Sujet: ROAD 531 - BREAKDOWN AGAIN (lenny) Dim 13 Mai - 17:08
ROAD 531 BREAKDOWN AGAIN ft LENNY
RAMSEY LEWIS - MIGHTY QUINN
J’étais désemparée. Ma vie était totalement confuse. Je ne savais plus ce que je voulais. Je me retrouvais seule, à des kilomètres, confrontée à un salaire misérable. Je n’arrivais même pas à trouver un travail comme assistante d’avocat. J’avais réussi pourtant. Je ne comprenais plus rien, mes envies étaient floues, mes convictions étaient saccagées, mes idées avaient changé. Alors j’ai pris ma voiture, et conduit, conduit là où personne ne pouvait me voir. Drôle d'envie, sachant que je ne connaissais personne, juste des têtes que je croisais au Muffy’s, des gens qui m’étaient inconnus, qui me paraissaient faux. Je me garais en dehors de la ville, je pris ma boîte d’outils, et commençais à regarder sous le capot de ma vieille mustang de 92. Il y avait toujours des choses à faire sur le moteur, des vérifications, remettre de l’huile, n’importe quoi, tout. Je mis un vieux disque de jazz dans le lecteur, mis sur play, et profitais du soleil. La meilleure chose à faire. Sans réfléchir, je commençais à m'atteler sur ma voiture, que vous dire, ça me relaxait. J’avais mon whisky à côté de moi, mes clopes à disposition, et j’oubliais.
Raccommoder ma voiture me rappelait mon enfance. Ca me rappelait mes après-midis à observer mon père et mes frères jouer sur le tracteur, le réparer, le repeindre, changer les pneus et même à faire des courses de vitesse. L’odeur du blé sec me manquait, il faisait trop humide dans le Maine, le soleil tapait moins, les nuages étaient plus fréquents. Les animaux étaient différents. Mais au fond, c’était mieux. J’avais besoin de respirer. Je me devais d’oublier le décès de ma mère, les têtes du Tennesse toutes identiques, tous fans invétérés de football américain et de vaches. Je devais m’ouvrir au monde, je le savais, je le sentais. Mais combien de temps vais-je rester ici? Comment vais-je m’intégrer là où tout le monde se connaît depuis la naissance, se sont vu grandir? Comment vais-je supporter l’agitation inconnue qui vit à côté de moi? Combien de temps vais-je pouvoir fuir mon père? Je savais que je devais appeler, je le ferais. Dans la semaine, plus tard. Je vais devoir raconter à Paul comment sa Hanna vit à côté de son nouveau mari, celui qu’il pensait devenir un jour. Je devais arrêter de fuir, peut-être me poser. Accepter le passé, vivre loin. Je retournerais un jour à Nashville, mais je devais changer avant. Je le savais, je le sais.
Sujet: Re: ROAD 531 - BREAKDOWN AGAIN (lenny) Lun 14 Mai - 13:37
Pour Lenny, « week-end » rimait souvent avec « excursion ». Quelle que soit la météo, l’heure ou le moment, le jeune homme grimpait dans son van dés que l’envie lui en prenait et partait. Il roulait, roulait jusqu’à en avoir marre, jusqu’à trouver un coin tranquille ou il pouvait s’arrêter sans être déranger. Et là, en fonction de son humeur, il dormait, jouait de la guitare, chantait, ou ne faisait rien, tout simplement. Mais la plupart du temps, il profitait de cette isolation pour s’allumer un petit joint qu’il prenait grand soin de préparer dans les règles de l’art. Selon lui, c’était CA la vraie vie. Les gens ne l’avait pas encore découvert, voilà tout. Mais lorsqu’ils y gouteraient, ils sauraient que Lenny avait raison sur toute la ligne. En attendant, il était traité comme un gars bizarre et un marginal mais il n’en avait rien à faire. Il était tout simplement persuadé d’être du bon côté du mur qui le séparait du reste de la société.
