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 « This is the worst idea ever. Let's do it. » △ IMRAN&QUINN.

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MessageSujet: Re: « This is the worst idea ever. Let's do it. » △ IMRAN&QUINN.   « This is the worst idea ever. Let's do it. » △ IMRAN&QUINN. - Page 2 EmptyVen 29 Juin - 14:09

« Alors, la vie est belle ? »
♦ Chez lui - ARROWSIC.

ls étaient assis l'un en face de l'autre, les lettres de Quinn posaient devant eux. L'arrivée de Quinn dans sa maison était loin d'être une mauvaise surprise. En fin de compte, c'était cool d'avoir quelqu'un qui se balade dans le coin, il se sentait moins seul comme ça. Il l'a trouvé là, dans un coin de la maison et voilà une bonne petite journée qui s'offrait à lui. Rien de mieux quand on n'a rien à faire. Tant qu'elle ne s'installait pas là définitivement, ça allait. D'ailleurs, il devrait sérieusement ranger certaines choses pour éviter que la p'tite Quinn ne tombe dessus. C'était dans la liste des choses à faire quand Quinn se décidera de quitter l'endroit. Il était persuadé qu'elle était capable, un jour, de lui faire du chantage. Dans le genre où elle ne bougerait pas du canapé s'il n'écrivait pas sous ses yeux. Espérons qu'elle ne lise pas dans ses pensées, sinon Imran serait dans l'obligation de la porter et de la mettre dehors. Vu Quinn, cela serait un jeu d'enfant. Elle ne devait pas peser très lourd. Quinn regardait les enveloppes présentent dans la boite, revoir toutes ses lettres, c'est revoir les nuits durant lesquelles il s'était assis dans son lit ou devant la télé et qu'il écrivait ses réponses. Il avait toujours eu peur de ne pas être à la hauteur des attentes de Quinn, mais au final, il s'était laissé aller et ses réponses se faisaient toute seule. Comme si l'inspiration était toujours là, quoi qu'il arrive. Chose étonnante.

Imran posa alors une question. Quinn était institutrice, il n'avait jamais su si c'était ce qu'elle avait toujours voulu ou si c'était un plan de secours comme un autre. Elle répondit alors, après un léger soupire qu'elle adorait ça. Dit comme ça, pourquoi pas. Attentif, Imran écouta la suite. Il voulait profiter du fait d'en savoir un peu plus sur la jeune Quinn, parce qu'elle en savait pas mal sur lui, son premier roman étant une biographie elle devait être servit. C'était comme s'il ne pouvait pas cacher grand-chose. Enfin ce n'était qu'une partie de son histoire. La période de sa perte de mémoire. Elle avoua alors qu'elle avait sauté deux classes, ce qui était impressionnant quand même. Tout en fixant la boite, il compris parfaitement ce qu'elle avait éprouvait. Les études dans de grandes écoles, c'était beau, mais ce n'était pas ce qu'elle voulait faire. Et visiblement, elle avait choisi de suivre ce qu'elle pensait plutôt que d'écouter ses parents ou sa famille. Elle était institutrice après tout. Il ne rajouta rien et Quinn posa ses yeux sur lui, rajoutant de nouvelles informations.

« - Prendre de telle décision, ça n'est jamais facile. Tu as choisi de faire ce qui te plait plutôt qu'autre chose. C'est courageux et ça prouve que tu es intelligente. » Dit-il enfin.

C'est clair que Quinn, enfermé dans un bureau, c'était trop demander. Si cette fille avait un énorme potentiel, elle avait su l'utiliser de la bonne manière : en faisant ce qu'elle désirait. Visiblement, institutrice elle adorait ça alors, pourquoi lui prendre la tête. Si pour le moment tout va bien, il n'y avait rien à dire. Elle menait sa vie quand elle le voulait et Imran appréciait ça. Il était même très fier d'elle sur le coup, mais il n'allait pas le dire. Il se laissa emporter par un léger fou rire quand elle retourna la question vers lui.

« - J'suis pas superman non plus, les collants ça m'irrite. » dit-il pour plaisanter. Il croisa alors les mains. « - J'te fait la version courte ou la version longue ? Non, la version longue c'est tellement plus drôle. »

La vie d'Imran, c'était trop long à décrire. En plus de parler de lui, de ce qu'il aurait voulu faire. Il était incapable d'offrir une petite réponse à Quinn, comme si c'était maladif de toujours vouloir tout lui dire en grande ligne. A la base, il devait suivre son père. Reprendre l'entreprise de textile, le rejoindre en tant que PDG, faire ses études à Harvard. Il en avait décidé tout autre. Il y a tellement de choses qu'il aurait aimé faire. Il posa ses yeux sur la boite que Quinn venait de refermer.

