Sujet: “ – Ceci n'est pas un signe du destin ” Mar 1 Mai - 11:20
« Pardon ? Vous disiez ? » ♦ parc - ARROWSIC.
Il écuma l'endroit de son regard. Non, il n'y avait là aucune trace d'une quelconque connaissance. Personnes dont la tête serait connue du psychiatre. Ce qui était une bonne chose pour celui-ci qui n'avait nul envi qu'on le voit. Il y avait certaines facettes de lui qu'il préférait garder pour soi. C'était un peu énervant, car depuis sa venue dans le Maine, l'ancien écrivain avait retrouvé certaines connaissances qu'il était préférable d'ignorer. Il avait fait certes des rencontres intrigantes et sympathiques, mais Arrowsic n'avait rien de Mumbai. De sa villa près de l'océan, de cette belle-soeur infecte, mais sexy qu'Imran avait eu pour maitresse à une époque, de ses amis à l'hôpital, de ses fans qui n'hésitaient pas à l'interrompre pendant une pause-café/inspiration ou encore ses situations improbables dans les ruelles étroites et humides de la ville, en compagnie d'une journaliste attendrissante. Arrowsic n'était qu'une petite ville charmante quelque part dans un coin perdu, où Imran s'était prêté à un jeu absurde de suivre un couple pour trouver sa destination finale. Un coup de tête irréfléchis et le voilà qui débarque ici. Arrowsic était devenu son refuge pour échapper à un monde qu'il ne contrôlait plus. Depuis, il s'était installé dans la petite ville, il s'était imposé dans certains endroits. On le connaissait pour le râleur de servir, celui à l'humour tranchant et aux airs de psychopathes. Il était l'indien perdu dans la ville, trop mystérieux, trop étrange. On ne connaissait rien de lui et ce qu'on en savait, c'était surtout qu'il était bien trop direct avec ses patients manquant terriblement de tact et de subtilité. Qu'il a de fâcheuses tendances à prendre chaque personne de la ville pour un crétin fini et qu'il passe toutes ses nuits dans le bar du centre.
Cette fois, il avait eu la bonne et surtout incompréhensible idée de vouloir aller faire du basket. Mais le parc n'était guère un lieu pour dans la journée. Il fallait le comprendre, à presque trente-quatre ans entourés de tous ses jeunots, c'était effrayant. Frustrant aussi. Elle était loin l'époque où il avait eu leurs jeunesses, leurs fougues, insouciant de tout et surtout capable d'être lui sans se poser des questions existentielles à chaque seconde. Parcequ'Imran il avait pourri dans une cage en fer rouillé. Avec sa mémoire qui avait complètement prit la fuite, son suicide et la mort qui l'avait entouré. Le sang, présent, coulant à travers ses doigts, se mélangeant avec les autres et réapparaissant devant lui à chaque fois qu'il se posait cette question : Est-ce que c'était moi ? Sa vie n'avait alors plus la même couleur, elle s'était assombri et s'alourdissait chaque jour. Il ne savait plus ce qu'il devait être, ce qu'il était. Il se croyait perdu, transformé surtout, mais voilà qu'alors il s'accepte enfin malgré quelques frayeurs, le doute revient en force, défonçant son esprit comme jamais. Devait-il être celui qu'il était jadis, où rester celui qu'il était devenu ? Un semblant des deux ? Mais lequel LUI convenait le mieux ?
Car oui, dans la vie il y a un bout de rayon de soleil qui réchauffe la froideur de la lune. Et dans celle de l'écrivain elle portait le nom de Minissha. Il ne saurait dire combien de fois il l'avait fait souffrir, mais il préférait ne garder que les derniers souvenirs, les derniers instants à ses côtés. Ces moments qui n'appartenaient qu'à eux et qui désormais n'était plus qu'une image s'effaçant peu à peu. Parcequ'elle n'était plus de ce monde, elle avait rejoint ses confrères là-haut. Imran ne croyait pas au paradis, ni à l'enfer. Il ne croyait en rien en dehors de lui-même, mais il avait commencé à avoir foi en une autre personne. Et c'était elle. Autant dire que la chute de l'écrivain fut terrible. Il était prêt à s'arracher le coeur pour lui offrir et la voilà qui décède le jour de leurs mariages dans un accident de voiture.
