Sujet: les amitiés d’enfance résistent parfois au temps, rarement à la distance ☂ KLAUS-NIKAÉL Sam 12 Mai - 17:00
Sept heures trente minutes. Coffee time. C'était ce que cette heure signifiait pour la jeune indienne qui était déjà debout depuis plusieurs minutes déjà. Priya se levait le plus souvent de bonheur durant ses journées de travail. Elle était habituée à prendre son café et son petit-déjeuner chez elle avant de sortir. C'était une habitude qu'elle a acquise surtout dernièrement, depuis qu'Elissa a emménagé ici. Maintenant que les demoiselles sont colocataires, elles se retrouvent de temps à autres autour d'un café, avec que l'une n'aille à ses cours et l'autre à son travail, pour papoter entre fille et se raconter les dernières croustillantes. Ce n'était pas grave si elles prenaient quarante minutes à parler. Absolument pas. Après tout, pour se préparer, la belle ne prenait pas beaucoup de temps. Elle enfilait habituellement un simple jean et un haut ou chemisier, ce qui prenait uniquement une dizaine de minutes de son temps. De toute manière, elle travaillait dans un hôpital. Elle était plus à l'aise dans son travail quand elle portait quelque chose de décontracté et simple, qu'une robe haute couture et des talons de quarante centimètres. Un hôpital n'était, pour elle, pas un endroit pour en porter.
[…]
La brunette avait passé sa matinée avec des consultations habituelles. Un de ses collègues s'était absenté pour cette journée et, n'ayant pas autre possibilité, Priya devait prendre sa place. Heureusement pour elle, ses études n'avaient pas uniquement touché la chirurgie autrement, elle aurait eu beaucoup plus de mal à s'adapter ici vu qu'il était rare qu'elle s'occupe d'une chirurgie ici. Elle était en gros un médecin comme un autre, avec comme bonus savoir manier un scalpel pour opérer les gens qui en ont besoin. Ce qui l'emmenait à repenser à tout ce que certains membres de sa famille lui disaient. Comment le fait de se retrouver à travailler dans une petite ville comme Arrowsic était du suicide professionnel. Mais, au fond, c'est ce qu'elle voulait. Non, pas étouffer sa carrière à peine commencée mais, compter sur elle-même. Au moins ici, les patients la voyait tout simplement comme un médecin. Rien de plus, rien de moins. On ne l'attachait plus à son père vu, qu'ici, très rares sont ceux qui font le lien entre les deux. C'était mieux ainsi.
Après avoir terminé avec un autre patient, elle se dirigea tout sourire vers la petite dame de l'accueil, question de voir qui sera son prochain. « Alors, personne pour passer sous le bistouri aujourd'hui, Meredith ? », dit-elle par pure plaisanterie, vu qu'au fond, elle ne souhaitait du mal à personne ici tout de même... sauf peut-être un certain psychiatre, tellement arrogant et concentrée sur sa petite personne. Non. Elle s'égarait dans ses pensées. Encore heureux que Meredith était là pour la faire sortir de son monde autrement, Priya serait encore là à secrètement planifier la mort d'Imran Johar. Son prochain patient était un jeune homme avec un mal au bras. Trop occupée à papoter avec une infirmière, la dame de l'accueil n'avait pas soutiré assez d'informations de lui. Est-ce qu'il était tombé ou était-ce un faux mouvement ? Bonne question. Exaspérée, le jeune médecin attrapa sa fiche et ornée de son éternel sourire, la belle indienne se dirigea vers la pièce ou le jeune homme l'attendait. « Bonjour. », salua-t-elle poliment après avoir. « Je suis le docteur Meyers et je vais m'occuper de vous aujourd'hui, monsieur... Mathewsen. », en jetant un coup d'oeil rapide sur sa fiche d'informations. Klaus-Nikaél, un prénom assez singulier qui était à une époque familier à la jeune indienne. Serait-ce la même personne ? Mais non, le monde est petit mais, pas à ce point tout de même.
Dernière édition par Priya Meyers le Jeu 24 Mai - 23:47, édité 1 fois
Sujet: Re: les amitiés d’enfance résistent parfois au temps, rarement à la distance ☂ KLAUS-NIKAÉL Mar 22 Mai - 19:43
PRIYA & KLAUS
" La terre s'use, l'amitié des âmes, jamais. Quand on s'aime d'amitié, on voudrait pourtant que nos corps ne vieillissent point parce qu'on sait que la séparation approche de jour en jour."
