DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Nos amis sont là pour nous écouter, ne pas nous juger et nous protéger. Sam 21 Avr - 18:59
YOU MAKE ME FEEL BETTER
Je viens tout juste de terminer ma matinée. Je déjeune avec Bonnie ce midi, elle m’a appelé hier soir. On se voit de plus en plus souvent et on s’entend vraiment bien. OK, on se connait depuis peu, depuis cette rencontre dans le parc. Mais le courant passe bien entre nous, amicalement parlant. Les choses ont tout de suite été clair. Aucune drague, aucune ambiguité. Bonnie a toujours le petit mot pour me faire rire, elle est gentille et à l’écoute. Bref, je suis content de la voir.
Cette matinée a été plutôt difficile, je suis tombé que sur des patients râleurs. Entre la vieille mémé qui chlingue comme un footballeur après un match que je dois osculter et le petit garçon qui pète un plomb pour un simple vaccin j’ai été servi. Encore une fois, le docteur Jonhson m’a laissé me débrouiller. Décidemment, il n’est pas très sérieux celui-là. Ca fait un petit moment que je pense à me plaindre, à demander de changer de médecin en chef. Je suis quand même là pour apprendre et l’autre con me plante dans une salle avec des patients chiants. Je dois tout faire pendant que lui va opérer. J’aimerais beaucoup assister à des opération comme les autres internes. Mais non, je suis obligé de me taper tout le travail d’infirmière. En fait, je pense que Jonhson prend un malin plaisir à me martyriser et à me tourner en ridicule. Bon sang, je suis un interne en médecine, pas un infirmier. Des fois, j’ai envie de gueuler. Comme aujourd’hui. Vraiment, voir Bonnie me fera du bien. Parce que là, je n’ai pas vraiment le moral.
Je sors de l’hôpital et je me dirige vers l’arrêt de bus le plus proche. Je fais souvent mes trajets à pied, mais là, le restaurant où on s’est donné rendez vous est plutôt loin. J’en ai pour une quinzaine de minutes de bus. Je consulte mon téléphone portable, j’ai un SMS. C’est Ailyah. Nous venons de nous rencontrer mais je l’apprécie déjà beaucoup. Elle est passée chez moi l’autre soir, on s’est embrassé. Elle me plait, j’espère que ça donnera peut-être quelque chose. Peut-être que j’oublierai enfin et pour de bon une certaine rousse. Elle a aimé notre soirée et elle m’invite à dîner ce week-end. Enfin, elle propose. Mais pour moi, c’est évident que je vais accepter. Le temps que j’envoie le texto, le bus se pointe. Je range mon téléphone dans ma poche et je regarde autour de moi. Il n’y a personne, étrange. À cette heure-là il est toujours bondé. Je profite de ce calme et de ce silence. Je me laisse divaguer dans mes pensées et écoutant un peu de musique. Le temps passe vite, je suis arrivé à destination. Le bus s’arrête pile devant l’établissement, c’est parfait.
Je descends et j’aperçois Bonnie qui est déjà devant le restaurant. Je suis pile à l’heure pour une fois, je suis fier. « Hello ! Y avait vraiment personne sur la route, du coup je suis à l’heure. » Oui, c’est pas quelque chose d’habituel puisque toutes les dernières fois, je l’avais fait attendre au moins 10 minutes. « J’ai reservé, on est sûr d’avoir notre table comme ça. » Nous entrons, je donne mon nom à la réceptionniste et nous prenons place. « Alors, comment ça va ? »
Sujet: Re: Nos amis sont là pour nous écouter, ne pas nous juger et nous protéger. Lun 23 Avr - 19:02
La nuit avait été longue. Presque autant que la journée. Presque autant que chaque jours qui s'étaient écoulés depuis mon arrivée ici. Mon coeur se comprima douloureusement dans ma poitrine. Ma respiration s'arrêta pour repartir, plus laborieuse que jamais. Je plaquais mes mains sur mon visage, tentant de réprimer ce flot de larmes, que rien ne pourrait tarir. Et cette souffrance qui ratiboisait chacun de mes organes. Qui brûlait mon palpitant à vif. Comme de l'acide directement déversé dans mes veines. Mon estomac se tordit violemment et j'eus à peine le temps de courir vider son maigre contenu dans les toilettes.
[…]
Je tournais depuis quinze bonnes minutes devant le restaurant, attendant de voir Fernando. Même si l'excuse était bidon, un dîner entre amis, j'avais besoin de le voir. Pour le surveiller, premièrement. Parce que le paternel m'avait rappelé à l'ordre, deuxièmement. Puis, pour le voir simplement. Je tirais une dernière bouffée de cigarette, avant de regarder le papier brûler. Si tout pouvait être aussi simple. Relevant la tête, je regardais autour de moi, surveillant les gens. Dans mon dos, le canon de mon arme me rappelait sa présence. Elle me rappelait ce que j'étais. Ce que je serais jusqu'à la fin. Je ne savais pas si Ailyah, ou qu'importe son prénom, serait présente. Je ne savais pas s'il n'y avait pas une personne qui cherchait à m'abattre. Je ne savais rien. Et puis, si Clyde était dans les parages, la présence de mon arme à feu me rassurait. Comme si elle était un obstacle entre nous. Comme si, avec elle, je pourrais subir et supporter n'importe quoi. La rue était étonnement calme, et mes nerfs n'étaient que plus mis à rude épreuve. Enfin, le bus arriva et Fernando en descendit. Je souris en le voyant debout. Au moins, il était encore vivant et cette vipère n'avait pas eu le temps de lui injecter son terrible venin. Un léger rire s'échappe de mes lèvres. Trop éphémère. Trop rapide.
« J't'ai quand même attendu, vu que j'étais en avance .. Enfin, passons. »
Je hausse les épaules. L'attente, ce n'est pas ce qui me gène. Sans un mot de plus, je suis Fernando dans le restaurant. Je jette un regard derrière moi, et par-dessus mon épaule. Discrètement. Je marche derrière lui, prête à bondir telle une panthère au moindre mouvement dans sa direction. Toujours en silence, nous prenons place. Et doucement, mes muscles se détendent. Je m'installe et lance un sourire en direction de Fernando, surveillant toujours autour de nous. Par peur. Par méfiance. Si Clyde est là, je donnerais pas chère de ma peau … À sa question, je relève les yeux et tente un sourire, ressemblant plus à une grimace. Le serveur vient nous proposer à boire et j'attends qu'il reparte pour répondre à Fernando. Je tente un nouveau sourire. Juste pour sauver les apparences. Juste pour ça.
« On fait aller. Et toi ? Comment va … Comment elle s'appelle déjà ? Ailyah ? »
Malgré moi, son prénom est craché. Malgré moi, une haine sans nom s'est développé pour cette fille. Elle va essayer de tuer Fernando. Quand, je ne sais pas. Mon père ne sait pas. Personne ne sait. Sauf elle. Et malgré tout, malgré les risques, les interdictions, la peur, je me suis attachée à Fernando. Malgré tout, il est devenu mon ami. Et je sais que s'il devait apprendre la vérité sur cette garce, il souffrirait. Et je ne veux pas. Je ne peux pas. Perdre quelqu'un pour qui on a des sentiments, fait mal. Ça fait trop mal. Je secoue la tête, chassant larmes et pensées.
