vite. Que je sorte, que j'aille m'aérer, que je croise du monde, que je m'envoie en l'air même ! Mais je ne pouvais pas rester ici. Je me leva et décrocha mon portable pour appeler Ruth. Une idiote elle aussi. Une idiote particulièrement séduisante néanmoins. Cette fille était comme un chardon, une fois qu'elle était accrochée à votre jean impossible de l'en défaire. Je ne sais pas pourquoi elle me collait autant, mais ce dont j'étais sûr c'était qu'aucun de mes moyens pour la faire partir n'avait fonctionné jusqu'à présent. J'avais donc décidé d'exploiter la chose autrement. Et voilà qu'aujourd'hui elle n'était plus qu'une vulgaire poupée de chiffon entre mes mains brutales. Quoi que je lui demande, elle disait oui. Naïve. Cette fille avait un grain, je me rappelais encore des fou-rires que j'avais eu en la regardant dans cette stupide télé-réalité. Comme tous les candidats, son QI était semblable à celui d'une huître. J'avais rit d'elle, mais rit ! A m'en décrocher la mâchoire. Et lorsque je l'avais croisée ici, j'aurais dû dès le départ comprendre qu'entre mes mains, elle ne ferait pas le poids. Jamais. Et ce soir, une fois encore, elle allait le prouver. Lui intimant de venir garder Isadora, je prétextais une excuse bidon, une urgence soit disant. Et aussitôt, elle accepta, sans même réfléchir à la question. Isadora qui avait perçu l'agitation était descendue dans les escaliers et me regardait avec ses grands yeux de biches. Ouais mais moi, les biches, je les abats d'une balle en plein cœur. Totalement insensible à la détresse de cette gamine qui ne faisait qu'essayer de m'aimer -quelle idée saugrenue !- j'expliquais : « J'me barre. Et vu que j'te fais pas confiance, y a Ruth qui va venir te garder. Tu te démerdes pour manger, tu verras ça avec elle. » Et alors que j'entendais Ruth remonter l'allée, Isa s'approcha de moi et tenta de s'emparer de ma main, dans l'espoir d'un geste réconfortant j'imagine. Dégoûté, je retira rapidement ma main et déclara : « Putain mais arrête ! Si t'as envie de câlins, va te chercher une peluche. » Non mais merde quoi. J'ouvris la porte à Ruth, la salua brièvement avant de l'abandonner avec ma descendante et de me barrer loin de cette baraque.
Après avoir enfourché ma moto, je disparaissais dans un bruit de moteur à vous crever les tympans, direction le centre-ville. Enfin... Si on pouvait appeler ça comme ça. Bref. Je m'arrêtais devant un bar qui ne semblait pas trop minable et où il y avait du monde. Mon casque sous le bras, je pénétrais à l'intérieur. Aussitôt, des effluves de bières et de transpirations vinrent me titiller les narines. Très sympa tout ça... Je grimaçais un peu et me fraya un chemin entre les tables, jusqu'au bar. Je commandais un verre. Deux verres. Trois verres. Oh ! Enfin une fille digne de ce nom. Je lui offris un verre. Deux verres. Trois verres. Bah merde, où était passé son chandail ? Ah tiens, il était dans ma main droite. Je l'entrainais dans un coin, féline, elle se laissait faire. Nous pénétrâmes dans les toilettes... Alors là, ce n'était franchement pas ma vaine. Il n'y avait qu'un toilette et une queue à ne plus en finir. En parlant de queue, la mienne me démangeait. Mais visiblement, ma compagne de soirée ne pourra pas remédier à ce problème. Fuck. Je la repoussais donc et retourna au bar. Qu'on me serve à boire ! Que j'oublie un peu toute cette merde. Bien plus tard, je décidais enfin à rentrer. Je me faisais finalement autant chier ici que chez moi. Alors tant qu'à faire, je préférais encore chez moi. Au moins, ça sentait bon.
