Sujet: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Ven 20 Avr - 21:07
NICE TO MEET YOU . . . AGAIN. / BONNIE & CLYDE
Commencer une nouvelle vie, encore et toujours. C'était le refrain perpétuel de ma vie, depuis deux ans. N'avoir aucune attache, aucun point d'ancrage. Vaquer d'une ville à une ville, d'un pays à un autre. Voyager, découvrir des horizons inconnus et plus ou moins lointains. Mais ce n'était pas des vacances, loin de là. Ce n'était pas non plus une partie de plaisir, pas vraiment. Si je bougeais autant, c'était par vengeance. Cruauté et sadisme, quand tu nous tiens. Une bête féroce errant dans un bois choisit sa proie et la course, jusqu'à la mordre et l'achever. Ma proie, ma biche, c'était Bonnie, pas si innocente que cela. Bonnie, cette gamine-là dont je m'étais épris. Bonnie, cette tueuse qui savait manier le revolver et tuer des innocents. Bonnie, qui devait me tuer pour que mon sang éponge la dette de mon père. Bonnie, qui m'avait quitté plutôt que de m'achever. Sauf qu'elle l'ignorait mais, en me brisant le coeur, elle m'avait tué de l'intérieur. Je n'étais plus rien, rien. Un corps vide d'âme et de sentiment, habité et guidé par l'envie de vengeance. Voir ses larmes constituaient ma plus grande fierté, ma plus belle victoire. Et j'avais réussi, plusieurs fois même.
Dégagé une clope de mon paquet et la porter à mes lèvres. L'incendier et laisser le goût étrange de la nicotine envahir ma gorge. Fermer les yeux, tirer une latte et se remettre à marcher parce que des cons, derrière moi, gueule. Je n'ai pas vraiment de but. J'ère, je me balade, je découvre cette ville que je ne connais pas et dont j'ignore si je la connaîtrais bien. Tout dépend de Bonnie. Si elle se casse, je la suis. Si elle reste, je la détruis. Je n'écoute rien ni les commérages des deux vieilles assises sur un banc ni ce stupide branleur qui raconte à son meilleur ami comment il a ôté la virginité d'une gamine avant de la lourder. Je n'écoute rien d'autre que le bruit de l'eau qui vient lécher le béton des quais sur lesquels je marche. C'est apaisant. D'ordinaire, je déteste le calme, ça m'angoisse. J'aime le tumulte, les cris, les larmes, les verres qui se posent brutalement sur le comptoir. Alors que je réfléchis à tout ses bruits que j'apprécie, je me rend compte que mes pas m'ont guidés vers l'un des phares de la ville. Je m'enfonce encore plus et m'asseois sur le rebord, laissant mes pieds balancés dans le vide, près de l'eau. Je tire la dernière latte de ma cigarette avant de la jeter dans l'eau et de l'observer, s'éteindre et ce papier, qui se dissout. Quand je relève la tête, je la vois. Bonnie. Au loin. Je ne réfléchis pas, je me relève et prend sa direction.
Ô non, ma biche, le grand méchant loup ne va pas te laisser vivre. Tu auras beau battre des cils, tu tomberas sous mes crocs. Et je serrerais la mâchoire jusqu'à entendre ton dernier soupir au creux de mon oreille.
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Dernière édition par A. Clyde Eighmore le Dim 22 Avr - 11:29, édité 1 fois
Sujet: Re: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Sam 21 Avr - 22:35
Le vent soufflait avec une force inouïe, faisant bouger l'avion. Les hôtesses étaient aussi livides que possible. Les passagers, pour la plupart, tremblaient. Les jeunes à côté de moi ne parlaient plus, ne chahutaient plus. Ils ne bougeaient plus. Le vol de Paris était affreux. Et pourtant, je n'avais jamais été aussi calme et détendue. Mes yeux se fermèrent. Je n'attendais que ce moment où tout finirait. Que ça. Juste ça. Vivre était trop compliqué. J'avais fais trop de mal. Si j'étais prise, ça ne serait que la prison à perpétuité. Pas d'échappatoire. Jamais. Faites que l'avion se crash. Pitié. Faites qu'il se crash et que je ne m'en sorte pas ...
[…]
L'air marin balaya mon visage, alors que je terminais une cigarette. J'aspirais la dernière latte, avant de regarder le mégot disparaître dans la mer. Tout pourrait être aussi simple que ça. Fondre. Disparaître. Être oubliée. Mon soupir se perdit dans l'air. Je me relève avec difficulté, mes muscles complètement engourdis. Autour de moi, les gens vivent. Seul marque que je respire encore. Je marche. Sans réel but. Mes pas me portent à travers le paysage, sans que je ne fasse rien. À chaque fois, c'est le même scénario qui revient. La jouissance de les voir mourir. La culpabilité d'avoir rendu des familles tristes et endeuillés. Puis la mort qui arrive, me charme et prend possession de mon corps. Et pourtant, je continue de marcher, m'éloignant de cette ville qui transpire la vie. Mon téléphone vibre contre ma poche. Instinctivement, je le sors de ma poche et décroche, sans même regarder le correspondant.
« Le vol était pourri, maman, mais ça a été. » « Tu es sûre de toi, trésor ? » « Étant donné que je suis toujours en vie, on peut considérer ça comme une réussite, non ?! » « Bonnie ... » « J'dois te laisser .. Embrasse les ptits. J't'aime ... »
Devant mes yeux mornes, les phares se découpent sur l'horizon. J'arrête de marcher et promène mon regard autour de moi. Quelques personnes vont et viennent. Certains me frôlent, sans se douter de ce que je pourrais faire. Je relâche l'air contenu dans mes poumons. Lentement, d'un pas incertain, je reprends ma marche, montant en direction des phares. Mon corps frissonne et je me sens observée. De loin. Ou de près. Je relève la tête et cherche la personne. Sans jamais réussir à la voir. Sans savoir qui elle est, où elle est. Et d'un seul coup, c'est comme si la brume se levait. Comme si le soleil éclairait un horizon devenue trop noir. Comme si la vie redevenait comme avant. Comme si je revenais, quelques mois en arrière. Ce semblant de tranquillité était terminé. Fini. Rompu. Aussi paradoxale que cela pouvait l'être, sa présence me réchauffait, autant qu'elle me refroidissait. Elle me rendait heureuse, d'une certaine manière, autant que j'avais envie d'en finir. Il était là, à quelques mètres de moi.
