Sujet: Tell me would you kill to prove you're right ζ blake. Jeu 22 Mar - 23:06
Les membres endoloris par le cours de danse de la veille, j’étirais tous mes muscles pour pouvoir me lever sans difficulté. Repoussant la couverture avec lenteur, j’affrontais le froid qui me heurtait de plein fouet. Tournant la tête vers la fenêtre je regardais le soleil qui pointait le bout de son nez, une journée de dingue m’attendait et je n’avais pas vraiment envie de la vivre, quoi que. Frottant mon visage, je me levais d’un coup et descendais rapidement jusque la cuisine pour me faire une boisson protéinée. Il fallait que je me requinque parce que j’avais une surdose de sport, comme tous les jeudis. J’aimais le jeudi, même si le soir je rentrais sur les rotules. « Tu es déjà debout Jude ? » Ma tante, celle qui m’avait hébergé et qui me connaissait comme si elle m’avait fait. Elle était comme ma deuxième mère, en moins pire. Je n’aimais pas ma mère, ma mère était une sale garce qui m’avait brisé le cœur plus d’une fois. Elle ne m’avait pas comprise quand je lui avais dit que j’étais mal à cause de ma fausse-couche, elle m’avait insultée de traînée et c’était cela qui avait définitivement coupé le cordon ombilical. « Oui c’est Jeudi, je fais une surdose de sport comme tous les jeudis. » Elle souriait et levait les yeux au ciel. « Tu m’étonneras toujours. » Me balançant une pomme, je croquais dedans à pleine dent. « Au moins tu ne perds pas ton appétit, c’est déjà cela. » Je riais et embrassais la joue de ma tante. Je n’avais jamais cru que le mot « famille » existait réellement, jusqu’à ce que je déménage ici. Remontant les escaliers avec rapidité, j’enfilais un jogging et sortais sans dire au revoir, elle était habituée. Dix heures, jogging. Vissant mes écouteurs dans mes oreilles, j’allumais de la pop pour pouvoir courir en rythme régulier. Je ne savais vraiment pas d’où venait mon addiction pour le sport, mais j’étais complétement accroc à tout genre de sport. Sauf au football, c’était l’un des sports les plus débiles qui existait au monde, payer cinq milles dollars pour des mecs qui courent après un ballon, c’est génial me dirait-vous. Ce n’était pas ce que je pensais.
Au plus loin que je me souvenais, j’aimais déjà le sport quand j’étais avec Blake. J’en faisais moins que maintenant, mais j’en faisais tout de même, et j’avais deviné que cela le dérangeait que je fasse autant de sport, quoi que. New York me manquait, faire mes joggings dans Central Park me manquait. J’aurais tellement voulu retourner à New York, mais ce serait faire remonter à la surface les mauvais souvenirs. Ces souvenirs qui me hantaient pendant la nuit, transformant mes rêves en cauchemars, transformant mes nuits en minutes interminables. Je ne comptais plus les insomnies faites à cause de lui. Je ne supportais pas le fait, que les souvenirs remontent alors que je les pensais enfouis à jamais dans les abimes de mon esprit. Je voulais réellement l’oublier. Mais je ne savais pas si cela était possible, peut-être que mon esprit voulait lui pardonner, mais je n’avais plus confiance en lui. Je vivais mieux sans lui, même si je voulais le revoir pour régler mes comptes, pas comme la fois dernière ou je m’étais seulement contentée de lui avouer que j’avais perdu l’enfant que j’attendais de lui. Peut-être devrais-je lui avouer ce que j’avais sur le cœur, lui cracher toute ma haine au visage pour pouvoir enfin être libérée de mes démons. La peur me hantait, la peur d’avoir mal. C’était cela ma hantise, avoir mal et souffrir comme j’avais souffert en le voyant avec cette fille dans « notre » lit, souffrir comme j’avais souffert quand il m’avait frappé alors que je venais de lui apprendre que j’étais enceinte. Souffrir comme j’avais souffert quand le médecin m’avait annoncé que j’avais perdu l’enfant que j’attendais. J’avais souffert tellement de fois dans ma vie que je me demandais comment j’avais fait pour rester debout, pour rester forte.
