Sujet: i'll look after you. ▲ lou. Sam 17 Mar - 22:43
forgive the urgency but hurry up and wait.
my heart has started to separate but i'll look after you.
Arrowsic, dans le Maine. Je ne savais même pas que cette ville existait, et qu'elle détenait autant de surprises. Je tenais mon oncle pour responsable, responsable de ma venue ici, dans ce coin complètement paumé mais qui demeurait très agréable. Plus le temps passait et plus je trouvais des aspects positifs à cette.. chose. Cela me rappelait l'Irlande, en moins vert, en moins violent, en moins sanglant. Et puis voilà, c'était l'occasion de connaître un peu plus les États-Unis, de dépasser l'extravagance de la Grosse Pomme pour finir dans le Maine. Ici, tout semblait différent, les gens, la façon de vivre, tout. Si je n'avais pas connu une rupture avec la religion, c'est avec plaisir que je serai allé prier le dimanche mais voilà, je trouvais une guitare beaucoup plus attirante qu'une croix. Alors, mon temps libre, je le passais soit au Jack Lounge, avec ce vieil Irlandais soit à jouer de tous les instruments possibles. A mon déménagement, la première chose que j'avais fait, cela avait été de déballer tous mes instruments. C'est essentiel. Certains veulent des photos fétiches, des grigris ou des tableaux, pour ma part, je ne suis rien sans mes trois guitares accrochées au mur, avec mes deux basses et mon synthétiseur juste à l'angle du mur, devant la télévision. Et dans une autre pièce, j'avais défait ma batterie, sans pour autant la réinstaller. Merci tonton et les concerts que j'ai pu effectuer. C'est ce que j'aimais à New-York et Dublin, le respect des arts, de la musique et j'espérais que ces gens-là partageait aussi cet amour pour la musique, sans quoi, cela n'allait pas vraiment être une vraie partie de plaisir. Ce bon vieux Jack, lui, avait été compréhensif et le vendredi et samedi soir, il n'était pas rare que je me mette à jouer, bénévolement au début et maintenant, je touche une petite prime, avec quelques pourboires. Sullivan, que vas-tu faire de ta vie ? Tout m'engageait à aller vers les arts, si ce n'était pas la musique, ce serait le théâtre et j'avais l'impression affreuse, cette image de moi, professeur dans un lycée, à enseigner à des adolescents blasés et avoir une femme, une grande maison et trois enfants. Seigneur, non, je voulais une vie d'artiste, la vraie, celle où on commence à dormir sous les ponts pour finir dans une suite au Carlton ou Sofitel, avec des femmes de ménages montant des scénarios fantasques pour extirper quelques centaines de dollars insignifiants dans ma richesse presque infinie. Et là, mes yeux s'ouvrent, j'éclate de rire, à m'en étouffer, tellement je me trouve hideux de penser à de telles choses. Définitivement, il fallait que j'aille consulter...
Alors que je traînais encore au lit, en ce magnifique dimanche, mon téléphone vibra. Sacrilège, je me demandais qui pouvait bien avoir envie de me parler, un dimanche, le jour du seigneur où tous les gens de cette ville sont censés être à genoux, à se rapprocher des cieux par le silence de leur pensées. Je me penchais vers la table de nuit, ma main se posant lourdement sur ce pauvre engin. Je le saisis et l'emmene à portée de mes yeux, encore entrouverts. Un message, un immense sourire sur mon visage. Je devais avoir l'air idiot, mais je n'en avais rien à faire, c'était naturel, spontané. Lou, ma chère Lou. Quand je parlais des surprises de cette ville, elle en faisait partie. Nous étions jeunes, nous étions naïfs, nous avions ressenti quelque chose, c'était la première fois que je ressentais ce genre de sentiments pour quelqu'un et même si notre rencontre reposait sur quelque chose d'irréel, je savais que ces sentiments étaient ce qu'il y avait de plus vrais. Le temps a passé, nous nous sommes perdus de vue et avons fait nos vies. Je ne l'avais jamais vraiment oubliée, certaines de ses paroles me revenaient quand j'allais à tel ou tel endroit, quand je faisais telle ou telle chose. Et puis, quelques années plus tard -autant dire quelques temps plus tôt- nous étions là, à discuter de tout et de rien, à s'amuser ensemble comme des amis de toujours, de très bons amis. C'était ma Lou, et elle nettement plus belle en réalité qu'en photo, nettement plus intéressante aussi. J'aimais beaucoup passer du temps avec elle, c'était si simple, peut-être même trop simple pour les deux personnes que nous étions désormais devenues.
Lou ♥ a écrit:
« Tu fais quoi? Rien de plus intéressant que de parler avec moi, je suis sûre. »
Lou ♥ a écrit:
« Faut qu'j'te parle.. »
Lou ♥ a écrit:
« Tu veux pas ramener ta fraise? J'suis pas très bien...»
