Lorsqu’elle revint vers lui, c’est lui qui s’empara de sa main cette fois. Et d’un pas lent, il la guida vers le petit parking où sa voiture était garé, avant même d’indiquer sa voiture du doigt, il se racla la gorge et déclara avec une légère rougeur aux joues : « Ahem… Ne te moque pas de ma caisse, d’accord ? Elle vaut un paquet de frics… » Il déposa un léger baiser sur ses lèvres, parce qu’il savait que pour elle, l’argent n’avait pas d’importance et qu’il voulait qu’il oublie cette remarque délaissée par erreur. Mais c’était la seule chose qu’il possédait, il se devait d’en faire part. Il emmena la jeune femme devant sa voiture et lui montra d’un geste du bras. Il conduisait une Aston Martin qui avait plus la tronche d’une Batmobile en forme de suppositoire qu’une réelle voiture de fonction, mais comme il l’avait mentionné, elle valait une sacré liasse de billets verts. Dans un geste de galanterie qu’il découvrait pour la première fois, il vint lui ouvrir la portière passagère et la referma une fois qu’elle fut bien gentiment à l’intérieur. Par réflexe, il s’installa à son aise, oubliant d’attacher sa ceinture et mit la musique à fond. Quand il conduisait, mieux valait ne pas le charrier ou le distraire. Pourtant, même si le trajet fut court, il n’avait pas pu retenir sa main de se poser sur la sienne et de la caresser avec douceur. Il gara la voiture dans le parking de l’immeuble dans lequel il vivait et vint à nouveau ouvrir la portière de Rebekah. Lui attrapant la main, il l’attira à lui et déposa un tout petit baiser sur le bon de son nez. « C’est pas une vraie maison, que j’ai tu sais. Mais… C’est fonctionnel. » C’était l’excuse qu’il avait trouvé pour défendre l’endroit où il vivait. Il était très espacé – trop pour un seul homme – et contenait des tas de trucs hors de prix. Un ordinateur dernier cri, un téléviseur écran plasma extra fin, un canapé hors de prix, un frigo américain quinze fois trop grand et mille fois trop vide. Bref, le parfait loft du célibataire. Sa chambre était d’ailleurs à proximité, dissimulé derrière des verrières coulissantes. Ils prirent l’ascenseur. Keith vivait au septième étage de cet énorme immeuble et tout le temps que dura l’ascension, il demeura sagement dans son coin, les mains dans les poches. Gêné de la proximité, visiblement. Mais arrivé devant la porte, il tourna la clé dans la serrure et avant d’appuyer sur la poignée il lâcha : « Bienvenue chez… on va dire nous, ce soir. » avait-il murmuré alors que ses joues s’empourprèrent. Et ils pénétrèrent dans les lieux. « Fais comme chez toi, donc. » assura-t-il alors qu’il ôtait son bonnet et sa veste qu’il envoya dans le canapé. Et déjà il ouvrait son réfrigérateur vide pour voir ce qu’il avait à offrir. « Bière… ou bière ? » Un léger sourire en direction de Rebekah alors qu’il montrait les deux bouteilles enfermés entre ses poings.
Sujet: Re: ... to be continued. Sam 10 Déc - 22:25
Rebekah n'était restée que quelques minutes à l'intérieur du bar, même pas assez longtemps pour avaler un verre. Mais pourtant, les quelques remarques de ceux qu'elle avait autrefois considéré comme ses amis – et à qui elle espérait attribuer incessamment sous peu de nouveau ce qualificatif – hantaient son esprit. Elle n'était plus dans l'intensité du moment, elle n'était plus perdue par ses sentiments. Il n'y avait plus que les « fais attention à toi » qui raisonnaient dans son esprit. Elle savait tout ça. Elle savait que cela avait été trop facile, qu'il n'attendait probablement pas la même chose qu'elle, et qu'ils étaient surtout tellement différents qu'il y avait de grandes chances pour qu'ils finissent par se taper sur le système si ils finissaient par se mettre en couple. En amitié, ils étaient imbattables. 'Bekah le savait. Ils avaient beau se taper sur le système, cela ne changeait pas grand chose au fait qu'ils étaient toujours – ou presque - là pour l'autre. Mais là, la donne était différente. La donne serait de toute façon différente puisque Rebekah l'avait embrassée. Quelle idée elle avait eu franchement ! Elle ne savait pas ce qu'elle attendait en revenant ici, ce qu'elle avait espéré pour eux. Elle n'était pas certaine d'avoir envie de partager quoique ce soit d'aussi fort avec quiconque à l'heure actuelle, alors avec Keith... Elle ne dit rien, cependant. Elle avait parfaitement conscience d'avoir besoin de temps pour réfléchir à la question, et ce n'était pas encore maintenant qu'elle y aurait le droit. Alors, elle le laissa faire. Elle le laisse s'emparer de sa main, et puis un peu plus tard de ses lèvres. C'était particulièrement agréable, mais était-ce la bonne chose à faire ? Rebekah ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine gêne. Et si cette soirée avait contribué à gâcher encore plus leur amitié ? Elle acquiesça d'un signe de tête lorsqu'il mentionna sa voiture. Peu lui importait à vrai dire. Elle avait l'habitude de traîner dans un vieu 4x4 qui fonctionnait à peine, alors à partir du moment où le véhicule l'emmenait à destination... elle n'avait vraiment aucune intention de se montrer difficile. Mais évidemment, Keith ne pouvait pas se rendre compte de ce genre de choses. Il avait de l'argent, si l'on en croyait sa voiture, et n'avait probablement aucun problème avec cela. Il devait dépenser sans compter, et bien se moquer du rester. Mais se rendait-il compte qu'un dollar, c'était parfois plus que ce dont certaines familles disposaient ? Probablement pas. Cela agaça Rebekah, profondément. C'était tout ce qu'elle détestait aux US. Ils connaissaient la pauvreté puisque des gens dormaient dans les rues mais les plus riches d'entre eux n'avaient aucune notion de l'argent, de ce que cela pouvait représenter pour d'autre. La jeune femme ne pensait pas qu'ils devaient se sacrifier pour autant. Mais ne pouvaient-ils pas penser un peu aux autres, et faire des dons de temps à autre ?
