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 Quand le sort s'acharne ... [Jolene]

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MessageSujet: Quand le sort s'acharne ... [Jolene]   Quand le sort s'acharne ... [Jolene] EmptyMar 4 Oct - 22:28

Ce que Reed McKeenan, supposé travailler en tant que chef cuistot pour la cantine du lycée local, faisait au volant de son 4x4, à cette heure-ci de la matinée, au lieu d'être en train de préparer les bons petits plats dont étaient sensés se régaler les adolescents du coin ? Il se rendait au centre équestre d'Emmy, pour passer le temps. Et pourquoi avait-il besoin de passer le temps ? Tout simplement parce qu'il avait été mis à pied pour une durée de 15 jours, après avoir agressé (c'était le terme qu'avait employé le proviseur de l'établissement ; terme avec lequel il n'était bien évidemment pas d'accord) une employée. Employée qui, soit dit en passant - et comme il avait, en vain, tenté de l'expliquer à son supérieur - ne méritait rien d'autre compte tenu du comportement insolent et provoquant qu'elle avait eu envers lui, tandis qu'elle était supposée lui obéir au doigt et à l’œil.

Priver Reed de son travail était en soi la punition la plus cruelle, mais aussi la plus inefficace qui soit. Cruelle, parce que ne pas avoir de quoi se changer les idées (et cuisiner restait quoiqu'on en dise le meilleur moyen pour lui de se les changer) l'obligeait, systématiquement, à ruminer et ruminer encore sa colère, ses rancœurs et tout ce qui faisait de lui le mufle que tout le monde ici ne prenait même plus la peine de saluer. Inefficace, parce qu'il était plus que certain qu'à l'aube du seizième jour, lorsqu'il reprendrait son tablier et son pouvoir de chef des cuisines, la charge de mauvaise humeur accumulée durant la mise à pied serait telle qu'elle pousserait plus d'un agent de service au suicide ou à la démission (le fait étant que chaque commis de la cantine avait appris avec soulagement - voire même ravissement - l'exclusion temporaire de Reed, preuve s'il en fallait encore que plus personne ou presque ne parvenait à travailler sereinement quand le chef McKeenan menaçait de leur tomber dessus à tout moment ...).

Malgré la récente tournure qu'avait pris leur relation, Reed ne restait pas moins persuadé qu'Emmy était la personne la plus qualifiée pour l'empêcher de débarquer au lycée, arme en main, et de commettre un massacre qui aurait relégué le drame de Columbia à un simple fait divers ... Il tentait de se concentrer sur la musique de l'autoradio quand le destin narquois le rattrapa sournoisement en se manifestant sous la forme d'un feu tricolore qui passa au rouge lorsqu'il s'en approcha. Immobilisé pour une durée de quelques secondes, Reed aurait très bien pu prendre sur lui si le sadisme de la providence ne s'en était pas mêlé. En effet, tandis que son bras se tendait dans la direction de l'autoradio pour régler le canal de réception, un éclat de blondeur attira son attention et figea son geste lorsqu'il reconnut la responsable de toute cette histoire. Comment diable s'y prenait-elle pour toujours se trouver là où il n'avait pas le moins du monde envie de la voir ? Cela restait un mystère. En revanche, pas question cette fois-ci de lui accorder la moindre attention. Elle avait suffisamment comme ça fait pousser les cheveux blancs sur sa tête en s'acharnant à jouer avec son rythme artériel. Aussi, c'est dans l'optique de la chasser de sa vue au plus vite qu'il embraya instinctivement et démarra en trombe sans même s'inquiéter que le feu soit toujours cramoisi. Grossière erreur qu'il ne tarda pas payer. Arrivant à tout vitesse, une Jeep aussi imposante que son propre véhicule se trouva prise de cours par cette avancée prématurée et ne parvint pas à freiner assez fort pour éviter la collision.