Sullivan a écrit:
« Je serai au ponton dans vingt minutes, tu sais que y'a rien de plus intéressant dans ma vie à part toi (: »
Trois messages, Lou n'envoyait jamais trois messages d'affilée, à moins qu'effectivement, "elle ne soit pas très bien". Je jetais un vif regard à l'heure, j'avais encore fait la marmotte, fait chier. En quatrième vitesse, je partis me laver, m'habiller. Vêtu d'un léger pull blanc et d'un jean, j'avais essayé de faire au plus vite, en reprenant mes habits d'hier. J'étais inquiet, et détestais savoir que la jolie blonde aille mal. Ainsi, surpris d'avoir été aussi rapide, je pris le temps d'avaler un morceau et partis presque en courant de mon appartement. Dévalant les marches, je finis les cinq dernières en sautant, le ponton n'était pas très loin de mon appartement, en dix minutes à allure rapide, j'allais y être et ne pas être en retard. D'habitude, je me prêtais pas vraiment attention à l'heure -sauf pour les concerts, mais là, sachant qu'elle n'allait pas bien, je ne pouvais pas, ne pas être là pour elle. Je l'avais retrouvée, à ma plus grande surprise, et voilà, c'était instinctif. Toujours entrain de courir, j'arrivai enfin au ponton, aucune silhouette aux cheveux blonds à l'horizon. Ouf. Je pris l'initiative de m'appuyer sur la rembarde en bois, pour y regarder le paysage, la mer. Cela me laissait admiratif et rêveur, presque autant que de sentir la présence de Lou, près de moi.
Sujet: Re: i'll look after you. ▲ lou. Lun 26 Mar - 17:17
If I don't say this now, I will surely break as I'm leaving the one I want to take. Oh be my baby ♥
Dimanche matin. Louve ne travaillait pas, les dimanches, comme la plupart des gens de la ville d'ailleurs. Ils étaient tous occupés à se rappeler de valeurs qu'ils omettaient toute la semaine durant, prétextant de ce jour pour s'en pardonner: la famille, la religion, les sorties en amoureux... autant de choses en lesquelles Lou ne croyait pas -ou ne croyait plus. Elle avait décidé de rester chez elle, devant une série amusante, de vaquer à ses occupations sans but précis. C'était ça, le week-end parfait. Pourtant, alors qu'elle passait la tête à travers la fenêtre de l'appartement qu'elle partageait avec son frère -absent pour la journée- la blondinette aperçut un couple, sur un banc. Elle aurait pu n'y prêter aucune attention, seulement elle se mit à penser à Osborn. Son petit ami. Ou plutôt, son "petit ami". Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle représentait pour lui, et à vrai dire cela l'énervait profondément de constater que le jeune homme s'appliquait à merveille à la tenir à distance de sa vie. Seulement cela faisait un moment qu'ils ne s'étaient pas vus, ni même parlés, et donc la jeune femme empoigna son portable pour l'appeler. La conversation fut brève... Deux tonalités passèrent avant qu'il ne réponde, semblant presque embêté d'entendre la voix de la jeune femme. « J'te dérange pas? C'était juste pour savoir ce que tu faisais... on aurait peut-être pu se voir. » Il sembla gêné, eut un moment d'hésitation, comme pour trouver une excuse. « Je peux pas aujourd'hui, désolé... » C'est tout? Il n'était même pas fichu de prétexter qu'il devait absolument rendre visite à sa grand-mère malade, ou une connerie du genre? Non, il avait juste balbutié un désolé qui sonnait trop faux dans sa voix hésitante et désabusée. Louve n'y comprenait rien. Dès qu'il était avec elle, il semblait ne plus vouloir la quitter; elle lui aurait fait faire n'importe quoi. Par contre il n'était jamais disponible pour autre chose qu'une partie de jambes en l'air, si bien que la jeune femme se demandait parfois s'il n'avait pas un maîtresse -ignorant que c'était elle, la maîtresse, dans l'histoire... « T'es vraiment con, hein. "Désolé", c'est tout? T'as pas été foutu d'inventer une excuse potable en cinq secondes, c'est ça? T'aurais eu l'air plus crédible, tu sais. Dommage, on peut pas toujours tout avoir. À bientôt honey. » Elle s'efforçait de garder un ton froid, supérieur et provocateur, un tantinet sarcastique à la fin de sa phrase pour qu'il ne sache pas qu'elle était sur le point de pleurer. Elle avait appris à cacher ses sentiments, à garder ce sourire angélique aux lèvres alors qu'elle vous maudissait à l'intérieur. Elle avait appris que c'était bien ça qui vous donnait plus de pouvoir sur les autres. En l'occurrence, si elle avait fait savoir à ce type qu'il la faisait souffrir, elle lui aurait permis de la blesser un peu plus encore. Là elle avait été claire: elle savait qu'il la prenait pour une conne, et prétextait ne pas plus s'en préoccuper que parce qu'il atteignait son orgueil. Elle raccrocha sans attendre sa réponse, puis alla s'affaler sur son canapé, laissant échapper une larme alors qu'elle avait un regard empli de colère.