Les temps ne changeaient pas. Rien ne pouvait changer en ces temps pluvieux. Rien ne se passait comme Klaus le décidait. Il n'avait le droit de ne rien faire, de ne rien dire, seulement de penser et à son grand malheur, il détestait se retrouver seul face à lui-même. Il n'avait jamais aimé se confronter à sa propre personne. Pourquoi ? C'était simple, il détestait le silence, tout pesait sur sa conscience. Ses problèmes et ses angoisses, il ne savait pas comment les gérer, cela devait être son grand problème. Du haut de son appartement, il pouvait admirer la vue de l'appartement juste en face, il appartenait à une vieille femme, une vieille mégère qui essayait toujours d'en savoir un peu plus sur sa vie personnelle. Il habitait dans ces appartements qui étaient des taudis, ou plutôt des logements peu chers, qu'il pouvait se payer avec sa maigre pension. Cela changeait de l'architecture présente sur les murs de l'appartement de sa mère dans le centre de Paris, il n'y avait pas de portraits célèbres, ni de statuettes de collection. L'intérieur de son appartement était simple, il n'y avait pas de décorations superficielles, une télévision de la dernière génération, un ordinateur dernière génération, mais le reste était classique. Il n'était pas du style à vouloir un intérieur avec des meubles designs et des vêtements de la dernière mode. Il était plus classique et gardait son look rebelle de son adolescence dorée. Une cigarette à la main, il tapota le filtre pour faire tomber la cendre qui pendait depuis plusieurs secondes. Il regardait la fumée de cette dernière s'échappait en apesanteur, se mélangeant avec l'air. Dans quelques heures, il allait devoir se rendre au cabinet médical, à l'hôpital, il allait devoir se confronter à une analyse sanguine et à de nombreux tests pour le tribunal. En effet, il était condamné à être un consommateur de première catégorie de drogues dures. Il n'avait pas le choix, c'était l'idée de son avocat, son tendre avocat. Ce qu'il pouvait le haïr celui-là, il se permettait de lui donner de nombreux conseils pour avoir une peine plus légère, mais Klaus n'en faisait qu'à sa tête, il s'était toujours débrouillé tout seul. Il ne voulait pas qu'on puisse l'aider. Il se dirigea vers son placard. C'était la caverne d'Ali-Baba pour les Junky. Il contenait le paradis superficiel. Il se permit de l'ouvrir et de regarder la merde qui lui valait ce jugement et le rejet de sa famille. Longtemps, il s'était demandé pourquoi il avait commencé, et il se demandait pourquoi il n'arrivait pas à arrêter, c'était une drogue, ce qui lui permettait de rester conscient et de s'amuser beaucoup plus. C'était un gain de temps avant de partir vers la noirceur de son destin. Il écrasa la cigarette qu'il avait entamé et se détourna de son placard pour prendre sa veste en cuir. Il la posa sur sa carrure et sortit de son appartement.
L'hôpital était une forteresse bien gardée et surtout pleine de microbes. C'était le lieu adéquat pour tomber malade. Il avait toujours fui ce genre de centres, il ne supportait pas les individus malades et encore moins ceux qui pouvaient se plaindre. Ce n'était pas un lieu fait pour lui. On lui indiqua, la salle d'attente de son médecin généraliste, il se mit à croiser les jambes et à attendre que le temps passe. Il était venu trop tôt. Une demi-heure avant sa séance, il aurait pu rester chez lui tranquillement, à flâner. Mais il était venu, il voulait enlever son poids sur ses épaules. Il n'en pouvait plus, il regardait tout autour de lui sans comprendre pourquoi il était encore ici. Se roulant les pousses, il regarda tout autour de lui, les jeunes gens qui attendaient se serraient les uns contre les autres, d'autres toussaient et reniflaient, quant à d'autres, il avait choisi la meilleure option, celle de dormir. Une jeune femme se pointa devant lui. Le teint matte et les yeux avides. Sa chevelure galopait sur ses épaules avant de partir le début de son dos. Sa blouse blanche immaculée, serrait sa parfaite silhouette gracieuse et agile. Il se leva et se rapprocha d'elle, elle s'appelait Meyers, nom de jeune femme ou de mariée ? C'était une question à la fois complexe et intéressante sur une femme, c'est un moyen de savoir si elle est accessible ou non. « Madame Meyers ou Mademoiselle ? Puis-je d'ailleurs savoir votre prénom gente dame ? Enfin si vous le permettez. ». Un sourire se dessina sur ses lèvres fines et lisses. Ses cheveux en batailles tombaient sur son front, laissant ses yeux gouverner le chemin de la séduction dont il était si fier, ça s'était un cadeau que la nature lui avait accordé. C'était la seule d'ailleurs. Il était d'autant plus à l'aise face à cette jeune femme en fleur disposée à jouer au médecin avec lui. Cela allait pouvoir être un vrai régal.