BAM ! Les alarmes des véhicules se mirent à hurler tandis que l'airbag déclenché par le choc plongeait Reed dans une semi-inconscience ... Ce n'est que lorsqu'il revint à lui, une poignée de secondes plus tard, sonné mais en vie, qu'il réalisa à quel point la douleur était insupportable. Cassée nette, sa jambe - quasi encastrée dans la carrosserie de la porte que la Jeep avait défoncée - n'était plus qu'un gouffre béant de souffrance et de nausée. « PUTAIN DE BORDEL DE MERDE D’ENCULÉ DE ... » Commença-t-il, ravagé par la douleur avant que cette dernière ne devienne tellement intense qu'il ne put qu'étouffer le reste de sa phrase dans un gémissement contenu et de toute évidence plus crispé que jamais. Une main crispée sur son genou il luttait contre l'évanouissement sans même se rendre compte que sa jambe n'était pas le seul endroit de son corps touché par l'accident. Son arcade, précipitée contre la fenêtre conducteur au moment de l'impact, saignait abondamment et faisait couler le long de sa tempe gauche un filet de sang étincelant.


Dernière édition par Reed S. McKeenan le Mer 12 Oct - 14:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand le sort s'acharne ... [Jolene]   Quand le sort s'acharne ... [Jolene] EmptyDim 9 Oct - 17:24

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Sortir de chez elle était en train de devenir une véritable épreuve pour Jolene. En effet, la tendre demoiselle ne supportait en aucun cas le regard que lui lançait autrui et encore moins celui qu’elle possédait maintenant à l’égard d’elle-même. Ce changement d’attitude, cette mauvaise passe, tout ce qui se passait depuis un peu moins d’une semaine n’était la faute que d’une seule et unique personne : Reed McKeenan. En effet, leur rencontre en cuisine et tout ce qui en avait découlé, la demoiselle n’était plus du tout la même. On pouvait même dire que la blondinette était devenue une sorte de fantôme vivant sans pour autant vivre. Ces journées, elles étaient simples. Le matin, elle passait un long moment dans la douche, essayant d’enfermer ses pensées, ses doutes, tout ce qui traversait son esprit tard dans la nuit et la rendait presque insomniaque. Elle passait ensuite en bas, prendre un petit déjeuner où ce qui s’y apparentait le plus. Une simple tasse de café et parfois un morceau de pomme. L’appétit, elle l’avait quelque peu perdu et ne cherchait pas vraiment à le retrouver. Pour le moment, la différence entre avant et maintenant n’était pas des plus fortes, on remarquait tout de même ses traits un peu plus marqués. Ensuite, elle s’en allait bosser, ne faisant plus que des ménages et refusant de près ou de loin d’approcher ne serait-ce qu’un petit peu le lycée. Oui, la demoiselle ne supportait plus ce lieu, elle en avait peur et ce sentiment ne s’arrêtait pas là, il se trouvait aussi sur son tendre visage et dans ses nouvelles attitudes. A chaque déplacement, son sac comprenait un teaser, une bombe au poivre et un petit couteau suisse. Ses trois choses montraient à elle seul combien l’évènement qu’elle avait subi l’avait marqué. Bien sûr, son visage à lui seul permettait de comprendre ce qui la possédait. Son visage encore légèrement bleuté sur les joues et surtout cette ouverture le long de sa lèvre, signe du sang qui avait coulé. Ses yeux fuyants et baissés n’arrangeaient pas du tout les choses et ce foulard qu’elle portait en toute circonstance était la seule chose qu’elle avait trouvée pour dissimuler les marques bleuâtres qui régnait sur son cou. Au fond, la belle savait qu’elle avait cherché ou plutôt que s’approcher de Reed était la plus mauvaise idée qu’elle avait eue. De tout son être, elle espérait ne jamais plus le revoir, en tout cas, si elle recroisait sa route, elle ne perdrait pas son temps, lui lancerait le gaz au poivre, lui donnerait un bon coup de teaser et le poignardait s’il osait encore s’approcher d’elle. Pour l’instant, tandis qu’elle se promènerait dans la rue, le problème était très loin de se poser. La belle allait simplement faire quelques courses, rentrer, préparer le diner et essayer une fois de plus de ne pas penser à celui qui lui avait fait tellement de mal. Malheureusement, cela semblait bien plus compliqué à faire qu’à dire. Oui, chaque nuit, elle revoyait la scène et surtout la façon dont il l’avait traité, comme si elle n’était rien qu’un bout de viande qu’elle pouvait détruire d’un seul coup et c’est bien ce qu’elle avait cru ce jour-là, qu’il allait tout simplement la tuer. Peut-être qu’au fond, il n’avait pas touché si loin de son but. Jolene vivait dans une sorte de peur permanente dont elle ne sortirait pas avant longtemps, un cercle vicieux, voilà ce qui c’était créé autour d’elle sans qu’elle n’arrive à s’en échapper.

