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 Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.

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Fernando Gautier-Perez
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MessageSujet: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptyMer 11 Avr - 20:50


HEY, WAIT, HOW ARE YOU ?


« J’me baladais sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu. J’avais envie de dire bonjour à n’importe qui. N’importe qui et ce fut toi, je t’ai dit n’importe quoi. » je chantonne joyeusement cette chanson populaire française en me baladant dans les rues d’Arrowsic. Il fait beau aujourd’hui et je suis de bonne humeur. Cette mélodie me rappelle la choral de ma classe de primaire, en Suisse. Nous étions tous si jeunes et insouciants à cette époque. Je nous revois facilement en train de chanter joyeusement. Moi, j’étais toujours à côté de la jolie Mathilde Dupont, avec ses petites nattes blondes qui lui tombaient dans le dos, nous nous chamaillions pour un rien. C’était la belle époque. Inutile de dire que je n’ai pas gardé un seul ami. On ne peut pas se permettre d’avoir un quelconque lien avec son passé lorsque l’on est fugitif.
C’est pas tous les jours faciles, mais je suis plutôt quelqu’un qui a tendance à prendre les choses du bon côté. J’ai tout ce qui me faut ici, je ne me plains pas. Je suis heureux, je suis en bonne santé, quoi demander de plus ?
Puisqu’il fait beau et que je ne travaille pas aujourd’hui, j’ai décidé de m’acheter de nouveaux pinceaux. Je sais de source sûre qu’ils ont reçu un nouveau stock au magasin de peinture. Je suis bien tenté et puis, de toute façon je ne suis pas du genre dépensier, je peux bien me permettre une folie de tant à autre.

Je passe à côté d’un endroit que je connais bien, mais que je n’ai pas fréquenté depuis longtemps : le club de tennis. J’y suis souvent allé à mes débuts à l’hôpital pour administrer des soins aux joueurs qui avait des muscles froissés ou quelques bricoles de ce genre. Je me souviens particulièrement bien de l’un d’entre eux : Mattia. Lui et moi, c’est plutôt compliqué. Quand je l’ai rencontré, il y a un an environ, le courant a tout de suite bien passé. C’est un mec vraiment sympa qui est très vite devenu un bon pote. Je lui disais souvent d’y allé molo avec le tennis parce que ses muscles subissaient beaucoup de son entrainement intense. Ted, l’entraîneur de Mattia, m’a vite vu comme un gros danger pour son joueur fétiche. Les choses ont très vite dégénérés entre lui et moi, ce qui m’a définitivement empêcher d’approcher le club de tennis, et Mattia, accessoirement.

Sans m’en rendre compte, je me suis arrêté de marcher en me remémorrant ce souvenir. Je fixe l’entrée comme si j’attendais quelque chose. C’est alors que je vois, non loin de là, à peut-être une centaine de mètre, un jeune homme blond qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Mattia. Je cours dans sa direction, il est de dos, il ne me voit pas. Je veux en avoir le cœur net. « Mattia ! » Il se retourne. C’est lui. D’abord je ne sais pas quoi lui dire, je lui tape sur l’épaule amicalement. « Ca fait longtemps, mec. »


Dernière édition par Fernando Gautier-Perez le Mar 17 Avr - 20:33, édité 1 fois
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Mattia Jarvis
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MessageSujet: Re: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptyJeu 12 Avr - 12:30

« Putain les mecs! Avancez sur la balle, ne l'attendez pas bon sang! » Ted, debout près d'un seau rempli de balles, s'exclamait, furieux de voir que ses gosses attendaient la balle, plutôt que de se lancer dessus, et de la taper furieusement. « Bon, vous avez fait la fête ou quoi hier soir? Vous êtes tout mous aujourd'hui! » Il lança une balle. C'était au tour de Mattia. Il sursauta lorsqu'il vit son coach taper la balle. Puis, il courut, alla sur la balle, à droite, et la balança d'un coup droit majestueux le long du couloir. « Ah bah voilà !! Enfin un qui se réveille! Parfait Mattia! » Mattia se mit sur le côté, laissant ses camarades passés à son tour. Il se déplaça vers le banc, et alla fouiller dans son sac pour trouver une bouteille d'eau. Il en déglutit une bonne partie, et s'apprêtait à repartir sur le terrain lorsqu'il entendit une fois de plus le coach s'exprimer « Bon allez, on s'arrête là pour ce soir! On reprend demain après-midi, au lycée! »

Mattia soupira alors, essayant de reprendre son souffle. Il s'assit quelques secondes sur le banc, posa ses coudes sur ses genoux, et resta encore comme ça quelques temps. « He Mattia, t'oublie pas quelque chose? » Mattia releva la tête, et observa Samuel, un sourire sur les lèvres. « oui, Coach, j'arrive! » Il se releva alors, et commença à s'étirer, jambes écartées. Ses muscles des jambes prenaient souvent des coups. Ceux des bras aussi. C'étaient les plus sensibles. Si il oubliait de s'échauffer, ou s'il oubliait de s'étirer, il risquait ne plus pouvoir bouger pendant quelques temps.

Puis, après quelques minutes passés comme ça, à s'étirer tout les muscles, il se remit debout. Il échangea quelques conneries avec des camarades, puis, il rassembla ses affaires. Son sac sur le dos, il fila en direction des vestiaires, peu consentant à raconter encore des conneries à ses copains. Il était bien trop occupé, mal à l'aise pour cela. Ella l'avait retourné avec ces révélations.

Il était sur le chemin des vestiaires, lorsqu'il entendit quelqu'un l'appeler. « Mattia ! » Se retournant, il tomba nez-à-nez avec un type, cheveux bruns, un peu plus grand que lui, quelques années de plus. Il le reconnut aussitôt. Fernando. Etudiant en médecin. Un type avec qui il a été proche, mais parce qu'il énervait Ted, ils avaient cessé de se voir. Il lui tapa aussitôt sur l'épaule amicalement. « Ca fait longtemps, mec. ». Ouais, ça faisait longtemps. Dix mois peut-être. Peut-être même un an. Mattia lui sourit, et répondit par un « salut! ». Il n'ajouta rien d'autre de suite. D'un regard, il scruta autour de lui. Pas de Ted à l'horizon. Tant mieux. Il était déjà énervé comme ça; s'il savait Fernando ici présent, il repenserait à ce qu'il s'est passé un an auparavant, à sa façon de « calmer » ses joueurs, pour qu'ils arrêtent de forcer autant, et, Mattia en était sûr; il en serait encore malade. Et Mattia n'avait pas envie de ça. Parce qu'à l'heure actuelle, il n'y avait que le tennis qui ne l'emmerdait pas. Quoique peut-être que depuis, tout les deux, Ted et Fernando avaient enfin réussi à s'entendre.. « Ca faisait longtemps oui.. qu'est-ce que tu fais ici? Tu travailles ici ou tu passais juste par là? » demanda-t-il avec un sourire.
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Fernando Gautier-Perez
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MessageSujet: Re: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptyVen 13 Avr - 21:10

Ca doit bien faire, je ne sais pas, bien 6 mois que je ne l’ai pas croisé, mais à mes yeux, Mattia est toujours le même. Grand, sportif, cool, un bon pote quoi. Je dois avouer que j’avais extrêmement mal vécu cette histoire avec le grand coach Ted. Me faire remballer comme ça, à mes tout débuts dans cette ville, qu’on m’accuse de choses comme il l’a fait, mon égo en avait pris un sacré coup.