De retour chez moi, je devais bien avouer que le nombre de verres que je m'étais enfilé m'embrouillait les idées. Garant ma moto de façon un peu maladroite, je descendis rapidement et retira mon casque qui ne faisait qu'accroître ma sensation de mal de crâne. Je pénétrais chez moi, presque morose. Mais le spectacle que je découvris allait bien vite venir briser mon ennui. C'est une Ruth exhibitionniste que je pouvais observer sur mon canapé. Jambes écartées, regard de chaudasse, j'avais une vue plongeante sur sa petite culotte. Culotte que j'aurais adoré retirer si un objet brillant n'était pas venu attirer mon attention. Là, glissant dans sa bouche, le canon de mon arme. PUTAIN ! Où avait-elle trouvé ça ? La garce, elle avait fouillée mes affaires ! Mon sang ne fit qu'un tour et je sentis une colère étourdissante s'emparer de moi. Brusquement, ma libido s'envola et je ne la désirais plus le moins du monde. Ruth était une inconsciente, et un jour elle en payerait les conséquences. Mon arme était chargée, et je n'avais pas de sécurité dessus. Et j'étais bien placé pour savoir qu'un coup était vite partis. Moi qui étais censé me la jouer discret ici, c'était raté ! Bordel, Isadora n'aurait-elle pas pu la surveiller un peu ? Maudite gamine ! Ruth cessa enfin son petit manège d'allumeuse en manque -elle ferait une excellente prostituée de luxe- et déposa mon arme sur sa tempe en déclarant : « Vilain garçon, je peux savoir ce que tu fais avec ça ? » Pauvre conne ! Elle allait finir par se faire sauter la cervelle. Et alors qu'elle se levait lentement pour m'approcher, je brisa la distance en quelques enjambées et furieux je lui arrachais brutalement l'objet des mains avant d'aller le ranger à sa place. Claquant le tiroir, je fis volte-face, le regard noir. L'alcool ne m'aidait pas franchement à me contrôler. Ruth avait l'insupportable don d'être capable de me mettre hors de moi en quelques secondes à peine. Mais c'était et se serait toujours elle qui en ferait les frais. Revenant vers elle, je lui empoigna le bras et le serra plus fort que je ne l'aurais cru. Mécontent, je m'écrie : « Putain, mais t'es complètement conne comme fille ! C'est pas un jouet merde ! T'as vraiment rien dans le cerveau pauvre fille ! » Je la relâchais, la mâchoire serrée. J'avais été si près d'elle qu'elle avait certainement pu humer la douce odeur de l'alcool émaner de ma cavité buccale. Rien à foutre, je faisais ce que je voulais de ma vie. Me retournant à nouveau vers elle, je posa brusquement mes mains sur ses épaules et la repoussa violemment en arrière en m'écriant à nouveau : « Et pour qui tu t'prends pour fouiller dans mes affaires bordel ? Qu'est-ce que t'as trouvé d'autres ? Dis-moi, ça vaut mieux pour toi ! » Oui, je la menaçais clairement. Et il valait mieux pour elle qu'elle n'est rien découvert d'autres, au risque de mal finir... Je tournai la tête sur ma gauche, apercevant Isadora dans l'encadrement de la porte, visiblement intriguée par nos cris. Saleté de gamine ! Je m'approchais d'elle et lui retourna une volée mémorable, tant et si bien qu'elle dû se raccrocher à la porte pour ne pas s'écrouler. « C'est de ta faute ça encore ! Remonte dans ta chambre, j'veux plus t'voir ! » Ne se faisant pas prier, Isa, en pleures, remonta à toute allure dans sa chambre. Bon, au tour de Ruth maintenant. Elle allait payer cette indiscrétion.
Sujet: Re: Just give me something to get rid of him | LYDERIC. Mer 28 Sep - 14:04
Les soirées pouvaient être bien longues lorsque l’on avait pour seule occupation l’attente d’une venue tant recherchée. Tant recherchée mais également redoutée. L’être humain avait une drôle de façon de s’accoutumer à son prochain. Il cherchait dans sa relation avec autrui une sorte de besoin de reconnaissance et d’appréciation, il avait besoin de se sentir important et utile. Pourtant, Ruth faisait totalement exception à cette règle des bienséances. Elle avait autrefois cherché ce sentiment d’appartenir à un monde envié, elle avait essayé de donner une image d’elle parfois choquante et provocante afin d’attiser les regards, elle voulait qu’on l’apprécie pour ce qu’elle était et ce qu’elle faisait. Elle ne voulait plus être ce démon qu’on avait souvent reconnu en elle, elle voulait simplement qu’on fasse attention à la jeune femme qu’elle était devenue et qu’elle continuerait de devenir. Seulement, voilà, elle avait échoué. Et bien vite on l’avait rabroué. Alors, déçue et profondément seule depuis, elle avait cherché à fuir la présence des autres. Elle voulait qu’on l’évite comme la peste afin de ne pas devoir subir l’humiliation de n’être rien. Rien de plus qu’un tout un chacun. Elle voyait dans les regards qui se posaient sur elle une malveillance plus qu’évidente et des discours silencieux de mépris. Bien fait pour elle, elle avait tout, elle a tout gâché. Souvent, elle s’en voulait d’avoir si facilement sombré dans les travers de la vie d’artiste, souvent elle se disait qu’elle aurait pu gagner tellement d’argent et être quelqu’un de tellement admiré. Mais non, au lieu de ça, elle était avachie sur un canapé dans l’attente de son bourreau. Elle avait toujours cherché à être aimée et aujourd’hui, elle chérissait plus que tout un lien de violence grotesque et étouffant. Celui qu’elle se surprenait à aimer – ou, tout du moins, à apprécier grandement – n’avait pour elle qu’insulte, blessure et profond mépris. Et c’était ça qu’elle aimait. N’être qu’un pantin entre ses mains, ne plus servir sa propre cause, servir quelqu’un d’autre, d’immensément plus fort et plus protecteur. Elle voyait en Lydéric, sa salvation, son grand retour. C’était bien sûr absurde, il la mettait plus bas que terre et il n’en serrait probablement jamais autrement mais… ça l’excitait au plus haut point ! Elle rêvait de se voir possédée par lui, de se voir même maltraitée s’il le fallait. Elle aimait ça, indéniablement. On aurait pu dire qu’elle était folle, mais ça dépassait ce stade de loin. Ce n’était pas une folie dont on ne revient jamais mais bel et bien une maladie incurable contre laquelle il n’existait aucun remède. Condamnée à mourir pour lui, elle essayait de se battre pour avoir un semblant de plaisir personnel. Mais encore une fois, ce soir, elle avait tout fait raté. En fouillant chez lui comme si cela était tout à fait normal, elle avait franchit la dernière la limite, celle dont on ne revient jamais. Celle qui allait, très probablement, lui coûter horriblement plus cher que toutes les autres. Alors, susurrante et collante, elle se frottait à lui dans l’espoir d’éveiller quelque chose. Inutile !