« Désolée, j'suis un peu à cran ces temps-ci .. J'dors mal la nuit et, déjà que j'suis pas vivable … Bref. Qu'est-ce que tu racontes de beau ? »
Un nouveau pauvre sourire vient étirer mes lèvres sèches. Je glisse ma langue entre celle-ci, essayant de les détendre. Mais j'ai mal. Physiquement. Moralement. Psychologiquement. Même le meilleur psychiatre n'arriverait pas à m'enlever tout ces démons. Même les meilleures consultations ne pourront pas venir à bout de toutes ces personnes mortes. Je crains pour la vie de Fernando. Je crains aussi pour notre début d'amitié. S'il venait à savoir ce qu'il se passe réellement, derrière son dos, il n'y aurait plus rien. Plus de surveillance, plus d'amitié, plus de Fernando. Et malgré moi, cette pensée vrille mon coeur et une immense vague de douleur s'abat sur mon corps, déjà noyé.
Spoiler:
Tu m'excuseras, j'ai un peu de mal pour rp ces temps-ci
Dernière édition par Bonnie M-L. Gainsbourg le Jeu 26 Avr - 15:13, édité 1 fois
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: Nos amis sont là pour nous écouter, ne pas nous juger et nous protéger. Mar 24 Avr - 19:27
YOU MAKE ME FEEL BETTER
Je suis enfin là, essouflé mais à l’heure. Bonnie me dévisage un peu en me disant « J’t’ai quand même attendu, vu que j’étais en avance… Enfin, passons. » elle dit ça un peu sèchement, mais je sais très bien, la connaissant que ce n’est pas un vrai reproche. Du coup, je me contente de répliquer sur le ton de la rigolade « Oh ça va Bonnie, c’est pas comme si tu t’étais pris une ride. » J’aperçois alors l’esquisse d’un sourire sur son visage. Nous entrons dans le restaurant et l’hôtesse d’accueil nous mène à notre table.
J’ai vraiment faim mais je ne sais pas vraiment ce que je vais prendre. Il y a tellement de bonnes choses ici que je suis tenté par à peu près tout. Je lui demande comment elle va, parce que ça fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus, mais aussi parce que j’ai remarqué les poches sous ses yeux. Plusieurs signes qui trahissent son manque de sommeil et peut-être des problèmes. Elle s’apprête à répondre, mais le serveur vient nous interrompre pour nous proposer à boire. Nous commandons une simple bouteille d’eau histoire qu’il nous laisse tranquille. Bonnie me sourit, mais je sens quelque chose qui ne joue pas. Je ne sais pas, ce n’est juste pas ma Bonnie habituelle. Je ne pose pas plus de question, je la laisse venir à moi. Je la connais, à force. Je sais très bien qu’elle n’en fait qu’à sa tête et qu’il est inutile de la harceler de question. Si elle a décidé qu’elle ne va pas répondre et bien elle ne répondra pas. « On fait aller. Et toi ? Comment va… Comment elle s’appelle déjà ? Ailyah ? »
Je rigole. Comme je m’y attendais, elle décide de détourner la conversation sur moi. Elle ne veut pas parler de ses soucis et je le respecte. Cependant, son intérêt soudain et apparemment peu entousiaste pour Ailyah m’étonne. Elle a posé la question avec dégoût, un peu comme si elle me demandai comment vont mes ordures ménagères. Je la dévisage un peu. Je ne comprends pas trop son comportement vis-à-vis d’elle. « Ailyah ? Il y a un problème avec elle ? »
Bonnie se redresse, me regarde dans les yeux. Elle semble perturbée, dans ses pensées, mal à l’aise, je ne saurai dire. En tout cas, je n’aime pas ça. Pas du tout. « Désolée, j’suis un peu à cran ces temps-ci… J’dors mal la nuit et… Déjà que je suis pas vivable… Bref. Qu’est-ce que tu racontes de beau ? » Je lui sourit, et je tends ma main vers elle sur la table, en toute amitié. Pour lui montrer que je suis là. Elle le sait je crois. J’ai directement apprécié Bonnie, car notre relation a directement été simple, naturelle. Il n’y avait pas à se forcer et j’ai très vite appris à la comprendre. Je sais qu’il ne faut pas revenir sur le sujet puisqu’elle essaye de m’en détourner. Je lui murmurre quand même. « Bonnie, je ne vais pas t’embêter, mais je suis là si jamais. » Elle aquiesse simplement. Elle a certainement envie que je lui parle pour lui changer les idées, du moins j’imagine.
Je me lance, donc. « C’est vrai qu’avec Ailyah ça se passe bien pour le moment. Mais on est qu’au début de notre relation, je ne sais pas si ça va aller loin. » Le serveur revient, il est temps de passer notre commande. Avec tout ça, je n’ai pas tellement réfléchis, du coup, je prends l’un des premiers plats de la carte, comme ça au hasard. « Steak haché frites s’il vous plait ». Bonnie passe sa commande à son tour et le serveur nous laisse à nouveau, en silence.
Spoiler:
Bon ma réponse elle craint trop, surtout en comparaison de la tienne
Sujet: Re: Nos amis sont là pour nous écouter, ne pas nous juger et nous protéger. Mar 24 Avr - 22:29
Fernando rigole. Pourquoi, je ne sais pas. Mais, étrangement, son hilarité provoque un léger soubresaut sur mes lèvres. Je n'ai jamais été très bavarde sur mes problèmes, préférant tout cacher, au plus profond de mon être. Je détestais parler de moi. Chacun avait ses propres histoires. Puis, je devais mentir constamment. Alors, un peu plus ou un peu moi. Je hausse un sourcil dans sa direction. Un problème avec Ailyah ? Absolument aucun. Je ne vois pas de qui il parle. Après tout, ce n'est pas comme si elle essayait de le tuer. Ce n'est pas s'il raccourcissait son temps de vie avec elle.
« Avec Ailyah ? Absolument aucun. Pourquoi ? »
Je détourne les yeux. Il ne doit pas savoir qui elle est. Ni ce qu'elle fait. De toute manière, dans quelques temps, elle disparaîtra. Définitivement. Sa main sur la mienne me surprend et je sursaute. Mon coeur s'affole et je déglutis. Même s'il n'y a rien du tout entre nous. C'est juste ça. De l'amitié. Naturelle. Normale. Simple. Le genre de chose qui n'arrive jamais, en théorie. Une sorte d'idylle amicale. Mes doigts tremblotantes sous les siens, et je serre les dents, tentant de reprendre contrôle. Malgré tout, ma voix me trahit. Elle tremble. Et la peur l'anime. C'est Fernando. Il ne me fera rien.
