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 i'll carry you with me ☞ teddy.

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Aaron Lawford
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ARRIVÉE : 12/01/2011


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MessageSujet: i'll carry you with me ☞ teddy.   i'll carry you with me ☞ teddy. EmptyJeu 10 Mai - 19:27

i'll carry you with me ☞ teddy. Tumblr_m3qbygUHy21r2b2rao1_500
gandhi disait que tout ce qu’on fait dans la vie est insignifiant mais qu'il est très important de le faire. je serais assez d’accord avec sa première phrase. mickael, tu sais à quel jour je pense. à 22 ans gandhi avait 3 enfants, mozart 30 symphonies et buddy holly était mort. une fois tu as dis : « nous laissons une part de nous même sur tout ce que nous touchons ». est-ce que c’est vrai pour tout le monde ? ou c’était juste de la poésie à deux balles ?


Les rayons de soleil caressaient mon visage avec tendresse. Ils allaient et venaient toutes les deux minutes, tantôt cachés par les nuages blancs, tantôt illuminant le ciel bleu. L’après-midi avait débuté depuis plusieurs heures à présent, et la journée suivait son cours, normalement. Je m’étais réveillée de bonne heure ce matin-là, la patronne du Muffy’s m’ayant appelée pour que je commence le service plus tôt. C’était plutôt étonnant étant donné que presque personne ne se rendait dans cette petite auberge en pleine semaine. Des touristes avaient débarqué, m’avait-elle expliquée furtivement. Je me demandais bien ce que des touristes pouvaient bien trouver à faire ici. Après tout, il n’y avait aucun monument touristique, la mer était trop froide pour s’y baigner, et les commerçants ne courraient pas les rues. Arrowsic était une ville paisible et calme, et je ne la trouvais pas particulièrement touristique. Mais soit, ces gens-là pouvaient faire ce que bon leur semblaient, ce n’était pas mes affaires. J’avais été l’une des premières à arriver sur place. Louper mon petit déjeuner me faisait gagner pas mal de temps, il faut dire. Il y avait effectivement pas mal de personnes pour une heure si matinale. Cependant, je devais avouer que c’était plaisant. Je ne savais pas d’où venaient ces gens-là, mais je pouvais distinguer un accent étrange assez prononcé. C’était plutôt amusant, et ils avaient été très sympathiques avec moi et mes collègues. A la pause de midi, j’avais appelé ma jeune amie Teddy, qui devait probablement se trouver dans la cantine de son lycée à constater le brouhaha qui résonnait autour d’elle. Je lui avais proposé de faire quelques boutiques après ses cours, et elle s’était réjouie presque autant que je l’espérais. Je lui avais dit que j’allai venir la chercher et j’avais ensuite raccroché, la laissant à ses petites occupations de lycéenne. Je ne savais pas si cette proposition était un prétexte pour aller lui parler sérieusement oui si c’était seulement pour le plaisir. Un peu des deux, je suppose. La vérité, c’est que la Teddy avec qui je m’étais prise d’amitié me manquait beaucoup. Mais depuis que j’avais découvert ses activités nombreuses avec les hommes, je ne la voyais plus de la même façon. Pour moi elle n’était qu’une enfant innocente et pleine de vie. J’avais été bien trompée.

Ainsi, j’étais venue la chercher au lycée à quinze heures précises, comme convenu. Je l’avais aperçue sortant du lycée avec des filles plus branchées les unes que les autres. Celles-ci allaient sans aucun doute retrouver leur confortable maison et passer du temps sur leur ordinateur, alors qu’elle, allait faire les boutiques en ma compagnie. Teddy n’était pas comme les autres. Elle était un peu spéciale, mais c’était ce qui faisait son charme. Elle n’était pas une adolescente banale comme toutes les autres. Quand on la voyait, on ne pouvait pas être indifférent à son regard de braise. C’était tout bonnement impossible. Teddy avait ce truc qui faisait qu’on avait l’impression que du haut de ses dix-sept ans, elle avait le monde à ses pieds. C’était dingue, mais en même temps pas tellement. Teddy avait tout pour elle. Parfois il me semblait voir mon reflet dans ses yeux, avec des années en moins. Peut-être était-ce l’une des raisons pour laquelle je tenais particulièrement à elle. Sur le trajet, Teddy me raconta sa journée banalement, et je l’avais écoutée tout en faisant attention à la route. C’était assez étrange de conduire dans ma voiture que je n’utilisais presque jamais. Mais les magasins n’étaient pas à côté du lycée de Teddy et j’avais pensé qu’elle serait peut-être épuisée après ses heures de cours. Je n’avais pas connu la vie difficile et sans pitié des études. J’avais passé mon brevet au collège, voilà tout. Mais je supposais que ça ne devait pas être une partie de plaisir tous les jours.

Une fois arrivée, je descendis de la voiture et marchai aux côtés de la très belle Teddy, cherchant les bonnes boutiques. Nous restions ainsi plus d’une heure dans une rue où des petites boutiques faisaient leur commerce paisiblement. Certes, cela n’avait rien à voir avec les grandes avenues de New York, mais c’était toujours ça. Et puis il y avait tout de même quelques affaires plutôt mignonnes. Parfois je regardais Teddy du coin de l’œil, heureuse de constater qu’elle semblait apprécier cet après-midi avec moi. Elle avait acheté pas mal de choses, et je devais avouer que j’étais un peu jalouse, moi qui ne trouvais jamais rien à ma convenance. Les pieds engourdis, j’avais proposé qu’on s’arrête dans un café pour se reposer. Je n’avais pas particulièrement faim -ces derniers temps je ne mangeais pas grand-chose, voire presque rien- mais je voulais faire plaisir à Teddy. Toujours tout pour elle. Je m’étais surprise à me préoccuper de la vie de quelqu’un, de cette fille pimpante et déconcertante. J’avais passé une excellente après-midi avec elle, mais je savais que tôt ou tard j’allais devoir lui parler de sujets qui fâchent. Je n’étais pas certaine que cela allait lui plaire, mais détourner le problème n’était pas la bonne solution. En attendant je la laissai entrer dans le petit bâtiment et lui demandai anodinement : « Tu prends quoi ? » Puis je reportai mon regard sur la carte qui nous avait été donnée.
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MessageSujet: Re: i'll carry you with me ☞ teddy.   i'll carry you with me ☞ teddy. EmptyJeu 10 Mai - 21:11

i'll carry you with me ☞ teddy. Tumblr_lyepp7Ta5u1r9m3a7o1_500 Aujourd'hui, je donnerais n'importe quoi pour décoller, quitte à me casser une jambe ou deux. E.T., je comprends pourquoi tu t'es barré à vélo en plein ciel. A ta place j'aurais continué de pédaler jusqu'à Pluton sans me retourner ..