Dans ma vie, j’ai toujours été très généreux. J’essaye toujours d’aider les autres et de faire le maximum. Je considère que je fais plutôt bien mon travail, je ne fais pas les choses à moitié, je me donne à fond. Je pourrai faire les choses le plus parfaitement du monde, il y aurait toujours des gens pour me reprocher quelque chose. Ted a été l’une de ces personnes. Pourtant, ses sanctions ont été injustes, trop lourdes à mon goût. M’interdire de territoire au club de tennis, est-ce que je méritais ça pour avoir dit à quelques uns de ces joueurs d’y aller un peu plus molo ?
Bon, c’est pas comme si j’avais une sanction pénale ou quoi que ce soit du genre. C’est juste qu’à l’hôpital, ils n’ont plus le droit de m’emmener là-bas.
« Salut » Il me sourit, mais il semble quand même un peu reservé, moins à l’aise qu’avant. Sûrement à cause de cette satanée histoire. « Ca faisait longtemps oui.. qu’est-ce que tu fais ici ? Tu travailles ici ou tu passais juste par là ? » Un sourire s’affiche sur mon visage. Je suis étonné qu’il puisse pensé que je sois un jour autorisé à remettre les pieds au club de tennis, cela m’amuse même un peu, tellement c’est improbable dans mon esprit. C’est vrai que malgré le temps qui a passé, je n’ai pas oublié et j’ai toujours cette histoire en travers de la gorge. « Non, l’hôpital ne prendrait pas le risque de me mettre au club. J’allais juste acheter des pinceaux… »

J’aimerais vraiment lui demander comme il va, si les entrainements ne sont pas trop durs, si il n’a pas trop de douleurs. Je me souviens qu’à l’époque, ses muscles étaient assez fragiles et très douloureux. J’aimerais vraiment le lui demander, mais je ne le fais pas. Je sais qu’il n’aimerait surement pas ça. C’est juste mon instinct protecteur qui me donne envie de le faire.
J’hésite à lui parler de Ted, je sais qu’on devra bien aborder le sujet de toute manière, alors je me lance, ça vaut mieux. « Et ce vieux Ted ? Toujours fidèle à lui-même ? » dis-je avec une légère teinte d’amertume. Si je m’étais écouté, j’aurai plutôt dit « Toujours aussi con ? » mais il valait mieux, si je veux renouer avec Mattia, m’abstenir de ce genre de commentaire.


Dernière édition par Fernando Gautier-Perez le Mar 17 Avr - 20:34, édité 1 fois
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Mattia Jarvis
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MessageSujet: Re: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptySam 14 Avr - 20:25

L'histoire entre Fernando et Ted avait fait des remous l'année passée. Fernando, petit nouveau dans cette ville, ne semblait pas comprendre pourquoi des jeunes se forçaient autant. Il semblait découvrir le milieu du sport. Découvrir que les sportifs se battaient, bien au-là de leur limite pour réussir. Et évidemment, il ne s'était pas contenté de le garder pour lui. Il avait demandé aux sportifs d'y aller plus calmement, leur avait expliqué qu'ils risquaient gros à se forcer. Chose dont Ted avait eu vent,.. La suite ne fut que des paroles, des cris lancés, et finalement, Fernando, pourtant bien apprécié des joueurs pour sa générosité avait fini par ne plus venir ici. Un autre type, beaucoup moins marrant l'avait remplacé. Il n'avait fait qu'un temps aussi; il avait déménagé deux semaines plus tard.. Et depuis, les internes défilaient, un par un.

Alors, lui parler, comme ça, en sachant Ted un peu plus loin, mettait mal à l'aise Mattia. Avec quelqu'un d'autre, il s'en serait foutu. Mais Ted, c'était Ted. Le coach. Le gars qu'il respectait par dessus tout. Le type qui lui avait tout appris. L'entraineur qui l'avait pris sous son aile dès son plus jeune âge. Celui qui l'avait repéré sept ans plus tôt. Mattia avait dix ans, il était tranquillement au club de tennis d'Arrowsic. Ted passait là pour déposer un dossier à l'entraineur actuel de Mattia, un dénommé Thomas. Il avait remarqué que ce gosse se donnait à fond, et qu'il maitrisait parfaitement les bases du tennis. Mattia avait son père de malade, l'ambiance chez lui était horrible; il jouait pour oublier tout ça. Et Ted, entraineur au lycée, avait demandé à le coacher, quelques heures en plus. Parce que son père, la veille de mourir avait accepter, Mattia avait toujours beaucoup apprécié Ted. Et parce que justement, c'était lui, il ne voulait pas le décevoir en parlant avec son « ennemi ». Celui qui demandait à ses joueurs d'en faire moins; ça suffisait pour que Ted le considère comme un ennemi...

Mattia lui demanda alors ce qu'il faisait ici, s'il revenait. La réponse de Fernando fut rapide. « Non, l’hôpital ne prendrait pas le risque de me mettre au club. J’allais juste acheter des pinceaux… » Ils ne s'entendaient toujours pas donc.. Mattia sourit. Il essayait de s'imaginer Fernando peindre.
Lui, il demanda alors. « Et ce vieux Ted ? Toujours fidèle à lui-même ? » Mattia se doutait bien que cette phrase était bien trop polie. Trop bien tournée pour qu'elle ne réflète la véritable pensée de Fernando. Il rit alors. « Toujours autant ouais! » Il jeta un rapide coup d'oeil vers les vestiaires. Ted n'était pas là, tant mieux. « D'ailleurs, je ferais mieux de filer avant qu'il nous voie ensemble.. Tu m'attends au coin de la rue? Je passe aux vestiaires, et je t'accompagne chercher tes pinceaux! »

Il ne lui laissa presque pas le temps de répondre qu'il se faufila vers les vestiaires. Cette fois, il ne prit pas de douche. Il enfila son jean, un autre T-shirt, un pull, et il faillit laisser sa raquette dans son casier. Il se souvint au dernier moment que le lendemain, l'entrainement était au lycée..

Six minutes, et trente-sept secondes plus tard, il arriva, raquette sur son dos, au coin de la rue, là où il avait demandé à Fernando de l'attendre. Avec un grand sourire, il demanda alors « J'ai une question qui me trotte en tête. Tu veux des pinceaux pour quoi? Pour peindre des tableaux ou pour repeindre ton appart'? » Il ne savait pas pourquoi, mais essayer d'imaginer Nando peindre l'amusait. Peut-être parce que lui ne le ferait jamais..
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MessageSujet: Re: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptyDim 15 Avr - 14:11

« Toujours autant ouais! » Au fond, je ne sais même pas pourquoi j'ai posé la question. J'ai déjà la réponse. Je sais très bien que Ted n'a absolument pas changé, pas le moins du monde. À l'hôpital, ils ont commencé à comprendre que ce n'était pas uniquement moi le problème. La plupart des internes qui sont envoyés pour travailler au club de tennis reviennent au plus tard une dizaine de jour après leur arrivée. C'est d'ailleurs un vrai problème, car les internes ne poussent pas sur les arbres et ça devient difficile de les envoyer la-bas pour qu'ils y restent. Moi ça me fait bien rire, j'ai été l'un des premiers à subir les foudres de Ted et certainement bien plus que les autres, mais quand je suis retourné à l'hôpital, aucun des médecins en chef n'a cru une seule seconde que je n'étais pas fautif à 100%.

D'ailleurs, il y a un deuxième problème, les internes refoulés - comme je me plains à les appeler - n'ont du coup même plus la possibilité d'être envoyé au Lycée, car le coach Ted y passe pour des entraînements. Mais je crois que ça va bientôt changer, ils m'ont proposer de m'en occuper avec une nouvelle interne: Jenny. Comme ça je ne serai pas obligé de croiser Ted, je délèguerai la tâche difficile à ma collègue. Mais pour l'instant, je n'ai pas encore accepter.