« C'est … c'est vraiment rien .. J't'assure que ça va, d'accord ? Alors, arrête de te faire un sang d'encre pour ça »
Ça. Manière de désigner l'espèce de truc qu'est ma vie, ou manière de désigner ma personne. Finalement, dans les deux cas, c'est la même chose. Quand les mots de Fernando m'atteignent, je relève vivement le visage vers lui. Mes yeux s'agrandissent sous la surprise. Et ma bouche manque de tomber. Je m'apprête à répondre, quand le serveur vient prendre notre commande. Je secoue la tête, essayant vainement de chasser tout ce que j'ai dans la tête.
« Hmm .. des pâtes à la carbonara, s'il vous plaît. »
Je le regarde s'éloigner, ne voulant plus regarder Fernando. Pourquoi parle-t-il de relation ? Pourquoi un début de relation ? Nom de dieu ! Ne peut-il pas ouvrir les yeux et se rendre compte qu'elle se joue de lui ? Qu'elle s'amuse ? Je déglutis. Ça prend une tournure que je n'aime pas. Je voulais éviter que Fernando souffre de la perte de cette femme, et il souffrira. Crétin. Pourquoi tu t'es attaché à elle ? Pourquoi ? Je retourne les yeux vers lui et me penche légèrement en avant, comme pour lui dire un secret. Comme si, ce qui se passait, devait être tenu secret.
« Attends … Relation, comme relation amoureuse ? J'veux dire, relation avec les bisous, les caresses, tout ça ? Ou juste relation amicale ? »
Je pose mes mains sur les siennes, prenant une profonde inspiration, essayant de me calmer. Ce n'est que Fernando … Il ne peut rien m'arriver. Pourtant, mon coeur se vrille à l'intérieur de ma poitrine. Un poids, affreusement lourd, tombe sur mon estomac. Mes yeux se remplissent de larmes. Je disais la même chose de Trenton. Ce n'est que mon beau-père, il ne me fera rien. Dans le dos de tout le monde, il m'a violé. Plusieurs fois. Je déglutis, alors que les souvenirs de ces funestes journées reviennent. Je n'avais plus d'estime pour moi, avant. Alors, maintenant … Je ravale mes larmes, et tente de remettre ce masque d'impassibilité sur mon visage. Je serre les doigts de Fernando entre les miens. Ma voix, tremblote légèrement, mais rien de rien perceptible.
« Je sais que ça va te sembler complètement … fou ou dérangé, ou étrange encore, j'en sais rien … Mais, fait attention à toi, Fernando, d'accord ? Ailyah est … peut-être pas celle que tu crois. »
Le serveur réapparaît et dépose nos assiettes, face à nous, m'obligeant à me reculer. Je me redresse et attrape mon verre d'eau, entre mes mains tremblantes. Peut-être pas celle que tu crois. Pas du tout, celle que tu crois, même.
Spoiler:
Là, si tu me dis que c'est bien, je t'arrache les yeux
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: Nos amis sont là pour nous écouter, ne pas nous juger et nous protéger. Mer 25 Avr - 21:41
YOU MAKE ME FEEL BETTER
Ailyah. Apparemment, Bonnie a une dent contre elle. Ou alors, ce que je crois fort possible également, elle a une dent contre tout le monde. Ca arrive avec Bonnie, quand ça va pas elle en veut en monde entier. Sauf à moi évidemment. Non je rigole. « Avec Ailyah ? Absolument aucun. Pourquoi ? » Je la regarde dans le blanc des yeux d’un air suspicieux. Elle bluffe. Ou elle dit vrai. Je ne sais pas et quelque chose me dit que je ne saurai pas. « C’est la manière dont tu as dit son nom, mais bref passons. » Bonnie dit qu’il n’y a rien, ça veut dire que je ne saurai rien de plus. Donc je ne cherche pas plus loin. Le but de ce déjeuner ensemble n’est pas de la harceler sur son état psychologique actuel. Parce que j’ai bien compris qu’elle ne va pas bien. Et elle sait que je sais. Et ça suffit. Oui, il y a de ces amitiés ou rien que le fait de savoir que l’autre ne va pas bien suffit. A partir de là on peut agir en conséquence. C’est comme ça et ça marche.
De toute façon, Bonnie est bien décidée à me mentir aujourd’hui ou à se mentier à elle-même. Ou les deux. Elle nie, elle réfute. Mais je sais qu’il y a quelque chose. « C’est… C’est vraiment rien… J’t’assure que ça va, d’accord ? Alors, arrêtes de te faire un sang d’encre pour ça » Je suis persuadé que ce n’est pas rien. Au contraire. Que c’est important. Je ne saurai pas, mais j’essaye au moins d’être sympa et attentif avec elle, puisque c’est tout ce que je peux faire. Puisque c’est tout ce qu’elle me laisse faire.
Le serveur passe et nos commandes sont en route. Va pour un hamburger, va pour des pâtes. Les plats typiques des glandus qui savent pas quoi prendre d’autre. Les deux premiers plats de la carte. Bonnie et moi on est pas du genre à chercher très loin et à se compliquer la vie. Puisqu’elle ne veut pas parler de ses soucis, je décide de parler de moi et d’Ailyah puisqu’elle a l’air de s’y intéresser. Mon amie réagit du tac o tac, visibilement surprise que je parle de relation. « Attends… Relation, comme relation amoureuse ? J’veux dire relation avec les bisous, les caresses, tout ça ? Ou juste relation amicale » Je ris. Elle semble vraiment étonnée. Pourtant, je pensais que les choses étaient clairs pour elle. Je ne lui en avais pas parlé comme une amie. « Bonnie, tu sais très bien qu’elle me plait cette fille. Evidemment relation amoureuse, tu t’attendais à quoi ? On est déjà sorti ensemble plusieurs fois, d’ailleurs on a un rencart demain soir » dis-je avec des étoiles plein les yeux. J’apprécie vraiment cette fille. Elle me change les idées. Elle me fait sourire. C’est simple entre nous et j’aime ça. Ca me dérangerait pas que notre relation devienne plus sérieuse.
Bonnie ne semble pas apprécié ma réponse. « Je sais que ça va te sembler complètement… fou ou dérangé, ou étrange encore j’en sais rien… Mais, fais attention à toi Fernando, d’accord ? Ailyah est… peut-être pas celle que tu crois. » Je ris à nouveau, ne prenant pas du tout au sérieux ce qu’elle me disait alors qu’elle au contraire semble très sérieuse. « Tu veux qu’elle me fasse quoi ? Non sérieux Bonnie, pourquoi tu dis ça ? C’est gentil de jouer à l’amie protectrice, mais je suis un grand garçon tu sais » dis-je avec un clin d’œil. D’accord, je n’ai plus ma mère aujourd’hui pour jouer ce rôle. Mais ça veut pas dire que quelqu’un d’autre doit le jouer.
Sujet: Re: Nos amis sont là pour nous écouter, ne pas nous juger et nous protéger. Jeu 26 Avr - 15:33
Fernando me regarde dans les yeux et je détourne les yeux. Je mens. Évidemment que je mens. Comme chaque jour. À mes proches. Aux rares personnes qui m'adressent la parole. À moi. À Fernando. Mais comment lui dire qu'Ailyah n'en a rien à foutre de lui ? Que la seule chose qu'elle désire, c'est de le voir allongé au sol, mort ? Je hausse les épaules à sa phrase, tournant mon regard vers le sien.