« Clyde ... »
Son prénom écorche ma gorge. Ma voix se brise. Les larmes grimpent à mes yeux. Mon coeur, qui battait déjà douloureusement, frappe de plus en plus difficilement dans ma cage thoracique. Mon souffle se fait plus rare. Les syllabes ont volé dans le vent, se perdant dans la ville. Comme un souffle. Et pourtant, je tente de maintenir ce masque face à lui. Je ne veux pas qu'il voit à quel point nos rencontres me touchent. À quel point il me brise un peu plus à chaque fois. Tout en me rendant "vivante". À quel point ça fait mal. À quel point ça fait du bien.
Sujet: Re: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Dim 22 Avr - 11:32
NICE TO MEET YOU . . . AGAIN. / BONNIE & CLYDE
BBonnie murmure : « Clyde ... ». Sa voix s'écorche, un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres. Je pressens l'amerture et la souffrance dans sa voix. Au moins, on est quitte. Tout les deux, on souffre et on est mauvais après l'autre. Je la regarde. Non, en fait, je la jauge du regard. Je la regarde de haut, avec arrogance et froideur. Je suis aussi froid que le marbre. Je veux effrayé ma biche pour mieux la mordre, l'achever. « Bonnie. ». Ma voix se fait sans trémolo, pleine de confiance. Je souris de plus belle à cette jolie brune, la détaillant. Ses formes me donnent toujours autant de désir et d'envie malsaine. Mais non. Je n'ai pas le droit d'en profiter. Les seules fois où, depuis notre rupture, je les ai touchées, c'était avec empressement et violence. Non par désir. Je voulais marquer son corps de mes mains, pas lui procurer de douces caresses. Je ferme les yeux, doucement et une vague de souvenirs me submerge.
Je plaque Bonnie contre le mur de mon appartement. Mes lèvres dans son cou, ses mains dans mes cheveux. Ca m'rend dingue. Dingue, littéralement. Comment je fais pour ne pas lui sauter dessus au lycée, devant mes collègues, les professeurs et ses camarades ? Je l'aime, je la désire, je la veux. Je l'ai. Je glisse ma main sous son chandail, effleurant doucement sa poitrine. Je porte sa jambe gauche pour l'inciter à l'enrouler autour de ma hanche. Et je glisse mes lèvres de son cou à ses lèvres pulpeuses, ma plus grande gourmandise.
Je ré-ouvre les yeux. Je souris, encore, en coin. « Oh ! Quelle coïncidence de te voir ici. C'est fou ce que le monde est petit ... », je souffle, en ricanant. Provocation, quand tu nous tiens. Je pose ma main sur l'épaule de Bonnie et la laisse glisser contre son bras. J'effleure sa main, ses doigts avant de remettre mon bras le long de mon propre corps. Je la regarde, toujours souriant, en demandant : « Quel bon vent t'amène ici ? ».
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Dernière édition par A. Clyde Eighmore le Lun 23 Avr - 23:30, édité 1 fois
Sujet: Re: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Lun 23 Avr - 17:55
En voyant son sourire satisfait, méprisant, je détourne les yeux. Il n'était plus l'homme que j'avais connu. Je sentais son regard glisser sur moi, aussi froid que la glace. Malgré moi, un frisson parcourt mon échine et je serre les bras autour de mon maigre corps. J'aurais aimé le regarder, mais je sais que je pleurerais devant lui. J'aurais aimé que tout redevienne comme avant, mais j'ai essayé de le tuer. Merci, papa ! Je ferme les yeux avec amertume, et dégoûtée, encore une fois, par mon geste passé. J'ai froid. Horriblement froid. Les souvenirs affluent et j'essaie de les réfréner. Parce que je ne le supporterais pas. Parce que je ne peux plus. Je sens sa main glisser contre mon bras, puis mes doigts. Et ma peau réagit instantanément. Un long frisson parcourt tout mon être. Je relève les yeux vers lui, aussi vulnérable qu'une biche face à son prédateur. Et pourtant … je suis la plus dangereuse de nous deux. Mais, il possède quelque chose que je n'ai plus : mon cœur.
« Arrête, Clyde, arrête ... »
Les sensations sont les même qu'avant. Plus violentes encore. Plus meurtrières. Plus vivantes que quand il me prenait, comme une moins que rien, dans son appartement. Je déglutis, et malgré moi, je recule. J'ai envie de le haïr. J'ai envie de le détester pour me traquer jusqu'ici. J'ai envie de fuir, comme à chaque fois. Comme depuis que je ne peux plus lui renvoyer la balle. La fuite c'est lâche, mais c'est moins douloureux. Et sa phrase me glace. Je serre les mâchoires avec force, me faisant mal. Mes bras se desserrent et je me redresse. Malgré ma petite taille, malgré que je ne le dépasse pas, je le toise. Comme il l'a fait. Avec mépris. Avec douleur. Avec hargne. J'avance, jusqu'à me coller à lui. Jusqu'à sentir son souffle sur moi. Jusqu'à sentir son parfum, mêlé aux embruns marins, venir picoter mes narines.
« Qu'est-ce que tu veux ? Pourquoi t'es venu jusque là ? »
Ma respiration s'emballe et je peine à garder mon calme. Ma voix est aussi brisante que la glace. Pour la première fois, je ne pleure pas. Pour la première fois, elle ne chancèle pas. Même si mon cœur se tord à m'en faire hurler, je reste debout. Je lui face, rassemblant ce maigre courage qui se dissipe, comme un voile de fumée. Je le fusille du regard, voulant plus que tout masquer mon trouble. Rien n'a été laissé au hasard. Tout avait été calculé, prémédité, jugé pour me faire mal. Il avait tout planifié. Depuis la ville où j'irais, et où on se retrouverait, indéniablement, jusqu'à tout ces filles avec lesquelles il couchait. Avec toutes ces filles qui ne devaient faire germer que la douleur dans ma poitrine. Jusqu'à ce qu'on couche ensemble, et qu'il me jette, comme la merde que j'étais.
