i wish we could switch up the roles

Une nouvelle vie, plus calme, plus sereine s’offre à moi à Arrowsic. Le stress de New-York a laissé place à une ville tranquille, les gens sont souriants et accueillants. Mais ça n’est pas ce qui me rend le plus heureuse. Le constant sourire sur mes lèvres est provoqué par Blake. J’avais peur que ça se passe mal. Qu’il repousse son fils. Puis finalement, contre toute attente, il m’a surprise. Il accepte de voir son fils, de rire avec lui, de partager des choses. Je pensais sincèrement qu’il n’aurait pas accepté si facilement cette paternité. Tout se fait en douceur et c’est normal, mais c’est déjà tellement beau. Mon fils a le sourire à chaque instant et lorsqu’il sait qu’il va voir son père, ne serait-ce que pour une heure, il est content. Et ça, ça vaut tout l’or du monde. Je sais très bien que Blake n’agit pas comme un père modèle, ils tâtonnent tous les deux mais les voir ensemble est déjà une belle victoire. Cette image me plait, elle me fait du bien… Pendant six ans, j’ai redouté ce moment, je l’ai repoussé me demandant si, au final, il aurait lieu. Et je regrette, je regrette tellement d’avoir attendu pour les réunir. Par ma faute, ils ont perdu du temps et il n’y a aucune façon de rattraper ça. Certes, ils auront des choses à partager dans les années futures mais il est impossible de rattraper tout ce qu’ils ont loupé. Je ne sais même pas si Blake me pardonnera un jour, pire encore, est-ce que Joyce m’accordera son pardon lorsqu’il comprendra ce que j’ai fait ? Il est trop petit encore pour savoir, pour m’accuser de l’avoir privé de son papa. Il n’assimile pas vraiment les faits réels et ne voit que les retrouvailles avec son papa. Je sais que je vais devoir lui expliquer, tout lui raconter dans les moindres détails et la fuite ne s’envisage absolument pas. Il mérite les explications mais j’aimerais avoir encore un peu de temps. Expliquer ce genre de choses à un enfant n’est jamais simple, aujourd’hui, il est trop innocent et ne comprendrait pas, plus tard, il sera peut-être en totale rébellion et ne voudra plus entendre parler de moi. J’ai peur que cette éventualité pointe le bout de son nez. J’espère juste qu’il me comprendra un peu… même si je sais que j’ai totalement tort.

Dans quelques jours, Joyce aura sept ans. J’ai toujours eu hâte de fêter l’anniversaire de mon fils mais cette année est particulière. Son vrai papa pourra être là. Joyce m’a demandé hier si Blake viendrait, j’avais envie de lui répondre « bien sûr mon cœur, ton papa sera là » mais je préfère attendre pour en parler à Blake. Puis, peut-être pourra-t-il lui annoncer sa présence lui-même ? Tout ça pour dire que je dois passer voir Blake pour en discuter avec lui. J’ai essayé de l’appeler en début d’après-midi mais il n’a pas répondu. Il est presque vingt heures et après avoir mangé avec mon fils, je l’ai laissé avec sa babysitter pour venir voir son père. Je veux lui parler de la petite fête que je compte faire pour notre fils et avant de fixer une date, je souhaite connaitre ses jours de liberté pour qu’il puisse absolument être présent. L’éventualité d’un refus me traverse l’esprit mais je l’efface rapidement. Il ne peut pas ne pas venir, n’est-ce pas ? Mes talons claquent sur l’asphalte alors que j’accroche mon téléphone à mon oreille. Je compose à nouveau son numéro pour le prévenir de mon arrivée mais je n’ai pour seule réponse qu’une tonalité agaçante. Finalement, sa voix enregistrée me conseille de lui laisser un message. Doucement, je soupire et ne laisse pas de message. Je suis déjà en bas de son immeuble autant frapper directement. S’il n’est pas là, je retenterai ma chance plus tard. Impatiemment, j’appuie plusieurs fois sur le bouton pour appeler l’ascenseur. Quelques petites minutes plus tard, je me retrouve enfin devant sa porte. Je frappe toute guillerette ayant tellement hâte de parler de l’anniversaire de notre fils. La sensation que ça me procure est tellement particulière. Jake a, bien sûr, célébré les anniversaire de London avec nous mais il n’était pas réellement son papa. Là, c’est la première fois que son père sera présent. J’ai déjà plein d’idée quant aux surprises que nous pourrions lui faire. Seulement, j’ai peur qu’il veuille faire ça de son côté, trouver son propre cadeau, sans avoir à faire à moi. Ça serait tellement compréhensible, nous ne sommes pas un couple, rien ne nous oblige à faire ça ensemble. Mais mon idée me semble mieux si nous la partagions… Je verrais selon sa réaction.