Il devait donc être aux environs de seize heures lorsque Lenny se réveilla sous un arbre sans trop savoir où il était. Le vent qui commençait à souffler faisait bouger l’herbe qui lui chatouillait les pieds, et sans ça, le jeune homme aurait certainement encore dormi quelques heures. Après avoir baillé plus ou moins discrètement, et s’être étiré de tout son long, Lenny daigna enfin se lever. Il alla fouiller dans son van pendant quelques instants, et en ressortit avec tout le nécessaire pour se rouler un petit quelque chose pour la route. Les gendarmes, la police ? Ca ne lui faisait pas peur. Et de toute façon, ici à Arrowsic, il était plutôt rare d’en croiser au beau milieu d’un week-end aussi ensoleillé. Peut-être que comme Lenny, ces gens-là avaient compris le véritable sens de la vie, et la valeur de la tranquillité ? Allez savoir… D’un geste habile, l’étudiant termina son œuvre en quelques minutes seulement, et put porter le joint jusqu’à ses lèvres avant de l’allumer. Ce faisant, il se dirigea de nouveau vers son véhicule, et s’installa au volant pour rentrer chez lui car malgré tout, il avait aussi des obligations. Comme celle d’arroser les plants qui ornaient son balcon par exemple. Ou encore celle de nourrir John, son caméléon. Bref, faire la sieste en plein air et fumer n’étaient pas ses seules et uniques occupations.
Alors que le van Wolkswagen bleu et blanc se rapprochait de la petite ville d’Arrowsic, sa course se stoppa au bord de la route. En effet, Lenny venait d’apercevoir une voiture stationnée là, le capot ouvert et quelqu’un dont il ne voyait que les pieds et qui semblait essayer de réparer quelque chose. Intrigué et serviable, il n’avait pas hésité une seule seconde avant de s’arrêter et de quitter son véhicule, sans se préoccuper outre mesure du joint qu’il tenait toujours entre ses lèvres. En arrivant à hauteur du capot de la voiture, il fut surpris de se retrouver nez-à-nez avec une…fille. Et quelle fille. Au premier coup d’œil, Lenny avait remarqué qu’elle était plutôt pas mal. Un sourire aimable se dessina alors sur ses lèvres, comme pour essayer d’établir un contact sympathique avec elle. En effet, la jeune femme n’avait pas l’air spécialement souriante ni enjouée. « Hey ! J’ai vu que tu semblais avoir des problèmes alors j’me suis arrêté. J’peux t’aider ? »
désolée, c'est genre super court mais la prochaine fois, je ferais mieux rien que pour toi j'ai pas encore l'habitude de RP avec toi, si la prochaine fois je fais pas mieux, j'aurais le droit au fouet
Mon moteur allait bien, il n’y avait pas de problèmes majeurs. Tristement, je voyais ma thérapie s’alléger. Il y avait ce joint, qui posait problème. J’entendis un bruit, le temps que je me retourne une personne était devant moi. Une voiture était à trois mètres. Sa voiture -je supposais car elle allait particulièrement bien avec son allure- était un vieux van mercedes, hit des 70s. Bleu et blanche, c’était une voiture charmante. « Hey ! J’ai vu que tu semblais avoir des problèmes alors j’me suis arrêté. J’peux t’aider ? » Sur le coup, j’étais surprise par l’accent. Décidément, je vais prendre du temps à m’y habituer, il est vraiment mignon cet accent du nord. Et puis, je peux dire ce que je veux, ils diront la même chose à propos du mien. « Non, pas vraiment. » Je semblais peut-être un peu froide, mais ce n’était pas le but. Je n’avais pas dans l’idée de me faire des ennemis dès ma première semaine, et puis je n’ai pas envie de fuir encore dans une autre ville à cause de mon sale caractère. Autant que je commence à me socialiser, je m'occuperai de ma voiture plus tard. « Enfin, disons qu’elle n’a pas de problèmes. Ca me relaxe. » Je lui souriais, et en profitais pour le regarder d’un peu plus près, il avait une dégaine d’hippie attachant et un regard charmeur. Je n’avais aucune raison de me montrer impolie, ce n’était pas le Tennessee avec les machos qui courent sauter sur les demoiselles en détresse. Un hippie c'est censé se battre pour l'égalité de tous, non ? Et puis ils sont aussi censés être ouverts et accueillants. Mon dieu, je parlais comme mon père avec ses clichés. « Quoi que, tu saurais pas où on pourrait trouver un joint pour mon moteur ? Il est à deux doigts de sauter.. » N’importe quel garage avait ça, je n’aurais qu’à y passer sur mon chemin du retour. Puis, tout d’un coup, à la suite d’une aspiration, je sentie l’odeur de l’herbe. Je fis le rapprochement entre ce que cet inconnu fumait, et autour : c’était lui. Ca m’a fait rire. Je ne connaissais pas les gens du coin, mais l’envie me prenait. « Tu sais pas où je pourrais trouver de l’herbe par hasard ? » Je me surprenais moi-même, en général qui n’arrivait pas à dire plus de cinq mots à un inconnu, voilà que je lui demandais conseil sur plus de deux choses. Après réflexion, je passais déjà pour une folle toxico avec sa voiture et sa question directe.