Sujet: Re: les amitiés d’enfance résistent parfois au temps, rarement à la distance ☂ KLAUS-NIKAÉL Ven 25 Mai - 18:08
Cette salle d'attente, un vrai cirque. Enfin, si nous venons à comparer les malades qui s'y trouvaient à des dresseurs d'animaux, leurs maladies à des bêtes et les médecins qui allaient les traiter à des spectateurs. Chacun était venu ici aujourd'hui pour dévoiler au grand jour leur talent aux yeux de ces personnes curieuses, appelées docteurs. Cette métaphore, bien que particulièrement étrange, pouvait être drôle. Une fois avoir franchi la porte de cette salle, la jeune femme parcourut les présents du regard. Essayant de localiser son patient avant d'aller vers lui. Elle ne s'empêcha pas de remarquer les attitudes de chacune des personnes présentes ici. Certains mourraient d'impatience, exaspérés par ce temps d'attente qui paraissait si long, ils se demandaient sans doute quand est-ce que leur tour viendra. D'autres mourraient d'ennuis, ne trouvant rien à faire pour tuer le temps, ils étaient condamnés à s'embêter jusqu'à ce qu'un médecin vienne les sauver de leur ennui. En apercevant Priya arriver, plusieurs l'avaient fixé du regard. Espérant sans doute qu'elle soit venue pour eux. Non. Elle n'était venue pour aucun d'eux. Quelle déception ! Suivant son intuition, la belle indienne alla directement s'adresser à un jeune homme, assied un peu à l'écart des autres et qui se contentait de les observer. C'était certainement lui et son intuition était correcte. Une fois avoir entendu son nom de famille, cet homme au nom familier et l'allure complètement inconnue se leva de sa chaise pour s'approcher de Priya.
« Monsieur aime faire le charmeur à ce que je vois. », dit-elle, ne lâchant pas son regard un instant. Elle cherchait peut-être à le déstabiliser ou simplement pour jouer à son jeu. « Sinon mademoiselle, Priya, mais, je suppose que ça sera docteur Meyers pour vous. », répondit-elle finalement à ses questions en jetant un coup d'oeil rapide à sa fiche d'informations puis à son bras, qui d'après l'infirmière à l'accueil était gravement blessé, alors qu'en réalité, il avait l'air d'être en parfaite santé. A cet instant, elle avait une simple envie, fracasser la tête de la personne qui est allée chercher ses informations Dieu sait où, sans même prendre le temps de vérifier. « Ok. C'est étrange parce que d'après ce bout de papier vous souffrez d'une blessure horrible au bras, je vois que ce n'est pas le cas alors voilà ce que nous allons faire... », elle déchira simplement ce formulaire qui maintenant ne servait plus à rien, « vous allez me dire ce qui vous est arrivé pour que je puisse remplir de nouveau ce truc vu que certains ne sont pas foutus de faire leur travail convenablement ! ». Râleuse ? Elle ? Jamais de la vie. Enfin oui, un peu tout de même, là par exemple elle l'était un tout petit peu, cependant c'était justifié et personne ne pouvait lui en vouloir. Comment est-ce possible de traiter un patient si l'on ne dispose pas d'un minimum d'informations sur la nature de son malaise ? Impossible ! Puis, il faut dire qu'entre être ici pour une blessure au bras et être ici pour faire une prise de sang, il n'y avait aucun point commun. Pas le moindre. Aucune ressemblance. En parlant de ressemblance cela dit, le nom de ce jeune homme lui drôlement quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Il lui rappelait quelqu'un, une personne, qu'elle n'a plus revu depuis une très longue durée, des années. Un petit garçon qui avait disparu du jour au lendemain sans rien dire. Il n'y avait quasiment aucune chance que ça soit la même personne. Enfin, c'est ce qu'elle pensait.
