Sujet: la mara te sigue hasta la muerte. ▼ joaquin. Lun 21 Mai - 21:33
JOAQUIN ANDRES GONZALVO
« be yourself. everybody else is already taken. »
NOM: gonzalvo. ⊰PRÉNOM: joaquin, andres. ⊰ÂGE: 23 ans. ⊰ORIGINES: anglaises. ⊰MÉTIER/ÉTUDES: mécanicien. ⊰STATUT CIVIL: indécis. ⊰CRÉDITS: paulwesleyrocks.tumblr. ⊰AVATAR: paul wesley.
welcome to our world. nice to meet you.
YOP. Alors, je m'appelle Margaux, mais sur bazzart vous me retrouverez sous le pseudo de chocolate punchy. Ne me demandez pas quel sens à ce pseudo, honnêtement, j'en sais rien. Sinon, j'ai 20 ans, je suis étudiante en SRC (un dut qui mélange informatique, communication et art pour faire simple), et dans mes rêves, plus tard, je travaillerai dans les jeux vidéos. Et puis voilà quoi. Un gros bisou à cerveau mou, à alex ma jumelle de perso, et à ma nounoursette que je suis heureuse de retrouver ici. Et le mot de la fin, pour la plus belle, la plus parfaite. Camille, mon amour, je t'aime à la folie pour toute la vie. Même plus que toute la vie.
Dernière édition par Joaquin A. Gonzalvo le Dim 3 Juin - 1:51, édité 4 fois
Sujet: Re: la mara te sigue hasta la muerte. ▼ joaquin. Lun 21 Mai - 21:33
please, tell me your story. i’m listening.
❝Lève toi mon garçon. Et si on leur enlève la vie à eux, alors que la tienne est épargnée, c'est un coup du destin. Lève toi, et vis. De là haut, ils t'observeront, sans même que tu saches qu'ils existent.❞
C'est la vie qui nous donne l'opportunité de voir le jour. Mais c'est aussi elle qui éteint la lumière. Est-ce qu'on doit l'aimer pour ça ? Ou est-ce qu'on doit lui en vouloir jusqu'à la mort ? Moi, la vie, je lui en voudrais certainement jusqu'à ma mort. Mais ce qu'il y a de positif dans l'histoire, c'est que ma mort, elle ne devrait pas tarder. Elle m'attend sûrement au coin de la rue, ou au rayon frais de l'épicerie du quartier. Parce qu'on ne m'enverra pas de courrier pour me prévenir du moment, du lieu, ou de la manière dont ça se passera. La vie leur aura seulement donné l'occasion d'avoir ma peau, elle en aura simplement décidé ainsi. Et la lumière s'éteindra à ce moment là…
C'est un couple qui se balade dans les rues d'un pays qui les enverra à la mort. Et c'est moi, là, dans les bras de cette jeune londonienne aveuglée par l'amour que lui donne ce si jeune père. Ils sont beaux tous les deux. Ils sont beaux car amoureux, et insouciants. Ils viennent d'avoir leur première mission à l'étranger en tant que journalistes. Ils sont arrivés ici il y a trois jours. Mais ce matin, en se réveillant, ils ont voulu se balader un peu. En famille. Dans les rues de Mexico. Ils pensaient avoir le temps de vivre un peu plus, et de voir grandir leur famille. Mais en traversant la rue, un scooter s'est arrêté devant eux. Et on les a menacé, avant de leur trancher la gorge à tous les deux. Et moi, dans les bras de ma mère, je n'ai pas poussé le moindre petit cri alors que je baignais dans son sang. Ne pleure pas petit. Même si ta mère ne se réveillera jamais, et que ton père non plus. Tu n'es pas seul. Là, à un mètre de toi, dans les bras de celui que tu aurais appelé papa, il y a un morceau de toi. Ta soeur jumelle. Elle aussi la vie l'a épargnée. Elle aussi elle se tait. Peut-être qu'au fond vous savez. Vous savez que vos vies ont changé au moment même où ce scooter s'est arrêté, et que vos chemins sont sur le point de se séparer. Et peut-être qu'inconsciemment vous savez aussi que quoi qu'il se passe, vous vous retrouverez. Parce qu'il ne peut en être autrement. Même si vous serez tous les deux élevés dans deux familles littéralement différentes. Deux familles mexicaines qui, en voyant vos deux têtes rondes dans les bras froids de vos parents fraîchement égorgés, ont jugé bon vous emmener avec elles, et de vous élever comme si de rien n'était. Parce que c'est ce qu'il se passe tous les jours au Mexique. Des gens sont tués sous les yeux des autres, mais personne n'essaie de changer les choses. On ramasse juste l'argent qu'ils avaient dans la poche, et on passe notre chemin, comme si de rien n'était.
