Sujet: You are my experimental game Mer 31 Aoû - 19:09
Spoiler:
Louanne avait passé l’après-midi à sourire comme une idiote si bien que même la maussade Natacha lui avait demandé ce qui lui était arrivé pour qu’elle soit aussi lumineuse. C’était probablement la première fois que le personnel de l’hôpital la voyait si enjouée. D’ordinaire plutôt réservée et discrète, Louanne avait ri à plusieurs histoires drôles mais jamais aux éclats. Voilà que maintenant ses yeux semblaient rire en permanence. Lors de sa petite pause de l’après-midi elle avait envoyé un message pour confirmer qu’ils se voyaient bien le soir même ; elle lui avait aussi conseillé de se reposer et de ne pas conduire, à cause de ses antidouleurs. Il avait répondu qu’il l’attendrait. Ce simple message lui avait fait chaud au cœur et elle l’avait relu dans sa tête encore et encore et porté dans son cœur comme un secret. A vingt-et-une heures enfin, malgré les dix-huit heures qu’elle venait de passer éveillée, elle se précipita dans la salle de repos et avait rapidement troqué son pyjama violet d’infirmière pour ses propres vêtements. Vingt minutes plus tard elle se garait dans l’allée de sa maison (Arrowsic était une petite ville). Lorsqu’elle coupa le contact elle vit de la lumière chez les Dowdeswell et une nouvelle volée de papillons vint rendre sa respiration chaotique.
Elle claqua la portière de sa voiture, récupéra son sac sur le siège arrière ainsi que les sacs du traiteur chinois du coin et traversa sa pelouse hirsute jusqu’à la clôture qu’elle enjamba pour tomber dans le jardin déjà un peu mieux entretenu de son voisin. C’était la première fois qu’elle y était depuis qu’elle était partie. Elle craignait d’ailleurs de voir à quel point son intérieur avait changé, ou à quel point il était resté le même. Louanne grimpa les marches du perron en bois et toqua à la porte, son cœur palpitant d’anticipation. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander comment la soirée allait se passer. Elle en avait une petite idée mais elle n’osait pas trop s’avancer. Elle ne voulait pas tout gâcher. « J’ai amené du chinois ! » fit-elle dès que la porte s’ouvrit en brandissant les sacs devant son visage. « Je ne sais pas si tu as déjà dîné, mais moi pas, et je n’ai mangé qu’une salade de la cafétéria à midi et vraiment, c’était pas bon. » Elle se mit à rougir, encore, quand elle croisa le regard de Garrett et son demi-sourire. « Je… j’aurais peut-être dû te prévenir avant, je ne sais pas si tu aimes manger chinois en fait… » Voilà qu’elle se trouvait soudainement nerveuse et surtout, complètement inexpérimenté. Etait-elle jamais allée à un rendez-vous ? Avec son rockeur ils s’étaient surtout contentés de boire des bières, fumer beaucoup, manger des chips et regarder de la télé réalité pendant des heures les soirs où il n’avait pas de « concert ». « Comment va ton poignet ? » demanda-t-elle abruptement, « il va falloir que je te refasse le bandage bientôt. »
Sujet: Re: You are my experimental game Jeu 1 Sep - 2:21
J'avais passé l'après-midi à tanguer entre l'angoisse et le bonheur. Quand je pensais à ce moment passé avec Louanne à l'hôpital, je me sentais tellement bien, tellement zen et heureux. Quand je pensais à Louanne en général, à ce que nous deviendrions probablement très bientôt, j'angoissais. J'avais toujours été comme ça, en amour : incapable de me caser. Dès que ça devenait trop sérieux, je fuyais. J'avais peur de l'engagement, fallait croire. Peur de me retrouver prisonnier. Peur de ne plus savoir comment m'en sortir. Mais à chaque fois que je me rendais compte que j'étais en train de changer d'avis, je me rappelais à quel point j'étais bien avec elle, à quel point plus rien n'importait quand j'étais dans ses bras, et puis mon angoisse disparaissait. J'avais basculé comme ça entre les deux toute la journée, j'avais juste hâte qu'elle arrive afin qu'elle chasse toutes mes réflexions et que je fasse le vide, pour ne penser qu'à elle, à quel point elle était belle et que son retour à Arrowsic était comme une bouffée d'air frais dans ma monotone vie. Il ne reste que quelques minutes avant qu'elle n'arrive. J'avais essayé de taper sur mon portable une critique d'un film que je venais de voir, The Conspirator, mais ma main me faisait beaucoup trop mal dès que je déplaçais d'une lettre à l'autre. J'allais devoir demander un congé de maladie ? Putain que j'étais con. Pourquoi avais-je fait ça sans penser aux conséquences, qui étaient multiples ? Je m'en voulais affreusement. Au moins, ça n'avait pas été pour rien.
On toqua à la porte. Je me levai de mon fauteuil où j'avais glandé tout l'après-midi, sans manger, sans bouger, et je me dirigeai vers la porte que j'ouvris rapidement. Je souris rien qu'à la voir. « J’ai amené du chinois ! » Lança-t-elle avant même un bonjour. J'éclatai de rire devant une si grande joie de vivre. Je n'avais pas vu son coeur de fillette depuis des années. Nous revenions dans le temps, carrément. « Je ne sais pas si tu as déjà dîné, mais moi pas, et je n’ai mangé qu’une salade de la cafétéria à midi et vraiment, c’était pas bon. » Je souris en la regardant rougir. « C'est de la salade, évidemment que ce n'est pas bon. Et je n'ai pas dîné non plus, même prendre le téléphone pour me faire livrer quoi que ce soit me fait trop mal au poignet. Alors c'est parfait. » J'aurais pu prendre l'autre main ? Chut. Je voulais juste lui rappeler à quel point je faisais pitié.
« Je… j’aurais peut-être dû te prévenir avant, je ne sais pas si tu aimes manger chinois en fait… » Je lui laissai finalement de la place pour rentrer, réalisant qu'elle attendait sur le perron depuis le début. « J'adore le chinois. » Commentais-je tout simplement. Je refermai la porte derrière Louanne, sans lâcher mon mince sourire satisfait. « Comment va ton poignet ? » Demanda-t-elle après avoir retiré ses chaussures. « il va falloir que je te refasse le bandage bientôt. » J'haussai les épaules. « J'essaie d'endurer comme un homme ... Viens, on va amener tout ça au salon. » De ma main valide, je lui pris un de ses sacs des mains et je les déposai sur la table basse du salon, une fois arrivé. Rien n'avait changé dans ma maison, j'étais trop occupé pour redécorer et de toute façon, le côté vieillot m'allait tout à fait. Puis je voulais conserver un maximum de souvenirs, moi qui était un être vivant dans le passé.
