Encore une autre insomnie. Incapable de fermer l'oeil sans se bourrer de médicaments. Cette impression de vivre au ralentit, de ne plus pouvoir bouger sans se remémorer le passé. Rien ni personne ne pouvait reculer le temps. Ce qui était fait, était fait. Les premiers rayons du soleil s'affichait sur le mur dans mon odieuse chambre alors que les heures étaient encore endormies. Je fermai les yeux, me remémorant le fameux soir où la copine de mon meilleur ami était venue me voir en pleurs. Quel idiot! J'aurais du la laisser dans sa merde toute seule, dans leur merde. Je n'avais pas à gérer leur histoire à deux balles.Je m'en foutais complètement, c'était le soucis de mes cadets. Je pouvais toujours sentir la douceur électrique de ma main lorsqu'elle avait effleuré ses lèvres. J'en frissonnais toujours. Jamais je n'aurais du m'occuper d'elle avec autant d'attention et de réconfort. J'étais persuadé qu'elle lui avait craché le morceau pour avoir la conscience tranquille. Il suffisait juste de reporter la faute sur ce stupide Tyler. J'ai toujours eu bon dos, mais pas pour des conneries pareilles. Connaissant bien Edward, je doutais qu'il allait réagir par la fuite. Mais qu'avait-elle gagner à dévoiler notre secret commun? Rien! Mais elle avait tout perdu. Je quittai mon lit et me roulai déjà un premier pet dès le matin. Je m'en foutais de ce qu'on pouvait bien penser de moi. Depuis que mon meilleur pote s'était barré, je consommais deux fois plus de la drogue pour oublier à quel point mon existence me rendait malheureux. Je respirai le roulé amoureusement, comme si c'était la dernière chose avec laquelle je pouvais éprouver un peu d'amour propre. Mais l'odeur d'Izzie me revenait comme ci comme ça, aux moments où je ne m'y attendais pas. Son parfum si captivant s'était imprimé dans mon nez. Je me dirigeai vers la fenêtre et l'ouvrit à moitié. La flamme ruisselante de mille feu alluma mon joint que je portai ensuite à ma bouche. Une seconde, deux secondes, trois secondes, je souris. Ma tête se posa contre la vitre, d'un air rêveur. Des images défilaient comme un film en accéléré. Les traits de mon visage se durcirent. J'avais la rage qui bouillonnait en moi. L'envie de tout casser pour calmer les nerfs me démangeait les mains. J'inspirai et j'expirai la fumée d'un rythme constant. J'étais un robot de la société. Puis soudain; trou noir. Mon crâne cogna la sol, je m'étalai de tout mon long. Mes paupières étaient lourdes, très lourdes. Je n'écoutais plus les battements de mon coeur, ni même ma respiration. Je ne ressentais plus rien. C'était fini. J'étais en hyper-vie. Je sursautais quelques heures après en entendant mon téléphone vibrer. Ma tête pesait beaucoup pour mon corps en charpente. J'attrapai difficilement mon portable tout en veillant à ne pas me lever trop vite. Seulement, je n'avais droit qu'à un appel en absence de Sue. Je clignai mes yeux pour essayer d'y voir plus clair quand je remarquai qu'il était déjà presque huit heures du soir. J'avais donc dormi, j'avais réussi, mais pendant une journée entière. Je ne devais pas mériter ça. Je ne voulais pas vivre la nuit comme les chauves-souris, c'était ridicule. Je réfléchissais, encore et encore, même pendant que je prenais la douche. Je refusais catégoriquement de voir Izzie, d'accord, mais ça ne me menait nulle part. Je devais la voir. Malheureusement, j'avais effacé son numéro de mes contacts pour ne plus avoir d'emmerde. Quel con, j'étais! Je devais passer à l'improviste comme elle l'avait fait avec moi quelques semaines plus tôt. Avant de me rendre dans l'appartement qu'elle partageait avec Ed, j'avais bu quelques softs à un bar du coin histoire de me motiver. Ou plutôt, j'avais trop bu. Encore une fois. Mais peut importe, ce n'était pas pour cette raison que j'allais faire demi-tour. C'était ce soir ou jamais, je le sentais. Devant la porte de leur appartement, je peinais déjà à ouvrir la porte. Je jurai agacé. La porte défoncée, je m'infiltrai à vive allure dans le salon. Il n'y avait personne, du moins c'est ce que je croyais. J'observai avec un petit sourire narquois les meubles et les objets toujours à leur place. Izzie n'avait pas retiré les photos d'Edward sur les étagères. Je ris quand la jeune Bowers afficha sa tête hors du canapé. Elle avait l'air apeurée. Il y avait de quoi! Je pris appuis contre le mur le plus proche pour ne pas m'effondrer à terre comme une personne alcoolique. Je ne l'étais pas! Mais le fait qu'elle s'amusait à hausser le ton sur moi me mettant de plus en plus en colère. Je tapai du poing sur un meuble pour qu'elle se taise. Elle sursauta. « Ferme la sale chienne!» m'écriai-je en quittant le mur. « Car, ouais, après tout, t'es bonne qu'à ça! Tu kiffes hein? De t'envoyer en l'air avec le meilleur ami de ton mec! T'es qu'une grosse merde Izzie. Je comprends vraiment pas pourquoi Ed t'a choisie. T'as pas de cerveau ou quoi? Comment as-tu eu la brillante idée de lui avouer tout? Ne serait-ce pas de la trahison? » je ricanai de plaisir en me rapprochant d'elle. Mais mon sourire se transforma vite en dégoût. Je la regardais comme si c'était la chose la plus immonde à mes yeux. J'attrapai son bras fermement et réduit la distance qui nous séparait. Je pouvais lire l'angoisse sur son visage. Je serrai les dents. « Où est-il? Où est Edward? Je te préviens tu as intérêt à cracher le morceau ou je te tue! Et je te vide de tout ton sang pour le boire ensuite sur ta tombe.» Je la relâchai violemment en pestant. J'attendais une réponse sa part, une moindre réaction. Elle allait payer cher ce qu'elle m'avait fait. Personne n'avait le droit d'humilier ma confiance comme elle l'avait fait. Ma tête tournait avec le poison qui circulait dans mes veines, mais j'arrivais toujours à la voir se relever pour me faire face. J'étais dopé à du deux-cents pour cent et j'étais prêt à tout pour savoir la vérité. J'étais incapable de lire dans ses pensées, mais elle avait l'air aussi dégoûtée que moi. Mon coeur accélérait son rythme ainsi que mon souffle qui se mêlait toujours à de la colère. Ses prunelles brillaient comme des diamants fissurés, que j'avais fissuré. Juste une réponse et j'éviterais ensuite de commettre le pire.