Sujet: “ – Let's have some fun, just try to kill me. ” Mar 8 Mai - 11:56
« J'ai pas peur de ma tortionnaire. » ♦ Dans les rues - ARROWSIC.
Une espèce fumée blanche vola dans les airs avant de disparaitre peu à peu pour se confondre dans l'obscurité. Imran fixait un petit carnet à la reliure étrange, comme brodé. Un stylo plume en argent d'une certaine valeur posée en son centre, on distinguait quelques écrits, quelques ratures. Il n'essayait pas d'écrire comme il le faisait jadis, mais parfois l'envie lui prend de tenter un mot, une phrase, mais sans réponses. Il n'arrivait plus à contrôler ses pensées confuses et il se détestait d'avoir perdu ça avec elle. Une nouvelle fumée blanche passa devant le regard vide et sans expression du psychiatre. On pouvait remarquer les traces de ses nuits blanches. Un instant il fronça des sourcils avant de balancer du revers de sa main le verre de Whisky qu'il avait commandé depuis deux heures. Il y avait les soirées où d'un coup il léchait la table croyant à un gros gâteaux au chocolat et il y avait celle-ci : Où la mélancolie prenait le dessus sur tout. L'objet alla voler plus loin pour se fracasser en plusieurs morceaux ajoutant un bruit au silence de l'endroit. Il était tard, bien trop tard et le barman rouspéta un bon coup. Imran se laissa tombé sur son fauteuil, fermant les yeux un instant et tirant une dernière fois sur sa cigarette. Une nouvelle fumée blanche traversa la pièce hantant son regard. Il se leva alors en vitesse, écrasa nerveusement sa cigarette contre le cendrier posait sur la table, ferma le carnet par un lacet et le plia pour le mettre dans sa poche arrière et il s'en alla.
Il se fichait du verre cassé. Ils n'avaient qu'à s'en occuper de toute façon, vu le prix d'un verre de whisky, pour Imran s'était comme acheté le verre au final. Et puis un peu de ménage ne pouvait leurs faire du mal. De toute manière ce n'était pas son problème, surtout vu l'heure. Quand il vivait dans les grandes villes, au moins il y avait quelque chose à faire. Là, ce n'était même pas amusant de traumatisant le vieux irlandais qui parlait plus que sa salive ne lui permettait. Ouvrant la porte d'un grand coup de pied, Imran s'arrêta. Il senti le poil de ses avant-bras se dresser, il était tard et visiblement il faisait assez froid pour que la chair de poule envahisse notre ancien écrivain. En chemise blanche, manche retroussé, il regarda à droite puis à gauche avant de sortir son paquet. La cigarette était devenue son arme de torture numéro 1. Il fumait constamment et un peu trop. Avec son infection des poumons, c'était déconseillé. Mais la mort, il l'a connée mieux que quiconque. C'était comme si l'Enfer même ne voulait pas de lui et pourtant Imran ne croit en rien. Il espérait juste que cette histoire de 7 vies marchait. Pour retrouver sa tendre épouse après la mort. Mais c'est tout. De toute façon, ce n'était pas le moment de penser à ça, ce n'était pas comme si chaque seconde lui rappelait qu'elle serait bientôt là. Oui, à chaque battement de coeur supplémentaire Imran faisait un pas de plus vers un puits sans fond.
Il commença à marcher sans regarder où il allait. Concentré sur son briquet et sa clope, l'ancien écrivain suivait les routes vides sans se soucier de ce qui se passerait. Ce n'était pas comme si un ours polaire aller apparaitre au milieu de nulle part. Où une tueuse à gage en chaleur...
Il leva légèrement les yeux devant lui, qu'il aperçut une silhouette. Son briquet n'avait pas l'air de marcher, c'était énervant. Cigarette en bouche, briquet dans le creux de son point, il se redressa pour deviner qui était devant lui. A noter pour soi-même : Nouveau passe-temps favoris, le plus incroyable de tout le temps. Croire que l'on connait tout le monde dans cette petite ville minable et que l'on peut deviner qui et qui juste en regardant quelqu'un de dos. C'est un jeu qui va cartonnée dans le monde entier !
Un sourire idiot apparus sur son visage. Il devait arrêter de penser ainsi, comme si quelqu'un d'autre était là. Ceci lui rappelait une horrible nuit, celle d'après son accident de voiture à Mumbai il y a deux ans.
- FLACH BACK -
La nuit prit la place du jour, enfermant Imran Johar dans sa conscience. Il avait l'impression de flotter, car il ne sentait plus aucun de ses membres. En fait il ne pouvait plus bouger et cette sensation était fortement semblable à celle de flotter. Dans sa conscience, Imran était dans un monde plongé dans le noir, face à lui-même. L'un souriait, l'autre non. Identique, mais si différent en eux-même. Voilà ce qu'il se passait dans sa tête, voilà ce qui se produisait dès qu'il avait le malheur de laisser la nuit prendre place dans sa vie. Il était confronté à lui-même. Le bon, le mauvais. Celui d'avant sa perte de mémoire, le garçon gentil et mignon qui prétendait que le monde était à ses pieds et puis celui d'après. Celui qui croyait que la vie n'en valait pas la peine seulement si on la prenait de haut. A cette époque, Imran était perdu. Il avait appris à être quelqu'un en se réveillant sans souvenirs, à être un être froid, distant, sans humour. Juste un psychiatre désagréable à chaque seconde et puis après son opération la mémoire lui revient et avec cette personnalité douce, attendrissante d'un garçon naïf qui était heureux et qui ne demandait rien d'autre que de l'être de nouveau.
« - Qui es-tu. » Demanda l'un. « Je suis toi. Et je compte bien reprendre le dessus sur ce corps qui est le nôtre. » « - Que comptes-tu faire ? » Celui qui allait répondre, celui sans sourire, affirma d'un ton grave « Mourir. » Ce monde noir sembla tournait alors, donnant le vertige à l'autre Imran dont le sourire s'effaça peu à peu. « - Pourquoi ?! » « Parce que la vie n'en vaut pas la peine. J'ai essayé d'être toi et voit ou cela nous a mené. La fatalité est ainsi. La mort nous attend mon ami. » « - Je ne te laisserais pas faire parce que toutes les peines du monde ne peuvent pas effacer ce que je risque de faire à Minissha si nous partons. » « De toute façon, nous sommes déjà loin. Nous n'avons plus rien. » Imran secoua la tête, c'était faux. « - L'amour, n'est-ce pas la seule chose qui nous reste dans cette vie ? »
- FIN DU FLACH BACK -
Il riait. Intérieurement parce qu'extérieurement il continuait à suivre la silhouette qu'il ne voyait presque plus. Il s'était battu pour ouvrir les yeux ce jour-là, juste ouvrir les yeux et faire face à la réalité : un groupe de gamin en voiture lui avait foncé dessus. Et il avait ouvert les yeux pour qu'elle soit rassurée.