C'était toujours la même histoire qui circulait : mon aventure avec Fernando. Cela faisait plus d'une semaine et on en parlait encore. Il me semblait pourtant avoir précisé à Mélinda et Terry de garder ça pour elles et elle l'avait fait. C'était Ella la cafteuse. Elle m'avait entendu parler de Fernando et de ce qu'il s'était passé entre nous et à coup sûr, elle s'était donné à cœur joie de le balancer au principal intéressé et à tout le lycée en même temps. Je ne m'étais pas vantée, j'en avais juste parler avec les filles, comme quoi j'avais posée nue pour un homme charmant et très caliente, puis qu'après ça, on avait fais connaissance plus en profondeur. Désormais, on me regardais comme .. une chaude lapine, ce que je n'étais pas. Je cherchais simplement la maturité, quelque chose que ces abrutis de lycéens n'avaient pas, sauf Mattia. Il était un des rares adolescents de cette ville et peut-être même de la planète entière à avoir de la cervelle à la bonne place et non dans ses couilles. Quoi qu'en ce qui concernait le fait que son ex-petite-amie soit en cloque, je me posais la question. Comment il avait fait son coup ? Sans capote ? La capote avait craqué ? Sans doute. En tout cas, j'espérais que cela s'arrange et au plus vite. « Eh Teddy, regarde c'est le nouveau, Timéo. » Je détournais le regard vers ce dis Timéo et sourit. Il était pas mal. En un simple coup d'oeil j'étais capable de savoir comment il était, au fond de lui. C'était le genre de mec qui ne voulait pas d'ennui et qui pour ça, traînait avec des gorilles populaires qui puaient la testostérone à cent kilomètres à la ronde. Sauf qu'il serait le genre de mec dont toutes les filles rêvent, romantique, charmeur, drôle, attentioné, sympa, à l'écoute et beau. Non, ce n'était pas une copie conforme de Justin Bieber et heureusement pour lui, la plupart des personnes de ce lycée avait une haine incroyable envers vers ce mec, pourquoi ? Aucune idée. « Il s'approche Ted ! » Je levais les yeux au ciel. « Oui, je vois bien, merci. Vous n'avez qu'à parler avec lui, moi j'ai faim, je vais manger avant que tout ces affamés ne dévalisent notre pauvre cantine. » Il était clair que le lycée McDonell ne ressemblait pas à ceux que j'avais fréquenté à Los Angeles, mais je m'y étais faite.

Il était midi trente lorsque mon téléphone sonna. L'écran afficha le numéro d'Abbey. C'était rare qu'elle m'appelait et il faut dire que ces derniers temps, on ne s'était pas vraiment vues, ni parlées. Elle me manquait au fond. Je me leva de ma chaise et tenta de m'isoler du bruit qui ressemblait à un concert de simbale. Abbey me proposait d'aller faire une sortie shopping après les cours. Comment dire non ? J'étais heureuse et excitée rien qu'à l'idée d'aller faire les magasins avec elle et je pense qu'elle l'avait remarqué au son de ma voix. Il ne me restait pas beaucoup d'heures de cours avant qu'elle ne vienne me chercher et d'ailleurs, j'aurais même préféré quitter le lycée à cet instant et partir avec elle. Pourtant, cela n'était pas possible. Je ne pouvais pas me permettre de sécher les cours et de ne pas y être attentive. Surtout si je visais des études dans le droit. Mes parents n'avaient pu qu'approuver ce droit, faisant eux-même parti du domaine du droit. Cela pouvait porter à confusion, certaines personnes pouvaient penser que je m'orientais vers du droit uniquement parce que mes parents le faisaient, mais c'était une idée reçue et erronnée. Même s'il fut un temps où j'aurai aimé me lancer dans la mode, j'ai très vite changer lorsque j'ai vu qu'Abbey avait tout arrêté et qu'apparement, le mannequinat ne lui avait pas réussit. Elle travaillait désormais au Muffy's, l'auberge de la ville la moins visitée. C'était triste, mais au moins, elle n'avait plus de problèmes. Alors, j'ai choisis le droit, parce qu'il y a des choses qui ne me semblent pas juste et que j'ai l'impression que c'est dans mon devoir de citoyenne de le faire. « Ouhou, Ted, tu penses à quoi ? » ; « À mon devoir de citoyenne, pourquoi ? » Elles se mirent à rire. Bien évidemment. Tout le monde pensait que j'étais superficielle et cruche, que je ne m'intéressais qu'à la mode, aux hommes et moi-même. Faux, une fois de plus. Je levais les yeux au ciel. « Vous m'appellerez quand vous aurez mûries, salut. » Sortant de la cantine, je me dirigeais vers mon prochain cours, checkant toutes les deux minutes ma montre.



Quinze heures. La sonnerie retentit et je me pressa de sortir, accompagnée cette fois-ci, non de Mélinda et Terry, mais de Sarah, Cléo, Isis, Amnélia et Norah. Le groupe de filles les plus populaires du lycée. « Tu vas faire quoi de ta journée, T. ? » Je détestais ces abréviations de prénoms, mais je ne dis rien et me retint de lui arracher son chewing-gum de la bouche, qu'elle mastiquait comme si elle était une vache. « Je vais faire les magasins avec m.. ma sœur. » ; « Je savais pas que t'avais une sœur, tu nous la présente ? » Je haussai un sourcil. « C'est pas vraiment ma sœur c'est une amie avec qui j'ai crée un lien fraternel très .. » A leurs regards, je vis que mon explication ne servit à rien, puisqu'elles ne semblaient pas comprendre. Je souris et me retourna en soufflant, leur faisant un signe de la main, avant de retrouver Abbey dans sa voiture, que je n'avais jamais vu. Jamais. Au cours du trajet, je lui racontais ma journée complètement banale et habituelle, elle n'avait aucun sens. Maman m'avait une fois de plus réprimandée sur ma tenue, qui pour ma part, me semblait tout à fait normale, ensuite, elle m'avait emmené au lycée parce qu'elle détestait que j'y aille seule et à pied, alors que j'aurais très bien pu conduire étant donné que j'avais le permis et une voiture. Après ça, j'avais été assommée de rumeur en tout genre, des rumeurs que j'avais du démentir, j'ai même du menacer certaines personnes. J'ai fais connaissance avec des garçons de la natation que je n'avais jamais vu, pas récemment du moins. Ensuite, j'avais appris qu'il y avait un nouveau au lycée, mais ça ne m'avait pas intéressé plus que ça. Et après, la routine. Les cours, les cours et encore les cours.