« C’est pas une vraie maison, que j’ai tu sais. Mais… C’est fonctionnel. » Elle esquissa un sourire, et le rassura. Peu lui importait, vraiment. Elle avait simplement hâte de voir dans quoi il vivait. Comment il vivait. « Ne t'inquiète pas. Je ne suis pas exigeante là-dessus. »Cela lui en dirait probablement beaucoup plus sur lui qu'il ne pouvait l'imaginer. Et là, maintenant, alors qu'elle se trouvait juste devant chez lui, sur le point de découvrir son univers, les réflexions de ses copains lui semblaient bien loin. Elle avait hâte de pénétrer dans son appartement en sa compagnie, priant cependant pour ne pas trouver des caleçons sales un peu partout. Elle l'observa, amusée, dans ascenseur se tenir à carreau, et le laissa alors sortir le premier. C'était assez étonnant comme son attitude avait, elle aussi, à sa manière, changeait du tout au tout. Elle ne fit aucune remarque, cependant, elle voulait simplement prendre le moment comme il venait. Mais il eut les mots de trop ; ceux qui effraient, ceux qui vous donnent envie de disparaître dans un trou de souris, et de rentrer chez vous. « chez nous ». Quelle idée avait-il de ce qui allaient se passer ? Il n'y avait pas de « nous » entre eux. Il y avait Rebekah. Il y a Keith. Mais il n'y avait pas de Rebekah et Keith, et encore moins de chez eux. Une grimace parcourut le visage de Rebekah qui se rendait compte de l'erreur qu'elle avait commise. Il n'avait pas compris. Il avait tout mal interprété – et probablement en était-elle responsable. Avec ses baisers, elle l'avait induit en erreur. Mais elle lui avait dit qu'elle n'était sure de rien. Et maintenant, elle en était encore moins sure. Elle n'avait rien vécu de sérieux pendant huit ans. Elle n'avait pas spécialement l'intention que cela change désormais. Elle ne voulait pas avoir à se poser de questions. Elle voulait simplement vivre le moment, prendre les choses comme elle venait. C'était tout ce qu'elle avait toujours fait jusqu'alors, et cela avait fonctionner à merveille. Pourquoi devrait-il en être autrement, maintenant ? Mais pour ne pas le brusquer, elle serra les dents. Elle enleva son trench, et le déposa avec soin sur une chaise tandis que le jeune homme se dirigeait vers la cuisine. Elle esquissa un sourire, et essaya d'y mettre du sien. « De la bière, ça sera parfait. » Mais cela sonnait faux. Elle ne voulait pas qu'il se fasse d'illusions, qu'il s'imagine qu'il y aurait un jour un chez eux. Que ce soit ce soir, ou dans dix ans, Rebekah n'était pas certaine qu'il n'y en avait jamais un. Encore une fois, elle était fatiguée de tous ces engagements. Elle voulait vivre l'instant présent, rien de plus. Mais pour cela, elle devait être certaine que Keith se trouverait – un minimum – sur la même longueur d'onde. Qu'il ne s'imaginerait pas qu'il y aurait un lendemain. Elle ne pouvait lui promettre que son amitié – et si il ne s'en rendait probablement pas compte, c'était beaucoup de la part de Rebekah O'Neil. « Keith. » l'interpella-t-elle sérieuse, alors qu'elle récupérait sa bière. « Il n'y a pas de chez nous. » Elle avala une gorgée de bière, comme pour se donner du courage – et parce qu'elle espérait être assez saoule pour ne plus se sentir aussi tendue en ses lieux. « Je ne suis qu'une amie qui vient te rendre visite. »
Sujet: Re: ... to be continued. Dim 11 Déc - 19:42
Il n’avait pas réalisé. Il n’avait pas même compris comment cela s’était produit. Son cœur tambourinait dans sa poitrine comme jamais, ses temps le faisaient terriblement souffrir et peu à peu, la chaleur lui empourprait les joues. Non. Il n’avait pas pu dire cela. Il n’avait pas pu égarer cette phrase aussi facilement. Impossible, impensable. Chez nous. Comment avait-il pu ? Tout dans cette phrase sonnait faux et à bien des égards. Premièrement, prononcé dans sa bouche, cela n’avait aucun sens. Keith était un égoïste et jamais il n’aurait partagé son loft. Même avec Rebekah. Surtout avec elle, à vrai dire. Même si elle ne s’en était pas rendu compte, elle lui avait déchiré le cœur et aucun pansement n’avait soigné la plaie qu’elle avait laissée derrière elle. D’autant plus qu’il était légèrement rancunier et qu’il ne pouvait décemment pas effacer huit ans d’absence pour deux baiser. Pas vrai ? Le doute avait pourtant pris possession de lui alors qu’il avait cherché à nier les faits. Keith était plus amoureux d’elle qu’il ne l’aurait jamais soupçonné. Il semblait évident que l’amour était un périple sans fin de douleur sans fond. Deuxièmement, il n’y avait jamais eu de nous et une malheureuse soirée et quelques mots échangés n’allaient certainement pas changer cela. Il allait bien vite en besogne, s’imaginait déjà maitre de maison, et autres conneries du genre. Ce nous, certes il l’espérait, mais cela ne voulait pas dire pour autant qu’il existait. Loin de là même, ce nous, il ne représentait rien. Si ce n’est ses rêves d’adolescent. De plus, Bekah n’allait pas tomber amoureuse du jour au lendemain. Et peut-être que les baisers qu’ils avaient échangés n’étaient là que pour apaiser un peu ses tourments. Une sorte de dédommagement pour les années de sa vie qu’il avait perdu en pensant à elle. Oui, peut-être que c’était cela, au fond. Et finalement, il voyait dans les yeux de sa meilleure amie l’effroi d’être prise au piège. Comme une charmante lionne que l’on aurait enfermée dans une cage, tournant en rond, perdant la tête. Il l’avait toujours considéré comme un oiseau. Volant de branche en branche, sans but réel, si ce n’est celui de sentir le vent s’engouffrer dans ses ailes. Chanter la simplicité de la vie, piailler de bonheur, cesser de se prendre la tête… Elle était un oiseau et avec son ‘nous’, il l’enfermait dans une cage. Une cage d’or certes, mais une cage tout de même. « De la bière, ça sera parfait. » L’esquisse du sourire qu’il aperçu le gêna plus qu’autre chose alors qu’il déposa sur le bar l’une des bouteilles qu’il avait à la main. Ce fut avec une certaine gêne qu’il but une gorgée au goulot de sa bière et laissa son regard parcourir ce loft qu’il connaissait déjà par cœur. Il cherchait les mots pour rompre le silence gêné qui prenait peu à peu place entre eux. Il voulait lui dire qu’elle n’avait pas à s’en faire, qu’il avait dit ça sur un coup de tête, question de politesse, somme toute. Mais rien. Tout restait bien sagement coincé au fond de sa gorge qui semblait se rapetisser au point de lui voler les précieuses goulées d’air qu’il essayait d’attraper. « Keith. » J’ai compris, voulut-il l’interrompre. Mais là encore, impossible de sortir le moindre son. Tout son être était tendu et craignait la suite. Il s’imaginait déjà se voir rembarré et cela le chagrinait plus qu’il ne l’aurait imaginé. On ne dit pas non à Simons, c’est lui qui refuse. Question de principe… Et pourtant ! « Il n'y a pas de chez nous. » Il ne sut pas quand la colère vint. Si ce fut avec cette phrase ou avec la suivante. Qu’une amie. Bien sûr. Qu’avait-il espéré ? Qu’avait-il seulement cru ? Pauvre enfant, on ne lui avait jamais expliqué que les contes de fées, ça ne marche qu’à la télé. Sous l’emprise de la colère, Keith émit un léger rictus de profond dégout. Et sous l’effet de l’agacement, la bouteille de bière glissa de ses mains et vint se briser sur le sol. Éclaboussant ses pieds alors qu’il s’approchait dangereusement de la jeune femme, une lueur de haine dans le regard. Sans ménagement, ses mains s’abattirent sur ses épaules et il la secoua comme un prunier. Suffisamment fort pour lui donner le tournis, mais pas assez pour lui faire vraiment mal. « Tu joues à quoi, hein ? Tu crois quoi, hein ? Non sérieux, dis-moi, parce que là : j’comprends pas ! Tu connais beaucoup d’amis qui viennent se frotter contre toi et qui te becte la bouche comme si c’était le bon dieu ? Personnellement, j’en connais pas hein ! » Elle aurait du se douter que ça le blesserait, qu’il aurait mal qu’elle joue ainsi de lui. Car pour Keith, il n’y avait aucun doute, Bekah voulait s’amuser. Et bien, si elle espérait le sortir de ses gonds, elle avait réussit. Il la relâcha et se tapa la tête des deux mains. « Mais qu’est-ce que je peux être con ! Bordel ! Croire que tu étais revenue parce que je t’avais un peu manqué, croire que ces baisers voulaient dire quelque chose pour toi, croire que tu estimais celui que j’étais mais… » Il relaissa ses bras tomber le long de son cœur et malgré lui, laissa ruisseler une larme de mépris le long de sa joue. Il pleurait parce qu’il se haïssait d’être aussi débile, aussi naïf. Elle l’avait tellement changé. Huit ans qu’il avait construit une carapace de dur, huit ans qu’il avait été un parfait connard et puis, il suffisait de quelques mots de sa part pour que tout son monde s’écroule. « Je ne suis pas un jouet, Bekah. Je ne suis pas un passe-temps qui te fera oublier ce que tu as vécu à l’autre bout du monde. C’était qu’une putain de formule de politesse, OKAY ? Je sais que y a pas de nous et d’ailleurs, j’en veux même plus. MAIS BORDEL, DE QUOI T’AS PEUR, HEIN ? J’essayerai certainement pas de retenir si tu veux partir, ou fuir plus précisément. Je crois que tu viens de me vacciner de toi pour toujours. Donc, soit tu restes et t’arrêtes de jouer à l’enfant. Soit tu te casses et tu m’oublies. J’en ai marre d’aimer un fantôme, c’est trop dur… » Il lui tourna finalement le dos et se dirigea vers la canapé où il s’écroula, l’oreille tendu à l’affut du bruit caractéristique d’un grincement de porte…
Sujet: Re: ... to be continued. Sam 24 Déc - 23:34
Rebekah écouta Keith s'énerver. Elle l'observa avec attention, les traits de son regard, son langage corporel. Elle se sentait complètement détachée de tout ça. Il était ridicule. Il interprétait mal ce qu'elle lui disait, comprenait totalement l'opposé et parce qu'elle lui demandait simplement de ne pas faire de plans sur la comète, il comprenait qu'il ne lui avait pas manqué. Elle poussa un long soupir, ne sachant même pas si elle avait envie de lui répondre. Elle ferma les yeux, pinça les lèvres et ne les rouvrit que quelques secondes plus tard. Rien n'avait changé, il était toujours aussi buté, sur son canapé. Elle refusait de céder, et pourtant, elle refusait de partir. Elle ne voulait pas lui donner raison ; elle n'était pas entrain de fuir. Elle exigeait simplement un peu de réalisme dans tout ça. Oui, évidemment, elle avait vécu en Afrique pendant huit ans, loin de toute civilisation. Mais tout de même ! Elle savait aucun se dérouler les relations humaines, et même amoureuses. Elle n'avait pas été coupée de tout, contrairement à ce qu'il semblait penser. Elle avait côtoyée des gens tous les jours, et elle savait encore comment cela se déroulait. Alors si il y avait quelqu'un qui jouait l'enfant, ce n'était certainement pas elle. Pourquoi croyait-il que tout lui était toujours dû ? Qu'il avait le droit à tout ? Ne pouvait-il pas pour une fois se contenter de ce qu'il avait, de ce qu'elle était capable de lui donner ? Elle l'appréciait sincèrement. Elle tenait à lui. Ses baisers étaient sincères, et oui, jusqu'à maintenant, elle aurait bien aimé tenter quelque chose avec lui. Mais là, non. Elle ne voulait pas de ça. Elle ne voulait pas de ce genre de relations. Elle ne pouvait pas se donner tout entière, accepter tous les coups d'éclats de Keith, et le laisser gérer maladivement sa vie. Parce qu'elle n'avait jamais été comme ça, parce qu'elle était l'indépendance même en ce qui concernait les relations amoureuses, et surtout qu'elle ne savait qui elle était, ou était sa place. Ne pouvait-il pas comprendre qu'elle avait besoin de temps, de repères ? Elle ne voulait pas lui donner des réponses qu'elle n'avait pas. Ne pouvait-il pas comprendre ça ? Ne pouvait-il pas la comprendre elle pour une fois ? Le pire dans tout cela était qu'il souffrait vraiment, qu'il était sincère. Il pensait qu'il avait raison de lui dire, que sa demande était légitime. Et elle avait beau avoir raison de lui reprocher tout ça, elle avait savoir qu'il avait tort, une part d'elle ne pouvait s'empêcher de culpabiliser. Il avait ses défauts, c'était indéniable. Il avait même tendance à les mettre bien plus en avant qu'il ne l'aurait désiré, que quiconque ne l'aurait désiré. Et elle le détestait pour ça. Autant qu'elle... qu'elle l'aimait. Parce que il avait beau être un connard fini, il n'en restait pas moins qu'il souffrait. Et elle savait à quel point il savait être adorable, attentionné, et doux. Il l'avait été par le passé avec elle, rien ne disait que cela ne serait plus le cas aujourd'hui, pas vrai ?
Elle secoua légèrement la tête, et décida de partir. Il continuerait de la traiter ainsi, à imaginer qu'elle lui décrocherait la lune alors qu'elle ne pouvait que lui promettre de passer un bon moment. C'était tout ce qu'elle avait à donner, qu'il le veuille ou non. Mais alors qu'elle avait la main sur la poignée, qu'elle la descendait aussi lentement que possible, Rebekah ne put se résoudre à quitter l'appartement. Parce que si elle partait, il ne l'accepterait plus, elle n'avait plus aucune chance d'être pardonnée. Et même si il était convaincu du contraire, elle était seule sans lui. 'Bekah ne supporterait pas d'être dans un monde où il aurait décidé qu'elle n'existait plus à ses yeux. Elle n'avait jamais été très douée lorsqu'il s'agissait d'être seule. Peut être était-ce pour ça qu'elle avait été parler à Keith la première fois – même enfant, elle n'avait jamais supporté cela. Habituée à être entourée, elle n'avait jamais été confrontée à la solitude de quelque manière que ce soit. Et en Afrique, c'était à son image qu'elle s'était raccrochée, quoiqu'il en pense. « Tu m'énerves, Keith. Arrête de te comporter comme un enfant gâté. » Elle s'approcha, et releva ses cheveux. « Regarde derrière mon oreille droite. » Son ton ne laissait pas place au doute – il avait intérêt à s'exécuter. Elle n'hésiterait pas à partir sinon. C'était la dernière bataille qu'elle mènerait ce soir. Elle était fatiguée de se battre. Se battre contre ses propres démons était déjà assez difficile – si elle devait se battre contre Keith en plus, elle n'en ressortirait pas entière. « Tu vois. Tu ne m'as peut être pas manqué autant que tu l'aurais voulu. Mais c'est parce que tu étais avec moi, espèce d'abruti. » Sa voix s'était brisée sur la fin. Car, en effet, sur son oreille se dessinait cinq lettres reliées les unes aux autres : K, E, I, T, H. Son prénom. « Alors, soit tu acceptes que je te donne ce que je peux, que je ne veux rien te promettre, que je ne peux rien te promettre, sinon que je serai sincère à chacun des moments qu'on va passer ensemble. » Elle recula alors légèrement, pour mieux l'observer, pour prendre du recul, et être certaine qu'elle n'oubliait rien. « J'ai envie d'essayer Keith. Mais pas si tu me forces la main, pas si tu me mets la pression. Pas si tu te comportes un con. » Elle poussa un léger soupir, n'étant pas certaine de s'être fait comprendre. Mais elle avait l'impression que parler un anglais correct ne suffirait jamais avec lui. Alors, elle s'embrouillait, se mélangeait. Et tant pis si elle n'était pas claire. Keith et elle n'avaient jamais parlé le même langage de toute façon.