Sujet: Re: You are my experimental game Jeu 1 Sep - 13:56
« J'essaie d'endurer comme un homme ... Viens, on va amener tout ça au salon. » Louanne le suivit docilement, ne pouvant empêcher son regard de couler sur chaque parcelle de la pièce. C’était drôle comme chaque objet lui rappelait un souvenir, et pas seulement des histoires de cowboys et d’indiens ou de bataille de chatouilles, mais parfois seulement le goût d’une citronnade faite maison ou des grains de poussière dansant dans un rayon de soleil. Elle se souvenait aussi que le sapin de Noël était toujours installé à la même place, qu’on devait déplacer un fauteuil pour l’y installer.
Tous les cadres photos étaient restés intacts, à l’exception de quelques-uns que les parents de Garrett avaient dû emporter avec eux. La seule différence c’était que la maison sentait différemment ; elle ne sentait plus les bouquets de fleurs fraîches de Madame Dowdeswell, elle sentait juste… Garrett. L’herbe piétinée, la lessive propre, le renfermé, le feu de cheminée. Elle ce dirigea vers cette dernière et s’arrêta devant l’ensemble des babioles posées dessus. « J’arrive pas à croire que tu aies gardé ça ! » Elle saisit avec précautions une céramique représentant un farfadet irlandais, « ton père savait qu’il me fichait une trouille pas possible. » Elle la retournait entre ses doigts, un léger sourire dans les yeux, « du coup il m’avait raconté que c’était un vrai farfadet qu’il avait ramené d’Irlande, et que quand on en trouvait un, il fallait le regarder dans les yeux et compter jusqu’à cinq, et il se transformait en statue. » Elle reposa la petite sculpture à l’endroit exact où elle l’avait prise et elle se retourna vers Garrett qui était tout près. « Mais où sont passées mes bonnes manières ? » Elle fit glisser lentement ses mains sur ses côtés jusqu’à finir par enserrer son buste et son sourire disparut quand ses lèvres touchèrent celles de son voisin. Elle prolongea leur étreinte alors qu’un tiède sentiment de sécurité venait la réchauffer comme les flammes qui craquaient dans la cheminée. « Bonsoir, » murmura-t-elle ensuite, ses lèvres s’ourlant immédiatement vers le haut.
« J’ai faim, » statua-t-elle juste après qu’un gargouillement inopiné venait de ruiner leur instant d’intimité et l’infirmière alla se lover dans le canapé qui trônait au milieu de la pièce, recouvert d’un plaid dont l’agencement des couleurs rappelait les années quatre-vingt. Elle se demanda comme de filles il avait enveloppé dans cette couverture après les avoir ramenées chez lui. Elle sépara ses baguettes et ouvrit une boite en carton dans laquelle se trouvait des nouilles. « J’ai pris au hasard, j’espère que ça t’ira. »
Sujet: Re: You are my experimental game Ven 2 Sep - 23:59
Cette maison était beaucoup plus belle quand j'étais un enfant. Elle respirait la joie, la vie. Elle était toujours animée, avec tous les amis de mes parents et leurs enfants. Nous avions de l'argent, à l'époque, et nous avions beaucoup de gens dans notre entourage. Je n'étais pas le garçon le plus populaire de la ville, mais j'avais du monde sur qui compter. J'avais toujours quelqu'un autour de la table avec moi pour dîner. Quelqu'un autour de la table avec moi au petit déjeuner. Je n'étais pratiquement jamais seul, quand j'étais gosse.
Cette maison ne représentait plus que la nostalgie du bonheur passé, aujourd'hui. Il n'y avait que mes pas qui faisaient encore un peu de bruit. Aucune autre voix ne l'habitait. Les cadres rappelaient qu'il y avait déjà eu de la vie ici, mais qu'elle s'était éteinte quand mes parents étaient partis en résidence, emmenant tout avec eux dans leur vieillesse. Leurs amis, leurs bons repas, leurs odeurs, leurs voix.
Avec Louanne debout comme ça devant la cheminée, j'avais l'impression que je n'avais pas grandit pour rien. Que ce n'était pas si mal, en fin de compte, d'être grand. Que la vie ne servait pas qu'à bosser pour mourir plus vite. « J’arrive pas à croire que tu aies gardé ça ! » Dit-elle en prenant entre ses mains le farfadet irlandais de mon père. J'eus un petit rire presque inaudible. « ton père savait qu’il me fichait une trouille pas possible, du coup il m’avait raconté que c’était un vrai farfadet qu’il avait ramené d’Irlande, et que quand on en trouvait un, il fallait le regarder dans les yeux et compter jusqu’à cinq, et il se transformait en statue. » Je baissai les yeux vers le tapis, conservant mon sourire. « On a passé nos journées d'été à en chercher dans le jardin, dans le boisé d'à côté aussi ... » Je relevai les yeux vers Louanne. J'avais envie de la sentir près de moi ; elle était proche mais trop loin déjà. « Mais où sont passées mes bonnes manières ? » Dit-elle en s'approchant un peu et passant ses bras autour de moi, m'enlaçant. Je penchai ma tête vers la sienne et je lui rendis son baiser. C'était bon, c'était doux, d'être amoureux.
« Bonsoir, » Mes yeux se plissèrent légèrement à cause de mon grand sourire. « Bonsoir ... » Je la regardais, encore en souriant et en la tenant contre moi. « J’ai faim, » Je rigolai suite au gargouillement et j'hochai la tête. J'allai m'asseoir à côté d'elle sur le canapé, et je soulevai ses jambes pour les déposer par-dessus mes cuisses. Elle avait une petite boîte sur elle, qu'elle ouvrit. « J’ai pris au hasard, j’espère que ça t’ira. » Elle était mignonne, à toujours se demander ce que je penserais, si j'allais ou pas. Je pris une autre boîte, elle contenait du porc à la jingdu. Je pris à mon tour mes baguettes. « Bien sûr que ça me va, je mange n'importe quoi. » Je plantai mes baguettes dans la boîte, mais avant de manger, je réfléchis, j'hésitai, puis je tournai seulement la tête vers Louanne. « Lou ... » Je la regardai un moment, le coeur battant la chamade. « Tu le sais, hein, que je t'ai toujours aimé ? »
Sujet: Re: You are my experimental game Sam 3 Sep - 0:25
C’était bien, c’était naturel. C’était comme s’ils avaient grandi ensemble. Enfin, ils avaient bel et bien grandi ensemble mais Louanne avait le sentiment d’avoir véritablement mûri durant ces six dernières années. Comme si elle avait rattrapé son retard par rapport à lui, lui qui était si en avance à seize ans alors qu’elle ne pensait qu’à apprendre toutes les paroles de Nirvana partout et à se les tatouer à des endroits divers. Mais le plus drôle, si l’on peut dire, c’est qu’ils n’ont jamais été amis. Enfants, ils ne savaient pas faire la différence, on les mettait ensemble pour les occuper, et jamais ils ne s’ennuyaient, d’ailleurs. Plus tard, ils devinrent comme leurs parents, des relations, et on ne pouvait plus dire qu’ils s’amusaient réellement, mais ils étaient ensemble. Ca leur évitait la solitude. Tous les deux enfants uniques, ça avait été une bonne idée de la part de leurs parents. Malgré toute la bonne volonté que Louanne mettait à être seule, Garrett était toujours là. Et parfois elle s’était demandé s’il ne le faisait pas exprès. Après tout, ils n’avaient rien en commun à cette époque là. Aujourd’hui ils avaient leur passé.