L’attente me semble longue. Je souffle, il n’est pas présent. Alors que j’allais tourner les talons, un bruit attire mon attention dans l’appartement. Est-il là finalement ? Je décide de refrapper, peut-être ne m’a-t-il pas entendue ? « Blake ? C’est Sasha, tu es là ? » Je suis presque sûre d’avoir entendu des voix ! Peut-être qu’il regarde la télévision et qu’il n’a pas entendu. Je souris en l’imaginant devant son poste une clope à la main. Le bruit des clés dans la serrure me sort de mes pensées et mes lèvres s’étirent. Je suis ravie qu’il soit là ! Seulement, je perds immédiatement mon sourire en le voyant face à moi. Il semble agacé. Mes yeux glissent sur son corps et si les circonstances avaient été différentes, j’aurais pu passer des heures à le regarder. Il est toujours aussi bien foutu et désirable. « Blake ! J’vais m’refroidir si tu reviens pas ! » Mes sourcils se froncent et je fixe son visage. « Ok. J’vois que j’dérange. » Putain. Mon sang bout dans mes veines et mon énervement monte sans que je ne puisse le contrôler. Après tout, qu’a-t-il fait de mal ? Rien. Seulement, je ne supporte pas ce que je vois. J’avais envie de parler de notre fils. De partager des choses avec lui mais j’ai juste l’impression qu’il s’en fout. Il préfère sûrement baiser la première venue, tout comme je l’étais. « Quand t’auras l’temps, faudra qu’on parle de ton fils. » J’hausse le ton, exprès, pour qu’elle entende, que cette fille de passage comprenne que Blake a des responsabilités, qu’il est papa. Inconsciemment, j’ai envie de casser son moment intime avec cette fille, je veux qu’elle parte.

Elle en veut, cette garce.
Dix minutes ont suffi à ce que tu t’installes confortablement & commandes un verre de whisky. Seulement dix minutes de plus ont été nécessaires pour que cette jeune femme visiblement show girl s’approche de ton tabouret & le fasse pivoter. Ses mains écartent tes jambes & elle en profite ensuite pour coller son magnifique cul à ton entrejambes. Avec quelques années en moins & une expérience sexuelle représentative d’un puceau, tu aurais sans doute pu sentir ton sexe se dresser fièrement. Mais pour l’heure, tu as besoin de plus. & elle aussi. C’est peut-être d’ailleurs pour cela que tous les deux empruntez rapidement le chemin du retour. Dans la voiture, elle t’intime de rouler plus vite. Bordel, ses doigts se baladent sous ton pantalon ample & parcourent le tissu de ton sous-vêtement, te donnant sans problème un aperçu de ce qui vous attend. Alors à peine entrés chez toi, vous vous jetez l’un sur l’autre. Ta bouche dévore la sienne & le silence n’est brisé que par le bruit de vos respirations finement saccadées, puis du frottement de vos vêtements volant à travers la pièce. La belle se retrouve allongée sur ton lit. & tu ne te fais pas prier pour caresser les courbes délicieuses de son corps. Seul son string la recouvre dorénavant. Elle halète & passe au-dessus de toi. Coquine, elle embrasse d’abord ton cou, puis tes abdominaux. Elle descend ton sous-vêtement & pose ses lèvres charnues contre ton entrejambes désireux. Les douceurs qu’elle y prodigue sont merveilleuses… Hélas, une sorte d’acharnement contre le bois de ta porte attire ton attention. Hors de question que tu n’achèves pas ce que tu viens de commencer. & visiblement, mademoiselle est du même avis ; ses sourcils se froncent & elle appuie sa poitrine contre tes pectoraux. Ses dents s’accrochent à ta mâchoire & elle susurre ce qui ressemble à un ordre. Tu te dois de rester ici. Parfait. Tu ne comptais de toute façon pas lui demander de patienter.

Le bout de mes doigts glisse tendrement dans ses cheveux alors que ses lèvres s’activent de nouveau entre mes cuisses. Parfois à l’arrière de sa tête, j’exerce quelques pressions plus ou moins brusques. Elle s’en contrefout & continue activement, alternant coups de langue & aspiration. Mais putain, une voix m’interpelle. Mon prénom. Puis celui de Sasha. Que fout-elle ici ? Agacé, je repousse la jeune femme & enfile mon pantalon. Mon regard est dur & sans réelles expressions. & j’ouvre la porte, juste prêt à lui bondir dessus. « Ok. J’vois que j’dérange. » Honnêtement, elle me dérange. Mes traits se durcissent inévitablement, & je croise mes bras contre mon torse nu. Qu’a-t-elle de si important à me dire ? N’a-t-elle pas compris qu’en cas de non-réponse de ma part, il est inutile d’insister ? Visiblement, non. Elle semble énervée, mais ça ne me touche pas. J’ai juste envie qu’elle abrège & retourne chez elle sans même se retourner. « Quand t’auras l’temps, faudra qu’on parle de ton fils. » Son intonation change & se fait plus forte que précédemment. Alors, sans grande surprise, un bruit de pas se rapproche. En me retournant, je remarque ma conquête simplement vêtue d’une chemise – la mienne – & de sa petite lingerie. Elle ne m’a pas l’air perturbée. & pour cause, son corps se glisse derrière le mien & ses douces paumes parcourent mon torse. « Blake a autre chose à faire pour le moment comme tu vois » S’il y a bien une chose que je déteste tout particulièrement, c’est l’intervention non-désirée d’une inconnue au sein d’une discussion qui ne la regarde foutrement pas. Mes sourcils se froncent inexorablement, & je lui lance un regard noir de colère. Elle glousse & niche son visage dans mon cou. Salope. L’une de ses mains glisse contre mon ventre & se plaque contre mon sexe. Ce n’est que par-dessus mon pantalon & pourtant, elle ne se gêne pas pour me branler à travers lui. Je rêve. « Bon & bien vas-y, parle. Qu’est-ce que tu as à me dire de si important ? Parce qu’effectivement, tu déranges. Si j’réponds pas, c’est pour une raison » La garce glousse contre ma peau. Alors je me retourne en agrippant ses poignets & exerce une faible pression pour l’éloigner de moi. Une présente féminine suffit à me les briser, alors avec deux, j’atteins les summums de l’agacement. Docile, elle rejoint la chambre & claque violemment la porte. Si elle pense que sa susceptibilité m’impressionne… « Bon allez rentre ! » Blasé par le passage dans le couloir & surtout par les regards sur ma tenue, je ne laisse à Sasha aucun temps de réponse, je saisis son bras & l’incite à entrer avant de fermer la porte de mon appartement. Cette fois mes paumes s’enfoncent dans mes poches & j’attends patiemment qu’elle clarifie la raison de sa présence ici, & éventuellement de sa contrariété. « Un problème avec Joyce ? »

