Sujet: ❉ the universe will never be the same Lun 2 Jan - 10:27
Depuis mon arrivée ici, tous les gens que j’avais rencontrés – ou presque – m’avaient dit d’aller à cette soirée. Bien sûr, ça ne semblait pas valoir les soirées londoniennes mais me faire des amis, avoir une vie sociale ne me ferait sûrement pas de mal. Même si tous les gens ici semblaient se connaître depuis toujours, ils étaient accueillants avec les nouveaux comme moi et je savais que je ne mettrais pas longtemps à m’y sentir comme chez moi. De toute façon, mon ancien chez-moi n’existait plus, j’avais détruit cette ancienne vie fondée sur un mensonge et je ne voudrais pour rien au monde n’y retourner – si c’était encore possible. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais libre. Ne plus être marié à une femme que je n’aimais pas – même si je ne lui étais plus fidèle – me donnait l’impression de redécouvrir des choses que je ne pensais plus possibles. Jamais je n’aurais pensé être célibataire à presque trente ans mais mieux valait être seul qu’avec quelqu’un pour qui on a jamais éprouvé d’autre sentiment que de la sympathie. Je me demandais, amusé, si mon ex-femme était déjà avec un autre homme. Cela ne m’étonnerait nullement puisqu’elle voyait déjà des amants du temps de notre mariage. Rester ami avec elle ne m’aurait pas dérangé plus que ça mais rien ne nous rattachait à part ce stupide mariage. De plus, le fait que je lui avoue ne jamais l’avoir aimée l’avait légèrement fait me détester. Mieux valait tout recommencer ailleurs, dans une autre ville, dans un autre pays, avec des gens qui ne savaient rien de ma vie passée. Parce que je connaissais très bien Norah, elle n’aurait pas hésité une seconde à faire de ma vie un enfer, à détruire ma vie sociale en dévoilant ce qu’elle savait sur moi. Croyez-moi, je suis mieux loin d’elle. Et même si Arrowsic est totalement différent de Londres, je ne m’en plains pas du tout. Marchant tranquillement vers le bar qui fêtait sa réouverture ce soir, je pensais à tout ça, à ma nouvelle vie que j’allais adorer, je le savais. En entrant dans le bar, je me demandais si tous les habitants n’étaient pas regroupés à l’intérieur tellement il y avait de monde. Je ne m’attendais pas à une soirée si suivie. Tant mieux, je pourrais sûrement rencontrer des gens même si mon statut d’un des seuls avocats en ville m’aidait déjà. Je trouvais miraculeusement un tabouret de bar qui venait de se libérer et je m’y assis, demandant au barman de me donner ce qu’il avait de meilleur. Mieux valait me prendre un verre avant d’aller me mêler à la foule. J’en bus quelques gorgées avant de me retourner vers la salle en me levant. Reconnaissant une connaissance, je m’apprêtais à me diriger vers elle lorsque mon regard fut attiré par une personne. Une personne que je connaissais bien plus que les autres personnes présentes dans ce bar. Harlen. Je ne l’avais pas revu depuis… depuis avant mon mariage en fait. Il semblait avoir disparu de la circulation après ça. Il avait pas mal changé même si le reconnaître n’était pas vraiment difficile. Je restais là, comme un idiot à le fixer, me demandant quoi faire. Malgré nos relations assez difficiles à la fin, le temps avait passé. Peut-être m’avait-il oublié de toute façon ? Enfin, qu’est-ce que je risquais à aller le voir ? Ressentant le besoin de boire, je finis mon verre encore bien plein rapidement avant de le poser sur le comptoir. En me retournant vers Harlen, je croise son regard. Il m’a reconnu, c’est presque sûr. Je m’avance finalement vers la table où il est assis. Je ne saurais dire ce qu’il pense en ce moment, ça fait longtemps que j’ai arrêté de pouvoir interpréter ses expressions. Je m’arrête devant lui, ne sachant pas vraiment quoi dire. « Ça te dérange si je m’assois avec toi ? » Oui, question idiote mais autant savoir s’il ne veut pas me voir après tout. « A moins que tu ne sois accompagné. »