« D'ailleurs, je ferais mieux de filer avant qu'il nous voie ensemble.. Tu m'attends au coin de la rue? Je passe aux vestiaires, et je t'accompagne chercher tes pinceaux! » Je fais un signe de la tête et je me déplace déjà vers notre point de rendez-vous. Cette remarque de Mattia me fait rire, on dirait qu'on a une sorte de relation secrète et qu'on ne doit pas être surpris. C'est un peu ça. Heureusement, je ne suis pas susceptible. D'ailleurs, je le comprends tout à fait. Ted me rappelle mon père parfois, autoritaire et têtu, il pense qu'il a toujours raison et il ne changera jamais d'opinion. C'est peut être aussi pour ça que j'ai tant de peine avec lui, il me rappelle beaucoup trop Christopher Gautier, mon géniteur. Parce que autrement, je ne suis pas du genre rancunier non plus.

Quelques minutes seulement plus tard, Mattia réapparaît, le sourire aux lèvres. Ça fait du bien de le voir comme ça. « J'ai une question qui me trotte en tête. Tu veux des pinceaux pour quoi? Pour peindre des tableaux ou pour repeindre ton appart'? » Je ris doucement. C'est vrai que je ne lui avais jamais parlé de mon activité de peintre. Avant, je n'en parlais à personne. C'est quelque chose de très récent, que je montre mes dessins, que j'en parle et que j'envisage même le fait d'exposer. Mais ça, c'est grâce à d'autres artistes de la ville que j'ai rencontré récemment et qui m'encouragent. « Oui, je t'avoue que c'est ma petite activité secrète, je peins à mes heures perdues. J'imagine que tu n'es pas du genre à t'interesser à l'art, mais tu vois après avoir passé toute mon enfance et adolescence à être poussé par mon père dans le sport, j'ai voulu essayer autre chose. » Et c'est vrai, que je m'épanouis bien plus dans la peinture et le dessin que dans le football ou le karaté.

On se dirige alors vers le magasin en question qui se trouve seulement à une centaine de mètre. Je ne mets pas longtemps avant de trouver mon bonheur. Un large pinceau à poil souple et un tout petit à poil dur, qui a pratiquement la fonction d'une plume. Satisfait, je paye mes achats et nous sortons. « Tu sais, je trouve vraiment dommage qu'on ne se soit plus vu après toute cette histoire. Même si je comprends... C'est juste que, on s'amusait vraiment bien avant. » C'est vrai que notre amitié n'avait pas duré très longtemps, mais elle avait été plutôt intense. On avait quand même eu l'occasion de sortir quelques fois, et ça avait été de grande rigolade à chaque fois. « Tu te souviens quand on avait péter la porte arrière du restau pour aller explorer la petite cour ? On était vraiment con. » dis-je en riant, me souvenant de ce souvenir particulièrement comique.

Putain, c'est vrai que ce petit gars, ce grand blondinet, il m'avait vraiment manqué.


Dernière édition par Fernando Gautier-Perez le Mar 17 Avr - 20:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptyLun 16 Avr - 12:31

Essoufflé de s'être tant dépêché dans les vestiaires, Mattia arriva, avec un sourire aux lèvres. La question qui lui trottait dans la tête durant ce laps de temps où Fernando n'était pas à ses côtés se fraya un chemin jusqu'à sa bouche. Fernando répondit d'abord par un rire. « Oui, je t'avoue que c'est ma petite activité secrète, je peins à mes heures perdues. J'imagine que tu n'es pas du genre à t'intéresser à l'art, mais tu vois après avoir passé toute mon enfance et adolescence à être poussé par mon père dans le sport, j'ai voulu essayer autre chose. » Les yeux grands ouverts, Mattia secoua la tête. « Je suis pas du tout intéresser par l'art. » Il était plus que surprit d'apprendre qu'il peignait. Et pire; il était encore bien plus surprit d'apprendre qu'il avait voulu essayer autre chose que le sport, dont son père le poussait à faire. Il comprenait son père. S'il avait un fils, lui, il ferait la même chose. Il pousserait son fils à faire du sport, et.. STOP !! Il s'arrêta. Il venait de se dire 'si j'avais un fils'.. Un fils.. Comme le petit truc qu'Ella avait dans le ventre. Un fils, ou une fille. Qu'importe.. Mais il ne devait pas penser à ça ! Pour répondre à Fernando, il reprit son air surprit, et déclara « Je ne m'y attendais pas. »

Il faut dire qu'il y avait une chose qui fascinait Mattia; la différence entre les personnes. C'était peut-être idiot, mais il était surprit de voir que chaque personne, chaque être, avaient des goûts différents. L'un aimait le sport. L'autre le détestait. L'un aimait l'art. L'autre n'aimait pas. L'un aimait le chocolat. L'autre n'aimait pas. Les goûts, les passions, étaient différentes. Pour lui, tout le monde aimait le tennis, les fêtes, les maths, les sciences.. Et à chaque fois, il était surprit de voir que chaque personne était différente.

Ils avaient avancé, et s'étaient rapidement retrouvés dans le magasin en question. Plusieurs dizaines de pinceaux, plus ou moins larges, plus ou moins souples, se dressaient devant eux. Mattia ne dit rien; il regarda juste son ami choisir son pinceau. Il l'observa les tenir, un à un, et les essayer sur sa main. Lui, il n'y comprenait rien à ça. Un pinceau était un pinceau. Point. Puis, il se décida. Il en prit un, et tout deux se dirigèrent vers la caisse, où Fernando paya.

Une fois sortis dehors, Fernando reprit la parole. « Tu sais, je trouve vraiment dommage qu'on ne se soit plus vu après toute cette histoire. Même si je comprends... C'est juste que, on s'amusait vraiment bien avant. » oui, ils s'amusaient bien ensemble. Mais voilà.. Ted ne l'aimait pas. Et Mattia, ado, retenait ce qui disait son ami. Des choses qui énervait Ted. Ce dernier avait trop peur de voir son poulain lui dire d'y aller plus mollo, et avait peur qu'un jour, Mattia décide d'arrêter. « Je sais. » répondit-il simplement. Il n'ajouta rien d'autre. Il n'avait pas trop envie de rentrer dans ce discours. Il était pris entre deux feux; celui de Ted, et celui de Fernando. Heureusement, Fernando choisit alors de se remémorer un petit souvenir. « Tu te souviens quand on avait péter la porte arrière du restau pour aller explorer la petite cour ? On était vraiment con. » dit-il en riant. Mattia se mit également à rire à l'évocation de ce souvenir.

Jeunes, et cons. Voilà ce qu'ils étaient. Voilà ce qu'ils sont toujours. Surement. Mais ce jour-là, ca avait été grandement flagrant. Fernando lui avait proposé d'aller manger une pizza, un soir. Mattia avait accepté, bien trop heureux de quitter sa maison pour ne serait-ce que quelques heures. Surtout ce que ce soir-là, son beau-père était de mauvaise humeur -pour une histoire de boulot-. Il avait retrouvé Fernando et ensemble, ils avaient été mangé cette fameuse pizza. Puis, ils avaient vu une petite cour, avaient voulu y faire un tour.. et, en ouvrant la porte, celle-ci s'était péter. Simplement. Comme ça. Sans autre explication. Enfin, si, il y en avait une; « porte condamnée ». Mais trop préoccupés, avec cette envie furieuse d'aller faire un tour dehors, ils n'avaient pas vu ce panneau.

