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 ghost from the past ■ evalee&nohl

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MessageSujet: ghost from the past ■ evalee&nohl    ghost from the past ■ evalee&nohl   EmptyLun 26 Sep - 19:53

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Ghost from the past.

    « Je crois qu'au fond, j'espérais que tu viendrais. » Alors que la silhouette d'Evalee se découpait dans l'obscurité, il y avait eu comme un silence avant que ces quelques mots, prononcés sans émotion, ne passe la barrière de ses lèvres. Il était assis là depuis une heure à contempler le parc déserté par les derniers promeneurs lorsqu'elle avait fait son apparition. L'instant lui avait paru presque irréel et s'il avait cru aux fantômes, il se serait bien pincé. Mais il n'y croyait pas, il ne croyait en rien. Du moins, jusqu'à maintenant, car en la voyant, là, juste devant lui, il se mettait un peu à croire aux miracles... « Pourtant je suis bien placé pour savoir que l'espoir est un poison. » Railla-t-il en se recalant sur le dossier du banc, non sans une pointe de sarcasme qu'il ne chercha même pas à dissimuler. Oui, il l'avait mauvaise. Et non, il ne comptait pas faire semblant de ne pas être esquinté pour la ménager. Cela ne risquait de toute façon pas de la surprendre ou de la blesser plus qu'il ne l'avait déjà fait en refusant tout contact jusqu'à aujourd'hui, où il avait presque provoqué cette rencontre. Le 'presque' était même inutile dans cette phrase : il lui avait laissé une chance de venir le trouver, il avait fait un pas vers elle, c'était indéniable. Certes, il n'avait pas été sûr qu'elle pointerait son nez dans ce parc puisqu'ils ne s'y retrouvaient plus depuis huit ans et qu'il n'était même pas sûr qu'elle se souvienne qu'avant, le dimanche soir, ils venaient manger des bonbons sur un banc et jouer dans le parc, dernière escapade avant la reprise de l'école. Mais il avait tenté la chance. Et pour la première fois, elle lui avait souri. Même s'il ne savait pas encore trop quoi penser de ce sourire ni n'arrivait réellement à s'en réjouir. Elle était là, et après ? Un soupir plus tard, Nohlan détournait ses yeux vers la rue. Il ne pouvait s'empêcher de la fuir malgré lui et n'osait plus la regarder de nouveau, de peur que quand il tourne la tête, elle ait disparu. Mais si elle était un mirage, celui-ci persista car lorsqu'il se força à relever ses grands yeux bleus sur elle, elle n'avait pas bougé. Après un sourire bancal, il se mit alors à vider son sac. Si cela pouvait l'aider à se sentir plus léger, il n'était pas contre, car depuis toutes ces années, il avait le coeur vraiment très lourd. « Tu sais Lee quand t'es partie, j'suis venu ici, sur ce même banc, pendant plus d'un an... Puis j'ai fini par éviter ce lieu comme la peste quand j'ai été assez lucide pour comprendre que c'était fini. Au placard, les rituels du dimanche soir. T'étais partie pour de vrai, pour de bon, et ça faisait trop mal, le vide. Pourtant, j'ai pas lâché tout de suite. Pendant trois ans, j'ai fait le même vœu en soufflant mes bougies : "S'il vous plait, faîtes qu'Evalee revienne à la maison." Mais je n'ai jamais été exaucé. Alors, j'ai aussi arrêté de croire. » Il ne savait pas bien, au fond, pourquoi il lui disait tout ça. Il la blâmait, oui, mais il ne cherchait pas à la faire souffrir. Certes, il avait longtemps voulu qu'elle partage sa douleur, qu'elle la vive même au centuple, mais aujourd'hui, il était las. Las d'être perpétuellement en colère contre tout, alors qu'il n'y avait qu'elle, qui méritait sa mauvaise humeur, ses coups de gueule, ses regards noirs et la vision de son cœur affadi. Alors il allait la confronter. Il voulait juste qu'elle sache ce qu'elle avait fait, ce qu'il avait surmonté, les raisons de sa froideur. Juste qu'elle comprenne pourquoi il était si maussade et distant, et également pourquoi il avait mis si longtemps avant de lui laisser une chance de refaire partie de sa vie. Et qu'ensuite, ce soit terminé. Qu'elle fasse soit partie pour de bon du passé, soit... Qu'enfin, elle revienne. Mais le pouvait-elle encore ? Pouvaient-ils réellement reprendre là où ils s'étaient arrêtés et retrouver ce qu'ils avaient perdu ? Les épaules de Nohlan se haussèrent puis s'affaissèrent. Lorsqu'il planta ses yeux dans les siens, son regard était dur et il fouillait ses iris avec la ferme intention de les passer au rayon X. Aucune de ses émotions ne lui échapperaient, douleur, bonheur, mensonge ou sincérité. Ce soir, il allait savoir. « Pourquoi t'es revenue ? »
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MessageSujet: Re: ghost from the past ■ evalee&nohl    ghost from the past ■ evalee&nohl   EmptyMer 28 Sep - 0:45