Sujet: Re: les amitiés d’enfance résistent parfois au temps, rarement à la distance ☂ KLAUS-NIKAÉL Lun 28 Mai - 22:13
PRIYA & KLAUS
"On ne sait jamais ce que demain peut nous réserver. On respire, on marche, on pense. Mais quelque fois des tuiles tombent sur notre chemin et arrive à bousiller notre destiné."
Toute cette merde coulait dans ses veines. C'était un poison puissant pour lequel il avait cruel. Il était infernal pour avoir sa dose. Il avait tout fait pour pouvoir en avoir rien qu'une seule piqûre. Il avait le destin d'un drogué. Cela le faisait plutôt sourire, il relisait son dossier à l'abris des regards indiscrets. Tout le monde n'avait pas à savoir qu'il pouvait être condamné à faire de la prison ferme pour être une gros consommateur. Des phrases, des lois incompréhensible. Il ne comprenait pas pourquoi il était interdit de consommer. Il n'avait pas tué, ni violé, et encore moins volé. Il était innocent. Ses propres crimes étaient liés à sa conscience. C'est compliqué de se dire qu'on pouvait se retrouver derrière les barreaux. Il ne réalisait pas encore que sa propre vie était en jeu. Il était bien trop immature pour se rendre compte des conséquences. Son avocat était le principal concerné, ce dernier devait le prendre pour un imbécile ou pour un jeune qui avait du mal à laisser partir son adolescence. Il n'était ni fou, ni berçait par son adolescence. Il était simplement persuadé que tout cela n'était que foutaise. Rien ne jouait en sa faveur, rien n'avait joué en sa faveur, il avait toujours fait les mauvais choix et subissait de mauvaises fréquentations depuis son allé simple pour Paris. Bim 10 ans en enfer, mange ça Klaus ! Il prit sa tête entre ses mains et jeta ce putain de dossier dans son sac, chiffonné et tordu, il s'en fichait royalement. Des copies étaient à l'intérieur et ses papiers aussi. Il n'était pas le roi de l'organisation, il était plutôt le fouteur de trouble, celui qui faisait toujours une connerie. Tiens again il allait recommencer, ce soir il allait injecter son produit. Il n'avait jamais pris en compte que c'était dangereux pour la santé, et qu'il devait arrêter tout de suite. Son médecin était présent, face à lui. Elle semblait sérieuse. Elle devait être fière de sa profession pour porter une combinaison blanche. D'ailleurs pourquoi cette couleur ridicule ? Elle aveuglait les yeux, pourquoi pas un blanc cassé, c'était un peu plus original, mais il fallait rêver pour voir une once d'originalité dans cette ville. Mais une chose agréable chez cette jeune femme c'était qu'elle aimait la plaisanterie, elle ne l'envoyait pas balader, elle se pliait au jeu. Il se pencha vers elle et lui souffla au coin de l'oreille : « Je ne suis charmeur qu'avec les jolies filles, et je dois reconnaître que vous êtes tout à fait charmante, la fleur du pays, ou devrais-je dire de la ville. ». Il fronça les sourcils, ce n'était pas tous les jours qu'elle devait avoir un cas comme ce dernier. Tiens Priya Meyers. Ce prénom avait toujours bercé sa mémoire. C'était une amie d'enfance, sa grande copine d'enfance, il la voyait souvent en Angleterre pendant sa petite enfance, ils avaient fait les conneries de gamins ensemble et elle était matte de peau. Ses yeux en amandes avaient toujours intrigué Klaus, il ne comprenait pas pourquoi les siens étaient si brillants. Il s'était souvent amusé à la taquiner. Elle ici ? Ce ne pouvait pas être possible, elle avait trop de talents pour se retrouver dans ce bled ! « Priya est