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Le soleil me brûle le visage. J'ai les yeux fermés, et mes paupières serrées l'une contre l'autre au maximum. Et dans ma main, il y a celle de Luna à laquelle je m'accroche comme s'il était question de vie ou de mort. Nous sommes allongés derrière la maison, sur un petit morceau d'herbe sèche. Tout est sec ici de toute manière, surtout depuis que l'été a ramené sa poire. Mon pouce caresse celui de ma petite soeur, et je tourne ma tête sur le côté, avant d'ouvrir les yeux et de la regarder. On dirait une poupée de porcelaine. Ses traits sont fins, sa peau lisse, et elle semble si fragile. "Tu crois au bonheur Luna ? Je veux dire le vrai bonheur, celui qui fait oublier qu'on vit dans un pays où même les gosses doivent tuer pour survivre…" Je la regarde, silencieux. Et il y a toujours cette inquiétude dans ses yeux. Et cette peur qui la fait sourire à l'envers. "Moi j'y crois tu sais. J'y crois depuis que t'es née. Depuis que j'ai quelqu'un avec qui jouer. Avec qui parler. Quelqu'un à protéger. Quelqu'un à aimer." Ses doigts se serrent autour des miens, tandis que le silence résonne toujours autour de nous. Nous sommes aux aguets du moindre petit bruit. Cela doit faire deux heures que nous sommes allongés ici. Deux heures que maman est partie avec la voisine. Plus le temps passe, plus je me dis que c'était une mauvaise idée de la laisser y aller. J'aurais dû y aller à sa place. Et alors que mes yeux se ferment à nouveau, des sanglots se rapprochent de nous. Je me relève immédiatement, et c'est alors que je les vois, tous les trois. Maman, Alejandro, et la voisine. C'est le petit qui pleure. "C'est eux Joa ?" Je regarde ma soeur, puis j'acquiesce, soulagé. Alors elle se lève, et elle se met à courir, comme si nous avions gagné. Mais ce n'est pas le cas. Et si le petit de la voisine s'en est sorti cette fois, ça ne veut pas dire qu'il s'en sortira la prochaine fois. Ces gars-là ne lâchent pas l'affaire. La Mara Salvatrucha, également connue sous le nom de MS-13, obtient toujours ce qu'elle veut. Ce n'est pas pour rien que c'est le gang le plus dangereux du pays, présent jusqu'aux États-Unis même. Ils enlèvent des gosses à partir de l'âge de huit ans, à des familles qui n'ont rien demandé, et ils les entrainent avec eux sans leur laisser le moindre choix. Le petit Alejandro n'a pas eu de chance. Ses huit ans, il vient à peine de les avoir. Moi j'en ai dix. Et ils m'ont toujours laissé tranquille. Pour l'instant en tout cas. Je regarde Luna courir vers eux, puis je me mets à la suivre d'un pas rapide. En me rapprochant un peu, je m'aperçois que le petit a du sang sur le visage. J'imagine qu'ils ont eu le temps de commencer à le frapper. Puis je relève mes yeux vers maman. Et quand je la vois, je me dis qu'elle est belle. Parce que maman, elle croit encore qu'il y a des gens bons quelque part. Et même si ce n'est pas ici, elle essaiera toujours de donner une chance à tout le monde, même aux cons de La Mara. Elle est peut-être un peu naïve maman, mais est-ce que l'on peut lui en vouloir d'y croire un peu ? La vérité, c'est que si elle n'y avait pas cru, Alejandro aurait une arme dans la poche. Et il aurait dû aller abattre un ennemi du MS-13 pour entrer officiellement dans le gang. Peut-être même qu'il se serait fait descendre, comme des centaines d'autres gamins de son âge. Peut-être même que personne ne l'aurait pleuré, pas même sa mère. Non pas que son coeur n'en aurait pas souffert, mais plutôt qu'il y était déjà préparé. Car ici, il faut s'y attendre. À perdre un être cher. Un grand-père ou un petit fils. Un enfant ou un adulte à la moitié de sa vie.
Luna s'est endormie. Six ans de vie, et déjà tant de merde, tant d'amis perdus, de sang sous les godasses. Je voudrais la protéger de tout ça. La prendre par la main et l'emmener loin, loin de tous ces dangers que nous courrons tous les jours. Alors je passe le rideau qui sépare notre chambre de la pièce principale, et je m'approche de maman. Mais elle me regarde avec des yeux étranges. Comme s'il y avait quelque chose de différent des autres jours. Comme si sauver le petit voisin lui avait fait prendre conscience de la dure réalité de la vie. Je m'assois sur un coussin, à ses côtés, et je la regarde. "On devrait se barrer d'ici maman, partir loin." Elle baisse les yeux, et je sens que quelque chose ne va pas. Comme si mon soleil avait perdu sa lumière. "Tu étais si beau quand tu étais petit Joa. Comme un cadeau du ciel. Un cadeau qu'on ne pouvait pas refuser." Je fronce les sourcils, me demandant où elle veut bien en venir. Peut-être que c'est seulement papa qui lui manque. Lui qui est parti il y a maintenant trois mois sans laisser de traces. Mais je crois que c'est autre chose. Quelque chose de pire puisque maman ne me regarde même plus. "On était là par hasard quand c'est arrivé. Mais une partie de moi ne peut s'empêcher de penser que cela devait être ainsi, que c'était écrit quelque part…" Elle se tait un instant, et un milliard de questions traversent mon esprit. Est-ce qu'elle me parle de ce qui s'est passé avec Alejandro ? Mais pourquoi m'a t'elle parlé de moi juste avant dans ce cas là ? Je fais la moue, commençant à appréhender la suite des ses paroles. Et je serre mes deux mains l'une contre l'autre le plus fort possible, en entrecroisant mes doigts. C'est ce que fait Luna pour me rassurer. Elle tient ma main dans la sienne. Et ça suffit à me faire oublier que le monde ne tourne pas rond, et que rien ne va très bien. "Ils étaient allongés sur le sol, la vie les avait quitté… Et toi tu ne bougeais pas, tu semblais si paisible… Alors nous t'avons emmené avec nous…" Il me faut du temps pour remettre les mots de ma "mère" dans l'ordre. Du temps pour comprendre que ma vie n'était en réalité qu'un simple fiasco. Du temps pour me rendre à l'évidence. Je ne ressemble ni à ma "mère", ni à mon "père", ni à ma "soeur". La vérité, c'est que je ne saurais jamais à qui je ressemble puisqu'apparemment, ils sont morts. Je ne suis qu'un orphelin du destin, un gamin qui ne croit plus en rien, un gamin qu'on a égaré sur le chemin et à qui on a laissé ni carte ni boussole. Les larmes s'échappent de mes yeux, bien que j'ai tout fait pour les retenir. Elles perlent mon visage, et s'écrasent lourdement sur le sol. Ce sont des larmes de chagrin, des larmes de haine. Je me relève, brusquement, et je renverse la table qui se tient devant moi. Avant de hurler au visage de celle qui prétendait être ma mère. "J'te déteste !" Et je me casse de là avant de tout péter. Je me précipite derrière le rideau qui abrite notre chambre à Luna et moi. Et je la vois, réveillée, les yeux remplis de frayeur. Luna n'a rien fait. Elle n'en savait rien. Elle m'a aimé sincèrement, sans me cacher la moindre chose. Elle a toujours été là pour moi. Et aujourd'hui, elle est mon seul repère. Elle est tout ce qu'il me reste.