Elle qui désormais était sous terre, en Inde. Elle avait été percuté par un camion. Quelle ironie. Il ne s'en était jamais rendu compte, mais quelle ironie ! Un sourire apparu sur son visage, en y pensant c'était vraiment drôle. Il ferma son poing plus encore de sorte à ce que le briquet rentre dans la paume de sa main comme si elle voulait rentrer sous sa peau. Il accéléra le pas rattrapant la jeune fille qui tourna subitement. A cet instant il reconnut la personne. Un nouveau sourire apparus sur le visage du psychiatre. Ce n'était pas de la joie, mais autre chose. Il tourna également pour voir qu'elle continuait sa marche. Il accéléra jusqu'à une certaine distance d'où il balança son briquet. Il toucha Bonnie. Le briquet tomba sur sa tête avant d'aller plus loin faire une petite balade. De sa voix grave et froide, il lança, avec ce même sourire.
« - Alors, tu as tué qui ce soir ? »
Dernière édition par Imran Johar le Dim 3 Juin - 22:30, édité 1 fois
Sujet: Re: “ – Let's have some fun, just try to kill me. ” Jeu 10 Mai - 20:34
Pauvre petite âme écorchée vive. J'accélérais mes pas, tournant au coin d'une rue au hasard. Comme si j'allais pouvoir me perdre, ici … Mes mains étaient enfoncées dans les poches de mon gilet, et je marchais vite, pressée de fuir cette voix dans ma tête. Essayant de la fuir. Sa voix. Elle était là, depuis des semaines déjà. Tout semblait affreusement clair dans mon esprit, alors qu'en réalité, ce n'était qu'un amas de choses s'en dessus-dessous. Quelque chose heurta mon crâne et je m'arrêtai, surprise. Mes poings se crispèrent, plantant mes ongles dans mes paumes. Un éclair de douleur traversa mes paumes. Vifs. Rapides. Et je serrai les mâchoires. J'allais buter ce petit con ! D'un seul mouvement, sec et brusque, mon corps se retourna à cent quatre-vingt degrés, faisant face au fauteur de trouble. Mes yeux devaient probablement être aussi noir que la nuit. Mais qu'importe. Il avait réussit à me mettre hors de moi.
« Putain de bordel de merde ! »
Ma main se posa dans le bas de mon dos, prête à sortir mon arme. Prête à abattre cette personne. De sang froid. En pleine rue. Et tant pis pour les conséquences. De toute manière, je n'avais plus rien à perdre. Sauf ma famille. Qui vivait à des milliers de kilomètres de chez moi. Quand la voix froide claqua dans l'air, mon corps se tendit encore un peu plus. Et en plus de ça, il avait plaqué un putain de sourire sur son visage. Putain de bordel de merde ! Sur toutes les pauvres personnes qui vivaient dans ce foutu bled, j'avais dû croiser le seul et unique individu qui savait tout. Qui m'avait vu tuer quelqu'un et qui m'avait reconnu. Je serrais la mâchoire fortement, mon corps toujours plus tendu. J'allais avoir mal. Je le savais. Je me baissais ramassant son briquet. Mes doigts le firent tourner entre eux. À sa question, je m'avançais vers lui, un sourire naissant sur mes lèvres.
« Parce que ça t'intéresse ? C'était ptêtre ta mère, face à moi. Ta mère, que j'aurais regardé droit dans les yeux, avant de l'abattre. Ta mère, à qui j'aurais planté une balle entre les deux yeux et à qui j'aurais regardé la vie s'enfuir, sans rien faire. »
J'étais proche de lui. Mais pas trop. Loin, mais pas trop. De là où j'étais, il percevait mes paroles. J'en étais sûre. Un autre sourire étira, à nouveau, mes lèvres, dévoilant une rangée de dents blanches. Plus mauvais. Plus horrible. Mes mains s'enfoncèrent dans les poches de mon jeans. Bien malgré moi, je jubilais.
« Ou ptêtre ta femme ! Pardon .. devrais-je dire plutôt, ton ex-femme. »
Sciemment, j'appuyais sur le ex. J'avais pu faire des recherches, et j'avais trouvé des choses intéressantes. Elle avait disparu. Morte. Mais après tout, je n'étais pas sensée savoir qu'elle était morte. Et je voulais appuyer là où ça faisait mal. Parce que le voir souffrir, me permettrait d'oublier ma propre douleur. Même quelques secondes. Mon sourire détendit mes lèvres. Et mes corps se recula, écrasé par une douleur insoutenable. Une douleur beaucoup trop violente, qui aurait tué n'importe qui. Un étau comprima mon cœur. Fort et douloureux. Mon quotidien. Depuis qu'il avait claqué la porte de chez moi.
« De toute façon, qu'est-ce que ça peut bien te foutre, hein ? Lâche-moi, bordel. »
Mes paroles avaient été crachés. Jetés comme une allumette sur un feu. Ma mâchoire se serra une nouvelle fois, et je tentais de réprimer cette nouvelle vague de douleur qui m'écrasa, complètement. Me réduisant à un état plus pitoyable que celui de la poussière.
Sujet: Re: “ – Let's have some fun, just try to kill me. ” Sam 12 Mai - 22:01
« J'ai pas peur de ma tortionnaire. » ♦ Dans les rues - ARROWSIC.
Il ne s'attendait pas à une autre réaction, ni même à ce qu'elle lui lance le briquet pour se venger. Ce n'était pas son genre. Elle s'était retournée rapidement, d'un geste brusque qui étonna presque Imran qui fixait Bonnie. Elle lui lançait son regard, celui qui prouve à quel point elle pouvait perdre toute humanité. Ce regard qu'il avait connu un jour. De sa petite taille, elle donnait l'impression de dominer la rue, comme si l'endroit était son domaine personnel de jeux. Ceci n'était l'effet que de la lumière et de la nuit, après tout il était tard. Personnes d'autres n'étaient assez idiot pour se promener et rester dans un bar jusqu'à cette heure. Il n'y avait que lui, toujours aussi confus et perdu dans son monde. Et il y avait-elle. Il ne comprenait pas comment une fille comme elle pouvait être devenue ce qu'elle était devenue. Il avait la curiosité de croire que chacun étaient bons, mais différent choix finissent par nous pousser à changer notre personnalité et ainsi à rendre notre vie soit meilleure, soit pire.
Dans le cas de Bonnie, il craint qu'elle soit tombée bas. Peut-être même plus bas que lui. Bien qu'il devrait se taire, rester dans son coin et l'éviter le plus possible, ce soir il voulait jouer. Jouer avec la mort déguisé en brunette anorexique sans doute sur le point de s'effondrer. Souriante, un terrible sourire qu'elle devrait sans doute éviter de porter face à des enfants, elle s'avança vers lui. Ne se rendant pas compte à quel point elle touchait un point sensible. Sa mère. Imran se rappela son premier souvenir. Ce réveil dans ce salon d'un appartement luxueux en Inde, les fenêtres ouvertes faisaient volés les rideaux et laissé entrer le doux parfum du marché en bas qui se déroulait là tous les mardis matin. Imran pouvait à peine ouvrir les yeux, mais il les ouvrit un instant sentant une terrible douleur à ses poignets. Il y avait du mouvement autour de lui, des gens marchaient, le touché, parlaient. Il était comme en dehors de tout et n'essayait qu'une chose : distinguait ce qui était devant lui. C'était une femme, âgé, elle avait le regard vide d'expression. Il voulut bouger, mais n'y arriva pas. C'était en 2005 et Imran était incapable de reconnaitre sa mère, morte devant lui. Heureusement, il y a quelque année il avait retrouvé ses souvenirs, mais ce sentiment d'ignorer qui elle était, aurait pu le tuer à elle seule.