un très joli prénom je dois dire. De quelle origine êtes-vous ? Ou plutôt d'où venez-vous ma très chère jolie ? » Soudain, elle déchira la feuille de renseignements sur le jeune homme. Elle n'était pas adéquat à ses symptômes il paraîtrait. Il devait faire une prise de sang, mais de là à lui dire qu'il la faisait pour cause de prise d'héroïne, il était dans de beaux draps pour subir tous les interrogatoires et tous les conseils pour arrêter d'en prendre. Ce qui risquait fortement de l'agacer. Cette salle d'attente était déjà suffisamment bruyante et ennuyante pour satisfaire ses humeurs. Il était là, les bras ballants à la regarder faire, quelque part, il était un tout petit peu énervé. Cette secrétaire était certes jolie mais pas très intelligente, il avait du attendre plus d'une demi-heure pour qu'elle essaie de déchiffrer son prénom. « Malgré tout le respect que je vous dois, je ne pense pas qu'une salle d'attente soit le meilleur endroit pour parler de mes problèmes, imaginez si j'avais des problèmes d'érection, tout le monde aurait pu le savoir et cela aurait brisé ma réputation. Surtout auprès de vous !» Il lui prit sa main et l'embrassa avant de prendre son sac posé sur le fauteuil. Si elle était véritablement celle qu'il pensait, l'idée qu'il consomme allait la rendre furieuse. Elle n'allait pas bien prendre que son fidèle ami d'enfance passe son temps à se droguer ou à se prostituer sur le trottoir. Quelle idée de faire ce putain de job aussi ! Ce n'était pas comme dans le journal d'une Call Girl où tout semblait bien rose. Cela devait être le destin de Klaus, il se prenait sans cesse une épée de Damoclès sur la tête. Sa vie était belle et bien nulle à chier. Fucking life !
Sujet: Re: les amitiés d’enfance résistent parfois au temps, rarement à la distance ☂ KLAUS-NIKAÉL Ven 1 Juin - 14:32
« Je dois dire que vous êtes très doué pour les compliments. C'est certainement un atout principal pour faire tomber les demoiselles me diriez-vous ! ». Des patients comme lui elle n'en voyait pas tous les jours mais, quand elle en avait des cas comme ça, l'indienne ne s'empêchait pas de plaisanter et de jouer au jeu, tout dans la rigolade et en restant correcte et professionnelle. Elle n'était pas une machine et savait ce que le sens de l'humour était. En plus sa manière de faire aider certains à se décontracter. Plusieurs avaient une peur bleue des médecins, Dieu sait pourquoi, une absurdité à laquelle Priya remédiait avec la rigolade. «Merci. C'est un prénom indien. ». Ce prénom lui a été donné par sa défunte mère. Ce choix lui collait à merveille en réalité bien que rare sont ceux qui en connaissent la signification. Ce prénom signifiait simplement que la personne qui le portait était une personne d'une forte personnalité, profondément humaine et altruiste, dotée d'une intuition remarquable. Les contingences matérielles ne sont pas son domaine de prédilection. C'était tout elle. Priya avait toutes ses qualités, or, elles étaient doublées par des habitudes capricieuses et hautaines vis-à-vis de certaines personnes. Elle était bitchy, parfois même trop mais, elle le vivait bien. En tout cas, c'était une occasion pour lui retourner la question, le prénom de ce beau brun lui évoquait cette curiosité et la jeune femme ne serait tranquille qu'une fois avoir tiré cette histoire au clair. « Le vôtre est tout aussi original, c'est Anglais ? ». Une question simple et directe. Sa réponse allait la pousser à douter, soit plus, soit moins.