D’un pas enragé il la rejoignit bien vite et lui arracha l’arme des mains avec violence. Ce geste brusque eu pour seule conséquence de lui blessée la main qu’elle ferma violemment alors qu’un léger cri de douleur outrageux quittait ses lèvres traitresses. Elle l’observa silencieuse remettre l’arme à sa place et sursauta légèrement lorsque le tiroir claqua sous la puissance de Lydéric. Plus la peur commençait à la gagner, plus elle avait l’impression de se sentir vivante et plus ce petit manège lui plaisait. Pourtant, même si elle ne s’en rendit pas vraiment compte, elle tremblait de toute part et ses dents claquaient comme alimenté par un froid ambiant inexistant. Pourtant, lorsqu’il s’approcha d’elle et lui empoigna le bras sans douceur, elle se mordit la lèvre pour ne pas laisser échapper de nouveau grincement douloureux. Cette poigne refermée sur sa chair pâle lui donnait le tournis et elle commençait doucement à pâlir face à se regard furieux et noir qui la dévisageait. Honteuse d’être elle-même, elle baissa les yeux et admira ses escarpins comme si elle les eu vu pour la première. « Putain, mais t'es complètement conne comme fille ! C'est pas un jouet merde ! T'as vraiment rien dans le cerveau pauvre fille ! » Insulte, c’était la première étape. Et combien de fois ne les avait-elle pas entendu celle-ci ? Oui, elle n’était pas des plus intelligentes, on pouvait même dire qu’elle était plutôt idiote dans son genre, mais ça ne l’empêchait d’avoir d’autre qualité. Par exemple, elle pouvait nouer une queue de cerise avec sa langue et ça, tout le monde ne pouvait pas s’en vanter ! Sa seconde phrase lui fit pourtant l’effet d’un mauvais discours. Bien sûr qu’elle avait quelque chose dans le cerveau ! Isadora avait passé une bonne partie de la soirée à lui expliquer tout ça et elle était à peu près certaine que si on lui coupait la cervelle en deux, on y trouverait des formules mathématiques et autres foutaises dans le genre. Mais la concentration de Ruth était loin de se porter sur la taille de son cerveau ou sur ce qu’il pouvait bien contenir. À vrai dire, seul l’odeur de l’alcool chatouillant ses narines la préoccupèrent. Agacée de savoir qu’il avait pu prendre du bon temps sans elle et que, par conséquent, il lui avait très probablement menti sur sa soi-disant urgence, elle fronça les sourcils et ne décoléra pas lorsqu’il lui relâcha le bras. « Tu as bu ? T’as été trainé dans les bars pendant que je me coltinais ta môme et son gros cerveau ? DIS-MOI QUE C’EST UNE BLAGUE, LYDERIC ! » Se pensait-elle réellement en position de gagnante et surtout, croyait-elle sincèrement qu’elle avait son mot à dire sur cette histoire ? Pas le moins du monde et elle était persuadé que sa petite crise allait redoubler la colère de son tendre bourreau et ça l’excitait bien davantage. Lorsqu’il se saisit de ses épaules pour le repousser en arrière, un indescriptible sourire glissa sur ses lèvres et elle ne put s’empêcher de venir caresser sa joue tendrement du bout des doigts. Rêvant secrètement de nouer ses lèvres aux siennes pour un exceptionnel baiser enragé. « Et pour qui tu t'prends pour fouiller dans mes affaires bordel ? Qu'est-ce que t'as trouvé d'autres ? Dis-moi, ça vaut mieux pour toi ! » Qu’est-ce qu’elle avait trouvé d’autre ? Ruth, curieuse, fut incontestablement happée par cette phrase et l’analysa sous toutes les coutures. Tant et si bien qu’elle ne put que constater qu’il devait lui cacher bien des choses. Et alors qu’elle allait probablement lui demander ce qu’elle aurait pu malencontreusement trouver, elle vit le regard de Lydéric s’orienter vers la gauche. Et lorsqu’il se dirigea vers la fillette, Ruth eut le réflexe de fermer les yeux violemment pour ne pas devoir endurer la vision horrible de ce geste douloureux. Seul le bruit monumental de sa paume s’abattant contre la pauvre joue enfantine lui parvint et la voix sanglante du père violent : « C'est de ta faute ça encore ! Remonte dans ta chambre, j'veux plus t'voir ! » Toujours yeux clos, la jeune femme