Bonnie était proche, il pouvait entendre chacune de ses paroles et les retenir. Oh, il savait maintenant qu'elle n'allait guère lui laisser le temps de parler avant d'avoir dit ce qu'elle avait à dire. Il détourna alors son regard pour regarder le ciel et les étoiles, jusqu'à ce qu'instantanément il repose son regard glacial sur la jeune fille quand elle lui parla d'Elle.
« - Tu joues les détectives maintenant ? Alors, ma vie t'as plus. Tu sais même un enfant aurait pu trouver ma bio' sur Wikipédia. Que veux-tu, j'suis célèbre. »
L'humour était sa seule défense, son unique moyen de ne pas regretter ses gestes, mais aussi d'éviter de montrer à quel point il était plus fragile que ça. Parler de Minissha, avait fait arrêter le coeur d'Imran pendant un morceau de secondes. Bonnie n'avait aucune idée de quoi elle parlait et de ce qu'Imran pouvait faire, mais il avait décidé de s'installer dans une petite ville, il avait fait le choix d'essayer d'avoir de dernier « bon » souvenirs avant de mourir et la rejoindre. Si ce que Bonnie rechercher était de le voir s'effondrer en deux répliques, c'était foutu.
« - je devais marquer « Bonnie petite tueuse » sur Google. Je découvrirais surement à quelle maternelle tu es ? Je doute que celle d'Arrowsic on apprenne comment voler la sucette d'un bébé. » Son sourire pris plus de place. Pour Imran, Bonnie n'était qu'une gamine perdue qui savait tuer. C'était peut-être la seule chose qu'elle savait faire dans la vie ? Ce qui expliquerait sans doute pourquoi elle traine toujours avec une arme sur elle. Elle lui cracha au visage qu'elle voulait qu'il la lâche.
Imran s’approcha. Assez pour qu’on remarque à quel point il était bien plus grand qu’elle. Entre 1m88 et 1m68 il y’a quand même une différence. Cigarette en bouche, son sourire bien loin, il articula comme si c’était normal : « - Bah alors, je n’ai pas le droit de prendre de tes nouvelles ? Oh pardon, c’est vrai. On n’est pas ami. » Il laissa échappé un rire assez idiot. Il fouillait ses poches en même temps qu’il parlait. Comme s’il allait trouver un autre briquet. Il s’arrêta alors, fixant Bonnie, reprit sa cigarette entre ses doigts avant de dire doucement. « Tu as pas du feu, par hasard ? »
Sujet: Re: “ – Let's have some fun, just try to kill me. ” Ven 18 Mai - 21:30
Quand je l'avais évoqué, il avait détourné les yeux. Ô oui ! J'adorais ça. Sa douleur me faisait oublier la mienne. J'avais croisé ses yeux et j'y avais lu la même chose que dans les miens. Un pâle reflet de notre triste réalité. Je roulais des yeux à ses paroles. Nom de dieu, ce mec était stupide. Et imbue de lui-même. Il était vrai que je m'étais intéressée à sa vie. Simplement parce qu'il savait ce que j'étais. Et non ce que je prétendais être. Je plongeai mes pupilles vertes dans les siennes.
« Célèbre pour ta connerie et ta modestie, narcisse ! »
Ma voix avait été plus sèche que ce que j'aurais voulu. Tant mieux. J'aurais dû, normalement, le brosser dans le sens du poil, lui faire des compliments, être gentille avec lui. Mais, je ne pouvais pas. Son attitude m'exaspérait. Sa voix me hérissait de colère. Je le détestais, purement et simplement. J'aurais très bien pût lui mettre une balle entre les deux yeux, mais ça aurait été trop facile. Et puis, au fond de moi, je voulais peut-être que tout cela cesse. Que quelqu'un me dénonce à la police, dise ce que je fais depuis huit ans. Et que je croupisse en prison, comme l'erreur que j'étais. Même si je n'avais que vingt-deux ans. Mais, ce jour n'arrivait pas encore. Pas tout de suite. Peut-être quand tout irait mieux. Peut-être que quand j'aurais arrêté de tuer des gens, quand j'aurais enfin une vie, comme les autres, peut-être qu'on me dénoncera, à ce moment-là. Je ne relève même pas ce qu'il me dit. Pourtant, je bouille intérieurement. Je meurs d'envie de le frapper, de lui cracher à la figure, de lui hurler dessus. Mais je ne bouge pas. Mon regard mort continuant de fixer le sien. Et pourtant, quand il sourit, quand il me sourit, demandant de mes nouvelles, je serre les poings.
« Connard arrogant. »
Alors que son rire résonne dans la rue, ma voix claque dans un grognement assez bizarre. Mes yeux louchèrent légèrement sur sa cigarette, et je secouais la tête. Mon corps se portant de lui-même en arrière, comme s'il était une menace. Comme si j'étais la proie et lui, le chasseur. Mes mains fouillèrent mes poches, trouvant mon paquet. Stupide connerie. Je coinçais un rouleau de nicotine entre mes lèvres gercées et sortit mon briquet, en même temps qu'il m'en demandait un. Prenant tout le temps nécessaire, j'allumais ma cigarette, expirant longuement la fumée. Face à lui.
« Descends en enfer, t'en trouveras toujours, enflure. »
Je rangeais mon briquet et mon paquet de cigarettes dans la poche de ma veste. Qu'il crève. Il n'aura pas de feu. Dans ma poitrine, je sentais mon coeur qui battait difficilement. Étouffé dans un étau. Mes jambes qui avaient de plus en plus de mal à me supporter. Pas que j'étais très épaisse, mais la douleur, c'est lourd à porter. Seule. Mes bras tremblaient, elles aussi. Je serrais mes poings, les regardant. Comme si mes yeux pouvaient les empêcher de trembler. Je fronçais les sourcils, repensant à Imran. L'éclat dans ses yeux, était le même que lorsqu'on me parlait de Clyde. C'était la même douleur. La même difficulté à tenter de survivre. Gardant mes yeux fixés au sol, je continuais de fumer. Comme si elle pourrait faire en sorte de tout arrêter. Foutaise.
« En fait, t'essaie simplement de jouer les gros durs. Mais t'es rien du tout, Imran. Juste … rien. Retourne pleurer Minissha. T'es bon qu'à ça de toute manière. »
Au même titre que je n'étais bonne qu'à pleurer l'absence de Clyde. Mon coeur se serra dans ma poitrine. Douloureusement. Je tentais d'avaler la boule de douleur qui grossissait dans ma gorge, alors que mes pas commençaient à me porter en arrière. Ne jamais tourner le dos à quelqu'un. C'était ce que j'avais appris dans la rue. C'était ce que mon père me répétait, au commencement de cette histoire de fou. Mes yeux restaient ancrés dans les siens, ma main dans le bas de mon dos. Prête à me protéger.
Sujet: Re: “ – Let's have some fun, just try to kill me. ” Sam 19 Mai - 14:55
« J'ai pas peur de ma tortionnaire. » ♦ Dans les rues - ARROWSIC.