❝La souffrance physique n'a rien à voir avec la souffrance morale. Elle est beaucoup plus supportable, beaucoup moins forte, et elle se soigne. La souffrance morale elle, ne s'efface pas.❞
Deux mois. Deux mois sans adresser la parole à personne d'autre qu'à Luna. Deux mois sans regarder ne serait-ce qu'une seule fois la femme qui s'est payé ma tronche depuis presque ma naissance. Et deux mois pour comprendre ce qu'il me restait à faire. Hier, Luna m'avait appris qu'un gars de La Mara était allé la voir, lui proposant de rejoindre le gang. Car même les filles peuvent en faire partie. La règle d'entrée pour une fille est de se faire violer par treize membres du gang. Treize étant leur nombre fétiche. Heureusement, Luna s'était barrée d'un pas rapide, et il n'avait pas trop insisté. Elle s'était seulement faite bousculer. Cela aurait pu être bien pire. Et c'est justement pour éviter le pire qu'il fallait que j'agisse. Car même si chaque membre du MS-13 doit faire passer le groupe avant toute chose, aucun mal n'est fait à leurs familles. Elles sont en sécurité, voir même protégées en cas de besoin. Et moi, ce dont j'ai besoin, c'est de savoir Luna en sécurité, loin de tout ça. Et même ma mère. Même si elle m'a trop tué par ses mensonges. Même si son sang ne coule pas dans mes veines. C'est elle ma mère, et personne d'autre qu'elle. Mais j'ai bien trop de fierté pour le lui dire, bien trop de fierté pour retourner auprès d'elle comme si de rien n'était. Et tant pis si je dois mourir avec le manque de son amour. Ce que je sais, c'est que j'ai pris le chemin qui m'offrira une famille des plus unies. Une famille prête à tout pour l'un de ses membres. Une vraie famille, sans mensonges ni secrets.
Je marche vers une destinée qui ne m'appartient plus. Qui ne m'a jamais vraiment appartenue à vrai dire. Je marche, et plus vite que je ne le pense, j'arrive sur leur territoire. Je reconnais leur sous-chef, Casper. Il a un tatouage en forme de larme sous l'oeil droit. "On t'attendait, niño." Parce que j'ai dix ans, ce gars-là me prend pour un gamin. Seulement, dix ans de vie comme la mienne font autant grandir que quarante ans d'une vie normale. Quand le danger est partout, que la nourriture nous manque, qu'il faut laver les bagnoles des riches pour gagner du fric, on prend plus rapidement conscience des choses. "Ah oui ?" Il me lance un regard noir, pour m'effrayer sûrement, mais c'est sans réussite. "Ta soeur, on lui a envoyé quelqu'un hier en espérant que tu rappliques. Et on a visé juste, hermanos !" Quelques ricanements se font entendre. "Que veux-tu exactement petit ?" Lil Mago, le chef, perce la foule, et se présente devant moi. Un énorme "13" est tatoué sur son visage, ainsi qu'un tas d'autres dessins en tout genre. Il a l'air tout de même moins méchant que Casper. Je le regarde, avant de lui répondre en toute sincérité. "Je veux vous rejoindre. Être des vôtres." Il s'approche de moi, et pose sa main sur mon épaule. "Quelles sont tes motivations ?" Je plante mon regard dans le sien, sans aucune timidité, sans aucune crainte. "Vous êtes la seule vraie famille que je peux avoir. Je veux me battre pour La Mara, tuer pour La Mara, et mourir pour La Mara." "Tu es sûr de toi ?" J'acquiesce, serrant la mâchoire. Je sais exactement ce qui m'attend. Quel est le prix à payer pour être l'un des leurs. Alors j'attends que ça commence. "Uno." Je me prends une gifle par l'un des membres, tandis que les autres s'approchent. "Dos." Un coup de pied dans le bas ventre qui me fait me replier sur moi-même, puis un coup de poing dans la mâchoire. Je m'écrase sur le sol. "Tres." Plusieurs coups de pieds, un peu partout, tandis que certains se baissent pour me coller des coups de poings. "Cuatro." Je ferme les yeux, et même si je sens les os de mon nez se casser, et le sang couler sur mon visage, je tente de faire abstraction de la douleur. "Cinco." Je colle mes deux mains l'une contre l'autre, entrecroisant mes doigts, ignorant la ruée de coup de je suis en train de ramasser. "Seis." Luna. Je fais ça pour toi. Ils ne te feront jamais de mal, jamais. "Siete." Et même si à cause de ça on passera beaucoup moins de temps ensemble, je serai toujours là pour toi. Et je veillerai sur toi. "Ocho." Mais prends soin de toi tout de même. Et de maman aussi, s'il te plait. "Nueve." Aime la pour deux, tu veux ? Aussi fort que tu le peux. "Diez." Et fais en sorte qu'elle soit fière de toi. Bien plus qu'elle ne le sera jamais de moi. "Once." Je m'en veux tu sais. Je suis le roi des cons. Parce que maman je l'aime… "Doce." Et je ne lui en veux pas. Je ne lui en veux pas. Et je t'aime toi aussi Luna. "Trece.."
