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 LAW ♦ Chaque personne qu’on s’autorise à aimer, est quelqu’un qu’on prend le risque de perdre.

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MessageSujet: LAW ♦ Chaque personne qu’on s’autorise à aimer, est quelqu’un qu’on prend le risque de perdre.   LAW ♦ Chaque personne qu’on s’autorise à aimer, est quelqu’un qu’on prend le risque de perdre. EmptyJeu 1 Déc - 22:46

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Lawrence & Bluenn

✎ Ne pleurez pas votre passé car il s’est enfui à jamais. Ne craignez pas votre avenir car il n’existe pas encore. Vivez votre présent et rendez le magnifique pour vous en souvenir à jamais.

« - Il est beau ! ». « - Et musclé en plus ! ». « - Mais trop !!! ». « - Et puis sa coupe de cheveux est top ! ». « - Ouais et il s'est rasé aussi, ça lui va mieux ! ». « - Et ses fringues aussi !!! Elles sont trop cools !! ». « - Bon, ça va là ? ». Bluenn savait exactement ce que ses deux petites sœurs étaient en train de faire. Elle les connaissait parfaitement et au plus profond d'elle-même, elle trouvait la tentative plutôt marrante, mais dans la réalité, la belle blonde était plus blasée qu'autre chose. Voilà deux jours que ses deux petites sœurs, Catherine et Valentine, parlaient constamment de Lawrence. Et Lawrence par-ci, et Lawrence par-là... elles n'avaient que ce prénom à la bouche et cela commençait sérieusement à énerver leur aînée.
Il fallait la comprendre aussi. Cela faisait neuf ans que Bluenn n'avait pas vu son frère. Neufs longues années sans une nouvelle, sans rien. Bien sûr, elle en était en partie – même en grande partie – responsable, mais pour elle, seul son frère était fautif. Malgré les années, elle avait gardé son caractère de cochon et ne pouvait se résoudre à passer l'éponge. Son frère était parti, du jour au lendemain, sans même se questionner sur les personnes qu'il laissait derrière lui. Bluenn se souvenait de cette nuit, elle ne devait pas être âgée de plus cinq ou six ans. Cette nuit là, son frère lui avait promis qu'il ne l'abandonnerait jamais. Il le lui avait promis et pourtant, il était parti quand même. Il l'avait laissé. Un simple départ qui avait complètement chamboulé toute l'existence de la belle blonde. Dès lors, elle n'avait plus jamais accordé sa confiance. Sa vie n'était plus équilibrée, elle avait perdue de sa simplicité. S'en était d'autant plus compliqué que ses relations amoureuses ne marchaient pas du tout. Aucunes d'entre elles. Pourquoi ? Parce qu'elle ne s'ouvrait pas, parce qu'elle ne se livrait pas. Elle restait une fille charmante et agréable, mais elle ne parlait jamais de ce qu'elle ressentait vraiment ou ce qu'elle pensait. Bluenn gardait tout pour elle, comme pour se protéger. Elle avait souffert du départ de son frère, plus que n'importe qui. Il était son pilier, la base stable qui guidait sa vie. Et il était parti, détruisant tout le beau monde de la blonde sans une once de regret. Parfois, lorsque Bluenn y réfléchissait, elle se disait que se reposer autant sur son frère n'avait pas été une bonne idée, la chute en avait été d'autant plus rude et désormais, elle était bien décidée à ne plus jamais se retrouver à terre comme cela. C'était pour cela qu'elle n'accordait plus sa confiance, qu'elle paraissait même parfois si froide.
« - J'ai pris une photo de lui hier, tu veux la voir ? ». En cet instant, la belle blonde se mit à maudire les téléphones portables qui permettaient avec tant de facilité de prendre des photographies. Bien sûr qu'elle avait envi de voir son frère, de voir clairement à quoi il ressemblait désormais. Ça lui dévorait les entrailles. Et pourtant, elle savait que le simple fait de poser ses yeux clairs sur cette photo allait faire ressurgir la douleur qu'elle avait enfoui au fond d'elle-même. Elle refusait même l'éventualité de souffrir. Alors, elle grimaça et s'exprima assez sèchement : « - Non, je m'en fou ! ». Ça n'était pas méchant en soit et ses sœurs se mirent d'ailleurs à rire. Elles savaient que Bluenn n'était pas quelqu'un de méchant et que cette sauvagerie n'était pas de la méchanceté. Et pourtant, les jumelles la poussaient constamment. Jusqu'ici, ça n'avait jamais réellement fonctionné. « - De toute façon, je dois y aller ! Bye les filles ! ». Blue fit un dernier sourire à ses deux petites sœurs, laissa quelques billets sur la table et sortit du restaurant. L'air frais vint titiller son visage, lui calmant un peu l'esprit. Voilà qui était mieux. Elle n'aimait pas penser à Lawrence, encore moins en parler.
Perchée sur ses hauts talons noirs, Bluenn était très bien habillée. Elle n'avait pas franchement le choix à vrai dire. Avocate depuis peu, elle travaillait dans un grand cabinet d'avocat, ce qui était déjà exceptionnel pour une jeune diplômée comme elle, et elle désirait véritablement qu'on ait une bonne opinion d'elle et la belle blonde savait que l'apparence y était pour beaucoup. Vêtue d'une jupe haute noire moulante s'arrêtant au genoux, elle avait également enfilé un chemisier blanc ainsi qu'une veste noire bien utile en ce mois de décembre. Elle devait récupérer un dossier au cabinet et c’est rapidement qu'elle gara sa belle mini Cooper en bas de l'immeuble où étaient établis les bureaux. Cela ne pris que quelques secondes et lorsque la belle blonde se retrouva dans la rue, les bras chargés de quelques dossiers, prête à rejoindre sa voiture, son cœur eut un loupé. L'impala était là, devant elle, fidèle à ses souvenirs. Cette voiture, elle la connaissait depuis très longtemps, puisque son frère en était le possesseur depuis ses seize ans. Il était certain que cette bagniole était celle de Lawrence et Bluenn savait pertinemment que son frère ne s'en serait séparé pour rien au monde... il devait donc être dans le coin. A cet instant, Bluenn ne pouvait plus bouger, son souffle était court et ses muscles paralysés. Elle savait que son frère était dans en ville, mais avoir une preuve concrète de ce retours changeait complètement la donne. Étrangement, ça la frappa en plein cœur. Pour la première fois depuis très longtemps, elle était paumée, complètement perdue, exactement pareil que lorsque son frère était sorti de sa vie. Elle se retrouvait à l'âge de seize ans, alors qu'elle en avait désormais vingt-cinq. Elle avait bien changé depuis l'adolescence et pourtant, en cet instant, elle avait l'étrange impression que les années n'avaient rien changé, elle était toujours cette adolescente un peu paumée.
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MessageSujet: Re: LAW ♦ Chaque personne qu’on s’autorise à aimer, est quelqu’un qu’on prend le risque de perdre.   LAW ♦ Chaque personne qu’on s’autorise à aimer, est quelqu’un qu’on prend le risque de perdre. EmptyVen 2 Déc - 12:25