Ici, rien ne ressemblait à Los Angeles, on ne retrouvait que très rarement des grandes marques, sauf si on commandait sur internet et après seulement, les commandes arrivaient dans les magasins de notre choix. Encore une fois, j'avais dévalisé les boutiques et heureusement pour moi, j'avais une somme d'argent relativement élevée sur ma carte bancaire, enfin, celle de maman. Mes achats étaient principalement composés de talons, de robes, de jupes et de produit de beauté. Les talons n'étaient pas excessifs mais ça irait. Abbey devait surement avoir les pieds engourdis puisqu'elle me proposa de s'arrêter dans un café. Quand je la regardais, j'étais jalouse. Jalouse de ne pas avoir son visage, sa taille, ses jambes. Tout. Elle était très belle, elle avait un charme auquel aucun homme n'aurait pu résister, à moins d'avoir de la merde dans les yeux. On ne pouvait pas faire face à Abbey, on ne faisait pas le poids. Tout les regards étaient portés sur elle, de un, parce qu'elle était belle et de deux, parce qu'elle faisait mature. Contrairement à moi. J'entrais alors dans le café, suivit de mon amie et pris place à une table. « Tu prends quoi ? » Je regardais la carte, en réfléchissant. Je ne savais pas. Il faisait beau et chaud. Une glace me donnait envie. « Je vais surement prendre une glace à trois boules et un grand verre de Coca-Cola. Et toi ? » Je n'avais pas envie d'alcool. Je m'étais légèrement calmé avec ça et c'était tant mieux d'ailleurs. Enfin, pour l'instant.
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Aaron Lawford
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MessageSujet: Re: i'll carry you with me ☞ teddy.   i'll carry you with me ☞ teddy. EmptySam 12 Mai - 18:49

i'll carry you with me ☞ teddy. Tumblr_m3qbygUHy21r2b2rao1_500
gandhi disait que tout ce qu’on fait dans la vie est insignifiant mais qu'il est très important de le faire. je serais assez d’accord avec sa première phrase. mickael, tu sais à quel jour je pense. à 22 ans gandhi avait 3 enfants, mozart 30 symphonies et buddy holly était mort. une fois tu as dis : « nous laissons une part de nous même sur tout ce que nous touchons ». est-ce que c’est vrai pour tout le monde ? ou c’était juste de la poésie à deux balles ?


Mes pieds encore endoloris par la marche que nous venions de faire, je me détendais sur la chaise du petit café. Heureusement, elle était plutôt confortable, et je pouvais ainsi me relaxer. Le bâtiment était agréable. Ses grandes fenêtres sur le devant laissaient la lumière illuminer la pièce. Il y avait plusieurs tables disposées dans la salle, et un comptoir sur le côté. Quelques tableaux étaient accrochés sur les murs, et participaient à l’atmosphère détendue de la pièce. Quelques lampes étaient accrochées au plafond, mais elles n’étaient pas allumées à ce moment-là. C’était donc un petit café tout à fait agréable, où le bruit des cuillères qui tournaient dans les tasses était parfaitement anodin. « Je vais surement prendre une glace à trois boules et un grand verre de Coca-Cola. Et toi ? » Je reportai mon attention sur ma jeune amie qui ne semblait pas aussi épuisée que moi. Certes j’étais plus âgée qu’elle mais quand même, je ne me pensais pas être autant faible. Mais je devais me rendre à l’évidence : depuis que je ne me nourrissais plus, le moindre effort pouvait être très dangereux. J’acquiesçai d’un hochement de tête et répondit : « Je pense que je vais me laisser tenter par un milkshake. » Je posai le menu sur la table et regardai autour de nous afin d’interpeller un serveur. Un jeune homme arriva très rapidement, et je lui fis part de la commande. Il prit nos menus sur la table pour les ranger et je ne pus m’empêcher de faire attention à la manière dont Teddy regardait ce jeune homme. C’est vrai qu’elle avait le droit d’être attirée par des hommes, mais je savais à présent qu’elle ne se contentait pas de les dévorer du regard. Et c’était ça qui m’inquiétait. Ne préférant pas l’irriter tout de suite, je demeurai silencieuse. « Alors dis-moi Teddy, comment ça se passe avec tes amis ? Tu as un petit copain ? » J’avais envie de tout savoir sur elle, qu’elle me raconte tout. Bien sûr elle n’avait jamais eu de problèmes pour se confier à moi, et j’en étais ravie. Qu’elle me fasse confiance, c’était déjà un beau cadeau. Mais elle ne m’avait jamais parlé de ses aventures, de ses soirées. Et je ne savais pas pourquoi, d’ailleurs. Peut-être avait-elle peur que je sois déçue d’elle, que l’image que je m’étais faite d’elle se détruise tout d’un coup. Peut-être avait-elle peur que je la juge. Pourtant, elle n’avait pas de quoi s’inquiéter. Elle était mon amie, ma « petite sœur. » Je n’allais pas la critiquer ou même la descendre, loin de là. J’aurais préféré qu’elle me dise la vérité plutôt qu’elle me cache certaines choses. Mais c’était trop tard. Trop tard pour reculer. Maintenant il fallait qu’on avance. Et j’étais bien décidée à l’aider. Seulement pour l’instant elle ne le savait pas. Elle ne savait pas que cet après-midi allait déboucher sur une violente dispute. Ce que je m’apprêtais à lui dire n’allait sûrement pas lui plaire, mais je ne pouvais vraiment pas garder ça pour moi. Au risque de déséquilibrer notre complicité si forte.