Treize secondes de coups. C'est le prix à payer pour entrer dans La Mara. Le prix à payer pour en sortir, c'est la mort. Après ces treize secondes, j'ai le visage en sang, l'épaule déboitée, et encore d'autres blessures. Mais je suis soulagé. J'ai réussi le premier test d'entrée. Le prochain sera de tuer un ennemi du gang. Tuer. Ôter la vie à quelqu'un. On voit ce genre de chose presque tous les jours dans la rue. Mais le faire est bien différent de le voir. Je ne sais pas encore ce que ça me fera. Si ça me retournera les entrailles, ou si ça transformera mon coeur en pierre. Je ne sais pas du tout. J'évite seulement d'y penser. Tuer ne sera jamais une fierté pour moi, seulement une nécessité. Je ne tuerai jamais par plaisir. Même s'il est évident que mon âme risque de bien s'assombrir au fil du temps. Je ne deviendrai jamais un démon. Je garderai toujours un peu de bon, quelque part enfoui au fin fond de mon âme. Car tout homme doit avoir ses faiblesses. "Ça va petit ?" J'ouvre difficilement mes yeux. Lil Mago se tient au-dessus de moi, et il me tend la main. "Ça va." J'attrape sa main et me relève. Je suis couvert de terre. Les cheveux ébouriffés. Les vêtements troués. Le chef lève alors ma main vers le ciel. "Bienvenue chez toi, El Salvaje !" El Salvaje, Le Sauvage. Chaque membre a un nom différent de son vrai prénom au sein du groupe. Voici donc le mien. Joaquin n'est plus qu'un vague souvenir de l'ancien moi. Il n'existera qu'avec Luna. Si elle accepte encore de me voir malgré ça. Car en seulement treize secondes, me voilà déjà changé. Tout à l'heure, on ricanait sur mon dos. Maintenant, on me regarde avec respect, et on me soutient. "Tu sais ce que tu dois faire maintenant, mon frère ?" Comme l'oublier. J'en ai les mains moites. "Oui, je sais ce qu'il me reste à faire." Casper, beaucoup plus détendu, enroule un bras par dessus mes épaules. "Tu as de la chance niño, on a capturé un ennemi sur notre territoire il y a deux heures. Il est à toi." On me fait traverser la planque pour m'emmener dans un petit jardin derrière la bâtisse. Un homme y est attaché. Il s'agitte au moment où il nous voit arriver. Lil Mago me place juste devant lui, à peine à un mètre et demi de ma première victime. Puis il me tend un revolver. "Prends toi pour Dieu petit. C'est ce que tu es à partir d'aujourd'hui." Je braque l'arme droit sur le visage de l'homme à abattre. J'ai vu des gens faire ce geste des centaines de fois. Alors je descends le chien du revolver, de manière à le charger. Il ne me reste plus qu'à appuyer sur la détente. Mais avant, je fais la chose à ne pas faire. Je croise son regard. Un regard qui laisse à penser qu'il est autant terrifié que moi. "Pitié, non. J'ai des enfants, pitié… Je n'ai rien fait…" Et dans ses yeux, il y a cette étincelle de bonté. Je suis sûr que c'est un bon père. Un père qui joue au football avec son fils. Qui fait des nattes à sa fille. Et un homme qui cuisine pour sa femme. Je vais détruire une famille, comme on a détruit la mienne. J'ai envie de vomir. Mais je ravale l'arrière goût que j'ai dans la bouche. Et je presse la détente. Ça y'est, c'est fait. En pleine tête. Il est mort. Et je suis mort avec lui. Mon coeur n'est plus qu'un marteau tambourinant dans ma poitrine. Il ne ressent plus rien.
On ne se détache pas de La Mara. Une fois qu'on y est, c'est pour toujours. Et pour prouver notre amour à notre gang, à notre famille, on doit se faire tatouer. Pas n'importe quel tatouage cependant. Un tatouage faisant référence au gang, évidemment. Alors, au sommet de mon bras droit, au niveau de mon épaule, je m'étais fait tatouer un petit "La Mara para siempre", d'une calligraphie fine et plutôt discrète. Et enfin, c'était officiel. J'étais des leurs. J'avais une famille, une vraie. Au fil des années, La Mara m'a appris à vivre. J'ai acquis des compétences en cuisine, en mécanique, en combat aussi bien sûr. Alejandro, le petit de la voisine, nous a rejoint lui aussi. Un an après moi, en tant que El Zorro. Et il est devenu mon plus proche allié, le plus proche de mes frères. Après mon premier meurtre, je n'ai tué qu'un seul homme. À mes dix sept ans. C'était un ennemi du MS-13, qui avait tenté de tuer Lil Mago, avant de s'attaquer à Alejandro. Alors je l'ai abattu, leur sauvant la vie à tous les deux. Un acte qui m'a ensuite permis d'être l'un des plus respecté de La Mara, aux côtés du chef et de Casper. J'avais littéralement changé. J'étais El Salvaje.
❝Nous ne pouvons pas oublier une partie de nous en claquant des doigts. Ce que nous sommes est et restera en nous pour toujours, quoi que nous fassions pour l'oublier.❞
Douze ans. Soit un huitième de vie. Douze ans sans adresser la parole à ma mère. Douze ans que je la perds un peu plus à chaque silence. Mais douze ans que je l'aime à en crever, à m'en taire le coeur. Mes frères eux, n'en ont strictement rien à foutre de leur mère. Ils ne vivent que pour La Mara. Officiellement, c'est la même chose pour moi aussi. Sauf qu'en réalité, il ne se passe pas un jour sans que je pense à elle. À la manière dont je me comporte avec elle. Et même si ça me tue, je ne me vois pas être autrement. Ne suis-je pas là un grand sadomasochiste ? Très probablement oui. Mais je pense que je ne mérite pas l'amour d'une mère. Ni celui d'une soeur après tout. Seulement Luna est mon seul point d'attache. Mon seul espoir. Sans elle, mon âme serait dans les mains du diable. Et je sais qu'elle m'en veut d'être devenu ce que je suis. Je sais qu'elle aurait préféré que ce soit elle plutôt que moi. Sauf qu'elle ne comprend pas que maman aurait été dévasté de perdre sa petite fille. Et puis surtout, Luna n'aurait pas survécu plus de deux semaines dans La Mara. Elle aurait essayé de s'enfuir. Et ils l'auraient tuée. C'est pour ça qu'il ne pouvait pas en être autrement. Je ne les laisserai jamais lui faire du mal. Il devront me tuer avant de pouvoir la toucher. Ma petite soeur est la prunelle de mes yeux. Elle est la raison pour laquelle je me bats quotidiennement pour ne pas sombrer au fin fond des enfers.