Un coin de rue et tout changeait. Elle le voyait, là, au loin, dans sa grande voiture, ne remarquant nullement qu’il était observé. Une immense peur prit possession de sa blondinette et sans attendre une seconde de plus, elle accélère le pas tout en se cachant le plus possible. Croiser son chemin reviendrait à commettre un arrêt de mort ce dont elle n’a nullement envie. Le reste passa dans un temps pus que court. Un bruit assourdissant arriva juste derrière Jolene qui en comprit immédiatement le sens : un accident de voiture. Les rues n’étaient pas désertes mais il y avait cependant peu de monde. Sans attendre une seconde de plus et comme toute personne normale, elle se retourna : première erreur. Devant elle, se trouvait deux voitures dans un sal état et surtout sans l’une d’entre elle une personne qu’elle connaissait bien trop. S’enfuir en courant, faire comme si elle ne se trouvait nullement sur les lieux, voilà ce qu’elle devait faire et pourtant, aucun de ses tendres pieds ne bougeaient du tendre sol. Une partie de son être ne pouvait malheureusement pas se résoudre à abandonner Reed pas dans une telle situation. Oui, elle le détestait plus que n’importe qui, elle rêvait de le voir mort toutefois, ses envies n’étaient pas la réalité et au fond, elle n’avait pas envie de le voir finir ses jours, seul, dans une voiture plus que merdique. Respirant un grand coup, elle commit sa seconde erreur, se dirigeant sans attendre une seconde vers les véhicules et surtout en direction de l’homme qui l’effrayait le plus, même à ce moment. S’approchant assez rapidement elle vit une autre demoiselle prête à se pencher vers le véhicule et à essayer d’aider Reed. Se précipitant avant elle, elle s’agenouilla vers la porte passager qu’elle ouvrit avec un peu de difficultés, elle regarda deux secondes la demoiselle perplexe avant de lui dire sur un ton sec. « J’ai mon diplôme de secourisme mais au lieu de rester à rien faire, tu pourrais peut-être appeler l’hôpital et faire venir une ambulance. » Pour une fois dans sa vie, la demoiselle n’avait pas menti, elle avait passé ce stupide diplôme quand elle était encore Massie et qu’elle était tombé amoureuse de la série Urgence et de son formateur. Comme quoi, tout ce qu’elle avait appris autrefois ne lui était pas inutile. Montant par la porte passager, elle fut doublement effrayée, en premier par Reed et ensuite par son état plus que désastreux. De loin, elle essayait de voir l’étendue des dégâts et c’était loin d’être beau. Le pire, c’est le sang qu’elle voyait coulé du visage de son ami directement sur son visage. « Reed n’essaye surtout pas de bouger, tu pourrais aggraver les choses. Les secours vont arriver mais en attendant tu vas faire tout ton possible pour rester éveiller. » Elle enleva ensuite sans rien dire le foulard qu’elle avait autour du coup et le posa doucement sur la tempe ouverte de l’homme. Tremblant légèrement, elle essaya tout de même d’appuyer de la meilleure des manières qu’il soit. « Es-ce que tu serais me dire où tu as le plus mal ? » Oui, sans le vouloir la demoiselle s’inquiétait, parce qu’à cet instant, elle voyait l’ancien Reed, celui qu’elle avait tellement adoré et non le salopard qui l’avait frappé. Et elle ne voulait vraiment pas le voir mourir, surtout pas entre ses bras.
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MessageSujet: Re: Quand le sort s'acharne ... [Jolene]   Quand le sort s'acharne ... [Jolene] EmptyJeu 13 Oct - 0:09