Sujet: Re: ROAD 531 - BREAKDOWN AGAIN (lenny) Mer 16 Mai - 23:17
Alors que Lenny arrivait tout sourire pour aider celle qui semblait être en détresse au bord de la route, il fut assez rapidement refroidit par la réponse de cette dernière. Un simple « Non, pas vraiment. », sec, sans un sourire : le décor était planté. Lenny haussa les sourcils un instant, puis laissa finalement échapper un petit rire en tirant une bouffée sur le joint qui ornait toujours le coin de ses lèvres. Il était mal tombé. Soit. Cette fille avait l’air de s’y connaitre, peut-être même plus que lui. En effet, elle semblait disposer de tout un tas d’outils que le jeune homme n’avait même jamais croisé au cours de sa vie. Ne se laissant néanmoins pas impressionner, il reprit d’un ton posé. « Je demandai juste… au cas où ! » Comme pour se justifier, c’est ce moment là que son interlocutrice choisit pour lui annoncer que c’était sa façon à elle de se « relaxer ». Bien. Cette fois-ci, Lenny eut la certitude qu’il était tombé sur une fille bizarre. Mais la bizarrerie ne lui faisait pas peur, bien au contraire. La plupart du temps et aux yeux de bon nombre de gens à Arrowsic, c’est lui qui jouait ce rôle. Alors le fait de voir ça sous un autre angle avait quelque chose de vraiment amusant.
« Quoi que, tu saurais pas où on pourrait trouver un joint pour mon moteur ? Il est à deux doigts de sauter.. » Dans un premier temps, Lenny haussa les épaules en grimaçant. Comme s’il avait une tête à savoir où on pouvait trouver ce genre de choses… Puis, en réalisant le double sens de sa question, il se mit à sourire. S’il savait où on pouvait trouver un joint ? Mieux que personne ! Pas exactement le même type de joint mais soit, c’était toujours bon à prendre. Fier de sa blague, il se contenta de rire intérieurement histoire de ne pas froisser l’inconnue en face de lui. Mais contre toute attente, cette dernière sembla aller dans son sens. Il la vit brièvement humer l’air environnant, puis se retourner vers lui. Lenny posa un regard plein d’interrogations sur la jeune femme, qui daigna finalement en venir aux faits en lui demandant où elle pouvait se procurer de l’herbe. L’étudiant eut alors un bref regard vers le joint qui pendait en dehors de sa bouche, puis se mit à rire. « Bah… ça dépends. Je ne renseigne pas n’importe qui ! » s’autorisa-t-il à répondre d’un air quelque peu provocateur. L’audace dont elle venait de faire preuve semblait intéressante, et Lenny était de plus en plus intriguée par cette nouvelle rencontre.