« Je me souviens surtout de ta tête, surprit de voir que la porte se décrochait! » répondit Mattia en riant. « Et de la tête du gars du restau.. » Il sourit en repensant à cette soirée. Ils s'étaient très bien amusés. Oui. Et il s'en voulait de l'avoir abandonné, sans vraiment lui avoir dit pourquoi.. Mais les avis de Ted avaient toujours comptés pour lui. Toujours. Alors, même s'il était heureux de lui parler là, de se rappeler de bons souvenirs, Mattia se sentait quand même un peu mal à l'aise. « Tu veux aller où là? Tu veux pas que, justement, on aille boire quelque chose? » demanda-t-il. Surtout, que lui, après cet entrainement, il avait faim.
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MessageSujet: Re: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptyMar 17 Avr - 20:02

Comme je m’y attendais, Mattia ne s’intéresse pas trop à l’art. Ce n’est pas étonnant. C’est rare les sportifs de haut niveau comme lui qui s’intéresse à autre chose qu’à leur sport fétiche. Du coup, je décide de ne pas l’embêter avec ça. Autant de pas trop s’étaler là-dessus.
« Je ne m'y attendais pas. »

Ca je peux bien l’imaginer. Il faut quand même une certaine sensibilité, un certain calme pour peindre et dessiner. Ce n’est vraiment pas quelque chose qui est donné à tout le monde. D’apparence, j’ai l’air plutôt sportif et bien masculin. Souvent, les gens s’imaginent que l’art est une activité féminine. Oublieraient-ils donc que la plupart des peintres célèbres étaient des hommes ? Personnellement, je m’en fiche des préjugés, l’essentiel c’est que je sois épanoui dans ce que je fais. Ce n’est pas parce que j’ai un certain dégoût du sport à cause de mon paternel que je le rejète complètement. Au contraire, j’avais parfois du plaisir à jouer au football, au tennis, c’est juste que j’aurais préféré faire d’autres choses.
Notre visite au magasin fut relativement courte. Comme j’avais conscience que Mattia n’était pas fan d’art, je ne voulais pas l’embêter à trainer dans un univers dans lequel il n’était pas forcément à l’aise. À la sortie, je décide d’évoquer un souvenir, histoire de renouer un peu, de retrouver cette complicité qui faisait la force de notre amitié. Il se souvient, ça me fait sourire.
Ce soir-là, on avait manger une bonne grosse pizza ensemble, on rigolait comme des cons. Il y avait une petite cour mystérieuse à l’arrière du restaurant qui nous intriguait beaucoup. J’avais très envie de me faire une petite clope dans cette cour. (Oui, je fumais à l’époque). La porte « s’était accidentellement ouverte » alors qu’elle était sensée être « condamnée ». Bon, j’avoue, j’ai un peu beaucoup énormément forcé.
« Je me souviens surtout de ta tête, surprit de voir que la porte se décrochait! »

C’est vrai, comme si j’avais pas conscience qu’avec toute la pression que j’avais mise dessus, j’allais la défoncer.
« Et de la tête du gars du restau.. »

Ca c’est vrai que c’était pire. Je ne suis jamais retourné dans ce restau. On s’était barré en courant vite fait bien fait. « Je crois qu’il se souviendrait encore de nos têtes si on y allait ». Jeunes et cons. J’ai quand même passablement muri en un an, mais je sais qu’il y a toujours ce petit brin de folie, caché au plus profond de moi. La preuve, je fais tout le temps le clown. L’humour, c’est ma réponse à toutes les questions fâcheuses.
« Tu veux aller où là? Tu veux pas que, justement, on aille boire quelque chose? »

Cette proposition me fait plaisir. C’est cool que Mattia accepte de passer du temps avec moi. « Evidemment, on peut toujours essayer le fameux restau, voir si le type se souvient de nous » dis-je en riant. « Sinon, si tu trouves que c’est trop risqué, on peut aller tester la nouvelle sandwicherie ? Je t’avoue que je meurs de faim. » A cet instant précis, je sens mon estomac gargouiller. Je crève la dalle en vrai. J’ai sauté tous les repas depuis mon réveil, je sais pas ce qui m’a pris. J’étais surement trop pressé de sortir de mon appart’. Enfin bref, je m’imagine déjà les délicieuses choses que je vais me mettre sous la dent. Je pense aux sandwichs, au poulet, mes préférés. Avec une petite tranche de fromage et une feuille de salade. Mmmh, je savoure déjà. Puis, je pense aussi aux pizzas, si coulante, si juteuse, on croirait de vraies italiennes dans ce restaurant. « C’est quand même con ce qu’on a fait, elles étaient trop bonnes ces pizzas » dis-je en riant gaiement.
Puisque mes deux propositions se trouvent dans le même quartier, nous prenons cette direction en attendant que Mattia décide du sort de nos estomacs.
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MessageSujet: Re: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptyMer 18 Avr - 22:57

Les deux jeunes gens se remémoraient un bon souvenir ensemble. Mattia en riait. Il se souvenait parfaitement de ce soir-là, et s'était toujours dit qu'ils avaient eu de la chance d'avoir pu se sauver comme ça, sans jamais avoir de soucis. « Je crois qu’il se souviendrait encore de nos têtes si on y allait ». Oui, il y avait des chances. S'ils avaient été pris en photo, peut-être même que leurs têtes seraient affichées en gros plan derrière le comptoir. Ennemis N°1 = wanted. Mattia sourit alors, imaginant ça.

Et puis, du coup, il lui demanda s'il n'avait pas envie d'aller là-bas, justement. Lui son ventre commençait à creuser. L'entrainement avait éveillé ses papilles et ouvert son appétit. C'était toujours comme ça; il ne pouvait pas passer une heure après avoir fait sport sans remanger de nouveau. Et encore, il mangeait des bananes, ou barres céréalières tout le temps. Les yeux vers son ami, celui ci répondit alors « Evidemment, on peut toujours essayer le fameux restau, voir si le type se souvient de nous » Il riait, Mattia aussi. « Sinon, si tu trouves que c’est trop risqué, on peut aller tester la nouvelle sandwicherie ? Je t’avoue que je meurs de faim. » Mattia hocha la tête. Comme il voulait; du moment qu'il avait à manger. Il se mit alors à le suivre, certains qu'ils allaient finir dans cette nouvelle sandwicherie. Puis, Fernando lui dit alors en riant « C’est quand même con ce qu’on a fait, elles étaient trop bonnes ces pizzas »

Marchant côte à côte, Mattia finit par dire. « Allez, viens, on va dans la pizzeria. Si vraiment ils nous disent quelque chose, on pourra toujours faire les innocents! » Et puis, secrètement, Mattia avait une délicieuse envie d'y aller. Quand on a le choix entre pizza ou sandwich, le choix était souvent vite fait, non? Entre des tranches de pain, et une croustillante pâte recouverte d'une bonne dose de sauce tomate et de fromages, il n'y avait pas photo. « Puis ça fait un an, y a prescription.. »

Il l'entraina alors jusqu'à ce fameux restaurant. Le devanture, elle, n'avait pas changé. D'un regard vers son ami, Mattia lui fit un petit sourire, et entra alors dans le restaurant. L'ambiance italienne était au rendez-vous. Un type derrière son comptoir les salua, et avec un grand sourire -le plus charmant de tout ceux qu'il avait (celui qu'Ella aimait bien)-, Mattia s'exclama. « Bonjour, on voudrait manger une pizza, c'est possible? » Sans doute oui. Ce type n'était pas celui qu'ils avaient vu ce soir-là. Le regardant, rieur, Mattia attendit la réponse de l'homme. « Si. Installez-vous, je vous amène la carte. » Pas de soucis, mon vieux! Il se retourna, et fit un sourire à Fernando. Décidément, cette journée allait être bonne ! En s'installant à une table, Mattia se rendit compte que pour la première fois depuis qu'il était au courant, il n'avait pas pensé une seule fois à Ella. Il en fut soulagé. Soulagé car il pouvait s'enlever l'idée de la tête de devenir père malgré lui. Tant mieux. Il n'allait pas faire en sorte que ce truc gâche sa journée, et sa bonne humeur. Surtout qu'il ne voyait pas souvent Fernando.