« T'avais tout calculé, hein ? Depuis le début, tu te foutais de ma gueule. Pourquoi, Clyde ? Pour me détruire encore un peu plus ? Ça fait des années que t'as réussis. Ça fait des années que j'existe plus. Tu veux me faire payer ce que je devais te faire ? Je le paye chaque jours, Clyde.»
Ma voix meurt sur mes derniers mots. Je plonge mes yeux dans les siens, maintenant mes larmes à l'intérieur de mes paupières. À chaque personne qui tombe, à chaque paire d'yeux qui croisent les miens, quand la mort est là, je vois Clyde. Ce n'est plus un quelconque type que je connais pas. C'est lui. Celui que j'aurais dû abattre, pour une sordide histoire d'argent. Sans que mon cerveau ne puisse contrôler mes gestes, ma main se lève et trace le contour de sa joue. Mes doigts le frôlent aussi doucement que les battements d'ailes d'un papillon, tremblotants. Mon ventre se tordit dans un affreux soubresaut et je déglutis, réprimant la nausée. Je pris une profonde inspiration. Ma main quitta sa joue et je sentis presque aussitôt l'air maritime lécher ma peau, laissant une trace brûlante dans le creux de ma main. Mon visage se ferma, ne laissant rien passer. Pas même un éclat de souffrance brut.
« De toute manière, c'est terminé. J'ai rendu les armes. Tu peux t'arrêter de me traquer et de vouloir ta vengeance, Clyde. »
Aussi étrange que cela puisse paraître, mes yeux toujours accrochés aux siens, j'avais réussis à lui mentir. Sans ciller. Sans détourner les yeux. Sans balbutier. Depuis mes seize ans, depuis le début, j'avais appris à mentir. Mieux qu'avant. En espérant qu'il ne s'aperçoive pas du subterfuge.
Sujet: Re: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Lun 23 Avr - 23:32
NICE TO MEET YOU . . . AGAIN. / BONNIE & CLYDE
Bonnie me demande de m'arrêter. Mais je ne peux pas, je ne peux plus me le permettre. Si je m'arrête de la torturer, je plonge, je le sais. Je plonge dans des eaux profondes, noires et lugubres appelées dépression. Parce que sans elle, je ne suis plus rien. J'ai besoin de ses larmes, de sa colère, de tout ce qui la constitue pour rester à la surface. Cette haine que nous créons entre nous me garde en vie. Si j'arrête tout, si je cesse ma traque et reprend une vie normale, plus rien ne m'animera et ne me reliera à elle, à cet amour que je voulais éternel. « Qu'est-ce que tu veux ? Pourquoi t'es venu jusque là ? ». Bonnie, t'es sur la défensive, c'est ... jouïssif, presque, de constater que je t'énerve à ce point. Je continue de lui sourire, avec un air malicieux avant de répondre, de but en blanc : « C'est toi que je veux, Bonnie.». Elle pète un câble mais je m'en frotte les mains. Ses larmes sont coincées aux coins de ses yeux. Un sourire encore plus radieux éclaire mon visage même si paradoxalement, mon coeur se pince. Parce que je l'aime. Malgré tout, c'est ainsi, pas autrement. Je vois sa main qui se lève. Je pense qu'elle va me frapper, j'ai la peur au ventre : en est-elle capable ? Au lieu de cela, elle me caresse la joue et cela m'arrache une multitude de frissons. Mon corps me trahit. J'ai honte d'être si faible, de cette chaire de poule que Bonnie va sûrement voir. « De toute manière, c'est terminé. J'ai rendu les armes. Tu peux t'arrêter de me traquer et de vouloir ta vengeance, Clyde. ». Je ricane. Parce qu'elle n'a pas comprit, après tant d'années, que si je la traque, ce n'est pas uniquement pour me venger : c'est pour me rassurer qu'elle est encore en vie, encore célibataire, sans un autre homme dans sa vie. « Rien n'est terminé. Rien. Sauf nous, notre histoire. Par ta faute. », je déclare. Je veux la faire culpabiliser. D'avoir tout gâché entre nous, notre histoire qui était si plaisante avant que tout ne dérape. « Jamais, tu comprends, jamais je n'arrêterais de te suivre. Je ne veux pas et je ne peux faire ça. »
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Dernière édition par A. Clyde Eighmore le Mar 24 Avr - 17:14, édité 1 fois
Sujet: Re: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Mar 24 Avr - 15:07
Tout ce que je veux, aujourd'hui, c'est qu'il arrête ça. Qu'il arrête de s'afficher avec d'autres filles. Parce que je ne peux plus. Plus depuis que Trenton m'a violé. Je ne peux plus lui renvoyer la pareil, et, ça fait mal. S'il souffre autant que moi, alors c'est parfait. On pourrait continuer pendant des années. Je pourrais continuer pendant des années, à lui rendre, coups pour coups, ce qu'il m'inflige. Mais c'est fini. Alors, je dépéris. Clyde semble toujours aussi heureux de me voir dans cet état. Alors, quand je lui demande ce qu'il fait là, je déglutis. Mon palpitant arrête sa course douloureuse, et ses mots résonnent comme une drôle de litanie. Mon ventre se tord dans une douce sensation. Pourtant, je roule des yeux. Comme si je me moquais de tout ça. Comme si ça n'avait aucun impact sur mon être trop maigre.