« Bien sûr que ça me va, je mange n'importe quoi. » Il semblait autant perdu dans ses pensées qu’elle, elle espérait seulement qu’il ne pensait pas la même chose qu’elle. D’ailleurs elle se sentait honteuse d’amener ainsi des idées sombres dans cette maison mais elle ne pouvait pas s’empêcher de penser à ce trou noir que représentaient ces six années. Après tout, pendant ce temps, Garrett avait changé, il l’avait admis lui-même et même si elle se sentait vraiment bien, là, avec lui, il y avait toutes ces choses qu’elle ne savait pas, toutes ces présomptions qu’elle faisait et qui auraient pu devenir fausses. Comme par exemple : buvait-il toujours son café avec un nuage de lait et deux sucres ? Il le faisait à dix-huit ans mais aujourd’hui ? « Lou ... » Elle tira ses yeux de ses nouilles pour le regarder. « Mmh ? » « Tu le sais, hein, que je t'ai toujours aimé ? » Louanne resta interdite un moment. Elle ne s’y était pas attendu ; non, elle s’était imaginée une soirée agréable (elle ne savait même pas comment elle avait pu oser imaginer une soirée aussi agréable que celle-ci) où ils auraient échangé des souvenirs, puis ils se seraient probablement embrassés, ils seraient montés dans sa chambre où ils auraient fait l’amour et le reste, elle n’osait pas aller plus loin dans son imagination. Elle avait peur. Mais voilà qu’il lui avouait ça ?
Louanne se redressa et retira ses jambes de celles de Garrett pour s’asseoir droite sur le canapé. Elle se passa une main dans les cheveux et son regard retrouva celui du jeune homme qui se tenait inquiet à côté d’elle. « Non… Tu ne pouvais pas m’aimer à l’époque… » commença-t-elle, perturbée, et après tout, c’était vrai, elle pensait ce qu’elle disait, « mais si c’était le cas… Je me sens très stupide maintenant. » Elle se mordit les lèvres, « je me sens stupide d’avoir été aussi idiote à l’époque et de n’avoir pas… vu… su… Regarde-toi, je suis tellement chanceuse de t’avoir retrouvé en revenant et… J’étais vraiment stupide, » conclut-elle en secouant la tête. Stupide de n’avoir pas su l’aimer plus tôt ?
Sujet: Re: You are my experimental game Sam 3 Sep - 0:45
La jeune femme semblait carrément désarçonnée. Comme si je venais de lui poser une bombe entre les mains. Mon coeur qui battait tantôt parce que j'allais lui dire que je l'aimais, battait maintenant encore plus fort parce que j'avais peur qu'elle me rejette. Je ne m'imaginais pas qu'elle allait me rendre ce je t'aime, pas tout de suite du moins. Je ne lui en demanderais pas autant, non. Mais un sourire, un baiser, des larmes de joie, n'importe quoi sauf ça. Elle avait retiré ses jambes de mes cuisses, elle s'était redressée, et son regard surpris avait croisé le mien, inquiet. J'avalai difficilement.
Je ne regrettais pas. Mes mots n'avaient pas dépassé ma pensée. Je l'aimais, merde. Je l'aimais de tout mon coeur, je l'avais toujours aimé et je n'avais jamais cessé de l'aimer, même pas quand elle m'avait jeté comme une vieille chaussette pour un rockeur de merde qui n'allait jamais réussir à faire quoi que ce soit de sa putain de vie. Je l'avais quand même aimée, parce que je savais que ce n'était pas de sa faute, qu'elle ne pouvait pas savoir. Si la faute était à mettre sur le dos de qui que ce soit, c'était sur le mien, parce que j'avais pas su lui dire plus tôt. Je n'avais pas su l'empêcher de partir. Je n'avais pas su la garder auprès de moi. Là où elle aurait dû être tout ce temps-là. « Non… Tu ne pouvais pas m’aimer à l’époque… » Lâcha-t-elle enfin. Je ne comprenais pas pourquoi elle se rabaissait autant. Elle n'avait pas à renier ce qu'elle avait été. J'eus un petit rire nerveux. « mais si c’était le cas… Je me sens très stupide maintenant. » Elle se mordait les lèvres, je la voyais du coin de l'oeil, même si j'avais trop peur de la regarder dans les yeux, parce que j'avais peur de ce qu'elle allait me dire maintenant. « je me sens stupide d’avoir été aussi idiote à l’époque et de n’avoir pas… vu… su… Regarde-toi, je suis tellement chanceuse de t’avoir retrouvé en revenant et… J’étais vraiment stupide, »
Je me rapprochai légèrement d'elle, elle qui s'était éloignée, afin de venir poser ma main sur sa joue et d'enligner son visage au mien. J'amenai nos fronts l'un contre l'autre. « C'est moi qui ai été stupide de te laisser partir avec un imbécile ... c'est avec moi que tu aurais dû partir et je le savais déjà à l'époque, mais j'étais trop trouillard pour te l'avouer ... » Je m'éloignai un peu de son visage, pour pouvoir mieux la regarder. « Depuis que je suis gosse que je te considère comme la femme de ma vie. Et tu me reviens enfin. »
Sujet: Re: You are my experimental game Sam 3 Sep - 1:16
Mais comment n’avait-elle pas pu relier les points entre eux ? Cette fois où à huit ans il avait capturé une grenouille pour elle, ce n’était pas pour la faire hurler de peur mais pour lui faire plaisir… (Décidemment, elle ne comprendrait jamais les hommes) C’était ça, tout ce temps, qui le poussait à toujours venir chez eux pour le café du dimanche soir, c’était ça qui le poussait à écouter le même disque de Chet Baker encore et encore, assis, sans rien dire, sur le même canapé bleu qu’elle. Elle se sentait stupide, elle l’avait dit, et maintenant, coupable, coupable de lui avoir fait perdre son temps alors qu’elle n’avait pas les yeux ouverts, qu’elle regardait dans le mauvais sens. Il se rapprocha d’elle, encore, comme à contre-courant, parce que cette fois c’était elle qui était persuadée de ne pas mériter toute cette attention, mais elle se laissa faire