Trop attaqué par la douleur qui le transperçait de part en part, Reed ne prêta pas attention à ce qui se passait autour de lui. Porté par un instinct de survie teinté d'une colère assez poignante pour lui permettre de bouger malgré l’atroce souffrance qui l'habitait, il tentait de se détacher pour s'extraire du véhicule quand la porte du côté passager s'ouvrit sur le visage qu'il avait probablement le moins envie de voir en pareilles circonstances. « Reed n’essaye surtout pas de bouger, tu pourrais aggraver les choses. » « AH TA GUEULE, TOI ! » Ne put-il s'empêcher de riposter, hors de lui, avant d'étouffer un nouveau gémissement de douleur car son emportement venait de lui couter faux mouvement qui lui avait secoué la jambe. « Les secours vont arriver mais en attendant tu vas faire tout ton possible pour rester éveiller. » Elle n'écoutait pas, elle ne comprenait pas, il n'avait pas tu tout envie de dormir ! Mais quelle blonde, mais quelle conne, mais quelle ... Il cherchait le mot assez fort pour qualifier toute la rancœur qu'il éprouvait envers cette fille qui se payait le culot d'oser venir lui porter secours alors qu'il ne lui avait rien demandé et qu'il était probablement plus enclin à crever la bouche ouverte dans la carcasse de son 4x4 plutôt que d'avoir à la remercier, par la suite, de l'avoir aidé quand, après qu'elle eut posé sur sa tempe le foulard qu'elle tenait à la main, sa tête se mit à lui tourner. Désorienté par ce vertige qu'il ne comprenait pas et qu'il ne parvenait pas à combattre malgré toute la force qu'il mettait dans sa volonté de garder les yeux ouverts et de repousser la main de Jolene sans jamais parvenir à lui attraper le bras (la faute à sa perception des distances, de toute évidence faussée par le coup qu'il avait reçu à la tête ...), Reed ne put alors que se résigner à l'abandon pur et simple au profit d'un retour au calme. Voyant que ses sursauts de témérité ne lui apportaient rien d'autre que souffrance et étourdissements, il ne put opter pour d'autre choix que celui de coopérer, même si cela le faisait bouillonner de rage.

« Es-ce que tu serais me dire où tu as le plus mal ? » Dents serrées, aussi bien par la colère que par la crispation qu'occasionnait la douleur lancinante de sa jambe, Reed tacha de conserver son calme et inspira profondément pour tenter d'oublier qu'il était en position de faiblesse, chose qu'il haïssait par dessus tout et qui mettait ses nerfs à rude épreuve. Pourtant, dans l'incapacité de bouger pour le moment, il ne pouvait rien faire d'autre que de prendre sur lui pour rendre l'attente la plus vivable possible, car provoquer une énième dispute à cet instant n'aurait assurément pas arrangé les choses, bien au contraire. « J'ai pas mal, laisse-moi ! » Répliqua-t-il alors d'une voix glaciale à travers laquelle perçait toute la fierté dont il était capable, ce qui ne suffît pourtant pas à contenir la grimace de douleur qui lui échappa en fin de phrase. Bien sûr qu'il avait mal, bien sûr qu'il souffrait le martyre, mais l'idée d'avouer ça à une personne aussi détestable que Jolene était au dessus du peu de forces qu'il lui restait, et même le tournis persistant qui le désorientait de plus en plus au fil des secondes n'aurait pu changer ça, il en allait de son orgueil exacerbé.