Deux jours qu’il était revenu dans sa ville natale. Deux jours qu’il revivait la nostalgie du passé, qu’il était hanté par des scènes pas toujours plaisantes, d’autres qui lui donnait le sourire. Il revoyait ses sœurs et lui dans le parc du coin, en train de rire et de faire les imbéciles sur le tourniquet. Cette époque où ils n’étaient que tous les quatre parce que leur père irresponsable se centrait sur son travail et ses bouteilles d’alcool, parce que leur mère avait disparu. Cette époque où il riait, souriait, plaisantait, malgré qu’il soit un gosse ayant grandi trop vite à s’occuper de ses sœurs, il aimait cette époque de sa vie. Et pourtant, il n’avait pas grande différence d’âge entre eux, un peu plus d’un an avec Bluenn, et trois avec les jumelles, mais il était le grand frère qui était toujours là, présent, de jour comme de nuit pour s’occuper de ses sœurs. Jusqu’au jour où Suzanna a remit les pieds dans la demeure familiale. A cet instant, il savait que tout allait changer. Sa rancœur avait prit le dessus, il s’est senti rejeté de cette bulle harmonique et heureuse des Blackburn en pleine séquence retrouvailles. Lui avait l’impression qu’un cafard venait pourrir la maison. Tout allait très bien sans elle. Alors Lawrence avait fini par mal tourné… Et il l’assumait. Il avait été un véritable connard, avec tout le monde. Et il se détestait d’avoir été comme ça. Mais il avait changé, neuf années ont passé depuis, et il sentait qu’il avait changé… Marchant dans les rues d’Arrowsic, une cigarette dans la main, il ne pouvait s’empêcher de penser à tout ça. La veille, il avait vu les jumelles au Jack’s lounge, le seul bar de la ville. Ils avaient longuement discuté, parlé de leur vie. Ca faisait des années qu’ils ne s’étaient pas vu physiquement, mais ils avaient tout de même gardé un contact téléphonique et internet. Catherine et Valentine ne lui ont jamais voulu d’être parti à l’armée. Elles ont eu du mal à l’accepter, oui, mais elles avaient compris son choix. De toute manière, il n’était bon à rien d’autre, focalisé sur cette idée depuis l’âge de quatorze ans. Ils avaient parlé des études des filles, de leur relation avec les garçons –Ce que Lawrence avait beaucoup de mal à accepter malgré leur 23 ans- mais aussi de la ville qui avait bien changée, bref, de tout et de rien. Et il les avait raccompagnés à la demeure familiale où elles vivaient encore, avant de s’éclipser dans la nuit sans même descendre de sa voiture. Non, c’était hors de question qu’il voit Elliott ou Suzanna. Il préférait dormir dans l’auberge de la ville plutôt que retourner sous le toit où tout avait dégénéré. Cette nuit là, il préférait l’oublier, cette nuit qui le nourrissait de haine et de dégout. Lawrence tira sur la cigarette et salua d’un signe de la main une ancienne connaissance du lycée. C’était impressionnant le nombre de personne qui était resté à Arrowsic. Comme s’ils étaient englués à cette ville, sans jamais en bouger. Ils étaient nés ici, avaient grandis ici, étudiés ici, se sont mariés ici, et élèveront leur progéniture ici. Désolant. Lui partait pour la Lybie dans deux mois, pendant une durée indéterminée. C’était ça, sa vie. Risquer de mourir tous les jours, être habiter par l’adrénaline, avoir toujours un œil sur son équipe, et garder le sourire, aimer son métier. Peu le comprenait, mais c’était comme ça. Les boxeurs aimaient taper et être tapé, et bien lui aimait tirer et partir en mission. Le jeune homme retrouva sa voiture qu’il avait garé en centre-ville, le temps de s’acheter un café qu’il avait déjà bu. Une main dans les poches de sa grande veste noire pour le protéger du froid, l’autre tenant la cigarette à moitié consumée, il sortit les clefs de la voiture et fronça les sourcils en voyant une jeune femme, blonde, élancée, au milieu de la rue de train de regarder sa voiture. Il s’approcha, un peu hésitant avec un petit sourire et demanda :