« - Psy, parce que je voulais faire autre chose que gérer l'entreprise de mon père. La journée, j'avais mes cours de médecine et le soir je bossait la psycho. J'crois que ça explique pourquoi après 7 ans d'étude, j'ai juste fait la fête pendant... 2/3 ans ? » Et il avait fait que ça, soirée, viré à l'étranger. Il faisait son rebelle et se plaisait à ne rien faire si ce n'est s'amuser. Il avait passé trop de temps à étudier et même si ça lui avait toujours plu, il voulait quand même « vivre. » Il voulait aller à l'aventure, rencontré des gens célèbres et se retrouver dans des situations de ouf. Pour ça, il avait été servi. Il poursuit donc : « - J'ai vraiment bossé comme psy quand j'ai perdu la mémoire. Pour me faire du fric, y'avais pas mieux. Et puis j'me suis arrêté pour écrire, parce qu'avais besoin de me concentrer sur moi et rien d'autre. »Et après son premier roman, il n'avait plus lâché son stylo. Il n'avait jamais cru que son livre aurait eu un tel succès ni même qu'il avait un talent particulier pour écrire. A force d'écrire son journal intime par peur que la mémoire s'éteigne de nouveau, il avait aimé ça. Adorait même. Il posa de nouveau ses yeux sur Quinn.

« - En réalité, j'aurais voulu être pianiste. » Il se leva pour aller à côté de la télé, où un carton ouvert traînait, juste derrière Quinn. Des prix dépassait la boite, il y avait là des partitions, des photos et même l'un des costumes qu'il avait dû porter gamin. Il s'assit à côté de Quinn, lui montrant tout ce qu'il y avait là, comme un trésor. « - Ma mère était violoniste dans un orchestre. Elle m'a d'abord appris - il sortit un violon qui avait pris plus que la poussière - le violon. Et quand je l'accompagnait à ses répétitions, c'était magique. C'est comme ça que je suis tombé amoureux du piano. » Il sortit alors un cadre de photo, il y avait là un petit garçon aux cheveux mi- long et une femme en belle robe. Sa mère. Aujourd'hui encore, il se maudit d'avoir un jour oublié ce genre de souvenir. « - Je gagnais à chaque fois. Ma mère voulait que je devienne pro, mais mon père avait d'autre projet pour moi. J'ai quand même fini par faire quelque chose que j'aimais, donc ça va. »
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MessageSujet: Re: « This is the worst idea ever. Let's do it. » △ IMRAN&QUINN.   « This is the worst idea ever. Let's do it. » △ IMRAN&QUINN. - Page 2 EmptyMer 8 Aoû - 21:54