Le jeune homme s’approcha de la voiture, pour finalement y prendre appui puis reposa ses yeux sur l’inconnue. Si elle était vraiment intéressée, Lenny voulait en savoir plus sur elle et tout dans son attitude et ses paroles montrait qu’elle ne connaissait pas Arrowsic. « Tu es nouvelle ici hm ? Tu viens d’où ? »
Sujet: Re: ROAD 531 - BREAKDOWN AGAIN (lenny) Jeu 17 Mai - 16:13
« Bah, ça dépend. Je ne renseigne pas n’importe qui ! » J’eus envie de rire, il ne manquait pas d’humour cet hippie. Il osait dire haut et fort ce qu'il pensait, au moins il avait cette qualité que je croyais disparue. Je m'étais habituée au silence, ou à l'habitude. Plus rien ne me semblait nouveau depuis quelques mois désormais. « Moi, c’est Amelia. » disais-je en lui adressant un sourire. Je n’étais tellement plus habituée à faire des rencontres, ces derniers temps j’aimais rester seule, entourée de ma famille, les cheveux, les prés. Je me retrouvais confronter à la nouveauté, et ça ne me déplaisait pas plus que ça au final. Qu’est-ce que ça pouvait m’apporter de mauvais au fond, mis à part de m’ouvrir et découvrir ? Autant essayer, et je pouvais toujours fuir ensuite, après tout, je commençais à être douée pour ce genre d'escapade, enfin je le croyais.
C’était bien lui qui fumait, ça se voyait dans son regard, c’était écrit partout sur lui. Il avait ce sourire d'un enfant coquin, fier de sa bêtise, qui ne s'excusera pas. Le bonheur semblait si facile à ce moment que je me sentais heureuse et simple. Il vint s’asseoir contre la voiture à mes côtés. « Tu es nouvelle ici hm ? Tu viens d’où ? » C’était sûrement ça le problème des petites villes, ils se connaissaient tous. Certains ne pouvaient d'ailleurs quitter cet endroit dans lequel ils sont nés, comptant bien y mourir. « Mon accent est si flagrant hein. » Je rigolais légèrement, évidemment, je prononçais pas vraiment la fin des mots, au contraire de cette région. « Je viens de Nashville, je suis arrivée il y a quelques jours. Je suis venue en voiture, alors je voulais m'assurer qu'elle se portait toujours bien. » Ma voiture était mon bébé, ma seule responsabilité depuis mes seize ans, je n'en avais pas vraiment acquise de nouvelle depuis. Je me rendis compte que je parlais d'elle comme d'une personne, cela sonnait bizarrement. C’était à peine de dire, mais je me trouvais plutôt satisfaite dans mon malheur au final, j’avais déjà un travail même si je comptais faire un peu mieux. Je ne comptais pas passer ma vie être serveuse, je souhaitais me trouver quelque chose d’un peu plus convenable. Je ne savais pas encore très bien si mon séjour dans cette ville allait durer ou s’il fallait mieux encore voyager, peut-être dans une ville encore un peu plus grande. « Tu es né ici ? » Je commençais à m’intéresser à cette nouvelle rencontre de plus en plus ; il semblait ouvert, sympathique et joyeux. Tout ce que je ne trouvais plus dans mon ancienne ville. Paul avait raison, Hanna était comme un aimant de gentillesse, elle ne pouvait s’attirer dans des endroits mesquins et mauvais, là où elle allait la gentillesse suivait toujours. Elle aimait le bonheur simple et pur, qui pouvait lui reprocher.
Sujet: Re: ROAD 531 - BREAKDOWN AGAIN (lenny) Sam 19 Mai - 11:57
Malgré la pseudo-méfiance de Lenny, la jeune femme semblait tout à fait bien le prendre puisqu’elle se mit à rire avant de se présenter. Amelia, elle s’appelait donc Amelia. Et effectivement, l’étudiant avait beau chercher dans sa mémoire quelque peu embuée, il n’avait pas le souvenir d’avoir déjà entendu ce prénom auparavant. Hochant la tête en guise de réponse, il se contenta d’ajouter un bref : « Appelle-moi Lenny » Ca ne faisait même pas cinq minutes qu’il avait stoppé son van sur le bord de la route et, même si cette entrevue avait plutôt mal commencé, les présentations étaient déjà faites. Comme quoi, un simple petit joint pouvait bel et bien détendre l’atmosphère et changer du tout au tout le profil d’une rencontre. Néanmoins, dans l’esprit de Lenny, cette fille s’était simplement radoucie parce que tout à coup, elle avait été intéressée. S’il n’avait pas eu ce joint entre les lèvres l’étudiant aurait pu parier qu’elle l’aurait renvoyé dans son van miteux sans aucun ménagement. Mais n’était pas du genre à s’arrêter à ce genre de détails, il s’installa contre la voiture et continua cette conversation en demandant à Amelia d’où elle venait.