Arriver à l’improviste n’était peut-être pas une bonne idée et je m’étais dit que s’il n’était pas là ou occupé, je partirai. Seulement, lorsqu’il ouvre la porte avec cet air énervé, mes sourcils se froncent et finalement, je me braque. Sa tenue et la voix d’une autre femme m’indiquent que je le dérange grandement. Son air hautain m’agace et je n’ai pas envie de le laisser s’en sortir comme ça. Stupide de ma part, je le sais. Il n’est pas à ma disposition et peut faire ce qu’il veut mais parler de l’anniversaire de notre fils me tenait à cœur. Il passe avant tout pour moi et voir que pour Blake ça n’est pas forcément le cas me blesse. Mon regard se noircit un peu plus alors que la pétasse se colle au dos du père de London. Mes dents et mes poings se serrent, je n’ai qu’une envie, la claquer et la faire partir. Elle ne semble avoir aucune éducation et aime se ridiculiser en public. Parce que masturber un mec devant d’autres personnes, pour montrer une sorte de possession, est tout simplement risible. Mes yeux les fixent, un air moqueur peint sur le visage. « Bon & bien vas-y, parle. Qu’est-ce que tu as à me dire de si important ? Parce qu’effectivement, tu déranges. Si j’réponds pas, c’est pour une raison » Mon rire blasé rompt le silence. Elle n’est pas la seule à être ridicule. Nous le sommes tous les trois. De « si important ». Il faut donc un cas d’extrême urgence pour le sortir de ses petites activités sexuelles. « J’ai l’impression de voir des ados… » Et je ne les vise pas uniquement eux. Je me mets dans le lot, mais je suppose que ça, il ne le verra pas. Cette situation est foutrement débile. Je soupire et passe une main dans mes cheveux alors que la garce se fait renvoyer d’où elle vient. J’aurais préféré qu’elle soit foutue dehors mais au fond, celle qui devrait partir, c’est moi, non ? Pourtant j’ai l’impression que ma venue est plus importante que cette coucherie. Merde, l’anniversaire de Joyce qui approche est quand même une bonne raison, non ? « Bon allez rentre ! » Satisfaite d’être invitée – même sèchement – à entrer, je secoue mon bras pour qu’il me lâche. Les vêtements féminins éparpillés dans le salon m’arrachent une grimace et, complètement garce, je n’oublie pas de marcher dessus et les laisser essuyer le sol. Un rictus peint sur le visage j’attrape son sous-vêtement et l’agite en regardant le bas de son corps. « Sexy le pantalon sans boxer… » Je papillonne et relâche le bout de tissu sur le canapé. Si toutes ces tensions n’existaient pas entre nous, j’avouerai volontiers qu’il me plait énormément. Son torse finement musclé me donne envie de le toucher, l’embrasser… Je secoue ma tête pour chasser mes pensées qui divaguent. Ne seraient-elles pas, d’ailleurs, une des causes de mon énervement soudain ? Evidemment, non.