Elle rigola légèrement devant son geste, se doutant que cette galanterie, ce traitement si spécial, était sans doute destiné à toutes les jolies femmes qu'il croisait. « Oh, et bien, si vous insistez, veuillez me suivre. Cela dit, je ne m'inquiète pas pour ça, car en général, si un homme aussi séduisant que vous avez ce genre de petits soucis il n'aurait accepté pour rien au monde de venir ici. Sa fierté est en jeu, il aurait certainement opté pour un médecin plus spécialisé et surtout très loin d'ici question d'être plus discret et ne pas éveiller de soupçons. », dit-elle avec un sourire. Ce petit sourire ravissant qu'elle gardait toujours. « Les rumeurs dans cette petite ville vont plus vite que l'éclaire vous savez. », elle se retourna finalement, les papiers entre les mains, direction la salle d'examen général. Elle avait bien entendu fait signe à Klaus de la suivre. Son idée n'était pas mal finalement. S'éloigner de ce bruit et ce vacarme aiderait Priya à mieux se concentrer sur son cas et surtout, à y penser plus clairement. Son prénom, son nom de famille, le bleu clair de ses yeux... toutes ces choses lui rappelaient son ami d'enfance. Pour le moment, la jeune femme tenait toujours à l'hypothèse de la coïncidence et du doute mais, peut-être en apprenant à connaître un peu plus sur lui, ses doutes s'évaporeront et saura une bonne fois pour toutes si c'est bien la personne qu'elle pensait ou pas. Cette salle où elle le conduisait, comme tout l'hôpital d'ailleurs, avait un décor neutre, fade et sans couleurs. Pour ne pas changer. Les murs blancs, les meubles en majorité blancs, tout était blanc. On pouvait même dire que cette pièce ressemblait plus à une salle d'isolation pour malades mentaux. « Installez-vous. », d'un geste de la main, elle l'invita à entrer puis ferma la porte directement après. Ainsi, ils étaient sûr que personne n'entendrait leur conversation et Klaus pourrait lui expliquer sans gêne sa situation. « Alors, dites-moi, qu’est-ce qui vous amènes ici ? »
"Je crois qu’à la base, je voulais faire le bien autour de moi. Ça n’a pas été possible pour deux raisons : parce qu’on m’en a empêché, et aussi un peu parce que j’ai abdiqué."
Longtemps, on avait voulu faire de lui, le parfait petit gentleman. L'Angleterre était sa source d'inspiration, mais aussi sa terre natale, il n'avait pas eu le choix. C'était dans sa destinée. C'était surtout, une fierté. N'allait surtout pas penser qu'il n'était pas un parfait gentleman. Il était le pire des connards avec les femmes, son niveau était supérieur à ces petits kéké des plages, mais il avait un principe, ne jamais froisser l'estime d'une femme. Il n'était encore jamais parti d'une partie de jambes en l'air sans avoir donné un numéro ou une adresse, elles étaient fausses bien évidemment, mais jamais il n'avait manqué à son devoir d'homme. Il n'avait encore jamais fait payer une femme son dîner ou un verre. C'était à l'homme d'inviter, au mâle de faire le premier pas. Il est difficile de constater qu'il n'était pas un salaud à 200%. C'était belle et bien la vérité, il n'avait aucun respect pour les femmes en fait. Il les prenait comme des jouets, il les manipulait, il se fichait de ce qu'elles pouvaient ressentir. Il fut un temps où il aimait même faire pleurer ses conquêtes. C'était son premier passe-temps, en grandissant, il avait pris conscience de cette erreur fatale. Ce n'était pas dans un petit bled, qu'il pouvait se permettre de telles choses. Il avait toujours la malchance de tomber sur une femme qu'il avait déjà humilié. Les chances dans cette ville était trop fine, bien trop mince pour qu'il ne la recroise pas. Il n'était pas seul en fait. Il ne pouvait pas se permettre de faire quoi que ce soit avec cette femme, sauf si elle risquait d'être un témoin pour son affaire. Sa situation personnelle était en jeu et il n'avait pas envie que tout le monde sache qu'il était drogué et qu'il se prostitué la nuit pour satisfaire une vieille harpie qui l'avait trouvé à New York ! « Ce n'est pas vraiment un atout, principalement c'est une leçon de la vie. Quand on peut séduire, on peut tout avoir. Le principe n'est pas de savoir séduire une femme à la perfection, mais de faire en sorte qu'elle soit à vos pieds dans n'importe quelle situation. Elle est prête à vous attendre est la meilleure chose. Être un beau parleur n'est qu'une petite chose qui peut nous prouver d'être un acteur, alors que l'art de la séduction est une autre histoire. » En effet, le fait de pouvoir séduire une femme comme il fallait n'était pas donné à tout le monde, il fallait être un parfait stratagème pour savoir draguer une femme sans ressentir une seule chose. Quelque