A ce moment-là, j’entendis des pas secs qui faisaient résonner le plancher. C’était le serveur qui venait apporter nos commandes. Comme convenu, Teddy eut sa glace et son coca, et mon milkshake à la fraise était fièrement posé sur la table. Je remerciai le jeune homme qui s’éclipsa aussi vite qu’il était arrivé. Nous entamions alors toutes les deux nos boissons. La mienne était glacée, et je ne pus m’empêcher de m’écrier : « Ouh ! C’est froid ce truc ! » Je posai le pot sur la table, en pensant bêtement que si je le laissais au repos, il allait être moins froid. Enfin bref. Je laissai échapper un soupir, et remit une mèche de mes cheveux blonds derrière mes oreilles. Je pris une grande inspiration et adossai mes coudes sur la table. « Teddy écoute, faut que je te parle d’un truc, et j’espère que tu ne seras pas trop énervée après avoir entendu ce que j’ai à te dire. » Elle ne devait pas comprendre de quoi je parlais. Comment l’aurait-elle su ? « Je t’ai vu, samedi soir, au Jack’s Lounge. Tu étais avec un homme beaucoup plus âgé que toi, et je t’ai vu le draguer, ouvertement. » Voilà, c’était dit. Sans m’énerver, je poursuivis d’une voix sereine : « Au début je n’ai pas trop compris. Je me demandais ce que tu pouvais bien faire ici. Mais c’était plutôt évident, en fait. Je crois que je ne voulais juste pas le voir. » Je baissai les yeux et marquai un silence. Ça ne devait pas être un très bon moment à passer pour elle non plus. « Tu n’as pas le droit de faire ça, Teddy. C’est contraire à toute éthique. Tu es jeune, tu es belle, tu as la vie devant toi. Tu n’as pas besoin de fréquenter ces hommes maintenant. Tu auras tout le plaisir de le faire plus tard, tu sais. » Je la regardai, essayant d’imiter un regard compréhensif. Elle était aussi pimpante et mature que je l’étais quelques années plus tôt. C’en était troublant. « Si je te dis ça, c’est parce que je sais ce que c’est, et parce que je tiens à toi. Je sais que ça ne te parait pas important, mais ça l’est. Crois-moi, une fois que tu as franchi les limites, tu ne peux plus t’arrêter. » Je me tus finalement. Comprenait-elle tout ce que je venais de lui dire ? Je l’espérais, en tout cas. J’espérais aussi qu’elle tente de se remettre en cause. Mais Teddy était têtue. Peut-être qu’elle avait été sourde à toutes mes bonnes paroles, et ça me désolait. Je voulais juste qu’elle ne fasse pas les mêmes erreurs que moi. Je ne voulais pas qu’elle souffre. C’est tout.
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MessageSujet: Re: i'll carry you with me ☞ teddy.   i'll carry you with me ☞ teddy. EmptyVen 18 Mai - 21:06

i'll carry you with me ☞ teddy. Tumblr_lyepp7Ta5u1r9m3a7o1_500 Aujourd'hui, je donnerais n'importe quoi pour décoller, quitte à me casser une jambe ou deux. E.T., je comprends pourquoi tu t'es barré à vélo en plein ciel. A ta place j'aurais continué de pédaler jusqu'à Pluton sans me retourner ..

Passer à autre chose, aller de l'avant. C'est ce que tout le monde disait. Plus facile à dire qu'à faire. Nous, les filles, avions beaucoup de mal a appliquer ces conseils, surtout lorsqu'il s'agissait de garçons. De garçons dont on étaient amoureuses. De garçons avec qui on avaient eu notre première fois. C'était surement cette étape là, la plus difficile à franchir. On s'étaient attachées, complètement adonnées à un être humain qui au fond, n'en valait pas la peine. Nous leur offrons ce qui nous est le plus précieux, le plus pure en nous, le plus convoité. Et qu'avons nous en échange ? Des insultes, des coups, du mépris et un claquement de porte au nez. J'ai commis cette erreur, comme la majorité des femmes vivant sur cette planète. Oh non, je ne regrettais pas d'avoir perdu ma virginité avec William. Je regrettais de ne pas l'avoir perdu plusieurs fois. Puis, qu'est-ce qui nous faisait si peur dans cet acte ? Pourquoi attendions-nous la vingtaine ? Pourquoi notre corps ne se préparait-il pas auparavant ? Vous avez la réponse ? Moi je l'ai. Je l'ai toujours eu. L'amour. Oh oui, l'amour. L'amour nous empêche de faire de nombreuses choses. On a peur. Peur de donner, sans recevoir. Peur d'offrir le peu de vertu et de pureté qu'il nous reste, car avouons-le, de nos jours, chez les femmes, la seule chose pure et vertueuse reste bien sa virginité. Son corps et son cœur n'en sont pas moins noirs. Nous avons toutes des désirs, des plaisirs, des fantasmes. C'est ce qui, surement, fait de nous des êtres noirs et dangereux. Pour l'homme, la femme est la plus dangereuse des espèces parcourant la Terre. Pourquoi ? Parce que nous pouvons tout avoir, voyons. En un claquement de doigt, un battement de cils, avec une once de courbe sauvage et sensuelle. Toute cette chair garnie, toute cette peau douce et délicieuse. Tout ça. Nous sommes la tentation pure. Et l'homme ne nous résiste que très rarement. Mais, cela marche aussi dans l'autre sens. Manipulateur et désireux, le sexe masculin est tout aussi rusé que le sexe féminin lorsqu'il s'agit d'instinct et de besoins naturels. Oh, nous faisons bel et bien parti du règne animal, mais nous sommes les Rois et les Reines de la bestialité.