Elle jouissait de ses paroles comme un serpent avalant sa proie. Les yeux pétillants d'une haine incroyablement, masquant une montagne de douleurs. Elle pouvait être ainsi durant des heures, torturant quelqu'un jusqu'à ce qu'elle en soit satisfaite. Mais rien ne pouvait la satisfaire, non rien. Pas même un ancien écrivain déchus, qui connaissait sa vraie nature et qui se plaisait à aller vers elle. Même un chien, ne revient jamais vers la main qui l'a battu. Mais Imran était pire. Pire que tout ce que Bonnie n'avait jamais croisé. Il était capable de se contenir, comme il était capable de se laisser aller complètement. Il aimait manipuler n'importe qui et se baigner avec bonheur dans les souvenirs des autres. Il aimait découvrir le point faible des gens, il aimait jouer avec et ensuite, leur prouver ce qu'il avait découvert. Que la vie n'était qu'une belle farce. Un gros paquet cadeau qui en réalité ne renferme rien. Un condensé de faux-espoir qui vous mène qu'à une chose : la fin, la mort. Ce soir, il avait eu le temps de penser et de cogiter dans son coin. De se rendre compte à quel point il se détestait d'avoir fuit lorsqu'on lui avait dit que son coeur finirait par cesser de battre. Il se détestait plus que n'importe quoi d'autre d'avoir osé être revenu dans sa vie. Si Imran était resté dans son coin, elle serait peut-être encore en vie aujourd'hui, mariée avec un autre et probablement en train de jouer avec l'un de ses enfants. Que Bonnie savoure cette minuscule victoire dans la tête d'Imran, parce que oui Minissha est et restera son unique faiblesse.
Et malgré ses efforts pour le nier, le cacher et faire en sorte de ne pas être si prévisible, il n'y arrivait pas. Parce qu'il était humain. L'amour est le plus beau cauchemar de tout être. Il lança alors, parce que l'humour était sa seul et unique défense, que n'importe qui aurait pu découvrir sa vie sur internet. Ou même aurait pu le lire en achetant son premier roman. Il y avait même eu un film, Bonnie avait eu l'embarras du choix. Il ne retira pas son sourire sur son visage, parce qu'il savait que cela lui déplairait. Que ce n'était pas ce qu'elle voulait voir. Non, elle voulait le voir à genoux, apeuré, frustré et complètement à sa merci.
C'était comme demander un miracle.
Les insultes ne lui faisaient rien. C'était un connard arrogant et même pire encore. Il n'allait donc pas le nier. Elle s'amuse alors, croyant qu'en fumant, lui montrant qu'elle possédait un briquet, le ferait chier. Ce qui était étrange, c'était que c'était lui, la victime dans tout ça puisque c'était lui qui risquait de mourir si jamais il allait trop loin. Sauf que personne ne l'aurait crus. Non, si quelqu'un était venu là tout de suite, on aurait dit qu'Imran était en train de déranger Bonnie. Lui envoyant d'un coup la fumée à la figure, pour lui prouvait à quel point lui aussi pouvait rêver pour un geste amical de sa part, elle lui balança alors qu'il en trouvera toujours en enfer. Tant pis, tout en disant :
« - Je suis déjà en enfer. »
Il balança la cigarette au loin qui se noya dans une flaque. Fumé, ce n'était pas du tout une priorité ni même une obligation pour lui. Son sourire s'était quelque peu effacé, en même temps Bonnie était loin de faire remonter en lui de bon souvenir. Il ne la fixait plus, regardant sa pauvre petite cigarette s'enfonçait. Il avait pitié d'Elle. De Bonnie, de sa vie et de ce qu'elle était. Il était persuadé qu'elle n'avait jamais pris les bonnes décisions et qu'elle croyait sans doute qu'un jour les choses changeraint. Il avait aussi pitié d'elle parce qu'il se reconnaissait un peu en elle. Il savait qu'une partie de lui était similaire à la jeune fille. Tentatrice et pourtant, meurtrière. Sauf que contrairement à Bonnie, il ne restait vraiment plus beaucoup d'humanité en lui. Non, il ne restait vraiment plus rien. Il se posa alors de nouveau ses yeux sur Bonnie, qui fixait ses points. Elle n'avait qu'une envie, c'était le frapper. Ou encore le tuer. Qui sait ? C'était dingue comment il s'en fichait pas mal de tout ça. De mourir, d'être épargné, d'être frappé.
Elle regardait alors le sol, lançant sans doute quelque chose qu'elle n'aurait pas dû. Il l'avait pleuré tellement. Il ne sortait plus de chez lui hurlant à la mort. Un soir, il avait même essayé, à main nues, de s'enterrer avec elle. Il avait pleuré alors comme jamais. Il avait découvert une facette de lui tellement fragile et pathétique que lorsqu'il brûlât la maison de Minissha dans lequel il avait vécu, il s'était juré de ne plus tomber si bas. Depuis, il ne l'avait plus pleuré, il ne l'appelait plus durant son sommeil. Elle le fixa alors, reculant. Il savait ce qu'elle cachait dans le bas de son dos. Il le savait. Un blanc s'installa. Le sourire d'Imran disparu d'un trait, son regard étant plus froid qu'à l'accoutumé. Il savait ce qui le retenait de lui sauter dessus et de la coller à un mur. Il savait ce qui le retenait de lui prouver à quel point elle pouvait être fière d'elle, qu'elle avait réussi son coup et qu'elle pouvait continuer à jouer sur ce point faible. C'était justement Minissha.
« - Tu fais bien de reculer gamine. » Il mit les mains dans ses poches, il reprit cet air sérieux qui lui colle au visage depuis qu'il a quitté l'Inde. Cet air qui vous donne juste envie de le frapper davantage tellement il donne l'impression que vous n'êtes rien qu'un petit cafard face à lui. « - Fait toi plaisir, si tu veux que je te saute dessus, demande le moi. Ça sera plus drôle. » Il continuait à la fixer, sans jamais ciller. « - Mais dit moi toi, qui est-ce que tu pleures ? » Il s'avança alors vers elle, il n'avait pas peur qu'elle le sorte son pistolet, qu'elle le lui colle entre les deux yeux. Non, il était en colère, là au fond de lui, sa rage n'attendait que de sortir. « - Parce que j'imagine que voir souffrir les autres c'est un bon moyen d'oublier ta propre souffrance. Alors, qui est le minable qui ta brisé le coeur et qui t'empêche de respirer correctement ? Quelqu'un de ta famille ? Un petit-ami ? Oh... » Il laissa échappé un rire. Son côté psychiatre prenait le dessus, il se plaisait à analyser les situations et à lancer des hypothèses. « - Quelqu'un que tu aurais dû tuer ? » il secoua la tête, regardant le ciel un instant. « - C'est bête, je n'ai pas fait de recherche sur ta pauvre petite personne pour trouver ne serait-ce qu'un nom à t'envoyer à la figure. Mais j'ai un conseil gratuit à te donner. Ne répète plus jamais son nom. »
Encore une fois, si elle le disait encore une seule petite fois alors il ne se retiendrait pas. Il refusait qu'un être aussi pitoyable que Bonnie ai le droit de prononcer ce nom.