et laissa son front lourd de souvenirs reposer sur le sien. « C'est moi qui ai été stupide de te laisser partir avec un imbécile ... c'est avec moi que tu aurais dû partir et je le savais déjà à l'époque, mais j'étais trop trouillard pour te l'avouer ... » De nouveau des larmes. C’était fou les niveaux d’émotions auxquels il la poussait sans arrêt. « Depuis que je suis gosse que je te considère comme la femme de ma vie. Et tu me reviens enfin. » Elle eut un premier sanglot qui ressemblait à s’y méprendre à un rire, puis elle renifla et battit des paupières. « Je me sens encore plus stupide, tu dis toutes ces belles choses et moi je suis incapable de… » Elle se pencha et attrapa une serviette en papier du traiteur chinois dans laquelle elle se moucha. « Je suis désolée, » bafouilla-t-elle en cachant son mouchoir dans le sac recyclable, avant de renifler une nouvelle fois. « Il m’a jamais parlée comme toi. Personne ne m’a jamais parlée comme toi. »
Louanne se passa une main brouillonne sur les joues pour effacer ses larmes. « Tout ce que tu dis ... Je veux pas te décevoir. » De nouvelles perles coulèrent de ses yeux. « Je me sens tellement… Tu me fais me sentir tellement… » Bien ? Importante ? Spéciale ? Il lui redonnait sa place dans l’univers, voilà comment il la faisait se sentir, il lui redonnait un but, un sens, un passé, un présent, un futur, il lui rendait sa famille et ses amis, mais elle était incapable de formuler tout ça en cet instant. Elle se contenta de retrouver sa place dans ses bras, de lever les yeux vers lui et de murmurer : « empêche-moi de tout gâcher. »
Sujet: Re: You are my experimental game Sam 3 Sep - 16:38
Quand j'étais gosse, ce que je ressentais pour Louanne était un peu inconscient. Quand je pêchais des salamandres dans la rivière d'en arrière et que je les emprisonnais dans un bocal pour elle, quand je grimpais dans le plus grand des arbres pour aller lui chercher la meilleure branche quand nous faisions des feux tard le soir, quand je convainquais ma mère d'amener Louanne faire des courses avec ma famille parce que je savais qu'elle aimait déjà le shopping. Des petites attentions que je lui apportais sans vraiment réaliser ce qu'elles signifiaient. Puis vint l'adolescence et je commençai à comprendre l'amour et à découvrir ma sexualité. Je compris que lorsque je regardais Louanne, ce n'était pas comme lorsque je regardais une autre fille. Mon coeur se serrait, mon ventre s'emportait, mon sexe me torturait. Et mes pensées se laissaient aller, à un "nous" impossible. J'ai cessé de lui porter des petites attentions. Je l'ai laissée oublier peu à peu tout ce que j'avais fait pour elle, j'ai laissé un autre me remplacer. Sans toutefois cesser de l'aimer.
Ce n'était qu'aujourd'hui que je comprenais réellement l'intensité de ces sentiments. Je les avais atténués quelques mois après le départ de Louanne. Je l'oubliais dans les yeux d'une autre. Je croyais que ça avait marché jusqu'à ce qu'elle revienne et que le Garrett d'autrefois, celui qui aurait tout fait pour elle, refasse surface. J'avais lutté contre lui, sachant qu'un mélange de celui-là avec le Garrett d'aujourd'hui ne pouvait qu'être malsain. Mais le coeur a ses raisons que la raison ignore, et Louanne et moi nous étions jetés dans le passé, les yeux fermés.
« Je me sens encore plus stupide, tu dis toutes ces belles choses et moi je suis incapable de… » Je la laissai se détacher de moi alors qu'elle attrapa une serviette en papier du traiteur et qu'elle s'y moucha. J'avais visiblement trouvé les bons mots. Ma main continuait à caresser la cuisse de Louanne, doucement. « Je suis désolée, » Me répondit-elle. Je fronçai légèrement les sourcils. Était-elle désolée pour le mouchoir ou parce qu'elle n'arrivait pas à m'aimer autant que je l'aimais ? « Il m’a jamais parlée comme toi. Personne ne m’a jamais parlée comme toi. » Je souris. Au fond de moi, la jalousie bouillonnait tout de même encore. Elle avait perdu des années de sa vie avec un enfoiré alors qu'elle aurait pu être avec moi. Peut-être serais-je devenu autre chose qu'un platonique critiqueur sans vie si elle était restée. « T'as toujours eu le don pour choisir les mauvaises personnes. » Ce n'était pas méchant, c'était un fait. J'avais été là pour elle tout au long de nos vies, et je l'avais vue défiler avec des dizaines de connards rebelles et stupides qui ne l'aimeraient jamais pour ce qu'elle était réellement. « Et je m'exclus du compte, soit dit en passant ... »
« Tout ce que tu dis ... Je veux pas te décevoir. » Louanne pleurait, encore. « Je me sens tellement… Tu me fais me sentir tellement… » Je ne savais même pas ce qu'elle voulait dire. Bien ? Coupable ? Heureuse ? Angoissée ? Amoureuse ? Mal ? J'aurais préféré une réponse plus romantique, un moment où nous nous serions embrassés sans cesse en nous répétant que nous nous aimions. J'imagine qu'il n'y avait toujours eu qu'un seul de nous deux qui aimait l'autre, et encore une fois c'était moi. « empêche-moi de tout gâcher. » Dit-elle en se lovant entre mes bras. Quelques jours auparavant c'était moi qui le lui disais. Maintenant c'était elle qui avait peur de ne pas être à la hauteur. En qui avoir confiance ? Je l'embrassai sur la tête, je me sentais idiot. « On devrait manger, ça va être froid sinon ... » Je me dégageai légèrement de Louanne afin d'être capable d'attraper nos plats et de commencer à manger. C'était tiède, comme mon coeur en ce moment. Je l'aimais tellement plus qu'elle ne m'aimait pas, si seulement on pouvait appeler ça de l'amour.