Sujet: Re: ... to be continued. Jeu 29 Déc - 14:49
Recourbé dans son canapé, Keith sentait son cœur battre à tout rompre contre sa poitrine. Il sentait la haine et la peine l’agiter. D’une façon absurde et grotesque, il était tombé amoureux de sa meilleure amie. Il avait vu en elle, une échappatoire, un moyen de s’en sortir. Il avait vu, parfois, trop souvent sans doute, un être pur et parfait. Un être qui ne le ferait jamais souffrir volontairement. Et soudain, il réalisait combien il s’était trompé. Combien sa vie n’avait jamais été qu’un leurre et ça, depuis sa plus tendre enfance. Keith aimait un fantôme, un fantôme qu’il pleurait avec amertume et rancune. Comment expliquer la douleur qui étreignait son cœur alors qu’il pensait l’avoir retrouvée ? Alors qu’il pensait que tout s’arrangerait pour lui ? Il avait bien sûr conscience de vouloir aller trop vite, mais il estimait que Rebekah c’était montré bien trop direct avec lui et que si elle l’avait vraiment connu, si elle se souciait réellement de lui, elle ne l’aurait pas dit de cette façon. Elle ne lui aurait pas donné cette sensation d’être ridicule et trop naïf. Elle le faisait passer pour un parfait crétin, un type sans cervelle, un idéaliste aux idées utopiques. Mais Keith n’était ni naïf ni idéaliste. Il était loin de tout cela. Il était tout le contraire. Il était seul, délaissé, oublié. Comme un pantin de bois abîmé qu’on aurait envie de jeter au feu. Et il avait honte de lui, honte d’avoir eu un soupçon d’espoir. Il avait appris depuis son plus jeune âge que la vie ne faisait pas de cadeau et que, si c’était le cas, c’était probablement empoisonné… Alors pourquoi, deux ou trois baisers avaient suffit à tout faire basculer ? Dans le fond, il connaissait la réponse. Mieux qu’il n’aurait jamais su l’expliquer avec des mots. Mais c’était parce que c’était elle. Elle était son tout, son toit. Quand elle l’avait quitté, la vie ne voulait plus rien dire. La revoir remettait le monde en marche. La Terre, de nouveau, pouvait tourner dans une valse lente mais délicieuse. Ridicule. Arrêtez le monde dans ce cas, il veut descendre. Ce manège l’étourdit, il perd la tête et s’entête dans une longue descente aux enfers que lui seul peut comprendre. Mais assis, las, il attendait le cliquetis de la porte d’entrée sans qu’il ne vienne. Qu’attendait-elle ? Il n’était pas prêt d’encaisser de nouvelles accusations, alors qu’elle parte… Au lieu de ça, il entendit ses pas se calquer sur le sol, le forçant à fermer les yeux, étourdis par le malaise qu’il sentait naître au creux de son être. « Tu m'énerves, Keith. Arrête de te comporter comme un enfant gâté. » Il eut un léger sourire, ces sourires qui disent ‘mais bien sûr, tu as tout compris’. Il estimait la remarque déplacée. Elle qui connaissait son enfance, sa vie… Comment pouvait-elle balancer une telle réplique ? Ce n’était pas un enfant gâté. Bien que… Sa vie actuelle, ses tonnes de frics qu’il se faisait… Ca l’avait rendu irrémédiablement con et peut-être que dans le fond, il avait finit par croire que tout pouvait s’acheter. L’amour aussi. Qui sait. « Regarde derrière mon oreille droite. » Un cours instant, Keith resta les yeux fermés, buté. Non, il ne regarderait pas. Mais le ton de sa voix résonnait dans ses oreilles, le forçant à rouvrir les paupières pour poser son regard là où elle lui avait intimé de le faire. « Tu vois. Tu ne m'as peut être pas manqué autant que tu l'aurais voulu. Mais c'est parce que tu étais avec moi, espèce d'abruti. » En observant son prénom incrusté dans la peau de la jeune femme, le publicitaire ne put s’empêcher de contracter la mâchoire, à la fois désolé et amusé. Qu’est-ce que ça prouvait, hein ? Rien, absolument rien. Peut-être qu’un coup de tête était responsable de cet acte, peut-être rien de plus. Et malgré lui, malgré son cœur tambourinant d’émerveillement, il persiffla un : « C’est ridicule. » Parce que oui, à ses yeux, ça n’avait aucun sens. Aucun. A quoi s’attendait-elle ? « Alors, soit tu acceptes que je te donne ce que je peux, que je ne veux rien te promettre, que je ne peux rien te promettre, sinon que je serai sincère à chacun des moments qu'on va passer ensemble. » A nouveau, il serra la mâchoire. Égoïstement, non, il ne pouvait pas accepter ça. C’était en total contradiction avec ce qu’il voulait et ce qu’il avait toujours voulu. C’était à des années lumières de ce qu’il pouvait supporter et endurer. « J'ai envie d'essayer Keith. Mais pas si tu me forces la main, pas si tu me mets la pression. Pas si tu te comportes comme un con. » Le jeune homme releva le regard et la toisa avec froideur. Enlaçant ses doigts pour garder son sang froid. Il ne savait pas comment lui expliquer ce qu’il avait dire. Il cherchait les mots, ceux qui ne la blesserait pas mais qui lui ferait comprendre qu’ils étaient deux dans l’histoire et que tout deux ne pouvait pas gagner. Il se redressa alors, glissant ses doigts dans ses cheveux, un sourire à la fois moqueur et conquis aux lèvres. « Je peux pas accepter ça. C’est comme si tu voulais me castrer, tu vois. Et je suis pas encore à te faire un cadeau aussi précieux. Je comprends et j’entends ce que tu me dis. Mais entends ce que moi j’ai à dire aussi, pour une fois. » Mal à l’aise, il relaissa tomber ses mains et les glissa dans les poches de son pantalon de costume, accoutrement qu’il avait toujours habitude d’adopter pour le boulot. « Je me comporte comme un con parce que m’on donne jamais une putain de chance dans ma vie. Et je veux pas faire quelque chose si j’ai pas la promesse que ça vaut quelque chose. Oui, d’accord, ce sera sincère mais… Je suis fatigué de m’accrocher à des illusions. Fatigué de me retrouver seul quand les gens que j’aime s’en vont. Au cas où tu l’aurais oublié, ma mère est morte et je pense pouvoir affirmé que : j’ai plus le temps d’attendre. On ne sait pas de quoi demain est fait. Alors, juste une fois dans ta vie, prends ton courage à deux mains et dis-moi ce que je veux entendre. Dis-moi que tu me promets de m’abandonne, que tu promets de ne plus partir pour je ne sais où… C’est pas la lune que je demande. C’est la sensation que je pers pas mon temps. Tu comprends ? » Keith était quelqu’un de très laconique en temps normal, les manquait souvent. Mais pas ce jour là. Non. Il avait trop de truc à dire.
Dernière édition par Keith Simons le Sam 7 Jan - 17:11, édité 1 fois
Sujet: Re: ... to be continued. Ven 30 Déc - 19:19
Il lui demandait l'impossible. En avait-il seulement conscience ? Savait-il que si elle lui promettait cela, elle ne pouvait lui assurer qu'elle tiendrait cette promesse ? Tout en elle lui criait de partir. De quitter l'appartement, le Maine, et même les Etats-Unis d'Amérique. Tout en elle demandait le droit de laisser Keith là, de partir sans jamais se retourner. Mais il y avait quelque chose qui la retenait malgré elle. Elle ne savait si c'était les yeux de Keith planté dans les siens, si c'était l'affection qu'elle lui portait, ou le fait qu'il se soit dévoilé pour une fois. Elle poussa un profond soupir, et se mordit la lèvre, ne sachant que faire. Elle ne voulait pas lui mentir, mais elle ne voulait pas le laisser non plus. Si elle partait, elle ne reviendrait plus. Pas seulement parce que Keith n'accepterait probablement plus jamais de la revoir, mais aussi parce qu'il était la seule chance de lui donner envie de rester. Il y avait sa famille, ses amis, et elle les aimait sincèrement, mais c'était différent. Elle n'aurait sincèrement pas su dire si elle était amoureuse de Keith. Mais elle ressentait pour lui bien plus que de l'amitié, c'était certain. Et c'était tellement étrange comme sentiment. Parce qu'il la poussait à se débattre avec elle-même, à vouloir prendre ses jambes à son cou, et le serrait dans ses bras en même temps. Elle baissa la tête. Peut être que ne pas le voir l'aiderait à savoir quoi faire. Mais ce fut sur ses mains qu'elle tomba, bien que dissimulées dans ses poches. Elle poussa un soupir, et tendit doucement, hésitante, sa main vers la sienne. Elle attrapa ses doigts, et joua quelques secondes avec eux. Son toucher était rassurant. Elle déglutit, vaincue. Il avait un tel pouvoir sur elle sans s'en rendre compte, sans même vraiment le vouloir. « Si je promets, tu arrêtes de te comporter comme un con, et d'être aussi désagréable ? » finit-elle par dire sans relever la tête, mais gardant ses doigts dans les siens. Elle n'attendit cependant pas de réponse, et releva la tête, approchant d'un pas. « Je te le promets. » Elle déposa un baiser au creux de ses lèvres, bien plus furtif que les précédents. Mais c'était plus étrange, particulier. Elle n'était pas dans la force de l'instant, et en était presque gênée. Car si il y a quelque chose que la jeune femme détestait encore plus qu'être seule, c'était de devoir « s'exposer », se mettre en danger. Et c'était ce qu'elle faisait en faisant une telle promesse. Parce que le plus grand danger n'était pas qu'elle ne la tienne pas, mais que Keith ne souhaite plus qu'elle la tienne. Car si il disait l'avoir