Se lever pour aller au lycée n'avait jamais été un plaisir ; mais ce matin semblait encore pire que les autres. Je ne m'étais pas couché tard, je n'avais pas fait la fête, je n'avais même pas découché et je n'avais passer la soirée que seul avec ma télévision, aucune fille à l'horizon, ce qui ne m'avait pas empêché de me réveiller encore plus fatigué que la veille. Quelle belle arnaque le sommeil : tu te couches alors que tu n'es pas fatigué, et finalement, tu te réveilles en étant crevé ; injustice totale.

C'est finalement après quelques coups sur le dessus de mon réveil que je m'étais décidé à sortir du lit pour me trainer jusqu'à la salle de bain où, sous la douche, je repris un semblant d'intelligence et de conscience sur ma propre petite vie. Certaines personnes se réveillaient en prenant un café, dans mon cas, c'était la douche qui me tonifiait. J'étais finalement sorti de la salle de bain propre, séché, et habillé d'un simple jean ainsi que d'un sweat shirt : comme la plupart des adolescents, j'aimais m'habiller de façon simple, surtout lorsque j'étais aussi fatigué qu'aujourd'hui.

Par la suite, je m'étais contenté d'avaler quelques céréales, et ce sans même prendre la peine de les faire tremper dans un bol de lait avant de partir en direction du lycée auquel je me rendais à pieds. Évidemment, comme tout élève studieux qui se respecte, j'avais emporté mon sac... vide. Pourquoi s'encombrer d'un sac lourd et trop chargé de feuilles lorsqu'on a nullement l'intention d'écrire sur aucune d'entre elles ? Il n'y avait aucun intérêt à se charger inutilement.

C'est dans cet état d'esprit motivé et travailleur que j'étais arrivé au lycée où, sans trop de difficulté, j'avais trouvé la salle à laquelle je devais me rendre, en réalité, c'était assez souvent la même salle, et, comme toujours lorsque j'y arrivais, elle était vide. Si j'avais toujours bien du mal à me lever et à travailler en classe, je n'en étais pas moins assidu, je n'étais que très peu souvent en retard ; non, arriver tard ce n'était pas mon truc, je préférais profiter d'une heure dans son intégralité pour dormir sans que mon sommeil ne soit trop entrecoupé par les sonneries de fin de cours.

J'étais alors entré dans la grande salle où seuls les quelques futurs grands psychologues qui partageaient mes cours étaient déjà installés, pour me laisser tomber lacement sur une chaise au fond de la salle, à l'abri des regards, je ne dérangeais personne ici, c'était tout ce dont j'avais besoin : du calme.