Sujet: Re: You are my experimental game Sam 3 Sep - 17:50
« T'as toujours eu le don pour choisir les mauvaises personnes. » Elle gardait les yeux baissés, que pouvait-elle arguer à cette vérité ? Elle s’était évertuée à faire les mauvais choix, et pourquoi ? Pour faire enrager ses parents, pour leur démontrer que ce qu’ils croyaient être le bonheur n’était qu’une mascarade de banlieusards et qu’elle allait vivre la vraie vie et le leur prouver. Mais ce n’était pas ce qu’elle était, elle était comme eux, elle aspirait aux mêmes choses ; il lui avait fallut quatre ans de profonde solitude, perdue dans une grande ville, pour qu’elle le réalise, et ils lui avaient laissé faire son erreur. Mais maintenant ils n’étaient plus là pour lui pardonner et pour que cette erreur se transforme en leçon, elle resterait toujours une erreur. « Et je m'exclus du compte, soit dit en passant ... » Il était tellement mieux qu’elle, elle le savait, elle l’avait toujours su, elle avait toujours amèrement détesté l’admiration de ses parents pour le fils de leurs voisins. Ce garçon intelligent, voire brillant, dégourdi, responsable. Elle paraissait tellement insignifiante, mais voilà, il était amoureux d’elle dès le début. Elle se précipita dans ses bras pour lui rappeler que c’était avec lui qu’elle était, personne d’autre, que ce soir elle lui appartenait, mais ce n’était pas suffisant car il lui préféra les plats chinois. « On devrait manger, ça va être froid sinon ... »
Elle se mordit les lèvres de l’intérieur et picora quelques nouilles alors qu’un lourd silence s’installait entre eux et que son cœur se serrait. Elle tenta de le briser après cinq minutes en lui tendant sa boîte. « Tu en veux ? » C’était débile, c’était puéril, c’était comme faire la paix après une dispute d’enfants. Mais ce qu’il y avait entre eux en ce moment, ce n’était pas qu’une simple embrouille à cause de qui doit lancer les dés en premier, c’était elle qui était remise en question. « J’ai juste besoin d’un peu de temps tu sais… » Son ton, bien que toujours hésitant n’en était pas néanmoins plus convaincu. « Je sais que tu penses que je suis rentrée à Arrowsic mais au fond de moi… Je n’ai pas l’impression d’être vraiment ici. Ni d’être nulle part d’ailleurs. Et ma maison me fait peur, c’est comme si elle était hantée. Comme toute cette ville. Mes parents me manquent aussi et… » Elle caressa la joue de Garrett. « Mais pour l’instant je suis avec toi, et tu me rends heureuse. » Elle ne savait pas si c’était approprié qu’elle l’embrasse maintenant, et elle savait que ce qu’elle venait de dire n’était en rien une déclaration, mais c’était tout ce que son cœur l’autorisait à dire. Ses sentiments pour Garrett, elle en était presque sûre, mais ses expériences passées l’avaient trop bien échaudée et elle craignait de le perdre en présumant de ses sentiments. Cela avait déjà été assez difficile pour qu’ils se trouvent, elle ne pouvait pas prendre de risque supplémentaire et leur attirer leur mauvais œil juste parce qu’elle était trop prétentieuse avec l’univers.
Sujet: Re: You are my experimental game Sam 3 Sep - 18:27
Nous mangions en silence. Je venais de foutre un sacré malaise. En même temps, que vouliez-vous que je fasse ? Que j’accepte que Louanne m’ait autant voulu depuis son retour, qu’elle m’en ait fait voir de toutes les couleurs, qu’elle m’ait convaincu de nous laisser une chance, pour qu’ensuite je me rende compte que je m’étais trop laissé emporté et qu’elle était restée les pieds sur terre ? Je ne savais plus trop comment raisonner, quoi penser.
« Tu en veux ? » Dit-elle tout simplement en me tendant sa boîte de nouilles sous les yeux. J’hochai la tête et j’attrapai quelques nouilles que je dégustai sans plus tarder. Je pigeais dans à peu près toutes les boîtes, celles qu’elle avait dans les mains comme celles que j’avais dans les miennes ou qui étaient sur la table. Louanne faisait pareil. Nous réfléchissions, chacun de notre côté. « J’ai juste besoin d’un peu de temps tu sais… » Je soupirai légèrement. J’allais lui répondre mais elle continua. « Je sais que tu penses que je suis rentrée à Arrowsic mais au fond de moi… Je n’ai pas l’impression d’être vraiment ici. Ni d’être nulle part d’ailleurs. Et ma maison me fait peur, c’est comme si elle était hantée. Comme toute cette ville. Mes parents me manquent aussi et… » Elle me caressait la joue.
Je fermai les yeux un moment et j’essayai de me mettre à sa place. C’était difficile, parce que je vivais actuellement une tempête d’émotions, mais il ne fallait pas que je m’arrête à mon égoïsme. « Je sais. Ça a été difficile pour toi depuis ton retour. Je sais. Avec tout ça, j’oublie parfois ce que tu vis. Je suis désolé de compliquer tout avec mes questionnements et mes états d’âme. » Je pris son bras entre ma main, et j’embrassai délicatement son poignet.
« Mais pour l’instant je suis avec toi, et tu me rends heureuse. » Je lui souris. Je n’étais pas encore prêt à laisser aller mon angoisse et mon sentiment de défaite, mais juste pour ce soir, j’allais me concentrer sur autre chose. « Je vais nettoyer un peu. » Dis-je tout simplement. Pas pour fuir, pas pour mettre fin à une conversation embarrassante, juste parce qu’il fallait que je nettoie un peu avant de passer à autre chose. Je ramassai donc les boîtes vides et je me levai pour me rendre jusqu’à la cuisine, ou je jetai tout dans la poubelle. J’entendis les craquements des pas de Louanne derrière moi. Je me retournai, doucement, et je m’avançai tranquillement vers elle. Je passai sur sa taille, et descendit jusqu’à ses hanches en dessinant les courbes de son corps. Puis je l’embrassai, doucement, lentement, profitant de son goût, de ses lèvres, le plus longtemps que je le pouvais, pressant toujours un peu plus mon corps contre le sien. « Et si les biscuits de fortune attendaient un peu ? » Dis-je entre deux baisers.
Sujet: Re: You are my experimental game Sam 3 Sep - 18:58
Au moins, il n’avait pas perdu l’appétit, c’était déjà ça et elle était un peu rassurée. Elle essaya de formuler du mieux qu’elle put ce qui l’avait paralysée jusqu’à présent et elle se sentit soulagée une fois que ce fut énoncé. C’était vrai qu’elle ne se sentait pas à sa place ici et encore moins dans sa propre maison, comme si ses murs lui faisaient tacitement payer son départ et la mort de ses parents qui n’était la conclusion que d’une existence de fantômes à partir du moment où elle avait fait ses valises. Son ancienne chambre avait été conservée comme un mausolée. « Je sais. Ça a été difficile pour toi depuis ton retour. Je sais. Avec tout ça, j’oublie parfois ce que tu vis. Je suis désolé de compliquer tout avec mes questionnements et mes états d’âme. » Il comprenait. Elle fut soulagée, car malgré ce que tous pouvaient penser, elle était profondément blessée par la mort de ses parents, et probablement plus du fait de ne pas leur avoir parlé pendant des années et de les avoir considérés comme acquis alors qu’une seule tempête avait suffit à les faire plonger tous les deux dans le Styx. Elle lui sourit, elle ne lui en voulait pas, elle ne pouvait pas lui en vouloir. « Je vais nettoyer un peu. » Elle hocha la tête et soupira quand il eut disparu dans la cuisine, restant encore quelques secondes assise, le temps que la poussière qu’ils avaient agitée retombe lentement. La soirée ne se déroulait pas tout à fait comme prévu mais elle pouvait encore prendre une autre direction.