Aujourd'hui, c'est son dix-huitième anniversaire. Elle a grandi si vite. Je me souviens encore de l'époque où elle ressemblait à une crevette rose. Même si elle est toujours ma crevette rose, et qu'elle le restera éternellement. Je n'ai rien pu lui acheter. Le seul fric que j'ai est dans la caisse commune de La Mara. Si j'en empreinte, ça se verra. On me demandera pourquoi. Et de ce fait, Luna sera en danger. Alors simplement, ce midi, j'ai cuisiné des tortillas à mes frères. Un peu trop d'ailleurs. De sorte à pouvoir emmener les restes en douce à ma soeur, et à ma mère aussi. "Elles ont de la chance. Que tu sois toujours là pour elles." C'est Alejandro. Il monte la garde pendant que j'emballe la nourriture. "J'ai plutôt de la chance que Luna soit toujours là pour moi." Il guette que les autres ne reviennent pas en cuisine, puis repose son regard sur moi. "Oui, peut-être." Lui ne revoit plus sa mère. Je ne sais pas si c'est parce qu'il s'en moque, ou parce qu'il veut la protéger. Je sais juste que c'est un gars bien. Et qu'après Luna et ma mère, il est ce que j'ai de plus cher. Je l'ai vu grandir après tout, puisqu'il vivait dans la maison juste à côté de la nôtre. Et ici, je veille sur lui comme il peut veiller sur moi. Je ne m'en sortirais pas aussi bien s'il n'était pas là. "Voilà." Je me retourne, prends mon arme, et la glisse dans la poche arrière de mon jean. "Embrasse la pour moi." J'acquiesce. "Et toi, fais attention à ne pas te faire tuer." Nous sourions, puis je sors par la porte de derrière, et me mets à courir vers les hautes herbes. Je longe la voie ferrée plusieurs minutes, avant de la traverser pour rejoindre une vieille aire de jeux, où Luna et moi passions des heures enfants, et où nous retrouvons maintenant tous les jours. Elle est déjà là, elle m'attend. Et lorsqu'elle me voit, elle se met à courir vers moi, et me saute au cou. Et j'enfouis mon visage au creux du sien. Elle sent si bon. J'embrasse tendrement sa peau, avant de murmurer. "Feliz cumpleaños." À ce moment là, j'ai l'impression d'être heureux. Comme quand j'avais deux ans, et que la vie était encore belle. Et que ma soeur venait de naître. Sur mes vingt deux années de vie, il n'y en a que deux qui ont été à peu près belles. "Merci mon amour." Je fais un pas en arrière, pour la regarder, et glisse doucement mes doigts dans ses cheveux. "Tu n'as jamais été aussi belle." Et elle secoue la tête, comme si je disais cela uniquement pour lui faire plaisir. Sauf que ce n'est pas le cas. Il s'agit seulement de la vérité. Je lui tends alors le paquet de tortillas que je lui ai apporté. "Je les ai faites avec amour. C'est un misérable cadeau, mais j'espère que ça ira." Elle attrape le sachet en souriant, puis me regarde d'un air triste, et inquiet. "Le vrai cadeau, c'est que tu sois toujours en vie Joa." Alors je baisse la tête. Parce que je sais qu'elle s'inquiète pour moi. Et elle pose sa main sur ma joue, la caressant doucement de son pouce. "Je n'avais pas le choix tu sais…" Elle pose son index sur mes lèvres. "Oui, je sais." Elle sait, mais elle ne comprend sans doute pas que je sacrifierais ma vie pour sauver la sienne. Elle n'a pas idée d'à quel point je l'aime. "Joa…" Je regarde Luna, qui fixe un point dans mon dos. Alors je me retourne, et je vois Lil Mago qui s'approche. Le chef. Je commence à paniquer. Mais il est trop tard. Nous n'avons pas le temps de nous cacher. Alors je me place devant ma soeur. "Ne dis rien, laisse moi faire." Mon frère n'a pas l'air très satisfait. Il fronce les sourcils, comme quand l'un des nôtres fait une connerie. "Quelle surprise…" Je reprends mon souffle, calmement. "Je n'ai pas le droit de voir ma soeur le jour de son anniversaire ?" Lil Mago fronce les sourcils. Comme s'il était déçu de moi. "Depuis quand tu as besoin d'une soeur alors que tu as des millions de frères à travers le monde, El Salvaje ?" Je ne réponds rien, car de toute évidence, ma réponse ne lui fera pas plaisir. Luna est juste la seule capable d'aimer quelqu'un à sa juste valeur, la seule à pouvoir faire des miracles rien qu'en souriant. Et dans mon dos, je sens qu'elle se rapproche de moi. Et sa main se pose sur mon bras. Puis elle murmure à mon oreille. "Laisse les Joa, laisse les tomber… Reviens à la maison…" Je soupire, tristement. Parce que j'aimerais que ce soit possible. Mais ce n'est pas le cas. "Je n'aime pas ça. Ces cachoteries. Rentre chez nous mon frère, on s'occupera de ça en rentrant. Et moi je m'occupe de raccompagner ta soeur." Mes sourcils se froncent. Il est bien hors de question que je le laisse la toucher. Alors je fronce les sourcils. "Non. Je vais la ramener." Lil Mago me jette un regard noir, comme si j'allais le regretter. C'est la première fois que je lui dis non. "Laisse Joa. Ça va aller." Ma soeur s'écarte légèrement de moi, me regardant avec ses yeux pleins d'amour, comme si elle me demandait de lui faire confiance. Alors je m'écarte également. Et je décide de lui faire confiance. Peut-être qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Peut-être que tout ira bien. Et mon chef attrape ma soeur par le bras, avant de l'emmener avec lui, tandis que je fais le chemin inverse.