« Tu es ridicule … »
La haine est peut-être plus facile. Du moins, en face de lui. Pourtant, je n'y arrive plus. C'est comme si, toute trace de rancune, de souffrance, ou de je ne sais quoi, avait quitté mon être. Même en voulant lui vouer une rancoeur sans nom, je ne peux pas. Je veux qu'il ravale son sourire fier, qu'il s'efface de ses traits. Les larmes sont bloquées au coin de mes yeux. Et pourtant, ma main se lève et vient caresser sa joue. Et je le sens. Il frisonne. Un sourire victorieux vient étirer mes lèvres. Tu es aussi faible que moi, finalement. Alors, je tente une dernière chose. Quelque chose qui pourrait le faire arrêter. Je mens. Je lui dis que j'ai arrêté. Mais, évidemment, ce n'est pas vrai. Jamais je ne pourrais m'arrêter. C'est presque jouissif de les voir tomber. De voir la vie quitter leurs yeux. Son ricanement me sort de mes pensées, et je relève le visage vers lui. Ses mots me frappèrent en plein cœur. Ma respiration se coupa légèrement. Je le sais déjà Clyde … Ce n'est plus la peine de remuer le couteau dans la plaie. Dans cette plaie qui commence à peine à cicatriser. Après cinq ans de noirceur et de douleur.
« Tu comprends pas … C'est pour toi que j'ai fais ça … La seule raison pour laquelle je t'ai quitté, c'était pour te protéger. Tu savais. C'était dangereux pour toi. Et pour moi. Combien de fois j'ai faillis mourir, en étant avec toi ? Parce que je n'arrêtais pas de penser à toi, quelque part, et que je m'inquiétais ... »
Les larmes dévalent mes joues. Je n'arrive plus à les arrêter. Parce que la vérité est là. Clyde me manque. Depuis le moment où je suis partie. Parce que, jamais, je n'ai voulu le quitter. Mais j'ai été obligé. Mon père, et les autres m'ont forcé. C'était plus prudent pour lui. Selon eux. Malheureusement, ça n'avait rien changé. Je devais quand même le tuer. Alors j'avais cherché, longtemps, sans rien dire à qui que soit. À part à Trenton. Il m'avait aidé dans mes recherches et j'avais dû menacer son père. Il avait été ruiné, mais Clyde était toujours en vie. Le plus important était qu'il respirait encore. Je relevais les yeux vers lui, en entendant sa voix. Je lâchai un soupir, presque résignée. Il ne s'arrêterait pas.
« Pourquoi ? Pourquoi tu ne peux pas ? Ça fait cinq ans, Clyde … J'ai tourné la page, à toi de le faire. Tu l'as dis toi-même, c'est fini. Notre histoire est terminé, alors tourne la page et avance, bordel ! Oublie-moi ... »
Ces derniers mots me vrillent le cœur. J'ai jamais réussi à l'oublier. Malgré les cinq ans passés. C'est comme s'il était ancré en moi. Comme s'il était une partie entière de mon être. Je soupire et plonge mes yeux dans les siens, le suppliant. Même si j'ai presque pris goût à sa traque. Même si de cette manière, je sais qu'il est toujours là. Mon regard dévie derrière son épaule et je pousse un soupir. Les mots brûlent ma langue et ma gorge. Et pourtant, je crois n'avoir jamais été aussi sincère.
Sujet: Re: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Mar 24 Avr - 17:15
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Me protéger ? Je m'en fiche pas mal, d'être en danger ou quoi que ce soit. Le danger, à l'époque, me serait apparût comme dérisoire à côté de l'amour qu'on vivait, Bonnie & moi. Elle pleure de plus belle et j'ai de plus en plus de difficultés à paraître insensible. J'ai une envie dévorante de la prendre dans mes bras, de la serrer, d'essuyer ses perles salées du bout des doigts. Mais je me fais violence et je me refuse de succomber. La soumise, c'est elle. Pas moi. Moi, je suis fort, je domine et je ne craque pas. « Pourquoi ? Pourquoi tu ne peux pas ? Ça fait cinq ans, Clyde … J'ai tourné la page, à toi de le faire. Tu l'as dis toi-même, c'est fini. Notre histoire est terminé, alors tourne la page et avance, bordel ! Oublie-moi ... », me demande-t-elle. Je n'apprécie pas le ton qu'elle utilise pour me parler et je lui fais comprendre en lui envoyant un regard amer et noir. Je serre les poings ; cela me paraît tellement évident que cela me met en colère que Bonnie ne comprenne pas. Si bien que je hurle un rutilant : « Parce que je t'aime, Bonnie, putain ! ». Je me mords la lèvre inférieure et baisse la tête. J'ai honte, tellement. D'avoir sorti ça. C'est vrai, certes, mais elle ne devait pas le savoir. J'ai envie de me frapper, de me cogner la tête contre le mur et d'me faire éclater la cervelle. Je lui manque ? Je déglûtis. Pas moi. Elle ne me manque pas. En effet, comment pourrait-elle me manquer puisque je la suis à la trace ? Il n'y a que ses baisers, son corps et sa présence contre moi qui me manque mais je compense avec d'autres femmes. « Franchement, t'aurais dû me tuer. Ca nous aurait épargné tout les deux. Appuyer sur la gachette en me visant, ça te coûtait quoi ? Quelques mois de larmes et de tristesse. C'est tout. En refusant d'me buter, tu t'es condamné à traîner un boulet sadique assoiffé de vengeance derrière toi. Et tu m'as condamné, aussi, à agir ainsi. »
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Dernière édition par A. Clyde Eighmore le Mar 24 Avr - 20:52, édité 1 fois
Sujet: Re: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Mar 24 Avr - 19:46
Même ses regards ne me glacent plus. Je ne suis rien d'autres que fille devenue hermétique à tous sentiments. Une tueuse de sang-froid, comme il le voulait. Lui et les autres. J'essuie mes joues striées de larmes. Intérieurement, je suis en piteux états. L'extérieur, ne doit pas être plus beau. Et sa voix me fait sursauter, alors qu'il me hurle ses sentiments. Alors qu'il me jette son amour à la gueule. Il n'a pas le droit. Il n'a plus le droit. Pas après avoir piétiné mon cœur. Pas après l'avoir maltraité comme il l'a fait. Il baisse les yeux et fuis, devant mon regard. Devant ma pauvre personne. Et pourtant. Malgré la peur qui me broie l'estomac. Malgré qu'il soit bien plus fort que moi, ma main se lève et claque sur sa joue. Bruyante. Sèche. Violente. Comme cet amour qui m'a longtemps animé, avant de ne devenir que de la haine.
