Sujet: we could make it better sometimes - r. Sam 27 Aoû - 1:20
À chaque jour, à la même heure, au même endroit, elle était là. Elle errait. Un vrai fantôme qui avait cessé de respirer comme le reste du monde le faisait. Elle s'effaçait. Elle ne faisait plus partie du décor. Elle avait rejeté Arrowsic, c'était maintenant au tour d'Arrowsic de la rejeter. Je la regardais, au même endroit, à la même heure, à chaque jour. Je restais à une distance raisonnable, assez loin pour qu'elle ne me voit jamais, même si j'avais la certitude qu'elle pouvait sentir ma présence. J'étais persuadé que cette nuit-là, je n'étais pas le seul à l'avoir ressenti. Ressenti quoi ? Le coup de foudre. Un lien invincible qui s'était bâti entre nous deux. Un sentiment sur lequel je ne pouvais mettre aucun mot.
Je ne pouvais arrêter de penser à elle. À chaque fois que je sortais de la maison le matin avant d'aller travailler, je tournais la tête vers la fenêtre de sa chambre, dans l'espoir d'y voir sa silhouette ou son regard même. Elle n'y était jamais. Quand je rentrais le soir, je marquais toujours une hésitation à continuer de longer le trottoir jusqu'à sa porte d'entrée, mais je me ravisais à chaque fois et je continuais mon chemin jusqu'à mon chez-moi. Et finalement, à chaque fois que sonnait midi, quand je prenais ma pause pour aller casser la croûte, je me ramassais dans ce parc. Je la regardais de loin. J'étais un dégonflé. Je ne savais pas ce que je voulais.
Sauf qu'aujourd'hui, j'avais eu une révélation. Je ne savais peut-être pas ce que je voulais, mais j'avais conscience de ce que je ne voulais pas : la perdre. La laisser me filer entre les doigts. La regarder s'effacer sans essayer de la redessiner. Quand je la vis donc sortir de derrière un sentier caché par les buissons, et qu'elle continua son parcours habituel le long de l'étang, j'enfouis mes mains dans mes poches et je marchai jusqu'à elle. J'avais envie de pleurer, j'avais le coeur en larmes et l'esprit en bataille. « Louanne ! » Lançais-je afin qu'elle se tourne vers moi. Je pu lire la surprise dans ses yeux, mais encore plus que ça même : une tornade d'émotions que je n'aurais pas voulu croiser dans son regard. Elle ne méritait pas ce que je lui avais fait, malgré ce qu'elle m'avait fait à moi.
« Je ... » Pourquoi étais-je venu pour lui parler ? Si je n'avais toujours pas de promesses à lui faire, alors qu'avais-je à lui offrir excepté la souffrance ? « Pourquoi ? » Je m'approchai encore plus d'elle, les sourcils légèrement froncés. « Pourquoi es-tu venue cogner à ma porte si souvent ? Pourquoi, ce soir-là, as-tu appelé pour que je répare tes fusibles alors que je sais que tu es assez débrouillarde pour le faire par toi-même ? Tu ne voulais pas réellement de mon aide, n'est-ce pas ? Du moins pas ce genre d'aide. Qu'est-ce que tu me veux, Louanne ? » Je laissai mes bras tomber le long de mon corps. Et qu'est-ce que je lui voulais, moi ?
Dernière édition par R. Garrett Dowdeswell le Sam 27 Aoû - 2:53, édité 1 fois
Sujet: Re: we could make it better sometimes - r. Sam 27 Aoû - 1:56
Après sa déconvenue de l’autre nuit, Louanne avait soigneusement évité Garrett. Ce n’était pas vraiment difficile car depuis qu’elle avait obtenu un poste d’infirmière à l’hôpital local, ses horaires avaient fait le travail pour elle. En effet, les responsables du personnel l’avaient placée pour un grand nombre de gardes de nuit et gardes prolongées, puisqu’elle était célibataire, sans personne à charge. Ainsi, Louanne passait la majeure partie de ses nuits à l’hôpital, dormant dans la salle réservée au personnel, et lorsqu’elle pouvait rentrer dans la maison de ses parents, elle prenait une douche, mangeait chinois et dormait quelques heures sur le canapé. Elle se limitait à seulement quelques pièces dans la maison. C’était comme si elle s’était brûlée les ailes à vouloir faire comme si elle n’était pas partie et maintenant, elle se sentait encore plus exclue par ces murs froids et austères qui ne la reconnaissait plus. Les photos d’elle enfant… ces portraits étaient si loin de la réalité d’aujourd’hui.