« J'te l'ai dis, j'suis un peu à cran en c'moment, et … j'la sens pas cette fille, Fernando … C'est tout. Je l'aime pas. »
Pas du tout. Mais ça, il n'a pas besoin de le savoir. Je prends une gorgé d'eau, pour faire passer ma peur. Pour faire passer ce mal-être qui me ronge. Doucement, mais sûrement. Je tente de le rassurer. Parce que je ne veux pas que l'on s'épanche de mes problèmes psychologiques. Je suis trop atteinte pour arriver à quoi que soit. Puis, je refuse d'en parler. Le fait que j'abatte des gens de sang-froid, pour gagner de l'argent, ne le regarde pas. Ça ne regarde personne. À part mon père. Qui surveille toujours mes arrières. Je veux juste que Fernando soit là. Comme un ami. Comme quelqu'un sur qui je peux compter, quand ça ne va pas. Quelqu'un vers qui je pourrais me tourner, au moindre de mes problèmes et qui sera là, sans trop poser de questions. Quand je lui demande la nature de sa relation avec Ailyah, il rigole. Et je me vexe. Je le fusille du regard, n'aimant pas spécialement qu'on se foute de ma gueule. Je savais, par ses mots, par sa manière de parler d'elle, qu'ils seraient plus qu'amie. Mais, je veux en être sûre. Et quand il me demande ce à quoi je m'attendais, je ne peux m'empêcher, de marmonner, plus pour moi que pour lui.
« Pas à ça ... »
Ce qu'il ressent pour cette fille se voit comme le nez en plein de la figure. Elle le rend heureux. Enfin, c'est ce qu'il croit. Je fixe Fernando, plongée dans mes souvenirs. Est-ce que j'avais l'air aussi stupide quand j'étais avec Clyde ? Quand je parlais de lui ? Est-ce que j'avais ces espèces d'étoiles dans les yeux qui disaient, clairement, « hey, regardez moi ! Je suis amoureuse d'une personne formidable et j'ai l'air d'une conne à sourire niaisement » ? Est-ce que j'ai été comme ça, aussi ? Est-ce qu'il a été comme ça, lui aussi ? Je pousse un soupir, sentant les larmes monter à mes yeux. La boule de chagrin prend sa place habituelle. Je me racle la gorge, tentant de masquer mon trouble. Je mets en garde Fernando. Parce qu'il est mon ami. Ouais, juste parce qu'il est mon ami. Il rigole à ma mise en garde, et je me renfrogne. Malgré son clin d'oeil, je l'attaque. Un peu trop méchamment, peut-être.
« C'est … J'en sais rien, Fernando, d'accord ?! Je l'aime pas, je comprends pas ce qu'elle te veut ! J'la sens et comme j't'apprécie, beaucoup même, j'ai peur pour toi, ok ? »
Elle pourrait te faire n'importe quoi. Un peu comme moi. Une preuve, de plus, qu'il ne la connait pas. Comme il me connaît si peu. Une angoisse sourde se met à tordre mon estomac. Demain soir, il sera seul avec elle. Elle aura tout le loisir, de faire ce qu'elle veut de lui. De jouer totalement. Elle sera la seule maîtresse du jeu. Fernando ne sera qu'un pion. Je me redresse sur ma chaise, un peu plus alerte. Essayer d'en savoir le plus possible, sans pour autant qu'il se doute de quelque chose. Même si pour le moment, c'est un peu raté.
« Sinon, tu vas l'emmener où, demain soir ? »
En espérant, sincèrement, que tu en sortes vivant, Fernando. Je pouvais, au moins faire des efforts. Même si je ne l'aimais pas, j'avais besoin de savoir où ils allaient. Pour le surveiller. Pour le maintenir en vie. Parce qu'il était vital, pour moi, qu'il continue de respirer. Mais, parce qu'il était aussi mon ami. Et que je ne voulais avoir à éponger ma peine. Parce que je savais que s'il devait mourir, ça ferait mal. Affreusement mal.
Spoiler:
J'ai quand même voulu foutre ça, au début « Je sais que Fernando sait que je sais qu'il sait que je vais mal. ». Mais j'me suis dis : « nan, on va lui épargner ça quand même »
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: Nos amis sont là pour nous écouter, ne pas nous juger et nous protéger. Jeu 3 Mai - 20:46
YOU MAKE ME FEEL BETTER
Etonné, perturbé, interessé. Je ne vois pas trop ce qui cloche chez Bonnie. C’est même la première fois que je la vois dans cet état : fragile, déboussolée, éteinte, perdue. J’aimerais l’aider. Je ne peux pas, elle ne se confiera pas à moi je l’ai bien compris. Je ne vois juste pas le rapport avec Ailyah. « J’te l’ai dit, j’suis un peu à cran en c’moment, et… j’la sens pas cette fille, Fernando… c’est tout. Je l’aime pas. » D’accord, j’accepte l’explication. Je fais un mouvement de la tête, mais au fond de moi, je suis un peu déçu qu’elle n’approuve pas ma relation. Son avis compte à mes yeux, mais pourtant, je ne vois rien en cette fille de négatif, rien qui me donne des raisons de me méfier. Elle est tellement gentille. Adorable. Le courant passe si bien entre nous. C’est vrai que je sens quelque chose de mystérieux chez elle, mais qui n’aime pas le mystère ? Moi ça m’intrigue et ça me donne encore plus envie de la connaître.
De toute évidence, Bonnie ne s’attendait pas à ce que les choses aillent si vite entre Ailyah et moi. Non mais sérieusement, elle pensait vraiment que nous serions uniquement des amis, vu la manière dont je parlais d’elle. En plus, elle était totalement au courant pour le baiser. « Pas à ça… » Elle ne veut pas y croire c’est tout. Elle ne veut pas que je sorte avec cette fille, vraiment. Serait-elle jalouse ? Non, Bonnie, jamais. Je reste impassible, muet, neutre, stoïque. J’essaye quand même de comprendre, mais… Ca ne sert à rien. « C’est… J’en sais rien, Fernando, d’accord ?! Je l’aime pas, je comprends pas ce qu’elle te veut ! J’la sens et comme je t’apprécie, beaucoup même, j’ai peur pour toi, ok ? » Elle semble tellement convaincue, tellement sincère, que je ne peux pas plus argumenter. Je ne me sens pas la force de débattre là-dessus et il est vrai que je ne connais pas assez Ailyah pour la défendre. Je ne sais pas quoi dire pour la faire changer d’avis et je ne suis même pas sûr que ce soit utile. Non, ça ne sert à rien. « D’accord, tu as le droit d’avoir ton opinion… Bon, promis je ferai attention. » dis-je avec un petit sourire en coin dans le but de la rassurer. Elle m’en adresse un à son tour, qui a tout d’un sourire forcé. C’est pas grave, c’est l’intention qui compte.