Louanne se leva donc et prit la direction de la cuisine pour l’y rejoindre. Il s’approcha d’elle et passa ses mains sur ses hanches avant de l’attirer à lui pour qu’ils s’embrassent. Enfin. C’était suffisant pour calmer tous ses doutes pour la soirée. Elle glissa ses mains dans ses cheveux sur sa nuque et cette tension familière se réveilla dans ses entrailles, la poussant toujours plus contre lui, les lèvres entrouvertes. « Et si les biscuits de fortune attendaient un peu ? » Elle l’embrassa d’abord une fois de plus, un peu plus fort, se pressant contre lui pour qu’il sente les battements de son cœur puis elle répondit : « j’allais justement te proposer que nous ayons un rapport sexuel pour régler tout ça. » Elle haussa les sourcils avec malice avant de rire. « A moins que tu ne te sentes trop faible, avec ta main, les médicaments… »
Sujet: Re: You are my experimental game Jeu 8 Sep - 0:00
On aurait dit que je courais toujours après la douleur. Physique comme émotionnelle ; j'étais un chasseur de souffrance. À nos retrouvailles, à Louanne et moi, j'avais commencé à reculer dès que j'avais senti qu'elle deviendrait trop importante pour moi. Je l'avais fuit alors que tout ce que je voulais résidait en elle. Maintenant que je l'avais, et que je sentais le bonheur réchauffer le bout de mes doigts alors que je l'effleurais, je nous plongeais dans des discussions et des simili-disputes qui n'avaient pas lieu d'être. Qui n'était pas importantes. Qui nous faisaient du mal et nous éloignaient.
Ce soir, j'allais cesser de ne pas accepter le bonheur. Nous méritions d'être heureux. Quand Louanne vint donc me rejoindre à la cuisine, là où j'avais fait un rapide ménage dans mes émotions maussades, je l'accueillis dans mes bras comme si rien ne s'était passé. Comme si elle avait répondu comme je l'attendais à mes aveux. Ou comme si je ne les avais jamais prononcés. Avec un sourire coquin, je proposai à la jeune femme que les biscuits de fortune attendent un moment ; le temps que nous passions sous les draps pour les réchauffer et nous réchauffer nous-mêmes.
« J'allais justement te proposer que nous ayons un rapport sexuel pour régler tout ça. » Répondit-elle avec un regard malicieux et le rire qui venait avec. Je partageai ce moment avec elle en riant surtout de la façon avec laquelle elle s'y était prise pour le proposer. « A moins que tu ne te sentes trop faible, avec ta main, les médicaments… » Reprit-elle avant que je ne puisse dire quoi que ce soit. Je baissai les yeux vers mon poignet, encore douloureux certes, même quand je ne le bougeais pas, mais j'haussai les épaules en retrouvant le regard de mon ancienne amie et nouvelle flamme. « J'imagine que si c'est toi qui prends soin de moi, ça peut se faire … » Dis-je avec un sourire. Vous le comprendrez bien, j'attendais d'elle une prise de contrôle sur moi. Je ne la laisserais certainement pas faire tout le travail, mais j'espérais qu'elle domine l'acte pour au moins laisser une petite chance à mon poignet de se rétablir.
Je lui volai furtivement un baiser avant de me diriger vers les escaliers et de les grimper, en la tirant avec moi par la main. Une fois dans ma chambre à coucher, j'eus une vague de souvenirs de Louanne et moi lorsque nous étions gosses. La décoration avait changée, j'avais troqué les fusées et les avions par mes diplômes et des articles encadrés, mais la pièce était tout de même celle où nous étions venus jouer si souvent, innocemment. Ce soir ce ne serait plus si innocent et quand je croisai le regard de Louanne, je savais qu'elle pense à la même chose. De dos à mon lit, je passai ma main dans ses longs cheveux bruns, la regardant tendrement avant de couvrir son cou de baisers de plus en plus insistants.
Sujet: Re: You are my experimental game Jeu 8 Sep - 12:35
Elle savait qu’elle l’avait déçu, pis encore, qu’elle avait déçu ses espoirs. Mais elle lui devait d’être honnête et elle devait lui avouer que si elle avait trouvé en lui un repère, le reste de son monde était encore en reconstruction. Elle voulait juste profiter de l’abri qu’il lui offrait pour enfin reposer son cœur et son esprit, pour retrouver la sensation qu’elle avait eue ce premier soir où il était venu chez elle. Elle espérait quand même lui apporter un peu en retour.
« J'imagine que si c'est toi qui prends soin de moi, ça peut se faire … » répondit-il à son invitation alors qu’elle le regardait en minaudant. Il ne leur en fallut pas plus pour prendre la direction de sa chambre et alors qu’elle avait le souvenir de toujours en monter les marches en traînant des pieds, cette fois elle gambadait presque derrière lui. Ils entrèrent dans sa chambre et même si l’atmosphère était toujours la même, quelques détails avaient changé, montrant qu’il avait grandi. Dans la pénombre elle s’avança vers lui, le cœur battant ; après tout ça n’allait être que leur deuxième et elle craignait que la réussite de leur première nuit ne soit due à la chance du débutant. Elle était un peu nerveuse, ce n’était plus un coup de sang soudain. Ca prenait tout son sens.
Il posa ses lèvres sur la peau sensible de son cou, Louanne chercha son visage qu’elle prit entre ses mains pour l’embrasser puis elle s’éloigna un peu pour déboutonner sa chemise de ses doigts fébriles. Lentement elle l’ouvrit, glissant ses mains sur son torse de ses abdominaux à ses épaules pour faire tomber sa chemise de ses épaules. Elle fit passer avec précautions la manche du côté de sa blessure et déposa négligemment son vêtement sur le dossier de sa chaise de bureau (le même bureau sur lequel ils faisaient leurs devoirs alors que maintenant on y trouvait de tout). Elle l’incita à s’asseoir sur le lit et retira son tee-shirt et son jean pour se retrouver dans ses seuls sous-vêtements. Ils étaient loin d’être affriolants mais ce n’était pas au sommet de ses préoccupations quand elle était à l’hôpital ; elle lui lança un petit regard gêné en guise d’excuse puis monta à genoux sur lui, ses cuisses enserrant sa taille. Son souffle se mêla à celui de Garrett alors qu’elle jouait avec lui et leur prochain baiser, retardant son arrivée et juste avant de céder à la tentation, elle accrocha son regard, réalisant alors que les mots étaient devenus superflus et que leurs lèvres jointes voulaient dire bien plus.
Sujet: Re: You are my experimental game Sam 17 Sep - 2:00
Je ne voulais juste pas qu'elle soit en train de m'utiliser. Qu'elle trouve réconfort en moi, qu'elle fasse son deuil dans mes bras et qu'elle se refasse une réputation ici à mes côtés, et que lorsqu'elle aurait retrouvé son aise d'autrefois, elle m'abandonne comme la première fois. Je voulais que cette fois, ce soit vrai. Elle pouvait prendre son temps si elle le voulait, je savais que l'amour ne naissait pas en quelques secondes. Ce "je t'aime" était sorti si vite de ma bouche car il était déjà en moi, le sentiment, bien refoulé mais quand même présent. Louanne ne m'avait jamais aimé comme je l'aimais, dans notre enfance. C'était tout nouveau pour elle. Je pouvais le comprendre. Mais j'avais peur qu'elle se rende compte qu'elle n'avait plus besoin de moi, après quelques semaines à se replonger dans son passé.
