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 « Même si nous sommes mortels, nous sommes avant tout vivant. » Fernando&Bonnie

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MessageSujet: « Même si nous sommes mortels, nous sommes avant tout vivant. » Fernando&Bonnie   « Même si nous sommes mortels, nous sommes avant tout vivant. » Fernando&Bonnie EmptyDim 11 Mar - 2:43

« Même si nous sommes mortels, nous sommes avant tout vivant. » Fernando&Bonnie Tumblr_lzq6b0jGhw1qabyn5o2_500

    « Putain ! Mais je suis pas une baby-sitter, papa ! J'ai pas envie de faire ça, merde. »
    « Bonnie … Tu n'as pas le choix. Ça te fera du bien, trésor. »

    Le bip retentit contre mon oreille et je tapais mon front contre le mur de l'appartement où je vivais. Je détestais mon père à cet instant précis. Dans ma droite, je froissais le petit papier, où était écrit un prénom et un nom. Je soupirais et glissais une main dans mes cheveux bruns. Pourquoi est-ce qu'il me refilait un travail de baby-sitter ? Je n'étais pas faite pour ça. J'avais gardé mes frères et soeurs pendant des années, certes, mais eux, ils n'avaient des personnes derrière eux pour les tuer. Je soupirais et fermais les yeux. Dans ma gauche, mon téléphone vibra. Je l'ouvris, y découvrant un message de mon père.

    « Ça te changera un petit peu ma Bonnie. J'ai bien vu que depuis quelques temps, ça n'allait pas. Marion et les petits t'embrassent. »

    Un nouveau soupir sort de ma poitrine et je grimace. La consigne était pourtant claire : si on essayait de lui faire du mal, tu devais les abattre. En quoi est-ce que cela me changerait de d'habitude ? Même si je veillais sur quelqu'un, j'allais devoir tuer. Si on l'approchait ou que sa vie était en péril, évidemment. Je soupirais et passais mes doigts dans mes cheveux, marmonnant une insulte à l'intention de mon père. Presque aussitôt mon téléphone vibra à nouveau. Un nouveau message de papa. Je soupirais en l'ouvrant. Et un sourire étira mes lèvres dès que je lus les premières lignes.

    « Et par pitié, arrête de jurer autant, Bonnie. »

    Mon sourire s'effaça rapidement et je rangeais mon téléphone dans mon sac, inutilement échoué sur le canapé de mon salon. Je me dirigeais vers ma chambre, mes membres douloureux. Avec une lenteur presque exagéré, je retirais mon arme et la jetais sur mon lit. Elle rebondit quelque peu, avant de s'immobiliser au milieu de ce dernier. Je soupirais et me dirigeais vers la salle de bain, dans le couloir. J'avais besoin de prendre une douche, d'enlever les traces. J'avais besoin d'oublier la jouissance que cela avait été de le voir tomber à mes pieds, mort. J'avais besoin d'oublier qu'aujourd'hui, j'avais retiré une vie de plus, sans états d'âmes. Que j'avais probablement brisé toute une famille, rendu des enfants orphelins de père. Je devais laver le sang de ma victime, celui qui ne partirait probablement jamais de mon corps trop maigre.

    […]

    Le vent balaya mes cheveux devant mon visage et je soupirais. Je posais mon appareil photo sur le banc et remontais la masse de cheveux bruns sur le dessus de ma tête. Je remis mon objectif devant mon oeil, et je le vis à ce moment-là. Je fronçais les sourcils et déplaçais mon appareil de quelques millimètres vers sa gauche. Mon père m'avait envoyé un photo de Fernando, l'homme que je devais surveiller, tout à l'heure, et ce type, lui ressemblait. Comment j'allais bien pouvoir faire pour l'approcher ? De tout ce que j'avais pu faire, je n'avais eu aucun autre renseignement sur lui. Il s'appelait Fernando Gautier-Perez, il avait vingt-et-un ans et était poursuivit par des types qui voulaient sa peau. Le reste, c'était toujours en recherche. Je soupirais, sentant mon coeur battre un peu plus rapidement. Comment allais-je bien pouvoir lui dire qui j'étais ? Comment allais-je bien pouvoir interférer dans sa vie sans qu'il ne s'en rende compte ? Je soupirais et rangeais mon appareil dans mon sac. Concrètement, j'étais plus douée pour tuer des gens de sang-froid, que pour les suivre et protéger leur misérable vie. Je me relevais et marchais lentement dans sa direction. Comment allais-je pouvoir faire, pour le connaître et savoir où il vivait ? À un moment, je n'aurais pas hésité à aller le voir, et le draguer. Mais tout ça, c'était finit. Depuis Trenton. Depuis Clyde. Mon coeur se serra, alors que son visage passait devant mes yeux. Je m'arrêtais et tentais de refreiner la vague de douleur qui prenait possession de mon corps. Les larmes noyèrent mes yeux, alors que des milliers de petits couteaux transpercèrent mon âme. Je tentais, vainement, de reprendre un visage serein et dénué de sentiments. Ou du moins, de ressentir ce manque qu'il avait laissé après ses départs. Je secouais la tête et recommençais à marcher vers sa direction. Mon coeur battait de plus en plus vite, et la peur me nouait le ventre. Une affreuse boule grandissait dans mon ventre et me comprimait l'estomac.