C'était surement ce que voulait me faire comprendre Abbey. Je le savais. Je le sentais. Elle avait beau dissimuler ce qu'elle pensait, ces paroles en disaient longs. Le serveur vint prendre les menus, posés sur la table et mes yeux ne purent se détacher de son visage, de son corps. C'était maladif. Obsessionnel. J'étais comme une lionne à la recherche d'une nouvelle proie. Ou pire encore, une menthe religieuse. Usant ma proie pour finalement la dévorer toute crue. Quelle belle image j'avais de moi. Mon psychiatre avait d'ailleurs du mal à me comprendre parfois, il savait tout comme moi que mon désir était maladif, obsessionnel, dû à un manque d'affection passé. Mais de qui ? Bonne question. Je le regardais s’éloigner, tout en remarquant la cadence de ses hanches. C'était amusant de se dire que les hommes aussi avait un roulement des fesses. Ce que les gens ne comprenaient pas, c'est que tout le monde était touché par ça, même les enfants. Il s'agissait simplement du mouvement de nos hanches. Bien-sûr, plus nous placions nos pieds l'un devant l'autre, plus la cadence était accentuée. « Alors dis-moi Teddy, comment ça se passe avec tes amis ? Tu as un petit copain ? » Un petit-copain ? Pas vraiment. Je n'étais pas vraiment calée sur les concepts de petit-copain, petite-copine. Faute de liberté. Ou peut-être était-ce dû au nom du concept. C'était enfantin. J'affichais un petit sourire en coin, accompagné d'un haussement d'épaules. « Mes amis, ça va. J'en perds, j'en retrouve. Ça vient, ça revient. Je n'ai pas vraiment d'amis importants, les vrais amis sont ceux qui se compte sur les doigts d'une main et qui en plus, connaisse la couleur de tes chaussettes sans même les avoir vu. Je marquais une pause. Et non, je n'ai pas de petit-copain. Les garçons du lycée sont .. immatures. Ils s'amusent encore à savoir qui a le plus de muscle et qui à le plus gros pénis. Je ris. Tu vois le genre. » Devais-je lui dire ? Je ne sais pas. J'hésitai. Pourquoi ? Pas par manque de confiance. Pas en elle, en tout cas. Je n'avais pas peur qu'elle me juge, je savais qu'elle ne le ferait pas. Pas Abbey. Je baissai le regard, triturant une de mes mèches qui venait de tomber sur mon visage, poussée par le courant d'air frais qui se baladait dans le bar. Allez, Teddy. Tu peux le faire. Tu peux lui dire, c'est maladif. Comme une cleptomane. Je pris une grande bouffée d'air et relevait mon visage. « J'ai eu une relation sexuelle avec un garçon, il y a quelques mois mais il est partit. Et .. depuis, je fais des choses malsaines. Si maman le savait, elle me ferait déposséder chez le curé du coin. » J'avais besoin d'en parler. À quelqu'un d'autre que mon psy. Surtout que c'était un homme. Je ne remettais pas en cause le professionnalisme d'Imran, seulement, j'avais besoin d'en parler à une personne du même sexe. Et je me rendis compte de la bêtise que je venais de faire. Abbey allait m'en vouloir. M'en vouloir d'être comme je suis, d'être attirée par les hommes plus vieux. Elle allait me faire la morale, ça allait partir en dispute et on ne se parlerait plus pendant quelques jours. Je détestais ça. Je détestais ne pas parler à celle que je considères comme le grande sœur que je n'ai jamais eu. Je soupirais.


Le serveur nous apporta enfin nos commandes et je lui fis un sourire en guise de remerciement. Ce n'était pas un geste évocateur de mon désir ou de mon attirance, cette fois, c'était de la politesse. Je sirota rapidement mon Coca, avant de m'attaquer à ma délicieuse glace. Elle avait l'air somptueuse et appétissante. Cela ressemblait à trois collines se chevauchant les unes sur les autres, parsemées d'un magnifique coulis marron. Je ris lorsque Abbey se plaignait de la froideur de son milkshake. Moi qui avait toujours pensé que c'était à température ambiante, voilà qui mettait fin à cette vision. Je fis une grimace, la boule au chocolat provoquant une douleur intense dans une de mes dents. C'était gelé. Puis, d'un coup, je ne comprenais plus rien. Il m'avait fallut seulement quinze petites secondes pour qu'Abbey se mette à parler de quelque chose que je ne comprenais pas. Jusqu'au moment où elle prononça le mot draguer. Voilà, c'était fait. Tout allait s'enchaîner à une vitesse affolante, sans possibilité de retour en arrière. Elle enchaînait les paroles, ne me laissant pas en placer une. Quoi que pour l'instant, je ne savais pas quoi dire. J'étais prise au piège. Démasquée. J'étais finie. Oh oui, je savais très bien qu'une fois les limites franchies, je ne pouvais plus m'arrêter. Je le savais très bien. Si seulement elle savait que cet homme n'était rien parmi tout les autres. Je soupirai. Mon regard ne perdit pas sa lueur d'assurance habituelle et mon visage resta de marbre, ne laissant aucune émotion passer. Je lui fis un petit sourire, qui au fond, était faux. La morale. Je détestais ça. Et pourtant, j'allais devoir y avoir droit encore longtemps. « Éthique ? Pourquoi on doit systématiquement se fier à l'éthique ? Je veux dire, pourquoi faire comme tout le monde, comme la société le veut ? C'est débile ! On .. on a des instincts primitifs, des besoins naturels bestiaux et .. lutter contre ça, c'est bête. Illogique. Pourquoi renier ce qu'on est ? » Je marquai une pause, buvant mon coca. « Je sais que tu peux trouver ça dangereux ou dégueulasse, ou que sais-je, mais crois-moi, j'ai jamais voulu en arriver là. J'y peux rien si les garçons de mon âge sont totalement cons et immatures. Ils sont sans intérêt, la seule chose dont ils parlent ce sont les pornos, le foot et au lieu de me regarder droit dans les yeux, ils visent mon décolleté. J'ai pas ce problème là, avec les autres. Puis, c'est pas comme si je draguais des vieux de quarante ans, non plus. Je .. Ils sont juste la vingtaine. C'est rien. C'est .. normal. » Une gorgée de plus. J'inspirais profondément. « J'ai fais quelque de chose de mal, très mal. Et je le regrette amèrement crois-moi, mais .. je l'avais pas prévu, c'est .. de sa faute, en un sens. Je sais que si j'avais pas couché avec lui, on en serait pas là, mais tu comprends .. Non, tu ne comprends pas. Comment tu pourrais comprendre après tout ? Tu à l'âge idéal, les garçons après toi, tu n'as pas de règles, tu as le droit à tout. Tu peux tous les avoir. » Je me stoppai net. Je la regardais droit dans les yeux. Pourquoi avait-elle fait ça ? Pourquoi nous avait-elle fait ça ? « C'est maladif. Je suis comme une cleptomane, si tu veux. » Et voilà, je me tus. C'était dis. Je n'avais plus rien a me reprocher, plus rien à dire. Je la regardai, tout en mangeant ma glace. Je faisais comme si cette conversation n'avait pas eu lieu, comme si la dispute ne se produisait pas. Comme si de rien n'était.
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Aaron Lawford
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MessageSujet: Re: i'll carry you with me ☞ teddy.   i'll carry you with me ☞ teddy. EmptyDim 27 Mai - 10:43

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gandhi disait que tout ce qu’on fait dans la vie est insignifiant mais qu'il est très important de le faire. je serais assez d’accord avec sa première phrase. mickael, tu sais à quel jour je pense. à 22 ans gandhi avait 3 enfants, mozart 30 symphonies et buddy holly était mort. une fois tu as dis : « nous laissons une part de nous même sur tout ce que nous touchons ». est-ce que c’est vrai pour tout le monde ? ou c’était juste de la poésie à deux balles ?