Sujet: Re: “ – Let's have some fun, just try to kill me. ” Dim 27 Mai - 22:54
Les yeux d'Imran étaient un reflet des miens. La même douleur était logé au fond. La même souffrance nous faisait nous tenir debout. Sauf que je n'étais pas une tueuse à cause de ça. Non. J'avais tué pour aider ma mère, parce que mon père ne pouvait pas le faire à ma place. Et puis, je l'avais vu. Le départ de Clyde avait seulement renforcé ce côté de moi. Je m'amusais, je jouais avec les vies des autres. Parce que nous n'étions rien et nous ne serions jamais rien. Quand j'étais avec lui, j'avais voulu abandonner, et j'avais presque réussi. J'avais inventé une excuse. Je voulais me concentrer uniquement sur lui et rien que sur sa personne. Puis, il avait tout découvert. Et mon amour pour lui avait été anéanti, détruit. Et j'avais recommencé les meurtres, plus froides qu'avant. Je n'avais plus aucune pitié, plus aucune compassion. Les derniers sursauts d'humanité avaient disparu. Mes yeux suivirent la trajectoire de sa cigarette. Je la fixai, à peine quelques secondes, avant de relever les yeux vers lui.
« Tu la salueras pour moi, dans ce cas. »
Un énième sourire étira mes lèvres, alors que j'attendais de vois la douleur dans ses yeux. Lui comme savions de qui je parlais. D'elle, de Minissha. Elle était son point faible, sa douleur, comme Clyde était la mienne. Nous avions aimé, aimé à nous perdre, notre amour s'était retourné contre nous, nous anéantissant. Pourtant, en l'abordant, mon corps se recula. Parce que je savais que c'était dangereux. L'amour, c'est tellement cruel. J'aurais été prête à tuer quiconque disait du mal de Clyde, ou de notre histoire. Je savais qu'il aurait été capable de ça, lui aussi. Et intérieurement, j'avais peur. Mon corps était secoué de violents tremblements, mais je ne montrais rien. Je m'en contentais simplement, parce que ça me prouvais que j'étais vivante. A ces mots, je m'arrêtais, le défiant du regard. Ma main retomba mollement devant moi. Le tuer serait peut-être trop simple. Il semblait juste attendre ça. Nos regards se fixèrent, alors qu'il parlait, me blessant de plus en plus. J'étais complètement tétanisée, alors qu'il s'avançait vers moi. Touché, Imran. Je serrais la mâchoire et tentais de contrôler les battements douloureux de mon coeur. Mon corps tout entier était tendu à l'extrême. Et pourtant, quand il parla de ma famille, mon sang ne fit qu'un tour. Rapide, ma main heurta sa joue dans un claquement sourd, alors que mes yeux l'assassinaient littéralement.
« Ne parle jamais de ma famille ... »
Ma voix avait claqué plus froide et plus dure que jamais. Qu'il parle de Clyde était une chose. Qu'il se permette de parler de ma famille, en était une autre. J'avais, pour ainsi dire, élevé mes frères et soeurs, toute seule. Mes parents n'étaient que très rarement présent, et nous avions grandi. Mon père m'avait touché contre mon gré, et ma mère n'avait jamais rien vu. Mon père menait une double-vie et si fichait complètement de ce que je ressentais pour Clyde, à cette époque. Mais je les aimais. Tous. Sa voix me fit redescendre sur terre, alors que mes poings se fermèrent. Mes ongles se plantèrent dans la paume de ma main et je tentais de maîtriser ma respiration. La claque était parti seule, mais ça faisait du bien. Imran avait une tête à frapper. En entendant sa menace à peine voilée, je souris narquoisement.
« Sinon quoi ? Tu vas me frapper, c'est ça ? Oh regarde, j'ai peur, je tremble ! »
Je tendis ma main devant moi, la laissant trembler exagérément. Je rangeais mes mains dans mes poches, en éclatant de rire. Faux, évidemment. Je plantais mes yeux verts dans ceux d'Imran, le défiant. Je restais silencieuse quelques secondes, un sourire en coin remontant le côté droit de ma bouche, plus provocante que jamais. Moi aussi je voulais jouer. Et lui faire encore plus de mal que maintenant.
« Je suis sûre que Minissha serait ravie d'apprendre que tu veux lever la main sur moi. J'en suis pratiquement persuadée, même. »
Sujet: Re: “ – Let's have some fun, just try to kill me. ” Mar 29 Mai - 13:45
« J'ai pas peur de ma tortionnaire. » ♦ Dans les rues - ARROWSIC.
Il secoua la tête négativement. Bonnie était encore plus joueuse que lui, il le savait. Elle était sans doute plus suicidaire également, il ne savait pas. Non, en réalité, il ne pouvait pas deviner où essayer de savoir. Parce que ses facultés de psychiatre étaient loin derrière lui. Il n'était pas dans son bureau avec une cliente têtue et perdue, il n'était pas assis sur son fauteuil, dessinant sur son calepin quand la conversation n'a plus de sens ni d'utilité. Il était dehors, dans les rues d'une petite ville du Maine, en face d'une tueuse à gage qui prenait un malin plaisir à retourner le couteau dans la plaie. A le faire saigné davantage afin que sa douleur soit plus grande. Il avait balancé la cigarette, se disant que de toute façon, il n'allait plus tarder à rentrer dans cette maison qui était désormais sienne. Cette petite maison dans un état abominable, avec la porte qu'il oublie de fermer. C'était con, parce que vu l'endroit, on ne croirait pas que des objets de valeurs s'y cachent. En même temps, le jour où Imran fera le ménage n'était pas pour demain.Il ignora le souhait de la jeune demoiselle de saluer Minissha pour elle. Parce que ça n'avait pas de sens et ça n'avait pour but que de le faire craquer. Et puis, Minissha n'était pas en enfer avec lui, c'était dommage pour Bonnie. Une chose était sûre, il y avait dans ce plaisir qu'elle prenait à l'enfoncer, quelque chose de similaire à Imran. Il n'y avait pas de doute, elle avait dû connaitre cette douleur tout comme lui. Quel était donc cette personne qui avait arraché le coeur de la frêle Bonnie et qui l'avaler tout crus ? Aucune idée et ce n'était pas le moment de pensée à ça. Mais Bonnie persista, comme si c'était une obligation pour elle de le défier, de le provoquer. Et Imran reprit ce visage impassible, ce regard de haut avec lequel il toise n'importe qui, balançant tout ce qu'il pouvait sur Bonnie, parce qu'il savait que ça la toucherait. Qu'il ne finirait pas dire quelque chose de juste. Et il l'avait trouvé. Le bruit de la main de Bonnie contre sa joue résonnait dans sa tête. Il senti alors sa joue brulait petit à petit, mais il se contenta de ne pas bouger. Un sourire se dessina alors petit à petit sur le visage de l'ancien écrivain. Ainsi, la famille était un sujet interdit avec elle ? Comme si cela allait l'arrêter.