Je sais qu’au fond je n’ai aucune raison d’être irritée par ce qui arrive. Blake peut coucher avec qui il veut mais ma mauvaise foi me fait dire que le besoin de parler de Joyce est la seule explication à mon attitude aussi stupide que la leur. « Un problème avec Joyce ? » Non. « un problème avec toi ». Je retiens mes réflexions et le fixe. Je suis tout de même contente qu’il fasse patienter sa conquête pour parler de son fils seulement je n’ai pas envie de bâcler cette conversation en deux minutes. « Joyce va bien si ça t’inquiète vraiment. » Doucement, je fouille dans mon sac alors que mon téléphone sonne m’annonçant un message. Souriant tendrement en lisant, je réponds rapidement et me reconcentre sur Blake. « J’ai essayé de t’appeler mais tu n’réponds pas… j’pensais pas t’déranger à c’point en venant frapper ici. » Je soupire en repensant à la vision que j’ai eu en arrivant. Ne pense-t-il qu’à ça ? Son petit plaisir sexuel ? Et si je lui confiais Joyce plusieurs jours, serait-il capable de ne pas penser à draguer ou baiser pour s’occuper de lui ? Je n’ai pas envie que mon fils connaisse cette partie plutôt dégradante de son père. J’imagine parfaitement cette garce agir de la même façon face à un enfant. Les salopes de nos jours sont juste prêtes à tout pour se faire sauter. « Comme j’t’ai dit la dernière fois c’est l’anniversaire de Joyce bientôt et j’avais envie qu’on organise quelque chose ensemble. » Je le fixe nullement impressionnée par son air agacé. « mais attention n’panique pas au mot « ensemble » c’est juste que j’aimerais que tu sois là et qu’on lui fasse plaisir, sans pour autant jouer une famille modèle. » Je ne veux pas qu’on fasse croire à Joyce que nous allons former la famille parfaite. Ça ne sert à rien de lui mentir là-dessus, je veux juste qu’il voit qu’on tient à lui tous les deux, que son père pense à lui, à son bonheur… « En discuter maintenant semble pourtant pas une bonne idée… » Mes yeux parcourent son corps fraichement excité par cette pétasse. Agacée par mes réactions, je soupire et détourne le regard. Je n’ai pas envie de dégrader cette relation quasiment inexistante entre nous. Je veux juste qu’on s’entende, est-ce trop demander ? Il faut aussi que je me calme si ça continue ainsi nous allons tout gâcher. Mais y a-t-il vraiment quelque chose à sauver ?

« J’ai l’impression de voir des ados… » Qui est-elle pour juger ce qu’elle voit ? & puis, à quoi se réfère-t-elle ? Je ne suis qu’un homme qui tue le temps dans les bras d’une jeune femme. Comme plus de la moitié de la population, j’imagine. Alors en quoi agis-je comme un adolescent ? Sa réflexion n’est que stupide & agaçante, en plus d’être totalement infondée. Sasha est simplement jalouse. Jalouse de n’avoir d’homme pour combler les moindres de ses désirs. La frustration accumulée au manque la rend finalement irritable & de mauvaise foi, c’est bon à savoir. Bien décidé à ne pas envenimer les choses – & surtout pour éviter de la ridiculiser, j’hausse mes épaules & l’incite à entrer. & cette garce s’empresse inévitablement de piétiner les affaires de ma jeune conquête. Cette situation est tellement… dérisoire. Un profond soupire s’empare de ma bouche tandis que je me penche pour ramasser la robe légère. « C’est qui l’ado là ? » dis-je en abandonnant les vêtements sur mon canapé. Mes yeux azurs se posent ensuite sur la maman, mon calbut’ entre les doigts. Elle l’agite & me reluque sans se priver. J’attends la réplique cinglante. Mais je ne me laisserai pas faire. Les femmes ne m’ont jamais dominé… & ne me domineront jamais. C’est impensable.

Tous les deux dans la pièce, j’attends maintenant que Sasha s’exprime. Mes mains s’enfoncent ainsi dans les poches de mon pantalon & mes dents mordillent ma lèvre. Dois-je m’inquiéter pour Joyce ? A-t-il soudainement perdu l’envie de me connaitre ? Ou au contraire, désire-t-il me voir davantage ? De multiples scénarios sont possibles. « Joyce va bien si ça t’inquiète vraiment. J’ai essayé de t’appeler mais tu n’réponds pas… j’pensais pas t’déranger à c’point en venant frapper ici. » & pourtant. C’est juste foutrement logique que je sois occupé lorsque je ne réponds pas au téléphone. & dans ce cas, plusieurs alibis sont envisageables. Soit je bosse ; en cours ou à domicile. Soit je suis en ville & en pleine discussion. Soit… je suis en charmante compagnie. & cela ne me rend évidemment pas puéril. C’est tout à fait normal pour moi. Sasha est une femme, toutefois. Je ne peux la blâmer d’ignorer beaucoup de choses à propos des hommes… & surtout à propos de moi. « C’est supposé être évident » Ma voix reste calme & posé. Aucun énervement ne trahi mes pensées. Rien. Je semble serein & tout à fait en mesure d’entamer une conversation avec elle. Pourtant, quelques pas plus loin, une créature de rêve m’attend & se languit sans doute de me faire passer un délicieux moment. Tant pis, nous attendrons. « Comme j’t’ai dit la dernière fois c’est l’anniversaire de Joyce bientôt et j’avais envie qu’on organise quelque chose ensemble. Mais attention n’panique pas au mot « ensemble » c’est juste que j’aimerais que tu sois là et qu’on lui fasse plaisir, sans pour autant jouer une famille modèle. » Sans contrôler mes gestes, je roule des yeux & ris de façon narquoise. Qu’imagine-t-elle ? Que je suis du genre à me braquer à l’entente d’un simple mot ? Évidemment, cela m’arrive ! Mais seulement lorsque de jeunes femmes éprises insistent pour d’autres rendez-vous transpirant de tendresse. Merde, je n’suis pas si stupide. « Ouais ouais ça va j’parle la même langue que toi » lâchais-je en roulant des yeux. Quelque peu désabusé malgré tout, je fronce mes sourcils & m’interroge sur le genre de surprise qu’elle souhaite préparer. Une après-midi simple ? Avec une dizaine de copains ? J’n’ai jamais été à l’aise avec les gosses. Les pauvres risqueraient donc de me prendre pour un ours, juste capable de râler dans sa barbe. « En discuter maintenant semble pourtant pas une bonne idée… » Silencieux, j’attrape mon téléphone & constate le nombre d’appels manqués. Puis le BlackBerry trouve refuge contre l’oreille ornant mon canapé. « Après un grand nombre d’appels sans réponses, tu tiltes que maintenant ? » Si Joyce ne comptait pas pour moi, j’aurais volontiers foutu sa mère dehors. Mais ce petit est mon sang, ma chair… & il n’est pas responsable de cette situation. Il ne mérite pas d’indifférence. Alors j’ignore ma colère & pousse un profond soupir, sans quitter Sasha du regard. Elle m’agace. « C’est quand son anniversaire ? & tu penses à quoi ? Non parce que moi… j’le connais pas beaucoup, j’ai aucune idée de c’qu’on est censé faire » dis-je avant d’être interrompu par ma jeune conquête. Le visage dans l’entrebâillement de la porte, elle m’intime de la rejoindre. Mais je refuse & espère la faire patienter davantage. « Donc… ptet que l’mieux c’est que tu te débrouilles. & moi j’te suis » En d’autres termes, j’exige de pouvoir financer avec elle. & bien évidemment d’assister à la fête d’anniversaire. Peu importe ce qu’elle aura prévu : elle est de toute façon la mieux placée pour satisfaire son fils.

