C’est dans le mensonge que la vérité commence.

« Et toi t'a pas envie de connaître la vérité ? » demanda-t-elle. Non, je n'avais pas l'envie ni le besoin de connaître la vérité sur nos parents, sur notre famille. Même qu'au plus profond de moi, je m'en foutais carrément tout ce que je désirais, c'était de continuer de vivre ma vie parce que moi, je savais déjà tout sur notre famille, tous les petits secrets qui concernaient celle-ci et j'étais bien la seule. J'avais ni le besoin d'entendre, encore une fois, notre père dires toute la vérité à maman alors que je la connaissais déjà. Je ne voulais pas souffrir une deuxième fois déjà que la première fois avait été pénible pour moi. « Kay, d'habitude t'es la première à vouloir tout savoir » dit-elle en s'approchant de moi et m'enlever par la suite, le stylo que je tiens dans mes mains. Je soupirais et roulais les yeux au ciel en regardant d'un regard noir ma grande sœur Kelley. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle avait entièrement raison et que ça m'énervait qu'elle me connaisse aussi bien. C'est avec ma curiosité démesurée que j'avais découvert la vérité sur mon père adultère. « T'es chiante Kelley, vraiment chiante et rends-moi mon foutu stylo » répondis-je en sentant que la colère montait en moi. D'un simple coup d'œil, je vis que celle-ci avait les larmes aux yeux. Encore une fois, je soupirais en passant ma langue sur mes lèvres. « Je comprends Kay » dit-elle en secouant la tête. « Tu ne comprends pas quoi Kelley ? T'es si aveugle que ça ? Tu ne vois pas que papa trompe maman à tour de bras et qu'il ment depuis deux ans déjà. Non, bien sûr que non parce que toi et maman êtes aveugles... Aveugles d'amour pour un salopard qui n'a jamais aimée cette famille. Kelley, papa trompe maman avec une seule femme. » criais-je en m'énervant. Je me calmais un peu en me levant debout pour m'approcher. - « Et ça me ronge depuis trois mois Kelley, j'ai tenté de l'oublier comme tu ne peux pas savoir, mais je n'ai jamais réussi. Maintenant, tu sais pourquoi je ne voulais pas savoir. » déclarais-je en prenant ces deux mains dans les miennes et en reniflant. Kelley me regardait d'un air vide, sans vie. « Je n'arrive pas à croire que tu mes caché sa Kayleigh. Je pensais qu'on était proche toi et moi, je te déteste. » Elle repoussa mes mains, quitta ma chambre et sans le voir de ses propres yeux, je savais qu'elle m'en voulait terriblement.

Chaque personne qu’on s’autorise à aimer, est quelqu’un qu’on prend le risque de perdre.

« Et tu vois là-bas ce sont les phares d'Arrowsic » lui dis-je en souriant légèrement et en pointant mon index vers les phares. Je connaissais Arrowsic de fond en comble étant donné que je suis née ici. Je connaissais chacun détails, chacun recoins. Rien ne pouvait m'échapper et je savais lorsqu'une personne arrivait ici comme je connaissais bien la population de ma ville natale. Je cessais de pointer mon index vers les phares et le ramenait dans ma poche de manteau pour ensuite mon visage vers Nathan qui regardait toujours vers les phares. « C'est beau, n'est-ce pas ? » demandais-je en haussant un sourcil. Évidemment que c'était beau, enfin à mes yeux cela était magnifique et je savais que si j'aurai été photographe ou peintre, les phares auraient été ma première victime. « Magnifique ! » répondit-il en cessant de les regarder et continuer son chemin. En voyant qu'il ne m'attendait pas, je soupirais ayant conscience que jamais je n'arriverais au niveau de son ex petite-copine. Bien rapidement, j'avais pris conscience que je serais toujours en second plan, la deuxième femme. La fille qui est amoureuse comme une dingue, mais qui ne dit rien parce qu'elle ne veut pas souffrir et la fille qui restait aux côtés de cet homme, malgré tout. J'étais cette fille et je serais peut-être toujours cette fille. Et pourtant, même si cela me démolissait de l'intérieur de jour en jour, je continuais d'aimer Nathan parce qu'à ces côtés, je me sentais bien et épanouie. Je réprimais un sanglot et courut pour rejoindre Nathan.

Le soleil s’est levé et la réalité s’est installée.

Je me grattais le front durant deux secondes, ne sachant pas réellement si la fin était bien appropriée. Bien qu'avec les années, je m'étais habitué à recevoir des critiques sur mes articles, je tentais toujours d'atteindre la perfection et de m'améliorer. J'inspirais profondément pour ensuite secouer la tête et effacer la dernière ligne. Durant quelques instants, je restais planté, les doigts sur les touchent ne tapant rien, étant donné que rien ne me venait à l'esprit. Légèrement furieuse, je refermais mon portable d'un coup sec et me levais pour faire les cent pas comme j'avais l'habitude de le faire lorsque je cherchais désespérément de l'inspiration. Je m'arrêtais en entendant la sonnette retentir dans l'appartement que je louais et partageais depuis déjà quelques temps avec Nathan. Automatiquement, je fronçais les sourcils n'étant pas certaine d'avoir donné rendez-vous à quelqu'un, je me retournais et regardais l'heure sur l'horloge. Ce ne pouvait pas être Nathan, comme celui-ci travaillait. M'approchant de la porte, j'ouvris celle-ci et découvrit un homme de 25 ans ou peut-être même plus. « Je peux vous aider ? » demandais-je en regardant gravement l'homme qui se tenait devant moi. J'attendais une réponse de sa part et celui-ci ne semblait pas décidé à me répondre. « Je suis Drew et je suis ton frère » déclara-t-il en mettant ces deux mains dans ses poches de jean. Uniquement entendre le mot « frère » je tressaillis, cela était impossible comme je n'avais qu'une soeur Kelley avec qui je ne parlais plus et qui ne me donnait plus de nouvelles depuis des années. « Écoutez, je crois que vous devez vous tromper euh.. Drew ? Je n'ai pas de frère d'ailleurs je n'ai qu'une soeur plus vieille que moi. » dis-je sur le bord d'une crise de panique. « Tu es bien Kayleigh Ferguson et ton père est bien Kyle Ferguson ? Ta sœur se nomme Kelley Ferguson-Clark et ta mère s'appelle Rosa Kissler ? » demanda-t-il en me regardant directement dans les yeux. Je me demandais comment pouvait-il tout savoir sur ma famille qui aujourd'hui, je ne considérais plus comme ma famille. D'un signe de tête, j'acquiesçais à la question qu'il venait de me demander. « Alors, je crois que je suis au bon endroit. Et mon père est Kyle, qui est aussi ton père » rajouta-t-il en souriant légèrement. J'avalais difficilement ma salive et détournais mon regard de sur Drew. Comment cela était-il possible ?