s’en voulut terriblement, Isadora n’aurait pas eu droit à cette gifle si elle s’était montré moins envahissante, elle n’aurait pas du subir la colère de Lydéric si elle ne l’avait pas elle-même provoquée. Alors, elle se risqua à ouvrir un œil et s’aperçu rapidement que l’attention du jeune homme ne lui était désormais que toute réservée. Courageuse, elle ouvrit alors les paupières et vint littéralement se jeter au coup de Lydéric. Déposant dans son cou des millions de baisers mouillés qui aurait sans nul doute pour unique conséquence de redoubler son énervement. Mais sauvagement accroché au tissu de son haut, Ruth avait glissé son nez dans son cou afin d’humer son parfum délicat et tout en se frottant contre lui, elle avait alors déclaré d’une voix mielleuse : « Oh, mais arrête, ne t’énerve pas. Je te promets que je n’ai pas fouillé autant que tu le crois ! Et je te jure que je n’ai rien trouvé. Mais… » Se mordillant la lèvre inférieure, elle s’écarta de lui pour mieux admirer ses deux prunelles assombries par la haine. Ses doigts relâchèrent l’emprise qu’ils avaient sur le tissu pour venir caresser les joues piquantes du jeune homme, avec une douceur qui contrastait plus que nécessaire avec la colère dont il avait fait preuve avec sa fillette quelques minutes auparavant. Elle ne cessa pas son manège alors qu’elle éleva la voix dans un murmure, comme pour prononcer un secret des plus précieux : « tu peux me le dire si tu es agent secret, ou que tu as un métier dissimulé. FBI, CIA et tout ça, tout ça… » Oui, pour Ruth, c’était probablement la seule explication possible au fait qu’il se mette autant en colère pour si peu et puis, que ferait-il d’une arme autrement ? Sans même demander la permission, elle vint déposer sur ses lèvres un baiser enflammer qui ne durait qu’une poignée de seconde et tout en s’écartant elle avait gardé sa lèvre charnue entre ses deux, afin de le mordre délicieusement. Relâchant alors sa prise, elle déposa sa tête sur son torse, écoutant les battements secoués de son cœur. Boum boum, boum boum. « Je peux me faire pardonner, si tu le souhaites. » Ses doigts dessinèrent sur son torse une rose invisible…
Sujet: Re: Just give me something to get rid of him | LYDERIC. Mar 11 Oct - 12:45
Le manipulateur est un dealer, il vous livre ses doses, vous rend dépendant et s'enrichit en vous méprisant.
Le faisait-elle exprès ? Je veux dire, d'être aussi limitée ? Je ne comprenais rien à rien avec cette fille, il lui manquait très certainement une case. Plus je l'insultais, plus je la malmenais et plus elle revenait. Des tendances masos ? Suicidaires peut-être même ? Je ne s'en savais trop rien, mais je devais bien avouer qu'outre le fait que ça m'intriguais, ça m'inquiétais aussi. Oh non, pas du genre "je m'inquiète pour elle, ça va mal se terminer" blablabla. Ça se terminerait certainement mal, mais je n'en avais strictement rien à foutre pour elle. Non, ce qui m'inquiétais c'était plutôt le tord que ça pouvait me causer à moi. Si on commençait à trop parler de moi par-ici, si les gens commençaient à s'inquiéter et pire encore, si la police s'en mêlait, j'étais mal. Et je n'avais pas envie de tomber tout ça parce qu'une idiote adepte de sensations fortes me poussait à bout. Mais en même temps, je ne pouvais pas me résoudre à la chasser définitivement de ma vie. J'aimais trop jouer avec elle et puis, elle était grandement pratique il fallait bien l'avouer. J'allais donc devoir imposer de nouvelles limites à ne pas franchir. Des menaces, encore des menaces, toujours des menaces ! Restait à voir si elles fonctionneraient sur la jeune femme, ou si celle-ci chercherait aussitôt à passer outre, juste pour me provoquer, pour voir jusqu'où j'étais capable d'aller. Car il y avait de ça au fond. Elle me testait, inconsciemment peut-être, je n'en savais trop rien. Mais elle me testait. N'avait-elle aucun instinct de survie ? Personnellement, si j'étais à sa place je ne m'amuserais pas à titiller un gars qui planque un colt chez lui. Chacun son truc...
