Le soleil se lève. Tu le sais parce qu'il commence déjà à te brûler les yeux. C'est quoi ce bordel ? Même pas les pieds à terre et déjà mal à la tête ! Pauvre Nikky ! Si seulement tu n'avais pas bu autant hier. Quelle idiote tu fais. Et c'est quoi cet environnement ? Pas très virile tout ça... tout comme la demoiselle allongée à tes côtés, dans ce lit, n'a rien d'un homme. Tu n'aurais pas... ? Bordel ! Pourquoi tu ne te souviens pas Nikky ! Tu n'es pas lesbienne ! Tu le sais ! Cette fille à certainement profiter de toi lors de cette soirée. Ou alors, vous avez un plan à trois ? En tout cas, cette pauvre Charlotte ne pensait pas à mal et elle va s'en prendre plein la figure.

Réveillée par un rayon de soleil, j’ouvre péniblement les yeux avant de les refermer aussitôt. Je ne suis même pas debout que ma tête commence déjà tourner. Je me masse lentement le front tout en essayant de retrouver mes esprits ; tout ça sans vraiment de succès… J’entends mon sang tambouriner à mes oreilles et je n’ai qu’une envie : dormir. Mais pas moyen, il y a quelque chose qui cloche, quelque chose de pas normal… le décor ! Je ne suis pas chez moi. Après un léger coup d’œil, je me découvre nue sous la couette, je soupire silencieusement. Je ne me souviens de rien. Non. De rien. Encore si c’était la première fois, je pourrai comprendre que je me sois retrouvée ivre morte. Mais là… Faut croire que l’histoire avec Danny ne m’a pas suffi. Et puis, pourquoi je buvais moi, cette fois-ci ?! Maxie va encore m’engueuler quand je vais rentrer à la maison. Ah c’est pas vrai ! Et puis, qu’est-ce que je peux avoir mal au crâne aussi ! J’habitue mes yeux tant bien que mal à la lumière avant de me redresser doucement et de poser mes pieds sur le sol. Je reste un moment ainsi à me fixer dans le miroir de l’espèce de coiffeuse. J’ai vraiment une sale tronche, y a pas à dire… Attends une minute ! La coiffeuse ?? Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Je prends soudainement conscience que le lit n’est pas vide. Je me dresse sur mes pieds, effectue un demi-tour peu assuré et je découvre une femme. Une femme ! Je vacille, titube, me prends les pieds dans ma propre petite culotte et m’écroule comme une vache sur le sol provoquant un bruit qui me parait si assourdissant que j’en ai presque la nausée. Non, en fait, j’ai la nausée. C’est tout.

Assise par terre, je regarde la jolie blonde commencer à remuer. Je ne cherche même pas à me sauver en douce, je reste simplement à même le sol à chercher la blague. Ça ne peut pas être vrai… je n’aurai quand même pas fait ça ? Je ne suis pas lesbienne, j’aime les mecs, j’aime les queues… Un peu bourrée, bon d’accord… mais de là à m’envoyer en l’air avec une nana ! Non… un mec va forcément jaillir de quelque part. Je tends l’oreille histoire de percevoir le moindre bruit qui pourrait me rassurer, mais rien. Pas un son. Et par un réflexe inexplicable, je me penche sur le côté pour regarder sous le lit, comme une enfant qui vérifie qu’aucun monstre n’est caché dessous, même si là maintenant tout de suite, je rêverai qu’un monstre surgisse de l’ombre. En me redressant, je me rends compte que la douleur que j’éprouve à la tête se fait de plus en plus vive et aussi que je suis toujours nue. J’attrape alors ma petite culotte qui m’a value ma chute, puis me déplaçant à quatre pattes, je récupère aussi mon débardeur que j’enfile lentement… Je me retourne et là, c’est le choc ! La fille, la petite blonde, elle me regarde ! Je l’avais presque oubliée… Il faut croire que je l’ai réveillée. Remarque, quitte à me retrouver avec une femme mieux vaut qu’elle soit aussi jolie, non ? … … … Nikky ! Mais reprends-toi, nom de Dieu ! Qu’est-ce que je raconte encore comme bêtises moi ? Et pendant que je réfléchis, elle est toujours là, à me fixer. Je sais pas quoi dire alors je la regarde me regarder. Mais je veux rentrer chez moi, alors je prends appui sur tout ce que je trouve et je me hisse sur mes deux jambes tremblantes. Ah si mon coach me voyait dans cet état… J’enfile mon short qui trainait encore par terre et je bafouille : « hum… salut. Euh, t’aurais pas de l’aspirine ? » Parce que ouais, je suis pressée de me tirer de là mais avec le soleil qui tape dehors, mon mal de crâne pas possible et mes petits yeux brulants de fatigue, je fais un pas dans la rue et je crève. Je crois aussi que je veux savoir ce qui s’est passé hier soir. Quoi que, d’un autre côté, je n’en suis pas si sûre…