« T'as pas l'droit d'me dire ça, Clyde ! T'as pas l'droit d'me balancer tes « je t'aime » à la gueule, comme ça. Pas après m'avoir traité comme une moins que rien ! Pas après tout ça, putain ! »
Ses paroles résonnent partout en moi. Comme une douce mélodie. Comme le parfum d'autrefois. Il ma manque. Lui. Son corps, sa personne, ses bras, ses mots. Tout. Son, « je t'aime » qui ravive, malgré tout, une flammèche. Qui fait cavaler mon cœur. Je pourrais presque fermer les yeux, et savourer cette mélodie. Savourer sa voix, qui le répèterait, inlassablement. Même s'il l'a hurlé. Même s'il a baissé son regard, fuyant le mien. Et sa voix revient à mes oreilles. Mon sang ne fait qu'un tour, avant de se glacer dans mes veines. Le tuer ? Comment aurais-je pu faire quelque chose comme ça ? Comment j'aurais pu le regarder dans les yeux, avant de l'abattre froidement et sans remords ? Un rire amer me secoue.
« Appuyer sur la gâchette, ça m'aurait coûté toute une vie de remords et de détestation pour mon geste ! Je t'aimais, Clyde. Je t'aimais à en crever. J'aurais fais n'importe quoi pour toi. N'importe quoi ... »
Une idée complètement folle traverse mon esprit. Je crois, que temps qu'il n'aura pas senti ce que j'ai pu vivre, il ne comprendra pas. Il ne pourra pas. Alors, après avoir jeté un coup d'œil autour de nous, je glissai mes mains dans le bas de mon dos, et dévoilai l'auteur de mes cauchemars, depuis mes quatorze ans. J'enclenchais la sécurité et lui remis mon arme entre les mains. Mes yeux se plantèrent dans les siens. J'essayais, de tout mon être, de toute mon âme, de ne pas lui montrer la peur qui m'habitait. Il pouvait si facilement me blesser gravement, ou me tuer. Pire que tout, se blesser, lui.
« Prends ça et vise-moi. Là, juste entre les deux yeux. Vise-moi, Clyde. »
D'une main tremblante, je pointais mon front. Entre mes yeux. Les larmes dévalent mes joues, brûlant ma peau. Ma poitrine se soulevait à une vitesse hallucinante. Jamais, même dans mes pires cauchemars, j'aurais pus l'imaginer, ne serait-ce que quelques micro-secondes, une arme entre les mains. Pour la première fois depuis mes quatorze ans, depuis ce funeste jour à Paris, dans cette ruelle, je comprenais ce que chacune de mes victimes avaient ressenti. Ce sentiment d'impuissance face à l'autre. La sensation d'être acculée contre un mur trop haut pour, ne serait-ce, qu'entr'apercevoir l'espoir de s'enfuir. Savoir que la mort était là, et la regarder dans les yeux. Toujours. Trembler, sans savoir ce qu'il y avait de l'autre côté. La mort, oui, mais sous quelle forme ? Sauf, que j'avais un avantage. Il ne tirera pas. Du moins, je l'espérais. Mourir, je m'en fichais. J'étais déjà morte de l'intérieur. Complètement foutue. Lentement, je me rapprochais de lui, tendant mes mains en avant. Rassurante.
« J't'ai jamais condamné à devenir un sadique assoiffé de vengeance, comme tu l'dis. Tu as pris ce chemin seul. T'aurais pu juste gueuler, me maudire, faire je ne sais quoi, mais t'avais le choix, Clyde. Tu l'as toujours eu ... »
Sujet: Re: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Mar 24 Avr - 20:52
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Elle me crit dessus. Je me crispe totalement alors qu'elle refuse catégoriquement d'entendre ses mots d'amour que je lui ai hurlé à la gueule, sans m'en rendre compte. Elle n'as pas tord, d'un côté, de m'interdire de les prononcer après tout le mal que je lui ai fais. Je porte ma main à ma joue, qu'elle vient de giffler. Je la dévisage, en colère. Bonnie n'as pas le droit de me taper. J'attrape son poignet et le serre avant de le relâcher en grognant. Qu'elle me frappe, je ne le supporte pas : elle vient de cracher sur ma fierté en agissant ainsi. Mais je ne prononce mots, me contente de continuer à l'écouter. J'aurais pas dû. J'aurais dû plaquer mes mains sur mes oreilles comme elle l'a fait sur ma joue ou mieux, partir. Cela m'aurait éviter d'entre ses mots, son verbe " aimer " conjuguer au passé. Alors s'est terminé ? J'avale ma salive bruyamment. C'est difficile à avaler : ainsi, elle a tourné la page, elle n'a plus aucun sentiment à mon égard ? J'ai envie de chialer comme une gonzesse mais je m'abstiens, je ne veux pas qu'elle gagne. Alors que je tente de maîtriser mes émotions diverses, basculant entre fureur et douleur, Bonnie soulève son haut, laissant apparaître un léger bout de sa chaire. Je m'en lèche les babines, rien que cela, ça m'donne envie d'elle. De la plaquer contre un poteau et d'la prendre violement. De lui faire l'amour, de lui faire la haine, également. Soudain, Bonnie sort son arme. Je laisse échapper un cri de surprise. Elle pointe son front et me force à prendre l'arme en main. Je tremble, je sue même de la tempe. L'arme glisse presque dans ma main tellement celle-ci est trempée. Bonnie me demande de la viser. Elle me défie, c'est désormais une certitude. Puis elle continue de m'enfoncer alors que l'arme est toujours sur son front et le manche, dans ma main qui tremble de manière maladive. Je suis le seul coupable, selon elle, du démon que je suis devenu. A cet instant-là, j'ai effectivement envie d'appuyer sur la gachette et d'lui faire éclater la gueule. « Ferme ta putain de gueule, Bonnie. », je marmonne. Soudain, je décole l'arme de son front et dans une impulsion, je la jete dans l'eau qui entoure le ponton sur lequel nous sommes. Un bruit d'eau se fait entendre, me confirmant que l'arme s'enfonce peu à peu dans les profondeurs turquoises. Je la regarde, un air malicieux, un sourire aux lèvres. Je me mords la lèvre, adopte une moue enfantine avant de glisser : « Oups ! Le flingue m'as glissé des mains. Quel dommage ! »
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Dernière édition par A. Clyde Eighmore le Mer 25 Avr - 18:09, édité 1 fois
Sujet: Re: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Mar 24 Avr - 23:16
Quand ma main a heurté sa joue, il m'a serré le poignet. Qu'est-ce que je pouvais faire ? Je l'ai regardé dans les yeux, le défiant. Le défiant de lever la main sur moi. De me frapper. De me blesser physiquement Il m'a lâché, grognant. Et j'ai continué à lui mentir. À lui dire que je l'aimais. Alors que rien n'est terminé. Chaque jours, j'ai espéré qu'il vienne me voir, me dise qu'il passait l'éponge là-dessus. Qu'il me dise que rien n'avait changé et qu'on s'explique. Ce qu'on fait, finalement. Et je sors mon arme. Il pousse un léger cri de surprise, et je souris. Mauvaise. Je le provoque. Je m'amuse de sentir le canon trembler contre mon front. S'en ai presque jouissif. Quand j'entends mon arme tomber dans l'eau, je ne réagis pas. Qu'est-ce que ça peut faire ? Ce n'est pas moi. Ce n'est pas lui. Il n'a pas tiré. Même s'il en a eut envie, il ne l'a pas fait. Je continue de le fixer dans les yeux. Bêtement. Provocante.