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« Il n’est pas prêt. » Ma mère avait prononcé cette phrase le jour où je suis arrivée en ville et que je lui ai rendu visite. Elle me disait cela à propos de Nohlan qui ne voulait apparemment pas me voir. « Il n’est pas prêt. » Cette phrase tourne en boucle dans ma tête depuis ce jour. Mon frère ne veut pas me voir. J’aurais dû m’en douter. Après tout, il n’avait jamais voulu me voir depuis huit ans –soit depuis que j’ai quitté la ville. Mais, naïvement, je pensais que le jour où je reviendrais, il aurait été plus enthousiaste bien qu’au fond de moi, je savais que je me trompais sur toute la ligne.

J’étais derrière la caisse de l’animalerie de Rose, dans laquelle je travaille depuis quelques jours. Elle m’avait proposé cet emploi pour m’aider puisque je n’ai aucune compétence et donc aucune chance d’obtenir un emploi. Enfin bref, la boutique était vide et ce n’était pas étonnant, nous étions dimanche en fin d’après-midi et d’ailleurs, nous allions bientôt fermer. Mon portable se mit soudain à vibrer, ce qui me fit sursauter puisque je n’attendais aucun appel. En vérité, ce n’était même pas un appel, mais un message reçu. Je ne connaissais pas le numéro, mais à la lecture du message j’ai reconnu l’expéditeur immédiatement. Nohlan. Je n’avais pas son numéro puisque quand j’ai quitté la ville, il n’avait que huit ans et depuis, nous n’avions eu aucun contact.