    « Hey .. hm, je t'aurais pas déjà croisé quelque part ? »

    Je me mordis l'intérieur de mes joues. Ma tête se baissa, alors que mes joues se colora de rouge. Ce n'était tellement pas moi, tout ça. Je soupirais. Fernando allait probablement me prendre pour le genre de fille qui ne pensait qu'à draguer. Pourtant, bien que j'avais été comme ça à une époque, ce temps là était totalement révolu. Je soupirais et glissais une main dans mes cheveux. Je me sentais pathétique et tellement nulle. Il y avait tellement d'autres moyens pour engager une conversation. Mais je ne pouvais définitivement pas venir le voir et parler en ces termes « Hey, salut ! Je m'appelle Bonnie Gainsbourg, j'ai vingt-et-un ans, je suis d'origine parisienne. Mon père est un tueur à gage et j'ai suivi ses traces. J'ai pour mission de te protéger de ceux qui veulent te faire du mal, et accessoirement, les tuer. Ravis de te rencontrer Fernando. » Je ne pouvais définitivement pas faire ça. C'était tout bonnement impossible.

    Spoiler:
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Fernando Gautier-Perez
Fernando Gautier-Perez
DOUBLE-COMPTE : jona & louis.
MESSAGES : 8067
ARRIVÉE : 07/03/2012
LOCALISATION : à l'hôpital.



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MessageSujet: Re: « Même si nous sommes mortels, nous sommes avant tout vivant. » Fernando&Bonnie   « Même si nous sommes mortels, nous sommes avant tout vivant. » Fernando&Bonnie EmptyDim 11 Mar - 12:08

    Deux ans, plus de deux ans sans ses nouvelles. Ma mère me manque. Chaque jour, je me demande si elle va bien, s’ils ne l’ont pas tué elle aussi. J’ai trop besoin de savoir, ça me ronge. Je sais que chaque coup de téléphone, chaque lettre, chaque pas vers elle que je pourrais entamer serait dangereux pour moi. Ils n’attendent que ça, une faiblesse de ma part pour réussir à me retrouver.

    J’étais persuadé que je n’en arriverai jamais à là, à me demander si fuir avait été une bonne solution. J’ai une belle vie, certes. J’ai réalisé mes rêves, certes. Mais le prix à payer de cette liberté, c’est la solitude. L’absence de ma mère, l’absence de ma vraie vie. Au fond c’est vrai, je suis lâche. J’ai beau avoir fait 7 ans d’art martiaux derrière moi, je ne me sens pas de taille à les affronter. J’aurai pu leur donner l’argent, me plier à leur désir, mais cela aurait fait de moi quelqu’un d’encore plus lâche. Je tenais à garder un peu de fierté.

    Le pire c’est que cet argent, je n’en ai pas besoin, je m’en fous. Je ne suis pas mon père, je ne suis pas avare. Je ne veux rien devoir à mon paternel, même s’il gît bien au fond d’une boîte. Je suis capable de me construire tout seul et de vivre ma vie, contrairement à ce qu’il avait toujours pensé. Quelque part je le fais pour elle, pour ma mère, celle qui m’a toujours tout donné, mais qui n’a jamais su tenir tête à Christopher Gautier. Je ne lui en veux plus pour ça. Je suis persuadé que ça changerait tout pour elle : de savoir que je vais bien, de savoir que j’ai tout ce que j’espérais. À part elle.

    C’est ainsi, que je me retrouvai assis sur l’un des bancs du parc d’Arrowsic, un bout de papier et un stylo à la main. C’était une très belle journée, idéale pour sortir et profiter de l’air frais. Une légère brise caressa mes cheveux bruns devenus un peu trop long à mon goût. Fallait vraiment que je songe à trouver une coiffeuse digne de ce nom dans ce trou. Je restai songeur, le regard bloqué sur une petite fille en train de jouer avec sa mère. Elles semblaient heureuses, complices : une belle famille. Cette vision me rendit attentif à mon but, à ce que j’étais venu faire ici. Je rebaissai les yeux sur mon bout de papier et commençai à griffonner quelques mots. À chaque fois que j’écrivais un bout de phrase, je ressentais le besoin de l’effacer. Rien n’était assez bien à mon goût. Je n’allais pas aller loin comme ça. Peut-être qu’en fait, je n’étais pas aussi prêt que ça…
    Je chiffonnai le minable essai et je le lançai dans la poubelle qui se trouvait juste à côté de mon refuge. Je manquai mon tir, je soupirai. Si j’avais essayé avec mon pied ça aurait certainement mieux marché. Je suis l’as du football, pas du basket. Encore un truc que je « dois » à mon père.

    Je me levai donc pour le ramasser quand une jeune brune vint à ma rencontre. Elle semblait avoir à peu près le même âge que moi. Elle était jolie et à première vue plutôt timide. « Hey .. hm, je t'aurais pas déjà croisé quelque part ? ». Je plissai les yeux en la regardant, détaillant son visage afin de me rappeler où je l’aurai croisée. Elle ne me disait rien, mais elle avait fortement attisé ma curiosité. Je me demandais bien d’où elle pouvait tenir cette impression. « Désolé, je suis un peu confus, mais je n’ai pas l’impression de t’avoir déjà rencontré… ». Les joues de la brune se teignirent de rose. Elle semblait gênée, mais dans mon extrême gentillesse, j’essayai de rattraper le coup. « Mais, éclaires moi, peut-être que si tu commençais par me dire ton nom et qui tu es, ça m’aiderait sans doute » dis-je avec un sourire non dissimulé. Ses traits se décrispèrent, comme si soudain elle était plus détendue. Ravi, de la réussit de ma manœuvre, j’enchaînai : « Pour ma part, je m’appelle Fernando, j’habite ici depuis un peu plus de deux ans. Je travaille à l’hôpital, peut-être qu’on s’est croisé par là-bas ? »

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