Il se plait à dire qu'elle est là, constamment, à ses côtés. Comme un romantique perdus qui croit que son aimé ne le quittera jamais. Même là, tout de suite. Il l'imagine assis sur le banc, probablement dans une petite robe en dentelle, avec un gilet et les cheveux attachés par peur que lâcher, le vent en face n'importe quoi. Elle est souriante, se moquant un peu de lui, puis fini par se lever carrément pour lui prendre la balle et lui montrer comment les pros lancent. Elle se rate, mais ce n'est pas grave.
Mais ceci n'est qu'une image, une idée. Une illusion qui l'entourait constamment où qu'il était. Il était peut-être non-loin de deux heures de matin, mais Imran était en débardeur noir prêt à affronter un panier de basket en solitaire. L'air frais de la nuit lui faisait du bien. Mais pour quelqu'un qui ne prend pas ses médicaments, faire plus que quelque panier était déconseillé. Il fit rebondir la balle, se prenant pour un athlète de haut niveau avant de se diriger vers le panier, changeant la balle de droite à gauche pour ensuite l'attraper de pleine mains et la lancer. C'est un échec, comme toujours il est mauvais parce qu'il a quand même bu quelques gorgées avant de venir.
Mauvaise habitude qui était réapparue après la mort de sa femme - puisque le mariage traditionelle indien a eu lieu, elle lui appartient pour les sept prochaines vies - et qui a une époque lui avait ruiné la foi, avait aggravé ses problèmes cardiaques et l'avait forcé à écrire une lettre d'adieu en espérant mourir dans un petit coin loin du regard de son aimé. Imran était certainement en train d'accomplir un plan de suicide à long terme. Il pouvait être plus directe et mélanger ses médicaments avec l'alcool, mais c'est trop facile. Alors, le psychiatre faisait croire à son médecin qu'il continuait son traitement, que tout aller bien et à côté tous les soirs il boit une bouteille ou deux avant de rentrer chez lui. Accompagné le tout d'une dizaine de paquet de cigarettes. Un mode de vie pas très sain pour quelqu'un qui préfère vivre jusqu'à ce que le destin le prenne plutôt que de la rejoindre dès maintenant. Qui sait, il y avait peut-être une raison au fait que lui soit là et elle loin dans le ciel ? Ou alors, il se punissait tout simplement. Et la leçon était ici la mort.
Un autre essai et la balle partie au loin. Imran se dirigea vers son banc, la flem d'aller chercher la balle faut le comprendre. Il sortit son paquet de cigarette afin d'en allumer une alors que la balle descendait tranquillement une petite colline pour finir sa course dans les pieds d'un passant. Où une passante plutôt. Imran prit son gilet en laine, cigarette en bouche, se tournant pour voir où était passé la balle et aperçu une ombre bougée au loin. C'était bizarre de voir quelqu'un à cette heure. Sans doute quelqu'un qui avait passé sa nuit à faire la fête où quelque chose dans le genre. Il rangea son paquet dans la poche de son sac de sport de se diriger vers l'ombre.
« - Comptez pas sur moi pour vous la donner.» dit-il tout en s'approchant.
Dernière édition par Imran Johar le Mer 4 Juil - 13:21, édité 2 fois
Sujet: Re: “ – Ceci n'est pas un signe du destin ” Ven 4 Mai - 3:30
Ceci n'est pas un signe du destin
Imran & Minissha
Il est bientôt une heure du matin et je n'arrive toujours pas à trouver le sommeil. C'est d'ailleurs comme ça presque toutes les nuits, à chercher pendant des heures la bonne position pour dormir mais en vain, le sommeil ne vient jamais. A vrai dire il vient mais beaucoup trop tard vers les quatre heures du matin où il n'y a plus aucun intérêt à dormir et où le soleil ne tarde pas à se lever. Et puis j'ai tout simplement horreur de dormir en plein jour, vous me direz autant fermer les volets mais malgré tout il y a toujours ces petits rayons de soleil qui arrivent à se faufiler dans la chambre et ayant le sommeil très léger forcément cela me dérange et me perturbe surtout. De toute façon c'est comme ça depuis que j'ai quitté Mumbai, depuis mon soi-disant accident, c'est comme si mon cerveau m'empêchait de dormir car à chaque fois que mes paupières se ferment j'ai ces images qui me hantent, d'horribles cauchemars où je me vois, du moins celle que j'étais, avec cet ancien visage qui m'appartenait, ces souvenirs à ses côtés, son visage à lui, notre première rencontre, notre mariage, tout me revient et je me réveille en sursaut avec mon cœur qui bat de plus en plus fort et ma respiration qui s'accélère. J'en viens jusqu'à craindre le moment où il faut dormir par peur de ces images qui, j'en ai bien peur, me hanteront jusqu'à ma mort.