Tous ses cris et gémissements de douleur ne m'arrêtaient pas. Je m'en fichais royalement, elle l'avait bien cherché, bien mérité. Et encore, je me trouvais bien calme. Elle aurait mérité que je prenne mon colt et que je lui tire une balle dans le pied pour lui faire comprendre qu'elle ne devait plus jamais recommencer. A croire que je m'adoucissais... C'était affligeant ! Coincé ici, je n'étais même plus libre de laisser libre cours à mes folies, à mes fantasmes de violence. Pathétique. Et dire que tout ceci n'était que le début de mon cauchemar... J'allais virer fou je crois, je ne tiendrais pas un an et encore moins deux. Mais revenons-en à l'autre idiote. Il était clair qu'elle n'avait pour elle que son physique et que sans ça, elle ne serait rien, elle n'existerait aux yeux de personne. Je lui ferais bien part de mes pensées, mais elle ne m'en laisse pas le temps. Tandis que je la relâche, son visage se durcit, comme coléreux. Bah tiens, comme si elle en avait le droit après avoir fouillé chez moi ! D'une voix accusatrice et sèche, elle me balance : « Tu as bu ? T’as été trainé dans les bars pendant que je me coltinais ta môme et son gros cerveau ? DIS-MOI QUE C’EST UNE BLAGUE, LYDERIC ! » Je la fusillais du regard, commençant franchement à perdre le contrôle de mon corps. Pour qui se prenait-elle à hausser la voix sur moi ? Furieux, je lui balançais de façon agressive : « Ta gueule Ruth ! J't'ai pas demandé ton avis, alors franchement, ÉCRASE ! » Ou se sera toi que j'écraserais. Cette fille était suicidaire, j'en avais à présent l'intime conviction. Je revenais finalement vers elle pour la secouer comme une feuille, criant encore et toujours. Je brûlais de l'intérieur, je mourrais d'envie de lui faire du mal, pour la punir. Mais je me contenais encore, essayant de ne pas paraitre trop déraisonnable même si comparé à la moyenne, je l'étais déjà. Son sourire avait don d'accroitre ma rage. Pourquoi diable souriait-elle ? Est-ce qu'elle aimait vraiment ça ? Elle ne tournait pas rond et ça me rendait complètement dingue. Je chassais brusquement sa main alors qu'elle venait caresser ma joue, ne tolérant pas qu'elle se permette ce genre de choses alors que je m'en prenais à elle.
Mon attention fut détournée un instant, juste le temps de faire comprendre à ma gosse ô combien je ne l'aimais pas et que toutes les occasions étaient bonnes pour le lui rappeler. Prend ça, chiale donc, pense à ta mère, va faire des cauchemars. Tant mieux ! Ça t'apprendra à me pourrir l'existence avec ta présence. Mais je ne voulais pas m'occuper de son cas plus longtemps ce soir. Tout d'abord parce que je n'aimais pas lui accorder la moindre attention, mais également parce que j'avais plus important à traiter. Plus intéressant. Je me retournais donc vers Ruth, qui avait fermée les yeux, toute crispée. Si seulement elle savait que ce que je venais de faire à ma gosse n'était rien comparé à ce qui l'attendait elle. Un sourire mesquin de dessina sur mes lèvres à cette pensée, la violence avait quelque chose de jouissif qui me satisfaisait outre mesure. Mais à peine eu-je le temps de faire un pas dans sa direction que la jeune femme courrait vers moi et se jetait à mon cou, s'accrochant à moi. J'eus un mouvement de recul mais rien à faire, elle fut trop rapide. Ses lèvres se perdirent alors sur ma peau, la recouvrant de baisers torrides. ... Elle pétait un plomb ou quoi ? D'abord interloqué, je n'eus la présence d'esprit de la repousser aussitôt. Et puis ce contact physique me donnait brusquement chaud. Je connaissais ses talents, j'en avais déjà profité. Mais là, j'étais fâché. Et elle ne m'attendrirait pas avec quelques avances osées. Je posais mes mains sur ses bras et cherchait à la repousser, mais elle s'agrippait à mon t-shirt de toutes ses forces, résistant. Elle était complètement cinglée ! « Oh, mais arrête, ne t’énerve pas. Je te promets que je n’ai pas fouillé autant que tu le crois ! Et je te jure que je n’ai rien trouvé. Mais… » MAIS QUOI ? Perdant patience, je faillis la prendre par les cheveux pour la faire céder, mais elle le fit avant même que je puisse poser ma main sur sa tignasse. Se mordillant la lèvre inférieure, elle me regardait avec son petit air coquin alors que tout ce que j'avais à lui offrir était un regard sombre et agressif. Ses doigts viennent alors se poser sur mes joues et les caressent avec une douceur qui me révulsait. Je fronçais les sourcils et la fixait avec une intensité désarmante, cherchant à comprendre ce qu'elle pouvait bien vouloir de moi. « tu peux me le dire si tu es agent secret, ou que tu as un métier dissimulé. FBI, CIA et tout ça, tout ça… » Est-ce qu'elle pensait vraiment ce qu'elle disait ? Est-ce qu'elle me voyait vraiment comme un agent du FBI ou une autre connerie du genre ? Je crois que c'était la pire insulte que l'on puisse me faire un jour. J'étais un MAFIEUX ! Pas une de ces lopettes qui bossaient pour le gouvernement, tels de bons chiens bien dressés. Ma mâchoire se crispa alors que je me sentais de plus en plus nerveux, à deux doigts de péter littéralement un câble. J'allais contrer ce qu'elle venait de dire, mais... d'une certaine façon c'était assez arrangeant. Après tout, il valait mieux qu'elle me prenne pour un agent plutôt qu'elle devine ce que j'étais vraiment. Non, je ne pouvais pas la laisser penser de moi que je faisais partis de ces... Rah ! D'une voix cinglante je répondis finalement : « Tu me prends pour un pantin du gouvernement ? Sérieux ? J'vais me vexer. » Je n'eus pas le temps d'en dire plus car déjà la jeune femme revenait à la charge et capturait mes lèvres à peine quelques secondes, le temps de me voler un baiser passionné. Non mais ! ELLE ÉTAIT FOLLE OU QUOI ? J'en avais assez de son manège, il fallait que cela cesse. La voilà qui se collait à moi comme une amoureuse transie, traficotant je ne savais quoi sur mon torse et me susurrant : « Je peux me faire pardonner, si tu le souhaites. »