Peu à peu, l’atmosphère détendue de la pièce s’imprégnait dans mes veines. Mes pieds compressés dans mes chaussures commençaient à reprendre des couleurs appropriées. Autour de nous des gens papotaient entre eux, mais je ne les entendais pas. Toute mon attention était portée sur cette jolie fille qui se tenait en face de moi : Teddy. Cette fille qui s’était immiscée dans ma vie, cette perle qui était venue à ma rencontre. Son regard mutin me fascinait. Elle me ressemblait tellement. C’était incroyablement troublant. Elle me racontait sa vie comme de rien n’était, et je trouvais ça plutôt agréable. « Mes amis, ça va. J'en perds, j'en retrouve. Ça vient, ça revient. Je n'ai pas vraiment d'amis importants, les vrais amis sont ceux qui se compte sur les doigts d'une main et qui en plus, connaisse la couleur de tes chaussettes sans même les avoir vu. » Je haussai les sourcils. Elle avait parfaitement raison. J’en avais eu la preuve. J’avais rencontré beaucoup de personnes à New York, beaucoup de personnes qui m’avaient promis qu’elles seraient toujours là pour moi, beaucoup de personnes qui prétendaient être mes amies alors qu’elles me critiquaient dès que j’avais le dos tourné. C’était le monde cruel de la mode. On n’avait pas vraiment d’amis, dans ce monde-là. Il y avait juste des hypocrites en soif de reconnaissance. Je baissai la tête, ne pouvant m’empêcher de penser à Joy. Elle avait certainement été ma plus grosse déception, ma plus grosse erreur. Tout ça, c’était à cause d’elle. Je lui avais fait confiance aveuglement. A présent je m’en mordais les doigts. Je m’attachais trop vite, c’était une évidence. Cela pouvait être une force comme cela pouvait être une énorme faiblesse. Je reportai mes yeux sur mon amie. « Si je dis que tu ne portes pas de chaussettes mais des bas collants, j’ai bon ? » demandai-je, en me mordillant les lèvres. Je considérais Teddy comme une vraie amie, mais aussi comme une petite sœur. Elle était la petite sœur que je n’avais jamais eue, mais que j’avais toujours rêvée d’avoir. C’est pour ça qu’elle était mon trésor, ma pierre précieuse. Elle avait pris une place importante dans ma vie, et j’espérais qu’elle le savait. « Et non, je n'ai pas de petit-copain. Les garçons du lycée sont .. immatures. Ils s'amusent encore à savoir qui a le plus de muscle et qui à le plus gros pénis. Tu vois le genre. » Je soupirai. Effectivement, je voyais exactement de quoi elle parlait. J’avais croisé plusieurs imbéciles dans ma vie, et il faut dire que c’était des spécimens assez étranges. Il fallait de tout pour peupler ce monde. « C’est les garçons, c’est normal. Un jour ils grandiront, et là tu pourrais avoir des surprises. En attendant tu dois supporter leur histoire de pénis, c’est comme ça. » Un léger rire résonna dans la pièce. Je n’avais pas fréquenter l’école assez longtemps pour endurer ce que Teddy vivait tous les jours, mais je pouvais très bien me l’imaginer. « J'ai eu une relation sexuelle avec un garçon, il y a quelques mois mais il est partit. Et .. depuis, je fais des choses malsaines. Si maman le savait, elle me ferait déposséder chez le curé du coin. » Elle ne m’avait jamais parlé de ça, et j’en fus assez surprise. Elle pouvait tout me dire, j’étais toujours là pour elle, quoi qu’il arrive. Peut-être avait-elle eu peur. Mieux vaut tard que jamais, parait-il. « Oh Teddy, je suis désolé.. » Les mots me manquaient, mais je savais à quel point cela pouvait être dur de se réveiller un jour, après une nuit magique, et constater que l’homme qui vous avait fait prise dans les bras pendant des heures était soudainement parti. Teddy ne méritait pas de vivre ça. « Tu as été blessée, n’est-ce pas ? Et maintenant tu fais des choses malsaines, pour oublier ? » Je la regardai tendrement. Tout s’éclaircissait lentement. « Ne t’en fais pas, je ne suis pas là pour te juger, je veux juste comprendre. Et ta mère n’en saura rien. » Les parents, ça avait toujours été un problème. Ils étaient toujours là, sur le dos de leurs enfants, à surveiller leurs moindres gestes. Ça pouvait être pesant, parfois. Pour moi, ça avait été différent. Je m’étais éloignée d’eux. Et maintenant, je donnerais tout pour les revoir, ne serait-ce que pour l’espace d’une seule seconde.