En entendant l’allusion qu’elle faisait à son accent, Lenny se mit à sourire. En effet, et même s’il ne l’avait remarqué qu’inconsciemment, sa façon de parler trahissait le fait qu’elle venait de loin ou du moins, pas de la même région que lui. « Je viens de Nashville, je suis arrivée il y a quelques jours. Je suis venue en voiture, alors je voulais m'assurer qu'elle se portait toujours bien. » Hochant une nouvelle fois la tête, Lenny répondit : « Oh je vois. Est-ce que tu fais un genre de road trip ? Tu ne viens pas t’installer à Arrowsic, si ? » Même s’il adorait cette ville plus que tout, le jeune homme était bien conscient qu’elle ne convenait quasiment qu’à lui. Le calme et le manque constant d’animations ou d’activités en faisaient fuir plus d’un, et il lui paraissait donc plutôt improbable qu’une fille comme elle vienne ce perdre dans une ville comme ça. Sur ces considérations, Lenny afficha un nouveau sourire quand elle lui demanda s’il était né ici. Est-ce que ça se voyait tant que ça ? « Oui ! Et j’ai jamais bougé ! Fun, hein ? » ajouta-t-il d’un ton faussement dépité, rentrant indirectement dans le jeu de tous ces gens qui trouvaient la ville ennuyeuse au possible.
Tirant une dernière fois sur son joint, Lenny le prit ensuite entre ses doigts et le tendit à sa voisine sans même la regarder. Pour ce qu’il en restait, il pouvait bien la laisser finir. Et puis inconsciemment, le jeune homme savait qu’il pouvait partager avec elle. Sans savoir si c’était le fait qu’elle voyage seule en voiture comme une aventurière, ou qu’elle lui ait directement demandé de l’herbe, Lenny avait comprit qu’il avait à faire à une habituée, et il ne rechigna donc pas à partager son bien avec elle.
Sujet: Re: ROAD 531 - BREAKDOWN AGAIN (lenny) Lun 21 Mai - 23:07
Il m’apprit à son tour son prénom, Lenny. Probablement un raccourci, qui sait. Il n'avait pas l'air de vouloir approfondir sur le sujet, on passa à autre chose. « Oh je vois. Est-ce que tu fais un genre de road trip ? Tu ne viens pas t’installer à Arrowsic, si ? » Il disait ça d'un ton décadent, comme si s'installer à Arrowsic s'approchait d'une folie honteuse. Décidément les gens de cette ville étaient curieux, et se permettaient de poser des questions gênantes à n’importe qui. Peut-être ne l’était-ce pas pour tout le monde, d'être gêné par des questions si simples, mais face à lui, je me rendis compte, que je n’en savais rien, je n'avais pas de réponse à sa question. Même pas une ombre d’idée me venait à l’esprit. Un peu embarrassée, autant faire la totale, et dire la vérité. « Honnêtement, j’en ai aucune idée. Road trip, euh, non, peut-être ; quant à l’installation, pourquoi pas, c’est si horrible ici ? » disais-je avec un petit rire, il semblait étonné que quiconque puisse être intéressé par cette ville, probablement beaucoup trop calme à son goût ou voire le contraire. En revanche, moi, il me fallait le vent dans les cheveux pour pouvoir survivre ; être entourée de grands bâtiments, de taxis jaunes, de bruits odieux de grandes villes ; tout ça, c'était très peu pour moi. « Je squatte chez mon ex-belle soeur pour le moment, tu connais peut-être ? Hanna, une jolie fille, grande, élancée, brune aux yeux bleus clairs? Elle s’est mariée avec un Tom il y a quelques années. » Tom était un natif de la ville, j’allais avoir la certification que tout le monde se connaissait dans quelques secondes. Quant à Hanna, il était dur de passer à côté à d’elle, elle était si belle... Il semblait amical, je doute qu’il ait beaucoup d’ennemis. Je lui demandais s’il était né ici, et comment avec un certain dédain il me répondit « Oui ! Et j’ai jamais bougé ! Fun, hein ? » Sur le coup, je ne savais pas vraiment si c’était de l’ironie, de l’humour noir, ou simplement de l’honnêteté. On sentait chez lui une sorte d'imprécision vis-à-vis d'Arrowsic. « Je n’ai quitté qu’une fois le sol américain pour aller à Tijuana, et sinon, et je n’ai pas du faire la moitié des états américains.. C’est un peu une première pour moi, d’être ici. Voyager n'est pas dans mes habitudes. » avouais-je, d’un ton naturel ; je m’ouvrais plus facilement que je ne pensais, je me surprenais moi même. J'aurais adoré voir le monde, parcourir les sept mers, mais soyons honnête, on a les moyens ou on les a pas.