Je suis énervée. Cette situation m’agace alors que ça ne devrait pas m’atteindre. Blake n’est pas disponible ? Tant pis, je repasserai plus tard. Là, je ressens l’envie de lui hurler dessus et virer cette fille de chez lui. Au final, je risque de m’énerver contre moi-même. Je n’ai aucun droit d’agir comme ça tout comme sa pétasse n’avait pas à se donner en spectacle devant moi. Finalement, le moins ridicule de nous trois c’est sûrement Blake. « C’est qui l’ado là ? » Ai-je une seule fois dit que je ne visais qu’eux deux ? Je croise mes bras sous ma poitrine et le fixe. « J’me foutais dans le lot tu sais. » Un long soupir s’échappe alors que je fixe les vêtements éparpillés. Est-il un accroc au sexe incapable de s’arrêter ? Si un jour la situation évolue pour Joyce, j’espère qu’il ne lui offrira pas ce spectacle. Après tout, je ne connais pas la façon de vivre de cet homme qui est le père de mon fils. J’étais heureuse du déroulement des choses. Blake prend des nouvelles de son fils et discute souvent avec lui. Mais maintenant, j’ai de plus en plus de doutes. Suis-je réellement objective ? Blake n’avait pas la garde de Joyce aujourd’hui alors qu’il fasse son boulot, qu’il fume ou qu’il baise ne devrait pas m’alerter. Il a le droit de vivre. Le sexe n’est pas prohiber lorsqu’un enfant est là. Même si je n’ai pas une activité sexuelle débordante en ce moment, je suis bien placée pour dire que je ne me suis pas privée et que London n’en a jamais souffert. Pourquoi Blake ferait-il le con devant son fils, je ne le pense pas si stupide… Pourtant, mes nerfs me forcent à penser qu’il risque de privilégier le sexe et ses connes à son fils.

Doucement, je passe ma main dans mes cheveux et tente de me calmer comme je peux. J’ai sûrement été conne de penser qu’il n’avait peut-être pas entendu son téléphone et donc, qu’il serait libre pour discuter un peu. « C’est supposé être évident » Je lève les yeux au ciel, agacée. « Ecoute, j’pensais que tu n’avais pas entendu ton téléphone. Tu m’avais donné tes horaires approximatifs, là, t’étais pas censé bosser. C’est clair que j’ai pas pensé qu’tu pouvais t’envoyer en l’air. J’ferai attention la prochaine fois, promis, j’chamboulerai pas tes plans baise. » En reparler m’énerve à nouveau. Et je n’aime pas ça. Mes ongles s’enfoncent dans mes paumes et je souffle. « Excuse-moi. » Je n’aime pas que les gens soient injustes avec moi alors je ne dois pas l’être avec eux. De quel droit je parle comme ça à Blake ? Il ne mérite pas un tel traitement même si je n’aime pas sa façon d’agir. Il se comporte de façon exemplaire avec Joyce. Moi, je ne suis qu’un intermédiaire, qu’il soit sympathique ou non avec moi ne devrait même pas m’atteindre. Je dois à tout prix refoutre mes idées en place et calmer mes nerfs. Je n’aime pas qu’on se foute de ma gueule et je ne suis pas du genre à me laisser faire, mais là je l’attaque alors qu’il n’a strictement rien fait. Où sont passées mes bonnes manières ? Finalement, je lui explique le but de ma venue et n’arrive pas à retenir quelques sarcasmes. Bordel Sasha, l’adolescente c’est toi là. Je nous crée des problèmes seule ne laissant même pas Blake exprimer ce qu’il pense vraiment de tout ça. « Ouais ouais ça va j’parle la même langue que toi » Je m’agace et l’agace lui aussi, pas étonnant s’il a toujours le même caractère un peu bourru qu’avant. Que je ne m’étonne pas. J’aurais aimé discuter longuement avec lui sur le déroulement de la fête, les choses à préparer et surtout, le cadeau à offrir. Ce sera la première fois que Joyce reçoit un cadeau de son vrai papa à son anniversaire et je sais que ça sera très important pour lui. J’espère qu’il en est de même pour Blake, qu’il est heureux d’offrir quelque chose à son fils... « Après un grand nombre d’appels sans réponses, tu tiltes que maintenant ? » Je soupire à nouveau. Qu’il ne recommence pas à parler de ça, mes nerfs à peine calmés ne demandent qu’à chauffer encore. « J’ai merdé ok ? J’pensais que t’avais juste pas vu ! Alors stop. » J’en ai marre que nos rapports soient si tendus. Au fond, nous ne sommes rien l’un pour l’autre et sommes forcés à se côtoyer pour notre fils. J’ai mal au fond d’imaginer qu’avec Blake ça sera toujours aussi tendu. Ça me blesse et j’aimerais, tout de même, bâtir une relation solide avec lui. Une amitié inébranlable pour que notre fils n’ait jamais à s’inquiéter de nos prises de tête. Pourquoi tout ça me semble irréalisable ?