De toute façon, maintenant, elle s'était faite à l'idée de sortir, et elle était tellement sur les nerfs qu'elle ne pouvait envisager de rester cloitrée chez elle. Et puis... elle avait besoin de parler. Elle envoya donc un texto à Sullivan. Honnêtement, il était le seul à qui elle pouvait se confier de la sorte. Il avait été un très bon ami virtuel, et maintenant qu'il était devenu réel, leur relation ne semblait que plus forte. Hampton l'adorait, elle savait qu'elle pouvait compter sur lui, que ce soit pour faire la fête ou au contraire pour parler sérieusement. Il répondait toujours présent. Elle pianota alors un texto sur son portable, l'envoyant au jeune homme.
Louve a écrit:
« Tu fais quoi? Rien de plus intéressant que de parler avec moi, je suis sûre. »
Louve a écrit:
« Faut qu'j'te parle.. »
Louve a écrit:
« Tu veux pas ramener ta fraise? J'suis pas très bien...»
*Lou, on avait dit un texto...* seulement elle voulait absolument le voir. Et puis pour tout dire, elle se disait qu'il risquait de dormir encore, même à l'heure qu'il était, le connaissant. Et comme elle passait avant son sommeil, dans sa logique de fille relativement égocentrique -sbaf-, la jeune femme en avait conclu qu'il fallait qu'elle s'assure qu'il était debout. Sa réponse ne se fit pas attendre.
Sully chéri ♥ a écrit:
« Je serai au ponton dans vingt minutes, tu sais que y'a rien de plus intéressant dans ma vie à part toi (: »
Il était génial... il devait avoir compris qu'elle allait mal; une personne normale l'aurait certainement vannée, puisqu'elle suggérait qu'elle était plus importante que n'importe quelle autre activité, personne n'aurait compris que derrière cette apparente affirmation d'elle-même se cachait une réelle souffrance à l'heure actuelle. Mais Su', si. La jeune femme s'habilla rapidement; il faisait un peu plus chaud depuis quelques temps, le printemps refaisait son apparition dans la région. Elle opta donc pour un jean slim, des sandales, un t-shirt marinière, prenant un chapeau de paille... ne serait-ce que parce que c'est trop drôle, les chapeaux de paille. Elle sortit ensuite de chez elle, fourrant son portable et ses clés dans son grand sac à main. Décrit comma ça, on peut penser que ces actions en chaîne avaient été rapidement exécutés... seulement il s'agissait de Louve... Et à raison de 15 minutes de choix de vêtements, dix minutes de maquillage et 5 minutes de "tournage en rond", la blondinette finissait souvent par être en retard. En l'occurrence elle n'était pas très loin du ponton, et elle misait sur un léger retard de la part de son ami pour que le sien ne se remarque presque pas... Après quelques minutes de marche, elle atteint le lieux de rendez-vous. Elle aperçut la silhouette de Sullivan, seul, et s'approcha alors de lui, un sourire aux lèvres. Une fois à sa hauteur, elle s'assit à ses côtés, face à la mer. « J'espère que je t'ai pas trop fait attendre » C'était tout elle, ça, l'appeler en catastrophe et être finalement en retard... C'était tout un art, d'être Louve!
Sujet: Re: i'll look after you. ▲ lou. Ven 30 Mar - 19:33
forgive the urgency but hurry up and wait.
my heart has started to separate but i'll look after you.
Au final, la vie était bien faite. Enfin, il y avait une raison à tout et si la raison principale n'était pas forcément la meilleure, il y en avait d'autres qui tendaient à nous faire tomber dans la douce illusion que le jeu en valait la chandelle. Ma mère, je ne l'avais vue que dans mes rêves, le coma que j'avais fait plus jeune et là, je vivais avec l'appréhension de la croiser à un coin de rue. Bien sûr, cela avait pu arriver vu que je garde que de très vagues souvenirs d'elle, mais ce noeud au ventre se transformait en forme de chaleur, une expansion de bien-être lorsque je voyais Louve. Ma Lou, la seule et l'unique. Notre relation, fictive au début, prenait vie et j'appréciais cette ville notamment grâce à elle. Hors de question de le lui dire, c'était tellement banal d'être sentimental, de se laisser impressionner par de beaux sourires et une belle longue paire de jambes. Tellement plus simple que de chercher à connaître réellement la personne, et si je m'étais attâché à la blondinette aussi vite et durablement, c'était parce que j'avais desuite su que c'était le genre de personne à avoir du vécu, à ne pas croire que le monde est beau, le monde est joli, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Nous avions été jeunes et naïfs, mais qu'importe, c'était la première fille qui avait crée en moi des sentiments très forts, dont l'intensité me paraîssait unique. Nous avions changé, fait nos vies mais je savais, qu'au fond, la jeune adolescente de quatorze ans perdurait encore. Bien ancrée, au fond, mais elle subsistait, je le voyais dans ses beaux yeux. Sa façade ne me fait pas peur, à vrai dire, je n'ai pas peur d'elle ou de qui que ce soit. Trêve de plaisanterie, la retrouver ici et voir que nous nous entendions à merveilles me complaisaient énormément. J'étais comblé, j'étais heureux. Sullivan, calme toi un peu, ôte ce sourire béat de ton visage...