Bonnie semble se calmer un peu, elle prend quelques secondes et respire un bon coup. Je la laisse faire, en attendant qu’elle soit plus en état pour reprendre une vraie discussion. « Sinon, tu vas l’emmener où, demain soir ? » Je ne me sens pas de rester sur le sujet. Je la dévisage. « Tu es sûre que tu veux continuer à parler d’elle ? » Elle me fusille du regard du genre réponds à ma question où je te fusille sur place. « Bon, ok. » Je réfléchis. Même moi je ne sais pas où je vais l’emmener, ce qu’on va faire. J’en sais rien du tout. Rien. Pourquoi pas le petit bistrot sympa, près de chez moi ? « Je sais pas trop, mais peut-être au Muffy’s après tout… » Le serveur nous interrompt, il nous apporte nos plats. Tant mieux, je crève la dalle. Je me hâte de commencer mon plat. J’ai faim. Je jette un coup d’œil à Bonnie, elle fait de même. « Et toi, tu as quelque chose de prévu pour le week-end ? »
Sujet: Re: Nos amis sont là pour nous écouter, ne pas nous juger et nous protéger. Sam 12 Mai - 14:22
Je serre ses doigts en signe de remerciement. Je me forçai à lui rendre son sourire et s'il s'en rendit compte, il eut la bienséance de ne pas relever. Je poussais un nouveau soupir et tentais de savoir où il allait emmener Ailyah. Parce qu'il fallait que je le sache. Fernando me dévisagea, cherchant à savoir si je voulais réellement le savoir. Je le fusillais du regard. Bordel, c'est ta vie qui est probablement en jeu, ce soir. Évidemment que je veux le savoir ! Un léger sourire étire mes lèvres à sa réponse. J'aurais presque envie de rire, mais cela aurait été totalement déplacé. Je déglutis. À la place d'Ailyah, si on m'emmenait manger au Muffy's, j'aurais été quelque par déçu. Non pas qu'il fallait absolument taper dans le genre de restaurant trop chère, mais un bistrot … Après tout, je n'y avais jamais été, et le Muffy's était peut-être génial. Peut-être. Je déglutis, avant de relever la tête vers lui.
« Au Muffy's, sérieusement ? Tu pourrais chercher un resto ... un peu plus classe, tu vois ? Et sortir de la ville, surtout ! »
Un rire secoue mon être. Suffisamment pour que je le sente réchauffer mon âme. Le serveur arrivant, il me permet de me calmer, et je sens mon ventre gargouiller. Un sourire étire le coin de mes lèvres, alors que je regarde mon assiette. J'ai l'impression que ça fait des années que je n'ai pas eu aussi faim. Que je n'ai pas été aussi vivante. Et c'est en parti grâce à lui. Je commence à manger, l'esprit peut-être plus léger que tout à l'heure. Jusqu'à ce qu'il me demande mes plans de ce week-end. Je détourne le regard et déglutis. Mes yeux naviguent dans la salle. Indéniablement, des images de ce qui se produira défilent devant mes yeux. La mort. Je retourne mon visage vers lui, et marmonne.
« Rien du tout ... »
Rien, à part partir en Argentine, tirer une balle et rentrer, pour te protéger. Mais ça, il n'a pas besoin de le savoir. Je continuais de manger, silencieusement. J'aurais tellement aimé lui parler de Clyde et de tout ce qui nous était arrivé. Mais, je n'y arrivais pas. J'avais l'horrible sensation que si je me mettais à lui en parler, j'allais pleurer. Au fond, je n'étais pas fière de ce que j'avais fais. Pas du tout, même. Je reposais mes couverts et essuyais ma bouche. Je relevais mon regard mon Fernando, mordant l'intérieur de ma bouche. Ma main se glissa dans mes cheveux, les dégageant de devant mes yeux. Les larmes affluèrent au coin de mes yeux. Je poussai un dernier soupir, cherchant du courage, avant de me lancer.
« J'ai merdé, Fernando … putain, si tu savais comme j'ai merdé ! J'ai … putain, je sais même pas comment commencer, merde ! »
Je serrais les mâchoires, pour m'éviter de donner un coup quelque part. Parce que toute cette histoire m'atteignait plus que je ne le désirais. Est-ce qu'il se retrouvait dans le même état que moi, à chaque fois ? Je ne sais pas. Est-ce qu'il regrettait amèrement ces actes dès que je ne franchissais le seuil de chez lui ? Je ne pense pas. Est-ce que ça avait changé quelque chose dans mes sentiments ? Non. Est-ce que je l'aimais toujours autant ? Bordel, oui. Je poussais un profond soupir, et jouais avec la serviette posée sur ma table. Mon coeur battait fort et douloureusement dans ma poitrine. Ma voix était basse, comme si je lui chuchotais un terrible secret. Comme si je lui disais que j'étais une tueuse à gage, et que je devais la tuer.
« Il … Clyde. Il était en ville, et on s'est vu. Et … enfin, tu connais la situation … on a couché ensemble. On s'est promis d'arrêter tout ce qu'on se faisait … Je lui ai dis que je l'aimais. Et j'ai merdé en beauté. »
Je fis une pause, juste le temps de rassembler mes esprits. Je ne voulais pas aborder cette partie. Parce que, j'avais été pire qu'une garce sans coeur. Parce que j'avais été pire que tout. J'avais été affreuse, sans coeur. Même ce qu'il m'avait fait me semblait dérisoire, maintenant. Je détournais les yeux. Je ne voulais pas affronter son regard. Parce que je détestais avouer ce que j'avais sur la conscience. Parce que je détestais être faible et qu'il me rendait fragile. Parce que je détestais mes agissements. Je me détestais.
« Le lendemain matin, j'lui ai dis de partir. De dégager de chez moi. Parce que je voulais qu'il ait aussi mal que moi, et … j'l'ai perdu … totalement ... »
Ma voix s'était brisée sur mes derniers mots. La réalité s'imposa à moi, avec encore plus de force. Il ne reviendrait pas cette fois. Je pris une profonde inspiration pour canaliser mon chagrin. Pour calmer cette horrible douleur qui me broie de l'intérieur. Mon poing se serra, plantant mes ongles dans ma peau. J'ai mal.