Rentrant à la maison, je passais prendre une douche rapide pour filer à la salle de sport. Elle avait ouvert il n’y avait pas si longtemps de cela et j’aimais vraiment l’ambiance qui y régnait, on pouvait faire ce que l’on « voulait », j’entendais par la, qu’on pouvait avoir un coach comme venir une fois par semaine pour s’entraîner à notre guise. Attrapant une bouteille d’eau et mon sac de sport, je prévenais ma tante que je ne reviendrais quand dans une heure ou deux. Cela dépendrait de ma motivation. Avançant d’un pas décidé, je chassais les mauvaises images qui venaient dans mon esprit et je poussais lentement la porte de la salle, coiffant mes cheveux en un chignon relâché. Je détestais avoir les cheveux dans les yeux quand je faisais du sport. Cherchant quelqu’un des yeux, je faisais vagabonder mon regard à travers les pièces et mon regard se figeait sur lui. Oh mon dieu. Avançant à pas de loup, je regardais furtivement si c’était bien lui. Lâchant mon sac dans un bruit sourd, je me reculais. « Blake. » Ma voix venait de se casser, je ne savais pas quoi faire, fallait-il que je prenne la fuite comme une lâche ? Certainement pas. Je ne voulais pas, je ne voulais plus fuir.
Sujet: Re: Tell me would you kill to prove you're right ζ blake. Sam 24 Mar - 13:55
Solidement fermés, tes poings s’enfoncent & défoncent le sac de frappe en cuir pendu dans un coin du local. Sous l’effort, les veines se font plus apparentes que jamais. Au coin de tes yeux, le long de ton cou & de tes bras. Ton corps se contracte & affiche des formes aptes à faire fantasmer bon nombre de nanas. Pourtant, tu n’en as strictement rien à foutre actuellement, car malgré tes frasques & ton addiction pour les plaisirs charnels, tu as ce besoin d’évacuer ce trop-plein d’informations accumulées dans ton cerveau ces derniers jours. Tes retrouvailles avec Drizzle, puis avec cette femme que tu ne pensais jamais revoir. Parce qu’elle n’a jamais été importante pour toi, & ne le sera sans doute jamais. Elle a cependant porté ton enfant. & tu ne peux qu’honteusement repenser à Drizzle qui, elle, a perdu le sien dans la bataille. Putain. À plusieurs reprises, elle a assuré que ce n’était aucunement ta faute, mais tu en doutes. Comment pourrais-tu n’avoir de rôle dans cette situation alors que tes poings se sont si souvent blottis dans la chaleur de son ventre ? Tu n’es qu’un homme dégueulasse, qui vit avec des souvenirs & des images ancrés dans une mémoire malheureusement pas défectueuse. & aujourd’hui, tu te sens pire que tout… sachant que tu es, malgré ton passé, papa d’un petit garçon. Ce « bonheur » d’une vie n’aurait jamais dû t’arriver ; tu ne le mérites pas. Drizzle l’ignore. Cela ne la regarde absolument pas. Néanmoins tu t’interroges sur la façon dont l’en informer.
« Putain ! » Une dernière fois, mon poing s’enfonce dans le sac. Essoufflé, je m’écarte enfin & retire mon débardeur, décidant de lui donner le rôle de serviette. Ainsi, je le passe contre mon visage humide & pousse un profond soupir. Ça me fait tellement de bien ; cette sensation de vide & de soulagement qui m’assaille. C’est comme si, par ma force, je venais de pulvériser mes songes & mes tourments. Je me sens mieux, réellement. Alors, le sourire aux lèvres, je m’appuie contre le mur le plus proche & attrape ma bouteille d’eau. Le liquide translucide traverse ma gorge & balaye ce soudain assèchement. Jouissif. J’abandonne mon débardeur sur le rebord de la fenêtre & retire mes protections vissées sur mes poignets. Une pause s’impose… Malheureusement, une élève entre dans le local & m’interroge sur le déroulement des cours particuliers. Parfaitement entrainé & habitué, je parviens à lui répondre sans montrer de fatigue, de faiblesse. Mon corps n’est guère secoué d’une respiration rapide & saccadée. Le temps passe & les gens entrent à l’intérieur du local afin de travailler les muscles qu’ils souhaitent. De nombreux accessoires sont à leur disposition. & j’avoue être heureux de ce succès. Puis un bruit sourd m’interrompt au moment-même où cette jolie nana