Comme tous les jours Louanne s’accordait une petite pause déjeuner dans le parc pas très loin de l’hôpital. Malgré la météo capricieuse elle y allait tous les jours. Elle avait besoin de cette bouffée d’oxygène, hors de l’hôpital, hors de ses souvenirs, hors de tout. Elle marchait sans regarder où elle allait, entre les arbres, à côté d’une statue, le long de l’étang, jusqu’à arriver à un banc libre où elle déjeunait paisiblement, donnant les restes de son sandwich aux canards du parc. Elle préférait déjeuner seule plutôt qu’avec les autres infirmières. Elle avait essayé, elle n’avait pas su quoi dire. Elle n’avait pas su répondre à leurs questions curieuses sur qui elle était, d’où elle venait. Elle n’avait aucune réponse.
Quelqu’un appela son nom et son cœur implosa. Elle se retourna vivement et vit Garrett qui marchait vers elle à vive allure. Elle aurait voulu prendre ses jambes à son cou mais c’était comme si elle était changée en statue de sel. « Je ... Pourquoi ? » Louanne avait la bouche entrouverte, incapable de formuler quoi que ce soit. Pourquoi ? C’était bien la question qu’elle se posait. Pourquoi l’avait-il si soudainement repoussée alors qu’il l’avait embrassée le premier ? Pourquoi était-il parti alors que les lèvres de Louanne brûlaient toujours du contact des siennes ? « Pourquoi es-tu venue cogner à ma porte si souvent ? Pourquoi, ce soir-là, as-tu appelé pour que je répare tes fusibles alors que je sais que tu es assez débrouillarde pour le faire par toi-même ? Tu ne voulais pas réellement de mon aide, n'est-ce pas ? Du moins pas ce genre d'aide. Qu'est-ce que tu me veux, Louanne ? » « Qu’est-ce que je te veux ? » Elle n’en savait rien. Ou si, elle voulait danser avec lui au son d’un vieux chanteur de jazz, elle voulait boire une bière avec lui dans sa voiture garés quelques part dans la campagne, elle voulait qu’il la touche, encore, comme cette autre nuit. « C’est toi qui est venu me parler ! Tu as accepté de m’aider, tu as accepté de rester ! » Elle respirait vivement. « Tu m’as embrassée. » Des larmes lui montèrent aux yeux. « Et ensuite tu es parti et je t’ai laissé partir. J’ai été stupide de vouloir quelque chose de toi et maintenant je ne veux plus rien. »
Sujet: Re: we could make it better sometimes - r. Sam 27 Aoû - 2:16
Je ne savais pas pourquoi j'avais posé cette question stupide. C'était comme si j'avais été incapable d'accepter mes torts, incapable de m'excuser et de reconnaître que j'avais commis une erreur, soit en l'embrassant, soit en partant après ce moment si unique et précieux. Je ne savais pas encore lequel de ces instants était l'erreur. D'avoir couru vers elle ou de m'être enfui. Les deux tout aussi naïvement, les deux tout aussi rapidement. Dans tous les cas, voilà qu'aujourd'hui j'attaquais Louanne par des questions inutiles, des questions qui ne faisaient que tourner le couteau dans la plaie.
Au fond, ce que je cherchais ce midi, c'était une confrontation. Et j'étais trop lâche pour la provoquer moi-même alors je faisais exprès de monter Louanne contre moi afin qu'elle me crie dessus, qu'elle me sorte mes quatre vérités, comme ça je serais capable de faire pareil et de m'expliquer. J'avais toujours été un gros con quand il en venait aux relations amoureuses. Amoureuses, oui. Je n'aimais pas Louanne, mais je ne la traiterais jamais non plus comme la fille qui était passée chez moi hier soir. Je m'étais même surpris à espérer que Louanne ne la verrait pas sortir vers les trois heures du matin. Je ne voulais pas la faire souffrir. Mais je ne pouvais pas renier ce que j'étais, je ne pouvais pas renier mes peurs.
