Près de New York, Etats-Unis. 1997.

Les mains se crispèrent, craquelant face au grand froid qui dominait cette route. Il trainait son carton derrière lui, d'une main ferme mais blessée par les temps durs. Un trou dans le carton, remarqua-t-il. Ce fut depuis quelques semaines que cette situation s'était instaurée. A errer de routes en routes, sans que personne ne se préoccupe de lui. Le soir, il posait son grand carton au sol et il s'y glissait. Le matin, il se réveillait et reprit la route de plus belle. C'est lorsque sa route croisa celui d'un restaurant qu'il s'arrêta, et essaya de choper des choses. Dans les poubelles. Ou employer d'autres moyens pour manger plus sainement. Comme voler. Tout en prenant le risque de se faire attraper.
La nuit approchait. Et il n'avait pas mangé depuis un jour. Aucun restaurant à l'horizon. Les seules lumières qu'il fixait, furent les lumières de la ville. D'une grande ville. Que tout le monde connaissait. New-York.

Il se demandait s'il était né là-bas. A chaque fois qu'il voyait un lieu, un endroit, des maisons, la même question venait dans sa tête. Etait-il venu au monde ici ? Ou là-bas ? Avait-il été déposé sous un porche, comme dans les films ? Ou seulement abandonné dans un hôpital par des personnes qui ne voulurent pas de lui. Recueilli puis battu par des personnes qui ne voulurent pas non plus de lui. Il y avait des gens, sur cette terre, que personne n'aimait. Des errants. Des gens qui feraient mieux de disparaitre pour foutre la paix à tout le monde ? Probablement. Comme ce jeune garçon qui continuait à avancer sur cette route déserte, avec son carton. Zachary.

Quelques années plus tard.

Les flocons se promenaient dans le ciel, accomplissant ainsi une danse de nuit. Certains se déposaient sur la toiture, d'autres se glissaient dans les cheveux des gens qui ne se couvraient pas. Puis, il y eut ceux qui atterrissaient dans les mains des jeunes enfants. Et finalement, ceux qui arrivaient sur un carton. Dans une ruelle froide. L'heure. Il n'y avait pas de notions d'heure pour Zachary. Seulement qu'il faisait jour et nuit. Et là, la nuit se dessinait dans le ciel. Parfois, il faisait la manche avec honte. Voler, ou fouiller dans les poubelles à l'arrières des boutiques ou restaurants avait bien plus de dignité. Quelques jours plus tôt, il avait même réussi à s’accaparer une couverture crasseuse et trouée mais confortable et qui améliorait ses conditions de vie. Puis ce soir là, une femme vint lui rendre visite. Une jeune fille même.

« Je peux t’aider …. Pour un travail. »




▽ chapitre deux : c'est terminé.

New-York, Etats-Unis. 2005

" Au revoir. Z."

Je prenais mes bagages, simples, petits et modeste et je fermai une dernière fois la porte de l’appartement. Derrière moi, je laissai tout. Ma seule amie. Mon appareil photo, cet incroyable outil qui m'avait aidé à m'en sortir en ayant un métier. Mais j'arrive à percevoir son malheur. Je pense la rendre malheureuse. Et je déteste ça. Elle ne veut pas me le dire étant trop gentille, mais elle veut que je parte. Alors je disparais de sa vie. Je quitte le bâtiment tout en allumant une clope. La cinquième que je fume cette heure-ci. Dans ma valise se trouve tout le nécessaire. Clopes, bouteilles d'alcool. Fringues, quelques fringues. Me retournant, je regardai une dernière fois la maison de ma sauveuse.

Un an plus tard.

« Enculé ! Rends moi ça, tout de suite. Et partage ! » Le frappant au visage, Zachary s'accapara la cocaïne qu'un de ses compagnons commençait à inspirer. Il attendait son tour de cocaïne. Et on devait se serrer la ceinture certains jours. Ils étaient un groupe, un gang, une élite. Il continuait à voler. Mais ce n'était plus les magasins, c'était les femmes, les hommes. Buter des personnes pour avoir le fric avec d'autres mecs infréquentables. Abbey, il n'arrête pas d'y penser chaque jour. Il se dit qu'il n'aurait pas du partir. Mais qu'il n'était pas assez bien pour faire partie de sa vie.

C'était fini. Il se leva, avec les autres, parce qu'il venait de voir une proie à l'extérieur du bar malfamé. Il évapora Abbey de ses pensées et se replongea dans les ténèbres.


▽ chapitre trois : la fuite.

Arrowsic. Où ais-je atterri ? Je me rappelle marcher sur ce sentier lorsque j'ai vu ce camion, alors j'ai grimpé à l'arrière. Pour changer de vie. New-York devenait insupportable. je n'avais besoin de personne. Je voulais être seul. Je repensais à Abbey. Et je me dis que je la reverrai.

Or, lorsque je vois cette chevelure au loin, avancer dans la rue. Je m'imagine que c'est elle. L'imagination, elle nous amène loin. Puisque, cette personne, c'est bien Abbey. Et j'esquisse un sourire.

... To be continued.