semble me faire un semblant de charme. Intrigué, je détourne mon regard incandescent & remarque la présence de Drizzle. « Blake. » Elle semble… surprise voire presque déçue de me voir ici. Mais si elle pensait pouvoir me fuir & ainsi éviter une éventuelle conversation, elle se trompe. Délaissant donc celle qui aurait pu assouvir mes désirs, je rejoins mon ex petite copine & enfonce mes mains dans les poches de mon survêtement. « Salut » dis-je en même temps qu’un petit groupe d’amis criant leur « au revoir » à qui veut l’entendre. Pour toute réponse, je leur adresse un sourire & reporte mon attention sur la jeune femme. Toujours aussi jolie, peut-être même plus. Je n’ai toutefois pas le droit de craquer, ni même le droit de la charmer. Quelques jours auparavant, une sincérité sans nom s’est échappée de mes lèvres lorsque j’ai admis ne vouloir que son bonheur. & cela implique que nos chemins restent parallèles à l’infini, ne se liant par conséquent plus jamais…
« J’ai vu que tu t’étais inscrite ici… Ça m’a assez surpris » Mon remplaçant m’a effectivement laissé les papiers d’inscription avant de quitter le local. & en feuilletant les imprimés, mes yeux se sont posés sur le nom de la belle. Je suis d’abord resté interdit. Puis je me suis demandé si mon suppléant l’avait informé sur le réel propriétaire de cet endroit. Alors ? Était-elle au courant ? À en juger par cette mine déconfite qui habite son visage, j’en doute. « J’peux faire quelque chose pour toi ? De l’aide, des conseils… c’que tu veux ? » Je n’essaye pas de me racheter auprès d’elle ; je sais pertinemment que c’est impossible. Est-ce qu’entre nous d’innombrables barrières se sont dressées ? Dois-je rester loin d’elle, l’ignorer & vivre sans faire attention à sa personne ? Nous vivons tous les deux à Arrowsic dorénavant. Autant faire en sorte que tout se passe pour le mieux, non ? J’aimerais simplement que Drizzle ne me craigne plus & agisse… normalement. Sans être effrayée. Mon don de persuasion a sûrement été inutile & puéril, néanmoins, je fus honnête. Je tiens à ce qu’elle soit heureuse, dans les bras d’un homme bien. Je tiens à ce qu’elle avance. Mais comment va-t-elle y parvenir ? Mes putains de tortures resteront gravées, & elle devra vivre ainsi jusqu’à la fin de ses jours.
Sujet: Re: Tell me would you kill to prove you're right ζ blake. Sam 24 Mar - 23:03
Pourquoi est-ce que je croyais que je ne méritais pas l'amour ? Pourquoi ? Certainement parce que j'avais toujours cru au prince charmant quand j'étais enfant. J'avais cru au grand amour en la personne de Blake et je m'étais fait avoir, comme une adolescente attardée, c'était ce que j'étais. Une adolescente qui avait cru au grand amour et qui s'était faites avoir en beauté. Mon cœur avait gardé les cicatrices de ces blessures et je ne savais pas, mon cœur ne savait pas comment oublier ce qu'il m'avait fait subir, mais pourtant je m’efforçais de le faire, bien que des cauchemars venaient me hanter presque chaque nuit et je me réveillais sans pouvoir me rendormir. Il fallait réellement que j'oublie ces passages désastreux de ma vie, et pendant ses nuits blanches je m'étais rendue compte que je n'en avais parlé à personne, exceptée à ma mère. Je me doutais bien qu'elle m'avait fait une réputation de traînée dans le quartier mais je m'en fichais. Je voulais en parler et il fallait peut-être que je prenne les devants. Prendre les devants, je n'avais pas l'habitude de le faire, parce qu'en vérité tout m'était toujours tombé tout cru dans le bec, je n'avais jamais manqué de rien et je n'avais pas l'habitude de faire cela, je devais prendre ma vie en main et ne plus compter sur ma tante. J'avais de l'argent avec l'héritage de mon père, je pouvais prendre mon appartement. Mais les cauchemars étaient les seuls choses qui repoussaient mon envie de prendre mon indépendance. Au fond de moi, peut-être que je pourrais oublier les événements en lui crachant toute ma haine au visage, en le haïssant du plus profond de moi, en lui lacérant le visage comme il m'avait lacéré le cœur.