« Qu’est-ce que je te veux ? » Je ne répondis rien. Je ne fis que soutenir son regard même si je commençais de plus en plus à réaliser que mon inconscient avait eu une idée stupide. J'allais encore plus l'éloigner de moi en agissant ainsi. Il fallait que je répare le pot cassé avant que ses morceaux ne se brisent encore plus, si c'était seulement possible. « C’est toi qui est venu me parler ! Tu as accepté de m’aider, tu as accepté de rester ! » Elle haussait de plus en plus la voix. « Tu m’as embrassée. » Des larmes se frayèrent un chemin jusqu'aux yeux de Louanne. Je sentis une vague de peine me traverser le ventre, la poitrine, la gorge et toute ma tête s'embrouilla, en même temps que mes yeux. « Et ensuite tu es parti et je t’ai laissé partir. J’ai été stupide de vouloir quelque chose de toi et maintenant je ne veux plus rien. »
Cette dernière affirmation me fit tomber du nuage sur lequel j'étais quand je repensais à cette nuit-là. Elle ne voulait plus rien. Je bégayai, je tremblais presque. Pourquoi me faisait-elle cet effet ? « Louanne je t'en prie ne dis pas ça ... » Je pris sa main et je la forçai à s'asseoir en même temps que moi sur le banc devant lequel nous étions. Nos cuisses se frôlaient à peine. Elle les tassa avant que je puisse en profiter. « Je me suis laissé aller. Parce que tu me rends différent, Louanne. Peut-être parce que tu viens d'une autre époque de ma vie, que tu me rappelles le bon vieux temps ... Mais la vérité est que ... j'ai changé. Il y a dix ans, j'aurais donné tout ce que j'avais pour pouvoir partager ta vie, ton coeur ... ton lit ... » Je baissai les yeux. « Maintenant je n'ai tout simplement plus rien à donner ... Je ne sais pas où je m'en vais, je ne sais pas ce que je veux, c'est à peine si je sais qui je suis .... » Je la regardai, les yeux toujours humidifiés. Je luttais contre mes larmes, pour qu'elles se contiennent dans mes yeux et qu'elles ne tombent pas. « C'est cliché mais si je fais ça c'est pour te protéger de moi. Je ne veux pas me lancer dans une histoire avec toi et réaliser que je ne suis pas assez mature pour l'entretenir ... même si j'aimerais tellement essayer ... »
Sujet: Re: we could make it better sometimes - r. Dim 28 Aoû - 17:43
Il ne manquait pas de culot de venir l’aborder ainsi après l’avoir rembarrée avec tact. D’ailleurs, comment savait-il qu’elle était ici ? Il était venu lui parler avec tellement d’aplomb que c’était comme s’il savait qu’elle serait là. Louanne n’y songeait pas plus car elle n’avait qu’une envie et c’était de tourner les talons pour fuir cette discussion comme il avait fui son lit. Mais le ton de Garrett changea après ce qu’elle lui avait dit et il prit sa main, l’empêchant de faire un geste, pour l’asseoir à côté de lui sur le banc le plus proche. « Louanne je t'en prie ne dis pas ça ... » Pourtant, il l’avait cherché, il était venu l’accuser d’avoir laissé parler son cœur, d’avoir répondu à des signes qu’il lui avait laissé voir mais clairement, il n’avait pensé aucune de ses suggestions. « Je croyais que c'était ce que tu voulais, que je te rejette. » Craignant un autre coup au cœur, elle tourna son corps vers l’étang et récupéra sa main qu’elle posa sur ses cuisses. « Je me suis laissé aller. Parce que tu me rends différent, Louanne. Peut-être parce que tu viens d'une autre époque de ma vie, que tu me rappelles le bon vieux temps ... Mais la vérité est que ... j'ai changé. Il y a dix ans, j'aurais donné tout ce que j'avais pour pouvoir partager ta vie, ton coeur ... ton lit ... » Elle ne put s’empêcher de remarquer l’émotion dans sa voix et elle tourna donc son visage vers lui, pour le voir, métamorphosé, visiblement touché par sa froideur. Il avait eu un goût de sa propre médicine…
Mais il ressentait la même chose, elle lui rappelait cette même époque bénie, elle lui rappelait la pureté des sentiments d’alors comme il lui rappelait qu’elle était capable d’aimer de nouveau. Il lui avait rappelé le temps d’une courte nuit que se donner entièrement à quelqu’un comprenait des risques énormes, mais qu’il n’y avait pas que de la souffrance, qu’il existait un répit, quelque part. « Maintenant je n'ai tout simplement plus rien à donner ... Je ne sais pas où je m'en vais, je ne sais pas ce que je veux, c'est à peine si je sais qui je suis .... » Son cœur se serra. Il venait d’exprimer exactement ce qu’elle ressentait depuis des années, encore plus maintenant qu’elle était orpheline. « C'est cliché mais si je fais ça c'est pour te protéger de moi. Je ne veux pas me lancer dans une histoire avec toi et réaliser que je ne suis pas assez mature pour l'entretenir ... même si j'aimerais tellement essayer ... » Son cœur s’accéléra.