toujours aimé, Rebekah avait conscience que le fait qu'il ne puisse pas l'avoir jouer fort probablement dans ses sentiments. Maintenant qu'elle était là, à sa portée, il n'aurait probablement aucun mal à se lasser rapidement de sa personnalité, de ses horaires complètement décalées et de la réserve qu'elle aurait – au moins au début – vis à vis de ce qu'il pourrait vivre. Elle hésita un instant et se décala légèrement, attrapant sa bière. « Je vais avoir besoin de quelque chose de plus fort. » Un sourire se dessina sur ses lèvres. L'air de rien, elle se sentait un minimum soulagée, comme si elle avait pris la bonne décision. C'était rassurant, d'une certaine façon. L'alcool commençait à lui tourner la tête, et elle ne savait plus vraiment si elle avait soif, ou si elle désirait se coller à lui. Elle était ivre, c'était certain, et cela n'aidait pas son discernement. Alors, elle tenta de se concentrer quelques secondes. De chercher si elle avait plus envie de rester en sa compagnie, ou d'aller chercher cet alcool fort dont elle venait de parler. Elle observa Keith avec attention, alors que son visage était plus serein qu'auparavant. Elle ne sait ce qui la prit, là, d'un coup, mais elle se jeta sur ses lèvres, et l'embrassa avec plus de passion qu'elle ne l'aurait pensé possible. Rebekah savait que c'était très probablement l'alcool, et l'émotion du moment que cela faisait ça, mais quand leurs langues dansaient ensemble, elle aurait parié qu'ils étaient faits l'un pour l'autre, vraiment. Elle approfondit alors son baiser, passant ses doigts dans ses cheveux, tandis que son autre main caressait son dos. Littéralement collée à lui, elle se blottit encore un peu plus alors que ses baisers descendaient dangereusement, doucement mais sûrement, vers le cou du jeune homme. C'était une pensée qu'elle avait du mal à formuler ne serait-ce que dans ses pensées, mais elle avait... envie de lui. Oui, elle avait envie de lui, et c'était profondément perturbant comme sensation. Mais tellement délicieux en même temps. Elle remonta jusqu'à ses lèvres, déposant plusieurs baisers furtifs, et s'éloigna d'un pas à peine. Lentement mais sûrement, elle dégrafa sa robe, et la fit glisser le long de son corps jusqu'à ce qu'elle tombe sur le sol. Elle s'approcha de nouveau, et déboutonna la chemise du jeune homme, alors que ses lèvres se perdaient déjà sur son torse, son cou, son visage. C'était comme si elle avait l'occasion de récupérer tout le temps qu'elle avait passé loin de lui, et elle désirait plus que tout lui faire comprendre combien il lui avait manqué – puisqu'il semblait ne pas l'avoir compris.
Le flot de ses paroles lui tournait en tête comme une mélodie oubliée qui refusait surface après des années de silence. Il lui avait livré son cœur sur un plateau d’argent. Parce que c’était tout ce qu’il avait à offrir. Un vieux cœur de pierre, ou de glace selon la saison. Un organe qui ne s’était remis en marche que pour elle et ce, à l’aide de ses baisers. Il comprenait sa façon de penser, trouvait cela même compréhensible. Mais il n’avait plus la force d’attendre. Il avait attendu trop longtemps. Trop souvent. Sa vie n’avait jamais été qu’une succession d’attentes et il avait vu combien le temps pouvait vite s’effiler. Il ne voulait la promesse qu’elle l’aimerait indéfiniment et pour le reste de ces jours. Seulement qu’elle lui donnerait de pouvoir l’aimer et qu’ils pourraient profiter ensemble des moments qu’on leur offrirait. Était-ce si compliqué à comprendre ? Keith réalisa que oui, c’était bien trop difficile à saisir, à décrypter. Peu habitué aux mots et aux belles phrases formulées, il avait du se perdre et sortir ses pensées dans un fouillis incompréhensible. Et il en était désolé, tellement, parce qu’il voulait réellement qu’eux deux… Ca veuille dire quelque chose. Autant pour elle que pour lui. Peut-être même plus. Comme si, il aurait la sensation que le bonheur veut enfin de lui. Son cœur s’agita d’ailleurs lorsqu’elle vint agripper ses doigts pour les enlacer des siens. Cette chaleur nouvelle lui parcourra tout le corps et le fit sourire malgré lui. De ces sourires niais et naïfs qu’il n’avait plus eux depuis des années, des siècles lui semblait-il. Et de peur de les voir s’en aller, il resserra la pression, ne quittant plus ses jolies prunelles du regard. « Si je promets, tu arrêtes de te comporter comme un con, et d'être aussi désagréable ? » Keith, à nouveau, sourit. Cette fois conquis. Il hocha vaguement de la tête, lui faisant comprendre qu’il n’attendait que cela. Cinq syllabes, quatre mots. Rien de plus. Son cœur se contorsionna douloureusement lorsqu’elle fit un pas de plus vers lui. Il comprit qu’il avait gagné. Et bizarrement, cela ne lui fait pas autant plaisir qu’il l’aurait espéré. « Je te le promets. » Elle lui donnait satisfaction et pourtant, il ne se sentait pas véritablement à l’aise. Craignant sans doute qu’elle lui fasse cette promesse pour avoir la paix. Le baiser furtif qu’elle déposa sur ses lèvres ne fit qu’éveiller davantage ses craintes. Il chercha au fond des prunelles de la jeune femme la réponse à sa question. La promesse n’avait-elle été qu’un moyen de se libérer d’un poids ? Mais non, rien. Il s’en voulut de douter aussi facilement d’elle. S’il voulait que cela fonctionne entre eux, il devrait faire des efforts. Apprendre à faire confiance, lâcher un peu la bride, ne pas demande plus que nécessaire et surtout, ne pas vouloir aller plus vite que la chanson… Mission impossible, pour lui. Mais il se jura de faire de son mieux, comme il pourrait. Parce que… Il l’aimait. Comment avait-il pu lâcher l’information aussi vite avec autant de violence ? C’était loin de lui ressembler et ça ressemblait même à une série B mal scénarisée. Mais, oui, il l’aimait. Et rien qu’à l’entendre demander une boisson plus forte, il comprit que les choses ne seraient jamais simples. Ils étaient différents, beaucoup plus qu’il ne l’avait jamais soupçonné. Y arriverait-il ? Il se contenta donc de répondre à sourire par la réciproque mais ne bougea pas d’un pouce, comme scotché sur place, collé au sol. Ses yeux fixèrent le sol, alors que son esprit vagabondait de ça et de là, sans trop oser s’attarder sur les réminiscences de ces derniers instants. Et ce fut au moment il accepta qu’il n’y avait plus qu’à laisser les choses aller d’elle-même que Rebekah vint se coller à lui, l’embrassant avec une fougue qui éveilla une centaine de papillons au creux de son estomac. Ses mains glissèrent sur sa taille, rapprochant à peu plus leurs corps enflammés. Keith sentait la tête lui tourner alors qu’il répondait au délice de sa langue avec un appétit nouveau et infini. Se mordillant les lèvres lorsque celles de sa bien-aimé lui vrillé le coup de dizaines de baiser. Tout à ce moment, la réflexion ne lui était plus permise. Ses mains courraient sur le corps de la jeune femme avec délicatesse et passion, caressant ses courbes d’une appétence vorace et d’une envie troublante. Il ne put d’ailleurs retenir un léger gémissement de frustration lorsqu’elle s’écarta d’un pas pour laisser glisser sa robe sur le sol. Ses prunelles vrillèrent la silhouette féminine avec une flamme dansante d’envie, appréciant la chaleur de cet instant. Keith laissa ses mains glissé le long des hanches de la donzelle alors qu’elle déboutonnait sa chemise pour parsemer son corps de baiser. Et avec force, il glissait ses mains dans le creux de ses reins pour ne pas la laisser s’échapper. Ses propres lèvres n’avaient plus de goût que pour les siennes et le haut de son décolleté qu’il n’avait jamais soupçonné aussi bien remplis. Son être tout entier se raidissait d’envie alors qu’il prenait à peine conscience de ce qui allait se passer. Tout s’enchainait trop vite, trop facilement… Ca le dépassait. Et avant de ne perdre définitivement la tête, il attrapa le visage de Bekah entre ses mains, la forçant à le regarder dans les yeux et dans un souffle à peine audible il déclara : « Tu sais, on peut attendre… » Il ne voulait pas rompre la beauté de cette promesse qu’elle avait fait et il ne voulait pas qu’au réveil, le lendemain, elle regrette tout cela mais… Elle avait allumé un volcan tout entier en se précipitant ainsi sur lui et malgré les résolutions qu’il avait prises, Keith ne put s’empêcher de laisser ses lèvres emprisonner les siennes avec douceur, caressant sa langue avec volupté, se laissant ainsi guidé par les pulsions qui l’allumait, il laissa ses lippes parsemé les clavicules de la jeune femme de tendres baisers enflammés alors que déjà ses mains s’activaient dans le dos de la demoiselle, dégrafant son soutient gorge. Il ne s’écarta que très légèrement pour le laisser glisser le long de ses bras alors que sa bouche partait à l’assaut de ce nouveau trésor. Remontant ensuite le long de son cou, pour écraser contre sa gorge un gémissement rauque de frustration. « Tu es tellement belle, si tu ne m’arrêtes pas maintenant, il sera trop tard. » Et malgré son envie d’attendre une réponse fixe, il laissa quelques baisers lui échapper.