« On a bien fait de venir, le gars ne travaille pas. » dit-il en enlevant sa veste. Il jeta un bref coup d'oeil à la table. Au décor. Tout lui rappelait ce fameux soir; en réalité, rien n'avait changé dans ce restaurant. Du moins, rien qu'il n'avait remarqué. Son cerveau avait sans doute oublié beaucoup de choses depuis ces dizaines de mois. Mais c'est en tournant la tête de nouveau vers le gars qui les avait accueillit, qu'il aperçut un autre type. Grand. Brun. Non inconnu. Mattia se mit à rire. « Je n'ai rien dit..» Il posa sa main devant sa bouche pour ne pas rire, et ne pas donner l'impression au serveur qu'il se moquait, laissant Fernando découvrir tout seul de qui il parlait..
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MessageSujet: Re: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptyVen 20 Avr - 21:18

Je marche aux côtés de Mattia d’un air joyeux. Mon ventre me tiraille, j’ai faim. On se dirige vers la pizzeria finalement. C’est vrai que j’en ai trop envie. « Allez, viens, on va dans la pizzeria. Si vraiment ils nous disent quelque chose, on pourra toujours faire les innocents! »

La pizza. Autant dire que je prends un pizzaiolo pour un Dieu. La pizza c’est… indescriptible. C’est ma bible, c’est sacré. Je lui vous un culte. Wikipédia : « La pizza est un plat d'origine italienne fait d'une pâte à pain étalée en cercle, recouverte de divers ingrédients (principalement de coulis de tomate) et cuite aufour (à bois, à gaz ou électrique). La pizza est un des mets de la cuisine italienne qui s'est établi presque partout dans le monde, souvent en s'adaptant aux goûts locaux. » Je suis pas italien mais bordel c’est mon plat national. Si y avait une planète pizza, je viendrai de la c’est évident.Le coulis de tomate, la mozzarella qui a fondu, sur la langue et tout. C’est fantasmagorique. Bordel, je me revois encore à mes seize ans. À Napoli, sur la Pizza Garibaldi, avec entre mes mains la meilleure chose qui existe au monde. Il faisait beau, le soleil brillait et les oiseaux chantaient. C’était la belle vie.
Oui, c’est comme ça quand j’ai faim. Je divague. « Puis ça fait un an, y a prescription.. »

Mattia me ramène à la réalité. Le restaurant. C’est un risque, mais comme il dit si ça se trouve ils ont oublié, si ça se trouve ils s’en fouteront. « Ouais, c’est clair ! » Sans vraiment s’en rendre compte, nous accélérons tous les deux le pas. On y est rapidement, le restau n’est pas si loin en fin de compte. En entrant, j’ai la boule au ventre. Je sais pas si c’est la fin ou l’appréhension d’être mis dehors. Y a un type à l’accueil, rien avoir avec le patron qui nous a dans son colimateur. Mattia ose donc demander : « Bonjour, on voudrait manger une pizza, c'est possible? »

Le gars dit oui. Il nous place et part nous chercher une carte. « C’était facile finalement ! » Mattia acquiesse et je lui souris. Je suis content de me faire une bouffe avec lui. Surtout une pizza quoi. « On a bien fait de venir, le gars ne travaille pas. »

C’est vrai qu’il n’avait pas l’air dans les parages. J’ai beau regarder à droite, puis à gauche, puis devant, puis derrière moi. Pas un signe de lui et tant mieux. Ca veut peut-être même dire qu’on pourra revenir. « Valait mieux qu’il soit pas là quand même » dis-je en riant. Mais cette fois, Mattia ne me rend pas mon sourire. Au contraire, il palit et fait une grimace. « Je n'ai rien dit..»

Mattia regardait derrière mon épaule, la main devant sa bouche pour étouffé un rire – qui semble être un rire gêné. Je me retourne. Oh non c’est pas vrai. Le patron est là, en train de nous fusiller du regard. Il ne nous a pas oublié. C’est clair. Furieux, il accourt vers nous et nous pointe du doigt en hurlant. « Comment osez vous revenir après ce que vous avez fait ?! Vous allez payer pour les dégâts ! » Il est tout rouge, il transpire. Il est ridicule. Moi aussi je dois mettre ma main devant mon visage pour m’empêcher de rire. Là, c’en est trop. Je me sens comme un petit garçon qui se fait engueuler pour une bêtise, mais qui n’arrive pas à rester serieux face aux cris plus qu’hilarant de son père. « Vous allez me faire la plonge pendant une heure ou alors je porte plainte mes garçons ! » dit-il en peu moins fort mais avec le visage toujours aussi rouge écrevisse.

Je regarde Mattia et j’acquiesse. Bon, ok c’est chiant, mais c’est toujours mieux que de finir au poste de police. « On peut toujours le faire, mais je suis tellement nul pour les tâches ménagères qu’il va certainement péter un plomb » dis-je doucement en lui faisant un clin d’œil.
EcrevisseMan nous pousse de force dans la cuisine où se trouve déjà un cuisinier d’origine asiatique qui n’a pas l’air de parler un seul mot d’anglais. Un asiatique qui fait des pizzas ? On aura tout vu.
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MessageSujet: Re: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptySam 21 Avr - 18:11

Installé à une table avec Fernando, Mattia semblait quelque peu soulagé que le type en question ne soit pas là. Il n'était pas du genre à se plier aux règles, mais il ressentait toujours une petite boule d'excitation dans son ventre, mêlée à de l'angoisse. Ouais, en vrai, il flippait légèrement quand il faisait quelque chose d'interdit. Là, c'était pareil. Il flippait car même si, selon lui, cela faisait un an, il y avait prescription, il n'était pas sûr que certaines personnes partageraient son point de vue.
Alors, tout souriant, il annonça qu'ils avaient bien fait de venir, puisque ce type ne semblait pas travailler. Fernando sourit à son tour. « Valait mieux qu’il soit pas là quand même » C'était à la fin de sa phrase que Mattia se rendit compte de l'erreur qu'il venait de faire. Un homme, cinquante ans facile, typé bien italien, venait d'entrer dans le bar. En croisant le regard de Mattia, celui-ci s'était skotché. Comme immobilisé. Puis, ses traits s'étaient transformés, et d'un geste rapide, il se trouvait à côté d'eux, les pointant du doigt. « Comment osez vous revenir après ce que vous avez fait ?! Vous allez payer pour les dégâts ! » En le voyant plus qu'énervé, Mattia cacha sa bouche derrière sa main. Pour ne pas qu'il voie qu'il rigolait. Pour ne pas qu'il voit qu'il se moquait. Surtout qu'en plus, en hurlant, il transpirait, il tremblait. Il était dans tout ces états en tout cas. « Vous allez me faire la plonge pendant une heure ou alors je porte plainte mes garçons ! »

Va pour la plonge! C'était cent fois mieux que la plainte. Fernando acquiessa. Mattia lui en était plus qu'incapable, tellement il essayait de garder son calme et de ne pas rire. « On peut toujours le faire, mais je suis tellement nul pour les tâches ménagères qu’il va certainement péter un plomb » dit-il encore, en souriant. En entendant ça, Mattia du se mordre intérieurement les joues pour ne pas exploser de rire.