« C’est quand son anniversaire ? & tu penses à quoi ? Non parce que moi… j’le connais pas beaucoup, j’ai aucune idée de c’qu’on est censé faire » Mon regard suit celui de Blake et mon énervement refait surface. « Donc… ptet que l’mieux c’est que tu te débrouilles. & moi j’te suis » Je ricane dépitée. « J’suis vraiment stupide ! » Furieuse contre moi-même mais aussi contre lui, je serre les dents. « Tu t’fous en fait de c’que j’veux faire pour lui, t’as qu’une envie retourner baiser ta pétasse ! » Je déglutis et ris faiblement. Je suis triste. Pour mon fils, mais aussi pour moi d’être si bête. « J’avais envie qu’on en discute, qu’on cherche ensemble ! J’voulais qu’ça crée un truc entre nous, une espèce de complicité pour notre fils. Merde, j’suis franchement conne. T’as raison, en fait l’ado c’est moi. J’me fais des films. » Des films où on s’entendrait bien et où notre fils serait le plus heureux. « Va la rejoindre. Elle s’impatiente. » Nerveusement, je réajuste la bandoulière de mon sac à main et tire un peu sur ma robe. Je me sens vraiment nulle d’avoir espéré quelque chose. « J’fais tout d’mon côté, ok. Puis, j’te l’ai déjà dit, son anniversaire c’est jeudi de la semaine prochaine. Mais, je ferai sûrement une fête le dimanche d’après, ou le mercredi. Je t’enverrai la date et l’heure par sms. » Déçue, je le fixe et détourne à nouveau le regard vers la porte de la chambre pour y voir la pétasse nous observer. « Ca va chérie il arrive, tu peux écarter les cuisses. Amuse-toi bien, Blake. »

En acceptant de rencontrer Joyce, je n’aurais jamais imaginé vivre pareille situation. Sasha me juge & me méprise. J’ignore cependant ce qu’elle me reproche. Je suis un homme, célibataire depuis de nombreuses années – voire depuis toujours. Il est donc inévitable, selon moi, de passer quelques instants de bon temps entre les jambes de femmes pulpeuses & parfois coquines. Je n’ai jamais manqué de respect à Sasha. Je n’ai jamais agi comme le pire des obsédés devant son fils. Pourquoi alors me regarde-t-elle comme si je venais de faire la pire des saloperies ? Je n’ai piqué la femme d’aucun homme. Je n’ai ramené aucune fille de joie. Mon ex-avocate crache seulement sur mes activités pourtant dissimulée derrière mes quatre murs. Totalement risible. Totalement ridicule. Mais je n’ai pas pour habitude de me laisser faire. & si la jeune femme décide de me réprimander, je saurai bien évidemment la remettre à sa place. « Ecoute, j’pensais que tu n’avais pas entendu ton téléphone. Tu m’avais donné tes horaires approximatifs, là, t’étais pas censé bosser. C’est clair que j’ai pas pensé qu’tu pouvais t’envoyer en l’air. J’ferai attention la prochaine fois, promis, j’chamboulerai pas tes plans baise. » Ses mots plus désagréables les uns que les autres me pousseraient presque à croire qu’elle est jalouse & rêverait d’être à la place de ma jeune conquête. Mais c’est tellement absurde. Sasha ne fait que s’inquiéter – sans doute – pour Joyce & l’image qu’il risque de se faire de son géniteur. Ses excuses m’indiffèrent. J’hausse faiblement mes épaules & détourne mon regard. L’insolente m’attend & m’intime de la rejoindre. Je refuse cependant & reporte mon attention sur la New-Yorkaise. Je devrais rester calme & cesser toutes les hostilités. Comment suis-je supposé y parvenir ? Moi qui n’ai jamais su garder mon sang-froid. Alors évidemment, je ne lèverai pas la main sur elle. Mais mes mots ne demandent qu’à franchir la barrière de mes lèvres. « C’est bien aimable. Le mieux c’est en effet que tu restes à ta place & que tu m’emmerdes pas » & maintenant ? Allons-nous enfin aborder l’anniversaire de Joyce ?