Sujet: Re: ... to be continued. Mar 17 Jan - 22:23
Pourquoi avait-il tant ressenti le besoin de parler ? Pourquoi avait-il tant de tenu à mettre des mots sur tout plutôt que de se laisser porter par la force de l'instant ? C'était bien plus facile de se laisser aller, et de vivre ce qu'ils avaient à vivre pour le moment. Alors que les mains de Keith étaient fermement posées sur les hanches de Rebekah, celle-ci ne s'imaginait absolument pas entrain de chevaucher les dunes du Sahara, ou de soigner des blessés, ni même d'éviter les attaques des contrées voisines. Elle ne s'imaginait nul part ailleurs que ici, dans les bras de Keith et cela la comblait parfaitement. C'était étrange de penser ainsi. Elle n'aurait jamais pensé que ses mains éveilleraient de telles réactions de ces terminaisons nerveuses, que ses lèvres l’émouvraient autant, lui donnerait plus envie que jamais d'avoir quelqu'un en elle, de l'avoir lu en elle comme elle n'avait jamais voulu personne. La totalité de son corps, sans exception aucune, répondait à la moindre des caresses de Keith, que ce soit sur les courbes de ses seins, ou la rondeur de ses fesses. Il la rendait folle, et c'était à peine croyable. Jamais, pas une seule fois, elle ne s'était imaginé qu'il pourrait la rendre folle comme ça. Et c'était ce qui rendait sa décision de rester là ce soir beaucoup plus facile, cette prise de risque insensée beaucoup plus rationnelle. Elle n'avait jamais ressenti la moindre attirance pour Keith jusqu'à ce soir, et voilà que maintenant, elle ne parvenait pas à détacher ses lèvres de son corps, ses mains semblaient comme aimanter à lui, et si elle n'était pas aussi ivre de cette passion qui l'enflammait, elle aurait probablement paniqué. Mais elle en était bien loin. Elle était partagée entre l'envie de faire durer le moment, et celle d’accélérer les choses. Ses mains se perdaient ses cheveux, et les rares fois où elle ne collait pas ses lèvres à sa chevelure, ses tempes, ses paupières, ses doigts, ses pectoraux, ses lèvres, elle ne pouvait s'empêcher de pousser quelques soupirs de plaisir. Il la rendait folle, comme si il avait toujours su quoi faire pour la satisfaire. Ce n'était pas le cas pourtant, elle était assez consciente pour reconnaître qu'il ne connaissait pas ses zones les plus érogènes, et pourtant, cela n'était absolument pas problématique. Elle n'avait jamais ressenti autant de choses sans pour autant passer à l'acte, et c'en était à se demander pourquoi elle avait perdu ses huit dernières années en Afrique plutôt que de laisser passer à lui faire l'amour dès que l'envie lui prenait. Elle aurait probablement un avis différent lorsqu'elle se réveillerait, mais peu importait. Elle vivait le moment comme il prenait. Elle y mettait tout son coeur, tout son corps, et elle ne savait si c'était suffisant pour Keith, mais actuellement, elle lui donnait tout ce qu'elle pouvait, tout ce qu'elle avait. Si il voulait plus... c'est qu'il cherchait quelqu'un d'autre qu'elle. Quelqu'un de plus parfait. En tout cas, ce fut les pensées qui traversèrent l'esprit de la jeune femme lorsqu'il lui demanda si elle voulait attendre. Comme refroidie, elle s'arrêta net quelques secondes. Essayait-il de lui dire quelque chose ? Etait-ce encore un test ? Les sourcils arqués, cherchant la réponse qu'il voulait entendre, elle le laissa cependant approcher, et s'emparer de ses lèvres. Elle n'y mit pas vraiment de coeur jusqu'à ce qu'il presse l'entrée de sa bouche avec sa langue contre ses lèvres. C'est alors qu'elle comprit que peut être pour la première fois depuis aussi longtemps qu'ils se connaissaient, Keith ne la testait pas plus qu'elle ne savait ce qui la poussait à l'aimer autant ce soir. Il ne la mettait pas à l'épreuve. Il vivait le moment, tout simplement, comme elle le faisait. Elle répondit alors enfin à son baiser, accueillant sa langue avec un plaisir dissimulé, alors que ses doigts se raccrochaient comme ils pouvaient au dos de Keith, qui serait sans aucun doute parsemer de griffures le lendemain. Elle laissa échapper son nom de ses lèvres dans un murmure alors qu'il dégrafait avec une dextérité certaine son soutien-gorge. « Tu es tellement belle, si tu ne m’arrêtes pas maintenant, il sera trop tard. » Cette fois-ci, elle n'accepta pas ses baisers. Il fallait qu'elle soit clair, sinon il n'en avait pas fini. C'était touchant qu'il tienne une fois à ne pas la forcer à quoique ce soit. Deux fois, ça passait, mais la troisième fois serait carrément lassante. Elle enlaça ses doigts aux siens, collant son corps contre le sien. « Si j'avais voulu t'arrêter, je l'aurai déjà fait, Keith. » dit-elle, un sourire coquin sur le visage. Déposant des baisers sur toutes les parties de son corps découvertes, elle glissa ses doigts jusqu'à trouver la ceinture du jeune homme, afin de le libérer de son jean. Enroulant l'une de ses jambes autour des siennes, elle remonta ses lèvres jusqu'à sa bouche, puis son menton, sa mâchoire. C'était comme si elle avait besoin d'être partout à la fois sans jamais y parvenir – il n'y avait rien de plus délectable. Il n'y avait rien de plus frustrant. Elle fit descendre le jean du jeune homme à l'aide de ses mains, avant de s'immiscer dans des endroits bien plus intimes qui, bien que protégé par le caleçon du jeune homme, ne pouvaient le laisser insensible. Alors que ses lèvres s'approchaient de son oreille, elle cessa doucement ses baisers pour lui susurrer d'une voix rauque : « A t'écouter, je crois qu'il est temps de me faire découvrir ta chambre. » Ce qui ne l'empêcha pas de le taquiner encore un petit moment que ce soit avec ses doigts, ou ses lèvres. Il ne le savait probablement pas, mais dans ce domaine, elle était toute aussi experte que lorsqu'il s'agissait d'agir dans le bloc opératoire. Enroulant ses jambes autour de ses hanches, elle l'embrassa avec une intensité à en faire trembler les murs de l'appartement, tandis qu'il la menait vers ce qu'il avait manqué de peu d'appeler le lit conjugal, plutôt dans la soirée.