Elle avait appris à compter sur moi, je le lui avais permis. D'où les trois messages que la jolie blonde m'avait envoyés. Mais, cela ne lui ressemblait pas vraiment, à moins que ce soit grave ou qu'elle soit pressée, voire les deux. Personnellement, je n'avais besoin de personne, j'étais autonome, j'avais appris à l'être mais cela ne m'empêchait pas de vivre, et d'être souvent comme un putain de gosse émerveillé, de revivre à nouveau, d'avoir mon âge. Et à mon âge, à part la musique et les jeux vidéos, je passais un temps considérable à dormir, dès que cela était permis. Sully l'ours, j'aime hiberner et j'assume. Les dormeurs anonymes ? Ouais, pourquoi pas... Il y avait les filles aussi, mais, comment dire... J'étais incapable de rester normal, avec des couleurs à peu près humaines dès qu'un membre de la gente féminine venait m'aborder. C'était une vraie catastrophe, j'étais timide, et j'avais peur en faite. Peur de m'attacher de trop et de me voir abandonner. Traumatisme psychologique, extrêmement complexe -ou pas- la musique me comblait de bonheur, les connaissances que je faisais aussi. Tout tournait dans un ordre étrange, mais dans le même sens alors c'était aisément facile à suivre, ou presque. Lou avait avancé, et même si apprendre qu'elle avait quelqu'un dans sa vie m'avait fait bizarre, j'étais heureux, du moment qu'elle, elle le soit. J'espérais que la raison de son mal-être ne résultait pas de son petit-ami. En plus d'être protecteur, mon côté irlandais -à ce qui paraît- me rend bagarreur. Je n'ai toujours pas saisi le rapport entre ce cliché et la réalité, c'est comme avec la religion. Nous, Irlandais, sommes loin d'être tous croyants enfin, la nouvelle génération.
Appuyé sur la rembarde depuis environ dix minutes, je m'étais finalement décidé à m'assoir et à profiter du spectacle qui m'était offert. Il faisait bon, beau, la vie reprenait son cours à Arrowsic et ce n'était pas dommage. Je craignais qu'il y ait eu une sorte de suicide collectif, la peur de ne pas passer l'hiver en quelque sorte... Je m'autorisais à allumer une cigarette, jetant quelques vifs regards sur mon portable, au cas où Louve annulerait, aurait du retard ou qu'elle tente de me joindre, tout simplement. Je me mis à rêvasser, me faisant doucement à l'idée que ma Lou allait avoir du retard, c'était elle, tout craché mais je l'adorais pour cela, justement, c'était elle, simplement. Perdu dans mes pensées et surtout inquiet pour la blondinette, je ne me fis même pas attention à la personne au chapeau de paille, assise à côté de moi. « Euh exc... » Et puis, j'entendis sa voix, si singulière, que je pourrais reconnaître entre mille et une personnes. Elles s'apparenteraient à de vastes bruits, des sons brutaux, abruptes, et grinçant et parmi toute cette cacophonie, s'éléverait une voix mélodieuse et unique. Celle de Lou. -« J'espère que je t'ai pas trop fait attendre. » Un large sourire béat naquit sur mon visage, je l'ai attendue -ou presque- pendant dix ans, alors à dix minutes près... Je jetais ma cigarette à terre, en prenant le soin de l'écraser. « C'est vrai que franchement, tu me réveilles et t'es en retard... Je pourrais te dâmner si tu t'appelais pas Louve Hampton. Non, sérieusement, t'inquiètes, je suis là depuis pas très longtemps et je te l'ai dit, j'ai rien d'autre à faire aujourd'hui. » Je me mis à la regarder, puis à regarder l'océan. Je sentais bien que quelque chose clochait, après tout, c'était le pourquoi de notre rencontre organisée sur le ponton. « Hm, Lou, qu'est-ce qui va pas ? » Mon sourcil s'arqua, alors que j'étendais mes bras sur le banc, mon regard ne la quittait pas.