Je regardais Teddy dévorer sa glace, joyeuse. Sa bonne humeur et son énergie étaient contagieuses. Malheureusement, je savais que ce moment d’insouciance allait vite s’arrêter. « Éthique ? Pourquoi on doit systématiquement se fier à l'éthique ? Je veux dire, pourquoi faire comme tout le monde, comme la société le veut ? C'est débile ! On .. on a des instincts primitifs, des besoins naturels bestiaux et .. lutter contre ça, c'est bête. Illogique. Pourquoi renier ce qu'on est ? » Je l’écoutai, attentive à tous ses mots. Le pire, c’est qu’elle n’avait pas tout à fait tord. Être un robot, une machine, un automate, cela ne m’avait jamais plu non plus. J’avais toujours aspirée à me distinguer des autres, à être plus belle, plus intelligente, plus particulière. J’avais toujours voulu me démarquer, être sous la lumière. Mais maintenant, je voulais juste m’effacer et devenir un être parfaitement normal, mêlant mon souffle à tous les être mortels qui m’entouraient. C’était fou à quel point mes aspirations et mes convictions avaient changées, en cinq ans. « Je sais que tu peux trouver ça dangereux ou dégueulasse, ou que sais-je, mais crois-moi, j'ai jamais voulu en arriver là. J'y peux rien si les garçons de mon âge sont totalement cons et immatures. Ils sont sans intérêt, la seule chose dont ils parlent ce sont les pornos, le foot et au lieu de me regarder droit dans les yeux, ils visent mon décolleté. J'ai pas ce problème là, avec les autres. Puis, c'est pas comme si je draguais des vieux de quarante ans, non plus. Je .. Ils sont juste la vingtaine. C'est rien. C'est .. normal. » Je laissai un silence passer, avant de répondre : « Ce n’est pas dégueulasse, Teddy. Comme tu l’as dit, c’est normal d’avoir des besoins, surtout à ton âge où tu veux découvrir plein de nouvelles choses. C’est normal d’être curieuse, je dirais. Ce qui n’est pas normal, c’est que tu couches avec eux. Ils sont majeurs Teddy, et toi tu ne l’es pas. Tu pourrais aller en prison pour ça, et eux aussi. En faisant ça tu les mets en danger. Je dis seulement que tu dois prendre conscience des risques que tu prends, tu dois prendre conscience que c’est illégal. » Trouver les bons mots, ce n’était pas facile. Je ne voulais pas qu’elle me déteste, mais je voulais qu’elle se remette en question. Parce qu’il le fallait. Parce que moi, je m’inquiétais pour elle. « J'ai fais quelque de chose de mal, très mal. Et je le regrette amèrement crois-moi, mais .. je l'avais pas prévu, c'est .. de sa faute, en un sens. Je sais que si j'avais pas couché avec lui, on en serait pas là, mais tu comprends .. Non, tu ne comprends pas. Comment tu pourrais comprendre après tout ? Tu à l'âge idéal, les garçons après toi, tu n'as pas de règles, tu as le droit à tout. Tu peux tous les avoir. » Je fus un peu blessée par ses dernières paroles. Il ne fallait pas que je m’énerve, autrement notre discussion n’aurait menée à rien. Mais je ne pouvais m’empêcher de ressentir une certaine amertume dans le creux de ma gorge. Je lâchai un soupir et plantai mon regard dans le sien. « Bien sûr que si que je comprends, Teddy ! Mieux que quiconque. Tu n’as pas idée à quel point. Moi aussi j’ai été jeune, tu sais. Quand j’étais à New York, je couchais avec tout et n’importe quoi, et j’avais à peine seize ans ! Tu te rends compte ? Mais les mecs eux, ils s’en foutaient. Ils cherchaient juste à tirer leur coup, et c’est tout. Au début ça m’allait, parce que je trouvais ça drôle, puis je me suis rendue compte que je n’étais qu’un simple animal pour eux. Et ça, ça fait mal. Je sais que ça te parait anodin et normal, mais à force, tu finiras par en souffrir. Parce qu’au bout d’un moment tu voudras trouver l’homme, le bon, mais tu auras accumulé tellement d’expériences foireuses que tu perdras tout espoir en eux. Je ne veux pas que tu souffres Teddy, c’est tout. Je déteste te faire la morale, mais je suis passée par là, je sais ce que c’est, et je ne veux pas que tu fasses les mêmes erreurs que moi. » Bien sûr, je pensais que Teddy était plus forte que moi, mais cela ne changeait pas grand-chose. Je m’adossai contre le dos de la chaise, un peu épuisée par ma tirade. Tout ça me donnait mal à la tête. « Quant au fait que je peux tous les avoir, tu te trompes fortement. Personne ne veut d’une épave. » Je ne la regardai pas, un peu honteuse de cet aveu. Mais c’était la vérité. Chaque jour je devenais plus fébrile, plus instable, moins accessible. Plaire aux hommes, ce n’était plus ma priorité désormais. « C'est maladif. Je suis comme une cleptomane, si tu veux. » « Tu n’as jamais cherché à consulter ? Ça peut être grave, tu sais. En tout cas si tu as besoin d’aide moi je suis là. » Je n’étais pas vraiment la bonne personne pour aider quelqu’un, mais je le souhaitais vraiment. Habituellement, j’avais peur de me mettre en danger, de ne pas être à la hauteur. J’avais peur d’échouer. Mais pas cette fois. Cette fois-ci, je voulais vraiment me rendre utile.

hj:
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MessageSujet: Re: i'll carry you with me ☞ teddy.   i'll carry you with me ☞ teddy. EmptySam 7 Juil - 17:48

i'll carry you with me ☞ teddy. Tumblr_lyepp7Ta5u1r9m3a7o1_500 Aujourd'hui, je donnerais n'importe quoi pour décoller, quitte à me casser une jambe ou deux. E.T., je comprends pourquoi tu t'es barré à vélo en plein ciel. A ta place j'aurais continué de pédaler jusqu'à Pluton sans me retourner ..

Parfois, on avait besoin de se confier pour se sentir mieux. Parfois, ça marchait, parfois, non. En l’occurrence, parler à Abbey me soulageait quelque peu et j'en étais heureuse mais je savais que ça n'allait pas durer très longtemps. Pourtant, je ne pouvais pas lui en vouloir. Pourquoi en vouloir à quelqu'un qui tentait de m'aider par tout les moyens possibles ? Sa vie aussi n'avait pas été facile. Je l'avais suivis durant toute mon adolescence jusqu'à ce qu'elle disparaisse des magazines. Ce jour-là, je me suis demandé ce qui lui était arrivé. J'avais même pleuré, de peur qu'il lui soit arrivé un accident ou pire encore. Mais finalement, je m'étais dis qu'elle avait dû abandonner car elle en avait marre, ou qu'elle voulait faire une pause ou mieux encore ; qu'elle avait trouver quelqu'un avec qui faire sa vie. Et puis un jour, on avait emménagé ici, et je l'avais trouvé. Elle était là. Dans une ville invisible aux yeux du monde. C'était le paradis pour quelqu'un qui désirait se faire oublier de la presse et du monde de la mode. Au début, je me suis demandé comment elle avait pu s'intéresser à moi. C'est vrai. Qu'avais-je pour lui plaire ? Rien. Jusqu'au jour où j'ai trouvé. Après des heures à avoir réfléchi, allongée dans mon lit, tout les magazines où elle figurait sous la main. On était deux. On était deux. Nous. On était nous. On souffrait d'un mal que la plupart des personnes ne connaissaient pas et ne connaîtrait jamais. On s'était trouvé. C'était comme si nous avions été façonnés de la même façon, dans la même carapace, mais qu'on nous avait séparées. Comme des sœurs siamoises. A quelques détails près.