Douleur et haine, voilà ce que je ressentais au fond de moi, mais pourtant je n'arrivais pas à lui en vouloir, je ressentais de la douleur et de la haine envers moi-même parce que je m'étais faites avoir. Mais je ne lui en voulais pas à lui, parce que c'était de ma faute, uniquement de la mienne, parce que c'était moi qui m'était faites avoir. Je ne savais pas ou il vivait, ou était sa maison et tant mieux, parce qu'étant une vraie masochiste, je serais bien allé le voir,et je serais retombée encore de plus haut, parce qu'au fond de moi-même je savais que je ne pourrais pas oublier ce que nous avions vécus, c'était écrit dans mon âme et mon cœur ne manquait pas une occasion de me le rappeler. Il me rappelait que c'était moi qui avait prolongé ce baiser après avoir pleurer comme une sale débile. C'était entièrement de ma faute. Je voulais réellement vider mon cœur, et pour moi je devais le vider en tapant dans un sac de sable. Je devais aller dans cette salle de sport, je devais laisser les larmes qui me hantaient depuis ce jour ou je l'avais recroisé pour lui annoncer que j'avais perdu l'enfant que j'attendais de lui. Me hâtant d'arriver la-bas, j'entrais dans la pièce, motivé à évacuer tout le mal-être présent dans mon organisme.
Lorsque je le vis, mon esprit se figea, mes membres se bloquèrent et ma voix se brisa quand je prononçais son prénom. Pourquoi est-ce qu'il était la alors que la dernière fois c'était un autre mec qui était à tomber ? Je ne pouvais bouger, je ne pouvais pas faire un seul geste. « Salut » Soufflant un grand coup, je le regardais dire au revoir, pour qu'un sourire faux et sans sentiment prenne place sur mes lèvres. « J’ai vu que tu t’étais inscrite ici… Ça m’a assez surpris » C'était surprenant, il fallait vraiment que je tombe sur cet endroit, qu'il tenait d'une main de maître apparement, ouvrant la bouche, je la refermais de suite pour lui répondre d'une douce voix « Oui c'est cool comme endroit... » Je lui souriais plus franchement cette fois, j'étais en confiance pour le moment, parce qu'au fond nous étions dans un lieu public et que les gens n'avaient pas besoin de savoir ce qu'il s'était passé entre nous par le passé. « J’peux faire quelque chose pour toi ? De l’aide, des conseils… c’que tu veux ? » Ce que je voulais ? C'était régler nos comptes, lui dire vraiment ce que je ressentais au fond de moi, le mal-être qui m'habitait. « J'veux bien … taper dans un sac de sable, j'ai beaucoup de choses a évacuées en ce moment. » Ma phrase était pleine de sous-entendus et je me demandais si il allait être curieux, est-ce qu'il allait me demander de ce que je parlais ? Tout serait tellement plus simple. Attrapant mon sac de sport, je lui souriais cette fois-ci avec politesse « Attend-moi, je vais me changer. » Me hâtant d'aller dans le vestiaire, je me changeais en optant pour un short et un débardeur, vissant mes protections sur mes poignets fins, laissant mon sac dans le vestiaire je le rejoignais. « Je suis prête … monsieur le professeur. » Faire semblant. J'optais pour un visage impassible, ce que je savais faire de mieux en ce moment.
Sujet: Re: Tell me would you kill to prove you're right ζ blake. Sam 31 Mar - 11:09
Inexorablement, ta simple présence dans ce local de sport balaye les images de ces précédentes journées. L’image de ton fils s’efface progressivement sans pour autant disparaitre, laissant ainsi place à ce sac de frappe ; synonyme d’une évacuation totale imminente. Alors tu te montres légitimement violent & défonce l’objet pendu dans un coin de la pièce. Quelques râles franchissent la barrière de tes lèvres & tes sourcils se froncent. Tu ne penses à personne en particulier. Ou peut-être à toi. Toi & tes conneries du passé. Toi & tes réactions merdiques. Toi & tes mots d’abruti. Toi & ta vie juste bonne à refaire de A à Z. & comme à chaque fois, comme à chaque séance quotidienne, tu perçois les battements de ton cœur tels qu’ils sont… & non comme des sensations égales à des coups de cutter. Mais cette agréable émotion ne peut perdurer. Non seulement parce qu’une délicieuse créature ose t’interrompre afin de réclamer des renseignements. Mais aussi parce que Drizzle fait son apparition & affiche la surprise ressentie. Tu la rejoins. & tu espères peut-être lui prouver qu’il est possible de vivre malgré les souvenirs que la vie inflige. Il suffit d’être assez fort. Tu n’es rien ; tu restes ainsi persuadé que Drizzle ne doit pas se détruire pour toi, pour rien… Des années ont passé. Au fond, tu as conscience que sa place est plus difficile à porter que la tienne, néanmoins si ton ancienne petite-amie parvient à s’épanouir, tu auras l’impression d’être moins coupable. Votre vie s’est peut-être arrêtée en même temps, finalement. Elle, en portant plainte. Toi, en croupissant dans ton trou, derrière tes foutus barreaux. & sept ans après, vos chemins se croisent à nouveau. Simple hasard ? Ou l’occasion de définitivement tourner la page ?