Sujet: Re: ❉ the universe will never be the same Lun 2 Jan - 11:08
Assis à une table, Harlen tâchait de se tenir éloigner des hommes comme des femmes. Il ne voulait pas donner une autre raison à sa femme de l'emmerder. Sylvia était l'antithèse de la femme douce et compréhensive. Elle passait ses journées à se plaindre, à casser la vaisselle, à demander de nouveaux bijoux et des habits des dernières collections. Il avait eu beaucoup de mal à la convaincre de le laisser aller à cette inauguration. Mais Harlen avait besoin d'une bonne cuite pour oublier que son seul souhait était d'enfermer Sylvia dans la cave et de l'y emmurer. Quand il se rappelait les raisons de ce mariage, il avait du mal à trouver de bons arguments pour justifier sa torture quotidienne. Elle n'était pas gentille, il détestait son père et comble de tout, il était gay. Pour avoir couché avec des femmes dans sa jeunesse, il savait à quel point elles l'indifféraient et la simple vue de leur poitrine lui donnait la nausée. Le premier soir, Sylvia s'était jetée sur lui en espérant qu'il la baise, mais il avait prétexté un mal de tête et s'était réfugié de l'autre côté du lit. Depuis, il avait fait une liste avec sa meilleure amie de toutes les raisons pour lesquelles il ne pouvait pas honorer ses devoirs d'époux. La dernière en date, et celle qui avait l'air d'énerver Sylvia au plus haut point, était « Désolé ma chérie, tu sais bien que je ne te toucherais pas avant le mariage, j'ai trop de respect pour toi. ». Il était certain qu'elle y avait cru et s'amusait chaque jour de la voir essayer de rompre cette pseudo décision. En tous les cas, il la suspectait d'avoir déjà trouvé un amant entre temps. Il plaignit le pauvre bougre qui devait satisfaire toutes ses pulsions et avala une nouvelle gorgée de tequila. Il s'aperçut qu'une jeune femme blonde plutôt jolie s'était assise en face de lui et essayait de lui faire la conversation, mais le regard qu'il lui lança suffit à la décourager. De nouveau seul, il commanda trois whisky et ricana en entendant la chanson UR SO GAY dans le fond. Si elle savait ... Soudain, son regard dévie, et il croise celui de Jaymes. Il cligne des yeux, pour vérifier qu'il ne s'agit pas d'une illusion, mais le jeune homme ne disparaît pas et, au contraire, semble le reconnaître. Jaymes hésite, et puis vient à sa rencontre alors que Harlen jure dans sa barbe. L'alcool ne lui fait vraiment pas du bien s'il arrive à imaginer son ex avec autant de précisions. Il soupira, et l'odeur de Jay emplit ses narines. Ce n'était définitivement pas son imagination. Il a changé de parfum. Harlen leva un sourcil en le voyant en face de lui, se demandant ce qu'il fait à Arrowsic. Au moins, il n'a plus envie de lui sauter dessus et de le prendre pendant des heures, se dit-il. Pensée aussitôt oubliée quand il voit à quel point il se porte bien. Il est musclé, plus qu'avant ce qui n'est pas peu dire, et il a changé sa manière de s'habiller, il est plus décontracté mais aussi beaucoup plus attirant. Harlen fronce les sourcils * Tais toi, cerveau, ce n'est vraiment pas le moment de baver * . « Ça te dérange si je m’assois avec toi ? À moins que tu ne sois accompagné. » s'enquit Jaymes. Du tac au tac, le blond répond « Non, casses toi, tu me voles mon oxygène. » . Puis, réalisant à quel point il est puéril, il sourit « Excuses moi, mécanisme d'auto-défense, j'ai une vingtaine de phrases déjà préparées en tête, elles viennent automatiquement. ». Ce n'est pas totalement faux. Il soupire « Assis toi. Ça faisait longtemps, qu'est-ce que tu fais dans le coin ? » silence « Comment vas ta femme ? » il se retient d'ajouter un CONNARD, et se contente de sourire amèrement. Ça doit faire dix ans et la blessure ne s'est toujours pas refermée. Il est pathétique.