Je décidai tout de même de faire fi de ces sentiments pour ce soir. De me laisser aller avec ces petits moments de bonheur que Louanne et moi allions partager dorénavant, jusqu'à ce que ça devienne plus sérieux ou qu'au contraire nous tombions en chute libre. Nous montâmes donc jusqu'à ma chambre, et lui laissant le temps de s'habituer à cette nouvelle atmosphère, je la regardai silencieusement, un mince sourire aux lèvres, avant de l'embrasser dans le cou doucement. Après un moment, la brunette attrapa mon visage entre ses mains et vint m'embrasser langoureusement. Elle s'arrêta pour déboutonner ma chemise et passa ses mains de mes abdominaux à mes épaules pour me la retirer complètement. Je fermai les yeux durant ce court instant où ses doigts parcoururent mon torse. En bonne infirmière, elle se rappelait de ma blessure et passa la manche avec précaution pour éviter de me faire mal. Je l'aidai en sortant doucement et précautionneusement ma main de la chemise, qu'elle laissa ensuite tomber sur la chaise de mon bureau de travail.
Louanne me poussa délicatement sur le lit, m'obligeant à m'y asseoir. Sans que j'aie besoin de faire quoi que ce soit, elle retira ses vêtements et se retrouva en sous-vêtements. Elle me lança un regard gêné face à ces sous-vêtements très peu d'occasion, mais je me mis à rigoler gentiment, tout simplement. Je posai ma main en santé sur l'une de ses fesses et je la tirai vers moi. La demoiselle passa ses genoux de chaque côté de mon corps et s'assit sur mes jambes. Ma main glissa tout le long de son dos, le remontant jusqu'à son cou que j'entourai de ma simple main. L'envie montait en moi à vive allure. La douceur de ce moment traduisait par lui-même que Louanne et moi, c'était de l'amour et pas autre chose. Cette simple ambiance suffit à me rassurer. Je me laissai tomber par en arrière, étendant ma main meurtrie plus loin, pour qu'elle dépasse du lit et ne touche donc pas aux draps - un simple contact de ma plaie avec quoi que ce soit me faisait mal. Mon autre main retourna dans le dos de Louanne et je lui dégrafai son soutien-gorge, et aidée par elle, je retirai son haut pour ensuite venir caresser ses seins, l'un avec ma main, l'autre avec mes lèvres.
Sujet: Re: You are my experimental game Dim 18 Sep - 1:43
Elle n’aurait voulu être avec personne d’autre que lui, elle n’aurait voulu partager ce moment avec personne d’autre que lui. Mais elle craignait que ce ne soit pas assez pour lui, qu’elle lui assure juste qu’il était le seul. Que tout ce qu’elle ressentait en ce moment, c’était pour lui, c’était grâce à lui. Il l’avait peut-être fait souffrir un temps mais il l’avait réveillée de son long sommeil de six ans. En l’amenant à lui il l’avait aussi ramenée à la vie. Il tenait son cou gracile entre ses longs doigts ; elle avait envie de lui, tellement. Mais elle voulait prolonger le moment, elle savait que ce serait différent de la dernière fois. Cette fois il finirait par la prendre dans ses bras et elle pourrait rester contre lui jusqu’au lever du soleil et plus encore. Elle avait oublié le décor démodé et les draps n’avaient plus de motifs d’étoiles ou d’engins spatiaux. Ils étaient juste bleus. Garrett se laissa aller en arrière et elle le suivit en s’allongeant sur lui, retrouvant sa bouche, le temps qu’il dégrafe son soutien-gorge dont ils se séparèrent rapidement et il compensa le manque d’une main par ses autres sens alors qu’il la redécouvrait. Puis elle se contorsionna pour essayer d’atteindre les boutons de son jean ; elle avait beau apprécier l’attente, elle le désirait trop pour perdre du temps. Leur discussion de tout à l’heure ne s’était pas effacée de son esprit et elle avait besoin de l’exorciser, de retrouver Garrett physiquement parce que c’était la plus belle manifestation de leur connexion. Elle se rappelait comme elle avait tout oublié la première fois qu’ils avaient fait l’amour.
Ils eurent un peu de mal à le débarrasser de son jean, elle avec ses mains malhabiles et lui avec son nouvel handicap, mais cela la fit rire, du moins jusqu’à ce qu’ils soient tous les deux complètement dénudés et que leur corps se retrouvent à l’unisson. Et voilà que cette sensation la reprenait de nouveau. Ce n’était pas que du plaisir, c’était plus que ça, c’était la disparition complète de ce sentiment de solitude qui l’étreignait trop souvent ses jours-ci, qui contractait son diaphragme comme si elle allait pleurer ; mais elle n’en ressentait toujours que la douleur et jamais le soulagement des larmes. Maintenant qu’elle ne faisait plus qu’un avec Garrett elle ne ressentait plus ça, elle était apaisée.
Elle tomba à ses côtés, le cœur battant à tout rompre, le front brillant de sueur alors qu’elle tentait de reprendre son souffle, une main sur son cœur, l’autre dans celle de Garrett. Elle tourna son regard vers lui et après une longue seconde où ils se toisèrent en silence, elle éclata soudain de rire et vint se blottir contre lui. Il n’y avait rien à dire.
Sujet: Re: You are my experimental game Sam 24 Sep - 3:09
C'était tout à fait assez pour moi. Le simple fait de savoir que Louanne n'avait pas d'autre homme que moi pour elle me rassurait, à quelque part. C'était peut-être égoïste, mais j'aimais pouvoir me dire que c'était sur moi qu'elle pouvait compter et personne d'autre. Enfin, cette situation serait idyllique pour moi pendant un certain temps, le temps que nous rêvions et que nous flotterions dans notre petite bulle et notre monde tout rose. Cependant, quand la passion laisserait aussi un peu de place à l'engagement à long terme - si jamais cela se produisait -, il faudrait que Louanne retrouve un peu de la vie qu'elle avait avant. Qu'elle renoue avec d'anciens amis, peut-être. Qu'elle s'en fasse de nouveaux. Qu'elle fréquente d'autres hommes, amicalement bien sûr, mais d'autres hommes que moi. Il faudrait alors que je l'accepte et que je laisse ma jalousie de côté. Parce que jaloux, je l'étais, et énormément. Surtout quand j'aimais. Pour le moment toutefois, vivre seulement grâce au souffle de Louanne, donc être en permanence à ses côtés, m'allait tout à fait. Je la ferais prisonnière de ma vie un petit moment avant de la relâcher. Juste pour rattraper le temps perdu ; nous y avions bien droit, non ?