Gentiment, il me tendit le joint, son regard pointé vers l'horizon. J'acceptais, un peu gênée d'une générosité si simple et amicale. Je pris une inspiration, fis ressortir la fumée délicatement, en jouant avec. Faire des ronds, des fontaines, même avec des cigares j'adorais. Chacun ses jeux d'enfants. Je me sentis complète l'instant d'un moment ; face au soleil léger du nord qui nous contemplait d'une manière arrogante, fixé dans le néant.
Sujet: Re: ROAD 531 - BREAKDOWN AGAIN (lenny) Dim 27 Mai - 21:52
« Honnêtement, j’en ai aucune idée. Road trip, euh, non, peut-être ; quant à l’installation, pourquoi pas, c’est si horrible ici ? » Bien, visiblement la jeune femme ne savait pas ni comment ni pourquoi elle avait atterri à Arrowsic. Et ça n’étonnait que très moyennement Lenny. En général, on ne venait pas ici pour y venir. Tous les visiteurs qu’il avait croisé ou presque étaient arrivés ici par hasard, où s’étaient arrêtés là simplement pour faire une pause dans un voyage qui les emmènerait bien plus loin. Arrowsic n’était pas horrible à proprement parler, mais Lenny se savait être un des rares à réellement apprécié cet endroit. « Oh non… enfin, pas pour moi. Mais je pourrai presque parier que si tu demandes aux trois quarts des autres habitants ici, il s te répondront différemment. » Voilà donc un nouveau point sur lequel le jeune homme était original. En fait, quel que soit le sujet, il était particulièrement rare qu’il partage le même point de vue que quelqu’un d’autre. Non pas qu’il soit têtu ou qu’il ait l’esprit de contradiction, Lenny voyait simplement les choses autrement, la plupart du temps. C’était d’ailleurs une des raisons principales pour lesquels il était considéré comme un marginal un peu bizarre aux yeux d’un grand nombre d’habitants de la ville.
« Je squatte chez mon ex-belle sœur pour le moment, tu connais peut-être ? Hanna, une jolie fille, grande, élancée, brune aux yeux bleus clairs? Elle s’est mariée avec un Tom il y a quelques années. » Lenny se retourna vers sa voisine en arquant un sourcil. Croyait-elle vraiment que tout le monde se connaissait ici ? Bon, dans un sens, cette légende contenait une part de vérité mais tout de même ! Des brunes aux yeux clairs, il en connaissait un paquet, et la plupart d’entre elles plutôt intimement… Du moins assez pour se souvenir qu’aucune d’elles ne s’appelait Hanna. Mais d’après la description qu’il en avait eut, Lenny espérait bien pouvoir la rencontrer un jour. « Hm, non, ça me dit rien… Tu me la présenteras et je te dirai… » lâcha-t-il plus ou moins subtilement, en esquissant un petit sourire en coin.