Sujet: Re: ❉ the universe will never be the same Lun 2 Jan - 13:53
Revoir Harlen dans cette petite ville paumée, dans un autre Etat était vraiment la dernière chose à laquelle je m’attendais. Je m’étais douté qu’il avait quitté Londres mais j’ignorais pour où. A croire que le destin voulait qu’on ait des explications. Même si, tout ce qu’il devait savoir, je le lui avais dit ce jour où il était venu chez moi. Mais je ne voulais pas l’ignorer. Nous étions des adultes responsables non ? Rien ne servait de s’éviter dans une si petite ville et j’espérais qu’assez d’eau avait coulé sous les ponts pour qu’il accepte de me parler. Je lui demandais l’autorisation pour m’assoir. Sait-on jamais que la place en face de lui soit en fait occupée par une personne partie temporairement. La pensée qu’il pourrait être avec quelqu’un déclencha un petit quelque chose chez moi. Quel idiot, tu pourrais t’y attendre après dix ans. « Non, casses toi, tu me voles mon oxygène. » Quoi ? Je le regardais, surpris, mais avant que j’ai le temps de réagir, il ajouta « Excuses moi, mécanisme d'auto-défense, j'ai une vingtaine de phrases déjà préparées en tête, elles viennent automatiquement. » Il fallait être con pour ne pas voir que sa phrase signifiait qu’il m’en voulait. Il avait vraiment préparé notre rencontre ? Moi, j’avais d’abord aux façons de l’éviter peu de temps après mes fiançailles. Aucun de nous deux n’avait réfléchi en adulte à l’époque. Nous étions encore jeunes de toute façon. Il avait agi en homme triste et jaloux alors que j’avais préféré le silence, ne plus y penser. C’était une erreur, que pouvait-on en dire d’autre ? « Assis toi. Ça faisait longtemps, qu'est-ce que tu fais dans le coin ? » J’obéis silencieusement, me demandant comment répondre. « Comment va ta femme ? » A son ton et son regard, c’était évident que c’était un reproche. « Aux dernières nouvelles, elle va bien. Enfin elle ne me donne plus vraiment de nouvelles depuis qu’on a divorcé. » Je lui laissais le temps de digérer cette nouvelle et je poursuivis. « Je l’ai quittée il y a moins d’un mois. Il m’a fallu dix ans pour enfin tenir tête à mon père, je me sens idiot. » J’avais sûrement été naïf à l’époque, pensant que je pourrais aimer une femme seulement parce que mon père l’avait choisie pour moi. En fait, le fait qu’elle ait été choisie m’a sûrement empêché de l’aimer tout simplement. Mais je devais vivre avec ce choix que j’avais fait, c’était ainsi. « J’ai emménagé ici il y a pas longtemps, quelques semaines je dirais. Tu vis ici depuis longtemps toi ? » Tant qu’on parlait de banalités comme ça, tout allait bien. Mieux valait ne pas attaquer tout de suite les reproches, les souvenirs parce que je n’y tiens pas. Je ne sais pas ce que j’attends de notre conversation en fait. Devenir ami avec lui serait assez bien malgré notre passé assez douloureux.