Stop. Ici, c'était MOI qui avait les rênes en mains. J'échappais un petit rire mesquin, calme. Mais comme on disait si bien : le calme avant la tempête. Sans crier gare, ma main droite se leva et vint emprisonner les cheveux de la jeune femme et je la tirais brusquement en arrière afin de la décoller de moi. Lorsqu'elle fut à la bonne distance, je lui retournais une claque à lui en décrocher la mâchoire et lui attrapa le bras pour l'empêcher de tomber. Non pas par galanterie, mais déjà je me retournais et la propulsait sur le mur derrière moi. La regardant vaciller, je m'approchais en déclarant : « Ça va ? T'es calmée là ? » Bien maintenant qu'elle l'était -du moins, c'était ce que je pensais- j'allais à nouveau pouvoir faire remonter l'excitation. C'était moi qui décidais, moi, moi et uniquement MOI. Elle, elle devait se contenter de suivre le mouvement, de faire ce que je voulais. Point. Elle ne prenait pas les devants, c'était interdit. Je posais ma main dans con cou, l'obligeant à se maintenir debout et collée au mur. J'approchais mes lèvres des siennes, lui arrachant un baiser violent alors qu'un mélange de désir, d'excitation et de violence commençait à monter en moi. Je relâchais son cou et mes deux mains se posèrent sur sa taille, la soulevant sans la moindre peine. Je me retournais et marchait jusqu'au canapé où je la balançais sans ménagement. « Qu'est-ce que tu crois Ruth, hein ? Que tu peux jouer à la plus maline avec moi ? J'en ai comme l'impression, ouais... Laisse-moi te rappeler qu'ici, t'as rien à dire, sinon.. » Je ne terminais pas ma phrase, pas besoin, la suite était évidente. Elle voulait jouer ? Alors elle payait les conséquences ensuite. On ne pouvait pas me mettre dans tous mes états et espérer s'en tirer sans la moindre égratignure. M'avançant vers elle, menaçant, je lui retirais son haut avec rage, me souciant peu de savoir si je lui faisais mal ou non. Le jetant au loin, je vins ensuite m'assoir sur le canapé, à côté d'elle et m'emparant de son bras je la tirais vers moi, afin qu'elle s'installe au-dessus. Mes doigts s'enfonçaient dans sa peau alors que j'entourais sa taille avec force, la serrant plus fort que je n'aurais dû. Vibrant de plaisir, mes lèvres vinrent se perdre sur sa peau dénudée, glissant jusqu'à la courbure de sa poitrine. Je décidais, elle subissait. Point.
Sujet: Re: Just give me something to get rid of him | LYDERIC. Dim 16 Oct - 11:50
Était-elle masochiste ? Mentalement limitée ? Inconsciente ? Le tout à la fois ? Cette question, l’entourage de Ruth se l’était posée mille fois. Mais la réponse leur avait toujours semblé incomplète. Quoi qu’ils décident, elle parvenait toujours à changer la donne pour faire pencher la balance vers un autre point de vue. Ce n’était pas véritablement sa faute, il faut dire qu’elle aussi se posait la question. Depuis toujours elle cherchait à savoir qui elle était réellement et quel genre de vie elle était en droit d’attendre. Elle avait essayé beaucoup de choses pour trouver sa voix et toutes s’étaient soldées par un échec cuisant. Elle avait alors décidé de baisser les bras, d’abandonner tout simplement et de se laisser crever. Aidée par des stimulants, nul doute qu’il finirait probablement par mourir d’un cancer du poumon, d’une chute accidentelle ou d’une overdose au parfum. Elle avait mis toutes les chances de son côté et puis, finalement, de manière inattendue et exceptionnelle : elle l’avait rencontré. Sa mission sauvetage, ce qui lui redonnerait goût à la vie. Lydéric. Elle n’était pas véritablement amoureuse de lui, elle était plutôt amoureuse de sa philosophie de vie et de sa façon irrationnelle de la rendre vivante. Elle n’était pas masochiste, pas vraiment idiote et même loin d’être inconsciente. Elle était juste vivante et c’était ça qui faisait toutes la différence. Certains disent que c’est une maladie qu’est celle de tomber sous le charme de son bourreau, et peut-être qu’il y avait un peu de ça… mais tant qu’elle était heureuse, cela ne suffisait-il pas ? A son bonheur personnel, si. « Ta gueule Ruth ! J't'ai pas demandé ton avis, alors franchement, ÉCRASE ! » Le ton agressif de sa voix la fit frissonner alors qu’elle désapprouvait ses paroles. Il n’avait pas à lui demander son avis pour qu’elle s’autorise à le fournir. Complètement perdue et ce depuis trop longtemps, elle estimait avoir certains droits sur lui. Des droits que d’autres n’étaient pas en position d’avoir. Mais elle se fourvoyait totalement. Elle n’était pour lui qu’un pantin, une fille emmerdante et collante. Et bien, tant pis, si ce qu’il voulait alors : c’est ce qu’elle serait. Un léger sourire timide étira ses lèvres comme pour lui montrer qu’elle avait saisit le message. Elle ne prononcerait pas un mot, comme il le lui avait recommandé. Même si elle aimait sa violence, elle n’était pas vraiment prête à mettre sa tête à couper.