J'ai fait à peine trois mètres. Je marche très lentement. Parce que laisser ma soeur avec lui m'est insupportable. S'il est gentil avec moi, s'il me respecte, je sais qu'à cause des cachoteries que j'ai faites, il osera lever la main sur elle. Et alors que je m'apprête à traverser la voie ferrée, j'entends un cri. C'est Luna. Elle m'appelle. Alors je fais demi-tour. Et je cours, vite. Aussi vite que je le peux. Je ne l'entends plus. Pourquoi elle ne crie plus ? "Luna ?!" Je suis paniqué. Je traverse l'aire de jeu, et derrière un grand hangar abandonné, je la vois. Allongée sur le sol. Elle ne bouge plus. Lil Mago est là, debout à côté d'elle. Je cours vers Luna, m'agenouille à ses côtés. Il y a une flaque de sang sous sa tête. Je colle mon oreille à ses lèvres. Rien. Pas le moindre petit souffle. Et sa poitrine ne se soulève plus. Je m'aperçois que le jean de ma soeur est déboutonné. La rage m'envahit. Je me lève d'un coup, les sourcils froncés, et sors mon arme, visant la tête de mon chef. "Hey, calme toi El Salvaje. Elle n'a pas voulu se laisser faire, je n'y suis pour rien." Je descends le chien de mon arme, prêt à tirer. "Joaquin, non, ne fais pas ça !" Alejandro surgit de je ne sais où. "Callate Zorro !" J'avance vers Lil Mago et colle mon arme contre son front. "C'est fini. Ces conneries à la con. T'avais qu'à garder tes cojones en place." Et j'appuie sur la détente, tout en sachant qu'il est bien le seul meurtre dont je peux être fier. Alejandro se tait. Il n'a rien à dire de toute façon. Et moi, je m'agenouille devant le corps de ma soeur, plongeant mon visage au creux de son cou, et laissant mes larmes couler. Elle est morte… Ma raison de vivre est morte… Alors je murmure, tout bas. "Je te promets de me battre Luna. De me battre pour la vie. Et de vivre pour deux. Ils ne m'auront pas, pas tout de suite en tout cas. Pas sans que je me batte. Attends moi le temps qu'il faut, s'il te plait. S'il te plait… Je suis désolée…" J'essaie de me calmer, puis je me relève, me tournant vers Alejandro. "Tu dois partir Joaquin. Loin d'ici. Tu sais ce qu'il va se passer hein ?" J'acquiesce. Bien sûr que oui je le sais. À partir d'aujourd'hui, ma tête est mise à prix. La Mara du Mexique, des États-Unis, et même du Canada sera à ma recherche. Et je sais qu'ils finiront pas me trouver, et qu'ils me tueront. "Et si je te retrouve Joa… Si c'est moi qui te retrouve… Je vais devoir te tuer…" Je le regarde. Je sais qu'il le fera. Qu'il me tuera. Il est de La Mara. Et qu'importe ce que nous sommes, qu'importe ce que nous étions. Cela n'a plus d'importance aujourd'hui. "Allez casse toi Joa ! Casse toi putain !" Il se met à chialer, sort son arme, et me menace. Je fronce les sourcils, puis me précipite vers le corps de ma soeur. Je le prends dans mes bras, et je me mets à courir. Je sais que désormais, je ne verrai plus jamais Alejandro. Sauf si c'est lui qui doit me tuer. Après une centaine de mètres, j'arrive à la maison. Luna ne s'est pas réveillée entre temps. Elle est toujours morte. Mais j'espère désespérément qu'elle se réveillera d'une seconde à l'autre. Je pousse la porte d'entrée. Maman est assise par terre, sur un coussin. En me voyant, elle sursaute, et se lève immédiatement. Je me dirige vers mon ancienne chambre, et pose le corps de ma soeur sur le lit. Maman est en larmes. Moi aussi. Je m'approche d'elle, lentement, et la serre contre moi. Nous restons immobiles plusieurs minutes, puis je m'écarte. "Je suis désolée… pour ces douze années de silence, et surtout... d'avoir ruiné ta vie." Je baisse la tête, et elle la relève, sans rien dire. "J'ai tué celui qui a fait ça maman. J'ai vengé la mort de Luna. Mais je dois partir. S'ils me retrouvent, je suis mort…" Mon t-shirt est plein de sang. Alors je vais prendre un débardeur appartenant à mon père adoptif, disparu depuis maintenant environ treize ans. Mais ses affaires sont toujours à la même place. Je l'enfile, laissant mon t-shirt errer sur le sol. Je retourne voir Luna. Une dernière fois. La toute dernière fois. Elle est toujours aussi belle… Bordel. Je ne la verrai plus, plus jamais. Mais je ne réalise pas. J'ai la sensation de faire un cauchemar. Alors je me pince, pour me réveiller. Mais ça ne fonctionne pas. Et les larmes coulent, encore une fois. J'attrape la main de ma soeur, et l'embrasse le plus fort possible. "Je t'aime, pour l'éternité mon amour." Et je me relève. J'attrape une photo d'elle et moi, enfants, posée sur la table de chevet, et la glisse dans ma poche. "Adieu Luna." Je passe le rideau, et retrouve maman dans la pièce principale. Elle semble morte, elle aussi. Son visage est blanc, sans sourire, sans grimace. Ses yeux sont vides. Je l'embrasse sur le front. "Je t'aime maman. Je t'ai toujours aimée. Et je ne cesserai jamais de t'aimer…" Je suis toujours en larmes. Et elle, toujours silencieuse. Mais je n'ai pas le temps de rester plus longtemps. Alors je lui lance un dernier regard. Et je m'en vais. Loin d'ici.
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Cela fait un an maintenant que je suis loin du Mexique. Un an et toujours en vie. Ça relève du miracle, il faut l'avouer. Mais j'ai promis à ma soeur de me battre. Alors c'est ce que je fais. Je me bats, jour après jour. J'ai quitté le pays en prenant un train d'émigrés clandestins. Et j'ai réussi à passer la frontière sans trop de dégâts. Je me suis baladé, de ville en ville. J'ai fait du stop à travers les États-Unis. Je ne voulais jamais me poser. Juste voyager à travers tout le pays. En passant par New York, j'ai fait recouvrir mon tatouage de La Mara (que je cachais jusque là), par une très belle rose. Rose qui évidemment représente Luna. Car les roses étaient ses fleurs préférées. Puis, je suis arrivé à Arrowsic. Un endroit assez perdu. J'ai dormi dehors les premiers soirs, un peu à l'écart de la ville. Et à ma grande surprise, j'ai réussi à me trouver un boulot de mécanicien grâce aux compétences que j'avais acquises à La Mara. Et, grâce à quelques sous cueillis sur mes salaires, mon patron acceptait que je dorme au garage. Je ne comptais pas m'éterniser ici à vrai dire, juste faire une petite escale de quelques temps avant de reprendre la route. Puis un soir, je suis sorti dans un des bars de la ville. Et c'est là que je l'ai rencontrée. C'est allé vite. Même si je n'ai jamais voulu m'attacher à elle. De toute façon, la mort nous attendait tous les deux au tournant. Pourtant, elle mettait un peu de bon à mes journées. Alors j'ai accepté de vivre chez elle, il y a sept mois de ça. Et j'ai aussi écrit à maman, pour lui dire où j'étais, comme j'allais, et pour lui envoyer un peu d'argent. Lettre sans réponse. Et je suis toujours ici, à Arrowsic. Pour l'instant en tout cas. Car ce qui me retient ici ne tient qu'à un fil.