« Tu comprends c'que ça fait ? Tu comprends pourquoi j'ai jamais pu te planter cette balle entre les deux yeux ? Tu comprends maintenant ? »
Nos yeux se recroisent, et un frisson parcourt mon corps. Il sourit, un air malicieux et une moue enfantine gravé sur son visage. J'ai envie de le gifler. Encore. De faire disparaître ce putain ce sourire. Que l'arme se noie au fond de l'eau, je m'en fiche. Et pourtant, quand il parle, ma colère revient, balayant tout sur son passage. Comme s'il pensait réellement que c'était une grande perte. Le fossé est plus profond que ça, mon amour. Beaucoup plus profond.
« Te fous pas de m'gueule, Clyde … Au moins, arrête de me prendre pour une conne ! »
Mes yeux le fusillent, et mes bras se resserrent autour de mon corps. Je tente de me maintenir debout. Pour la première fois, je me rends compte que mes jambes tremblent, prêtes à lâcher. Mon corps est complètement engourdi. Le froid ? La peur ? La douleur ? Je ne sais pas. J'ai l'impression de redevenir cette carapace vide. Mes larmes ont séché sur mes joues. Il n'y a plus rien. Je passe ma langue sur mes lèvres et souris. Narquoisement. Je recommence. Je le provoque. Je m'amuse.
« Franchement, si tu crois que ce n'était que ma seule arme … J'en ai d'autres … Tellement plus que tu ne peux l'imaginer ... »
Je souffle la fin de ma phrase. L'annonçant presque comme une fatalité. Je recule légèrement, prenant un peu de distance avec lui. Même si c'est lui, mon estomac est trop noué. La peur m'empêche de respirer correctement. Mes jambes continuent de trembler. Et, l'espace de quelques secondes, je me demande comment elles font pour me supporter encore. Même si je ne suis qu'un tas d'os désarticulé, je pèse. Je lâche un soupir, et relève les yeux vers lui. Presque vulnérable. Presque peiné d'en être arrivé.
« Et maintenant, on fait quoi ? Tu vas continuer de t'amuser à ruiner ma vie, juste pour me faire payer ? Ou tu continues parce que « tu m'aimes » ? Ou alors, tu prends un peu d'plomb dans la tête et t'arrêtes de me traquer comme ça ? Ou ptêtre que tu vas m'baiser dans un coin, et me demander de dégager une fois que t'auras eu c'que tu voulais ... »
Je l'affronte du regard, plongeant mes iris vertes dans les siennes. J'aurais envie de rentrer à la maison, de me plonger sous ma couette, et ne plus en ressortir, par peur de le revoir. Par peur de ressentir, encore une fois, mon cœur qui sera détruit par ses soins. Mais je reste, debout face à lui. Parce que c'est lui. Parce que c'est Clyde.