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: Nos amis sont là pour nous écouter, ne pas nous juger et nous protéger. Dim 13 Mai - 21:12
YOU MAKE ME FEEL BETTER
L’ambiance est électrique. Je ne sais pas comment le décrire, mais je n’aime pas ça. Je ne suis pas à l’aise. Bonnie semble au fond du trou. J’aimerais beaucoup l’aider, mais comment le pourrais-je si je ne sais pas de quel mal elle souffre ? Ce qui l’atteint, ce qui la bouffe ? Je le sens, cette chose si présente, si envahissante qui dévore tout son être. Et je souffre presque avec elle, en silence. J’ai du mal avec Ailyah. Parce que je l’aime bien et que je considère que c’est gratuit. Ca me faisait rire au début, mais puisqu’elle insiste c’est qu’elle a un réel problème avec elle. J’essaye de mettre ça sur ses problèmes à elle, j’essaye, mais je ne suis pas convaincu. Cependant, je ne l’embête pas avec ça. Je ne dis rien de plus, c’est elle qui ne veut pas quitter le sujet, qui prétend s’intéresser à notre programme du soir à venir. Je cherche à m’assurer qu’elle veut bien rester sur ce terrain miné, elle le veut. C’est son choix. Pas très convaincu, je lui réponds que je l’emmènerai surement dans un petit bistrot local, genre le Muffy’s. « Au Muffy's, sérieusement ? Tu pourrais chercher un resto ... un peu plus classe, tu vois ? Et sortir de la ville, surtout ! »
Elle rit, elle se moque de moi. Bon d’accord, c’est pas très romantique, mais j’ai pas envie d’en faire des tonnes. J’aime quand l’histoire d’amour est simple, quand on a pas besoin d’en faire trop pour épater la fille. J’aime les filles qui ne se prennent pas la tête. J’aime les filles qui savent apprécier ce que je leur donne. J’ai de l’argent, je pourrais les couvrir de bijoux, les inviter dans les plus beaux restaurants, leur offrir mille et une choses. Mais j’ai pas envie. Ce n’est pas moi. « Arrêtes, tu me connais, je suis pas du genre à en faire trop et c’est à prendre ou à laisser. Si elle est pas satisfaite c’est qu’on est pas fait l’un pour l’autre. » Et bam. Bonnie ne doit pas savoir quoi dire. J’ai dit ça légèrement sèchement. Peut-être parce que je suis agacé de l’obsession de Bonnie pour Ailyah. J’aime pas non plus qu’on me dise quoi faire. « Désolé, on peut changer de sujet ? » Elle acquiesse. Tant mieux.
On parle de notre programme du week-end je lui demande ce qu’elle compte faire. Elle me répond « Rien du tout » en faisant la moue. Je vois bien qu’elle se sent seule, qu’elle est malheureuse. J’aimerais lui proposer quelque chose, qu’on fasse un truc ensemble, mais je sais qu’elle refusera, je sais que c’est peine perdue avec Bonnie. Elle est au bord des larmes. Elle va craqué. Elle respire d’un coup, et elle se livre. « J'ai merdé, Fernando … putain, si tu savais comme j'ai merdé ! J'ai … putain, je sais même pas comment commencer, merde ! » Je reste silencieux, j’écoute. Attentif, comme un ami doit le faire. « Il … Clyde. Il était en ville, et on s'est vu. Et … enfin, tu connais la situation … on a couché ensemble. On s'est promis d'arrêter tout ce qu'on se faisait … Je lui ai dis que je l'aimais. Et j'ai merdé en beauté. » Clyde… C’est donc lui le problème. Je me souviens que Bonnie m’en avait vaguement parlé, une fois où nous avions bu ensemble. Une soirée bien arrosée, pleine de confidences. Je n’avais pas tout compris à ce qu’elle m’avait raconté, mais le récit était suffisant pour comprendre que cette histoire l’avait beaucoup affectée. Je sais que Bonnie ne voulait pas en arriver là avec lui, je sais qu’elle se sent stupide. Je ne sais pas quoi dire. Je ne peux rien faire. Je me sens impuissant. « Bonnie… » je commence. Elle m’interrompt. « Le lendemain matin, j'lui ai dis de partir. De dégager de chez moi. Parce que je voulais qu'il ait aussi mal que moi, et … j'l'ai perdu … totalement ... » Je prends sa main, je la serre. Je lui montre que je suis là, que je la soutiens. Les mots me manquent, je ne sais pas quoi dire pour la faire aller mieux. Je n’ose pas les phrases bateaux du genre « Tout vas s’arranger, flippes pas… » parce que je sais qu’elle ne voudra pas les entendre. Alors je dis simplement. « Je comprends. » Alors que c’est faux, je n’ai jamais vécu ce genre d’histoire, je n’ai même jamais été amoureux. Donc non, je ne peux pas comprendre. « J’aimerais tellement t’aider Bonnie. »
Le serveur vient nous interrompre. Il vient reprendre nos plats. Il se fait discret, il sent qu’il tombe mal. Je regarde Bonnie, elle a les yeux perdus dans le vide. J’aimerais deviner ses pensées, j’aimerais avoir le pouvoir de lui faire oublier, oublier ses peines et son chagrin. « Faut qu’on te change les idées ! Dès que t’as le temps, on se prévoit une après-midi ensemble ! » dis-je avec un petit sourire. Je veux l’aider, vraiment.
Sujet: Re: Nos amis sont là pour nous écouter, ne pas nous juger et nous protéger. Ven 18 Mai - 23:39
Mon rire meurt rapidement et je fronce les sourcils à la fin de sa phrase. J'avoue ne pas être la personne la plus subtile qui existe au monde, mais de là à le prendre comme ça. Je tripote la serviette entre mes doigts, lançant un regard d'excuse à Fernando. Ma dernière volonté étant de me le mettre à dos.
« Le prend pas mal, je plaisantais. Ça sert à rien de vouloir lui en mettre plein la vue. »
C'est juste une tueuse qui n'hésitera pas à t'abattre pour pouvoir rentrer chez elle. Alors, quand il me demande de changer de sujet, je hoche la tête, simplement. J'aimerais pouvoir continuer à me renseigner sur Ailyah. Mais je vois bien qu'il a comprit que je ne l'aimais pas. Pour autant, il ne sait pas ce qui me dérange avec elle. Et d'un autre côté, c'est tant mieux. Prenant de profonde inspiration, je me décide à lui livrer ce qui me hante depuis des jours. J'ai des souvenirs assez vagues d'une première soirée en sa compagnie, où je lui ai expliqué, dans les grandes lignes, mon histoire avec Clyde. Je ne sais pas à quoi je me suis attendue en me livrant à lui, mais je ne ressens rien. On dit toujours que parler libère l'esprit. Que nenni. Je me sentais toujours aussi mal. De ce que j'aurais dû faire. De ce que j'avais fais. Je ferme les yeux, sentant une larme rouler sur ma joue. Elle me coupe la peau et je l'essuie, rapidement. Ses doigts enserrent les miens et je plonge mon regard dans le sien. Une ombre de sourire éclaire mon visage. Il est juste là, et ça va. Comme un ami.
« Te donne pas cette peine, Fernando … j'crois qu'il y a plus rien à faire … Mais merci quand même. »
Quand le serveur vient récupérer nos assiettes, je me redressais, me calant au fond de ma chaise. Ma main lâcha celle de Fernando et mes yeux fixèrent un point invisible. Le seul moyen d'aller mieux, c'était de tout arrêter. Je le savais et surtout, je pouvais le faire. Enfin, je crois. Peut-être que je pouvais en discuter avec mon père et qu'il pourrait essayer de m'aider. Me donner une nouvelle identité et m'obliger à disparaître. Mais d'un autre côté, si j'arrêtais les meurtres, je ne sais pas ce que je pouvais faire. C'est comme si en m'appelant Bonnie, mes parents me condamnaient eux-même. L'autre problème était que j'adorai ça. Tuer. Ça me plaisait. Pas comme un quelconque hobby, ou quoi que soit, mais, il y avait cette sorte d'adrénaline qui coulait dans mes veines à chaque fois. Cette espèce de jouissance quand je les voyais tomber à mes pieds, morts. Grâce à toutes les personnes qui étaient tombées face à moi, j'avais réalisé qu'ils me faisaient oublier, quelques secondes, mon quotidien.