Soledad dort toujours. Alors je me lève, sans bruit. Je vais dans la cuisine. Et je prépare des pancakes. Il y a des coquilles dans la pâte, mais je les laisse. Comme d'habitude. Puis je les apporte à Sol' une fois qu'elle est réveillée, avec de la confiture de fraise. Je m'assieds à côté d'elle, sur le lit, et on commence à manger. "Heureusement que je suis là pour te faire à bouffer n'empêche, parce qu'avec tes talents culinaires, on serait déjà morts de faim." C'est vrai Luna, j'te jure. Elle est vraiment nulle en cuisine. Même toi qui mangeais tout, je suis sûr que tu ne mangerais rien, ou alors pas grand chose avec elle. Bref, elle riposte en me donnant un coup de coude dans les côtes, alors que j'étais en train de mâcher. Et je crache accidentellement ce que j'avais en bouche. "T'es dégueulasse !" J'hausse les épaules, et parle la bouche pleine, en faisant exprès de montrer le plus de choses possible. "C'est ta faute mademoiselle." Soledad s'empare alors de la petite cuillère, et me balance de la confiture au visage. Je la regarde, en faisant les gros yeux. "T'aurais jamais dû commencer." Je pars dans la cuisine, j'attrape deux oeufs dans le frigo. "Par ici toi !" Et je lui écrase les oeufs sur la tête. Une bataille de nourriture monumentale commence. Et on rigole, comme des cons. La journée commence bien. Mais elle finira mal. Parce qu'on s'engueule toujours Soledad et moi. Parce que c'est plus fort que nous, parce que c'est comme ça. Et puis tu vois, là, alors qu'on vient de se calmer, que la bataille à cessé et qu'on a tout dégueulasse, moi j'me casse. Et je vais fumer une clope sur le rebord de la fenêtre. Parce que ça me détend. Oui, car quand j'y pense, tout cela n'est qu'éphémère, très éphémère. Alors je préfère mieux ne pas trop rigoler, ne pas trop apprécier. Car il y aura trop à regretter. Et puis on ne sait même pas qui partira avant l'autre. Quand ma cigarette est terminée, je l'écrase sur le rebord et la balance dans le cendrier. Puis quand je me retourne, Soledad est là, derrière moi. "Me r'garde pas comme ça." Mes traits sont durs. Mes sourcils froncés. "Ça y'est, monsieur fait la gueule ?" Bah oui. Je fais la gueule. C'est pas facile Luna, de lui faire la gueule. Mais c'est plus facile que de l'aimer de trop. "Ouais, j'fais la gueule. Puis j'me casse. J'rentre pas tard, enfin on verra." J'embrasse Sol' sur la joue, et je me tire en claquant la porte. Soledad est la seule chose bien qu'il me reste. La seule chose bien qui me maintienne en vie. Je me bats pour toi Luna, mais pour elle aussi maintenant. Elle sait que j'ai fait parti d'un gang. Elle sait aussi que je t'ai perdue. Mais elle ne sait pas comment. Elle ne sait pas le reste non plus. Qu'à chaque seconde avec moi, le danger se rapproche un peu plus. Tu sais ce qui me fait chier ? C'est que j'ai merdé toute ma vie. Et maintenant, je risque de foutre sa vie en l'air, mais j'ai pas envie...
Dernière édition par Joaquin A. Gonzalvo le Dim 3 Juin - 19:56, édité 48 fois
Sujet: Re: la mara te sigue hasta la muerte. ▼ joaquin. Lun 21 Mai - 22:24
Fernando Gautier-Perez a écrit:
Bienvenuuuuuuue C'est pour le scénario de Raf ? si oui, elle va être ravie ! Bonne chance pour la fiche et amuses toi bien
Merci beaucoup à toi. Non, malheureusement ce n'est pas pour le scénario. J'espère qu'elle sera ravie quand même.
Helena L. Van Dijck a écrit:
Bienv'nue
Merci Helena.
Abbey Jill Strugatsky a écrit:
PAAAAAAAAAAUL. Le gif dans ta fiche est jouissif. Je suis amoureuse du pseudo. BIENVENUE PARMI NOUS. Et bon courage pour écrire ta fiche.
XUXUUUUUUUUU. Ici CERVEAU MOU. Ouais ouais. Je sais, je sais, t'aimes mon pseudo, mon gif, Paul. Normal. C'est bon d'être de retour ici, tiens. En tout cas, merci mon cerveau mou.
Sujet: Re: la mara te sigue hasta la muerte. ▼ joaquin. Lun 21 Mai - 22:40
HAAAAAAAAAAAN MON CERVEAU MOUUU. Oh la honte je t'ai même pas reconnue. Pour me faire pardonner je veux bien faire tout ce que tu veux. Et l'avatar que tu as mis est encore mille fois mieux que l'autre. T'ES BONNE. PFIOUUUU, je suis trop contente de te revoir ici Margauuuuux. Et en fait je viens de capter que ça coïncide avec le retour de l'autre sadique. :cam: Hanlala, ça va être trop biiiiiiiien. Et t'as intérêt à me réserver un rp cette fois-ci. Sinon j'ai hâte de voir ce que tu vas faire avec Joaquin. Bon du coup je change mon bienvenue par un gros REBIENVENUUUUUE. JE T'AAAAAAAAAAAIME. (ps: je viens de recevoir ton message )
Sujet: Re: la mara te sigue hasta la muerte. ▼ joaquin. Lun 21 Mai - 22:46
Je m'incruste encore dans une fiche, mais par curiosité t'étais qui avant sur THUB ? Non parce que cette question me turlupinait déjà en te voyant sur BCU alors je sooooors
Sujet: Re: la mara te sigue hasta la muerte. ▼ joaquin. Lun 21 Mai - 23:29
Je crois pas que vous l'ayez connu, c'était Timothée je sais plus quoi, elle était modo mais elle n'est pas restée très longtemps. (mais aujourd'hui, ça va changer, hein ? ) Ouais je me permets de répondre à ta place mon cerveau mou, mais tu m'aimes bien, hein ?
Sujet: Re: la mara te sigue hasta la muerte. ▼ joaquin. Mar 22 Mai - 14:39
Merde, impossible de me rappeler qui tu étais damn de shame on me ! Pourtant je pense qu'on s'est connus. Mais dans tous les cas j'm'en fous, t'es copine de Xuxu et de Cam donc je t'aime. Ce pseudo m'intrigue, ça sent le mexicano. (ALLEZ S'IL VOUS PLAAAAIT.)
En tout cas re-bienvenue, muchos love et tout et tout.