Engourdi par le contre-coup du choc, Reed décida alors de ne plus bouger. Il avait remarqué que, malgré l'énervement, le fait de rester immobile avait un effet anesthésiant sur la douleur. Où bien était-ce seulement une conséquence directe du fait que sa jambe se retrouvait encastrée dans le pare-choc ? Bizarre tout à coup, ce froid mordant et cette impression de ne plus rien sentir … Plus moyen non plus de rouvrir les yeux, ses paupières étaient lourdes … lourdes … si lourdes … Et quand par miracle il parvenait à en soulever une, les formes et les couleurs qui se heurtaient à sa rétines n'étaient plus qu'un simulacre d'Art abstrait, flou et tourbillonnant. Les sons, eux aussi, semblaient perdre en intensité. Parfois tout proche, parfois lointain, le bruit des sirènes avait quelque chose d’hypnotisant ; comme une berceuse stridente, certes, mais assez mélodieuse toutefois pour le faire sombrer dans un demi-sommeil contre lequel il ne pouvait absolument pas lutter, en dépit de sa volonté et de son refus de se rendre, en sombrant définitivement, vulnérable et sans défense. Dans un ultime effort, il leva une main pour se raccrocher à la réalité, mais il n'y avait que du vide a attraper. Du vide et du temps qui semblait de distordre au rythme de ses pulsations cardiaques irrégulières … Oui, décidément, le choc avait été plus grave que ce qu'il avait tout d'abord imaginé.
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MessageSujet: Re: Quand le sort s'acharne ... [Jolene]   Quand le sort s'acharne ... [Jolene] EmptySam 19 Nov - 21:27

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Le voir dans cet habitacle et dans une position plus qu’inconfortable ne lui plaisait en aucun cas. Cette façon de penser lui semblait d’ailleurs plus que étrange, en effet, elle avait cette haine envers lui, envers ce qu’il lui avait fait subir et plus d’une fois dans sa tête, elle s’était imaginée, le voir mort, totalement détruit et pouvoir s’en réjouir. Une partie d’elle avait plus qu’envie de lui faire subir la monnaie de sa pièce, de lui faire comprendre qu’il n’était qu’un salaud fini. Malheureusement, en le voyant là, totalement incapable de bouger, prisonnier de cette voiture, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir l’aider, le sauver. Était-elle folle ? Sans l’ombre d’un doute, toutefois, elle savait que dans cet état-là, il n’était sans doute pas capable de lui faire vraiment mal. C’est sans doute pour cela qu’elle s’était approchée tout en lui demandant de ne pas trop bouger. Elle savait que cela ne ferait qu’envenimer les douleurs qu’il ressentait dans tout son corps. La réponse du jeune homme ne se fit nullement attendre. ] « AH TA GUEULE, TOI ! » De sa part, cela ne l’étonnait mais vraiment pas. Les horreurs, il lui en avait dites tellement qu’elle ne l’écoutait même plus. Elle trouvait d’ailleurs que ce qu’il venait de dire n’était pas vraiment des plus infâmes. Elle se contenta de le regarder tout en s’inquiétant légèrement lorsqu’il poussa un autre gémissement. Elle lui aurait bien dit de se taire toutefois elle était plus que persuadé que ce dernier ne l’aurait nulle accepter. A la place, elle lui annonça simplement que les secours allaient bientôt arriver et qu’il devait juste rester éveiller, c’était la seule et unique chose qu’on lui demandait. Seulement, cela ne sembla nullement lui plaire, sans doute parce que ça venait d’elle et qu’il ne l’appréciait nullement. Enfin, qu’il veuille ou non de son aide, elle n’allait pas arrêter ce qu’elle était en train de faire. Pour elle, ce n’était nullement parce qu’elle l’appréciait qu’elle agissait de la sorte mais plutôt parce qu’elle voulait tout simplement le sauver. Oui, une vie sans Reed serait sans doute plus facile voir paradisiaque dans le sens où elle n’aurait pu avoir peur. D’un autre côté, elle ne voulait pas avoir sa mort dans la tête alors elle ferait tout son possible pour qu’il survive. Elle était d’ailleurs en train de tamponner sa tempe pour que le sang arrête quelque peu de couler. Le jeune homme essayait de lui attraper le bras, heureusement pour elle, il était si sonné qu’il n’arrivait pas à l’avoir. La belle passait son temps à le regarder, essayant de voir le moindre signe d’évanouissement. Cela commençait à devenir de plus en plus visible et elle prenait peur, la belle n’osait pas parler mais elle crierait si jamais il se mettait à dormir totalement. Oui, elle était une chieuse, oui elle le détestait et oui, tout n’était pas parfait entre eux toutefois, elle ne le laisserait nullement crever. Après quelques instants de calmes, elle reprit la parole, lui demandant où il avait le plus mal. Jamais elle ne serait infirmière ou même doctoresse toutefois, elle voulait l’aider, lui faire comprendre que même si tout était loin d’être rose entre eux, elle ne le laisserait pas tomber, pas tout de suite du moins. Comme première réponse, elle eut droit à un silence signe le plus marquant de protestation, elle ne s’en familiarisa même pas. ] « J'ai pas mal, laisse-moi ! » C’était sans doute le mensonge le moins convainquant qu’elle avait entendu de toute sa vie. Elle resta sérieuse, ne voulant pas rire et sachant pertinemment que cela ne servirait à rien. Qui plus est, il se trahissait tout seul en se tortillant de douleur. Jolene savait qu’il n’avait aucune envie qu’elle soit là, elle ne s’en irait pas, même si plus tard, elle paierait sa présence. Oui, il la détestait, cela se lisait dans tout son corps et pourtant, elle faisait comme si de rien n’était, comme si elle faisait partie de ses personnes tellement naïves qu’elle ne remarque pas quand on les hait. Appuyant toujours sur sa tempe, elle vit le sang saigné de moins en moins ce qui était une assez bonne nouvelle. Par contre, le reste était plus que inquiétant. Cela faisait un petit moment qu’elle n’avait plus entendu de signe de protestation de sa part. Posant les yeux sur lui, elle le vit, lever une main en l’air avec de fermer presque totalement les paupières. Sans attendre une seconde de plus, elle se mit à crier de toutes ses forces un « REED » qui avait sans doute été entendu dans toute la ville. Voyant que cela n’avait pas vraiment d’effet, elle lui assigna des légères tapes pour le faire retrouver ses esprits. Non, il ne pouvait pas abandonner, partir maintenant, une larme commença à perler sur sa joue sans même qu’elle ne puisse l’arrêter. « Reed McKeenan, si tu ne veux pas m’avoir sur ton dos jusqu’à la fin de tes jours, tu as intérêts à garder tes yeux ouverts. Je ne suis pas sûr que tu aimerais que je vienne te faire la lecture, te border, prendre possession de ta cuisine, alors reste réveiller et ne bouge plus. » Elle essayait, à sa manière très particulière de le garder réveiller, de ne pas totalement perdre pied. Seulement, il est parfois très compliqué de conserver tout son sang-froid.
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MessageSujet: Re: Quand le sort s'acharne ... [Jolene]   Quand le sort s'acharne ... [Jolene] EmptyJeu 1 Déc - 23:15