Son pauvre sourire c’était d’ailleurs rapidement estompé pour laisser place à un effroi déstabilisant. Ruth n’aimait pas particulièrement attachée à Isadora mais elle pensait sincèrement qu’elle ne méritait pas un père comme Lydéric. Souvent, d’ailleurs, elle se demandait ce que cette petite fille faisait là. Sans mère, sans attache… Sa vie devait être un cauchemar permanent et personne ne semblait vouloir l’en sortir. Alors qu’elle fermait étroitement les paupières pour s’épargner une vision d’horreur, Ruth se promit de la sauver un jour de cette histoire. Et bercée par une folie que le claquement sourd éveilla, elle s’imaginait amadoué Lydéric et le rendre doux comme un agneau. Ils formeraient une sorte de joyeuse petite famille que tout le monde envierait Bien sûr, elle n’était pas suffisamment dupe pour espérer que ça se produise réellement mais après tout, les rêves n’étaient fait que pour être rêvé alors pourquoi pas ? Il rouvrit alors une paupière et vit son bourreau s’approcher. C’était alors par préservation – ou par idiotie – qu’elle était venue se percher à son cou. Expliquant ses théories diverses et variées pour accepter la présence de cette arme dans le domicile de son cher et tendre. Il sembla visiblement désapprouvé et son regard posé sur elle lui donna la chair de poule. « Tu me prends pour un pantin du gouvernement ? Sérieux ? J'vais me vexer. » Déjà ses yeux se remplissaient de larmes. Elle ne voulait pas le vexer, elle pensait au contraire que ça expliquerait pas mal de choses. Mais elle se trompait et désormais, elle ignorait tout. Absolument tout. Qu’était-ce donc cette arme ? D’où venait-elle ? Pourquoi était-elle là ? Les questions se bousculaient mais il fallait vite fait qu’elle se reprenne pour se faire pardonner. Et ce fut en susurrant cette phrase qu’elle se rendit compte qu’elle était au bord d’un fossé et qu’il allait l’y précipiter prochainement…
Un rire mesquin lui chatouilla les oreilles alors que son corps commençait déjà à trembler de toute part. Elle n’aimait pas vraiment ce calme apparent. Elle sentait déjà la foudre s’abattre sur elle. Probablement au moment où elle s’y attendrait le moins. Et il ne lui fallut guère longtemps pour qu’il réponde à ses interrogations. Une main brutale se déposa sur sa chevelure et l’empoigna avec une force qui lui arracha un gémissement de douleur. Se sentant tirée vers l’arrière, Ruth n’essaya même pas de lutter afin de ne pas rendre la douleur d’autant plus insupportable. Elle se mordillait la lèvre inférieure pour empêcher tout cri de lui échapper. Mais elle ne put malheureusement en retenir un lorsqu’une gifle monumentale fut portée contre sa joue déjà rougie par les efforts de concentration. La violence de l’impact la fit dangereusement vacillé et lorsqu’elle sentit une poigne se refermée sur son bras, la douleur ne se fit même pas ressentir tant sa tête lui tournait. Elle se sentit alors décollé pour atterrir contre le mur et ce fut avec la force du désespoir qu’elle essaya de s’accrocher à ce dernier du bout de ses ongles manucurés. Mais sans pouvoir tenir sur ses deux jambes, elle se laissé glissé sur le sol et enfuit son visage entre ses mains pour dissimuler ses larmes et étouffer ses sanglots. « Ça va ? T'es calmée là ? » Tremblante, elle ne chercha même pas à répondre. S’enfermant dans un silence qu’elle craint de rompre, Ruth étouffe toujours plus ses sanglots. Elle savait que ça finirait comme ça et dans le fond, elle l’attendait. Et pourtant, elle se trouve incapable de respirer, incapable de lutter, incapable d’être forte. Elle va tout gâcher ! Qu’elle honte. Elle en est dégoûtée, de celle qu’elle est devenue. Petite princesse si facile à briser. Bien sûr, elle sait qu’elle ne fait pas le poids pour se rebeller, mais elle voudrait quand même essayer… Toutefois, en attendant ses pas se rapprochés d’elle, elle s’était rapidement remise sur pieds, yeux rivés au sol. Elle comptait les tâches sur le carrelage. Une, deux… Et elle sentit une nouvelle fois une main se refermée sur elle. Son cou compressé entre les doigts sauvages du bourreau, elle le défie du regard dans l’expectative la plus totale. Que va-t-il encore faire ? Elle résiste comme elle peut, mais elle sent ses jambes tremblées. Bientôt, elle allait s’effondrer. Mais