    « THIS IS THE WORST IDEA EVER... BUT LET'S DO IT. »
    IMRAN&QUINN

    L’orientation. Adolescent, nous avons tous eu, un jour, l’impression de jouer notre vie en choisissant telle ou telle filière, en avançant au fur et à mesure dans nos études, en se confrontant aux choix des autres et pas forcément aux notre. Quel monde. Quel désastre. J’avais été comme tout le monde. J’avais du bataillé pendant de longues semaines pour prendre la voie que je souhaitais, celle qui me motivait le plus, celle qui m’interpellait. J’avais du argumenter pendant des heures entière pour réussir à me faire entendre au final. Cela n’avait pas été un combat facile. J’avais régulièrement perdu des batailles. Cependant, j’avais eu la chance de savoir, une fois mon diplôme en poche, que je ne voulais pas faire de longues études, que mon tempérament m’empêchait de faire certaines choses et j’avais réussi à cibler mes recherches, mes attentes quant à ma carrière professionnelle. Jamais, au grand jamais, je n’aurais réussi à me conformer aux règles d’une entreprise. Jamais, au grand jamais, je n’aurais réussi à tenir plus de deux heures enfermée dans un bureau à faire des tableaux sur Excel qui ne seront certainement jamais lus. Jamais, au grand jamais, je n’aurais réussi à rester plus d’une demi-heure devant un ordinateur sans jouer au démineur… J’avais voulu du contact, être indépendante et autonome, gérer moi-même tout un système et une organisation. J’avais été servie. Même si parfois cela virait un peu au gros bordel dans ma classe et dans mes cours, je pensais sincèrement que j’aurais pu faire dix fois pire – rendre tous mes élèves comme moi à leur âge, isolants et casse-cous, par exemple.
    Les garder à peu près normaux était un miracle, en soi. Surtout pour moi.
    J’écoutais l’histoire d’Imran avec grand intérêt. Version longue. De toutes manières, je préférais de très loin les versions longues aux versions courtes. Psy. Médecine. De grandes carrières, toutes très loin de ce que j’avais voulu mais tellement proche de ce en quoi j’imaginais Imran, ou presque. Etrangement, je ne le voyais pas en médecin. Faire ces études là, oui, parce qu’il avait toujours eu le grain suffisant pour pouvoir cumuler des cursus. Cependant, le métier en lui même ne lui collait pas à la peau, beaucoup moins que psychiatre. Il aurait été le pire Docteur House de tous les Etats-Unis, aurait été le genre de chirurgiens à amputer pour un rien et à donner des dolipranes en stade final d’un cancer. Au moins.
    Je délirai pendant un instant sur les méthodes qu’il aurait employé pour « soigner » ses patients, puis il finit par dire quelque chose qui me sortit de mes rêveries… Quelque chose très loin de la médecine et des méthodes barbares, d’ailleurs.
    « En réalité, j'aurais voulu être pianiste. Ma mère était violoniste dans un orchestre. Elle m'a d'abord appris le violon. Et quand je l’accompagnais à ses répétitions, c'était magique. C'est comme ça que je suis tombé amoureux du piano. »
    Pour accompagner ses paroles, il sortit un violon couvert de poussières. Je l’observai avec de grands yeux, tour à tour avec le piano.
    Musicien ! Je tentai un instant de l’imaginer dans un orchestre comme sa mère (parler de ses parents était étrange d’ailleurs. J’avais toujours été du genre à penser qu’Imran était arrivé sur Terre déjà avec la trentaine, sans attache, provenant d’un autre monde, extraterrestre passant incognito parmi nous autres les humains. C’était normal que je lui parle de mes parents mais venant de sa bouche à lui, cela venait presque d’une autre dimension). Cependant, je ne réussis pas à me projeter l’image. Je le voyais bidouiller sur ses instruments, mais pas se conformer à une foule de son. Il n’était pas fait pour les ensemble, à mon humble avis. Il était plutôt constitué pour faire les solos.
    « Le piano a des sons incroyables. » dis-je. « Pourquoi tu ne deviens pas pianiste, alors ? Je suis sûre que le bar d’Arrowsic serait ravi que tu viennes mettre un peu d’ambiance. »
    J’avais ajouté la seconde phrase avec un sourire. J’avais toujours trouvé qu’un rêve non réalisé était désolant à voir, triste à imaginer. C’était principalement pour cela que j’allais toujours au bout de mes idées. Je ne voulais pas de regrets. Je ne voulais pas me dire Si j’avais pu faire ça.
    Je regardais la photo qu’il avait sorti, et j’eus un petit sourire.
    « Donc tu n’as pas toujours ressemblé à un dinosaure… ! » lançai-je d’un ton moqueur. « C’est bon, je rigole. Ta mère est très belle. »
    J’étais sincère (quand même.)
    Je regardai l’heure. Mes yeux s’ouvrirent comme des soucoupes. En un instant, je me redressai, et regardai autour de moi pour voir si je n’avais pas laissé trainer quelque chose.
    « Je suis en retard. Genre super en retard. Mon frère va encore me crier dessus quand il va voir que j’ai oublié qu’on devait aller ensemble au rendez-vous avec le médecin pour sa visite médicale et je suis persuadée qu’il est en train de flipper à mort parce qu’il est en train d’imaginer les pires scénarios catastrophes parce qu’il me voit pas revenir. »
    J’avais déballé tout cela à la vitesse grand V. J’allais chercher le carton avec les affaires du connard d’écrivain, puis le tout dans les bras, je me tournai vers le psy, toujours dans une phase nostalgique.
    « Je t’emprunte ça et je lève l’encre. La prochaine fois que je viens, prépare toi Papy. Je veux mon biberon et mes couches ! »
    Sur ce, je tournai les talons, traversai le salon pour sortir de la maison, repris mon vélo et dans un équilibre instable avec le carton dans le papier avant, je m’élançai dans Arrowsic, en véritable danger public.
    Pour changer.
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