Ses yeux se révulsaient et il avait l'impression que tout l'habitacle de la voiture basculait en même temps que sa tête que son cou ne parvenait plus très bien à tenir droite. Bizarrement, la douleur se faisait moins poignante au fur et à mesure qu'il se sentait sombrer et décrocher de la réalité. Pourtant, dans ce qu'il lui restait de lucidité - assez pour comprendre que les choses étaient en train de dégénérer - il en vint à se demander ce qui avait bien pu se passer pour qu'il passe d'une " simple " jambe cassée à un évanouissement imminent. Ses sens devaient probablement lui faire faux bon, car il ne parvenait pas à identifier d'où venait le problème qui le faisait défaillir. Terre à terre, il refusait de croire qu'un simple os brisé sous la violence du choc pouvait avoir, à lui tout seul, raison de sa force de caractère autrement plus conséquente que sa propension à toujours se plaindre de tout, la douleur y compris. Il aurait bien misé sur une trop violente chute de tension après le pic de colère qu'il avait ressenti en voyant Jolene s'introduire par la porte passager du 4x4, mais le bon sens l'obligea à reconnaître que son état global était bien trop mauvais pour qu'il s'agisse de quelque chose d'aussi bénin. Et plus il essayait de trouver d'où venait le problème, moins son cerveau semblait parvenir à emboîter les informations pour construire un raisonnement logique et structuré. Au lieu de quoi, chaque chose devenait flou, il ne parvenait plus à mettre bout à bout le flot de pensées qui naissaient de ses suspicions et dérivait, irrévocablement, sur un océan d'à-peu-près particulièrement déroutant pour sa nature cartésienne … « REED »

