Je la regarde et je ris, face à l’ironie de notre situation. Elle, mal à l’aise, le sourire décomposé, cacophonique, absurde. Moi, le billet en main, le sourire de contentement ne voulant pas tomber de mon visage, malgré la situation. Je m’appelle Casper et, il y a quelques minutes, j’ai appris que j’avais gagné plusieurs millions de dollars à la loterie.

La demoiselle devant moi s’appelle Diana. Nous sommes ensemble parce qu’elle portait une robe très courte, la première fois que je l’ai vue, et que j’ai eu envie de me la faire. Nous sommes ensemble parce que, même si je ne l’aime pas vraiment – je ne crois pas en l’amour – je suis – enfin, j’étais – plutôt bien avec elle. Elle me laissait flirter avec les jolies filles et même parfois quelques hommes. Elle me laissait boire et me perdre dans les boîtes de nuit. Elle me laissait quitter mes emplois les uns après les autres, au rythme de mes envies. Elle était chiante, mais bonne au lit. Je pouvais m’imaginer passer toute ma vie avec elle, sous ces conditions. Je ne suis pas un idéaliste. Je veux juste un endroit où me poser. Je croyais qu’elle m’aimait bien, au moins autant que moi. Un peu. Je parle au passé parce qu’elle vient de m’annoncer qu’elle en aime un autre, que je suis mou, que je manque d’ambition, que je n’arriverai jamais à prendre soin d’elle. Comme si elle en avait besoin… Nous sommes en 2011, les femmes peuvent subvenir elles-mêmes à leurs besoins. Reste qu’elle m’a reproché tout ça et, à cet instant précis, elle vient d’apercevoir le billet dans ma main, vient de saisir son erreur. Il semblerait que mon avenir avec Diana soit compromis.

Je m’appelle Casper, j’ai 33 ans et je suis riche. Ce sont là mes principales caractéristiques, je pense. Du moins, c’est là ce que les gens voient de moi. Mon billet gagnant, je l’ai ramassé par terre. Je n’ai jamais payé pour. Il semblerait que j’aie été destiné à posséder une grande fortune. Les gens aussi riches que moi me méprisent. Mon argent, je ne le mérite pas. Je n’ai pas travaillé pour l’obtenir. Mon père, avant moi, n’a pas travaillé pour l’obtenir non plus. Ma richesse est à leurs yeux un accident. Ils m’acceptent à leurs soirées parce qu’ils n’ont pas le choix, c’est tout.

Je ne sais même pas qui est mon père. Il s’est poussé quand j’étais encore enfant. Ma mère ne voulait probablement pas de moi. J’ai été élevé au Canada, par une tante éloignée fort sympathique… une policière. Je n’ai jamais été très porté sur le respect des règles établies, mais j’ai toujours eu un talent inné pour résoudre les énigmes et comprendre les intentions des criminels. C’est ce qui m’a permis de devenir conseiller pour la GRC malgré les quelques… notes, disons, à mon dossier.

Quand j’ai gagné au loto, j’avais 30 ans seulement. J’étais en couple avec une fille, Diana, que je n’aimais pas passionnément mais qui pouvait me supporter. Je n’ai jamais cru à ces histoires d’amour éternel, encore moins au coup de foudre. Je me comptais chanceux que quelqu’un soit capable de vivre avec moi. Le jour où j’ai gagné suffisamment d’argent pour vivre dans la surabondance toute une vie, elle m’a annoncé qu’elle me quittait. Aujourd’hui, je ne me fais plus d’idées. Si, autrefois, il y avait une chance infime que quelqu’un m’aime pour ce que je suis vraiment, elle est aujourd’hui éteinte. Enterrée sous une quantité inimaginable de liasses de billets verts. Enfin, ils sont dans les teintes bleutées, le plus souvent, au Canada.

J’ai réalisé que j’avais passé trop de temps à… regarder le temps passer, justement. J’ai laissé tomber la GRC, même s’il leur arrive encore de me contacter, lorsqu’ils ont des cas particulièrement difficiles, susceptibles de m'intéresser. Il y a une semaine, j’ai eu une idée bizarre, un peu folle, peut-être. Celle de déménager aux États-Unis, où mon histoire n’a pas fait la une des journaux, où personne ne me connaît. C’est comme ça que je me suis retrouvé, il y a trois jours à peine, à Arrowsic. C’est une ville minuscule. Inutile de vous dire à quel point ça change de Toronto…

Mon objectif ? Me faire passer pour quelqu’un de normal. Un écrivain venu chercher refuge dans un endroit tranquille. Je n’ai jamais su aligner plus de quatre mots dans une phrase, mais ça ne fait rien. Je suis maintenant Casper Faust, le gars un peu bizarre qui vient d’emménager dans un trou perdu. Je ne sais pas vraiment que je cherche, mais j’ai un bon pressentiment.

Bonjour jeunes gens ! Alors, vous pouvez m'appeler Alexandra. Je suis presque à l'université (l'an prochain) où je ferai mon Droit civil à Ottawa. En attendant, je suis en Arts et Lettres dans ma petite ville perdue. J'aime Stephen King, Fringe, Game of Thrones, Supernatural, Dexter, The Walking Dead, d'autres séries télévisées, manger, The Catcher In The Rye, Faulkner et d'autres choses. Je n'aime las les lys. Mon grand-père est fleuriste, j'ai grandi dans un environnement très fleurisé et je sais donc qu'il s'agit de la seule fleur qui pue... Sinon, je ne suis pas non plus très fan du Rap, bien qu'il existe quelques (Loco Locass) groupes que je supporte. Je trippe sur le vieux rock (Pink Floyd, Genesis,...), le rock alternatif (Karkwa, Radiohead,...), les trucs bizarres (Timber Timbre), Adele (je ne me l'explique pas), les slouvakis (ou comment passer de la musique à la bouffe), tous les fromages et l'orangeade. Je me suis inscrite sur ce forum parce que je voulais jouer Misha ci-présent sur un forum sympathique. D'ailleurs, je cherche une personnalité féminine qui peut faire un peu coincée pour jouer son principal lien. Si vous avez des idées je vous aime. <3