« C'est vraiment … obligé ? Pas que j'ai pas envie de passer du temps avec toi, mais … j'ai pas vraiment envie de sortir en c'moment. »
Je reposais mes yeux sur lui, tout en essayant de retenir une grimace. Le simple fait d'être venu jusqu'à là, m'avait coûté un effort sur-humain. Je n'avais pas envie de voir des gens, en ce moment. Je voulais juste, m'isoler dans mon appartement, me couper du monde, regarder des films déprimant, pour avoir une bonne raison de pleurer. Pathétique. Je me penchais à nouveau vers la table, regardant Fernando dans les yeux.
« T'es la première personne à qui je parle, vraiment. Même pas mon petit frère, Peter, avec qui j'étais très proche, j'ai été aussi … « ouverte » »
J'aurais presque voulu dire faible. Presque. Je me redressais légèrement, reprenant une assisse correcte. Je passais une main dans mes cheveux et bu une gorgée d'eau. Une horrible boule était en train de s'installer dans ma gorge. Les larmes commençaient à noyer mes yeux. Mes mains tremblèrent alors que je reposais le verre sur la table. Je détestais me confier aux autres. J'avais toujours peur que mes confidences se retournent contre moi. Je posais ma tête dans ma main et soupirais. Mes yeux s'accrochèrent sur le liquide transparent, dans mon verre. Un soupir sortit d'entre mes lèvres entrouvertes.
« Quand tu penses que les vrais Bonnie et Clyde ont eut une histoire presque simple. C'étaient deux brigands, mais ils s'aimaient. Alors que nous, on passe notre temps à détruire l'autre … Et on est même pas des putains de brigands ! »
Je passais une main sur mon visage, lasse. Je poussais un soupir et fermais les yeux, juste quelques secondes. Toute cette histoire me touchait trop. Mais je ne pouvais rien y faire. Je tentais, par tout les moyens de m'en défaire, d'oublier, de vivre, mais ça ne passait pas. Ça ne passera sûrement jamais. Jusqu'à ce qu'il soit là. Tout le temps. Comme avant. Je rouvrais les yeux, regardant Fernando. Devant mes yeux, j'avais le même genre d'histoire qui se déroulait. Une tueuse qui plaisait à un homme sans histoire.
DOUBLE-COMPTE : jona & louis. MESSAGES : 8067 ARRIVÉE : 07/03/2012 LOCALISATION : à l'hôpital.
Sujet: Re: Nos amis sont là pour nous écouter, ne pas nous juger et nous protéger. Dim 20 Mai - 22:47
YOU MAKE ME FEEL BETTER
La discussion sur Ailyah ne me plait pas du tout, elle crée de petits éclairs invisibles entre Bonnie et moi que je n’apprécie absolument pas. J’étais venu pour la voir, parce que ça faisait un moment, parce que c’est une amie, parce que je me sens bien avec elle. Elle voit bien que je suis agacé, elle voit bien que j’aimerais changé de sujet, elle voit bien que le coup de « la bonne amie qui s’intéresse à ma vie personnel » ne prend pas avec moi. Elle n’est pas satisfaite de la personne avec qui je suis. Pourquoi, je ne sais pas, mais au fond, j’ai même pas envie de savoir. « Le prends pas mal, je plaisantais. Ca sert à rien de vouloir lui en mettre plein la vue. » Pour une fois, j’acquiesce positivement, parce que je suis d’accord avec elle. Je ne vais pas débourser des centaines de dollars pour l’impressionner. Je veux simplement qu’elle m’apprécie pour ma personne. Si ce n’est pas le cas, tant pis pour elle. Je demande donc à Bonnie si on peut changer de sujet. Et c’est là, qu’elle me parle de ses problèmes. Le sujet de conversation n’est certes pas plus joyeux, mais au moins je sais maintenant pourquoi elle va mal. Et ça me donne également une partie de réponse pour son comportement envers Ailyah, peut-être qu’elle est simplement jalouse que les choses se passent bien entre nous et qu’elle, elle ait tant de mal à avoir une relation normal avec son Clyde. Parce que de ce que j’en ai entendu, cette relation semble plutôt mal saine et autodestructrice, et je ne le souhaite pas à Bonnie. Je lui dit simplement que je suis là pour elle, parce que je sais difficilement quoi dire d’autre, je n’ai pas envie de lui faire de fausses promesses comme quoi les choses s’arrangeront alors que je n’en sais rien, je ne suis pas devin. « Te donne pas cette peine, Fernando … j'crois qu'il y a plus rien à faire … Mais merci quand même. »
J’aimerais l’aider, vraiment. Elle semble vraiment broyer du noir cette fois. J’ai l’impression qu’elle a touché le fond, que c’est vraiment très douloureux. Elle m’en avait parlé, de Cylde, de leur relation, je savais que c’était compliqué, chaotique, qu’elle en était malheureuse, mais pas à ce point. « Bonnie, tu ne vas pas aimer ce que je vais te dire, mais peut-être que la meilleure chose à faire serait de l’oublier… Ca vous bouffe cette histoire, c’est malsain. » C’est certainement idiot ce que je dis. Il y a de fortes chances pour qu’elle tente déjà de l’effacer de sa tête, de son cœur, qu’elle essaye de se détacher de lui, de cette amour passionnel et dévastateur. Et je peux comprendre la difficulté d’oublier. Je sais que, quand l’amour est si fort, c’est pratiquement impossible. Mais je me dois de le lui dire, en tant qu’ami, parce que je crois que ce serait le mieux pour elle.