Bref, nous fîmes l'amour avec autant de passion que la première fois mais bien plus de douceur maintenant. La hâte avait laissé place à notre envie de nous savourer l'un l'autre. Lentement et avec précaution pour ma main aussi, nous enlevâmes tous les vêtements qui séparaient encore nos corps nus et nous laissâmes le désir grimper en nous jusqu'à ce que le retenir ne fut plus possible. Louanne demeura sur moi jusqu'à ce que nous explosâmes de bonheur et de jouissance. La jeune femme tomba à mes côtés, pour nous laisser étendre nos corps fatigués et en sueur de long en large. Ma respiration était toujours aussi difficile, et pourtant je n'avais pratiquement rien fait cette fois. Elle avait tout de même pris de mon énergie, et ce fut un merveilleux échange. Je tournai la tête et baissai les yeux vers nos mains enlacées. C'était la première fois que cela m'arrivait.
Je relevai finalement les yeux vers Louanne, réalisant qu'elle me contemplait aussi. Je souris, discrètement, mais assez pour qu'elle seule le voit - qui d'autre, de toute façon ? Nous étions seuls dans cette intimité magique. Son rire contagieux retentit dans la pièce et je ris moi aussi alors que je l'accueillais dans mes bras. Je refermai doucement mon bras meurtri et posai cette main blessée sur son épaule. Mes doigts caressèrent faiblement sa peau encore humide de l'effort. J'embrassai sa tête. « Je ne sais pas quelle heure il est mais ... le dessert nous attend toujours. Cuisiner des sucreries complètement nus, ne serait-ce pas agréable ? » Je souris, malicieux.
Sujet: Re: You are my experimental game Sam 24 Sep - 23:56
Chaque fois que son regard croisait le bandage autour de son poignet elle se souvenait avec un rire étouffé dans sa gorge qu’il s’était fait ça pour avoir une chance de la voir à l’hôpital. Il était complètement fou mais… c’était pour elle. Et pour ça elle l’avait embrassé avec ferveur tout le temps de leur parade amoureuse. Elle s’était mise à rire après être tombée à côté de lui, mais l’intensité de son plaisir avec lui en était presque comique tant elle n’avait jamais éprouvé ça avec personne d’autre. Elle garda son regard ancré dans le sien ; il était devenu son repère. Elle eut une pensée pour sa blessure tandis qu’il refermait sa main sur son épaule et elle vint la caresser doucement du bout des doigts pour faire diversion des picotements qu’il devait ressentir. Son cœur battait avec nervosité – c’est parce qu’il savait, il savait avant sa raison que la proximité de Garrett lui donnait une décharge de vie supplémentaire.
« Je ne sais pas quelle heure il est mais ... le dessert nous attend toujours. Cuisiner des sucreries complètement nus, ne serait-ce pas agréable ? » Elle se hissa sur son coude et posa sa tête dans sa main. « C’est pas très prudent pour toi, tous tes globules blancs sont concentrés sur ta plaie, tu risquerais d’attraper un rhume. » Elle se pencha pour déposer un baiser sur sa tempe. Elle continua de le fixer mais un sourire tremblait sur ses lèvres alors qu’elle se mordait la joue pour ne pas qu’il comprenne qu’elle était en train de le rouler dans la farine. « Et puis j’aime tellement les biscuits chinois que je préfèrerais que tu n’en manges pas ! » Sur ces entrefaites elle se leva soudain, attrapa la chemise de Garrett et courut dans les escaliers vers la cuisine en riant. Elle accrocha négligemment quelques boutons du vêtement alors qu’elle arrivait dans le salon, entendant les pas de Garrett qui cherchait probablement de quoi se vêtir un peu. Mais elle avait beau regarder dans le salon et dans la cuisine, elle ne trouvait pas le fameux paquet de gâteaux de bonne fortune. « Tu les as cachés où ? » demanda-t-elle faussement énervée quand son compagnon surgit dans le salon. « Tu sais que j’adore lire les petits proverbes ! » Elle fit un pas en arrière voyant qu’il s’approchait d’elle, déjà prête à rire aux éclats alors qu’il n’avait encore rien fait. Elle était heureuse, il la rendait heureuse, c’était simple. C’était enfin simple. C’était suffisant.
Pourtant il y avait encore des choses qu’elle devait régler. Son deuil ; elle devait habiter sa maison, elle ne pouvait pas continuellement se cacher dans les bras de Garrett. Ses amis ; elle devrait tôt ou tard revoir ceux qu’elle avait laissés. Sa conscience ; cet avortement qu’elle avait subi juste après la mort de ses parents, avortement qui n’avait pas été son premier. Les séquelles de sa vie passées, les remords qui y sont attachés. Elle devrait en parler à Garrett un jour. Il faudrait qu’il sache. Mais pour l’instant elle se contentait de plaquer ses lèvres contre les siennes et de fermer les yeux.
Sujet: Re: You are my experimental game Sam 29 Oct - 1:25
Louanne se hissa sur son code, tête dans la main, le corps tourné sur le côté, face à moi. Je contemplai sa poitrine qui tombait vers moi. Ma main vint se poser au creux de sa taille. Je souris rien qu'à voir son petit sourire mesquin naître sur ses lèvres. « C’est pas très prudent pour toi, tous tes globules blancs sont concentrés sur ta plaie, tu risquerais d’attraper un rhume. » J'haussai les sourcils. Elle disait vraiment n'importe quoi. « Et en quoi l'air de cette pièce-ci est-elle différente ? Vous savez, mademoiselle, que je pourrais vous poursuivre pour mal information ? » Dis-je accompagné d'un regard accusateur mauvaisement joué. Louanne sourit et déposa un baiser sur ma tempe.
Nous nous fixions avec nos regards espiègles jusqu'à ce qu'elle craque. « Et puis j’aime tellement les biscuits chinois que je préfèrerais que tu n’en manges pas ! » Je laissai aller entre mes lèvres un "Aaaah" de compréhension. « Espèce d'égoïste gourmande, qu'est-ce que je fais avec quoi. » J'éclatai de rire en la prenant un peu plus dans mes bras pour la serrer contre mon torse et l'embrasser avant qu'elle ne s'échappe pour attraper ma chemise et dévaler les escaliers en riant comme une gamine. À mon tour j'éclatai de rire tout en sortant avec difficulté des couvertures dans lesquelles j'étais emmêlé. Je regardai autour de moi et ne trouvai que les sous-vêtements de Louanne. J'enfilai donc rapidement un nouveau caleçon avant de la suivre à la course, rattrapant mon retard une fois arrivé au salon.
« Tu les as cachés où ? » Je rigolai, sans toutefois lui répondre. Elle n'allait pas avoir la vie si facile ! « Tu sais que j’adore lire les petits proverbes ! » J'arrivai plus près d'elle, passai à la cuisine, et posai mes avant-bras sur le comptoir, me penchant sur ceux-ci. « D'ailleurs tu savais qu'il faut toujours ajouter "au lit" à la fin de chaque phrase ? » Elle rigola. Je rigolai. J'ouvris le paquet de biscuits chinois et je pense que nous avons passé une bonne heure à en bouffer juste pour le plaisir de se lire nos proverbes de fortune avec les mots "au lit" à leur suite.