« Je ne suis pas d’accord avec toi. » Son ton s’était adouci, maintenant qu’il semblait prêt à discuter. « Tu crois que tu as changé mais au fond tu es toujours le même. Je te vois. Je te vois comme je te voyais quand on était petits. Je ne connais pas la personne que tu prétends être aujourd’hui, je ne connais que le Garrett de toujours. » Elle lui offrit même un mince sourire. Elle espérait qu’il la voyait comme elle le voyait, cette présence rassurante qui lui rappelait d’où elle venait, qui lui offrait un petite bout de passé sur lequel s’appuyer, grâce auquel justifier sa présence sur Terre. « Je suis peut-être fragile mais je crois… qu’il faut parfois prendre le risque de souffrir… pour grandir. »
Sujet: Re: we could make it better sometimes - r. Dim 28 Aoû - 18:19
Non, je ne manquais pas de culot. Après tout, je n'étais pas critique de cinéma pour rien ! C'était dans les pré-requis du métier, et malheureusement cette réputation me suivait même dans ma vie sociale. Au moins cette fois, ce n'était pas pour briser Louanne comme je le faisais pour briser certains cinéastes, producteurs ou directeurs. Au contraire j'étais là pour essayer de réparer Louanne, de me réparer moi-même par la même occasion. D'arranger mon gâchis. « Je croyais que c'était ce que tu voulais, que je te rejette. » Je la regardai se tourner vers l'étang tout en secouant ma tête légèrement. Je suivis son regard et je fixai l'eau calme à mon tour, laissant la main de Louanne se dénouer de la mienne. « C'est ce que j'ai demandé, pas nécessairement ce que je voulais ... » Je jouais constamment avec les nuances. Je voulais qu'elle apprenne à lire entre les lignes parce que je n'arrivais pas à m'exprimer comme je le voulais en face d'elle. Je soupirai.
Louanne retrouva mon regard quand je lui parlai ouvertement de mes sentiments, dans un monologue décousu qui ne faisait plus vraiment de sens à la fin, mais qui au moins avait le mérite d'être sincère. Elle me replongeait dans le passé, avec ses grands yeux tristes et ses longs cheveux bruns qui s'emmêlaient dans le vent. Elle me rappelait à quel point j'étais une girouette qui ne cessait de virevolter dans toutes les directions, ne s'arrêtant jamais. Allais-je m'arrêter un jour ? Je baissai les yeux.