Près d’elle, je glisse mes mains dans les poches de mon survêtement & mordille machinalement ma lèvre inférieure. J’avoue n’avoir aucune idée de ses possibles réactions si, par mégarde, j’ose employer les mots à bannir. Mais je refuse qu’elle s’exprime de sorte à ce que les personnes présentes prennent connaissance de ce qui nous a autrefois liés. Ici à Arrowsic, j’ai l’image d’un homme à femmes, parfois ronchon, foutrement sarcastique, sympa néanmoins. Alors il m’est réellement inconcevable d’être perçu comme l’homme qui a osé lever la main sur sa petite-amie à maintes reprises. Cette vérité doit rester enfouie. « Oui c'est cool comme endroit... » Son jugement me flatte. Il s’agissait avant d’un vieil endroit, dépourvu de ruines cependant – les travaux auraient été bien trop onéreux si ça avait été le cas. Sans compter l’amende récoltée – sept ans plus tôt – qui m’a littéralement ruiné. Soit. J’ai simplement retapé le local par mes propres moyens avant d’y installer les accessoires nécessaires. J’esquisse un unique sourire & m’interroge de nouveau sur le déroulement des prochaines heures. Drizzle & moi, dans une même pièce, entourés d’autres gens ignorant absolument toute notre histoire. J’ai la désagréable impression d’avoir la corde au cou, prêt à me retrouver dans une posture assassine au moindre faux pas. « J'veux bien … taper dans un sac de sable, j'ai beaucoup de choses à évacuer en ce moment. » Malgré la curiosité qui me dévore, je me surprends à contrôler mes questions. Je me contente ainsi d’acquiescer d’un signe de tête avant de la fixer, lorsqu’elle rejoint les vestiaires. Quelques minutes se passent, pendant lesquelles je m’approche d’un sac. Il sera pour la jolie blonde quand elle daignera faire de nouveau son apparition. & il suffit d’ailleurs que j’y songe pour qu’elle revienne, totalement changée.
« Je suis prête … monsieur le professeur. » Mes yeux bleus incandescents fixent longuement son visage vide d’expressions. J’ignore ce qu’elle espère de ce cours, & j’ignore encore ce qu’elle espère évacuer. Mais je crève d’envie de le découvrir. Tranquillement, je passe le bout de mes doigts contre le sac prêt à encaisser ses coups & me dresse au côté de Drizzle. « Commence par échauffer tes poignets. J’n’ai pas très envie de te conduire à l’hôpital si tu réussis à les fouler » Hélas, il est déjà arrivé qu’une jeune femme se jette sur l’énorme sac en pensant le déglinguer aussi puissamment que dans ses espoirs, avec peut-être en tête le visage de la personne responsable de ses soucis. Au lieu de ça, ce fut un hurlement qui déchira mes tympans, m’alertant sur l’état inquiétant de ses poignets. Je n’oblige personne à enchainer de longues séries digne d’un échauffement de sportif hautement qualifié ; c’est simplement conseillé. « & ensuite, tu pourras évacuer princesse » Le sourire aux lèvres, j’attrape ma bouteille d’eau & avale quelques gorgées, sans jamais quitter mon ex des yeux. Je devrais sans doute enfermer à double tour ces questions interdites, ces questions que je n’ai pas le droit de poser. Mais je suis bien trop curieux, bien trop… fautif pour manifester de l’indifférence. « J’peux savoir c’qui s’passe ? » Va-t-elle m’éclairer ? Après tout, je ne fais plus partie de sa vie depuis bien longtemps, Drizzle n’a donc aucun compte à me rendre, tout comme elle n’est foutrement pas obligée de satisfaire ma curiosité. « Enfin, essaye quand même de n’pas casser le matériel, bien que… j’doute que ça soit possible », dis-je en empruntant une voix malicieuse & sarcastique au possible, & en me permettant également de tâter l’un de ses bras. Non vraiment, c’est impossible que sa force soit suffisante. À moins qu’elle me surprenne & soit réellement habitée par une haine indéfinissable.