Sujet: Re: ❉ the universe will never be the same Ven 6 Jan - 22:06
« Aux dernières nouvelles, elle va bien. Enfin elle ne me donne plus vraiment de nouvelles depuis qu’on a divorcé. » Harlen garda les yeux baissés, soudainement passionné par ses ongles. « Je l’ai quittée il y a moins d’un mois. Il m’a fallu dix ans pour enfin tenir tête à mon père, je me sens idiot. » continua t-il. Il était ironique de voir qu'au moment où il s'apprêtait à gâcher sa vie au bon plaisir de son paternel, Jaymes au contraire s'en émancipait purement et simplement. Néanmoins, il avait mis beaucoup de temps à réaliser son erreur, constata le jeune homme amèrement. Si seulement il avait pu s'en apercevoir quelques années plus tôt. Donner une chance à leur histoire. On ne se remet pas facilement d'une peine de cœur, il faut parfois toute une vie pour se laisser une chance de cicatriser. Laisser entrer une personne dans son coeur, c'est lui laisser les armes pour nous blesser. C'était l'une des raisons pour lesquelles Harlen n'avait que peu d'amis, et qu'il fuyait ceux auxquels ils s'attachaient trop. Loin de là l'idée que son coeur était froid, d'ailleurs ne dit-on pas «coeur froid, coeur mort» ? « Je suis heureux de voir que tu as mûri » ironisa Harlen douloureusement. « Dommage qu'il t'aie fallut une décennie pour ça. T'es toujours aussi lent à la détente ? ». Toujours très agréable. Mais il avait des années de déception et d'aigreur sur le dos. « J’ai emménagé ici il y a pas longtemps, quelques semaines je dirais. Tu vis ici depuis longtemps toi ? » l'informa Jaymes. Le hasard fait très mal les choses, et le destin se moquait visiblement de lui. De toute façon, ce n'est pas comme s'il avait encore des sentiments pour lui, merci mon dieu, il n'était idiot. « J'habite ici depuis pas mal d'années, mais je voyage souvent alors j'ai rarement l'occasion de me poser tranquillement chez moi.» dit Harlen doucement « Ma fiancée déteste Arrowsic, elle s'y ennuie à mourir. Alors évidemment, comme je ferais tout pour lui faire plaisir, je vais probablement l'emmener en France dans les mois à venir. ». Bien insister sur le fait qu'il l'aime, même si c'est faux. Au moins, il n'aura pas l'air d'un raté qui a été incapable d'aller outre une simple rupture amoureuse. « On n'a pas encore fixé la date de mariage d'ailleurs. Je peux t'inviter si tu veux ? En souvenir du bon vieux temps. » Et le prix de la mauvaise foi revient à .... Harlen Chamberlain, sans surprise. Vainement, il tenta de sourire. Comme il n'y arrivait pas, il attrapa un autre verre et le vida cul sec, et fit subir le même traitement au dernier. L'esprit plus embrumé, il vacilla et se rattrapa de justesse avant de s'étaler lamentablement. Son regard se posa sur une table de billard. « Ça te dit une partie ? Comme ça, je verrais comment tu te débrouilles avec la queue et les boules ... » rit-il plus franchement, fier de sa blague. Bon, l'humour est à revoir. De loin, il vit qu'une fille l'observait, et se fit la réflexion qu'elle avait du demander à un clown de la maquiller. Encore une fois, il ricana tout seul sans prendre garde au regard interloqué de Jaymes. Tout son être lui criait " vois, vois ce que je suis devenu". Sans plus attendre, il se leva en faisant signe au brun de le suivre.
Putain désolée c'est trop pourri, j'ai même trop la flemme de me relire :(
Sujet: Re: ❉ the universe will never be the same Sam 28 Jan - 10:41
Ce n’était sûrement pas ce à quoi je m’attendais en venant dans ce bar. Harlen faisait partie de mon passé, un passé que j’avais enfoui bien au fond de mon esprit. J’étais sûrement en train de rêver, je ne pouvais pas être assis en face de cet homme, cet homme qui avait changé les choses il y a de ça dix ans. Cela faisait tellement longtemps que j’avais l’impression que ce n’était pas à moi que c’était arrivé. Le jeune Jaymes, insouciant et naïf, n’était plus là. Je ne savais pas qui j’étais désormais, juste un mec paumé, qui s’échappe de sa vie. Raconter mon divorce à celui avec qui j’étais avant mon mariage rendait les choses réelles. Mais je n’attendais rien de lui. Il pouvait m’en vouloir, me