c’est avec force qu’elle avait sentit les lèvres de Lydéric se coller aux siennes. Chavirant, elle lui rendit comme elle put et s’accrocha désespérément au tissu de son t-shirt alors que des larmes souillaient ses joues sans interruption. Elle sentit une prise se refermer sur sa taille et à nouveau, peu résistant, elle se laissa faire. Et lorsqu’il la lança violemment dans le canapé, elle essaya de se remettre dans une position confortable sans y arriver. Courbaturée de partout, son regard glissait sur lui avec effarouchement alors qu’elle demeurait interdite sur son coin de canapé. « Qu'est-ce que tu crois Ruth, hein ? Que tu peux jouer à la plus maline avec moi ? J'en ai comme l'impression, ouais... Laisse-moi te rappeler qu'ici, t'as rien à dire, sinon.. » Elle hocha la tête en signe de compréhension et ne chercha pas à prononcer une quelconque phrase. À coin bon, quoi qu’il arrive, elle aurait tort de faire ça. N’avait-elle pas suffisamment souffert pour aujourd’hui au point de prendre le risque de l’énerver à nouveau ? Non, silencieuse, elle regardait celui qu’elle pensait aimé ou du moins apprécié suffisamment pour subir. Sa tête lui tournait toujours et basculait de droit à gauche sans qu’elle ne parvienne à la maintenir droite. Tremblante, elle le vit s’approcher et ferma les yeux pour ne pas avoir à regarder. Mais lorsqu’elle sent ses mains se poser sur elle pour lui arracher son haut, elle ouvre les yeux et à travers ses larmes, un sourire nait. Alors qu’elle essaye de le dissimuler pour éviter tout nouveau coup, elle le voit se laisser tomber à ses côtés et la forcé à s’asseoir sur lui. Elle ne résiste pas, de toute façon, elle a envie de ça. Sa tête peut bien chavirer, tourner, et autres, elle s’en moque. Elle n’hésitera pas à se donner corps et âme.
La force avec laquelle il entoura sa taille la fit se cambrer alors qu’elle accueillait ses lèvres sur sa peau dénudée. De gestes lascifs, elle frottait tout contre lui alors que ses doigts venaient se mêler à sa chevelure. Comme si la violence passée, tout cela n’avait plus d’importance. Comme si les bleus, les larmes, la douleur n’existaient plus. Ses lèvres virent se perdent dans le cou du jeune homme alors que ses mains s’emparaient du t-shirt de ce dernier pour l’en débarrasser. Comme lui quelques secondes auparavant, elle l’envoya valser alors que ses mains caressaient les muscles saillants et que sa langue venait goûter au plaisir de sa peau. Entre deux baisers, elle étouffa quelques paroles : « Je te promets que je ferai ce que tu voudras, je te le promets… » Bien sûr qu’elle ferait tout ce qu’il voudrait, c’était son seul moyen de survie. Dans un geste pratiquement désinvolte, elle dégrafa son soutien-gorge et l’envoya aussi loin qu’elle le put. Se serrant contre lui, ses ongles s’enfoncèrent dans sa peau alors qu’elle lui mordillait l’oreille avec appétence. Un léger sourire étira alors ses lèvres lorsque ses mains glissèrent le long de son torse pour venir caresser sa virilité par-dessus le bout de tissu. Dans un mouvement lent qui n’avait que pour but de le rendre fou de frustration, elle le caressait sans même y prêter attention. Ses dents mordillaient chaque parcelle de peau qui lui était offert alors qu’elle se demandait s’il était temps ou non de passer aux choses sérieuses. Relâchant la prise qu’elle avait sur son bas-ventre, elle vint déposer ses mains sur ses yeux et susurra tendrement : « Ferme les yeux, ce sera encore mieux… » Elle déposa ses lèvres sur les siennes avec fureur et vint enlacer sa langue de la sienne dans un mouvement brusque et répété. Ses doigts buttaient désormais face au bouton de son jean et le tritura un moment avant de le défaire. Lorsque fermeture éclaire et bouton furent ouvert, elle laissa glisser l’une de ses mains sous le tissu de son boxer et s’empara avec force de son entre-jambe. Ses caresses n’avaient plus rien de doux mais était violente et cherchait sans doute à exciter son partenaire. Son souffle commençait doucement à se faire plus difficile alors qu’elle mourrait d’envie qu’il s’occupe d’elle, à son tour. Un léger « Je t’aime. » sans le moindre sens lui échappa alors. Elle venait probablement de signer son arrête de mort sans s’en rendre compte et tout ça pour dix minutes de plaisir…