« Je crois qu’au fond, j’espérais que tu viendrais. » J’étais arrivée dans le parc il y a de ça quelques minutes, après avoir fermé les portes de la boutique. Je me souvenais parfaitement de l’endroit où mon petit frère et moi venions manger des bonbons et jouer dans le parc, pour fêter comme il se doit chaque fin de semaine. Je m’étais approchée de ce fameux banc et j’ai remarqué mon petit frère de loin. Si j’avais été du genre « sensible », j’aurais très certainement eu les larmes aux yeux, ou peut-être que j’aurais fondu en larmes, qui sait ? Mais là, je me contentais de sourire. Un sourire nostalgique. Mon petit frère n’était plus aussi petit que ça, il avait bien grandi et était devenu un beau jeune homme. Je savais à quel point il avait changé –j’avais eu des nouvelles de lui par l’intermédiaire de ma mère- mais de le voir en vrai faisait remonter en moi une bonne dizaine d’émotions. Je ne lui répondais pas, je ne cessais de sourire, un petit sourire. Je ne savais pas quoi lui répondre. « Pourtant je suis bien placé pour savoir que l’espoir est un poison. » Outch. Je continue de sourire, mais je me force. Ce qu’il me dit n’est pas blessant, c’est culpabilisant. Je me sens mal parce que pour la première fois, je me rends compte que j’ai fait souffrir la personne qui compte le plus pour moi, sans même m’en rendre compte. Mais le fait de me sentir mal me faisait encore plus culpabiliser. Avais-je réellement le droit de me sentir mal alors que tout ce qu’il se passait était de ma faute ? Mon sourire s’évanouit pourtant quand Nohlan soupira et détourna le regard. Tout ça n’allait pas s’arranger avec un sourire, j’allais devoir m’expliquer. Je le savais mais inconsciemment, j’aurais voulu que cela se passe plus tard. La vérité c’est que j’avais peur de sa réaction. Je n’avais pas envie qu’il décide de m’ignorer encore plus que ce qu’il avait fait depuis huit ans. Mes yeux se repositionnèrent sur lui lorsqu’il reprit la parole. « Tu sais Lee quand t’es partie, j’suis venu ici, sur ce même banc, pendant plus d’un an… Puis j’ai fini par éviter ce lieu comme la peste quand j’ai été assez lucide pour comprendre que c’était fini. Au placard, les rituels du dimanche soir. T’étais partie pour de vrai, pour de bon, et ça faisait trop mal, le vide. Pourtant, j’ai pas lâché tout de suite. Pendant trois ans, j’ai fait le même vœu en soufflant mes bougies : « S’il vous plaît, faîtes qu’Evalee revienne à la maison. » Mais je n’ai jamais été exaucé. Alors, j’ai aussi arrêté d’y croire. » Je me mordis la lèvre inférieure en entendant ces paroles. Il venu de me lâcher toute sa souffrance à la figure et je m’en voulais certainement autant que lui m’en voulait. Je me rendais enfin compte de tout le mal que je lui avais causé et même ces huit ans ont été huit belles années, je regrette d’avoir quitté ma ville natale. Je baissais les yeux, je n’arrivais même pas à le regard en face, son regard était bien trop accusateur –selon moi- pour que je puisse le soutenir. « Je suis désolée… Tellement désolée… » Et j’étais plus que sincère. Je n’étais pas désolée d’être partie, non, j’étais désolée de lui avoir fait autant de mal. Puis, mon regard remonta vers son visage et j’avais un autre petit sourire. Je venais de me rendre compte que qu’il m’avait appelée « Lee », comme avant. Cela voulait-il dire que tout n’était pas perdu ? Je l’espère. « Pourquoi t’es revenue ? » Je mettais un certain temps avant de lui répondre. D’un côté, parce que je cherchais les mots parfaits pour exprimer ce que je ressens et d’un autre côté, parce que son regard était très intimidant. J’avais l’impression qu’il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert. « Pour tout un tas de raisons… Et tu en fais partie. Je ne sais pas si tu sais mais je me suis blessée lors d’un match et… » Je m’arrêtais au milieu de ma phrase, soudainement, je ne savais plus quoi dire, je ne savais plus où j’en étais. Le temps de retrouver mes mots, je lui montrais ma main gauche qui ne bougeait presque plus, depuis cette fameuse blessure. « Et depuis, je déprimais… Ma vie ici me manquait, maman me manquait, TU me manquais. Quand je boxais, je ne pensais qu’à ça et j’arrivais à faire abstraction de tous mes sentiments, tu sais, c’était la boxe et puis c’est tout. Et quand ça s’est arrêté, je ne savais plus quoi faire, j’étais perdue, je déprimais. Enfin, je ne sais pas trop comment te l’expliquer. Et donc, je me suis rendue compte que le seul endroit où je me sentirais bien, ce serait ici. Mais je n’ai pas osé et finalement, mon petit-ami, je ne sais pas si maman t’en as parlé, a décidé de me suivre alors on est là. Je ne repartirais pas Nono… »
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