Sujet: Re: la mara te sigue hasta la muerte. ▼ joaquin. Mar 22 Mai - 15:12
MIMOUUUU(...)UUUUR. De retour chez moi & je t'embarque dans l'aventure, elle est pas belle la vie ? J'ai hâte de jouer nos deux abîmés par la vie, ça va être... chuuuuuut. Et puis merci de te ramener avec moi, tu sais déjà tout ce que ça me fait. Ceux-là, ils vont être vraiment beaux. Comme nous, Marmille.
Sujet: Re: la mara te sigue hasta la muerte. ▼ joaquin. Mar 22 Mai - 19:25
Priya Meyers a écrit:
Bienvenue parmi nouuuuuuuuuuus
Imran Johar a écrit:
WELCOME :D
Blake I. Fawkes a écrit:
Bienvenue & bon courage pour ta fiche
V. Sasha Rosenfield a écrit:
bienvenue à toi (: bon courage pour ta fiche
Olivia Swan a écrit:
Bienv'nue
Ella B. Clarke a écrit:
Bienvenue
Merci beaucoup à vous tous, c'est adorable un tel accueil.
Rudy Gavennham a écrit:
Les avatars de Jimmy sur Paul sont trop canons. Bienvenue
Oui, les avatars de Jimmy sont vraiment trop magnifiques. Merci à toi.
Abbey Jill Strugatsky a écrit:
HAAAAAAAAAAAN MON CERVEAU MOUUU. Oh la honte je t'ai même pas reconnue. Pour me faire pardonner je veux bien faire tout ce que tu veux. Et l'avatar que tu as mis est encore mille fois mieux que l'autre. T'ES BONNE. PFIOUUUU, je suis trop contente de te revoir ici Margauuuuux. Et en fait je viens de capter que ça coïncide avec le retour de l'autre sadique. :cam: Hanlala, ça va être trop biiiiiiiien. Et t'as intérêt à me réserver un rp cette fois-ci. Sinon j'ai hâte de voir ce que tu vas faire avec Joaquin. Bon du coup je change mon bienvenue par un gros REBIENVENUUUUUE. JE T'AAAAAAAAAAAIME. (ps: je viens de recevoir ton message )
Ne t'inquiète pas cerveau mou, de toute façon, j'ai du mal à voir comment tu aurais pu me reconnaître. Faire tout ce que je veux ? Mettre ton petit cerveau en marche quand il faudra qu'on se trouve un lien. Et oui, avec "l'autre sadique" que j'aime, on fait notre retour ensemble, normal. Cette fois ci il nous faut un rp oui, pas le choix. J'espère que mon Joaquin te plaira. Merci cerveau mou. JE T'AIME AUSSI. (mon super message. )
Jenna Ivy Burgess-Field a écrit:
Je m'incruste encore dans une fiche, mais par curiosité t'étais qui avant sur THUB ? Non parce que cette question me turlupinait déjà en te voyant sur BCU alors je sooooors
Incruste toi donc sur ma fiche. Du coup oui, comme Xuxu l'a dit, j'étais Timothée.
Fernando Gautier-Perez a écrit:
Ouais moi aussi ça m'intrigue grave Et pas de soucis pour le scena, c'est l'avatar qui m'y a fait pensé
J'aime intriguer les gens.
Abbey Jill Strugatsky a écrit:
Je crois pas que vous l'ayez connu, c'était Timothée je sais plus quoi, elle était modo mais elle n'est pas restée très longtemps. (mais aujourd'hui, ça va changer, hein ? ) Ouais je me permets de répondre à ta place mon cerveau mou, mais tu m'aimes bien, hein ?
Oh oui, aujourd'hui ça va changer mon cerveau mou. Et bien sûr que je t'aime bien, même si tu réponds à ma place voyons.
Fernando Gautier-Perez a écrit:
Ah D'acc non effectivement, je connais pas ravie que tu sois revenue quand même Et la je suis en train de me dire que le staff a changé plein de fois
Et ravie d'être revenue.
Graziella Dos Santos a écrit:
Merde, impossible de me rappeler qui tu étais damn de shame on me ! Pourtant je pense qu'on s'est connus. Mais dans tous les cas j'm'en fous, t'es copine de Xuxu et de Cam donc je t'aime. Ce pseudo m'intrigue, ça sent le mexicano. (ALLEZ S'IL VOUS PLAAAAIT.)
En tout cas re-bienvenue, muchos love et tout et tout.
Mais non, pas shame on you. Dans ce cas là alors, je t'aime aussi. Et oui, Joaquin est un mexicain, Grazie aussi je suppose ? Merci beaucoup à toi en tout cas.
Soledad Ambrosia McTerran a écrit:
MIMOUUUU(...)UUUUR. De retour chez moi & je t'embarque dans l'aventure, elle est pas belle la vie ? J'ai hâte de jouer nos deux abîmés par la vie, ça va être... chuuuuuut. Et puis merci de te ramener avec moi, tu sais déjà tout ce que ça me fait. Ceux-là, ils vont être vraiment beaux. Comme nous, Marmille.
Spoiler:
PS : jetaimeunpeubeaucoupàlafolie
EDIT : GRAZIE, sisisisisi, un mexicain. (a)
Si, la vie est belle quand elle est avec toi. J'ai hâte aussi, ils vont être tellement beaux. Et chuuuuuut. Ne me remercie pas mon coeur. C'est autant un plaisir pour toi que pour moi (voir même plus pour moi que pour toi en fait ). Et Marmille, il n'y a rien de plus beau. Je t'aime ma beauté.
Graziella Dos Santos a écrit:
CARAMBA ! Leandro, ramène tes fesses ! Quel bon choix, quel bon choix.
Vive les mexicains ! On se fera des soirées tacos.
Sutton-Rooney Keitel a écrit:
OH, UN PAUL. joli pseudo bienvenue ici (:
Heureusement que Paul et mon pseudo te plaisent. Merci beaucoup à toi.
Sujet: Re: la mara te sigue hasta la muerte. ▼ joaquin. Mar 22 Mai - 20:50
re-bienvenue à toi aussi, même si toi aussi je ne te connais pas. (je connais personne )
paul est un excellent choix d'avatar et j'over-aime ton prénom que je ne connais pas, je connais joaquim, mais pas joaquin. bref, bonne continuation pour ta fiche.