© Faith & me

Soirée en famille
Ornora Hortenss & Carlie Moorgate & Felix Moorgate

Depuis que je la connaissais, j'aimais Carlie plus que tout. J'avais appris à la connaître, à rattraper un peu les années perdues et passées sans la voir, même si j'étais conscient que nous ne pourrions jamais tout rattraper. D'ailleurs, mes parents qui m'avaient d'abord passé un savon pour cet enfant que j'avais eu, sans le savoir, à dix-sept ans, avaient finit par comprendre que je m'en fichais de l'âge que j'avais à ce moment. Je n'avais rien gâché du tout, puisque je ne connais Carlie que depuis peu, et le principal c'était qu'elle soit là.

Et Ornora. Oohh je la connaissais bien avant Carlie. Enfin, bien avant, disons que je ne connaissais que son corps. Alors j'ai aussi appris à la connaître lorsqu'elle est réapparue dans ma vie. J'avais eu un véritable coup de cœur pour elle lors de notre rencontre dans ce bar de New-York, et il m'était arrivé plusieurs fois une fois séparés de repenser à cette soirée, à cette seule et unique nuit que nous avions partagée ensemble. En fait, peu importe les cinq ans de plus qu'elle a, elle est Ornora, et c'est pour ça que je tiens à elle. J'ai même l'impression d'y tenir un peu trop, et je crois que Carlie a du le remarquer, vu les sourires qu'elle m'adresse discrètement dès qu'Ornora s'en va un peu plus loin.

Alors j'avais juste envie de passer du temps avec elles, de les voir et de rire. Je les avais donc invitées à passer la soirée chez moi et à y dormir. Pas de dîner gastronomique, probablement une pizza, car je savais que Carlie adorait ça. Et puis un petit excès de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal ! Je les attendais pour dix-neuf heures trente. Je terminais justement de me préparer lorsque la sonnette de mon appartement retentit. Je me dirigeais donc vers la porte d'entrée et l'ouvrit : elle laissa apparaître les deux femmes de ma vie. J'affichais alors un grand sourire en me poussant un peu pour les laisser entrer.

home is where the family is

Depuis qu'elle l'avait revu, c'était de pire en pire. Ou de mieux en mieux, question de point de vue. Il y avait pourtant ce point commun qu'était le sentiment ressenti. Quelque chose de doux, de tendre, et d'infiniment précieux. Quelque chose pour laquelle vous feriez monts et montagnes, cette même chose qui un jour vous fera sourire, et vous donnera la nausée le lendemain. Non, ne prononcez pas son nom : nous savons tous de quoi il est question. Et pourtant, Ornora l'avait presque oublié, pendant dix ans, elle s'était battue avec le souvenir de cet homme. Cet homme de cinq ans son cadet qui avait réussi à s’introduire dans son cœur comme aucun autre n'avait pu le faire. Oh non, aucun. C'était Carlie qui lui avait apprit l'amour, l'amour et ses dérivés. A savoir la jalousie, la peur, et bien d'autres, mais l'amour. Elle lui avait apprit le mot mère et ses emplois : elle lui avait apprit à donner la vie sans jamais la reprendre. Mais maintenant c'était Felix qui devrait avec elle conjuguer le verbe aimer.

La blonde attendait devant la porte du précédant, serrée dans sa robe noire simplement couverte d'un manteau, le tout choisis par sa fille. Elle avait mit son parfum préféré, celui qu'elle portait déjà à l'époque et celui qui semblait, avec le temps, avoir été créé à son image : aimante, tendre et intimidante. Ses longs cheveux étaient d'un doré étonnant, illuminés par la clarté de la lune. Elle tenait dans sa main gauche une bouteille de vin qu'elle pensait être assez bonne pour une telle invitation, et échangeait des sourires crispés avec l'autre petite blonde à ses côtés. Carlie était la plus belle des jeunes filles. Si belle dans sa robe qu'Ornora n'avait put retenir une larme couler au coin de soin œil, un peu plus tôt dans la soirée. La plus belle des princesses. Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas la porte s'ouvrir et sursauta lorsque Carlie secoua son bras engourdit pour la presser vers l'intérieur.

- Felix, tu vas bien ?