Pour me changer les idées et m'enlever de la tête toutes ces pensées je décide de sortir, oui il est tard mais c'est le moment que je préfère pour sortir, là où je suis sûr qu'il n'y aura plus aucun monde, où je pourrais marcher tranquillement en admirant les étoiles sans craindre de me faire bousculer. Je m'habille vite fait d'une petite robe couleur bleu nuit et d'un gilet en dentelle noir, je laisse mes cheveux lâchés que j'avais précédemment bouclés au fer et sur ce je sors de chez moi en étant sur d'avoir bien fermer ma porte à clés et je commence à marcher les bras croisés appréciant le petit vent qui caresse ma chevelure après avoir passé la journée à souffrir d'une chaleur atroce. Je continue de marcher pensant qu'il était temps que je cherche un travail, certes je suis riche mais le simple fait de rester à la maison à ne rien faire commence à me rendre folle, j'ai besoin de me changer les idées et de vraiment commencer une nouvelle vie.
Il était déjà deux heures du matin lorsque je m'arrête devant un parc, cela faisait presque une heure que je marchais sans savoir où aller. Le parc était le parfait endroit pour se relaxer et puis qui irait se promener dans un parc à cette heure-ci? A part moi bien sûr, c'est dans la pensée que personne ne me dérangerait que j'entre dans ce fameux parc.
Cependant j'entends des bruits au loin, comme une balle qui rebondit sur le sol, plus je me rapproche et plus je reconnais le son d'une balle de basket, je ne suis certes pas une pro en sport mais je sais quand même reconnaitre le son d'un ballon de basket. Finalement je ne suis pas la seule tarée de la ville à aller dans un parc à cette heure-ci, mais bon de là à jouer au basket en pleine nuit, c'est tout de même rare. C'est surement un de ces jeunes qui essaye de se défouler parce-que sa copine l'a larguait pour son meilleure pote, enfin un truc dans le genre. J'entreprends de continuer ma route quand soudain la fameuse balle atterrit à mes pieds, c'est presque si je sursaute, ben oui dans le noir tout n'est pas très clair et le moindre toucher vous effraye. Par peur je dis tout bas « Saleté de balle » et me baisse pour la ramasser quand j'entends une voix -assez grave et malheureusement très familière- qui se rapproche « - Comptez pas sur moi pour vous la donner.».
En temps normal j'aurais froncé les sourcils et lui aurait répliqué que je n’avais pas besoin de sa balle et qu'il pouvait se l'a mettre où je pense mais là je reste sur place sans bouger. Cette voix était trop familière, beaucoup trop même mais là ce qui me laisse perplexe est cette silhouette qui s'approche de plus en plus, petit à petit je reconnais la forme de son visage. Non non non ce n’est pas possible, mon esprit me joue des tours, ça ne peut pas être lui! Qu'est-ce qu'il ferait ici??! Il est censé être à des kilomètres d'ici en Inde en train de pleurer sur ma tombe, le monde est immense, et pourtant il aurait réussi à me retrouver?! Tant de choses se passent dans ma tête mais je reste immobile sans bouger par peur de m'approcher sachant que si je fais un pas de plus je saurais pour sûr si c'est lui ou pas car il fait sombre et je peux toujours me tromper et en cet instant j'espère de tout mon cœur me tromper. Sans même me rendre compte je lâche la balle les yeux fixés sur lui en espérant au plus profond de moi que si je m'approche un peu plus je verrai un homme avec certes un physique similaire à mon mari mais pas lui. Pas Imran, pas celui qui m'a amenait à tout changer dans le but de le fuir et de me venger pour qu'au final je me retrouve nez à nez avec lui.