fois, il y avait des dérapages, il pouvait tomber amoureux d'une femme. Ce n'était jamais arrivé auparavant, il détestait l'amour. C'était une rose trop épineuse, il n'avait fait que se blesser à chaque fois qu'il s'était trop attaché à une femme. C'était sur tout le cas de sa mère, elle lui avait brisé le coeur sans jamais s'en préoccuper. Elle n'avait fait aucun effort pour le garder, elle s'était servie de lui pour avoir de l'argent, comment pouvait-il aimer une femme après ça ? « J'ai connu une petite fille qui portait ce prénom quand j'étais jeune, c'était ma meilleure amie en fait. Mon prénom est un mélange sordide de mon père, il a mélangé deux prénoms anglais qui étaient à son goût. C'est pas plus compliqué ! »
Klaus suivit la jeune femme dans son bureau, il était dans les tons blancs, c'était déprimant. On avait l'impression d'être dans un sanctuaire de la mort ou de la maladie. Il n'y avait aucune couleur. L'architecte d'intérieur n'avait pas vraiment du se fouler pour trouver la couleur ou même la décoration de cet hôpital. Tout semblait être fait pour rester ici jusqu'à la fin de sa vie. Son bureau n'était pas coloré, ni décoré à la dernière mode. C'était un hôpital modeste sans vraiment de spécialiste, il y avait juste ce qu'il fallait. A vrai dire, qui était assez fou pour rentrer dans une ville comme celle-ci alors qu'on pouvait gagner des millions dans une autre ville ? « En fait, je l'ai fait par facilité, je n'avais pas envie de me rendre dans une grande ville juste pour une prise de sang. Tout le monde connait tout sur tout le monde, mais nous sommes d'accord sur une chose : vous êtes tenue par le secret médical, la seule personne susceptible de le dire c'est vous. Donc nous savons tous les deux que vous n'allez pas le faire, je me trompe ? » Il s'assis en face d'elle, tenant son sac entre les mains, il le lâcha au sol. A l'intérieur des babioles, mais surtout les papiers de son enquête, il trouvait que le meilleur moyen de lui parler de cela était de lui faire lire ce satané rapport qui le rongeait. Il le sortit et le lança devant elle. Elle l'avait face à elle et pouvait le feuilleter, elle était devenue son médecin, il ne fallait pas se douter, qu'elle soit amenée à témoigner. « Pour faire plus simple et surtout évitez de me donner des conseils pour arrêter ou autre, cela n'arrivera pas car je n'en consomme pas, ou même très peu. Mais il m'arrive de consommer de l'héroïne et j'ai besoin d'une prise de sang pour démontrer que je suis un petit consommateur. J'ai été vu en possession, je risque donc gros. Donc essayez de ne pas foirer votre job. Je connais très bien ma consommation ! Et je n'accepterai pas apercevoir un autre résultat ! »
Sujet: Re: les amitiés d’enfance résistent parfois au temps, rarement à la distance ☂ KLAUS-NIKAÉL Mer 13 Juin - 1:43
Il existait sans doute une dizaine de façons d'interpréter les paroles de Nikaél, or, l'interprétation la plus simple et la plus logique était le fait qu'il considérait que les femmes n'étaient que des objets qu'il pouvait facilement manipuler avec cet art qu'est la séduction. Bien entendu, les belles paroles n'étaient pour lui qu'un bonus et non un atout. Grave faute. Être beau parleur était certainement beaucoup plus qu'une simple petite chose qui prouvait à l'homme être un bon acteur. Cependant, chacun avait sa vision des choses. « Si vous le dites, mais, avec les paroles nous pouvons accomplir beaucoup de choses sans même forcer sur la séduction. Ça ne reste que mon avis cela dit. », Priya était en désaccord avec lui or, elle n'allait pas lui faire une réprimande ou un discours pour le convaincre. Ce n'était pas l'endroit pour et ce n'était surtout pas de ses affaires. D'autant plus que si la demoiselle avait envie d'avoir une discussion avec lui c'était simplement pour mettre les points sur les i. S'assurer qu'il était son meilleur ami d'enfance. Et là une question se posait... s'il était réellement lui comment devrait-elle réagir ? Il faut croire que c'était un peu trop tard pour les câlins. Lui sauter au cou pouvait être déplacé surtout si Klaus de son côté ne se souvenait pas d'elle. Option qui venait de tomber directement à l'eau quand il lui a annoncé avoir connu une fille avec ce prénom plus petit. Peut-être qu'aujourd'hui il ne la considérait plus comme amie, dans ce cas elle ne pouvait pas lui faire de câlin non plus. Des années se sont écroulées depuis, puis, s'il était parti sans rien lui dire, c'est qu'il avait envie de couper tout lien avec elle. Au fond, l'indienne lui en a toujours voulu d'être parti comme ça, même pas un au revoir, une explication, rien. Du jour au lendemain, pouf. Plus rien.