Ils se levèrent alors, et allèrent dans les cuisines, escorté par le type en question. La première chose que Mattia vit, ce fut l'étincelante propreté de la cuisine. Au moins, ici, tout était propre. Puis, il aperçut un asiatique. Le patron les poussa encore un peu, et les amener devant deux grands éviers. « Voilà! Je vous laisse une heure! » Mattia se reprit alors, et demanda en faisant le jeune innocent. « Je peux savoir ce que vous nous reprochez au juste? Parce que bon, j'ai pas envie de faire une heure de plonge, juste parce que nos têtes ne vous reviennent pas.. » Mal lui en a pris. L'homme en question devint encore plus rouge. Il s'énerva, faisant de grands gestes avec ces bras empotés. « Nan,mais tu te fous de moi là?? Petit, tu préfères les flics peut-être? Parce que crois-moi, moi, je ne t'ai pas oublié. Ni toi, ni lui. » dit-il en pointant du doigt Fernando. « et ma porte se souvient aussi de vous deux! »

Mattia essaya de cacher, encore une fois, un sourire, et déclara alors, en levant ces deux paumes de mains « Ok, ok, j'ai rien dit » il se retourna alors, et regarda autour de lui, pendant que le patron s'éloignait d'eux, heureux de les avoir retrouvé, et heureux d'avoir de la main d'oeuvre pour faire un boulot qu'il haissait tous de faire. Les yeux de mattia scrutèrent la pièce. Pire que tout. Sur le bord de l'éviter, il y avait une tonne de vaisselles. A croire que ce restaurant faisait une sacrée recette un jour en semaine à midi.. « T'as vu Fernando? On ne va pas s'amuser, j'crois.. » lui murmura-t-il tout en montrant du doigt -c'était une habitude dans ce restaurant- la pile de vaisselle.

Mattia retroussa ses manches, en prenant le plus de temps possible. Le patron leur avait demandé de faire une heure de plonge. Il n'avait pas demandé qu'ils fassent toute la plonge. En conclusion, dans une heure, ils auraient le droit de manger une pizza. Une véritable pizza. C'est d'ailleurs pile à ce moment-là que Mattia sentit une autre odeur; celle d'une pizza sortant directement du four. Bon sang, l'asiat' venait de l'enlever pour l'apporter à un client. Ce que ça sentait bon !! Le ventre de Mattia le lui signala en gargouillant. « je ne tiendrais pas une heure, j'ai faim.. » finit-il par dire avant de plonger ses deux mains dans l'évier, quelque peu dégoûté de faire ça.
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MessageSujet: Re: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptySam 21 Avr - 20:53

Poussé dans la cuisine, je ne peux retenir un rire. Le boss me fusille du regard ce qui a l’effet de me faire taire immédiatement. Mais je ne peux néanmoins pas refouler un sourire. Je regarde Mattia d’un air complice, il est dans le même état que moi. D’ailleurs, il cherche même à titiller EcrevisseMan, alors que ce dernier semble vouloir retourner à ses affaires. « Je peux savoir ce que vous nous reprochez au juste? Parce que bon, j'ai pas envie de faire une heure de plonge, juste parce que nos têtes ne vous reviennent pas.. »

Le type souffle comme un bœuf, tout à coup encore plus rouge. On dirait un animal en furie. C’est vraiment moche à voir. « Nan,mais tu te fous de moi là?? Petit, tu préfères les flics peut-être? Parce que crois-moi, moi, je ne t'ai pas oublié. Ni toi, ni lui. » Il ne manque pas de nous pointer du doigt chacun notre tour pour que nous comprenions bien que nous sommes juger par ses paroles. Sans blague. « et ma porte se souvient aussi de vous deux! »

Elle est morte ta porte, connard. J’ai envie de dire ça, mais là, il aurait vraiment appelé les flics et j’me serai certainement pris un coup de téléphone au passage. Mattia finit par parler pour nous deux en acceptant le deal sans rien rajouter.
EcrevisseMan reste encore juste le temps de nous montrer ce qu’on doit utiliser comme produit, puis il se barre vite fait bien fait. Inutile de dire que notre présence ne le réjouit pas tellement. Il a plutôt hâte de se débarrasser de nous. « T'as vu Fernando? On ne va pas s'amuser, j'crois.. »

Dit-il alors que j’observe la pile d’assiette. Décidemment, on dirait qu’ils n’ont pas fait la vaisselle depuis une semaine. En fait, notre présence les arrange bien. « Ca va être l’éclate » dis-je ironiquement.
C’est alors que je remarque que l’asiatique nous fixe. Il nous regarde très bizarement et ça me met assez mal à l’aise. Mattia la remarqué aussi. « Qu’est-ce que t’as ching chong ? » C’est sorti comme ça, instinctivement. L’asiat’ hausse les épaules nous sourit, murmure un truc dans sa langue incompréhensible et retourne à sa pizza. Le pauvre, il pipe pas un mot d’anglais. « Qu’est-ce qu’il a l’air con. » Là je ne me retiens plus, j’éclate de rire. Mattia aussi. À nous deux, on crée une symphonie. Une symphonie de rire. C’est bon, ça part de l’intérieur. C’est puissant. C’est le fou rire. J’en ai les larmes aux yeux.

L’asiat’ se retourne à nouveau « Trvaille ! » dit-il avec son accent étrange. Finalement, il sait un mot. Bravo ! Je l’imagine, arrivé ici, venir vers EcrevisseMan et lui sortir son p’tit Trvaille, la conversation avait du être très intéressante. - Trvaille trvaille trvaille – Bon, on a quelque chose pour vous en cuisine. – ya trvaille. – Oui c’est ça travaillez bien. Je ris encore plus. Je me décide néanmoins à me diriger vers le lavabo et à entreprendre de laver quelques assiettes. Le produit et mousseux et il ne tarde pas à y en avoir partout. « Mattia ? » Il se retourne « Tiens, prends ça ! » Je lui lance tout un tas de mousse dans la figure. Et là, c’est mort, c’est fini. Ca part en cacahouète. Y a de la mousse partout. Jusqu’en dans les pizzas de l’asiat’. On s’en lance, on rigole, on fait les cons. Ya quelques assiettes qui en subissent les conséquences. Boum. C’est l’anarchie.
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MessageSujet: Re: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptyDim 22 Avr - 16:12

Le tas d'assiettes, immondes, mal essuyées, pleines de bave d'autrui les attendait, là, sur le bord de l'évier. Bon sang ce qu'il aurait aimé toutes les casser. Comme en chimie. Quand il ne réussissait pas à nettoyer proprement son erlen-meyer, ou son ballon, il faisait style de faire un mauvais geste. Et BAM. L'erlen ou le ballon explosaient en mille morceaux. Le prof pestait alors contre sa maladresse durant cinq secondes, et après, c'était fini. Il était libre. Il n'avait plus qu'à ranger ses propres affaires, enlever ses lunettes et sa blouse, et sortir de la salle. Son système D en quelque sorte pour ne pas laver un truc inlavable.