Tout ce donc j'ai envie est de courir, de m'enfuir mais je n'arrive pas c'est comme si je suis collée au sol à la glue, je ne peux ni avancer et ni reculer, tout ce que je peux faire c'est attendre durant ces quelques secondes décisifs, s'il approche encore d'un pas il se retrouvera sous la lumière d'un des lampadaires du parc qui se trouvait juste à côté d'elle et malheureusement c'est ce qu'il fait. Et à ce moment même mes yeux s'écarquillent, mon estomac se sert et je le fixe d'un regard à la fois choqué et effrayé car oui ma plus grande frayeur vient tout juste de se réalisé, je me retrouve face à face au fantôme de mon passé que je croyais enterrer à tout jamais.
Sujet: Re: “ – Ceci n'est pas un signe du destin ” Mer 4 Juil - 19:45
La balle avait filé au loin laissant Imran au milieu du terrain de basket du parc. Il était tard, quelques verres avaient parfumé son sang d'alcool et de folie et maintenant, la fumée de sa cigarette enveloppée la nuit dans des danses séductrices.
Cigarette en bouche, il regardait toujours la balle faire son chemin au loin. Il ne s'était pas rendu compte à quel point parfois le temps pouvait défiler rapidement. Le sport, il n'en faisait plus vraiment, mais balancer une balle pour marquer des paniers n'avaient rien de très sportif. C'était plus une question de placement, de géométrie et de concentration. Imran lance alors une remarque à l'inconnu qui rencontre la balle à ses pieds. Il met alors son gilet, se rapprochant petit à petit. Il avait chaud, mais en même temps l'air frais lui donnait quelque frisson. A une telle heure, il était évident que le soleil avait tracé sa route plus loin. Il avait beau faire plus chaud, la nuit restait fraiche et Imran adorait ça. Il lança un coup d'oeil à la lune plus loin, presque pleine. Il était évident que la lune lui rappelait constamment ce doux rêve qu'il avait perdu. Tirant sur sa cigarette, il ralentit le pas arrivant près de la jeune femme. Parce que oui, visiblement les femmes croient qu'à 2h du matin c'est tranquille dans les rues. Il se demandait bien ce qui pouvait poser une femme de sortir comme ça, si tard.
Au moins, c'était une femme et pas un abruti compulsif dont Arrowsic a le secret. Sans vraiment regarder la demoiselle et d'une voix plus amical,e Imran lança alors, sourire aux lèvres :
« - Vous voulez peut-être jouer ? »
Il était désormais en face d'elle et s'arrêta net.
La cigarette d'Imran était entre ses doigts, se consument petit à petit alors que l'ancien écrivain se demander pourquoi elle posait un tel regard sur lui. Cela ne durant qu'un moment, qu'une fraction de seconde avant qu'Imran ne reprenne la parole, mais il avait suffi de poser les yeux sur l'inconnue pour être complètement troublé. La manière dont elle le regardait, dont elle le fixait. Et puis ses yeux n'avaient rien d'étranger pour Imran, c'était la toute la beauté de la chose. Il était troublé, gêné, mais reprit vite la parole parce que cette pauvre femme devait sans doute avoir peur du grand monsieur devant lui. Il fit signe que le ballon était toujours à ses pieds, en évitant alors son regard. Il senti son coeur se serrait, de mauvais souvenir remontant dans son esprit. De très horrible souvenir. Ce à l'hôpital par exemple où parcourant de ses yeux il avait dû identifier Minissha avec le peu de ce qui restait. C'était sans doute la chose la plus dur qu'il avait dû affronter dans sa vie.
« - Je ne vais pas vous faire du mal, vous savez... »
Son sourire ayant légèrement disparu de son visage. Ce n'était pas naturel pour lui d'être si « aimable » mais il ne voulait pas qu'on le prenne pour un violeur attendant joyeusement sa proie, lançant des ballons de basket dans l'esprit d'attirer l'intention de ses victimes. Il n'était pas si machiavélique, voyons. Et puis visiblement, c'était une habitante d'Arrowsic qui prenait l'air. C'est tout. Elle le regarder juste comme si elle avait vu un fantôme, légèrement déstabilisant. Il fallait l'avouer. Ainsi, inconsciement il fit tourner l'alliance à son doigt, toujours là.