J’avoue être complètement paumé avec ce gamin. Je ne le connais pas, j’ignore ce qu’il aime, ce qu’il aimerait. Alors que puis-je faire ? Laisser Sasha s’en occuper, en lui donnant bien évidemment un peu d’argent ? Elle vit avec son fils. Elle le connait mieux que personne… il est donc impossible qu’elle se trompe. Contrairement à moi qui risque de faire le mauvais choix. Seul face à des milliers de jouets pour enfants, je serai incapable de deviner ce que Joyce aurait préféré. « J’suis vraiment stupide ! Tu t’fous en fait de c’que j’veux faire pour lui, t’as qu’une envie retourner baiser ta pétasse ! » Sa réaction me surprend. Ai-je une seule fois manifesté l’envie de jeter Sasha pour retourner avec ma créature de rêve ? Jamais. J’ai envie de participer à ce projet d’anniversaire. Hélas, l’avocate interprète mon attitude sans même pouvoir prétendre me connaitre. C’est foutrement abusé. « J’avais envie qu’on en discute, qu’on cherche ensemble ! J’voulais qu’ça crée un truc entre nous, une espèce de complicité pour notre fils. Merde, j’suis franchement conne. T’as raison, en fait l’ado c’est moi. J’me fais des films. Va la rejoindre. Elle s’impatiente. » Putain ce qu’elle m’exaspère. Je suis prêt à lui donner quelques idées ! Rosenfield préfère toutefois s’emporter & assurer que je place Joyce au second plan. C’est pitoyable. Nombreuses ont été les erreurs dans ma vie. Nombreux ont été mes mauvais choix. Pourtant, j’ai gardé certaines valeurs. Je sais qu’il est important d’avoir des parents aimants… Alors je n’abandonnerai jamais ce petit bonhomme. « C’est bon, t’as fini ?! » dis-je en levant la voix. Néanmoins, si je ne retiens pas Sasha, elle risque de fuir & de ne plus jamais revenir avant cette foutue fête d’anniversaire. Elle m’agace. Elle ne fait qu’agir comme une adolescente capricieuse. « J’fais tout d’mon côté, ok. Puis, j’te l’ai déjà dit, son anniversaire c’est jeudi de la semaine prochaine. Mais, je ferai sûrement une fête le dimanche d’après, ou le mercredi. Je t’enverrai la date et l’heure par sms. Ça va chérie il arrive, tu peux écarter les cuisses. Amuse-toi bien, Blake. » Sans prendre le temps de réfléchir davantage, je rejoins la plus jeune & lui intime de quitter mon appartement. Évidemment, elle râle & tente de me faire changer d’avis mais… je ne lui offre aucune autre alternative. Alors en sous-vêtement, elle déambule dans mon salon & reprend ses affaires. Sans même un regard pour nous, elle s’échappe. Sasha & moi sommes seuls. Fermement, j’agrippe son poignet & la pousse sur le canapé. « Maintenant tu t’tais & tu remballes tes petits airs supérieurs d’avocate, ok ? J’suis plus ton client, t’as pas la position du plus fort » Je reste debout, face à elle pour éviter qu’elle se relève. & peut-être aussi pour imposer mon statut de dominant. « C’est tellement évident pour toi, tous ces trucs d’anniversaire. J’dois te rappeler que j’l’ai rencontré pour la première fois y’a seulement quelques semaines ?! J’ai pas envie de me planter, c’est tout. Mais vas-y, râle & traite moi d’irresponsable si tu veux, j’m’en branle. Au fond, j’pense que tu cherches mes défauts pour masquer les tiens. C’est évidemment plus facile de te dire que son père a une vie de merde, perdu entre toutes ces filles. Ça t’évite juste de penser que tu l’as justement privé de ce père. C’est ça ? Tu espères déculpabiliser ? » Je touche un point sensible, j’en suis intimement persuadé. Au moins, la prochaine fois, Sasha fera attention avant de tenter de s’en prendre à moi. Je déteste être jugé. Elle devrait le savoir.