Dans un sursaut comparable à un spasme nerveux, Reed secoua la tête tout en battant des cils comme pour chasser le voile de brouillard qui lui barrait la vue. S'il ne sentait pas les tapes que lui administrait la jeune femme, il parvint toutefois à reconnaître le visage de Jolene qui le fixait avec appréhension et à saisir la globalité du message que sa voix déformée par son ouïe engourdie dispensait d'un ton menaçant. Il lui fallut plusieurs secondes d'un intense effort de concentration pour répondre de manière plus ou moins cohérente. « Je préfère qu'on couche dans la cuisine ... » Lâcha-t-il, convaincu d'être parfaitement clair dans ses propos, mais sans penser une seule seconde au fait que cette phrase, seule, n'avait pas beaucoup de sens ou qu'elle prenait une connotation différente de la façon dont il l'avait pensée, en la replaçant dans un contexte bien précis. Embrouillé par ce qui ressemblait de plus en plus à une sacrée commotion cérébrale, Reed déraillait en ne parvenant pas à se rendre compte qu'il manquait des informations à ses propos afin de rendre le tout compréhensible pour Jolene. Pour lui – qui ne réalisait pas qu'il était en train de mélanger le passé et le présent – l'histoire était très claire, en revanche : le fait qu'elle le menace de prendre possession de sa cuisine avait créé une passerelle mémorielle avec l'époque pour il n'était pas question de prendre possession de ladite cuisine, mais plutôt de se laisser posséder - par lui - sur l'un des nombreux plans de travail du restaurant au sein duquel ils avaient de nombreuses fois bafoué l'honneur de la sœur de la jeune femme. Seulement voilà, se souvenir du passé, le faire entrer en lien avec le présent, réfléchir à la formulation d'une phrase et y ajouter ce qu'il fallait de sarcasme pour rendre le tout méprisant était devenu totalement irréalisable dans son état. Au lieu de quoi, il bafouilla quelques syllabes incompréhensibles en tentant de poursuivre sur sa lancée, mais même sa langue semblait fatiguée de parler. Lourd, tout son corps finit par s'affaisser tandis que ce sursaut de conscience et cette ultime réplique semblaient avoir eu raison de ses dernières forces. Alors, malgré les frappes, les cris et les menaces, il sombra pour de bon dans l'obscurité la plus total, ratant de part son inconscience l'arrivée pourtant rapide des pompiers, sa prise en charge par l'équipe d'intervention et la course effrénée jusqu'à l’hôpital le plus proche ...

* * *

Secouée par un sommeil agité, la tête de Reed basculait de gauche à droite sur l'énorme oreiller qui lui servait de dossier. Les yeux clos, le crâne entouré d'un épais bandage et la jambe plâtrée quasi jusqu'à la fesse, il avait des airs de blessé de guerre entre ses draps d'un blanc immaculé. Des tubes et des tuyaux le reliaient aux machines qui n'avaient de cesse de biper et de clignoter à rythme régulier, probablement pour témoigner d'un état stable malgré le cauchemar qui le tourmentait. Puis, soudain, un sursaut plus poignant que les autres le fit se réveiller en panique et prendre une grande inspiration, ce qui provoqua une quinte de toux impressionnante. Paralysé par son état, et rendu pâteux par la morphine qu'on lui avait administré par perfusion, notre blessé eut tout d'abord un regard vitreux en direction du plafond. Seigneur qu'il avait mal au crâne ! Même à moitié drogué, il sentait roder la menace d'être confronté, dès que le dosage de morphine diminuerait, à ce qu'il anticipait comme une espèce de gueule de bois carabinée, mais puissance mille. Cela dit, pour l'instant, il se contenta de froncer les sourcils et d'émerger de son mieux. Quel jour ? Quelle heure ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Il peinait à se situer dans le temps et l'espace tout comme il peinait à bouger, ce qui était particulièrement frustrant. Assez frustrant et préoccupant en tout cas pour qu'il ne remarque pas tout de suite la présence d'une autre personne à ses côtés ...
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