« Ca va être l’éclate » fit-il, ironiquement, il l'espérait. Mattia mit alors la main dans l'évier. Il ne se rendit pas compte que l'asiatique avait fini de travailler, et les observait. Ce n'est que quand il relève les yeux, et se tourne qu'il l'aperçoit. « Qu’est-ce que t’as ching chong ? » Le type haussa les épaules, et sourit, tout en disant quelque chose que Mattia ne comprit pas. Chinchagum Un truc du style. Un mot asiat' quoi.. « Qu’est-ce qu’il a l’air con. » Là il pouffa de rire. Mattia aussi. Une chance que ce type ne comprenne rien à l'américain ! Ils pouvaient toujours lui dire quelque chose, une insulte, n'importe quoi, il ne comprendrait rien. Ceci dit, Mattia ne chercha pas la petite bête.. D'un, il n'avait pas envie d'insulter ce pauvre type, contraint à travailler avec ce patron fou. De deux, il savait par expérience que les insultes étaient les premières choses qu'on apprenait dans une autre langue.

Cette fois, l'asiatique se retourna. « Travaille ! » On dit « Travaillez » quand il y a deux personnes à qui on veut le dire ! Mattia avait envie de le lui répliquer ça, mais non. Ce type n'y pouvait rien; ce n'était pas le méchant dans cette histoire. Et puis, Mattia en aurait mis sa main à couper; si ce type connaissait ce mot, c'était sans doute pour l'avoir entendu un million de fois dans son boulot. Le type écarlate, furieux de tout à l'heure, devait sans doute le booster. Travaille! Travaille! Travaille!

Finalement, les deux compères se mirent au travail. L'eau était chaude. Bien trop chaude. Mattia eu du mal à garder les mains dedans. Il venait de finir un verre lorsque Fernando lui dit. « Mattia ? » Il se retourna vers lui. « Tiens, prends ça ! » Ahhh!! « Enfoi... Il n'eut pas le temps de finir ce qu'il avait envie de dire. Ca piquuueeee la mousse dans les yeux!! Il rit, essayant avec son manche d'enlever le maximum de la mousse qu'il a. Il réussit assez rapidement. Et ni une, ni deux, il en balance à Fernando, entrainant malheureusement avec lui une assiette. Elle vint s'exploser sur le sol. Une. Puis une deuxième, sans doute par Fernando cette fois.

« Tu vas voir, tu vas t'en prendre plein la figure!! » il reporta sa main dans l'eau chaude, et lui en rebalança encore. Il fut interrompu par un grand « HE!!!!! » Aussitôt, Mattia se retourna là d'où venait le son. Le patron. Il était là, furieux, les joues toujours aussi rouges, sa chemise supportant sa transpiration. Et merde.. Le petit asiatique -il faisait bien une tête de moins que l'italien- lui parlait, tout en faisant de grands gestes, et en ouvrant la bouche sur des sons inconnus à leurs oreilles. Le patron ouvrit encore une fois sa bouche. « Vous vous foutez de ma gueule? Une porte cassée, ça ne vous suffit pas? » Il maugréa alors quelque chose, que Mattia n'entendit pas. Se retournant vers lui, Mattia dit alors, en pointant du doigt Fernando. « Faut pas lui en vouloir, il est un peu gauche. »


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptyMer 25 Avr - 18:17

Impossible de rester sérieux dans de telle condition. Bon, j’avoue que c’est de ma faute si tout a dégénéré, mais je n’ai tout simplement pas pu m’en empêcher. De la mousse, Mattia pas loin, nous deux beaucoup trop sérieux. Ca pouvait pas durer. Ca a été comme un spasm, comme une évidence de lui éjecter un bon paquet de mousse dessus. « Enfoi… » même pas le temps de dire quoi que ce soit que je lui envoie à nouveau un bon tas de mousse. Il ferme les yeux – certainement parce qu’il s’en est pris dans l’œil et que ça pique – et je profite de sa faiblesse momentanée pour le bombarder. « Tu vas voir tu vas t’en prendre plein la figure !! » me crit-il. Chose promise, chose due. J’en prends plein partout, je vois plus rien et je ne sais plus où je marche. Deux bruits d’assiettes qui se brisent et nos rires qui couvrent le brouhaha de notre bataille. (Il y a aussi chingchong qui hurle je ne sais quoi en je ne sais quelle langue).

Alors que je me frotte les yeux, j’entends le patron revenir dans la cuisine et hurler « HE ! ». Même si je ne le vois pas, j’imagine sa tête d’ecrevisse et je ris encore plus. Jusqu’à en avoir mal au ventre, jusqu’à ne plus pouvoir respirer. « Vous vous foutez de ma gueule ? Une porte cassée, ça ne vous suffit pas ? » Non pas vraiment. Tu sais patron, on aime bien s’amuser dans ton restau. J’ai envie de dire ça, mais je ris trop pour dire quoi que ce soit. Mais vu le sérieux d’EcrevisseMan, j’essaye de me calmer. Mattia pointe alors son doigt sur moi et réplique : « Faut pas lui en vouloir, il est un peu gauche. » Je poussote Mattia en signe de protestation, mais je ne cherche pas plus à me défendre. Je retrouve enfin l’usage de mes yeux qui doivent être rouge injecté de sang à cause du savon. EcrevisseMan est comme je me l’était imaginé, en pire. Je retiens un rire. « DEHORS ! » hurla-t-il.

Sans chercher à négocier, nous sortons de la cuisine, laissant EcrevisseMan enguirlander l’asiat’ qui ne nous a pas bien surveiller. En attendant, j’interpelle le serveur de tout à l’heure et je murmurre « Hé, t’as notre pizza ? ». Amusé par nos mésaventures, il en avait préparé une exprès pour nous. Elle nous attendait, bien sage, emballée, sur le comptoire. « Le répéter pas, hein, mais ça fait du bien de voir des gars comme vous faire péter un plomb au chef. Revenez quand vous voulez » nous fait-il en nous lançant un clin d’œil. J’embarque la pizza en laissant un petit billet au serveur et nous filons illico presto. Pas très envie de s’attarder sur les lieux du crime.

« Revenez quand vous voulez… Il est chou, mais je crois que la prochaine fois c’est le poste de police qui nous attend » dis-je en riant. Toujours aussi affamé et d’autant plus par notre travail si acharné, je propose à Mattia qu’on se rende dans le parc qui se trouve juste à côté. Nous trouvons refuge sur un banc où enfin, on peut ouvrir la magnifique boîte contenant la reine pizza. Belle, merveilleuse, XXL, elle a tout ce qu’il faut pour orgasmiser nos papilles. Mattia et moi (ça se voit à nos sourires béas), on l’aime déjà.
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MessageSujet: Re: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptyMer 2 Mai - 18:07

Se bagarrer dans la cuisine, c'était drôlement amusant ! Peu de personne n'avait eu la chance de faire une connerie comme ça. C'était déjà rare d'avoir accès à une cuisine, mais s'amuser autant, c'était encore plus rare. N'empêche que ce n'était pas au goût du patron. Celui-ci était arrivé, plus rouge que jamais, pestant encore. Et Mattia n'avait rien trouvé de mieux à dire que de ne pas en vouloir à Fernando, parce qu'il était gauche. Il se prit un léger coup de son ami justement, pendant que le patron leur hurlait dessus un « DEHORS ! ». Ni une, ni deux, Mattia et Fernando se faufilèrent hors de la cuisine..

C'est pas que, mais Mattia n'avait guère envie que des gendarmes viennent ici même. Il préférait sans aller illico presto que devoir s'expliquer sur une connerie. N'empêche que ce n'était pas pour autant qu'il avait un large sourire sur son visage, signe de son amusement. Ils étaient dans la grande salle, quand Fernando osa murmurer un « Hé, t’as notre pizza ? » au serveur. Plus surprit que jamais, Mattia le vit prendre un carton et leur donner, avec un petit sourire, en joignant ça d'un clin d'oeil. « Le répéter pas, hein, mais ça fait du bien de voir des gars comme vous faire péter un plomb au chef. Revenez quand vous voulez » Ouais, bah c'est clair que travailler avec lui, ça ne devait pas être facile tout les jours...