Sujet: Re: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Mer 25 Avr - 18:12
NICE TO MEET YOU . . . AGAIN. / BONNIE & CLYDE
Je perds mes moyens. Maintenant, je comprends pourquoi elle n'a pas pu me buter, il y a cinq ans de cela. Elle me gueule dessus et je me renfrogne, refroidi par le ton qu'elle employe pour s'adresser à moi : « Tu comprends c'que ça fait ? Tu comprends pourquoi j'ai jamais pu te planter cette balle entre les deux yeux ? Tu comprends maintenant ? ». Je n'apprécie pas du tout le ton qu'elle employe pour me parler alors je grogne pour lui faire comprendre cela. Je suis con de penser qu'en jetant son arme à l'eau, tout nos problèmes sont résolus parce que rapidement, Bonnie m'annonce qu'elle en a d'autres, plus que je ne l'imagine. Je déglûtis. L'adolescente fragile que j'ai connu n'est plus : c'est devenue une femme, sanguinaire qui me faire peur, je l'admets - difficilement, néanmoins-. Ma colère me submerge et me domine si bien que je l'attrape par le poignet et la pousse, la plaque contre un lampadaire, derrière elle. Je serre mon poing de libre, me retenant de la frapper. Elle me pousse à bout. Est-ce si difficile pour Bonnie de comprendre que si je fais ça, c'est parce que je l'aime ? Je resserre mon emprise autour de son poignet avant de gueuler : « Je t'ai dis de fermer ta putain de gueule, Bonnie ! J'te promets, si tu la ferme pas j'te prends contre ce poteau à la con et j'te démonte. ». Je plante mon regard dans le sien pour lui montrer à quel point je suis sérieux dans mes propos. Je desserre doucement mon emprise sur son poignet tout en le gardant entre mes doigts. Mais je me surprends à caresser sa peau avec mon pouce. Etre tendre avec elle, avoir un geste comme celui-ci, cela m'étonne moi-même. Mais paradoxalement à la haine et à la colère qu'elle m'inspire, je ne peux pas m'empêcher de me rappeler les gestes d'amour que je lui faisais, à l'époque. Ma main caresse son bras puis son épaule pour finir sur sa joue, que je caresse tout en continuant de la fixer. Je me mords la lèvre. J'ai l'envie irrépressible de l'embrasser mais à quoi cela sert ? Bonnie pensera qu'il s'agit-là d'une enième manipulation. En même temps, ce n'est qu'à moitié faux, à moitié vrai. « J'en ai marre d'être con. Con de toi. & pourtant, je n'arrive pas à être autrement. »
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Dernière édition par A. Clyde Eighmore le Mer 25 Avr - 20:19, édité 1 fois
Sujet: Re: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Mer 25 Avr - 19:59
Je le vois déglutir et je devine sa peur, plus que je ne la vois. Intérieurement, je jubile. Depuis mes seize ans, j'ai changé. Je ne suis plus l'adolescente, qui tremblait, l'arme au poing. Et, c'est en partie à cause de notre histoire. C'est en partie à cause de la peine qu'à provoquer sa perte, que je suis devenue ainsi. Il se saisit de mon poignet, me faisant sursauter. Il me pousse et mon dos heurte un lampadaire. Je tente de me libérer de son emprise, mais il me tient. Trop fort. Mon cœur cavale dans ma poitrine et ma respiration se fait laborieuse. Je déglutis à mon tour. Et pourtant, je n'ai jamais eu autant envie de le provoquer. Je n'ai jamais eu autant envie que l'éclat de sérieux, dans ses pupilles, se concrétise.
« J'suis à toi, alors vas-y, Clyde ! Vas-y, t'attends qu'ça ! Me prendre, me marquer de tes mains, violemment, et me laisser tomber ! Encore ! Vas-y qu'est-ce que t'attends ?! »
J'écarte mon bras libre, me reculant un peu plus contre le lampadaire. Mais, son emprise se desserre doucement. Néanmoins, il ne retire pas sa main et je sursaute en sentant une douce caresse. Mes yeux se tournent et je regarde ses doigts caressant ma peau. Ça semble tellement normal. Tellement simple. Alors qu'il déplace sa main contre ma peau, mes yeux suivent le mouvement. Lentement. Sans jamais le lâcher. Ses doigts touchent ma joue et je plonge mes yeux dans les siens. Il se mord la lèvre, et ma main vient caresser sa joue. Lentement. Comme dans le passé. Quand il parle, je ferme les yeux. Ma tête part en arrière, s'appuyant contre le lampadaire. Et je reste, comme ça. Appuyée contre un stupide lampadaire, ma main sur sa joue. La sienne sur ma peau. Les yeux clos, complètement abandonnée. Lentement, je rouvre les yeux.
« J'en ai marre de tout ça, Clyde. De c'qu'on fait. De c'qu'on est devenu. J'en peux plus … J'ai jamais arrêté de t'aimer ... Jamais. »
J'ai murmuré, si bas, que j'ignore s'il m'a entendu. Pourtant, je n'ai jamais détourné les yeux de son regard. De son visage. Mon pouce bouge sur ma peau et frôle sa lèvre inférieur. Mes yeux dévient ses lèvres, que je fixe. Un long moment. Finalement, mes deux pupilles vertes reviennent sur ses yeux. Je pousse un profond soupir et essaie de calmer le rythme infernal de mon palpitant. Ma main libre, celle qu'il tenait, cherche son homonyme masculin. Une fois trouvé, j'entrecroise et les serre. De toute mes maigres forces. Les mots franchissent mes lèvres, sans que je n'ai le temps de m'en rendre compte.
« Juste … Embrasse-moi, Clyde ... »
Je serais prêtre à me jeter à ses genoux, juste pour sentir la douceur de ses lèvres contre les miennes. Juste quelques secondes. Juste le sentir contre moi, comme ça. Qu'il me fasse la haine, ou l'amour, contre ce lampadaire, aux phares, n'a plus aucune importance. Tant que ses lèvres sont liées aux miennes, tout ira. Du moins, je ne voulais pas penser à autre chose. Je ne voulais pas de son refus. Tout simplement parce que je n'y survivrais pas.
Sujet: Re: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Mer 25 Avr - 20:21
NICE TO MEET YOU . . . AGAIN. / BONNIE & CLYDE
Me battre contre elle, contre l'amour que j'éprouve, c'est me battre contre moi-même. Que je le veuille ou non, Bonnie est dans ma peau, marquée au fer rouge. Elle est mienne et je suis sien. Je ne peux pas me passer d'elle. Elle est plus que ma drogue, plus que ma raison de vivre : elle est ma vie. Adolescent, j'ai toujours pensé que c'était des conneries d'être dépendant d'une autre personne. Pourtant, à vingt-cinq ans, environ dix ans plus tard, c'est ce qu'il m'arrive. & ça dure, ça continue, ça blesse. Ses doigts se mêlent aux miens, m'arrachant une série de frissons. Je me mords la lippe inférieure, à nouveau, alors qu'elle clâme qu'elle m'appartient, que je peux faire ce que je veux d'elle et qu'elle n'a jamais cessé de m'aimer. Je souris. Et cette fois-ci, ce n'est pas par sadisme. Je souris parce que je suis heureux, tout simplement. Mais je le sais, le bonheur n'est qu'éphèmere avec elle. Alors pourquoi je souris, putain ? Je ne comprends rien et à ce moment-là, où Bonnie me demande de l'embrasser, je ne veux pas comprendre. Tant pis, je remets cela à plus tard. Je me soumets. J'approche mon visage du sien, toujours en caressant sa joue. Je sens son souffle sur mes lèvres et je suis prêt à parier que la réciproque est valable. « Il n'y a qu'une seule arme qui m'a toujours effrayée chez toi Bonnie. C'est ton corps. », je souffle. Doucement, je dépose mes lèvres sur sa joue, au coin de ses lèvres seulement. J'ai peur de l'embrasser. J'suis comme un gamin qui va faire un bisou à la fille sur qui il a craqué depuis des mois. Sauf que je ne suis plus un gamin, je n'en ai jamais été un depuis que je la connais. J'étais déjà un adulte de vingt ans, à l'époque et c'était elle la gamine. Maintenant, c'est une femme. Encore plus désirable que par le passé avec ses formes généreuses qui me donne une envie : les flatter, les caresser, les cajoler. Finalement, je succombe et je l'embrasse, chastement, avec retenue. Puis, je détache mes lèvres des siennes tout en gardant ma main dans la sienne. « Je suis faible, je t'ai obéïs : je t'ai embrassé. ».