« Si je dis que tu ne portes pas de chaussettes mais des bas collants, j’ai bon ? »  Je me mis à rire doucement, en hochant la tête. C'était amusant de voir qu'Abbey tentait tant bien que mal de me faire comprendre que je pouvais compter sur elle. Même si sur ce coup là, il n'était pas difficile de savoir que je portais un collant, au vu de ma tenue entière. Quoi qu'il m'arrivait parfois de mettre des chaussettes par dessus mes collants, quand j'avais trop froid ou tout simplement, quand j'en avais envie. Abbey était toujours en haut de ma liste, elle passait toujours en première. Tout comme Jona. Puis, on en vint au sujet des garçons, et plus précisément des petits-copains. Là dessus, il n'y avait aucun problème avec moi ; je n'avais pas de petit-ami. J'ai du en avoir deux, tout au plus. Le reste, ce n'était rien de sérieux. Ce n'était rien. « Le problème est qu'en les regardant, je ressens de la pitié et jamais rien d'autre. J'ai très peu d'ami masculin de mon âge. Hormis Mattia, qui est mon meilleur ami. J'ai déjà essayé de sortir avec ces .. énergumènes, c'est impossible. Je ne ressens rien face à eux, pas d'amitié, d'amour, d'attirance. Quedal. » Je soupirai. J'aurais aimé être normale. Avoir de l'attirance pour les garçons de mon âge, mais ce n'était pas le cas. Ma mère m'avait toujours dis que j'étais trop mature pour mon âge et que tôt ou tard, ça me causerait du tord. Si seulement elle savait aujourd'hui quel genre de tord ça me causait, elle serait peu fière de moi et me ferai mettre en internat pour filles immédiatement ou elle me mettrait dans un truc catholique pour que la voix de Dieu puisse me purger de mes péchés. Ma mère était une sacrée chrétienne, contrairement à mon père qui était protestant, au plus grand dam de la famille. Puis, je lui fis une révélation. Une révélation qu'assez peu de gens savait. Et il en restait une. La plus maudite. La plus horrible. La plus secrète. « Je .. non, c'est pas vraiment pour ça que je fais ça.. il était plus vieux que moi, c'était un interne en médecine, et je sais pas.. c'est bien avant lui que j'étais attiré par les hommes plus vieux, tu sais. Maman dis que je suis trop mature pour mon âge, alors peut-être que c'est ça. Je sais pas. Puis.. je.. je sais pas comment en parler. Je lai jamais dis. Jamais. J'ai même menti au médecin et.. j'avais refusé les test parce que je voulais pas qu'ils sachent et qu'après, m'man et p'pa soient au courant. Ils auraient été anéantis. » Je soupirais une fois de plus et laissais ma tête tomber sur la table. J'étais avachie comme un gros tas de bouse. J'avais chaud. Horriblement chaud. Et le fait de parler à Abbey de choses qu'elle n'aurait jamais du savoir me donnait encore plus chaud. Et je me releva, en soufflant. Et on se mit à débattre sur l'éthique, la robotisation, la moutonisation, la légalité, l'injustice. Des sujets qui fâche. Je la regardai, tout en écoutant attentivement ce qu'elle me disait. Je ne m'étais pas attendu à ce qu'elle soit tout à fait d'accord avec moi et encore moins qu'elle cautionne ce que je faisais, mais j'étais encore vivante et avec elle. C'était déjà bon signe. C'était toujours difficile pour quelqu'un comme moi de faire comprendre à quel point c'était dur de paraître normal, à quel point c'était dur de se contrôler. J'ai essayé. De nombreuses fois. J'ai échoué. Et l'échec avait un goût si amer à mes yeux que je souhaitais pas échouer de nouveau. C'était tout bonnement impossible. « Je sais que c'est dangereux, que c'est illégal, que je pourrais aller en taule et eux aussi, mais .. je sais ce que je fais. Je veux dire, c'est pas comme si on s'affichait au grand jour tu vois. Puis je sais pas moi. Si c'était une fille de dix-huit ans qui s'affichait avec un vieux de trente ans à son bras, ça choquerait moins. Faudrait juste qu'on m'explique pourquoi. La majorité ? C'est rien, c'est qu'un chiffre. Ce n'est pas un état d'esprit, une mentalité. Notre esprit ne change pas lorsqu'on a pas de dix-sept à dix-huit ans. Je veux dire, c'est pas comme si le jour de notre majorité on se sentait différent. C'est un chiffre. Rien qu'un chiffre. » Je me laissai tomber au fond de ma chaise, fatiguée de débattre sur un sujet qui sera toujours d'actualité dans quarante ans. J'étais fatiguée de voir que personne ne comprenait ce que je voulais, ce que je disais. Puis Abbey soutint le fait qu'elle comprenait, alors qu'elle ne pouvait assurément pas comprendre. Souffrait-elle de la même maladie que moi ? A moins quelle me l'ai caché, ce n'était pas le cas. J'étais une des seules dans cette ville à souffrir de ça, peut-être étions nous cinq, dix, tout au plus. « Je souffre d'hypersexualité, Abbey. Je peux rien y faire. Il n'y a pas de traitement. C'est comme ça. Je crois pas en l'amour et ses niaiseries. Ça mène un quoi ? Un mariage, un bébé, un divorce, de la souffrance. Autant rester seule. J'ai pas envie de tout ça, tu sais. J'ai pas envie de trouver le bon. Je sais qu'un jour j'aurais un petit-ami durable mais au bout de cinq ans, ce sera fini et j'irais voir ailleurs. Je suis volage. Je n'aime pas rester trop longtemps dans le même nid. Avoir un bébé, c'est pas pour moi. Je veux pas de cicatrices, d'exercices de musculation du périnée, de vergetures et de seins qui tombent. Et encore moins des cris, de la morve et de merde aussi liquide que ta boisson. Je veux pas non plus de mariage, de lancé de riz, de porte jarretelle, d'église ou de mairie, je veux pas de belle-famille, je veux pas d'une bague en diamant au doigt, ni d'une alliance qui de toute façon, finira dans la cuvette. Tu vois, ça, j'en veux pas. Alors oui, peut-être qu'un jour je souffrirai de mes coucheries, mais je préfère cette souffrance plutôt que les autres. » Et je soupirai, une fois de plus. « J'ai été violée. » Bim. C'était sorti comme un pet sort d'un cul ; sec et rapide.

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