« - Tiens donc... »
La voix de Bonnie avait été dur, froide et sa claque forte. Il était persuadé que les traces de sa main se dessiner sur sa peau. C'était tellement idiot comme jeu. Une belle perte de temps, comme toujours. Il était évident que Bonnie aimait sa famille plus que tout. Peu importe ce qu'elle vit aujourd'hui, c'était sans doute une espèce de bouée de secours pour elle ? Un moyen comme un autre d'être une fille normal peut-être ? Peu importe, c'était ironique. Parce que Bonnie était surement au courant que la famille pour Imran, c'était rien du tout. Un père qu'il avait envoyé en prison, parce que sa belle-mère avait tué sa mère et lui avait tué sa petite-soeur à cause de ça. Une nuit pleine de quiproquo et d'erreur. Une nuit qui avait marqué sa vie plus qu'autre chose. Et en parlant de famille, il se rappela ça, de se souvenir et ce qu'il était devenu après. Cette personne, cette facette de sa personne qui avait empiré après la mort de Minissha. Alors, pour éviter de faire ressortir davantage ce côté, il menaça Bonnie. Celle-ci se fichait royalement de lui, feignant d'avoir peur. Elle était mignonne. Elle riait, sans se douter de ce que cela pouvait éveiller chez le psychiatre. Elle le fixa ensuite, comme pour le défier davantage, lui qui ne bougeait pas et restait sans expression. Il n'y avait que ses yeux qui le trahissaient. Elle le faisait rager, elle devait aimer ça. Oh ou, elle jubilait intérieurement de cette petite réussite. Et finalement, elle lança son énième tentative de le faire réagir.Le psychiatre recula d'un pas, avant de prendre un carnet qui se trouvait dans la poche arrière de son jean. Un blanc prit place alors que l'ancien écrivain ouvrait petit à petit le carnet en cuire. Il prit le stylo plume et écrivit quelque chose. Tout ça dans le calme le plus total, comme pour faire du suspense à Bonnie. Il releva alors la tête, pour montrer à Bonnie le carnet de loin. Et sur une double page, était noté tout simplement le nom de la jeune fille : Bonnie Gainsbourg. Il lui envoya un sourire, en rangeant son carnet à sa place, commençant à avancer pour s'arrêter à côté d'elle. Epaule contre épaule. Et ainsi murmurer d'un ton simple :
« - En effet, elle n'aurait pas aimé que je te fasse du mal. »
Et d'un seul coup, se fichant pas mal de l'arme qu'elle pouvait avoir sur elle, il l'a poussa contre le mur qui se trouvait derrière elle, coinçant son coude sur sa gorge. Imran n'était certes pas un bagarreur et encore moins un expert en combat. Si Bonnie était doué pour ça, alors il sera dans la merde, mais ça le ferait bien rire de se prendre une raclé par une petite gamine. Mais il était plus grand, il avait plus de force. L'immobiliser contre un mur, c'était un jeu d'enfant. Le regard d'Imran se posa sur Bonnie. Ce n'était plus du tout le même regard, la même expression. Comme si Imran n'était plus du tout le même, comme si, il était différent. Elle avait réussit, oui. Elle avait fait ressortir ce fameux Imran qui avait tant effrayé l'écrivain quand il vivait avec Minissha il y a quelques années.
« - Sauf que j'en ai rien à foutre, idiote. » un sourire se dessina de nouveau sur le visage de psychiatre. « - Parle d'elle, fait toi plais', mais ça n'arrangera pas ta petite vie minable. Ça n'arrangera rien. Tu es condamné petite, condamné à finir seule. Comme moi. Mais Moi, j'm'en branle. Parce que moi y'a plus personne pour me retenir. Visiblement, toi, il te reste encore ta famille. » Il joua avec ses sourcils pour la provoquer, son sourire ne quittant jamais son visage. Il relâcha alors la pression sur la gorge de Bonnie pour s'écarter, tout en disant « - J'imagine que le jour où quelqu'un se ramena pour leur dire ce que tu fais, ça va plus être la joie chez toi. Mais pas de panique, c'est pas moi qui ira mendier devant leurpetite porte que leurs Bonnie adoré n'est qu'une salope de tueuse.» Il lui tourna alors le dos, commença à marcher tranquillement, pour renter. Parce qu'il n'avait pas besoin de rester là plus longtemps. Puis il s'arrêta un moment, montrant le carnet et finissant le tout avec un petit rire, il envoya, de loin :
« - Moi, j'suis celui qui risque de leur apporter ta tête sur un piquet. » il fit un tour sur lui-même, tout souriant. Comme si il dansait.
Sujet: Re: “ – Let's have some fun, just try to kill me. ” Sam 2 Juin - 15:01
Je tentais de le faire sortir de ses gonds, pour une raison inconnue. Je voulais le provoquer, l'amener au bout, faire saigner davantage sa plaie. Cette même blessure que la mienne. Mais ça ne marchait pas. Il ne cillait pas, ses yeux ne trahissaient rien. Sauf, peut-être cette douleur ancrée en lui. Mais je la connaissais, alors je savais à quoi elle ressemblait. Et le défi n'en était que meilleur. Parce que le même mal nous bouffait lui et moi. Sauf qu'il avait plus de trente ans, et que je n'en avais que vingt-deux. Sauf qu'il avait aimé sa femme plus longtemps. Plus sincèrement. Je le provoquai, voulant le pousser à bout. J'avais ce besoin inhumain de le faire souffrir. De voir la douleur danser dans ses yeux. Même quelques secondes. Je voulais le voir faible et vulnérable. Alors que ma main s'écrase avec violence sur sa joue, et que je lui dis de ne pas parler de ma famille, je le vois sourire. Je serrais la mâchoire. Je n'avais aucun problème avec ma famille. Sauf peut-être qu'ils étaient un peu encombrants, en particulier ma mère et mes frères et soeurs. Mais, je ne leur en voulais pas. Après tout, c'était un peu comme si j'étais leur mère. Je les avais élevé, essayant de me débrouiller du mieux que je pouvais -et selon ma mère, je m'étais plutôt bien débrouillée.- Même s'ils m'avaient laissé avec tous les petits, j'avais appris à leur pardonner. J'avais compris pourquoi. Je m'avançais vers lui, levant la tête pour plonger mes pupilles vertes dans les siennes. Rapidement, ma main se déplaça vers mon arme et je la sortis, immobilisant le corps face à moi. Je posai le canon sous sa gorge, appuyant contre sa peau. D'un geste sûr et précis, je retirais le cran de sécurité. J'étais prête.
« Avise-toi de refaire une seule allusion à ma famille, espèce de con, et je te jure que cette fois, j'te louperais pas. »
Je plongeai mes yeux dans les siens, lui montrant que je ne rigolais pas. Je serrais les dents, avant de m'éloigner rapidement, rangeant mon arme. Ma réaction avait peut-être été excessive, mais ils étaient la seul chose qui me restait. Ma mère était arrivée de Paris, pour me consoler, quand je n'avais plus donnée un seul signe de vie, après le départ de Clyde. Et mon père m'avait réconforté, à sa manière. Même si nos rapports étaient plus tendus, que j'avais plus l'impression qu'il était mon mentor, il restait mon père. Et juste pour ça, j'aurais simplement donnée ma vie pour sauver la sienne. Il sortit un petit carnet de sa poche, et je fronçais les sourcils, le regardant écrire quelque chose. Jusqu'à ce qu'il me montre le contenu. Je reconnus sans mal mon prénom.
« Au moins, tu sais écrire mon prénom, c'est bien.. »
Il rangea ses affaires et s'avança vers moi, son épaule touchant la mienne. Je frissonnais de sentir un contact masculin contre moi. Mes yeux se fermèrent, à peine quelques micro-secondes et cela fut suffisant. Sans que je n'ai le temps de comprendre, ou de faire quoi que soit, Imran me plaqua contre le mur, son bras écrasant ma gorge. Ma respiration se coupa sous l'impact. Mes yeux fixèrent les siens, et mes sourcils se froncèrent. On m'avait apprit à me battre dans la rue, mais je ne sais pas si je serais capable de me défendre contre lui. Il était trop grand et trop fort. Je déglutis et posais mes mains sur son avant-bras. Dans le pire des cas, je pourrais toujours lui vomir dessus. Quand il commença à parler, je resserrais mes doigts sur son bras. Oui, j'étais condamnée. Je le savais. Mon coeur se brisa. Je le savais, mais l'entendre me faisait mal. Un jour, tout cette mascarade prendrait fin. Un jour, on allait réussir à m'attraper et on allait me dénoncer. Et je partirais croupir en prison. Clyde pourra être heureux, au moins … Il se recula, tout en continuant à parler. Je pris une profonde inspiration, avant de partir dans un grand éclat de rire.