« Tout va bien mademoiselle ? », et en s’approchant encore un peu plus, il reconnu sa sœur. Bluenn. Malgré les années, malgré qu’elle soit devenue une femme, il ne pouvait pas se tromper. Il avait vu une photo d’elle il y a quatre ou cinq ans, par ses sœurs, et il n’y avait aucun doute. C’était sa frangine, qui fixait sa voiture. Elle avait du avoir vent qu’il était là, mais sachant qu’elle lui en voulait, il ne voulait pas la forcer à le voir. Il ne voulait pas s’imposer. Il afficha un petit sourire, heureux de la revoir malgré tout et finit par dire : « Blu… Wouah. Tu n’es plus la gamine qui déchirait ses jeans pour avoir l’air cool… »

Lâcha-t-il avec un petit rire, en repensant à cette époque. Elle n’avait plus seize ans, elle avait grandi, évolué, mûri, tout comme lui… C’était perturbant, car une fois de plus, il se rendait compte que le monde avançait, que les années passaient. Il avait passé neuf ans sans voir sa sœur, eux qui étaient si proche… Le peu de contact qu’ils ont eu fût des lettres insultantes, mauvaises, et sa dernière lettre, qu’il lui a envoyé, il lui a bien fait comprendre que ça devait s’arrêter, même s’il l’aimait. Il garda son regard bleuté dans celui de sa sœur puis finit par dire :

« Allez, au lieu de rester statique, monte dans la voiture, on va déjeuner ensemble… »

Au moins, il tentait quelque chose. Essayer de se faire pardonner, d’une manière ou d’une autre. Essayer d’avoir un peu de dialogue après tout ce temps, au lieu de se cracher au visage de noirs reproches pas forcément justifiés…



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