Sujet: Re: ... to be continued. Sam 21 Jan - 16:58
C’était bizarre la vie. Finalement, ça n’avait rien de logique et aucun plan n’avait été établi. La vie ça devait se jouer à pile ou face. Laisser son cœur battre aux rythmes d’une mélodie oublié, au rythme d’un autre cœur délaissé. La vie, il l’avait toujours détestée, Keith. Parce qu’elle n’avait jamais répondu à ses attentes et parce que même ses rêves lui semblaient ridicules et vains. Parce qu’il pensait toujours qu’il était seul et qu’il en serait de même pour le reste de sa vie. Mais ce soir là, il n’avait plus cette sensation détestable de solitude éternelle. Pour la première fois de sa vie, peut-être, il avait l’impression d’avoir trouvé un but dans sa vie. Un but très simple et sans doute même ridicule, mais cela le réchauffait de toute part. Mais tout cela n’était éveillé que par une seule chose, que par un seul corps, que par un seul être… Rebekah. Comment avait-il pu se passer d’elle des années durant ? Comment avait-il pu garder pour lui les sentiments si fort et incompréhensible qui avait agité son cœur blessé ? S’il avait eu le cran de lui dire, est-ce que cela aurait changé quoi que ce soit ? Est-ce que cela l’aurait clouée sur place et aurait les mêmes effets qu’aujourd’hui ? C’était une torture d’y songer et pourtant, ces questions lui martelaient le crâne. Keith avait ce besoin de tout contrôler et tout comprendre. Ouvrir son cœur comme il l’avait fait relevait du défi et si sa belle ne l’avait pas compris, peut-être que ce qu’ils étaient entrain de vivre n’avait pas de sens. Devaient-ils continuer de vivre ce moment où s’arrêter avant que la douleur ne s’installe ? Keith n’était pas naïf, il ressentait au travers de ses baisers et caresses ce qu’elle essayait de lui faire passer. Il avait conscience qu’elle lui donnait. Absolument tout. Et jamais il n’aurait pu rêver mieux et être plus comblé. Mais est-ce que cela suffirait à Rebekah demain au levé ? Est-ce que sa vie de par delà le monde dans lequel il vivait ne serait pas un obstacle entre eux ? Il ne savait pas pourquoi, mais même en se donnait corps et âme à elle, il pensait au futur. Il craignait que tout cela ne soit qu’un joli songe façonné par ses pensées de solitaire perdu. Mais non. Elle était bien là. Il la sentait vibré sous ses doigts. Il gémissait de plaisir face aux assauts de ses baisers et de la chaleur de son corps contre le sien. Pourtant, il craignait d’aller trop vite. Il craignait que cela ne soit pas vraiment ce qu’elle voulait. C’était absurde, il ne l’avait obligé à rien, mais une légère gêne ne le quittait pas. Le forçant à parler et à laisser son flot de pensées lui échapper. Les mots, pour une raison qu’il ignorait, le rassuraient plus que de raison. Cela lui venait sans doute de sa manie de les employer sans retenue et de ne pas avoir peur de les lâcher. « Si j'avais voulu t'arrêter, je l'aurai déjà fait, Keith. » Un point pour la demoiselle, pensa-t-il. Et il se décida enfin à ne pas chercher plus loin que le bout de son nez. Il allait savourer ce moment avec elle avec intensité. Il voulait imprimer ce moment dans sa mémoire avec le plus de détail possible, ainsi, il pourrait lui rappeler si elle venait à l’oublier. Il frissonna d’impatience lorsque les doigts de la jeune femme s’afféraient sur sa ceinture. Il n’avait pas envie de la sentir s’éloigner de lui. Ne serait-ce que de quelques centimètres. Il plaça ses mains sur ses hanches qu’il pinça avec envie, avec force. Il acceptait ses baisers avec une envie si violente qu’on aurait du un monstre assoiffé. Lorsque son pantalon glissa sur ses chevilles, Keith ne put s’empêcher de se mordiller la lèvre inférieure, essayant de ne pas trahir le flot indécent d’excitation qui lui parcourait le corps. Mais au contact de ses doigts, et malgré le tissu trop présent à son goût, il ne put s’empêcher de laisser un grognement frustré lui échapper. Elle n’avait pas à jouer avec lui de cette façon ! C’était bien trop douloureux. Surtout lorsqu’elle ajouta à tout cela ces petits commentaires, l’invitant aux vices. Ses mains glissèrent sous le tissu de sa culotte pour lui caresser les fesses avec fougues alors qu’il parsemait son cou de baisers mouillés et envieux. Lorsqu’elle entoura sa taille de ses jambes, il savoura le baiser fougueux qu’il lui offrit tout en veillant à ne pas heurter les murs pour la porter jusqu’à sa chambre. Lorsqu’ils passèrent les portes de son lit trop longtemps occupé par le néant et lui-même, son cœur ne se mit qu’à battre beaucoup plus fort, lui faisant tourner la tête sans véritable raison et le poussant à vouloir la dévorer toute crue. Il s’approcha du lit où il laissa tomber et sans trop se soucier du son poids, il se mit par-dessus elle, laissant ses doigts courir sur la courbe de ses hanches et sa bouche parsemé son cou, ses lèvres, ses seins de baiser. Il laissa sa langue sillonné un délicieux chemin jusqu’à son nombril qu’il embrassa avec douceur. Ses doigts rencontrèrent la barrière que formait encore sa culotte et avec douceur, il la laissa glisser les longs des jambes de la jeune femme alors que ses lèvres repartaient à l’assaut des siennes. Alors qu’il soupirait à la fois frustré et impatient, il essayait pourtant de demeurer calme alors que déjà son corps ne parvenait pas rester immobile, effectuant des légers mouvements pour ressentir sa présence et être certaine de ne pas rêver. Ses doigts vinrent alors gentiment titiller son intimité, alors qu’il lui mordillait le lobe de l’oreille, afin de ne pas trop précipiter les choses. Pourtant, il n’attendait plus que ça. Le dernier feu vert. Celui qui lui permettrait de laisser la frustration retombé et jouir pleinement de ce sentiment de lui appartenir, d’être en elle. Il n’en pouvait plus d’attendre, tellement plus qu’il en ôta lui-même son caleçon dans un geste brusque alors qu’il demeurait pourtant pétrifié là où il aurait du se faire aventureux, ses doigts refusant de libérer leur passage, car pratiquement pétrifié de doute. Même s’il dansait comme sur les touches d’un piano.