« Parce que tu crois qu'ils ne le savent pas peut-être ? Parce que tu crois que j'aurais pu cacher ça à ma mère, qui est restée mariée pendant plus de vingt ans avec mon père, qui m'a formé lui-même ? Parce que tu crois que ma belle-mère ne sait pas notre métier à mon père et moi ? Que mon beau-père ne m'a jamais aidé à m'en sortir ? Tout mon entourage le sait. N'essaie pas de me faire peur, Imran, ça ne servirait à rien. »
Un vague sourire éclaira mes traits. Ils savaient tous. Sauf mes frères et soeurs. Mais ça, il n'avait pas besoin de le savoir. Parce que ça ne le regardait. À sa dernière phrase, je relevais mon visage, le narguant. S'il me faisait le moindre mal, il n'existerait plus. Mon père était meilleur que moi à ce jeu-là. Il avait plus d'expérience. Il savait mieux frapper où ça faisait mal. Il l'avait déjà fait sur moi. Pour m'endurcir. Pour que je sache où frapper. Pour que je n'ai pas froid aux yeux, que je réussisse à le menacer, lui, celui qui avait participé à ma conception, sans éprouver le moindre remords. Finalement, tout était de sa faute. Il m'avait rendu insensible à tout. Sauf à l'amour dévastateur et brulant que j'avais un jour ressentit pour Clyde. Que je ressentais toujours.
« Et quoi ? Mon père et moi somme de la même trempe. Si tu fais ça, si tu tues sa petite fille, il te traquera Imran. Il te traquera et te tuera. Avec encore moins de remords que moi. C'est pas parce que t'as plus personne sur qui compter que tu es invincible. »
Sujet: Re: “ – Let's have some fun, just try to kill me. ” Sam 2 Juin - 20:49
« J'ai pas peur de ma tortionnaire. » ♦ Dans les rues - ARROWSIC.
Le silence envahissait souvent les lieux comme les petites ruelles d'Arrowsic. Là, plongé dans la pénombre obscure se trouvait Imran et Bonnie. L'un comme l'autre, rongés par ce que les gens trouvent si beau et si merveilleux : l'amour. C'était pire qu'une maladie, tellement elle pouvait être fatale, mais sans doute ne pouvait-on comparer la peine de Bonnie à Celle d'Imran, sans doute parce que l'amour n'est pas comparable. Ce que Bonnie a pu un jour ressentir ne pouvait pas être équivalent à ce qu'Imran avait pu ressentir pour Minissha. Parce que leur vie n'a rien à voir, elles sont différentes, pleines de choix, de discussions. Là, dans la ligne droite que le destin nous impose, il y a ces deux-là qui ne cesse de créer des raccourcis. Sans doute Bonnie savait ce qu'elle voulait et savait ce qu'elle devait faire pour qu'Imran en bave plus qu'il ne devrait. Elle n'est pas idiote, ni sotte. Bien au contraire, elle était intelligente. Elle savait ce qu'il fallait dire et faire pour que quelqu'un se mette à genoux devant vous. Elle savait aussi qu'Imran était un cas. Oh oui, un cas. La douleur qui le berçait depuis quelques temps déjà le rongeait petit à petit et cette amour qu'il éprouvait toujours le consumé. Il allait disparaitre derrière un masque, un masque qui allait se coller à sa peau et qui ne le quitterais plus jamais. Il allait être ce monstre qu'il avait tant craint, celui qui pouvait s'amuser avec la mort et lui rire au nez en faisant couler son propre sang sous ses yeux. Plus la soirée filait loin, plus Imran devenait sombre, petit à petit, comme un voile qui se déposait doucement sur lui, posé par les doigts délicat de Bonnie. Et lorsqu'elle l'aurait entièrement recouvert, alors là, il pourrait prier pour sa survie.
Il l'avait deviné. Depuis un moment déjà, il remarquait qu'elle jouait avec sa main, qu'elle avait une arme cachée et qu'elle n'attendait sans doute que le bon moment pour le pointer devant lui. Ce fut rapide, elle n'avait pas hésité un seul instant. C'était plus qu'un jeu au final, c'était un combat. Un combat de mots, de regards. Un combat qui n'avait ni but, ni objectif, mais qui était juste suivi par un désir. Celui de voir cette petite merde devant soit s'incliner. Imran se fichait pas mal de la vie de Bonnie, de sa famille, de ses amis et de sa vie tout court. Elle était inintéressante. Elle tuée, parce que c'était son job. Mais il se rendit vite compte qu'elle pouvait être plus dangereuse que ça. Ce n'était pas un problème pour elle de tuer n'importe qui ? Elle était prête, son flingue sous la gorge d'Imran. Il sentait l'arme contre lui. Une partie criait intérieurement à Bonnie de tirer. Oui, tire ! Mais fin à cette vie. Il se contenta de la regardait de haut, comme il ne pouvait pas le faire autrement, puis lui envoya un jolie sourire en guise de réponse. Il avait saisi. Il ne parlerait pas de sa famille, c'était donc inutile. Quel salope, se cacher derrière son arme. Plus lâche, tu meurs.
Mais elle n'allait pas tardé à se retrouver en face du plus gros problème de la vie d'Imran. Si Bonnie pouvait se défendre et empêcher Imran de parler de sa famille grâce à un flingue, lui il avait tout simplement qu'à se laissait aller. Imran Johar était loin d'être un psychiatre simple. Il avait son propre problème de dédoublement de la personnalité. Chose qu'il pensait avoir réglé à son retour à Mumbai il y a quelque année, chose qui finalement refait surface avec sa frustration et sa colère. Il n'y a pas pire que cette facette de lui, qui sort les jours de pluie pour voler la vie des autres. Il n'y a pas plus ignoble que ce sourire volé au joker, ce regard empreint d'excitation et de colère. Elle avait dit ce qu'elle n'aurait pas dû. Il l'avait prévenu et il arrivait désormais à le sentir arrivé. C'était pour ça qu'il avait écrit son nom sur un carnet, il sentait qu'elle ferait sans doute partit de ses victimes un jour, oui sans doute. Il sentait les doigts de Bonnie s'ancrer dans son bras, mais ne bougea pas. Pas tant qu'il n'avait pas fini. Lui aussi, il avait des choses à dire, des choses à faire dire. Il se recula alors, laissant de nouveau Bonnie avec le plein contrôle de ses mouvements. Jusqu'à ce que le rire de la jeune fille rentre dans ses oreilles.
Si seulement, elle pouvait s'abstenir.