montrer qu’il avait de la rancœur, je m’en doutais. Je l’avais sûrement mérité après ce que j’avais fait. « Je suis heureux de voir que tu as mûri. Dommage qu'il t'ai fallu une décennie pour ça. T'es toujours aussi lent à la détente ? » Ce n’était que des paroles mais pourtant, ça me faisait du mal. J’avais vraiment cru pouvoir aimer Norah, j’avais tout fait pour. Mais l’amour ne vient pas toujours si facilement. Il m’avait fallu dix ans pour me rendre compte que mes efforts étaient vains. Norah et moi n’étions pas une famille. Et pas seulement car nous n’avions pas d’enfants. Nous n’avions pas grand-chose en commun, nous n’étions pas faits pour nous aimer. Même si elle, elle m’avait aimé. Mais à vrai dire, je n’étais même pas sûre qu’elle m’ait sincèrement aimé. Elle était amoureuse de l’idée qu’elle se faisait de moi, d’avoir quelqu’un qui l’aime dans sa vie. Savoir que tout n’avait été que mensonge pendant dix ans avait été cruel. Je comprenais parfaitement son désir de me virer totalement de sa vie, j’aurais sûrement fait pareil. « J'habite ici depuis pas mal d'années, mais je voyage souvent alors j'ai rarement l'occasion de me poser tranquillement chez moi.» C’était donc vraiment le hasard qui nous avait réunis ici. Il n’avait plus donné de nouvelles à personne que je connaissais après notre rupture. A l’époque, ça m’avait semblé parfait car, moins j’entendais parler de lui, moins je pensais à lui. Mais si j’avais seulement su où il était, ça m’aurait évité d’emménager au même endroit que lui. « Ma fiancée déteste Arrowsic, elle s'y ennuie à mourir. Alors évidemment, comme je ferais tout pour lui faire plaisir, je vais probablement l'emmener en France dans les mois à venir. » Sa… quoi ? Heureusement que je n’étais pas en train de boire sinon, je me serais probablement étouffé. Je ne savais pas à quoi je m’attendais. Il avait parfaitement le droit de ne plus être célibataire, il ne me devait rien. Pourtant, une pointe de jalousie piqua mon cœur. C’était injuste pour lui que je ressente ça. Je lui avais fait pire dans le passé. Mais il semblait s’en tirer à bon compte. « On n'a pas encore fixé la date de mariage d'ailleurs. Je peux t'inviter si tu veux ? En souvenir du bon vieux temps. » Je devais me ressaisir, lui répondre, lui montrer qu’il peut faire ce qu’il veut de sa vie. « Tu es fiancé ? Non merci, on n’est pas amis, je ne mérite pas de place au plus beau jour de ta vie. » Il enfila les verres d’alcool sans que je comprenne pourquoi. Il semblait heureux avec sa fiancée vu ce qu’il me disait. « Tu ne l’as pas amenée ce soir ? Normal qu’elle s’ennuie si elle ne sort jamais. » Heureusement qu’elle n’était pas là. J’imaginais assez mal comment les choses se seraient passées. Il semblait vraiment avoir trop bu. Il manqua de tomber par terre mais se rattrapa à la table. Je ne pouvais m’empêcher de m’inquiéter pour lui. Un homme heureux n’a pas de raison de boire autant. Surtout en sortant sans sa fiancée. « Ça te dit une partie ? Comme ça, je verrais comment tu te débrouilles avec la queue et les boules ... » Ce coup-ci, je m’étouffais dans mon verre. Bien sûr que sa phrase était un sous-entendu. Comment ne pourrait-elle pas l’être au vu de notre passé commun ? Il semblait vraiment ivre. Pour supporter un Harlen dans un tel état, il allait falloir que je boive aussi. Je finis mon verre encore bien plein d’une traite avant qu’il ne me fasse signe de le suivre. Je me levais pour aller avec lui vers le billard. Je ne savais pas comment agir avec lui, c’était étrange. « Je te préviens, je suis toujours aussi doué au billard, tu risques de te prendre une raclée. Surtout si tu vois trois boules à la place d’une vu ton état. » Ne pas répondre au sous-entendu précédent, ça valait mieux. A moins qu’il interprète ce que je disais dans le mauvais sens, ce qui était fort possible. Une fois à côté de la table, je lui tendis une queue en évitant de croiser son regard. Les réactions d’Harlen dans un état pareil m’inquiétaient. Je ne savais pas de quoi il était capable. « A toi l’honneur, montre-moi ce que tu sais faire. Si tu t’es amélioré depuis le temps. »