Agir de cette façon ne me ressemble pas. Je ne suis plus une gamine et ce genre de petite crise n’est pas moi. Seulement, j’ai peur. Je ne sais pas ce qu’il pourrait se passer si Blake se retrouvait seul avec Joyce. Saurait-il stopper ses pulsions ? Je ne veux pas qu’il voit ça, ce n’est qu’un petit garçon innocent et au fond, je ne connais pas réellement Blake. Je ne sais pas comment il pourrait agir avec lui. Mais je sais aussi que ce n’est pas la seule chose qui me tracasse. Je suis vexée. Je ne devrais pas l’être mais je ressens en moi un énervement qui n’a pas lieu d’être. Je m’attaque peut-être à plus fort que moi en lui faisant des reproches mais je n’arrive pas à me retenir. Cette situation m’agace, cette fille dans sa chambre me répugne. Je n’ai qu’une envie, l’attraper par les cheveux et la virer de cet appartement. Pourtant, je suis celle qui n’a pas été invité, je suis là à les priver d’un moment intime parfaitement désiré. Pourquoi n’ai-je pas envie qu’il y retourne ? « C’est bien aimable. Le mieux c’est en effet que tu restes à ta place & que tu m’emmerdes pas » Faiblement, je souffle et passe une main dans mes cheveux. Sa réaction, compréhensible, me blesse. « Ma place », où est-elle en fin de compte ? Auprès de Joyce ? Evidemment. Mais j’aurais aimé que Blake y soit aussi. C’est stupide de ma part mais j’avais envie que cet anniversaire nous permette de nous rapprocher. Tisser des liens amicaux ne serait pas envisageable ? Ce serait pourtant tellement mieux pour notre fils. Bien sûr, tout ne peut pas se faire en un claquement de doigt, mais comme une gamine, j’avais espéré qu’il serait content de partager ça avec moi. Peut-être n’ai-je pas vraiment agi de la meilleure des façons pour le convaincre mais pour moi qui jure que par mon fils, je fais tout passer avant lui. Il ne faudrait pas que j’oublie que Blake n’est au courant de sa paternité que depuis peu. « C’est bon, t’as fini ?! » Alors que j’aimerais me calmer, cette nana à l’autre bout du couloir s’impatiente et fait des signes pour que Blake la rejoigne. J’espère que tout cœur qu’il ne le fera pas. Ça m’énerve déjà tellement que si je le voyais me foutre à la porte pour aller passer du bon avec elle, je risquerais de m’emporter encore plus. Pourtant, je n’ai aucune priorité à avoir sur les choix de Blake. Bien sûr, Joyce est son fils mais je n’ai rien à exiger de lui. Il a le droit de passer du bon temps avec une fille, ça n’est pas pour ça qu’il ne va pas s’intéresser à son anniversaire. Seulement, je n’arrive pas à me mettre ça dans la tête. J’aurais voulu voir un sourire radieux sur son visage rien qu’à l’idée de préparer cette petite fête. Bon sang, depuis quand suis-je si naïve ?

Surprise, je le regarde faire sortir sa conquête de l’appartement. Un sourire en coin prend place sur mon visage et je mords ma lèvre pour qu’il ne grandisse pas trop. Je sais que je n’ai pas gagné la guerre mais au moins cette partie contre la grognasse qui devait passer la nuit dans ses bras. Je n’ai même pas le temps de crier victoire qu’il agrippe mon poignet et me pose sèchement sur le canapé. « Maintenant tu t’tais & tu remballes tes petits airs supérieurs d’avocate, ok ? J’suis plus ton client, t’as pas la position du plus fort » Mon sourcil droit se lève et je le regarde sans broncher. Croit-il me faire peur ? Je sais qu’il n’est plus mon client. Je ne suis pas stupide. « J’ai peut-être pas la position du plus fort mais tu ne l’as pas non plus. Ici on est à égalité. » Mes yeux restent fixés dans les siens pour appuyer mes dires. Je sais qu’il n’a pas peur de moi mais je ne veux pas avoir peur de lui, je ne dois pas me soumettre et rester forte. Nous sommes au même niveau tous les deux. Il croit m’impressionner en restant debout face à moi. Il se trompe, grandement. « C’est tellement évident pour toi, tous ces trucs d’anniversaire. J’dois te rappeler que j’l’ai rencontré pour la première fois y’a seulement quelques semaines ?! J’ai pas envie de me planter, c’est tout. Mais vas-y, râle & traite moi d’irresponsable si tu veux, j’m’en branle. Au fond, j’pense que tu cherches mes défauts pour masquer les tiens. C’est évidemment plus facile de te dire que son père a une vie de merde, perdu entre toutes ces filles. Ça t’évite juste de penser que tu l’as justement privé de ce père. C’est ça ? Tu espères déculpabiliser ? » Mes dents se serrent les unes contre les autres et je le fusille du regard. Enervée, je me lève et me mets face à lui. Mes talons me permettent de ne pas être trop petite en face de lui. Nos visages sont très proches. « Je n’ai jamais masqué mes défauts. T’es qui pour dire ça, tu n’me connais pas après tout. Ouais. J’ai fait une erreur. J’ai privé mon fils d’un père. Mais au lieu de m’accabler, demande-moi pourquoi. Pourquoi j’ai fait ça ? Pourquoi j’ai mal agi ?! » Ma respiration s’accélère, je suis triste, vraiment. Tout ça me blesse. Je sais que j’ai fait des erreurs et Blake m’attaque dessus. Il en fait exprès et il a raison s’il veut m’achever. Je n’ai pas envie de me laisser faire, je ne veux pas qu’il soit satisfait de me rabaisser. « Je sais que c’est pas facile pour toi ! Je sais que ces trucs d’anniversaire comme tu dis c’n’est pas simple. Justement si j’suis là, c’est pour toi. C’est pour t’impliquer dans ces trucs, pour que tu n’te plantes pas ! J’avais envie qu’on partage ça tous les deux… J’voulais… » Ma voix tremble et je souffle pour me reconcentrer et ne pas me laisser abattre. « Blake… J’veux pas la guerre… J’veux que ça s’passe bien entre nous. J’veux pas appuyer sur tes défauts, c’était… juste une mauvaise tactique de défense… J’en suis désolée. » Doucement je baisse les yeux. Je ne m’avoue pas vaincue. Je veux juste éviter de craquer. Mes paupières closes, je respire longuement puis relève finalement mes pupilles vers lui. « J’ai eu peur. J’ai eu tellement peur. Et encore aujourd’hui, j’suis morte de trouille à l’idée d’t’avoir dit qu’il était ton fils. » Etre sincère n’est pas la meilleure solution ?