Il n'y avait rien de mieux pour faire parler quelqu'un. Donc, c'était son père. Bien sûr, les pères ! Il n'y avait qu'eux pour faire ce genre de choses. Forcé une gamine à faire le même métier. Les pères, rien que d'entendre ça, Imran en avait des frissons. Son père, voilà bien longtemps qu'il ne l'avait pas vu. Mais Imran n'en avait rien à foutre, c'était cool de lui raconter que toute la famille avec beau-père et belle-mère inclues, étaient au courant. C'était bon à savoir, comme ça si un jour, ils les croisent, il pourra siroter le thé avec eux et papoter tranquillement sur les actes de la p'tite salope. Où quelque chose comme ça. Il s'était arrêté à quelques mètres, pour lui dire qu'Imran, ce n'était pas le gentil gars qui garde un secret jusqu'à dans la tombe. Non, Imran, c'était un mauvais, purement capable d'arracher la tête de Bonnie avec ses dents si c'est la seule chose à faire pour débarrasser ce monde d'une petite dégénérée à la gâchette facile. Il rangea le carnet de nouveau dans la poche arrière de son jean, alors qu'il avait toujours le sourire aux lèvres, avec son petit rire malsain qui n'avait cessé.
« - Il n'aura pas à me tuer p'tite idiote. Je serais déjà mort avant qu'il puisse voir ta tête dans un paquet cadeau. » Pas habitude sans doute, il sortit son paquet de cigarette. « - Mais t'sais quoi ? » Il plaça la cigarette entre ses lèvres et articula : « - Qu'il vienne. » Son sourire disparus, Imran très calme. Toujours. « - Je pourrais lui raconté comment je t'ai déchiqueté avant de t'envoyer par la poste. J'suis sûr qu'il va kiffer ! » Un autre rire. « - On se reverra dans une autre vie, p'tite salope. » Main dans les poches, il lui tourna de nouveau le dos. Il sentait son coeur se serrait dans sa poitrine, se compressant d'un seul coup trop fortement. Sans doute la tension, la pression, la situation avait fait battre son coeur trop rapidement. Il écrasa la cigarette lorsqu'il serra les points. Ce n'était pas du tout le moment pour faire un arrêt cardiaque où un malaise. Il prit de grandes respirations, tout en marchant. Il devait ralentir son rythme cardiaque, mais il devait partir aussi. Il devait se calmer, plonger quelque part, se rappeler qu'il pouvait éviter d'être ainsi, qu'il pouvait juste être un connard colérique terriblement con et non un psychopathe au sourire de lune, cherchant à tout prix à se venger de la vie sur les autres.
Et surtout, il devait s'éloigner de Bonnie. Cette fille, si elle prenait les menaces d'Imran au sérieux, alors il ne devrait pas être étonné de se retrouver un matin, avec la demoiselle sur lui, collant son flingue à son front, lui demandant si son rêve était cool, parce qu'il allait bientôt retourner dans les songes.
And she falls on his knees, bleeding, drenched in fear, the hope is slowly smothered the box in her chest, his eyes painted the night color in light, it's here, her prince with ephemeral breaths killings love and crushes it against her lips, Bonnie was her name, like Clyde is flying far away.
Spoiler:
Bon, je pense qu’on peut terminer le topo ! Sinon je crois qu’Imran va mourir plus tôt que prévus (a)
Sujet: Re: “ – Let's have some fun, just try to kill me. ” Lun 18 Juin - 21:39
Le silence éclairait la ruelle à lui seul. À part nous deux, il n'y avait pas âme qui vive ici. Seulement nous deux. Imran et moi. Deux âmes rongés par la douleur amoureuse. Blessées. Meurtries. Anéanties. Peut-être que l'homme debout face à moi, était plus rongé que moi. Parce qu'il avait vécu avec elle. Parce qu'il l'avait aimé plus longtemps. Et plus c'est long, plus c'est douloureux, quand la chute arrive. Mais j'avais aimé Clyde, aussi fort que possible. Aussi longtemps que notre courte histoire nous l'avait permis. Et cela n'avait rien à voir avec nos prénoms. Nous étions juste Clyde et Bonnie, totalement différents des originaux. Et nous n'étions que deux idiots, dommages collatéraux de deux histoire trop fortes et trop puissantes.
Mes gestes avaient rapides et précis. L'habitude. Dès que mon arme avait touché sa gorge, le jeu avait changé. D'une manière ou d'une autre, qu'il se cache ou non, derrière son masque, je menais la danse. Parce que sa vie ne tenait qu'à mon bon vouloir. Ce n'était même plus un jeu, ni un combat. Ceci n'avait jamais existé. Ce n'était rien d'autre qu'une petite banalité. Comme si tuer n'était plus un crime. Le visage d'Imran se tordit d'un sourire. Il me prenait de haut, et cela l'amusait. Son arme s'enfonça un peu plus dans sa gorge, le menaçant toujours plus silencieusement. Vivement, je m'éloignais, rangeant l'objet dans le bas de mon dos, entre mon jean et ma peau. Je lançais un regard circulaire, balayant la ruelle rapidement, cherchant une personne susceptible d'avoir pu s'apercevoir de quelque chose. Même une image fugace pouvait m'entraîner au fond.
Imran me plaqua contre un mur, sa main enserrant mon cou. Même si j'avais été entraîné à me défendre, même si on m'avait appris à survivre à n'importe qui dans la rue, je n'avais rien pu faire. Je n'avais pas vu son geste, ni son attaque. On se croirait dans le monde des pokémons. Une attaque violente et l'animal est k.o. Je serrais la mâchoire et plantais mes doigts dans ses bras. Mon prénom était inscrit dans un carnet, qu'il avait sur lui. Si un jour je tombais et que mon nom était prononcé, je le traquerais sans relâche, jusqu'à avoir sa peau. Jusqu'à le voir mort. Je fronçais les sourcils, alors qu'il se reculait. Mes doigts passèrent sur ma peau, essayant d'apaiser la douleur. Je déglutis difficilement. Ses mots me firent rire. Parce que mes parents savaient tout.
À la fin de ma phrase, je me mordis la langue, me maudissant. Pourquoi venais-je de parler. Je plantais mes dents dans ma lèvre inférieure et tirais dessus. Je venais de vendre mon père et toute ma famille. Je ne méritais qu'une paire de claques. Alors, j'utilisais ma dernière carte, qui n'avait pas l'air d'avoir un grand effet sur lui. Je tentais de l'intimider, de lui faire peur, de l'éloigner de moi. Pour ma survie, mais aussi pour la sienne. Parce qu'Imran me poussait à bout, toujours plus loin. Mais, un jour, le coup partirait. Seul.
« Que tu crois ... »
Un rictus étira mes lèvres. Parce que mon père me protégerait. Toujours. J'étais sa fille. La chair de sa chair, le sang de son sang. Et je l'avais entendu discuter avec Marion, plusieurs fois. Il disait regretter ce que j'étais. Il disait que je ne devais pas suivre ses traces. Mais c'était trop tard. Je baignais dans le sang et il ne s'effacerait jamais de mes mains. Son rire me tira de mes pensées. Il planta ses mains dans ses poches et s'éloigna.
« En espérant ne jamais te recroiser, connard. »
Ma voix brisa le silence une dernière fois, crachant tout le venin que j'avais en moi. Ma main disparut dans mon dos et je sortis mon arme. Une dernière fois pour ce soir. Je visais sa tête, mon bras tendu, mon corps prêt à n'importe quelle situation. Je voulais tirer. Mon doigt chatouilla la gâchette. Mais rien. Je me détournais, rangeant celle qui m'avait empêché de dormir pendant des mois, et je m'évanouis dans l'obscurité.