Le serveur vient récupérer nos assiettes et nous laisse dans un lourd silence. Alors qu’il repart, je propose une sortie ensemble à Bonnie, quelque chose de sympa, pour lui changer les idées. « C'est vraiment … obligé ? Pas que j'ai pas envie de passer du temps avec toi, mais … j'ai pas vraiment envie de sortir en c'moment. » Je m’attendais à ce genre de réaction. À force, je commence à la connaître ma Bonnie, elle est tenace. « Non, tu n’as pas le choix, vraiment pas ! Mais tu verras, ça te fera du bien, c’est promis. » Je lui souris tendrement, je cherche son regard qui semble plus perdu que jamais. J’essaye d’apaiser sa peine par des signes d’affection, en vain. Son mal est trop profond, trop grand, je n’y arriverai pas durant un simple déjeuner. Mais je n’abandonnerai pas si facilement. « T'es la première personne à qui je parle, vraiment. Même pas mon petit frère, Peter, avec qui j'étais très proche, j'ai été aussi … « ouverte » »
J’en suis touché, vraiment. Ca montre qu’avec Bonnie, on a tissé des liens très fort. Même si on ne se voit pas forcément tout le temps, je la croise souvent. Je me sens bien avec elle, je me sens presque, en sécurité. C’est étrange comme sentiment, mais elle sait se montrer très tendre et très protectrice. Je ne saurai comment l’expliquer, ni à quoi c’est du, mais j’aime ce sentiment. C’est aussi pour ça que ça me fait du bien de passer du temps avec elle. J’ai l’impression de retrouver un peu de la protection maternelle que j’ai perdu avec ma mère, même si Bonnie et moi avons le même âge, même si nous ne sommes qu’amis. « Tu as bien fait de m’en parler, fallait pas que tu gardes ça pour toi, ça te ronge après… Tu sais, tu peux toujours me parler, tu peux tout me dire. » Je lui fais un clin d’œil. J’essaye de sourire un maximum, je ne veux pas lui donner l’impression que j’ai pitié d’elle et de son malheur. Elle n’aimerait pas ça. « Quand tu penses que les vrais Bonnie et Clyde ont eut une histoire presque simple. C'étaient deux brigands, mais ils s'aimaient. Alors que nous, on passe notre temps à détruire l'autre … Et on est même pas des putains de brigands ! »
Je ris doucement, elle a pas tord. Et c’est vrai qu’avec de tels prénoms, on peut difficilement ne pas penser à faire la comparaison. « J’irai pas non plus jusqu’à dire que leur histoire était toute simple non plus, mais bon, c’est différent. Peut-être que si vous changez de nom votre histoire sera plus facile ? Non je rigole. » Je tapote sa main amicalement, en riant un peu. J’aperçois l’esquisse d’un sourire son visage. C’est déjà ça. Faire des blagues pourris, c’est ma meilleure arme pour remonter le moral des âmes en peine, parce que pour moi, le rire est le meilleur des remèdes.
Je ne peux m’empêcher de consulter ma montre, mon temps de pause est bientôt terminé. Je devrai demander l’addition, laisser Bonnie toute seule, l’abandonner… Mais j’ai du mal, je n’ai pas envie, même si la connaissant, elle apprécierait d’être seule. Je reste en silence, là, à la regarder, à penser, à ses problèmes, aux miens, à tout et n’importe quoi. Quand le serveur, sans qu’on ne lui ai rien demandé, nous apporte l’addition.
Sujet: Re: Nos amis sont là pour nous écouter, ne pas nous juger et nous protéger. Dim 27 Mai - 19:50
Nous laissons tomber le sujet Ailyah. À mon grand soulagement. Je ne peux pas m'empêcher de me tendre et d'être hargneuse quand il s'agit d'elle. Merde, on ne joue pas avec la vie des gens. Et c'est moi qui dit ça ... Je pousse un léger soupir et relève la tête, face aux paroles de Fernando. Mes sourcils se froncent et je mords ma lèvre, pour m'empêcher d'éclater. Je sais qu'il veut juste me conseiller et m'aider à sortir de ça, mais, je ne peux pas n'empêcher de m'énerver. Ou tout du moins, de sentir la colère monter et prendre possession de mon corps. Je ferme les yeux, et prends une inspiration profonde, dans le but de ma calmer. Rouvrant mes paupières, je darde un regard dur sur Fernando, alors que mes doigts se crispent.
« Et tu crois que j'essaie de faire quoi, hmm ? Ça fait des années que je me démène corps et âme pour l'oublier ! Mais y a rien à faire. J'l'ai dans la peau. »
Ma voix a été plus sèche que ce que j'aurais voulu. Mais ça fait tellement de temps que je tente de l'oublier, d'effacer tous ces souvenirs de ma mémoire. D'effacer tout son être entier. Mais je n'y arrive plus. Pour aller mieux, il faut oublier. Mais même si ça fait mal, même si je sais qu'il arrivera, un jour à passer à autre chose, je resterai à cet état pitoyable. Je resterai cette fille, transite d'amour pour un homme qui lui en aimera une autre. Et je continuerai mon petit manège. Tuer pour moins souffrir. Et il restera imprimer au fond de mon être, au fer rouge. Fernando me propose une sortie, et je tente de décliner. Je tente simplement, parce que connaissant Fernando, je sais qu'il s'accrochera. Et d'un autre côté, j'aimerais le remercier, sincèrement. Parce qu'il est une des rares personnes à ne pas me tourner le dos, à ne pas me laisser seule.
« Ça fait des années que ça me ronge, je suis plus à quelques heures près, tu sais. »
Je me racle la gorge, et me redresse sur ma chaise. Mes doigts se mettent à jouer avec la nappe de la table. Et un sourire étire mes lèvres, retombant peut-être trop vite. Depuis que je suis petite, on m'a toujours comparé à Bonnie Parker. Rapidement, j'ai lu tout ce qui était possible sur elle. Pourtant, quand je n'étais qu'une petite fille, je n'étais pas comme elle. En grandissant, j'ai changé. J'aurais aimé connaître des gens qui l'avaient connu, personnellement. Pour savoir qui elle était, comment elle était. Parce que même si on ne se connaît pas, notre prénom était le même. Et quelques traits de notre historie étaient pareils. Je ris à ce que me dit Fernando, même si rien n'est drôle. C'est plutôt un éclat nerveux.
« Peut-être, qui sait ?! Mais, le problème c'est que j'aime bien Bonnie. »
Les dernières traces de mon rire s'envole. Je reste assise, les yeux rivés sur mes doigts. Je me suis confiée à Fernando et pourtant, je ne me sens pas mieux qu'avant. Comme si lui parler ne servait à rien. Pourtant, je sais que je pourrais compter sur son amitié mais, je ne sais pas. J'ai peur, qu'un jour, tout se retourne contre moi et qu'on s'en prenne à ma famille. Mes yeux clignent plusieurs fois, ravalant les larmes qui menacent de déborder. J'ai élevé mes frères et soeurs, remplaçant même maman et papa, et maintenant que j'ai mon diplôme, je ne les vois plus. Sauf Peter, qui vient de temps à autre. J'ai l'impression qu'une éternité est passée depuis mon voyage à Paris. Je secoue la tête et le relève, en sentant mon téléphone vibrer contre ma cuisse. Papa. Le serveur apporte notre addition et je fouille dans mon sac, cherchant de quoi payer. Fernando et moi laissons un peu d'argent sur la table, et sortons du restaurant. Mon téléphone vibre à nouveau contre ma cuisse. Je déglutis et serre la mâchoire.
« J'dois te laisser Fernando. J'ai … hmm .. Des trucs à faire. Ça m'a fait plaisir de te revoir. Je t'appellerai pour qu'on se revoit, ou quoi. »
Je le prends rapidement et maladroitement dans mes bras. La prochaine fois que l'on se verra, il sera probablement mal en point. Et je sais à quel point ça peut faire souffrir. Je sais à quel point ça peut nous anéantir. De l'acide versé sur notre propre corps serait peut-être moins douloureux. Je secoue la tête et lui lance un dernier sourire, avant de tourner les talons. Après avoir vérifié derrière mon épaule que je ne suis pas suivi, je sors mon téléphone de ma poche. Mes yeux se ferment, au même moment que l'appareil vibre entre mes doigts. Il est là. Il est arrivé.