« Je ne suis pas d’accord avec toi. » Je les relevai vers elle, pour croiser son regard, froissant mes sourcils. « De ... ? » Je n'eus même pas eu le temps de lui demander de quoi elle parlait qu'elle continua sur sa lancée. C'était à son tour de s'ouvrir à moi, je lui laissai tout le temps qu'il lui fallait, l'écoutant sans dire quoi que ce soit. « Tu crois que tu as changé mais au fond tu es toujours le même. Je te vois. Je te vois comme je te voyais quand on était petits. Je ne connais pas la personne que tu prétends être aujourd’hui, je ne connais que le Garrett de toujours. » J'aurais aimé pouvoir lui rendre le sourire qu'elle m'offrit, malheureusement elle avait tort et je ne pouvais mentir en lui donnant raison. « Je suis peut-être fragile mais je crois… qu’il faut parfois prendre le risque de souffrir… pour grandir. » Je secouai la tête, fermant les yeux et portant une main à mes cheveux. Je tournai à mon tour mon corps complètement vers l'étang. « Non, Louanne, tu ne comprends pas. Tu ne comprends pas ce que je suis devenu. Tu viens à peine de revenir, ne me dis pas que je suis toujours le même ... » Je levai la tête vers le ciel, pesai mes mots un moment, et repris. « Je gagne ma vie à rabaisser les autres dans un journal que des idiots liront pour oublier ma rubrique le lendemain. Je passe mes soirées à chasser des femmes que je ne rappellerai jamais. Je ... j'ai ... je n'ai même pas confiance en moi, comment pourrais-tu, toi, avoir confiance en moi ? »
Sujet: Re: we could make it better sometimes - r. Dim 28 Aoû - 18:52
« C'est ce que j'ai demandé, pas nécessairement ce que je voulais ... » Il continuait de jouer avec les mots, il la faisait douter de tout, y compris d’elle-même. Mais pendant quelques secondes il se montra sincère, et elle le crut, une fois encore. Mais avait-elle vraiment le choix ? Elle-même ne savait exprimer ce qu’elle ressentait, ni pourquoi c’était le cas. Elle savait juste que… Elle savait. Cette autre soirée avait été si agréable, si parfaite. Elle s’était sentie si bien à danser avec lui sur la musique de ses parents, dans son salon, il la réconciliait avec eux, avec leur souvenir, il la réconciliait avec cette part d’elle-même qu’elle avait décidé de laisser aux rebuts du passé. Quand il s’était penché pour que leurs lèvres se rencontrent, elle n’avait jamais ressenti ça ; son cœur s’était mis à battre à tout rompre, elle n’était pas angoissée, elle était comme une adolescente, heureuse.
« Non, Louanne, tu ne comprends pas. Tu ne comprends pas ce que je suis devenu. Tu viens à peine de revenir, ne me dis pas que je suis toujours le même ... » La jeune femme soupira. Il ne cessait de l’éloigner, de lui rappeler ce foutu temps qui avait passé et qui avait tant compliqué ces choses qui auraient dû être simples, et dans l’état actuel des choses, elle n’avait pas la force de lutter. « Je gagne ma vie à rabaisser les autres dans un journal que des idiots liront pour oublier ma rubrique le lendemain. Je passe mes soirées à chasser des femmes que je ne rappellerai jamais. Je ... j'ai ... je n'ai même pas confiance en moi, comment pourrais-tu, toi, avoir confiance en moi ? » Louanne l’écouta dépeindre sa nouvelle vie. Elle avait vu son nom à plusieurs reprises au bas de colonnes brillantes et cinglantes dans les journaux et cela l’avait fait sourire. Elle ne le trouvait pas méchant, elle le trouvait juste. Mais elle ignorait qu’il ait pu devenir un homme à femmes. Et peut-être s’en était-elle doutée, au fond.
Elle se leva et se tourna vers Garrett. « Si tu n’as pas confiance en toi, il faut bien que quelqu’un le fasse pour toi. » Son cœur continuait de la faire souffrir mais ce n’était plus pour les mêmes raisons. Elle regrettait qu’il ne veuille pas d’elle, il regrettait qu’il ne veuille pas leur donner une chance, mais surtout, elle regrettait de le voir ainsi baisser les bras sur lui-même. Elle n’était pas meilleure que lui pourtant. Elle ne savait pas plus où elle allait, ni ce que cette relation pourrait leur apporter. D’ailleurs, elle n’y avait pas pensé. Elle voulait juste qu’il embrasse le sel de ses larmes sur sa bouche. Elle savait juste que le vide qui aspirait son cœur s’était comblé lorsqu’ils avaient fait l’amour.