Lorsqu’Amelia lui apprit que le fait de voyager était plutôt nouveau pour elle, le jeune homme se contenta de hausser les épaules. Après tout, il n’avait jamais vraiment bougé d’ici et il ne s’en portait pas plus mal. Il avait ici tout ce dont il avait besoin, il avait trouvé son équilibre et l’envie d’explorer d’autres horizons n’était pas spécialement pressante. « Si tu as tout ce que tu veux à un endroit, pourquoi aller le chercher ailleurs ? » Telle était sa philosophie, qu’il récita à haute voix sans vraiment y faire attention. Puis, dans un élan d’amabilité, Lenny tendit la fin de son joint à la jeune femme qui sembla un peu hésiter avant d’accepter. « Alors ton truc, c’est les voitures ? Tu es genre mécanicienne ou un truc comme ça ? Tu peux réparer mon van si un jour il décide de me lâcher ?! »
Sujet: Re: ROAD 531 - BREAKDOWN AGAIN (lenny) Dim 3 Juin - 15:00
Spoiler:
comment il est trop beau ton nouveau vava
« Oh non.. enfin, pas pour moi. Mais je pourrai presque parier que si tu demandes aux trois quarts des autres habitants ici, ils te répondront différemment. » Je le croyais, même si je trouvais ça horriblement dommage. L’effet des petites villes parfois casse les gens qui ont des rêves digne de Los Angeles ou New York ; cet attrait de la richesse, de l’envie d’accéder à quelque chose de plus grand que soi attire beaucoup. Heureusement, je n’en faisais pas partie, plus j’étais discrète, dans mon monde ; le mieux j’étais. Être avocate allait m’obliger à devenir plus ouverte, mais c’était une bonne cause. J’étais prête à défendre des malfrats, mais merci Dieu, j’allais éviter les malfrats de New York et de Los Angeles. J’aime trop l’air pur pour aller m’enfermer dans une jungle de béton.
« Hm, non, ça me dit rien... Tu me la présenteras et je te dirai... » Il souriait à cette phrase ; peut-être n’avait-il pas compris le sens de mariée, mais je faisais assez confiance à Hanna pour savoir que son mari n’avait rien à craindre ; et dans tous les cas, tant que ça ne touchait pas Paul, elle pouvait faire ce que bon lui semblait. « Avec plaisir. » disais-je, d’un ton nonchalant, mais avec un peu d’humour dans la phrase. Il semblait amusée par les filles ; qui ne l’était pas. J’avais toujours trouvé ça fascinant, chez les garçons, ce qu’ils étaient capables de faire pour en mettre une dans leurs lits. Ca m’amusait, mais de loin ; tomber dans leur piège est une autre déception que je préférais m’éviter. « Si tu as tout ce que tu veux à un endroit, pourquoi aller le chercher ailleurs ? » Il le disait d’un ton si naturel, que ça en était bouleversant : il était précis sur le fait d’avoir tout à côté de lui. Ca m’étonnait, car quel homme peut vivre sans but à atteindre ? N’est-ce pas ça, le rêve ? D’imaginer ce qu’il nous manque, ce qui pourrait totalement nous combler et nous envoyer dans un bonheur absolu ? Malheureusement pour moi, je n’avais toujours pas trouvé cette parle rare ; ce qu’il me manquait, je ne savais pas encore ce que c’était. « Alors ton truc, c’est les voitures ? Tu es genre mécanicienne ou un truc comme ça ? tu peux réparer mon van si un jour il décide de me lâcher ?! » Je souris, je ne savais pas comment je pouvais me qualifier, mais je pensais en être capable. « En fait non, je viens de finir mes études de droit. » Je me sentais un peu ridicule, comme si ce n’était pas envisageable, que moi, Amelia, puisse ressembler à une avocate, c’était comme hors de propos. « Mais, j’ai appris tous ces trucs dans la ferme de mon père. J’essayerai du mieux que je peux, mais si c’est un vieux moteur, je pourrais y arriver! » Les vieux moteurs étaient beaucoup plus simples que les récents ; désormais les créateurs d’automobiles vous font des moteurs super sophistiqué pour s’assurer que vous n’y touchez pas ; que vous envoyez délicatement votre petite voiture chez le fabriquant, histoire de gagner plus d’argent. A l’époque, ils ne pensaient pas comme ça, leur moteur était facile d’accès, donc facile à réparer.