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Dernière édition par A. Clyde Eighmore le Mer 25 Avr - 22:57, édité 1 fois
Sujet: Re: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Mer 25 Avr - 22:42
Son visage s'approche du mien et un sourire étire mes lèvres. Il ne fuit pas. Pas cette fois. Sa main ne quitte pas ma joue. Rapidement, je sens son souffle heurter mes lèvres. Je m'enivre de cette sensation, comme une droguée en manque de sa coke. J'avale difficilement et déglutis à sa phrase. Mon corps ? Une arme ? Ce tas d'os qui l'effraie ? Je m'apprête à riposter, à le contredire, parce que finalement, j'aime ça, mais il pose ses lèvres sur ma joue. Puis au coin de mes lèvres. Mes paupières se ferment. Et je ressens, simplement. Mon coeur accélère sa cadence. Tout comme ma respiration. Tout comme la première fois, quand j'avais seize ans. Mes mains serrent les siennes, et je le supplie. Je le supplie de me donner ce que j'attends. Depuis des années.
« Clyde ... »
Nos lèvres se touchent, chastement. Et j'ai l'impression de revivre. L'impression que mn coeur rebat, normalement. J'ai l'impression qu'il est redevenu le Clyde de mes seize ans. Celui pour qui j'aurais fais n'importe quoi. J'ai toujours trouvé ça stupide et idiot. Avoir l'impression de renaître après un baiser. Et pourtant, aujourd'hui, c'est le cas. Trop vite, il éloigne son visage du mien. Sa phrase ne m'atteint pas. Je ne l'entends pas. Je lâche ses mains et prends son visage entre mes doigts. Mes lèvres se posent brutalement sur les siennes. Presque dévorante, presque provocatrice. J'ai ce besoin, viscéral, vital même, de l'embrasser. Violemment. Et malgré tout, mes lèvres plaquées contre les siennes, je souris. Il est faible. Il m'a obéit. Il m'a embrassé. Il va souffrir. Je vais lui broyer le coeur, comme il l'a si souvent fait dans le passé. Mes lèvres se détachent des siennes.
« Viens … viens avec moi, s'il te plaît. »
Mon front repose contre le sien. Nos souffles se mêlent. Je le regarde, sous mes cils. Il est là. Juste là. À portée de main. La supplique est peut-être de trop. Je m'éloigne de lui, lentement. Je ne veux pas que ce moment se termine, qu'il se rompe. Et que tout finisse. Que tout s'arrête, pour recommencer ce jeu pervers. Je noue ma main à la sienne. Comme avant. Même si j'ai grandis. Même si je suis passée de petite adolescente française, à jeune femme sanguinaire, sa main recouvre toujours la mienne. Comme avant. Un sourire étire mes lèvres. Malgré moi, au fond de mon être, alors que l'on s'enfonce dans la ville, nous dirigeant vers l'endroit où je vis, je sais que rien ne sera jamais comme avant. Ce sourire, presque de bonheur, qui m'a effleuré quelques minutes plus tôt, s'efface. Il est là. Juste là. Et doucement, je referme ma mâchoire acérée sur son cou. Intérieurement, je jubile. Il aura mal. Autant que moi, j'ai eu mal.
Sujet: Re: bonnie&clyde Ҩ nice to meet you . . . again. Mer 25 Avr - 22:59
NICE TO MEET YOU . . . AGAIN. / BONNIE & CLYDE
Cela me brûle de ne l'embrasser que chastement. Mais j'ai peur qu'en étant brutal trop rapidement, Bonnie pense à une nouvelle manipulation. A cet instant-là, c'est tout ce qui me repousse : la manipulation, l'hypocrisie. En cinq ans, c'est la première fois que j'ai l'impression de re-devenir le Clyde d'avant. Le gentil, le doux. Elle pose ses mains sur mes joues et m'embrasse à nouveau, avec empressement et passion. Du moins, c'est l'impression que je ressens. « Viens … viens avec moi, s'il te plaît. ». Je ressens cela comme une supplication et je fonds. Comme un con, que j'ai toujours été d'une manière ou d'une autre, je rentre dans son jeu mais ce que j'ignore, c'est que la bataille s'est inversée : désormais, je ne suis plus le loup. Je suis la biche, celui de nous deux qui va être tourmenté. Mais ça, je l'ignore totalement. Parce Bonnie me fait les yeux doux, qu'elle me regarde en souriant et qu'elle me tient la main. Sans que j'ai le temps de répondre quoi que ce soit, on a déjà commencé à marcher. Vers chez elle. Comment je le sais ? Il m'est déjà arrivé, en deux mois, de venir observer ses aller-retour pour filtrer les gens qui y rentrent en sa compagnie. Mais c'est la première fois en 5 ans que je m'apprête à découvrir la femme qu'elle est devenue jusque dans ses habitudes de vie. A cet instant-là, marchant dans les rues de la ville en sa compagnie, je ne pense à rien. Juste à elle, à notre histoire, à l'amour qu'elle m'inspire. Mais j'aurais dû réfléchir avant d'accepter de la suivre. Vraiment. Parce qu'elle allait piétiner mon coeur comme je l'avais fais tant de fois en 5 ans. J'allais devenir l'agneau, son divertissement. La salope !