Les deux amis sortirent alors, non sans un grand sourire pour le serveur, si aimable de leur avoir préparer une pizza. L'estomac tiraillé par la faim, Mattia suivit Fernando dans les dédales de rues d'Arrowsic. « Revenez quand vous voulez… Il est chou, mais je crois que la prochaine fois c’est le poste de police qui nous attend » Mattia imita Fernando en riant « Perso c'est officiel, je ne mettrais plus jamais les pieds dans cette pizzeria! » Puis, finalement, les deux compères allèrent près d'un pars, et se posèrent sur un banc.

Là, Fernando ouvrit la boîte cartonnée. Une belle pizza, bien grande, bien délicieuse, bien rouge, bien enseveli sous du fromage, nous faisait du pied. Elle nous lorgnait comme jamais. Et Mattia, bien pressé, s'empara d'un bout, découvrant alors que le serveur avait pensé à tout ; la pizza était déjà découpé. Il sourit, et ouvrit grand la bouche, prêt à recevoir ce divine goût dedans. Il ne fut pas déçu. La pizza était juteuse comme il faut; l'odeur du fromage ressortait, et la tomate dégoulinait dans sa bouche.. Un régale! Il ferma les yeux un instant, pour bien déguster son plat. Quand il les rouvrit, il aperçut Fernando. « tu sais quoi? J'ai limite envie d'aller m'excuser auprès du gars... C'est trop dommage de passer à côté de ça pour une connerie.. » Il mordit un autre coup dans sa pizza. Putain ce qu'elle était bonne ! Finalement, l'attente avait été longue, mais au moins, le résultat était là. Elle était magnifique, délicieuse, orgasmique, merveilleuse, splendide, absolument divine. Croquant une nouvelle fois dans sa part de pizza, Mattia murmura alors « Bon, c'est dommage, j'ai trop de fierté pour aller le voir ce gars..» il observa le reste de la pizza, dépité de ne pas pouvoir en profiterr plus souvent. Bon, il pourrait en profiter. Il suffisait que quelqu'un d'autre aille la chercher à sa place. Mais quand même quoi..

Un grand sourire aux lèvres, Mattia ne put s'empêcher de rire de nouveau en repensant au patron, rouge écarlate, comme la couleur de la pizza. «Je plains ces employés sérieux.. » fit-il alors, en croquant une dernière fois dans sa part de pizza, et en redevenant sérieux. En mastiquant sa pizza, là, il eut une minute de silence pour eux. Pour ceux qui ont des patrons pas top. Et pour ceux qui font d'aussi bonnes pizzas.

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Fernando Gautier-Perez
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MessageSujet: Re: Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami.   Les jours, les mois, les années passent, mais je serai toujours ton ami. EmptySam 12 Mai - 20:38

Après avoir bien, bien empiré notre cas. Le patron nous met dehors Mattia et moi. Décidemment, dans ce restau je peux pas m’empêcher de faire des conneries. J’ai beau être adulte. J’ai beau être majeur, je garde toujours mon âme d’enfant. Et quelques fois, j’ai l’impression que j’ai ce besoin de me rebeller, de faire le con, de faire tout ce que je n’ai pas fait pendant mon adolescence. J’étais tellement cadré par mon père que je n’ai jamais eu « la chance » d’avoir une belle grosse crise d’adolescence. Heureusment pour mes parents, malheureusement pour moi. Parce que c’est à cet âge que l’on teste ses limites, que l’on apprend les choses à ne pas faire et les dangers de la vie. Donc parfois, j’ai tendance à pousser les choses un peu trop loin. Je m’en rends compte, j’en suis conscient contrairement à un pubère de 16 ans, mais j’aime ça. J’aime l’adrénaline que ça m’apporte. Oui, c’est de l’adrénaline que je ressens quand je fais n’importe quoi dans ce restau. Parce que je sais qu’on se fera choper, je sais qu’on va se faire bien engueuler et qu’on risque des problèmes. Mais au fond, j’en ai pas grand-chose à faire, ça me fait du bien. C’est tout.

J’arrive quand même à nous avoir notre pizza, le serveur est un chic type, le genre à aimer l’adrénaline lui aussi. Je lui souris et nous nous dépêchons de sortir de cet endroit. J’ai beau aimé faire le con, mais les engueulades du patron ça fait mal à la tête. « Perso c’est officiel, je mettrai plus jamais les pieds dans cette pizzeria ! » Je ricane sans rien rajouter, parce que c’est vrai, il a raison, vaut mieux pas y retourner.

Nous choisissons un banc dans le parc voisin du restaurant, histoire de déguster cette magnifique pizza. Toutes nos mésaventures nous avaient finalement menées à une bien belle récompense. Quelle bonne pizza ! Certainement l’une des meilleures de tout le pays. Et en plus, c’est un asiat’ qui l’a faite ! Incroyable ! Bref, j’adore, Mattia aussi. Nous sommes tous deux en plein orgasme culinaire. « Tu sais quoi ? J’ai limite envie d’aller m’excuser auprès du gars… C’est trop dommage de passer à côté de ça pour une connerie. » Je hoche la tête même si je ne tiens pas trop à aller parler à ce type, ça m’étonne même que Mattia le suggère. « Bon, c’est dommage, j’ai trop de fierté pour aller le voir ce gars.. » Je ris. La je retrouve mon tennisman. Je savais bien que c’était un peu trop beau pour être vrai, Mattia, prêt à s’excuser auprès d’un gros type bien trop con. Bon, c’est vrai que c’est pas pour n’importe quelle cause non plus. Mais bon. « Ouais, je me dis la même chose. Et puis, je ne sais même pas si ça servirait à quelque chose vu à quel point on l’a énervé. » Je ris encore, rien qu’en repensant à ce qu’on a fait, rien qu’en repensant à sa gueule d’écrevisse. C’est hilarant. « Je plains ses employés serieux.. » C’est sûr, les pauvres, ils semblaient à bout. Entre le serveur qui suait comme un bœuf et l’asiat’ qui ne cessait de crier des trucs dans sa langue bizarre, ils ne semblaient pas très heureux de bosser là-bas. En même temps ce type est invivable. « Tu m’étonnes. »
Nous mangeons, tout en continuant à rire sur les évènements passés, sur nos souvenirs peu nombreux, et à ceux à en devenir. Je l’espère du moins. J’espère que cette super après-midi ne sera pas la dernière, qu’après aujourd’hui, je garderai contact avec Mattia, qu’on arrêtera pas de se parler du jour au lendemain comme c’est déjà arrivé par le passé. Il y a Ted, c’est vrai, mais c’est quelque chose qu’on peut gérer. Du moins, j’en ai l’impression. « Matt’, t’as toujours mon numéro ? » Il acquiesse avec le sourire. « Et ben, appelles moi à l’occas’ histoire qu’on se fasse un truc. » Il accepte, il semble sincère et je suis heureux. Heureux parce qu’au fond il m’avait manquer. Heureux parce que je découvre chez moi un grin de folie qui ne ressort qu’avec lui. Heureux parce que j’ai retrouvé mon ami.

Mais c’est la fin. La fin de l’après-midi, la fin de notre rencontre. Nous avons chacun nos obligations, chacun des choses qui nous attendent. Nous devons de quitter là, partir chacun de notre côté, dans l’espoir de se retrouver. « A bientôt ! » dis-je avec le sourire. Puis, on séloigne.
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