Sujet: Re: ... to be continued. Dim 29 Jan - 20:10
Il la rendait folle. A jouer avec elle ainsi, à réveiller chacun de ses pores, en cherchant à la titiller dans ses endroits les plus intimes. Et il réussissait. Elle qui s'était montrée si réfractaire à ce qu'ils étaient entrain de partager, qui n'avait même jamais envisagé qu'une telle chose puisse arriver entre eux, elle se donnait tout entière, attentif aux moindres faits et gestes, particulièrement habiles de Keith, tout en veillant à lui procurer autant de plaisir qu'il lui en donnait. C'était plus intense que ce qu'elle n'avait jamais vécu auparavant, et si cela était foncièrement perturbant, elle avait l'impression d'avoir trouvé une évidence en l'amour que Keith lui portait à l'heure actuelle. Elle aurait juré sur la tête de père et mère qu'elle n'avait jamais été amoureuse de lui, qu'elle n'avait jamais été ne serait-ce qu'attirer par ce dernier, mais ce soir, le soir du retour de Rebekah, comme si le destin essayait de lui dire quelque chose, toutes les certitudes de la jeune femme s'étaient envolées. Peut être avait-elle toujours été amoureuse de lui, au fond. Ou peut être pas. Cela pouvait également très bien venir du fait qu'elle s'était sentie terriblement seule pour les quelques heures de son retour, et qu'elle n'attendait qu'une seule chose : trouver une ancre, quelque chose à se raccrocher, quelque chose de familier. Et Keith correspondait pas parfaitement à cette définition. Mais il y avait bien plus que ça derrière les frissons qui parcouraient son corps quand ses doigts touchaient un peu trop longtemps un point sensible, il y avait tellement plus derrière son corps qui appelait un geste plus entreprenant de Keith. Peut être pas de l'amour, mais quelque chose qui y ressemblait, c'était certain. Quelque chose qui y ressemblerait probablement un peu trop le lendemain matin, mais qui était parfait en cet instant. Une vague de plaisir la submergea violemment, la dextérité de Keith faisant de lui un virtuose. Elle le força cependant à remonter son visage jusqu'au sien, et alors que leurs langues se mêlaient de nouveau, elle échangea leur position, ses longs cheveux recouvrant leurs deux visages. Si elle n'avait pas été si frustrée de ne pas le sentir en elle, si elle n'en avait pas ressenti un besoin aussi intense de l'avoir tout en elle, elle lui aurait probablement rendu la monnaie de sa pièce, tant avec ses mains qu'avec sa langue. Elle ne résista certes pas à l'envie de la titiller légèrement, parcourant son corps de ses mains, s'arrêtant dans des endroits aussi intimes qu'inattendu, puis elle se décida enfin à poser la question fatidique. « Dis moi que tu as ce qu'il faut. » Il eut tôt fait de la rassurer, attrapant un préservatif dans sa table de chevet. La jeune femme lui extirpa cependant des mains, et après avoir jeté l'emballage quelque part dans la pièce, lui enfila avant de le guider à l'intérieur d'elle. Un soupir de plaisir s'échappa de ses lèvres alors qu'elle lui permettait enfin de reprendre le dessus. Leurs deux corps ondulaient au même rythme, leurs deux souffles raisonnant comme un seul, Rebekah découvrait des sensations qu'elle n'avait jamais eu jusqu'alors. Tout son corps était en émoi, mais ce n'était pas que ça ; pour la première fois, elle avait l'impression que cette communion allait au-delà du physique, au delà d'une partie de jambes en l'air un peu trop passionnée. Les va et vient de Keith à l'intérieur d'elle lui donnait envie de crier de plaisir, mais ne parvenaient pas pour autant à la lasser de la sensation qu'elle avait en parcourant son corps de ses mains. Alors qu'elle s'apprêtait à atteindre le septième ciel, elle ne put s'empêcher d'enfoncer ses ongles dans son dos, faisant raisonner son prénom à l'intérieur de la pièce. Le souffle haletant, elle apprécia le poids de Keith sur son corps, alors qu'ils cherchaient tout deux à retrouver leurs esprits. Elle n'avait aucune envie qu'il s'éloigne d'elle, de ne plus sentir son corps contre elle, de ne plus l'avoir auprès d'elle. Et en cet instant, elle ne sait pas ce qui lui prit, mais elle ne put s'empêcher de parler, de sceller leur union à sa façon : « Ne me laisse plus repartir. » alors qu'elle le faisait rouler sur le coté pour se blottir contre lui, après avoir déposé plusieurs baisers sur les lèvres, encore étourdie des sensations qui l'avaient envahie quelques instants plus tôt. Une part d'elle ne pouvait s'empêcher de se demander dans quel bourbier elle venait de se mettre, combien les prochaines semaines allaient être difficiles, combien elle aurait besoin d'être partout sauf ici, parce qu'elle mettait trop en jeu en s'offrant à Keith. Mais il était de toute façon bien trop tard pour reculer, pour renoncer. Elle s'était donnée toute entière ; de quel droit pourrait-elle tout laisser derrière elle maintenant ? Elle ne pouvait se permettre de faire deux fois la même erreur. Pas avec lui.
Dévoré par l’envie, électrisé de désir et consumé par une soif de son corps dévorante, Keith n’avait plus aucune notion d’espace, ni de temps. Comme s’il avait attendu toute une vie que ce moment se produise. Comme s’il s’agissait là de l’accomplissement d’un quelque chose d’unique. Comme si cette étreinte devait être la dernière. Il se donnait cœur, corps et âme, offrant tout ce qu’il avait offrir. Il avait conscience que c’était peu, maigre et sans doute un peu rouillé, mais c’était tout ce qu’il avait. Au cours des huit années d’absence de Rebekah, il n’avait pas couru les femmes comme on court le lapin. Il s’était contenté d’avoir recours à quelques danses lascives de strip-teaseuse, allons parfois jusqu’à la gâterie, mais jamais rien de plus. Comme s’il avait attendu ce moment pour elle. Pour la caresser du bout des doigts, pour l’embrasser de ses lèvres, pour l’aimer à en perdre la raison. A vrai dire, bien qu’il apprécie cette sensation dévorante, il ne pouvait s’empêcher de paniquer légèrement intérieurement. Keith n’était pas ce genre de garçon que l’on décide d’aimer un jour et fuir le lendemain. Si Bekah s’était lancé dans un tel jeu avec lui, il espérait qu’elle se rendait compte de tout ce que cela impliquait. Bien sûr, il n’allait ni la brusquer, ni l’obliger à quoi que ce soit. Que du contraire. Il voulait qu’elle apprenne à l’aimer comme lui l’avait aimé si longtemps. Mais une partie de lui savait que ce ne serait pas aussi simple. Elle pourrait tout lui donner que ça ne suffirait pas encore. Ils n’avaient pas la même vision des choses et il l’avait compris rapidement, mais l’un n’empêchait pas l’autre, n’est-ce pas ? Il priait en son for intérieur que cette étreinte changerait la donne. Qu’elle donnera à son amie d’enfance, sa maitresse, son amour toutes les bonnes raisons du monde pour rester. Mais il n’était pas dupe, il n’était pas le prince charmant. Il était tout ce qu’il y avait de plus détestable et s’il voulait la garder pour lui, alors, il devrait faire des efforts dont il n’avait pas encore conscience. Il ne pourrait plus croire que le monde lui appartenait et que chacun se devait d’exécuter ses ordres. Si cela fonctionnait au boulot, ce ne serait probablement pas le cas en amour… Amour, quel mot. Il ne pouvait s’empêcher de souffler dans son oreille qu’il l’aimait alors qu’il avait conscience que c’était peut-être de trop pour elle. Mais c’était resté enfoui si longtemps, il ne pouvait plus le taire, il ne pouvait que l’aimer à s’en faire exploser le cœur. « Dis moi que tu as ce qu'il faut. » Un léger sourire avait alors étiré ses lèvres, lui qui était au bord de la rupture et au paroxysme de sa frustration. Il n’avait qu’une envie, la posséder. Toute entière. Dans une valse langoureuse et délicieuse avec son corps, la faire frémir, hurler de plaisir. Avec empressement, il avait récupéré ce qu’elle avait demandé et avant même qu’il n’ait pu considérer la chance, il sentit une vague de chaleur intolérable lui parcourir le corps. Et rapidement, il retrouva le goût à l’amour et le mécanisme à utiliser. Se faisant langueur pour la frustrer, puis beaucoup plus agité pour la combler. Jamais ce genre de chose ne lui avait produit autant d’effet. Ses mouvements lascifs le faisait chavirer alors qu’il s’épuisé à lui offrir tout ce qu’il avait. Combien de fois avait-il rêvé cet instant ? Des dizaines, voire des centaines, de fois. Et ses rêves n’avaient jamais été à la hauteur de cette réalité. Jamais. Chaque coup de rein lui offrait une vue sur le septième ciel, le paradis des paradis. Et il était comblé. Soufflant au même moment qu’elle de la délivrance de son plaisir trop longtemps refoulé et finalement, gisant sur son corps en sueur. Il était exténué comme s’il avait fait un marathon. « Ne me laisse plus repartir. » Un fin sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’il chatouillait le bout de son nez du sien. « Jamais plus. » Il était, de toute façon, incapable d’accepter ça. Si cette fois encore elle décidait de partir, il ne la retiendrait peut-être pas plus mais il n’aurait plus le courage de la pardonner comme ça avait été le cas ce soir là. Il roula sur le côté et entoura le corps frêle de la jeune de ses bras. Savourant les baisers qu’elle déposa sur ses lèvres. Ses doigts ne pouvaient s’empêcher de dessiner des arabesques dans son dos, alors qu’un stupide sourire niais ne quittait plus ses lèvres. Il avait envie de lui dire ce qu’il ressentait, lui raconter combien elle lui avait manqué et combien tout cela avait été la nuit la plus magique de sa vie. Mais les mots demeuraient au creux de sa gorge, incapable de sortir. Il colla alors son front au sien, ne quittant pas son regard pendant de longues minutes. Il luttait alors qu’il sentait la fatigue peser sur son esprit et son corps. Alors il souffla tout juste : « Si je m’endors… tu seras encore là demain ? » sa voix n’avait été qu’un murmure dans la nuit avant qu’il ne l’embrasse avec douceur, scellant leurs lèvres avec passion.