Elle ne lui avait pas répondu. Elle avait simplement sourit en l'invitant à la suivre. La jeune femme voulait prendre son temps à réfléchir, puis si son problème était sérieux, le beau brun risquerait d'être intimidé par elle s'il venait à découvrir que c'était bien la même petite Priya qui, d'après ses paroles, était sa meilleure amie. « Absolument pas, vous ne vous trompez pas sur ce point. Rien ne sortira de cette pièce alors vous pouvez me dire ce qui ne va pas maintenant. ». Bien entendu, Priya n'allait rien dire. Elle est du genre à garder tout pour elle, que ça soit ses secrets ou ceux des autres en général et surtout si c'est de ses patients qu'il s'agit. Après avoir fermé la porte, la jeune médecin alla donc prendre place à son tour, en écoutant tout ce que son patient avait à lui dire. « Etrangement, votre attitude ne m'enchante plus tout d'un coup. Une réelle déception vu que vous êtes celui que je crois être. », elle avait arrêté de feuilleter son dossier pour poser son regard sur lui. Son but était clair, simple et direct : elle n'allait pas recevoir d'ordre de sa part et encore moins si ce sont des ordres concernant son boulot. Elle savait très bien le faire son boulot. Puis, têtue et fière comme elle est, Priya n'allait pas lui permettre de remettre ça en doute, même s'il est son meilleur ami d'enfance. « Rares sont ceux qui avouent être de grand consommateurs alors je vais laisser le test décider ceci à votre place. Ce n'est pas parce que le résultat risque de vous déplaire que je ne sais pas faire mon boulot alors je vous donnerai un petit conseil, songez à changer de ton et éviter de me donner des ordres. Nous allons devoir nous supporter pour un moment et vu votre dossier, il est fort probable que je devienne un jour témoin vu qu'à partir d'aujourd'hui je suis votre médecin, alors essayons à ce que ça reste un minimum agréable. ». Derrière ses airs durs, se cachait une légère inquiétude. La belle était persuadée maintenant que ce Klaus était son Klaus, la personne qu'elle avait perdue étant petite et à laquelle elle pensait tous les jours durant des années, son cher et tendre ancien meilleur ami aux yeux bleus si clair et éclatant, avait subi cette transformation radicale. Il n'était plus tendre, elle pouvait en juger vu son regard endurci. Se cachant le visage derrière le dossier qu'elle avait repris entre ses mains, Priya s'était un peu égarée dans ses pensées, songeant à la bonne façon de réagir à ça. Mais, existe-t-il vraiment une bonne réaction à cette découverte ? Pas vraiment, non. La seule chose qui lui venait à l'esprit était de l'engueuler. Or, elle ne pouvait pas se permettre de le faire. Elle n'était pas sa mère, sa femme ou sa copine. Elle était à peine une amie et ne savait même pas si elle représentait quelque chose pour lui. Oh, et puis zut ! Priya reste Priya, elle n'allait pas attendre à ce que le jeune homme lui donne ce droit, elle était parfaitement capable de l'acquérir d'elle-même. « C'est hallucinant comment les gens peuvent changer. On m'aurait dit il y a treize ans que ton meilleur ami deviendra ainsi, je n'y aurais pas cru. Bon sang, qu'est-ce qui a bien pu t'arriver Klaus ! Okay, tu sais quoi, je ne suis pas ta mère, je ne vais pas te faire la morale et j'ai intérêt à aller chercher les babioles pour cette prise de sang avant que je ne me retrouve à botter ton petit cul d'anglais aux yeux bleus. », d'un geste brusque elle laissa tomber le dossier sur son bureau.